samedi 31 mars 2018

Les réalisateurs : Ahmed Badrakhan (1909-1969)

أحمد بدرخان


Pionnier du cinéma égyptien, né au Caire dans le quartier d’Al Khalifa. Très jeune, il a fréquenté assidûment les cinémas de la capitale. Pour complaire à son père, il commence des études de droit mais il n’a pas renoncé à devenir cinéaste. Au début des années trente, Talaat Harb (le créateur des studios Misr) l’envoie en France pour se former à l’art cinématographique tandis que son ami Niazi Mustafa suit la même formation en Allemagne. Pendant son séjour parisien, il écrit un scénario que Fritz Kramp réalisera en 1936, Wedad avec Oum Kalthoum. Il rédige aussi le premier ouvrage sur le cinéma en langue arabe sobrement intitulé Le Cinéma. A son retour, il est embauché aux tous nouveaux studios Misr comme réalisateur. C’est lui qui fera tourner pour la première fois Farid Al Atrache et sa sœur Asmahan dans Victoire de la Jeunesse en 1941. Il se mariera avec Asmahan, un mariage qui durera exactement 55 jours. Il a réalisé une quarantaine de films. Son fils Ali Badrakhan est aussi metteur en scène.

Dix-neuf films d'Ahmed Badrakhan ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :

Le Chant de l’Espoir (Nasheed Al-Amal, 1937)
avec Oum Kalthoum (Amal), Salwa (Salwa, la fille d’Amal), Hassan Fayek (l’assistant du réalisateur), Stephan Rosti (l’acteur Mourad), Fouad Shafik (le réalisateur, Mary Moneib (la mère d’Amal), Zaki Toleimat (Docteur Assem), Abbas Fares (Ismaïl, l’ex-mari d’Amal), Abdel Aziz Khalil (le chef de gang), Abdel Meguid Choukry (le professeur de musique), Mahmoud Reda (Docteur Mahboub)
D’après un roman d’Edmond Tuema
Scénario et dialogues : Ahmed Badrakhan et Ahmed Rami
Musique : Aziz Sadek, Mohamed El Qasabji et Riad El Sonbati
figure dans la liste des 100 films les plus importants de l'histoire du cinéma égyptien


C’est le premier film réalisé par Ahmed Badrakhan et c’est le second interprété par la chanteuse Oum Kalthoum.
Amal a été abandonnée par son mari. Elle vit pauvrement avec sa mère et sa fille, Salwa. Cette dernière tombe malade et Amal consulte le docteur Assem . Tout en soignant la fille, le médecin découvre le talent de chanteuse de la mère. Il décide de l’aider à se lancer dans la carrière artistique. Les premières prestations publiques de la jeune femme provoquent l’enthousiasme des spectateurs. Très vite, un réalisateur des studios Misr lui propose de tourner un premier film. Comble de bonheur : le docteur Assem est tombé amoureux d’Amal et il manifeste une grande affection pour sa fille. C’est à ce moment-là que son ex-mari reparaît…

Notre avis : A l’époque, Ahmed Badrakhan est un tout jeune réalisateur mais il a su fort bien s’entourer. Le scénario et les paroles des chansons sont signés du grand poète Ahmed Rami. Cinq de ces chansons ont été composées par Mohamed Al Qasabji, le joueur de oud virtuose d'Oum Kalthoum et quatre par Riad Al Sunbati, l’un des compositeurs les plus importants du XXe siècle : neuf chefs d’œuvre qui contribuèrent à édifier la légende d’Oum Kalthoum. La mise en scène peut sembler statique mais face à la voix et au visage de la diva n’est-ce pas la meilleure manière de souligner toute la pureté et toute la beauté de l’une comme de l’autre ? En contrepoint, Ahmed Badrakhan se livre à une satire très amusante des réalisateurs qui travaillaient aux studios Misr (Dans plusieurs scènes, on en voit les bâtiments flambant neufs ; lors du tournage, ils ont à peine deux ans.). Fouad Shafik est impayable en cinéaste extravagant et vaniteux.


Dananir  (1939)
avec Oum Kalthoum (Dananir), Soliman Naguib (Jafar), Abbas Fares (le calife Haroun Al Rachid), Abdel Aziz Ahmed (Ibrahim Al Musli, le maître de chant)), Omar Wasfy (le tuteur de Dananir), Fouad Shafik (Abou Nawas), Menassa Fahmy (Ismaïl Ibn Yahya), Yehia Chahine (Zyad), Ferdoos Hassan (la reine Zubaïda), Mohamed Ibrahim (le médecin), Yahya Nagati (le gardien), Amal Zayed, Taheya Carioca (une danseuse), Edmond Tuema (le messager de Charlemagne), Imam Mohamed (l’astrologue)
Histoire et dialogues : Ahmed Rami
Musique : Mohamed Al Qasabgi, Zakaria Ahmed, Riad El Sonbati


A l’époque d’Haroun Al Rachid, vivait une jeune bédouine appelée Dananir. Elle menait une existence austère sous la tente, au milieu du désert. Son seul plaisir dans la vie était de chanter et elle avait une voix sublime qui ravissait tous ceux qui avaient la chance de l’entendre. Il se trouve qu’un jour le vizir Jafar al Mansour passa avec ses hommes près de l’endroit où se dressait la tente de la jeune femme. L’éminent personnage l’entendit chanter et il fut immédiatement conquis. Il proposa à Dananir de venir avec lui dans son palais de Bagdad pour y parfaire son éducation musicale avec le plus grand maître de chant du monde. La chanteuse et son tuteur acceptèrent la proposition. Dananir dit adieu à son parent et partit aussitôt avec Jafar. Au palais, tout le monde fut séduit par la voix unique de la jeune femme. Comble de bonheur, entre elle et son protecteur, l’amour grandissait de jour en jour. Mais Haroun Al Rachid voulut lui aussi entendre la jeune prodige et quand cela fut fait, ébloui par son exceptionnel talent, il exigea que Dananir entrât à son service…

Notre avis : deuxième collaboration entre Ahmed Badrakhan et Oum Kalthoum. Ce film qui baigne dans l'atmosphère des Mille et Une Nuits est moins original que le précédent, "Le Chant de l'Espoir", car on y sent l'influence de Fritz Kramp dont Ahmed Badrakhan fut l'assistant et le scénariste. Evidemment, les chansons sont toujours écrites par Ahmed Rami et interprétées par Oum Kalthoum. Cela suffit à faire de cette Dananir une oeuvre impérissable !

  
Vie Obscure ( Hayat el zalam, 1940)
avec Mimi Chakib (Zahira), Mohsen Sarhan (Ahmed), Rawheya Khaled (Rawya, la cousine d’Ahmed), Ferdoos Mohamed (Khadija, la mère d’Ahmed), Thoraya Helmy (Mimi, la chanteuse), Lola Sedky (Fifi, une amie de Mahmoud et de Zahira), Fouad Shafik (Salomon Bey, l’amant de Zahira), Menassa Fahmy (Ali, le père d’Ahmed), Anwar Wagdi (Mahmoud), Abd El Fatah El Kosary (le cafetier, client du cabinet d’avocats), Abdel Meguid Choukry (l’avocat Abel Kader El Sharkawi), Yahya Nagati (le directeur du magazine Al Asr), Edmond Tuema (Adham Bey, le nouveau « protecteur de Zahira), Mustafa Al Jazzar (le juge)
Scénario : Ahmed Badrakhan, Mahmoud Kamal Hassan
Musique : Abdul Hamid Abdul Rahman, Izzat El Gahely, Mohamed El-Kahlawy
Production : Mohamed Jamal Al-Din Refaat


Ahmed Alwa est diplômé de la faculté de droit mais il n’a aucun goût pour le métier d’avocat. Il a toujours manifesté un penchant pour les arts et plus particulièrement pour la littérature : il écrit des histoires qu’il publie dans le magazine Al Asr. Il vit avec son père, Ali Alwa, un employé des chemins de fer à la retraite, sa mère, Khadija, et sa jeune cousine qui est amoureuse de lui. Le rêve de sa mère, c ‘est qu’ils se marient. Pour contenter son père, Ahmed est contraint de travailler dans le cabinet de son ami l’avocat Abdel Kader El Sharkawi. C’est à lui qu’Ali Alwa a confié le dossier qu’il veut déposer au ministère des finances afin de recevoir une prime exceptionnelle pour services rendus à l’Etat. Avec cet argent, le vieil homme souhaiterait, dans le souci de préserver la santé de sa femme, s’installer dans un appartement à Helwan, petite ville de la banlieue du Caire. 
Ahmed menait une existence simple et discrète parmi les livres jusqu’au jour où le directeur du magazine Al Asr lui donne une invitation à une fête costumée très chic. C’est pour le jeune homme, l’occasion de découvrir la haute société. A cette soirée, il retrouve son ancien condisciple, Mahmoud Al Shimy, un jeune oisif qui n’a jamais eu besoin de travailler et qui consacre son existence aux plaisirs. Il lui présente Zahira, une jolie jeune femme très séduisante. Elle est accompagnée de son amant, Salomon Bey qu’elle fait passer pour son oncle. Ahmed ne sait pas que Zahira est une femme aux mœurs dissolues qui vit grâce à l’argent des hommes qu’elle a pris dans ses filets...


