dimanche 30 juin 2019

Les réalisateurs : Hussein Kamal (1932-2003)

حسين كمال

Hussein Kamal est né en 1932. Il est diplômé de l’IDHEC, la prestigieuse école de cinéma de Paris (aujourd’hui, la FEMIS). Il rentre en Egypte en 1956. Il travaille d’abord pour la télévision et le théâtre puis réalise son premier long métrage en 1965, L’Impossible. C’est avec Le Facteur en 1968 qu’il devient un cinéaste reconnu. Il s’illustrera aussi bien dans des films ambitieux, comme Dérive sur le Nil, une adaptation magistrale d’un roman de Naguib Mahfouz que dans des productions plus commerciales, comme Mon Père sur l’Arbre, une comédie musicale qui connaîtra un succès phénoménal à sa sortie. Hussein Kamal réalisera vingt-sept films. Il meurt d’une crise cardiaque en mars 2003.


Onze films d'Hussein Kamal ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog : 


Le Facteur (Al Bostagy, 1968)
avec Seif Abdul Rahman (Khalil), Soheir El-Morshidy (Nahssa), Salah Mansour (le père de Gamila), Zizi Mustafa (Gamila), Shukry Sarhan (Abbas), Nahed Samir (Halima), Moshira Ismaïl (la sœur de Khalil), Ehsan Sherif (la mère d’Ahmed), Awatif Tikla (Mariam), Fathya Aly (la tante de Gamila)
Scénario et dialogues : Sabry Moussa
Le facteur est l’une des quatre oeuvres de Yahia Haqqi (1905-1992) ayant fait l’objet d’une adaptation cinématographique.
Musique : Ibrahim Haggag


Abbas est postier. Il a été muté dans un petit village de Haute-Egypte. Il fait la connaissance des habitants et autour de lui, il ne voit que jalousie, grossièreté et superstition. Il se sent seul. Un soir, lors d’une fête, il rencontre une danseuse. Il l’invite chez lui. Malheureusement, certains villageois ont été informés de ce rendez-vous. Alors qu’à l’intérieur, Hassan tente vainement d’embrasser la jeune femme qui se dérobe à chaque fois, tous les hommes du village, armés de bâtons ou de carabines, encerclent la maison. Ils jettent des pierres contre la porte et exigent que la danseuse se présente à eux. Elle doit s’exécuter. Elle est aussitôt entourée par une foule menaçante. Elle échappe de peu au lynchage mais le scandale est considérable. Pour se venger, Abbas décide de lire le courrier de tous les villageois et il découvre bien des secrets…


Un Soupçon de Peur (Shai’ min Al-Khowf, 1969)
avec Shadia, Yehia Chahine, Mohammed Tawfik, Ahmed Tawfik, Mahmoud Morsi, Salah Nazmi, Amal Zayed, Mahmoud Yassin, Hassan El Sobki, Samira Mohsen, Wafiq Fahmy, Ahmed Shoukry
D’après un roman de Tharwat Abaza
Scénario : Sabri Ezzat, Abdel Rahman El Abnoudy
Musique et chansons : Baligh Hamdi et Abdel Rahman El Abnoudy


Atris réside dans la somptueuse demeure de son grand-père, à Dahashanah, un petit village au nord du Caire. C’est un enfant doux et sensible bien qu’il soit le petit fils d’un homme puissant qui fait régner la terreur parmi les villageois. A la mort de son grand-père, abattu par un homme ne supportant plus sa tyrannie, il lui succède et il use de la même cruauté et de la même violence pour rançonner les paysans du secteur. Depuis son enfance, Atris est amoureux de Fouada mais celle-ci rejette toutes ses avances. Malgré cela, le tyran demande la main de la jeune fille à son père. Ce dernier n’ose pas la lui refuser. Atris triomphe : Fouada va devenir sa femme…
Figure dans la liste des 100 films les plus importants de l’histoire du cinéma égyptien
Le film a rencontré à sa sortie des difficultés avec la censure car nombre de commentateurs ont vu dans le personnage d’Atris la représentation du président Gamal Abdel Nasser.


Mon Père sur l’Arbre (Aby Fawq Al-Shagara, 1969)
avec Abdel Halim Hafez (Adel Kamal), Imad Hamdi (Kamal, le père d’Adel), Nahed Samir (la mère d’Adel), Amira (la sœur d’Adel), Fathy Abdel Sattar (Khaled), Mahmoud Rashad (le père de Khaled), Fathia Shahin (la mère de Khaled), Mervat Amine (Amal, la sœur de Khaled), Samir Sabri (Ashraf), Nadia Lotfi (la danseuse Ferdoos), Salah Nazmi (Khamsy), Mohamed Salman (un client de Ferdoos), Nabila El Sayed (Mahasin, une collègue de Ferdoos), Ehsan Sherif (la servante de Ferdoos), Farouk Youssef (Essam), Soheir Mostafa (Nadia), Hamed Morsi (Abdul Mawgoud, un des clients de Ferdoos)

Scénario : Ihsan Abdul Quddus, Saad Eddin Wahba, Youssef Francis
Musique : Mohamed Abdel Wahab, Baligh Hamdy, Mohamed El Mougy, Mounir Mourad, Ali Ismaïl
Paroles des chansons : Morsi Gamil Aziz, Abdel Rahman El Abnoudy, Mohamed Hamza
Chorégraphie : Hamada Hossam Eddin
Production : Aflam Sawt Al Fan (Mohamed Abdel Wahab, Abdel Halim Hafez, Wahid Farid)
appréciation : 4/5


Adel vient de terminer son année universitaire. Après les examens, il décide de passer l’été à Alexandrie comme les années précédentes. Il dit au revoir à ses parents et à sa petite sœur et prend le train pour la station balnéaire. A son arrivée, il retrouve son ami Khaled venu à la gare pour l’accueillir. Les deux garçons se rendent d’abord au petit cabanon qu’Adel occupera durant son séjour. Celui-ci se change rapidement et ils repartent pour la plage où les attendent tous leurs compagnons. Ces vacances s’annoncent aussi joyeuses que les précédentes : le jour, cela va être des danses et des jeux sur la plage et le soir des fêtes conviviales et animées. Mais pour Adel, l’essentiel c’est de retrouver Amal, la sœur de Khaled. Il est follement amoureux de la jeune femme qui elle-même n’est pas insensible au charme du jeune garçon. Malheureusement, Adel ne parvient jamais à être seul avec elle. Amal refuse toutes ses invitations pour des sorties à deux. En cela, elle obéit aux instructions de ses parents qui lui ont interdit de sortir seule avec l’ami de son frère. Adel ne supporte plus cette situation et les disputes entre les deux jeunes gens se multiplient. Un jour alors qu’il sort de chez lui, ruminant son ressentiment, il est accosté par des camarades de fac qui l’invitent à une fête. C’est ainsi qu’il se retrouve avec un groupe de joyeux drilles ne s’interdisant aucun plaisir. Le soir, ils se rendent dans un cabaret où se produit la danseuse Ferdoos. Après sa prestation, celle-ci va à la rencontre des clients. La jeune femme remarque très vite Adel qui est resté seul à une table où il boit et fume avec excès. Elle finit par s’asseoir à ses côtés et engage la conversation. La complicité est immédiate, ils passeront la nuit ensemble dans l’appartement de Ferdoos…



Nous ne plantons pas des épines (Nahnou La Nazraa El Shouk, 1970)
avec Shadia, Mahmoud Yassin, Salah Kabil, Wafiq Fahmy, Ahmed Jaziri, Hamdy Youssef, Karima Mokhtar, Adly Kasseb, Rawheya Khaled, Sumaya Tawfik, Amira, Nadia El Keilany, Mohamed Abou Hashish, Mohamed Othman
Scénario : Youssef El Sebaei et Ahmed Saleh
Musique : Fouad El Zahry, Baligh Hamdy, Abdel Wahab Mohamed
appréciation: 3/5


Après la mort de son père, Sadia, encore enfant, est placée comme servante chez une femme. Celle-ci a un fils, Abbas, qui la harcèle à chaque instant. Les années passent. Sadia est devenue une jeune femme séduisante. Abbas voudrait l’épouser mais elle refuse toutes ses avances. Après une violente altercation avec la mère, Sadia quitte la maison. Elle rencontre un jeune étudiant, Hamdi, qui la conduit dans la grande maison bourgeoise de ses parents. Elle est accueillie chaleureusement par tous les membres de la famille. Elle est aussitôt embauchée comme domestique. Sadia se dévoue sans compter pour ses nouveaux maîtres. Son affection pour le garçon de la famille ne cesse de croître. Lui non plus ne cache pas les sentiments qu’il éprouve pour la jeune servante. Malheureusement, le père meurt subitement et Hamdi doit épouser une jeune femme de son milieu. De dépit, Sadia accepte de se marier avec Allam, un commerçant qui la courtisait depuis un certain temps. Chez son mari, c’est l’enfer. Sa belle-mère, irascible et tyrannique, la considère comme son esclave. Après une énième dispute, elle fuit le domicile conjugal. Elle est recueillie par une prostituée qui la présente à la tenancière d’une maison close. Elle devient très vite l'une des pensionnaires les plus demandées de l'établissement.



Dérive sur le Nil (Thartharah fawq al-Nil - 1971)
avec Adel Adham (Ali Al Saïd, le critique d’art), Mervat Amine (Sana, l’étudiante), Magda El-Khatib (Samara, la journaliste), Imad Hamdi (Anis Zaki, l’employé de bureau), Ahmed Ramzy (Ragab Al Qadi, le jeune acteur), Soheir Ramzy (Layla Zidane, la maîtresse de Khaled Azouz), Ahmed Tawfiq (Mustafa Rashid, l’avocat), Naemet Mokhtar (Sania Kamal, la femme infidèle), Salah Nazmy (Khaled Azouz, l’écrivain), Ahmed El Gezeiry (le domestique), Aïda El Shahir (chanteuse), Mahmoud Kamal (Abou Sarih), Zizi Farid (la paysanne)
Adaptation d’un roman de Naguib Mahfouz publié en 1966 (traduction française en 1989)
Scénario : Mamdouh El Leithy
Musique : Ali Ismaïl
Production : Gamal El Leithy
appréciation : 5/5


Nous sommes en 1967, pendant la guerre des Six Jours. 
Anis Zaki est un vieux fonctionnaire qui travaille au Ministère de la Santé. Il ne supporte plus la société dans laquelle il vit. L’autoritarisme des uns, l’hypocrisie des autres, tout lui fait horreur. Il arpente les rues du Caire en ruminant à voix haute. Beaucoup le prennent pour un fou. C’est un vieux misanthrope solitaire et malheureux qui ne trouve l’apaisement que dans la consommation régulière de hachich. 
Un jour par hasard, il rencontre Ragab El-Adi, un ancien voisin qui est devenu acteur de cinéma. Celui-ci l’invite dans son « Royaume » : c’est une péniche où avec des amis, ils se retrouvent le soir pour fumer le narguilé... 

Notre avis : une radiographie implacable de l'âme égyptienne au lendemain de la défaite de 67. Parmi toutes les adaptations des romans de Naguib Mahfouz, sans doute la plus réussie, au point que l'on peut se demander si par certains côtés le film ne dépasse pas le texte original. « Dérive sur le Nil » rassemble une galerie incroyable d’actrices et d’acteurs de tout premier plan et offre à la majorité d’entre eux le plus beau rôle de leur riche carrière. Imad Hamdi s’affirme ici comme l’un des plus grands acteurs de son temps avec ce personnage de vieil employé lunaire, bien loin des rôles stéréotypés d’amoureux délicats et élégants qu’on lui confie d’ordinaire.



L’Empire M (emberatoriet mim, 1972)
avec Faten Hamama (Mona), Ahmed Mazhar (Ahmed Raafat), Dawlat Abyad (la grand-mère), Saif Abo El-Naga (Mustafa, le fils aîné), Ahmed Naguib (Mahmoud), Hisham Selim (Medhat), Ali Jawhar (Mohamed, le mari de Mona), Hayat Kandil (Madiha), Layla Hamada (Maha), Osama Aboul Fatah (Mamdouh), Fathia Shahine (l’amie de Mona), Hanem Mohamed (la nourrice)
D’après un roman d’Ihsan Abdul Quddus
Adaptation : Naguib Mahfouz
Scénario : Mohamed Mostafa Samy
Musique : Tarik Sharara apparaît au générique comme le musicien chargé d’inclure dans la bande son des compositions d’origine « internationale ». En fait, il s’est contenté de reprendre pour le générique et toutes les scènes « sentimentales » un seul et même morceau extrait du film « L’Adieu à Venise » (titre original : Anonimo veneziano) réalisé par Enrico Maria Salerno en 1970. La partition est signée Stelvio Cipriani. Trop souvent, les producteurs et réalisateurs égyptiens ont eu tendance à considérer les BO des films étrangers comme des compositions libres de droit et ils ne prenaient même pas la peine de citer au générique le nom de leurs véritables auteurs.
L’Empire M a reçu en 1974 le prix du meilleur film au festival de cinéma du centre catholique.


Mona est une femme active qui appartient à la classe aisée. Elle travaille au ministère de l’éducation et depuis la mort de son mari, elle élève seule ses six enfants dont les prénoms commencent tous par M. Toute la famille vit dans une grande villa dans le quartier de Zamalek. Mona a peu de temps pour s’occuper de son propre bonheur. Pourtant un homme l’aime. C’est Ahmed Rafaat, un homme d’affaires qui est toujours en déplacement d’un continent à l’autre. A chaque fois qu’il revient au Caire, ils se revoient avec le même plaisir. Mona n’est pas insensible à son charme mais elle a toujours repoussé ses demandes en mariage. Enfin, un jour, elle finit par accepter l’idée d’une union. Elle présente Ahmed à ses enfants...

Notre avis : un film qui a eu un retentissement considérable lors de sa sortie. C’est d’abord le premier rôle marquant de Faten Hamama depuis son retour en Egypte (En 1966, elle avait quitté son pays et cessé de tourner lassée des pressions continuelles du pouvoir de l’époque. Elle ne reviendra qu’après la mort de Nasser.). Ensuite, Empire M a conquis le public et la critique en évoquant certaines réalités sociales de ce début des années soixante-dix : Faten Hamama incarne la femme moderne qui concilie responsabilités familiales et professionnelles, et pour la première fois, le cinéma égyptien montre des adolescents avec des problématiques de leur âge, des adolescents qui se révoltent contre une mère jugée trop autoritaire. Ces six frères et soeurs seraient aussi le symbole du peuple égyptien qui aspire à plus de liberté et souhaite plus de démocratie. On conviendra que cette dimension politique du film reste d’une brûlante actualité.


Mon amour pour toujours (Habibi da'iman, 1980)
avec Nour al Sherif, Poussi, Saïd Abdel Ghani, Naïma Wasfi, Sawsan Badr, Sabri Abdul Aziz, Mariam Fakhr Eddine, Magda El Khatib, Ibrahim Kadri, Mervat Kazem, Ahmed Maher, Mohamed Kamel, Nadia Shams Eddine, Qadria Kamel
Une histoire de Youssef El Sebai
Scénario : Rafik El Saban
Dialogues : Kawthar Heikal
Musique : Gamal Salamah
Production : Nour al Sherif


Mélodrame. Pour contenter son père, Farida épouse Ossama, un richissime homme d’affaires bien qu’elle soit amoureuse d’Ibrahim, un jeune docteur sans fortune. Farida et Ossama s’installent à Paris. Pendant ce temps-là, Ibrahim devient un grand médecin et ouvre une clinique. Farida n’est pas heureuse avec son mari. Elle ne supporte pas la vie de débauche qu’il lui impose. Elle finit par divorcer et retourne en Egypte. Alors qu’elle se divertit avec des amis, Farida est prise de violents maux de tête et perd connaissance. Sa grand-mère téléphone à Ibrahim. Il accourt aussitôt. Le jeune médecin est toujours amoureux de Farida et quand il découvre qu’elle est atteinte d’un cancer, il décide de tout faire pour la sauver…


La Vierge et les cheveux blancs (Al A'zraa wal Shaar Al Abyad, 1983) 
avec Nabila Obeid (Dawlat), Mahmoud Abdel Aziz (Medhat), Mohamed Al Ramly (l’homme d’affaires), Sherihan (Buthaina, la fille adoptive de Dawlat et de Mehdat), Hayat Salah El Din (Buthaina, petite fille), Mariam Fakhr Eddine (la mère de Dawlat), Mamdouh Abdel Alim (Adel), Mahmoud El Qala'awy (Muhy, le mari d’Afaf), Afaf Rashad (Afaf, l’amie de Dawlat), Mervat Kazem (la mère de Buthania), Afaf Wagdi (la mère d’Adel), Hamdy Youssef (le médecin), Hanem Mohamed (Aziza), Medhat Ghaly (Othman), Ibrahim Kadri (le portier)
d'après un roman d'Ihsan Abdul Quddus
Scénario : Kawthar Heikal
La musique est de Tarek Sharara mais on peut aussi entendre à plusieurs reprises celle composée par Philippe Sarde pour Les Choses de la Vie de Claude Sautet.