Victoire de la jeunesse (intisar al-shabab, 1941)
avec Asmahan (Nadia), Farid al-Atrache (Wahid), Abdel Fattah Al Qasry (Maïtre Al Attar), Fouad Shafik (Gouz, l’un des membres du trio), Hassan Fayek (Louz, l’un des membres du trio), Hassan Kamel (Boundouk, l’un des membres du trio), Mary Mouneib (Oum Ismaïl), Bishara Wakim (le directeur du cabaret, Les Etoiles de la Nuit), Anwar Wagdi (Mahi, le fils du Pacha), Stephan Rosti (Taha Taha, le professeur de musique), Abdel Salam Al Nabulsi (Fawzy, l’ami de Mahi), Rawheya Khaled (Ehsan, la sœur de Taha), Olwya Gamil (la mère de Mahi), Aziz Sadek (le chef d’orchestre), Lotfi El Hakim (le régisseur du théâtre), Mahmoud Ismaïl (Mahmoud, l’employé du cabaret), Samia Gamal (une danseuse)
Scénario : Ahmed Badrakhan, à partir d’une histoire d’Omar Gamae
Dialogues : Badie’ Khairy
Musique : Farid Al Atrache
Production : Les Films du Nil
appréciation : 4/5
 

Comédie musicale. Wahid et sa sœur Nadia ont quitté la Syrie pour se rendre en Egypte. Ils sont tous les deux chanteurs et ils n’ont pas réussi à percer dans leur pays. Ils espèrent qu’en résidant au Caire, ils auront plus de d’opportunités pour faire reconnaître leur talent. Dans le train, ils font la connaissance de Maître Al Attar qui, une fois arrivés au Caire, les conduit à la pension tenue par Oum Ismaïl. Wahid et Nadia s’y installent. Ils ont pour voisins de chambre, un trio d’artistes sans le sou, Gouz, Louz et Boundouk. Les trois hommes ont entendu chanter Wahid et Nadia et ils incitent le frère et la sœur à présenter leur candidature avec eux au cabaret Les Etoiles de la Nuit. Le directeur hésite puis engage les cinq artistes. Nadia sur scène fait sensation. Dans la salle, se trouve Mahi, un fils de Pacha entouré d’amis. La beauté de la chanteuse le bouleverse et il transmet à la jeune femme une invitation à venir à sa table prendre un verre. Nadia refuse. Mahi se plaint aussitôt au directeur…
Premier film d’Asmahan (sœur de Farid Al Atrache)



Sur la Scène de la Vie (Ala Masrah Al Hayat, 1942)
avec Hussein Riad, Rawheya Khaled, Zeinab Sedky, Ferdoos Mohamed, Anwar Wagdi , Edmond Tuema, Samia Gamal, Mohamed Attiah, Thuraya Fakhry, Soad Zaki, Amina Sherif, Mohamed Kamal, Hagar Hamdy, Soad Ahmed, Salah Kasin
Scénario : Hassan Helmy, Abbas Younes, Sayed Kassab, Ahmed Badrakhan
Musique : Farid Ghosn, Abdel Halim Ali, Ibrahim Fawzy, Bayram El Tunsi, Abdel Aziz Salam, Saleh Gawdat, Mohamed El Kahlawy, Abdul Hamid Tawfiq Zaki


Drame. Rushdy Kamal est un homme engagé qui souhaite œuvrer pour le bien de la société. Il possède un journal et dirige un orphelinat. Il vit dans une immense demeure avec sa femme, Ramzia, sa jeune belle-sœur, Wafia, et sa belle-mère. Toute la famille est dans une grande agitation car c’est le jour du mariage de Wafia. Elle doit épouser Amin. Ce garçon est en fait un bon à rien qui a dilapidé la fortune de son père dans les plaisirs auxquels il s’adonne sans compter avec toute une bande d’amis. Il a une maîtresse qui le convainc de ne pas épouser Wafia. Alors qu’on n’attend plus que lui pour débuter la cérémonie, il téléphone à sa mère pour dire qu’il ne peut pas se marier car il est atteint de la tuberculose. Le mariage est annulé. Peu après, Wafia fait une tentative de suicide. Pour essayer de lui redonner goût à la vie, la femme de Rushdy a une idée : elle souhaiterait que son mari s’occupe de sa sœur comme s’il était son chevalier servant, qu’il sorte avec elle, qu’ils fassent ensemble les activités les plus diverses. Au début très réticent, Rushdy finit par accepter. ..


Lune de Miel (Shahr alisssal, 1945)
avec Farid Al Atrache (Farid), Madiha Yousri (Hana), Amina Nour Eddine (Gamalat), Hassan Fayek (le producteur de Farid), Mohamed Kamal El Masry (un créancier), Zeinat Sedki (Lola), Thoraya Helmy (la femme de chambre de Lola), Abdel Salam El Nabolsi (le fiancé d’Hana), Hassan Kamel (le père d’Hana), El Sayed Bedeir (un créancier), Sayed Suleiman (le serviteur de Farid), Sophi Dimitri (la mère d’Hana), Mohamed El Bakkar (le chanteur d’opéra, fiancé de Gamalat), Nabawya Mostafa (une danseuse),Abdel Hamid Badawy (l’épicier), Nelly Mazlom (la danseuse du cabaret)
Scénario : Bedie Khairy, Ahmed Badrakhan, Youssef Badrous
Paroles des chansons : Abou Al Seoud Al Ebiary, Mamoun Al Shinnawi
Musique : Aziz Sadek, Farid Al Atrache, Mohamed El Bakkar


Farid est un jeune chanteur qui a beaucoup de succès auprès des femmes. Un soir, il se produit à l’hôtel Le Plaza lors d’un bal masqué. Après avoir chanté, il fait la connaissance d’une jeune femme dont on devine la beauté malgré son visage dissimulé derrière un masque. Il danse avec elle puis la croise à plusieurs reprises. Ils ont convenu de se revoir le lendemain chez Farid. Ce que ne sait pas le jeune Dom Juan, c’est qu’il a donné rendez-vous à deux femmes différentes qui portaient exactement le même costume. La première s’appelle Hana. Elle est fiancée à un homme très riche qu’elle n’aime pas. Ses parents sont confrontés à des difficultés financières et pour eux, ce mariage est la solution à tous leurs problèmes. La seconde s’appelle Gamalat. Elle est fiancée à un chanteur d’opéra enflammé et ombrageux. Le lendemain, les deux femmes se présentent au domicile de Farid à quelques minutes d’intervalle…


La Gloire et les Pleurs (Majd wa demoue, 1946)
avec Nour Al Hoda (Douria), Salwa Al Saghir (Sousou, la petite sœur de Douria), Mohamed Fawzi (Hamdi), Bishara Wakim (Handouq), Zouzou Madi (Samiha, la célèbre chanteuse), Amina Sherif (Ihsan, la fiancée de Yahya), Fouad Shafik (Bey Mestakawi), Hassan Fayek (Farid Pacha Fahmy), Thuraya Fakhry (la mère d’Hamdi), Abdel Aziz Khalil (le directeur du théâtre de Tanta), Abd El Fatah El Kosary (le propriétaire), Edmond Tuema (le directeur d’une compagnie), Mahmoud Reda (Hussein Bey Mahmoud), Mohamed Ragheb (le journaliste), Ezzedin Shaqr (Yahya, le fils d’un riche pacha)
Scénario : Youssef Gohar et Ahmed Badrakhan
Musique : Kamel El Shinnawi, Ahmed Rami, Bayram El Tunsi, Saleh Gawdat, Mamoun Al Shinnawi, Abd Al Aziz Salam, Riad El Sonbati, Mohamed Al Qasabji, Mohamed Fawzi, Farid Al Atrache