Le premier mariage de Dawlat a été un échec en raison de la stérilité de son mari. Ne pouvant concevoir une vie sans enfant, elle avait demandé et obtenu le divorce. Elle a trouvé refuge chez sa mère et elle comble le vide de ses journées en s’adonnant à l’équitation, son sport favori. Un jour sa mère lui demande de s’occuper d’un immeuble qu’elle possède. C’est ainsi que Dawlat fait la connaissance de Medhat, un jeune homme pauvre qui vit sur le toit de l’immeuble. Il est désespéré car il vient de perdre sa mère. Bien qu’il occupe de manière illégale l’appartement, Dawlat a pitié de lui et décide de l’aider. La bourgeoise et son locataire sympathisent puis très vite l’amitié se transforme en amour. Malgré la différence sociale, ils se marient et grâce à Dawlat, Medhat devient un homme d’affaires avisé. Mais le destin frappe à nouveau la jeune femme : une opération chirurgicale la rend stérile. Le couple décide alors d’adopter une petite fille. Les années passent. La petite fille devient une ravissante adolescente. La situation se complique quand elle tombe amoureuse de son père adoptif.


O Mon Pays ! (Ah ya bld.. ah, 1986)
avec Hussein Fahmy (Magdy), Farid Shawki (Ayoub), Layla Olwi (Farida), Anwar Ismail (Radwan), Ahmed Morsi (un paysan), Hassan El Yamany (Hassan Fadel), Hassan Mostafa (le paysan Abdel Ati), Taheya Carioca (une ancienne danseuse), Thuraya Ezz Elddin (la femme d’Ayoub), Mohamed Abou Hashish (l’épicier du village), Amir Shahin (le jeune fils d’Ayoub), Atef Makram (le voleur)
Scénario : Saad Eldin Wahba
Inspiré de Zorba le Grec, un film gréco-anglo-américain de Michael Cacoyannis (1964)
Musique : Ammar El Sheraiey
Production : Mohsen Alam El Din


Magdy, un jeune ingénieur, retourne en Egypte pour enterrer son père et il apprend qu’il a hérité d’un terrain à la campagne. Après les obsèques, il décide donc de se rendre dans la localité où se trouve ce terrain pour le mettre en vente. A peine sorti de la gare, Magdy est victime d’une tentative de vol. Heureusement, l’intervention d’un vieil homme lui permet de récupérer sa mallette. Cet homme s’appelle Ayoub, il a combattu l’occupant britannique et il a perdu sa femme et son jeune fils dans des circonstances tragiques. Ayoub conduit le jeune homme chez une amie, la Signora, qui fut autrefois une grande danseuse. Les deux villageois conseillent à Magdy la plus grande prudence dans ses démarches car la région est sous la coupe d’un homme très puissant qui achète à vil prix toutes les terres des environs et qui n’hésite pas à user de violence pour obtenir ce qu’il convoite…

Notre avis : était-il vraiment utile d’aller chercher l’inspiration du côté d’un film grec des années soixante pour bâtir ce scénario qui reprend des thèmes et des péripéties abondamment exploités dans le cinéma égyptien ? Un exemple parmi d’autres : cette histoire comporte beaucoup de similitudes avec « Abou Rabi », un film réalisé en 1973 par Nader Galal. Dans celui-ci, on retrouve d’ailleurs Farid Shawki dans un rôle équivalent. « O mon Pays » a été tourné en 1986 mais il semble sans âge. Peut-être est-ce dû au fait qu’il évoque un monde rural qui quel que soit les époques, quel que soit le pouvoir en place est confronté aux mêmes difficultés, aux mêmes injustices. Hussein Fahmy qui incarne le héros principal paraît absent, presque en retrait si bien qu’on retiendra surtout la prestation de ces deux monstres sacrés, vieillis mais alertes, que sont Taheya Carioca et Farid Shawki. L’un des moments forts du film est le réveillon du nouvel an que leurs deux personnages passent ensemble et pendant lequel, la boisson aidant, ils perdent toute retenue et toute convenance, rivalisant de fantaisie et d’extravagance.
 
 
Tout cet Amour  (Kol haza Al-Hobb, 1988)
avec Nour El Sherif (Kamal Al Badr), Layla Olwi (Wafaa), Yahia Shahin (Nasef), Mohamed El Dafrawi (Hussein Zahran), Ehsan El Qalawy (la mère de Wafaa), Salwa Othman (Soheir), Rashwan Saïd (Achraf), Youssef Eid (Hassan), Fayeq Azab (le gardien de prison), Ahmad Abu Abiya (l’assistant de Nasef), Abdel Salaam El Dahshan (Mohsen), Awatif Tikla (la directrice de l’orphelinat), Sanaa Suliman (la femme d’Hussein), Fawzi Al Sharqawi (l’avocat de Nasef), Sharif Eddris (l’enfant)
Scénario : Wahid Hamed
Musique : Ammaar El Sheray
Production : Safwat Ghattas et Screen 2000


Nasef et Hussein sont deux vieux amis qui travaillent à Alexandrie comme hommes à tout faire. Leurs journées sont épuisantes et ils se ruinent la santé pour un salaire de misère. Ils décident de réagir. Ils créent leur propre entreprise de transport sur le port et leur petite affaire se développe très vite. Ils ont pu tous les deux fonder une famille. Hussein a épousé Shams Al Nahar, l’affriolante vendeuse de thé qui lui a donné un fils, Kamal Al Badr. Les années passent et la vie des deux amis s’écoulent paisiblement jusqu’au drame. Hussein surprend sa femme dans les bras de son amant. Il l’étrangle et il est condamné à quinze ans de prison. Il confie son fils à son vieil ami qui va l’élever comme ses propres enfants. Hussein meurt en détention mais grâce à Nasef, Kamal fait des études brillantes et il devient l’assistant de son père adoptif dans l’entreprise qui est devenue une société très importante. Kamal et Wafaa, la fille de Nasef, sont tombés amoureux l’un de l’autre. Contre toute attente, le père de la jeune femme s’oppose catégoriquement à leur union. Ils se marient sans son consentement et ont un enfant…


La ruelle du Bergwan (Harat Borgwan, 1989)
avec Nabila Obeid (Zinat), Hanem Mohamed (la mère de Zinat), Ahmed Abdelaziz (Hassan), Youssef Shabaan (le contremaître), Hamdy Gheith (Saïd Al Prince, le propriétaire de la blanchisserie), Noha El Amrousy (Amal),Olfat Sukar (la mère d’Amal), Ali Omar (le père d’Amal), Adawy Gheith (Cheikh Ashour), Fouad Khalil (Ramadan), Aziza Rached (Fatima), Sana Soliman (Fawzia), Badria Abdel Gawad (Sadia), Salah Awad (le mari de la mère de Zinat), Laila Abdel Hakim (Lola), Abdel Salaam El Dahshan (Fathy), Omran Bahr (le portier)
Scénario et dialogues : Mostafa Moharam
D’après une histoire d’Ismail Waly Eddin
Musique : Ammar El Sherei


Drame. Zinat est une jeune femme qui vit dans un appartement délabré avec la famille de Ramadan, son mari. Elle ne supporte plus sa belle-sœur et sa belle-mère et elle souhaite déménager. Son mari lui dit qu’il a trouvé un petit appartement mais qu’il n’a pas l’argent nécessaire pour le louer. Zinat propose de vendre ses bijoux. Ramadan refuse mais la jeune femme veut absolument quitter l’appartement familial : elle se sépare de ses bijoux contre une belle somme d’argent qu’elle remet aussitôt à son mari. Mais ce dernier va dépenser le pactole pour s’installer avec la mère de son fils. Zinat surprend le couple alors qu’il est au lit et elle entre dans une fureur noire. La séparation est inévitable, ils divorcent. Elle se retrouve seule, sans travail, sans domicile. Sa mère qui vit misérablement ne peut l’aider. Elle finit par trouver un emploi dans une grande blanchisserie appartenant à Maître Saïd Al Prince. Son père y travaillait autrefois et le propriétaire ému par sa détresse, lui trouve même un logement L’atelier est dirigé par Medhat qui a pour habitude d’abuser de ses employées. Il est très vite attiré par sa nouvelle employée. Celle-ci, peu sensible au charme de son supérieur, repousse fermement ses avances incessantes…

Notre avis : un film entièrement dédié à la star Nabila Obeid qui apparaît pratiquement dans toutes les scènes. En 1989, elle a quarante-quatre ans, près de trente ans de carrière et elle tient à montrer à tous qu'il faut toujours compter avec elle. Elle y réussit parfaitement dans ce drame social qui peut sembler un peu convenu.

dimanche 16 juin 2019

A la télé : le film du jour (Rotana Classic du 16 au 30 juin)

روتانا كلاسيك

Ma sélection personnelle parmi les films diffusés par la chaîne Rotana Classic. Les horaires donnés sont ceux de l'après-midi ou de la soirée (heure de Paris). La plupart des films sont ensuite rediffusés le lendemain matin. Je m'efforce de choisir des films qui n'ont pas encore fait l'objet d'une présentation sur ce blog sans nécessairement prendre en compte leurs qualités artistiques.