Comédie musicale. Le puissant Bey Mestakawi est tombé amoureux de la jeune chanteuse et danseuse Douria mais elle a toujours repoussé ses avances. Alors qu’elle se retrouve dans une situation très difficile, elle n’a plus ni emploi, ni logement, elle fait la rencontre de Hamdi, un jeune admirateur qui l’invite chez lui. Prêt à tout pour aider la jeune artiste, il l’accompagne au Caire où il la met en relation avec un directeur de compagnie. Ce dernier est aussitôt conquis par la voix de Douria, il l’engage. Hamdi doit retourner à Tanta pour son travail. Son patron, c’est Bey Mestakawi et quand celui-ci apprend que son employé est devenu un intime de celle dont il voudrait faire sa maîtresse, il décide de les séparer : il fait muter Hamdi à Assouan. Les deux jeunes gens ne se reverront pas de sitôt. Douria se jette alors dans le travail et devient une chanteuse célèbre. Parmi ses nouveaux amis, elle compte Yahia, le fils d’un riche Pacha. Elle est séduite par le jeune homme et on parle déjà de fiançailles…


Je ne peux pas le faire (ma akdarshi, 1946)
avec Farid Al Atrache (Farid), Taheya Carioca (Ilham, la danseuse), Fouad Shafik (l’huissier), Abdel Salam El Nabolsi (l’assistant de l’huissier), Hassan Fayek (le père de Farid), Aziza Badr (Oum Abdou, la logeuse de Farid), Nagwa Salem (la fille du millionnaire Abdoul Karim Pacha), Gamalat Zayed (la voisine de Farid), Ahmed El Haddad (l’ivrogne), Fouad Fahim (Abdoul Karim Pacha)
D'après une histoire de Soliman Naguib
Dialogues : Badie' Khairy
Musique : Farid Al Atrache, Youssef Badrous, Mamoun Al Shinnawi, Mahmoud Fahmy Ibrahim
Production : les films Ahmed Darwish

  


Comédie musicale. Farid Zaher n’a qu’une passion : la musique et le chant. Son père exige qu’il y renonce mais il ne peut se résigner à un tel sacrifice. Après une dernière dispute, Farid quitte la demeure familiale pour voler de ses propres ailes. Au Caire, il trouve un modeste appartement dans un immeuble appartenant à Madame Oum Abdou. Farid fait la connaissance de ses voisins et parmi eux, il y a Ilham, une danseuse. Cette dernière a des problèmes d’argent et a contracté des dettes qu’elle ne peut honorer. Les huissiers s’apprêtent à vendre aux enchères tout ce qu’elle possède. Tout naturellement, Farid lui vient en aide et règle les cinquante livres demandées. Pour le remercier, Ilham le fait embaucher comme chanteur dans le cabaret où elle danse. Ils se produisent ensemble sur la scène de l’établissement et leurs numéros rencontrent un grand succès. Ils vont très vite tomber amoureux l’un de l’autre. Malheureusement, Ilham se dispute avec le patron du cabaret et celui-ci les renvoie. Les deux jeunes artistes doivent repartir de zéro…

Notre avis : cela fait pratiquement dix ans qu’Ahmed Badrakhan enchaîne les comédies musicales avec les plus grands noms de la chanson égyptienne : Oum Kalthoum, Asmahan, Nour Al Hoda et bien sûr Farid Al Atrache. Ce dernier est la vedette principale de « Je ne peux pas le faire » et il a pour partenaire féminine Taheya Carioca. Dans la filmographie du réalisateur et du chanteur, c’est une œuvre mineure. Certes, les chansons de Farid Al Atrache ont tout pour nous séduire mais le scénario n’est pas d’une folle originalité : il recycle des situations et des thèmes déjà exploités dans des productions antérieures. Le plus décevant est certainement la prestation de Taheya Carioca. Ses quelques numéros dansés étonnent par leur maladresse voire leur amateurisme. Bref, cette comédie musicale fait bien pâle figure devant celles que va tourner Farid Al Atrache avec Samia Gamal à partir de 1947.


Fatma  (1947)
avec Oum Kalthoum (Fatma), Anwar Wagdi (Fathy, le plus jeune frère du pacha), Suleiman Naguib (le pacha), Hassan Fayek (Fatouh, le frère cadet du pacha), Zouzou Chakib (la petite amie de Fathy), Saneya Shawky (la danseuse), Abdel Fatah El Kosary (Maître Mustafa, le boulanger), Ferdoos Mohamed (la mère de Fatma), Nabil Khairy (le cousin de Fatma), Mohamed Al Dib (Munir), Mohamed Kamel, Hussein Asar (le cuisinier), Edmond Tuema (le réceptionniste de l’hôtel), Mohamed Kamel El Masry (le professeur Fasih)
Scénario : Mustafa Amin, Badie Khairy
Musique et chansons : Abdul Hamid Abdel Rahman, Abdel Halim Noweira, Riad El Sonbati, Zakaria Ahmed, Mohammed Al-Qasabji, Ahmed Rami, Bayram Al-Tunsi
Dernière apparition d’Oum Kalthoum à l’écran.


Drame. Fatma est infirmière chez un pacha dont l’état nécessite un traitement lourd. Fathy, le frère cadet du maître de maison, est tombé amoureux de la jeune femme. Il multiplie les tentatives pour la séduire mais Fatma reste de marbre. Fou de désir, Fathy se résout à la demander en mariage. L’infirmière accepte. Après un voyage de noces qu’ils passent à Alexandrie, ils sont obligés de s’installer dans le modeste logement des parents de Fatma. En effet, le père de Fathy n’a pas accepté ce mariage et il est furieux contre son fils. Très vite, le jeune marié se lasse de cette existence austère dans un quartier populaire. Le luxe et les plaisirs de sa vie d'antan lui manquent. Il finit par abandonner Fatma pour retourner dans sa famille. Quelques mois plus tard, l’épouse délaissée donne naissance à un enfant. Fathy refuse de le reconnaître…

Notre avis : c’est le dernier film d’Oum Kalthoum et elle chante neuf chansons composées par ses auteurs habituels. Cela suffit à faire de « Fatma » une œuvre précieuse pour tous les amoureux de la culture arabe. On doit tout de même reconnaître que ce film n’est pas le plus réussi des six dans lesquels a joué la diva. Le scénario se présente comme un mélodrame très conventionnel et on se demande ce qui a conduit les producteurs à faire jouer à la chanteuse le rôle d’une jeune mère abandonnée alors qu’elle a au moment du tournage plus de quarante-neuf ans. Et c’est d’autant plus déconcertant qu’Oum Kalthoum ne recourt à aucun artifice pour masquer son âge. Le film aurait été beaucoup plus fort s’il avait présenté Fatma comme une femme mûre qui découvre l’amour avec son nouvel amant mais on se doute que la morale de l’époque (qui est peut-être aussi la morale d’Oum Kalthoum) ne l’aurait pas admis.


C'est toi que j'aime (Ahebbak Inta, 1949)
avec Farid Al Atrache (Mounir), Samia Gamal (Nadia), Ismaïl Yassin (Hikmat Al Far), Abdel Salam Al Nabulsi (le chorégraphe), Zeinat Sedki (la propriétaire de la pension), Thoraya Helmy (Zaynab), Lola Sedky (Rasmia), Mahmoud Shoukoko (Darwich Al Nims), Hassan Fayek (Basioni Bey), Abdel Moneim Ismaïl (le marin), Zaki Ibrahim (Ibrahim Bey), Mahmoud Reda (un danseur), Rifaat El Gamal (un danseur), Abdel Aziz Hamdy (l’employé du télégraphe)
Scénario et dialogues : Youssef Gohar et Ahmed Badrakhan
Musique : Farid Al Atrache
Production : les films Farid Al Atrache


Comédie musicale. Monir travaille comme employé aux télécommunications. Il arrive souvent en retard au bureau car il consacre ses soirées et ses nuits à la musique. Malgré tous ses efforts, il n’a jamais réussi à percer. Un jour, Nadia, une danseuse se présente à son guichet. Elle souhaite envoyer un télégramme à Ghazal, son chorégraphe, pour lui apprendre une terrible nouvelle : son petit chien vient de mourir. Bouleversée, elle montre à Monir une photo du « défunt » puis disparaît aussi vite qu’elle était apparue. Le musicien télégraphiste a été vivement impressionné par la beauté de Nadia. Pour la revoir, il a une idée. Comme elle lui a laissé la photo de son chien, il en trouve un identique et se présente avec à son domicile. C’est ainsi que commencent à la fois leur histoire d’amour et leur collaboration artistique. Monir connaît enfin le succès grâce aux musiques qu’ils composent pour Nadia. Mais très vite, le compositeur devient extrêmement jaloux de la complicité qui unit Nadia et son chorégraphe. Il préfère rompre…

Notre avis : 1949 fut une très grande année pour la comédie et la comédie musicale égyptiennes. On pourrait citer un nombre incroyable de films sortis cette année-là et devenus des classiques. « C’est toi que j’aime » en fait bien sûr partie. La conjugaison des plus grands talents de l’époque dans tous les domaines artistiques a produit ce petit miracle. Les scènes de comédie, les danses, les chansons s’enchainent avec un souci constant du rythme et de la variété. Et puis ce qui fait la valeur inestimable à nos yeux de cette comédie musicale, c’est l’autodérision dont font preuve tous ces acteurs renommés qui pour amuser le public n’ont peur de rien et surtout pas du ridicule !

 
Le Dernier Mensonge (Akher Kidba, 1950)
avec Farid Al Atrache (Samir), Samia Gamal (Samira Honolulu, l’épouse de Samir), Camellia (Kiki), Aziz Othman (le Maharajah), Ismail Yassin (Arnab/Madame Cire d’Abeille), Ali El Kassar (le domestique), Stephan Rosti (le médecin), Zaki Ibrahim (le directeur de l’opéra), Saïd Abou Bakr (le traducteur), Abdel Salam Al Nabolsi (le représentant de la société d’assurance), Abdel Halim El Qalawy (le chauffeur de bus fou), Abdul Jabbar Metwally (le voleur), Mohamed Shawky (le vendeur de ballons)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ibiary, Ahmed Badrakhan
Musique : Farid Al Atrache 
Production : les films Farid Al Atrache
Dernier film de l’actrice Camellia. Elle disparaît brutalement dans un accident d’avion le 31 août 1950.


Samir est un chanteur marié à Samira une danseuse avec qui il travaille. Son bonheur serait complet si Samira n’était pas d’une jalousie féroce. Elle surveille chacun de ses faits et gestes. Quand elle doit s’absenter, elle ne lui laisse pas un sou de peur qu’il en profite pour rencontrer d’autres femmes. Un jour, il reçoit la visite de son ancienne fiancée, Kiki . Elle veut renouer avec lui mais il refuse. Elle ne se décourage pas pour autant. Avec l’aide d’un Maharajah de ses amis très menaçant, elle oblige Samir à assister à la petite fête qu’elle donne pour son anniversaire. Au cours de la soirée, le chanteur casse le collier de perles que portait Kiki, un collier très cher appartenant au Maharaja. Samir s’engage à le faire réparer et retourne chez lui avec dans sa poche de veston le fameux bijou. Le lendemain matin, Samira, toujours aussi suspicieuse, inspecte méthodiquement toutes les poches de son mari et tombe sur le collier…

Notre avis : une comédie musicale follement réjouissante avec le duo légendaire Farid Al Atrache et Samia Gamal. Les numéros chantés et dansés, bien que très longs, comptent parmi les plus mémorables de l’histoire du cinéma égyptien. Jamais Samia Gamal ne fut aussi belle et aussi sensuelle à l’écran. Autour du couple vedette, on retrouve les figures les plus célèbres de la comédie de l’époque, et par leur talent et leur énergie elles contribuent elles aussi à la réussite de ce « Dernier Mensonge ». Certes, on pourrait déplorer que le scénario surexploite certaines situations ou certains procédés (Je pense aux visites de l’agent d’assurances et du médecin au domicile du héros) mais ce serait vraiment chipoter. Le rythme trépidant du film et l’allégresse qui s’en dégage font bien vite oublier ces petites réserves. Enfin, rappelons que c’est la dernière apparition au cinéma de Camellia et elle est épatante en rivale sans-gêne de Samia Gamal. Celle qui était devenue une star en quelques années aurait pu prétendre à une magnifique carrière dans la comédie. Le destin en a voulu autrement.


Mostafa Kamel  (1952)
avec Magda, Amina Rizk, Mahmoud El Meleigy, Anwar Ahmed, Abdel Aziz Khalil,  Zeinab Sedky, Adly Kasseb, Thuraya Fakhry, Hussein Riad
D’après un ouvrage de Fathy Radwan
Scénario et dialogues de Youssef Gohar


Biographie de Mostafa Kamel (1874-1908), journaliste et homme politique. Ce fervent nationaliste combattit sans relâche l’occupation britannique. Une maladie l’emporta prématurément et il ne vit jamais son rêve se réaliser.
Début du film : en 1919, tandis que dans les rues du Caire, les manifestants s’opposent violemment aux forces britanniques, un vieux professeur d’histoire raconte à ses étudiants la vie de Mostafa Kamel…


Je veux me marier (Aiza atgawiz, 1952)
avec Nour Al Hoda (Farhana), Farid Al Atrache (Farid), Soliman Naguib (Wagdi Cristal), Abdel Salam Al Nabolsi (Wagy Cristal, le neveu de Wagdi), Zinat Sedki (la femme de chambre de Farhana), Serag Mounir (Taher Al-Anfoushi), Kawthar Shafiq (la fille de Taher), Saïd Abou Bakr (cousin de Farhana), Leila al Jazairia (la danseuse Leila), Sayed Suleiman (le domestique des Cristal), Abdel Nabi Mohamed (un soldat), Mohamed Zayed (chauffer de taxi), Abdel Ghani El Nagdi (cousin de Farhana), Thuraya Fakhry (la femme de Taher), Abbas Rahmi (le directeur de la salle de spectacles)
Leila Al Jazairia (photo) est une danseuse algérienne née en 1927. Farid Al Atrache l’avait choisie pour remplacer Samia Gamal dont il venait de se séparer.
Histoire et dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Farid Al Atrache 


Comédie musicale. Farhana quitte sa ville natale pour commencer une carrière de chanteuse au Caire. Elle a changé de nom et désormais elle se fait appeler Nour Al Ayin. Pour rassurer sa famille, il lui faut épouser au plus vite un homme fortuné. Elle rencontre un vieil industriel très riche qu’elle entreprend de séduire. Mais peu après, elle fait la connaissance du neveu de celui-ci, un neveu qui est aussi son seul héritier. Les deux hommes rivalisent d’attentions à son égard mais Nour finit par comprendre que ni l’un ni l’autre ne souhaite l’épouser avec un véritable contrat et en respectant toutes les conventions d’usage. Elle chasse l’oncle et le neveu de chez elle. Pour se venger, elle décide de se marier avec un homme pauvre. Le hasard fait bien les choses car le soir même, elle rencontre dans un jardin public un jeune inconnu qui chante divinement en s’accompagnant de son oud…

Notre avis : « Je veux me marier » compte parmi les grandes réussites du réalisateur Ahmed Badrakhan. C’est la première comédie musicale de Farid Al Atrache après sa rupture avec Samia Gamal. Quelques mois plus tôt, on les avait vus une dernière fois ensemble dans « Ne le Dites à Personne » d’Henry Barakat. Pour réaliser « Je veux me marier », on a reconstitué une partie de l’équipe du film précèdent : Farid Al Atrache a de nouveau pour partenaire féminine la chanteuse libanaise Nour El Hoda, on retrouve dans un second rôle, Abdel Salam Al Nabolsi et le scénario est aussi signé Abou Al Seoud Al Ebiary. Enfin, pour remplacer Samia, Farid Al Atrache a découvert une jeune danseuse algérienne très talentueuse, Layla Al Jazairia. Le résultat est tout aussi enthousiasmant que pour l’opus précédent. La fantaisie et l’entrain ne se relâchent à aucun moment ; les chansons s’insèrent naturellement à l’histoire ; Zinat Sedky et Abdel Salam Al Nabolsi, en seconds rôles comiques, sont, comme toujours, épatants. Et puis, la « petite nouvelle » fait des débuts très prometteurs dans la comédie et parvient à nous faire oublier l’immense Samia Gamal. Hélas, il n’y aura pas de suite : Layla Al Jazairia tournera dans trois films puis quittera l’Egypte définitivement.