Dimanche 30 juin à 23h

Un Inconnu dans ma Maison de Samir Seif (Ghareeb fi Baity, 1982)
avec Soad Hosny , Nour El Sherif, Ali El Sherif, Ibrahim Kadri, George Sedhom, Hayatem, Hassan Mostafa, Nabila El Sayed, Wahid Seif, Seif Allah Mokhtar, Sana Lamlum, Mohamed Abou Dawoud, Hussein Orabi, Fawzy Al Sharqawi
Scénario et dialogues : Wahid Hamid
Musique : Hany Shenouda


Comédie. Afaf, une jeune veuve qui vit seul avec son petit garçon achète un appartement à un homme parti s’installer au Canada. Elle découvre très vite qu’elle a été victime d’un escroc. Celui-ci a vendu ce même appartement à un footballeur venu de Haute-Egypte pour jouer dans l’équipe de Zamalek. Les deux nouveaux propriétaires vont devoir cohabiter…


Samedi 29 juin à 17h30

C'est toi que j'aime d'Ahmed Badrakhan (Ahebbak Inta, 1949)
avec Farid Al Atrache, Samia Gamal, Ismaïl Yassin, Abdel Salam Al Nabulsi, Zeinat Sedki, Thoraya Helmy, Lola Sedky, Isamaël Yassin, Mahmoud Shoukoko, Hassan Fayek, Abdel Moneim Ismaïl, Stephan Rosti, Zaki Ibrahim, Soad Ahmed
Scénario et dialogue : Youssef Gohar et Ahmed Badrakhan
Musique : Farid Al Atrache


Comédie musicale. Monir travaille comme employé aux télécommunications. Il arrive souvent en retard au bureau car il consacre ses soirées et ses nuits à la musique. Malgré tous ses efforts, il n’a jamais réussi à percer. Un jour, Nadia, une danseuse se présente à son guichet. Elle souhaite envoyer un télégramme à Ghazal, son chorégraphe, pour lui apprendre une terrible nouvelle : son petit chien vient de mourir. Bouleversée, elle montre à Monir une photo du « défunt » puis disparaît aussi vite qu’elle était apparue. Le musicien télégraphiste a été vivement impressionné par la beauté de Nadia. Pour la revoir, il a une idée. Comme elle lui a laissé la photo de son chien, il en trouve un identique et se présente avec à son domicile. C’est ainsi que commencent à la fois leur histoire d’amour et leur collaboration artistique. Monir connaît enfin le succès grâce aux musiques qu’ils composent pour Nadia. Mais très vite, le compositeur devient extrêmement jaloux de la complicité qui unit Nadia et son chorégraphe. Il préfère rompre…


Vendredi 28 juin à 23h

Le Rivage de l'Amour d'Henry Barakat (Chati' al-gharam, 1950)
avec Taheya Carioca, Laila Mourad, Mohsen Sarhan, Hussein Sedki, Salah Mansour, Abdel Halim Nasr, Stephan Rosti, Zaki Ibrahim, Mimi Chakib, Mona,Wedad Hamdy, Edmond Tuema
Scénario et dialogues : Ali El Zorkani et Youssef Issa
Mélodies : Ahmed Sedky, Mohamed Al Qasabgi et Mohamed Fawzy
Production : Abdel Halim Nasr


Comédie sentimentale. Adel est un jeune homme riche qui ne s’est jamais préoccupé de l’amour. Il passe son temps dans les cabarets à fréquenter des femmes de mauvaise vie. Lors d’un séjour au bord de la mer, il tombe amoureux de Layla, une institutrice. Il demande sa main à son père qui accepte. Adel retourne au Caire accompagné de sa jeune épouse. Cette union ne fait pas que des heureux. L’ancienne maîtresse d’Adel n’apprécie pas du tout d’être ainsi abandonnée et sa tante est furieuse : depuis longtemps, elle caressait l’idée d’un mariage entre sa fille et son neveu afin de mettre la main sur la fortune du jeune homme. Elle fera tout pour séparer Adel et Layla…


Jeudi 27 juin à 19h30

Le Fils de Hamido de Fateen Abdel Wahab (Ibn Hamidu, 1957)
avec Ismaïl Yassin, Hind Rostom, Ahmed Ramzy, Abd El Fatah El Quossary, Zinat Sedki, Tawfik El Deken, Nelly Mazlom, Hassan Hamed, Soad Ahmed, Reyad El Kasabgy, Nemat Mokhtar, Rashad Hamed, Hassan Atla, Abdel Ghani El Nagdi
Scénario et dialogues : Abbas Kamel
Musique : Atyah Sharara

Comédie. Ibn Hamido est un pêcheur et avec son collègue Hassan, il a décidé de pêcher dans une zone située près de Suez. Cet endroit est le cadre d’un trafic de drogue important. Ils font la rencontre de deux sœurs, Aziza et Hamida, et ils louent une chambre dans la maison du père des deux jeunes filles. Naturellement, l’amour naît entre les quatre jeunes gens et on parlerait déjà de mariage sans un certain Abaas Effendi qui souhaite épouser Aziza. Pour se débarrasser des deux garçons, le rival d’Hassan cache de la drogue dans leurs affaires et il appelle la police...


Mercredi 26 juin à 23h

La Plus Chère à Mon Coeur de Youssef Maalouf (Aazz Al habayib, 1961)
avec Amina Rizk, Zaki Rostom, Sherifa Mahear, Chukry Sarhan, Soad Hosny, Samia Roshdi, Thuraya Fakhry, Hassan El Baroudi, Nour El Demerdash, Mary Ezz El Din, Abdel Moneim Basiony, Eskandar Menassa
D'après une histoire d'Henry Barakat
Scénario : Ibrahim Aboud et Youssef Issa
Production : les films Barakat


Ibrahim Effendi est un simple employé qui toute sa vie à travaillé pour que sa petite famille soit heureuse. Avec sa femme, il a eu trois enfants, deux garçons et une fille. Les années passent. Abdullah et Soad, les deux aînés, sont maintenant en âge de se marier. Mais Abdullah doit attendre que sa sœur ait trouvé un mari avant de pouvoir à son tour convoler avec la femme qu’il aime. Malheureusement, Soad ne parvient pas à attirer les prétendants : elle a un physique ingrat et la pauvreté de son père ne permet pas de compenser ce petit défaut par des atouts sonnants et trébuchants. La jeune fille ne supporte plus cette situation et sombre dans une grave dépression. Pour la guérir, il faut beaucoup d’argent et Ibrahim Effendi n’a pas d’économies. C’est à ce moment-là que le propriétaire d’un café lui fait une proposition. Pour arrondir ses fins de mois, ce commerçant s’est lancé dans le trafic de stupéfiants et il propose au petit employé de garder chez lui des sacs remplis de drogue contre un dédommagement qui mettra fin à tous ses soucis d’argent. Ibrahim Effendi accepte. A partir de là, tout change dans la famille : non seulement, Soad est soignée mais on finit par lui trouver un mari ; Abdullah de son côté peut enfin épouser sa bien-aimée. Comble de bonheur, le plus jeune de leurs enfants obtient son diplôme d’ingénieur. Ibrahim Effendi décide qu’il n’a plus besoin de continuer à travailler pour le trafiquant. Il veut mettre un terme à leur collaboration. Mais c’est trop tard : la police surgit dans la maison pour une perquisition. Afin de sauver l’honneur de son père, le plus jeune des fils s’accuse d’être le propriétaire des sacs de drogue. Il est condamné à 5 ans de prison. Ibrahim Effendi meurt peu après…


Mardi 25 juin à 17h30

Le Millionnaire Amoureux d'Atef Salem (Gharam el milioner, 1957)
avec Samia Gamal, Kamal El Shennawi, Said Abu Bakr, Thuraya Fakhry, Laila Hamdy, Abdel Moneim Ibrahim, Adly Kasseb, Abbas Rahmy, Abdel Salam El Nabolsi, Abdel Azim Kamal, Alya Fawzy, Abdel Moneim Basiony
Scénario et dialogues : El Sayed Bedeir
Musique : Kamal Al Tawil


Comédie musicale. Salwa est devenue la vedette d’une compagnie de danse qui connaît un succès grandissant. Une rumeur se répand selon laquelle Salwa aurait une liaison avec Kamal, un jeune millionnaire. Rachid, le directeur de la troupe est bien décidé à tirer parti de cette « information ».