La Chanson de mon amour (Lahn Hobbi, 1953)
avec Farid Al Atrache (Ali), Sabah (Banilia, la fille du professeur de musique), Hussein Riad (Ramzy, le vieux professeur de musique), Zouzou Chakib (Aroua, la femme du professeur de musique), Ismail Yassin (Manzoum), Abdel Salam El Nabulsi (le peintre Abou Zayd), Mahmoud El Meleigy (Shawki, le propriétaire du théâtre et l’amant d’Aroua), Zaki Ibrahim (le propriétaire du casino), Abbas Rahmy (l’homme chez qui Ali et Banilia doivent chanter), Layla Al Jazarya (Nora, la danseuse), Abdel Hamid Zaki (le propriétaire de la boutique d’instruments de musique), Liz et Lynn (danseuses)
Scénario : Ahmed Badrakhan
Dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Farid Al Atrache. On peut aussi entendre des extraits de Carmen, l’opéra du compositeur français Georges Bizet.
Production : les films Farid Al Atrache


Ali est un musicien sans le sou. Depuis des mois, il ne parvient plus à payer le loyer de la petite chambre qu’il loue au sous-sol d’une grande maison. Cette demeure appartient à Ramzy, un vieux professeur de musique très malade et à sa femme. Cette dernière ne porte pas Ali dans son cœur et souhaite l’expulser au plus vite. De son côté, le jeune musicien craint par-dessus tout de devoir quitter son logement : il s’entend très bien avec le professeur de musique et il est amoureux de sa fille, Banilia. Mais la mère de famille qui par ailleurs entretient une relation adultère avec un directeur de théâtre ne lui manifestera aucune indulgence. Alors qu’Ali passe la soirée à l’extérieur, sa chambre est louée à un peintre et quand il regagne son logis, passablement éméché, il tombe nez à nez avec le nouveau locataire. Le ton monte très vite mais les deux artistes finissent par s’entendre et conviennent de se partager la chambre. Peu après, Banalia, qui à l’occasion chante dans des fêtes privées, invite Ali à se joindre à elle pour animer une réception chez un particulier. Malheureusement, Ali a « emprunté » un smoking qui ne lui va pas du tout et dès qu’il apparaît, tous les invités s’esclaffent tandis que les musiciens de l’orchestre expriment leur indignation. Le propriétaire des lieux le chasse aussitôt…

Notre avis : pour cette comédie musicale, Ahmed Badrakhan reprend des thèmes qu’il a déjà exploités dans des productions antérieures. On pense surtout à "Victoire de la Jeunesse" qui date de 1941 : même histoire du chanteur pauvre et inconnu qui accède à la gloire, même évocation pittoresque de la bohème et de la solidarité entre artistes sans le sou, même conclusion : représentation triomphale de l’opérette écrite et interprétée par le héros. Rien de bien original donc même si la dernière partie nous offre une adaptation bien savoureuse de "Cendrillon". Les auteurs ont voulu mêler le drame et la comédie mais dans le dénouement, cela les conduit à certaines maladresses : pour laisser la voie libre au happy end obligé, ils se débarrassent de manière un peu expéditive des deux méchants, la mère de l’héroïne et son amant. Et puis comme nous sommes dans les dernières minutes du film, il faut aller vite (le dénouement express, une spécialité du cinéma égyptien !) : quand la fille assiste à la défenestration de sa mère, elle a à peine le temps de verser quelques larmes que son père intervient aussitôt pour déclarer que c’est la vengeance du ciel et qu’elle doit oublier le passé pour se tourner vers l’avenir. Dernière image : convaincue par l’argumentation paternelle, l’héroïne sèche illico ses larmes dans les bras de son amoureux. On a connu oraison funèbre plus miséricordieuse !


Serment d’amour ( ahdil hawa, 1955)
avec Farid Al Atrache (Wahid), Mariam Fakhr Eddine (Nadia), Eman (Lily, la sœur de Wahid), Serag Mounir (Bahjat, l’amant de Nadia), Youssef Wahby (le père de Wahid), Mimi Chakib (la mère maquerelle), Zeinab Sedky (la mère de Nadia), Abbas Rahmi (le médecin), Ehsan El Qalaawy (la femme de chambre), Nadia Gamal (danseuse), Lola Abdo (danseuse), Kawthar Shafik (la fleuriste), Abdel Salam El Nabolsi (Ezzat), Abdel Ghani El Nagdi (le serviteur de Wahid), Zaki Ibrahim (Cheikh Saleh)
Scénario : Ali Al Rozqani
D’après la Dame aux Camélias d’Alexandre Dumas
Musique : Farid Al Atrache (pour le générique, l’Ouverture de La Traviata de Verdi)
Production : les films Farid Al Atrache


Wahid a passé plusieurs années en Italie pour ses études. En plus de ses cours dans une école d’agriculture pour plaire à son père, il a poursuivi sa formation dans ce qui constitue sa vraie passion : la musique. Il est enfin revenu en Egypte et après un court séjour au domaine familial, il s’est rendu au Caire pour prendre un poste dans une compagnie agricole. Chez un vendeur d’instruments de musique, il fait la rencontre de Nadia, une jeune femme dont la beauté l’éblouit. Il l’invite à une soirée où il doit chanter. A son tour, Nadia est sous le charme. Les deux jeunes gens se retrouvent régulièrement pour de courtes excursions. Wahid pense déjà au mariage mais il apprend la terrible vérité sur Nadia : elle est sous la coupe d’une mère maquerelle qui vend les charmes de sa protégée aux plus offrants et l’homme qu’il avait pris pour son père est en fait l’un de ses riches amants…

Notre avis : "La Dame aux Camélias" fut une source d’inspiration pour un grand nombre d’artistes égyptiens*. Togo Mizrahi en 1942 en avait déjà réalisé une adaptation intitulée Layla avec Layla Mourad. Cette version d’Ahmed Badrakhan a bien des qualités : elle est plus fidèle à l’œuvre originale que celle de Mizrahi et Mariam Fakhr Eddine a su merveilleusement exprimer tout le tragique de son personnage (Notamment dans l’une des scènes les plus émouvantes du film où Nadia doit affronter le père de Wahid incarné par le grand Youssef Wahbi.). Mais la mise en scène a quelque chose de guindé comme d’ailleurs le jeu de Farid Al Atrache qui d’un bout à l’autre du drame reste impeccablement sanglé dans son costume cravate. Esthétiquement, Ahmed Badrakhan reprend à l’identique les recettes de ses comédies musicales à succès des années quarante, d'où le caractère un peu suranné de ce "Serment d'Amour".

*Rappelons au passage que la sœur de Farid Al Atrache, la chanteuse Asmahan, avait appelé sa fille Camilia en hommage à Greta Garbo qui jouait le rôle principal dans l’adaptation américaine du drame de l’auteur français.


Dieu est avec nous (Allah ma’ana, 1955)
avec Imad Hamdi (Ahmed), Faten Hamama (Nadia), Hussein Riad (Madkour Pacha), Mahmoud El-Meleigy (Pacha Abdel Aziz, le père de Nadia), Chukry Sarhan (le journaliste Mohsen), Ahmed Allam (Chadid Pacha, le chef de l’opposition), Magda (l’assistante de Mohsen), Olwiya Gamil (la mère d’Ahmed), Seraj Mounir (chef des armées du roi), Amira Amir (la danseuse Sania Sharbat), Sayed Khalil (un soldat), Abdul Moneim Saudi (le médecin), Abdelalim Khattab (un officier) Said Abu Bakr, Stephan Rosti, Wedad Hamdy, Mahmoud Ismail, Samiha Ayoub, Mona Fouad, Adly Kasseb, Zaki Ibrahim, Amina Cherif, Aly Reda
D’après un récit de Ihsan Abdul Quddus
Scénario : Ahmed Badrakhan
Musique : Medhat Assem
Production : les studios Misr

Gamal Abdel Nasser a assisté en personne à la première du film au cinéma Rivoli le 14 novembre 1955.


Nous sommes en 1948. Ahmed est un officier qui part combattre en Palestine. Avant son départ, Il va faire ses adieux à sa fiancée Nadia et à son futur beau-père. Ce dernier est l’un de ses oncles. Il a fait fortune dans le commerce et c’est un homme respecté et même redouté. Il a proposé à Ahmed d’user de son influence pour échapper à la conscription mais le jeune officier a refusé. Ce dernier rejoint son régiment en Palestine. En voulant réparer un canon qui présentait une anomalie, Ahmed est gravement blessé. Dans l’explosion, il a perdu un bras. A son retour en Egypte, avec d’autres officiers, il dénonce les agissements d’hommes d’affaires corrompus qui ont importé à bas coût des armes de mauvaise qualité pour réaliser des profits considérables. Parmi eux se trouve Pacha Abdel Aziz, le père de sa fiancée…


La Petite Poupée (El aroussa el saghira, 1956)
avec Saïd Mekawi (le chanteur aveugle), Saïd Abou Bakr (le compagnon du chanteur aveugle), Yehia Chahine (Kamel), Mahmoud El Meleigy (Mahmoud Fahmy), Wedad Hamdy (Wedad), Salah Sarhan (le peintre), Mariam Fakhr Eddine (Siham), Nadia El Shennawi (Nadia), Serag Mounir (le patron), George Yordanis (le barman), Metawa Oweis (le vendeur de billets de loterie), Abbas Rahmy (le docteur)
Scénario et dialogue : Youssef Gohar
Musique : André Ryder
Production : les studios Misr
appréciation : 3/5


Mélodrame. Kamel est un modeste employé. Il vit avec sa femme Siham et sa petite fille Nadia. Un jour, son directeur l’invite, lui et sa petite famille, à une soirée dans un cabaret. Après le dîner, le chef d’entreprise demande à Kamel de retourner au bureau pour y effectuer un travail urgent. Une fois son subordonné parti, il en profite pour courtiser Siham. En reconduisant la femme et sa fille chez elles, il a un geste déplacé à l’égard de Siham. Elle le repousse. Vexé, il dépose dans la rue ses deux passagères qui doivent continuer leur route sous une pluie battante. Quand elles regagnent enfin leur petit appartement, Siham raconte tout à son mari. Le lendemain matin, Kamel fou de rage veut corriger son patron. Il est maîtrisé par ses collègues et il est aussitôt licencié. Peu après, Nadia tombe malade...



Comment t'oublier ? (Izhay ansak, 1956)
avec Farid Al Atrache (Farid), Sabah (Zanouba), Karima (Zizi), Nadia Gamal (Louza), Soad Ahmed (Madame Louahz), Abdel Salam El Nabolsi (Adnan, le metteur en scène), Serag Mounir (Radwan, le propriétaire du théâtre), Abdel Moneim Basioni (le journaliste), Rushdy Abaza (Rushdy, l’ami de Zizi), Berlanti Abdel Hamid (Soraya, une amie de Zizi), Amal Wahid (Mervat, une amie de Zizi), Reyad El Kasabgy (Matwali, le beau-père de Zanouba et de Louza), Mimi Aziz (Madame Marica), George Yordanis (le maître d’hôtel du Semiramis)
Scénario : Ali El Zorkani
Musique : Farid Al Atrache, Abdel Aziz Salam, Anwar Abdallah, Mahmoud Fahmy Ibrahim, Ismaïl El Habrouk
Production : les films Farid Al Atrache


Comédie musicale. Louza et Zanouba sont deux sœurs. La première est danseuse, la seconde chanteuse. Elles ne supportent plus leur beau-père qui les exploite et leur prend tout leur argent. Elles décident de fuir le domicile familial. Elles se rendent au théâtre Kursaal où elles rencontrent Farid, un chanteur célèbre. Celui-ci les engage et leur donne une avance pour qu’elles puissent subvenir à leurs besoins. Les deux sœurs s’installent à la pension de Madame Marica. C’est le metteur en scène Adnan qui se chargera de les former. Malgré le scepticisme du propriétaire de la salle, Farid croit au talent de ses deux protégées et il est ravi du triomphe qu’elles remportent dès leur première prestation. Il est aussi de plus en plus attiré par Zanouba, la chanteuse, mais Zizi, une riche héritière qui a depuis longtemps des vues sur lui, n’a pas l’intention de se laisser évincer sans réagir…

Notre avis : un film produit par Farid Al Atrache à la gloire de Farid Al Atrache. Il incarne un chanteur charismatique dont le talent n’a d’égal que la générosité et qui naturellement enflamme tous les cœurs. A ses côtés, Sabah joue une chanteuse un peu écervelée qui préfère le luxe et la fête à l’art et à l’amour véritable. Elle sera bien punie et elle s’en repentira ! Mais l’intérêt de "Comment t'oublier ?" ne réside certainement pas dans l’histoire qui nous est contée. Celle-ci n’est qu’un prétexte à filmer Farid Al Atrache et Sabah entrain de chanter, seuls ou en duo. Les fans des deux vedettes ne pourront que se réjouir du grand nombre de chansons, parfois très belles et souvent très longues. Le duo sur « La Chanson du Faiseur de Statues » dure plus de dix minutes coupé néanmoins par un intermède dansé exécuté par Nadia Gamal sur la « Danse Rituelle du Feu » du compositeur espagnol Manuel de Falla. Finissons sur une note légère : c’est dans ce film qu’apparaît pour la première fois à l’écran Karima, Miss Egypte 1955. 


Nadia (1969)
avec Soad Hosny (Mona/Nadia), Ahmed Mazhar (le docteur Medhat), Nour Al Sherif (Sabri), Saif Abdul Rahman (Essam), Abdel Moneim Ibrahim (Gad Allah, l’assistant du docteur Medhat), Josiane Fouad (la mère de Mona et de Nadia), Malak El Gamal (la tante Zakia), Adly Kasseb (l’oncle Suleiman, Edmond Tuema (John), Imad Hamdi (le père de Mona et de Nadia), Rashwan Tawfiq (le diplomate)
Scénario: Ramadan Khalifa 
D’après un roman de Youssef El Sebai (1960)
Musique : Victor Ardashten et Medhat Asem
Production : Helmy Rafla
Appréciation : 1/5


Nous sommes en 1956, alors que l’Egypte entretient des relations de plus en plus tendues avec les puissances occidentales et son voisin israélien. L’intrigue commence quelques mois avant la nationalisation du canal de Suez.
Nadia et Mona sont deux sœurs jumelles. Si physiquement, elles sont en tous points identiques, il n’en est pas de même pour le caractère. Nadia est une jeune fille sage et réservée tandis que Mona est exubérante et pleine d’énergie. Mona adore le sport et file le parfait amour avec son fiancé, Essam qui est un jeune et fringant militaire. De son côté, Nadia aime la musique et elle passe des heures à jour Chopin sur le piano de la maison. Elle est aimée de Sabri, un ami d’Essam mais elle soupire en secret pour le docteur Medhat, un célèbre chirurgien de l’hôpital.
Le père des deux filles est préoccupé par la situation politique du pays. Son épouse, la mère de Mona et de Nadia, étant française, il envisage de les envoyer en France le temps que les tensions s’apaisent. Mais c’est alors que le destin va frapper toute la petite famille de manière imprévue. Un soir, alors que Nadia s’apprête à prendre un bain, le chauffe-eau lui explose au visage. Elle est aussitôt conduite à l’hôpital. Quand son père apprend l’accident, il a un malaise et doit s’aliter. A l’hôpital, Nadia reçoit les premiers soins. Si le visage est intact, en revanche le cou est grièvement brûlé. Il restera marqué par de profondes cicatrices. Pour les dissimuler, Nadia devra porter en permanence un foulard. Les jours ont passé. Nadia est rentrée chez elle mais elle ne peut quitter sa chambre. Enfin, on lui enlève ses derniers pansements et elle peut se lever. Elle découvre que son père est au plus mal. Son cœur ne tient qu’à un fil. Il meurt peu après, entouré de tous ses proches. La mère de Mona et de Nadia décide de retourner au plus vite dans son pays d’origine, la France.



dimanche 18 mars 2018

Le Festival du Cinéma Africain de Louxor (Egypte)

مهرجان الأقصر للأفلام الأفريقية



La septième édition du festival du cinéma africain de Louxor s'est ouverte le vendredi 16 mars 2018. La manifestation dirigée par Azza El-Hosseiny accueille cette année des oeuvres de 32 pays dont douze hors Afrique.
Le festival organise quatre compétitions: longs-métrages de fiction, longs-métrages documentaires; courts-métrages (fiction et documentaire), et la compétition internationale pour les films témoignant du combat en faveur des libertés.
Cette année, une innovation en marge des quatre grandes catégories : le prix du meilleur film d'étudiant auquel ne peuvent concourir que les étudiants égyptiens (une exclusivité un peu curieuse pour un festival international !)


Les longs-métrages égyptiens de fiction qui seront diffusés dans le cadre du festival :


Le Trésor (El-Kanz) de Shérif Arafa (2017)

Un jour pour les femmes (Yom lel-Sittat) de Kamla Abu Zekry (2016)

Photocopy d'Ahmed Anwar (2017)

Un appartement à Heliopolis (Fi shaket Masr El Gedeeda) de Mohamed Khan (2007)

Le Retour de l'enfant prodigue (Awdet el ebn el dal) de Youssef Chahine (1976)

La Cellule (El-Khaliyyah) de Tarek El Iryan (2017)

"Clash" (Eshtebak) de Mohamed Diab (2016)

Les Originaux (Al Asleyeen) de Marwan Hamed (2017)



Quelques images de la cérémonie d'ouverture


vendredi 16 mars 2018

A la télé : le film du jour (Rotana Classic du 15 au 31 mars)

روتانا كلاسيك

Ma sélection personnelle parmi les films diffusés par la chaîne Rotana Classic. Les horaires donnés sont ceux de l'après-midi ou de la soirée (heure de Paris). La plupart des films sont ensuite rediffusés le lendemain matin. Je m'efforce de choisir des films qui n'ont pas encore fait l'objet d'une présentation sur ce blog sans nécessairement prendre en compte leurs qualités artistiques.