Lundi 24 juin à 13h30

Lune de miel et de fiel d’Isa Karama (Shahr Asal Basal, 1960)
avec Ismail Yassin, Mary Moneib, Kariman, Abdel Aziz Hamdy, Ahmed Farahat, Nagwa Fouad, Salha Kassin, George Yordanis, Abdel Moneim Ismail, Mohsen Hassanein, Abdelhamid Zaki, Monir El Fangary, Abdel Ghani El Nagdi, Abdel Hamid Badawy
Scénario : Abdel Fattah El Sayed, Isa Karama
Production : Mina Films


Comédie. Ismaïl habite dans un quartier populaire de Tanta et il est amoureux de sa voisine, Samia. Cette jeune fille vit avec sa mère, Sherbat Hanim, dans un appartement qui est situé juste en face du sien. Ismaïl peut ainsi aisément communiquer avec l’élue de son cœur en lui envoyant messages enflammés et petits cadeaux. Mais un jour, c’est la mère de Samia qui intercepte le bouquet de fleurs qu’il destinait à sa fille. Désormais, la dame est convaincue que le jeune homme est amoureux d’elle. Et quand celui-ci se présente à son domicile pour faire sa demande en mariage officielle, il a bien du mal à lui faire comprendre que c’est Samia qu’il veut épouser. Sherbat Hanim est terriblement déçue mais elle est bien obligée d’accepter cette union. Après la cérémonie, Ismaïl et sa jeune épouse partent au Caire pour leur lune de miel. Malheureusement, la mère de Samia les a suivis et elle se présente avec tous ses bagages à la porte de leur chambre d’hôtel. Comble d’avanie, l’établissement est complet et elle devra dormir avec eux. Avec l’aide d’un résident de l’hôtel, Ismaïl va tenter de se débarrasser de cette belle-mère décidément bien encombrante…


Dimanche 23 juin à 19h30

L’Amour de mon Cœur d'Anwar Wagdi (Habib El Rouh, 1951)
avec Layla Mourad, Youssef Wahby, Anwar Wagdi, Wedad Hamdy, Ibrahim Omara, Mimi Chakib, Mary Ezz El Din, Samira Ahmed, Salah Mansour, Ferdoos Mohamed
Scénario et dialogues : Abou Al Seoud Al Ibiary
Musique : Ahmed Sedky, Riad El Sonbati, Abdel Aziz Mahmoud


Comédie sentimentale. Layla est une jolie femme, très élègante. Elle mène une existence heureuse et sans souci avec son mari, Wahid, qui est propriétaire d’un grand garage automobile en ville. Elle a aussi un talent qui fait l’admiration de tout son entourage : elle chante merveilleusement bien. Un jour, l’une de ses amies organise une réception chez elle. Evidemment, elle a demandé à Layla de chanter. Ce que cette dernière ne sait pas, c’est que parmi les invités, se trouve Youssef Fahmy, un musicien célèbre et quand celui-ci entend sa voix, il est tout de suite conquis.
Il est certain que la jeune femme peut devenir une grande chanteuse et il lui propose une collaboration artistique afin de réaliser ce projet. Wahid, le mari, ne goûte guère cette proposition mais Layla l’accepte…


Samedi 22 juin à 23h

Je ne dors pas de Salah Abou Seif (La Anam, 1957)
D'après un roman d'Ihsan Abdul Quddus
avec Mariam Fakhr Eddine (Safia), Yehia Chahine (Ahmed), Faten Hamama (Nadia), Hind Rostom (Kawsar), Imad Hamdi (Mostafa), Rushdy Abaza (Samir), Omar Sharif (Aziz)
Scénario : Salah Ezz El Din, Saleh Gawdat, El Sayed Bedeir
Musique : Fouad El Zahry
Production : Dollar Films
appréciation : 5/5

Nadia Lotfi vit avec son père, Ahmed, qui a divorcé de sa mère quand elle était encore petite fille. Il ne s’est jamais remarié pour se consacrer entièrement à son éducation. Mais alors qu’elle a 16 ans, Ahmed rencontre Safia, une jeune femme à la beauté aristocratique. Il en tombe follement amoureux et l’épouse. Nadia ne supporte pas qu’une femme puisse prendre sa place auprès de son père. Pour oublier ses tourments, elle noue en secret une relation amoureuse avec Mostafa, un homme beaucoup plus âgé qu’elle. Un soir, lors d’une fête, Mostafa fait la connaissance d’Ahmed et de sa nouvelle épouse. Il est sous le charme de Safia et Nadia s’en aperçoit. La jeune femme, folle de jalousie, décide d’éliminer cette encombrante belle-mère.


Jeudi 20 juin à 13h30

Je ne reviendrai pas d’Hassan Reda (Lan A'Oud, 1959)
avec Samira Ahmed, Kamal Al Shennawi, Abbas Fares, Abdel Moneim Ibrahim, Taheya Carioca, Rhaireya Rhairy, Shafik Nour El Din, Nadia Nour, Soheir El Bably, Fayza Ibrahim, Abdel Hamid Badawi, Fifi Salama, Layla Yousri
Scénario : Hassan Reda et Kamal El Hafnawi
Musique : Abdel Aziz Salam et Baligh Hamdy


Shakar est un industriel prospère. Il s’est pris d’affection pour un jeune ingénieur Fathi. Il lui a confié le poste de directeur général adjoint et l’a logé dans un appartement près du sien. Ce qu’il ne sait pas, c’est que le jeune ingénieur est aussi l’amant de sa femme, Alya. Fathi s’absente pendant trois mois afin d’acheter des machines ultra-modernes pour la nouvelle usine en construction. Durant son absence, un ami de son patron meurt laissant derrière lui une jeune fille, Nahed. Shakar décide de lui venir en aide. Il l’emploie chez lui comme intendante. Fathi est revenu de l’étranger et a repris son existence de jeune ingénieur brillant et séduisant. Outre sa relation avec la femme de Shakar, il se rend régulièrement avec l’un de ses collègues dans un cabaret où il se divertit entouré de danseuses aux mœurs légères. 
La présence de Nahed ne laisse pas indifférent Fathi. Il entreprend de la séduire et un jour, croyant sa nouvelle proie prête à succomber, il tente de l’embrasser. Celle-ci se débat, le gifle violemment et s’enfuit. Fathi comprend qu’il est tombé amoureux de la jeune femme et qu’il a fait fausse route. Il tente par tous les moyens de se faire pardonner. Il invite régulièrement l’élue de son coeur à sortir avec lui et il parvient à la convaincre de la sincérité de ses sentiments. Malheureusement, un soir, de sa fenêtre, Nahed voit Alya se rendre en cachette chez Fathi. Celui-ci n’est jamais parvenu à rompre avec sa vieille maîtresse et il continue à la recevoir régulièrement dans son appartement.


Mercredi 19 juin à 13h30

Vous êtes témoins d'Hassan El Seifi (Eshado ya nas, 1953)
avec Mahmoud El Meleigy, Ismail Yasin, Mimi Chakib, Serag Mounir, Kitty, Soheir Fakhry, Wedad Hamdy, Adly Kasseb, Zaki Ibrahim, Abdel Moneim Ismail, Abdel Azim Kamel, Ibrahim Hechmat, Anwar Madkor, Kawthar Shafik, Mohsen Hassanein, Zaki Mohamed Hassan
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique et chansons : Mounir Mourad, Kamal Al Tawil, Mahmoud Al Sharif, Fathy Qoura, Abou Al Seoud Al Ebiary
Production : Aflam Misr Algadida


Après avoir dilapidé la grosse fortune dont il avait hérité, Fadhel trouve une place de directeur dans une entreprise de construction. Cette société appartient à une grande compagnie dirigée par Khalid Abdel Wahab, un homme à la fois rigoureux et bienveillant. Malgré ses revers, Fadhel n’a pas changé sa manière de vivre : il continue à négliger sa femme et ses deux filles et il passe ses soirées à boire dans un cabaret où il retrouve une danseuse qui qui l’a littéralement ensorcelé. Pour lui complaire, il dépense sans compter et à la table de jeu, engage des sommes importantes. Afin de financer ses « menus plaisirs », il détourne les fonds de son entreprise. Entre temps, Fatima, sa grande fille, fait la connaissance d’Hassan, le fils de Khalid Abdel Wahab. Le jeune homme étudie la médecine en France et il est revenu en Egypte pour les vacances. Les deux jeunes gens tombent très vite amoureux l’un de l’autre et ils projettent de se marier. C’est à cet instant que le drame se noue : Khalid Abdel Wahab est informé par l’un de ses employés des irrégularités qui apparaissent dans les livres de comptes de Fadhel. Le chef d’entreprise veut en avoir le cœur net. Il se rend dans le bureau de son directeur et surprend celui-ci alors qu’il vient de mettre dans la poche de son veston toute une liasse de billets…