Samedi 31 mars à 14h

Des Bouches et des Lapins d’Henry Barakat (Afwah We Araneb, 1977)
avec Faten Hamama,  Mahmoud Yassine,  Farid Shawki,  Magda El-Khatib,  Ali El Sherif,  Ragaa Hussein, Sohair Reda, Hussein Asar, Wedad Hamdy
Scénario : Samir Abdelazim
Musique : Gamal Salamah


Naema est une femme qui vit dans un petit village, près de Mansoura. Elle réside dans la même maison que sa sœur Gamalat, son beau-frère, Abdel Maged, et leurs neuf enfants. Abdel Maged est sans emploi et passe toutes ses journées à boire. C’est donc Naema qui entretient toute la famille grâce à son travail dans une usine de glaces. Un jour, le plus âgés de ses neveux vole deux poulets chez le marchand de volailles du village. Il s’est fait prendre par le commerçant et Naema intervient pour obtenir sa libération. Le marchand accepte de retirer sa plainte mais, en échange, il souhaite épouser la jeune femme. Bien que l’homme ait déjà trois femmes et vingt-deux enfants, la sœur et le beau-frère de Naema voient d’un très bon œil cette union car elle permettrait de résoudre les difficultés financières de la famille. Pour échapper à ce mariage dont elle ne veut pas, Naema quitte le village. Elle devient la gouvernante d’un riche et séduisant propriétaire terrien. La servante et le maître tombent amoureux l’un de l’autre…


Jeudi 29 mars à 19h30

Saad l’orphelin d'Ashraf Fahmy (saad al-yatim, 1985)
avec Farid Shawki, Nagla Fathy, Ahmed Zaki, Mahmoud Morsy, Tewfik El Deken, Shwikar, Karima Mokhtar, Zizi Mustafa, Mohamed Wafik
Scénario : Abdel Hay Adib
D’après une histoire de Yousry El Gendy


Drame. Les parents de Saad ont été tués par Badran, son oncle. Il a été confié à une femme qui l’élève comme son fils. Les années passent. Saad est devenu un jeune homme et il est tombé amoureux de Sabah. Il ne sait pas que cette jeune fille est en fait sa cousine et que son père est le meurtrier de ses parents. Badran ne reconnaît pas non plus son neveu dans cet ouvrier au teint halé et à la moustache noire. Le vieil homme ne veut que le bonheur de sa fille mais Al Halbawy, un chef de clan très puissant veut aussi épouser Sabah. Ce redoutable personnage n’a pas pour habitude de renoncer facilement à ce qu’il désire. Entre les différents protagonistes de ce drame, la guerre est inévitable…


Mercredi 28 mars à 17h

Nour Eddine et les trois marins de Togo Mizrahi (Nureddine wa bahhara el talata, 1944)
avec Zouzou Nabil, Ali Abd El Al, Ali Al-Kassar, Ismaïl Yassin, Thuraya Fakhry, Mahmoud El-Meleigy, Reyad El Kasabgy, Leila Fawzi, Zakeya Ibrahim, Wedad Hamdy, Ibrahim Hamouda
Musique : Riad El Sonbati et Ibrahim Hamouda


Comédie chantée. En voulant échapper à la tyrannie de sa belle-mère, un modeste crêpier se retrouve, avec deux de ses compagnons, embarqué sur le vaisseau d’un prince qui parcourt les mers à la recherche de la femme qu’il aime.
Le dernier film qu’Ali Al Kassar tourne avec Togo Mizrahi.


Mardi 27 mars à 14h

Souviens-toi de moi d’Henry Barakat ((Idhkourini, 1978)
avec Nagla Fathy,  Mahmoud Yassin,  Zizi El Badraoui, Youssef Shaaban,  Hayat Kandil, Moshira Ismail
D’après un roman de Youssef Al Sebaï, Entre les Ruines (1953)
Musique : Omar Khorsheid


Navet sentimental. Mona est une jeune orpheline qui vit chez son oncle. Etudiante, elle rencontre Mahmoud Hussein, un jeune écrivain dont elle tombe follement amoureuse. Entre eux naît une idylle, prémisse d’un bonheur éternel. Malheureusement, Mahmoud est déjà marié . Sa femme est malade du cœur et une séparation est inenvisageable. Terrassée par le chagrin, Mona accepte d’épouser l’homme que lui propose son oncle. Peu après, elle donne naissance à un petit garçon. Les mois passent. Un jour, elle apprend que Mahmoud est hospitalisé. Il a été victime d’un accident de la route et il est plongé dans le coma. Malgré l’opposition de son mari, elle se rend au chevet de celui qu’elle n’a jamais cessé d’aimer …
Peut à la rigueur intéresser les fans de Michel Sardou : dans une scène, les personnages dansent très longuement sur la chanson « Je Vais t’Aimer ».
Deux informations :
Le roman de Youssef Al Sebaï avait déjà fait l’objet d’une adaptation en 1959 par Ezzel Dine Zulficar avec Faten Hamama et Salah Zulficar.
Le film sort en Egypte en mars 1978. Un mois auparavant, l'auteur du roman meurt assassiné sur l'île de Chypre. 


Lundi 26 mars à 17h

Le Procureur Général d'Ahmed Kamel Morsi (Al-Na’ib Al-’Aam,1946)
avec Abbas Fares, Seraj Munir, Saïd Abou Bakr, Zaki Rostom, Madiha Yousri, Zouzou Hamdi El Hakim, Mahmoud El Meleigy, Abdel-Wareth Asar, Ibrahim Omara et Hussein Riad
Scénario : Ahmed Shokry


Le fils d'un procureur général est inculpé pour le meurtre de sa maîtresse. Pour sauver l'honneur de la famille, son père lui demande de se suicider mais il n'en a pas le courage. Lors du procès, l'avocat du jeune meurtrier plaidera les circonstances atténuantes. Il évoquera la rudesse de l'éducation que reçut son client d'un père incapable de la moindre compassion....


Dimanche 25 mars à 19h30

Le Fantôme de ma femme de Fateen Abdel Wahab (Ifrit meraty, 1968)
avec Shadia, Salah Zulficar, Imad Hamdy, Adel Imam, Hassan Hussein, Amal Zayed
D’après une histoire de Lucien Lambert
Scénario et dialogues : Ali El-Zorkani


Comédie. Le bonheur conjugal d’un jeune couple est mis à rude épreuve à cause d’une étrange maladie qu’a contractée la femme. A chaque fois qu’elle va au cinéma voir un film, elle rentre chez elle convaincue d’être l’incarnation de l’un des personnages dont elle vient de suivre les aventures. Les médecins ont averti le mari qu’il ne doit en aucun cas s’opposer au comportement délirant de sa compagne. Au contraire, il lui faut collaborer en jouant les rôles que dans ses divagations elle lui aura attribués. Tout se gâte quand elle se prend pour Irma la douce (célèbre personnage de prostituée) alors qu’elle et son mari reçoivent des invités… 


Samedi 24 mars à 22h

Héros de Papier de Nader Galal (Batal Men Warq, 1988)
avec Mamdouh Abdel Alim, Athar El Hakeim, Salah Kabil, Ahmad Bedir, Amaal Ibrahim, Youssef Dawood, Hamdy Youssef, Youssef El Assal
Scénario : Ibrahim Al Garwani


Comédie policière. Ramy Qashoo est un jeune scénariste d’origine paysanne, un peu naïf. Il découvre que son dernier scénario a été volé. Le voleur est un déséquilibré qui a entrepris de commettre tous les crimes imaginés par Ramy. Ce dernier se rend à la police pour qu’elle se lance à la poursuite du fou dangereux et qu’elle l’arrête au plus vite mais l’inspecteur qui le reçoit n’accorde aucun crédit à son histoire. Avec l’aide de Sawsan, une jeune journaliste, Ramy décide de mener lui-même l’enquête...


Vendredi 23 mars à 17h

L’Entrepreneur de Togo Mizrahi (ELBashmqawl, 1940)
avec Fauzi El Gazaierli Mimi Chakib, Ehsane El Gazaerli, Zouzou Chakib, Ferdoos Mohamed, Taheya Carioca, Beshara Wakim, Hassan Fayek, Ahmed El Haddad
Scénario : Badie' Khairy


Comédie. Mumtaz Bey est un coureur de jupons invétéré et son mariage récent avec Fekria n’a pas calmé ses ardeurs. Il trompe sa jeune épouse avec une danseuse, Zizi et, quand il est à son bureau, il est constamment entouré de jolies femmes. Fekria n’est pas dupe des mensonges grossiers de son mari et elle ne supporte plus la situation. Elle se plaint auprès de son amie, Shukria. Ensemble, elles échafaudent un plan pour se venger de l’époux volage. Fekria va prétendre qu’elle aussi entretient une liaison avec un autre homme. Elles font appel à Maître Babah qui accepte pour 50 livres de les aider. Tandis que Mumtaz Bey séjourne à Suez en compagnie de sa maîtresse, Fekria et ses comparses s’installent dans un hôtel d’Alexandrie. C’est dans cette ville que réside la famille du mari et les deux amies vont tout organiser pour que la mère de Mumtaz Bey soit le premier témoin de l’infortune de son fils…