Lundi 17 juin à 19h30

Lutte sur le Nil d'Atef Salem (Seraa fil Nil, 1959)
avec Hind Rostom, Rushdy Abaza, Omar Sharif, Ahmed El Haddad, Mohamed Kandil, Saïd Khalil, Hassan El Baroudi, Nazim Sharawi, Kamal Anwar, Abdel Moneim Ismaïl, Hussein Ismaïl, Mohsen Hassaneim
Scénario : Ali El Zorkani
Musique : Morsi Gamil Aziz, Fouad El Zahry, Mohamed Al Mogi
Production : Les Films Gamal Leithi
appréciation : 5/5


Drame. Muhasab (Omar Sharif) est un jeune homme qui réside en Haute Egypte. Son père aveugle lui confie une mission : remonter le Nil jusqu’au Caire à bord de la vieille felouk du village « La Fiancée du Nil », la revendre et, avec la somme obtenue complétée par les contributions des villageois, acheter une barge à moteur. Pour cette mission, il sera accompagné par un vieil ami de son père Mujahed (Rushdy Abaza) qui pilotera le bateau et veillera sur l’argent. 
« La Fiancée du Nil » lève l’ancre sous les acclamations de tous les habitants de la localité. Muhasab, Mujahed et les quatre membres d’équipage ne s’aperçoivent pas qu’ils sont suivis : Abu Safaan, un mauvais garçon du village, et ses complices sont bien décidés à tout faire pour récupérer l’argent. Ils mettent en place un stratagème : ils chargent une danseuse de leur connaissance (Hind Rostom) de s’introduire dans la felouk afin de séduire Muhasab et récupérer l’argent. 


Dimanche 16 juin à 19h30

Comment t'oublier ? d’Ahmed Badrakhan (Izhay ansak, 1956)
avec Farid Al Atrache, Sabah, Karima, Nadia Gamal, Abdelsalam El Nabolsi, Serag Mounir, Rushdy Abaza, Berlanti Abdel Hamid, Sabah, Nadia Gamal, Reyad El Kasabgy, Mimi Aziz, Edmond Tuema, George Yordanis, Abbas Rahmy
Scénario : Ali El Zorkani
Musique : Farid Al Atrache, Abdel Aziz Salam, Anwar Abdallah, Mahmoud Fahmy Ibrahim, Ismaïl El Habrouk
Production : les films Farid Al Atrache


Comédie musicale. Louza et Zanouba sont deux sœurs. La première est danseuse, la seconde chanteuse. Elles ne supportent plus leur beau-père qui les exploite et leur prend tout leur argent. Elles décident de fuir le domicile familial. Elles trouvent refuge chez Farid, un chanteur célèbre. Ce dernier tombe sous le charme de Zanouba…




mardi 11 juin 2019

Les réalisateurs : Mahmoud Ismaïl (1914-1983)

محمود إسماعيل

Mahmoud Ismaïl fut acteur, scénariste et metteur en scène. Il commence sa carrière artistique au théâtre et c’est en 1941 qu’il joue dans son premier film. Ensuite, il tournera dans plus de quarante films et écrira le scénario et les dialogues d’une bonne vingtaine pour les cinéastes les plus renommés de son temps. Il est l’auteur de grands classiques du cinéma égyptien comme Le Grand Clown (1952), Samara (1956) ou bien encore Mon Amour Brun (1958). Il ne réalisera que six films sur une courte période (entre 1948 et 1961).


Deux films de Mahmoud Ismaïl a fait ait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Attention à votre portefeuille (Eweaa al Mahfaza, 1949)
avec Mahmoud Ismail (Abdou Al Awa), Taheya Carioca (Kiki), Mahmoud Shoukoko (Safrat), Lola Sedky (Seham), Hassan Fayek (Naseh Effendi, le responsable de la sécurité de l’hôtel), Mohsen Sarhan (le prince indien), Abdel Aziz Sayed (le disciple du prince indien), Salah Nazmi (Asem, le directeur de l’hôtel), Hassan Kamel (Fouad Bey, le parent de Seham), Choukry Sarhan (l’enquêteur), Omar El Hariri (le policier), Anwar Zaki, Souad Mekawi (la chanteuse), Hussein El Meleigy (le barman), Nabawia Mostafa, Zaki Mohamed Hassan
Scénario : Hassan Amer et Mahmoud Ismaïl
Musique : Fathy Qoura, Mahmoud Al Sherif, Ibrahim Haggag
Production : Hassan Amer


Abdou Al Awa est un escroc qui sort de prison. Il a réussi à convaincre Safrat, son voisin qui ne sait ni lire ni écrire, à vendre son petit commerce et il lui promet de l’aider à faire fructifier les cinq cents guinées qu’il a reçues. Les deux hommes s’achètent des costumes élégants et descendent dans un hôtel chic de la ville. Ils font la connaissance du personnel de l’établissement ainsi que de ses riches clients Parmi eux, il y a une jeune femme, belle et élégante, qui en fait est une voleuse professionnelle. Elle s’appelle Kiki et elle accepte de s’allier avec Abou et Safrat pour soutirer argent et bijoux à leurs propriétaires trop confiants ou trop distraits. Ils convoitent notamment un gros diamant qui appartient à un prince indien…

Notre avis : une excellente comédie où tout le monde trompe tout le monde avec plus ou moins d’ingéniosité. Taheya Carioca, Mahmoud Shoukoko, Lola Sedky, Mahmoud Ismail (qui est aussi le réalisateur et le scénariste du film), tous ces acteurs sont exceptionnels mais Hassan Fayek est tout bonnement génial dans le rôle du responsable de la sécurité de l’hôtel. L’une des séquences les plus mémorables du film est celle où tous les personnages principaux se retrouvent sur un plateau de théâtre pour une pantomime dansée. Taheya Carioca y brille de toute sa grâce et de tout son talent.


La Marchande de Fleurs (Bayeat alwird, 1959)
avec Taheya Carioca (la danseuse Imatthal), Mohsen Sarhan (Ezzat), Mahmoud Ismail (Antar), Samiha Ayoub (Warda), Ferdoos Mohamed (la mère de Warda), Lotfy Abdel Hamid (le garçon handicapé mental), Mohamed Al-Sabaa (Ibrahim, un des hommes d'Antar), Hussein Issa (un des hommes d’Antar), Abdul-Ghani Al-Najdi (Talaat), Saleha Qasin (la mère de Madame), Mohamed Sobeih (Karam, un des hommes d'Antar), Khairiya Khairy (la nounou), Sabry Abdel Aziz (un client de Warda)
Scénario : Mahmoud Ismail
Musique : Fouad Al Zahiri
Musique de danse : Attia Sharara
Chanson : Fathi Qora (paroles) et Izzat Al-Jahili (musique)
Production : Al Nour Arab Films (Abdel Fattah Mansi)


Depuis la mort de son père, Warda gère la boutique de fleurs familiale afin de subvenir aux besoins de sa vieille mère et de ses cinq jeunes frères. Un jour, se présente au magasin un jeune homme dont l’élégance et la douceur troublent profondément la commerçante. Il vient commander des fleurs pour sa maîtresse qui est danseuse dans un cabaret. Il demande à Warda de livrer le bouquet dans la loge de celle-ci. Mais quand la fleuriste s’y présente, elle tombe en plein drame. Izzat, le jeune homme, menace avec un revolver sa maîtresse. Warda parvient à le calmer et il finit par ranger son arme. Après le départ de Warda et d’Izzat, Imatthal, la danseuse, a une autre visite : c’est Antar, un malfrat à qui elle est totalement soumise. Il l’a forcée à devenir la maîtresse d’Izzat pour mettre la main sur l’immense fortune de celui-ci. Par amour pour Imatthal, le jeune homme a dû vendre son usine et ses biens immobiliers. Quand il fait la connaissance de Warda, il est dans une situation dramatique et l’apparition de la jeune femme dans sa vie constitue un réconfort inestimable. Ils se revoient fréquemment avec un plaisir croissant. Malheureusement, sa situation financière oblige Izzat à travailler pour le gang d’Antar…

Notre avis : 1959 est une année faste pour Taheya Carioca. L’actrice et danseuse tourne dans pas moins de six films qui pour la plupart constituent des moments forts dans sa très longue carrière. Parmi eux, « La Marchande de Fleurs » n’est pas le plus connu et pourtant c’est un thriller de bonne facture. On n’en attendait pas moins de son auteur, Mahmoud Ismaïl qui excelle dans le film noir aussi bien derrière la caméra que devant, comme il nous le prouve une nouvelle fois ici. Mais revenons à Taheya Carioca. Il faut mettre au crédit du cinéma égyptien de la grande époque d’avoir fait d’une actrice de quarante-cinq ans qui assume son âge et son corps le modèle de la séductrice à laquelle aucun homme ne peut résister. Dans cette « Marchande de Fleurs », la sensualité et la beauté de Taheya Carioca laissent pantois.   

lundi 10 juin 2019

Les réalisateurs : Hassan Ibrahim (1931-2017)

حسن إبراهيم


Hassan Ibrahim fait ses premiers pas dans le septième art sous l’égide de Youssef Chahine dont il devient l’assistant en 1954 pour deux films très importants, Le Démon du Désert et Ciel d’Enfer. Pendant près de 25 ans (1954-1978), il restera à ce poste d’assistant et il travaillera pour de très nombreux réalisateurs. C’est ainsi que son nom se retrouve au générique de grands classiques du cinéma égyptien. Hassan Ibrahim réalise son premier film en 1979. Neuf autres suivront.


Trois films d'Hassan Ibrahim ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Une histoire en deux mots (Hikkaya fi Kelmetein, 1985)
avec Iman Al Bahr Darwish (Ahmed), Layla Olwi (Hanan), Eman (Nawal), Ahmad Mazhar (Salem Bey), Maryam Fakhr Eddine (la mère de Nawal), Souad Hussein (Enayat, la femme de Salem Bey), Wahid Seif (Saïkou, un voleur), Emad Moharam (Medhat, le fils d’Enayat), Badr Nofal (l’oncle d’Ibrahim), Najah Al Muji (Ibrahim, un voleur), Farouk Falawkas (Moustafa, un voleur), Shady Kamal (Ahmed enfant), Nesrine Fayez (Hanan enfant), Sayed Tarabik (le réalisateur), Adawy Gheith (Fahmy, l’employé de Salem Bey et le père d’Ahmed), Rashwan Mustafa (Sheikh Khalifa)
Scénario : Farouk Sabry
Musique : Mukhtar El Sayed et Sayed Darwish
Production : United Bros


Hanan est la fille de Salem Bey, un grand propriétaire terrien. Son meilleur ami est Ahmed, le fils d’un employé de son père. Quand Ahmed devient orphelin, Salem Bey prend soin de lui et le traite comme son fils. Pour les deux enfants, la situation s’assombrit quand Salem Bey se remarie avec Enayat qui a déjà un fils, Medhat. Les années passent. Hanan fait des études à l’étranger tandis que son père connaît des difficultés financières à cause des placements inconsidérés réalisés par le fils de sa femme. Quand Hanan revient enfin chez elle, elle retrouve avec bonheur Ahmed mais sa belle-mère a d’autres projets : elle veut que Hanan épouse son fils afin de mettre la main sur tout ce que possède le père. Mais il faut d'abord se débarrasser du bien-aimé. Pour cela, Enayat et Medhat vont faire croire qu’Ahmed a volé tout le contenu d’un coffre-fort. Le jeune homme est condamné à la prison...


Monsieur le Concierge (El Beih El Bawwab, 1987)
avec Fouad El-Mohandes (Fahrat), Ragaa Al-Gidawy (la femme de Fahrat), Mohamed Reda (Abdel Rahman Bey), Safia El Emari (la femme d’Abdel Rahman Bey), Sayed Zayan (l’escroc), Ahmed Zaki (Abdel Samia), Muhja Abdul Rahman (Zeinab, la femme d’Abdel Samia), Wael Nour (Salah, la fils de Fahrat), Azza Labieb (Samia, la fille de Fahrat), Raafat Labib (Mustafa, le plus jeune fils de Fahrat), Helmy Abdel Wahab (le garagiste), Farouk Soleiman (l’agent immobilier)
Scénario : Youssef Gohar
Musique : Hani Mehanna, Ibrahim Ragab, Ahmed Zaki


Abdel Samia et sa petite famille ont quitté la Haute-Egypte pour s’installer au Caire dans l’espoir d’une vie meilleure. Leur aventure commence très mal : dans le train, un escroc leur a dérobé leur argent et une partie de leurs affaires et, une fois arrivés dans la capitale, ils errent dans les rues à la recherche d’un travail et d’un logement. Après avoir essuyé de nombreux refus, ils finissent par rencontrer un garagiste qui aide Abdel Samia à obtenir un emploi de concierge dans une luxueuse résidence. La petite famille retrouve espoir. Abdel Samia gagne très vite la confiance des résidents de l’immeuble et il devient même le courtier officieux de certains d’entre eux…

Notre avis : une illustration réjouissante de la dialectique du maître et de l'esclave chère à Hegel. Avec dans le rôle principal, un Ahmed Zaki magistral.

 
Le Chauffeur de Madame (Sawak el Hanem, 1994) 
avec Ahmed Zaki (Hamada), Sanaa Jamil (Madame Latifa), Adel Adham (Hosny Bey, le mari de Madame Latifa), Sabrin (Fathia), Sherein Seif El Nasr (Afkar, la fille de Madame Latifa), Abla Kamel (Awatef), Mamdouh Wafi (Fayek, le fils aîné de Madame Latifa), Qadria Kamel (la mère d’Awatef), Nadia Rafiq (Madame Shweikar), Ahmed Samy Abdallah (le régisseur), Sabah Mahmoud (la servante), Mohamed Al Taji (l’ancien chauffeur), Yvette Antoine (l’amie de Madame Latifa), Othman Abdel Moneim (un ami d’Hosny)
Scénario : Youssef Gohar
Musique : Mokhtar El Sayed, Baha’ Jahin, Irahim Ragab, Entasar Abdel Fattah, Ahmed Zaki


Madame Latifa est une descendante de la famille royale. Elle reste nostalgique du temps passé et rêve d’un retour de la monarchie. Dans sa maison, elle exerce une autorité impitoyable sur son mari, ses deux enfants et tout son personnel. Pour toutes ses sorties, elle se déplace dans sa vieille Rolls Royce conduite par un chauffeur. Un jour, ce dernier, excédé par les remontrances continuelles dont il fait l’objet, quitte brusquement son service. Il est remplacé au pied levé par Hamada, un modeste chauffeur de taxi. Le premier essai est concluant : il devient le chauffeur attitré de la famille. Mais l’arrivée d’Hamada va provoquer de nombreux remous au sein du petit monde bien ordonné de Madame Latifa. Ainsi, Afkar, la fille de la maison, tombe amoureuse de lui. Situation bien embarrassante pour le jeune homme : il est déjà épris d’Awatef, une voisine à qui il a promis le mariage…

dimanche 9 juin 2019

Les réalisateurs : Ibrahim Helmy (1911-?)

إبراهيم حلمي


Ibrahim Helmy commence sa carrière dans le cinéma en 1939. Il se forme auprès de Togo Mizrahi dont il est l’assistant sur de nombreux films. Il passe à la réalisation en 1945 avec Le Fils de l’Orient (film irakien à ne pas confondre avec la Fille de l’Orient qu’Ibrahim Lama réalise l’année suivante). Il réalisera quatre films puis redeviendra assistant pour de nombreux cinéastes (Ezzel Dine Zulficar, Atef Salem etc.).


Deux films d'Ibrahim Helmy ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Un Tour de Danse (10 Balady, 1952)
avec Houda Shams El Din, Mohamed Amin, Ismail Yassin, Abd El Fatah El Kosary, Zinat Sedki, Mimi Aziz, Abdel Mona'em Saoudi, Sayed Abdallah Hafez, Mohsen Hassanein, Abdel Hamid Badawy
Scénario : Gamal Hamdy
Musique : Mohamed Amin et Mohamed Abdel Wahab


Comédie musicale. Abdel Fattah est un homme riche qui dirige un cabaret. Il est très amoureux de l’une de ses danseuses mais son physique ingrat ne lui laisse aucun espoir. Mohamed et Ismaïl sont deux garçons sans le sou qui cherchent du travail. Un soir, ils prennent un verre dans le cabaret d’Abdel Fattah. Ils obtiennent des informations sur la situation sentimentale du directeur grâce à un serveur plutôt bavard. Cela leur donne une idée. Le lendemain, ils se présentent à Abdel Fattah comme les représentants d’une compagnie d’assurance un peu particulière : elle est spécialisée dans l’amour et garantit à ses clients le succès dans leurs projets matrimoniaux. Abdel Fattah accepte de souscrire un contrat. Mais à une condition : que les deux jeunes gens restent avec lui pour vérifier la véracité de leurs affirmations. Les choses ne se passent pas comme prévu. Mohamed tombe amoureux de la danseuse et Ismaël de sa tante qui était courtisée par un vieil ami du directeur.