Jeudi 22 mars à 16h

Le Malchanceux de Mohamed Abdel Gawwad (Qalil al Bakht, 1952)
avec Shadya Kamal El Shennawi, Zomoroda, Ismail Yassin, Mahmoud El Meleigy, Shafik Galal, Sanaa Samih, Nour El Demerdash
Scénario : Zuhair Bakir


A Alexandrie, Hussein, un fils de bonne famille, fait la connaissance de Lula, une jeune employée d'un cabaret qu'il fréquente. Ils tombent amoureux l’un de l’autre et projettent de se marier. Malheureusement,  Elham, la cousine de Lula, a des vues sur le jeune homme depuis qu’elle sait qu’il est riche. Elle veut casser cette idylle. Elle fait croire à Hussein que Lula a un lourd passé et que c’est une fille  de mauvaise vie. A contrecœur, Hussein s’éloigne de celle qu’il aime passionnément… 


Mercredi 21 mars à 13h

Ne me demandez pas qui je suis d’Ashraf Fahmy (La tasalni man ana, 1984)
avec Shadia, Yousra, Farouk El Feshawi, Elham Shahein, Hesham Selim, Sawsan Badr, Madiha Yousri, Mahmoud Rashad
D'après une histoire d'Ihsan Abdul Quddus
Scénario : Ahmed Saleh
Musique : Ammar El Sherei


Aïcha est une jeune mère de famille nombreuse. La misère la contraint à vendre sa dernière fille encore bébé à un couple riche mais stérile. Elle a posé une seule condition que les « adoptants » ont accepté : elle sera employée par eux comme gouvernante afin de garder le contact avec sa fille Zeinab. Toutes les parties s’engagent à garder secret le contrat qui les lie. Les années passent et les enfants grandissent. Ceux qu’Aïcha a pu élever décemment grâce à la pension que lui verse les parents adoptifs de Zeinab sont maintenant de jeunes adultes, diplômés de l’enseignement supérieur, et exerçant des métiers prestigieux. Ils ne comprennent pas pourquoi leur mère continue à être gouvernante pour des riches. Ils lui demandent de cesser ce travail de domestique. Elle refuse catégoriquement…


Mardi 20 mars à 16h

Rabha de Niazi Mostafa (1945)
avec Kouka, Badr Lama, Serag Munir, Abbas Fares, Bishara Wakim, Zouzou Chakib
Scénario et dialogues : Mahmoud Taymour et Bayram El Tunsi
Musique et chansons : Amal Hussein, Mohamed El-Kahlawy, Abdul Hamid Abdulrahman


Rabha, une jeune bédouine, vient en aide à un garçon de la ville qui a fait une chute de cheval alors qu’il chassait. Ils tombent aussitôt amoureux l’un de l’autre. Malheureusement, Rabha est déjà fiancée à un cousin. Elle décide de fuir sa tribu pour vivre avec l’homme qu’elle aime.


Lundi 19 mars à 22h

Ali Baba et les quarante voleurs de Togo Mizrahi ( Ali Baba wel Arba'in Haramy, 1942)
avec Ali Al Kassar, Mohamed Abdel Moteleb, Ismael Yassin, Abdel Meguid Choukry, Zakeya Ebrahim, Reyad El Kasabgy
Musique : Izzat El Gahely et Riad El Sonbati


L'adaptation cinématographique du célèbre conte tiré des Mille et Une Nuits
Ali Baba mène une existence miséreuse tandis que son frère Qassim vit dan l’opulence. Un jour, avec son compagnon, il découvre dans la forêt une grotte appartenant à des voleurs. Il a entendu le chef de la bande prononcer le mot de passe permettant l’ouverture de la grotte. Quand les voleurs sont repartis, les deux hommes peuvent explorer le repaire. Les voleurs y entreposent tous les trésors qu’ils ont amassés grâce à leurs activités coupables. Ali Baba et son ami s’emparent de tout ce qu’ils peuvent et rentrent vite chez eux…


Dimanche 18 mars à 13h

Les Frères Etrangers d’Hassan El Seifi (Alghoua Alghoraba, 1980)
avec Farid Shawki , Imad Abdel Halim, Athar El Hakeim, Shwikar, Wagdi Al Arabi, Zahrat Al Oula, Seif Al Mokhtar, Hamdy Youssef
Scénario et dialogues : Mostafa Kamal Hassan


L’histoire de deux frères qui grandissent séparément et se retrouvent à la faculté sans savoir qui ils sont l’un pour l’autre. Ils vont durement s’opposer car tous les deux sont amoureux de la même jeune femme.
Ce film est en fait le remake de celui intitulé les Deux Frères qu’Hassan El Seifi avait réalisé en 1965. La seule différence notable est que dans la première version, les deux frères s’affrontent à la boxe alors que dans la seconde, c’est au judo.
A noter aussi que Shwikar joue dans les deux films (comme Zahrat Al Oula) et qu’elle interprète le même rôle. Dans le premier, elle pouvait incarner une jeune maman avec une certaine crédibilité ; en revanche, dans le second…


Samedi 17 mars à 18h30

Poisson d'avril de Mohamed Abdel Gawwad (Kidbet April , 1954)
avec Ismaël Yassin, Chukry Sarhan, Abdel-Fatah Al Kosary, Stéphan Rosti, Al Sayed Bedir, Mahmoud Hafez, Mary Mounib, Wedad Hamdi, Sanaa Gamil, Malak Al Gamal, Zouzou Nabil, Hermine
Scénario et dialogues : Badie' Khairy


Comédie. Amchir est marié à une femme turque très riche. Avec leur fille, ils vivent dans un immense domaine à la campagne. Amchir fréquente les cabarets de la capitale et il a pris soin de prendre un pseudonyme pour pouvoir agir à sa guise. Il est tombé amoureux d’une danseuse, malheureusement, il n’est pas le seul à courtiser la jeune femme et il lui faut beaucoup d’argent pour espérer l’emporter. Alors pour obtenir de sa femme la somme dont il a besoin, il feint d’être au désespoir et prétend vouloir se pendre. Il explique à son épouse qu’avant de la connaître, il avait déjà été marié et qu’il avait eu un fils. Sa première femme était morte et c’était lui qui devait assurer l’entretien de l’enfant mais que faute d’argent, il n’en était pas capable. Sa femme touchée par ce récit pathétique accepte de l’aider. Ce premier mensonge va en entraîner bien d’autres et plonger le héros dans des situations inextricables… 


Vendredi 16 mars à 18h30

Lutte sur le Nil d'Atef Salem (Seraa fil Nil, 1959)
avec Hind Rostom, Rushdy Abaza, Omar Sharif, Ahmed El Haddad, Mohamed Kandil, Saïd Khalil, Hassan El Baroudi
Scénario : Ali El Zorkani
appréciation : 5/5


Drame. Muhasab (Omar Sharif) est un jeune homme qui réside en Haute Egypte. Son père aveugle lui confie une mission : remonter le Nil jusqu’au Caire à bord de la vieille felouk du village « La Fiancée du Nil », la revendre et, avec la somme obtenue complétée par les contributions des villageois, acheter une barge à moteur. Pour cette mission, il sera accompagné par un vieil ami de son père Mujahed (Rushdy Abaza) qui pilotera le bateau et veillera sur l’argent.
« La Fiancée du Nil » lève l’ancre sous les acclamations de tous les habitants de la localité. Muhasab, Mujahed et les quatre membres d’équipage ne s’aperçoivent pas qu’ils sont suivis : Abu Safaan, un mauvais garçon du village, et ses complices sont bien décidés à tout faire pour récupérer l’argent. Ils mettent en place un stratagème : ils chargent une danseuse de leur connaissance (Hind Rostom) de s’introduire dans la felouk afin de séduire Muhasab et récupérer l’argent.


Jeudi 15 mars à 22h

Jours et Nuits d'Henry Barakat ( Ayyâm wa layâlî, 1955)
avec Abdel Halim Hafez, Imane, Hamed Ramzy, Serag Mounir, Mahmoud El Meleigy, Kamal Hussein, Eman, Samia Roshdi, Abbas Rahmy
Scénario et dialogues : Youssef Gohar
Musique : Mohamed Abdel Wahab


Comédie musicale. La mère de Kamel a divorcé de son père car il était alcoolique. Elle s’est remariée avec un homme qui lui aussi a un fils. Les années passent et les enfants grandissent. Ils sont très différents l’un de l’autre. A l’université, Kamel est un étudiant modèle tandis que Fathi, son demi-frère, dort en cours. Ce dernier passe ses nuits à boire dans les cabarets. Au retour d’une fête alors qu’il conduit en état d’ivresse, il renverse un homme et poursuit sa route. L’un des amis des deux frères qui au volant de son propre véhicule suivait la voiture de Fathi s’arrête pour porter secours à la victime. La police apparaît. Il est accusé d’être le responsable de l’accident…