Kilomètre 99 (Kilo 99, 1955)
Réalisé en collaboration avec Abdel Aziz Gad
Scénario : Abdel Aziz Gad et Ibrahim Helmy
avec Thuraya Helmy, Ismaël Yassin, Maryse Lango, Nelly Mazlom, Abdel Ghani El Sayed, Nadia Al Sabei, Abdel Moneim Ibrahim, Mary Moneib, Abdel Hamid Zaki, Omar El Gizawi, Hassan Atla
Musique : Ahmed Sabra, Izzat El Gahely, Galil El Bendary, Mohamed Ali Ahmed, Mohamed Abdel Wahab


L’intrigue du film se déroule en 1951, peu avant le départ des forces britanniques du territoire égyptien. 
Oum Michmich dirige un groupe de danseurs et de chanteurs qui se produit dans les mariages. Parmi eux se trouvent sa propre fille Sosso et le chanteur Hamada. Ce dernier est artiste la nuit mais le jour il est chauffeur de poids lourds. Oum Michmmich vit avec Maître Shehata, le propriétaire du café dans lequel travaille Bokko, le meilleur ami d’Hamada. Le jeune chanteur est amoureux de Sosso mais son beau-père veut qu’elle épouse Maître Chalabi, un homme cupide qui secrètement fait du commerce avec les anglais. Hamada doit se rendre à Suez pour livrer une cargaison de légumes. Son ami Bokko l’accompagne. Sur la route ils sont arrêtés par les forces britanniques qui confisquent le camion. Dans le camp où ils sont retenus, ils font la connaissance de deux jeunes femmes. Avec elles, ils parviennent à quitter le camp, dissimulés sous des vêtements féminins et la petite bande va se baigner dans le canal de Suez. Les deux hommes finissent par fausser compagnie à leurs deux amies pour rentrer au Caire. 
Hamada se retrouve sans emploi. Sur les conseils d’une amie, Sosso se rend chez Maître Chalabi pour lui demander de prendre à son service l’homme qu’elle aime. Dans le bureau, elle surprend une conversation entre le patron et ses employés : Sosso comprend que Chalabi trafique avec les Britanniques et qu’un convoi s’apprête à partir pour ravitailler les troupes d’occupation. Elle prévient aussitôt la direction des commandos patriotes qui envoient des hommes intercepter les camions du traître. Ces combattants placent des explosifs dans l’un des véhicules et celui-ci explose une fois arrivé dans le camp des britanniques, faisant de nombreux morts...

Les réalisateurs : Mostafa Hassan (1908-1968)

مصطفى حسن


En 1934, Mostafa Hassan est envoyé à Paris pour se former dans les métiers du cinéma. A son retour, il entre aux studios Misr. Il devient un directeur de la photographie réputé et c’est à cette fonction qu’on le retrouve au générique de plus de cent vingt films. Il réalisera deux films, l’un en 1946, l’autre en 1950 et il sera aussi producteur.

  
Un seul film de Mostafa Hassan a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Nuits de Noces (Leilat al Dokhla, 1950)
avec Ismail Yassin (Blabio), Hassan Fayek (Naylun), Samiha Tawfik (Fakria), Magda (Houria), Abd El Fatah El Kosary (Maître Cartochi, le marchand d’armes), Aziza Badr (Oum Chamar, l’entremetteuse), Ragaa Mohamed (la belle-mère de Houria et de Fakria), Ragwat Mansour (Sousou, l’une des filles de maître Cartochi), Bahiga Roshdy (Tutu, l’une des filles de maître Cartochi), Hassan Kamel (le propriétaire du salon de coiffure), Abdel Halim Khattab (Shoukry), Abdel Moneim Ismaël (Selim), Abdel Hamid Zaki (le directeur du théâtre), Reyad El Kasabgy (un employé de Maître Khartochi)
Scénario : Ali El-Zorkani et Mostafa Hassan
Musique : Bibi Al Mansa, Youssef Saleh, Gamal Fekry, Mahmoud Nassar, Ahmed Sabra, Galil El Bendary
Production : les films Gabriel Telhamy


Comédie. Naylun et Blabio, deux amis qui travaillent dans le même salon de coiffure, rêvent de trouver l’âme sœur. Le célibat leur est devenu insupportable. Un jour, ils font la connaissance de deux sœurs, Houria et Fakria, aussi jolies l’une que l’autre. Les deux camarades chargent une entremetteuse d’arranger leur mariage. Mais celle-ci est en relation avec Maître Khartochi, un homme qui a aussi deux filles à marier. Leur physique ingrat a fait fuir tous les prétendants. L’entremetteuse va intriguer pour qu’elles prennent la place des fiancées des deux coiffeurs. Cet échange n’est pas pour déplaire à la belle-mère d’Houria et de Fakria qui souhaite que celles-ci épousent deux de ses cousins…

samedi 8 juin 2019

Les réalisateurs : Abdel Fattah Hassan (1910-1950)

عبدالفتاح حسن

Abdel Fattah Hassan est un cinéaste égyptien qui appartient à la génération des pionniers du septième art. Il commence sa carrière au théâtre ; En 1930, il rejoint la célèbre troupe Ramsès créée en 1923 par Youssef Wahbi. Dès 1936, il entre aux studios Misr qui viennent d’ouvrir sous l’égide du financier Talaat Harb. Il devient le collaborateur de Fritz Kramp, le réalisateur allemand à qui les studios Misr doivent leurs premiers chefs d’œuvre.
Hassan Abdel Fatah réalise son premier film dès 1937, La Résolution Finale avec dans les rôles principaux Soleiman Naguib, Mimi Chakib et Serag Mounir.
En à peine quatorze ans, il tourne vingt-deux films. Il meurt prématurément à l’âge de quarante ans d'une crise cardiaque.

Quatre films d'Abdel Fattah Hassan ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Un Amour du Ciel (Hob min alsama, 1943)
avec Nagat Aly (Samia), Mohamed Amin (Magdy), Elham Hussein (Alya), Hussein Riad (le docteur), Fouad Shafik (Le Pacha), Mimi Ahmed (Zeinab, l’infirmière), Mohamed Tawfiq (Chérif, un cousin), Gina (Mary), Abdo El Serogy (le chanteur), Nabawya Mostafa (la danseuse), Ismail Yassin (un jeune domestique), Edmond Tuema (le chef d’orchestre)
Scénario : Abdel Fatah Hassan, Mohamed Kamel Hassan Al Mohami
Musique : Aziz Sadeq, Mohamed Amin
Production : Abdel Hamed Zaki et les Studios Misr


Samia et Magdy se connaissent depuis leur plus tendre enfance. Ils étaient voisins et ils passaient toutes leurs journées ensemble. A l’adolescence, leur amitié s’est muée en amour mais Magdy a dû partir à l’étranger pour poursuivre ses études. Les années ont passé et le jeune homme est enfin revenu en Egypte avec un diplôme d’ingénieur agronome. Il trouve du travail dans la propriété de l’oncle de Samia. C’est ainsi que les deux amoureux se retrouvent. Mais un drame a eu lieu : Samia a eu un terrible accident et elle a perdu l’usage de ses jambes. Malgré cela, Magdy est toujours aussi épris de la jeune femme et il souhaite toujours l’épouser. Samia refuse cette union car elle ne veut pas le rendre malheureux. Elle fait tout pour que le jeune ingénieur épouse sa cousine Alya, une jeune fille frivole et inconstante. Magdy accepte à contre cœur ce mariage…


Fils de Paysan (Ibn Al Fallah, 1948)
avec Mohamed El-Kahlawy (Hussein), Nazima Ibrahim (Satita),Taheya Carioca (la danseuse), Ismail Yassin (le serviteur de Mabrouk), Mahmoud El Sabaa (Ghabashi), Mary Moneib (la femme de Mabrouk), Mohamed Kamal El Masry (Mabrouk, l’oncle d’Hussein), Abdel Hamid Zaki (Jaafar), Ali Abd El Al (Abou Zaïd), Aziza Badr (la mère d’Hussein)
Scénario : Badie' Khairy, Mohamed El-Kahlawy, Abdel Fattah Hassan
Musique : Mohamed El Kahlawy
Production : les studios Misr et Mohamed El Kahlawy


Comédie musicale. Hussein est un modeste paysan qui vit dans un petit village. Il travaille dans l’exploitation agricole de son oncle et il est amoureux de sa cousine Satita. Cette dernière partage ses sentiments mais Hussein a comme rival Ghabashi, un mauvais garçon. Hussein a toujours rêvé de devenir chanteur et un jour un directeur artistique de la capitale vient au village l’entendre chanter. L’individu est tout de suite conquis par la voix du jeune homme et il lui propose un engagement au Caire avec un salaire très confortable. Malgré les réticences de sa cousine et les larmes de sa mère, Hussein accepte de partir pour la capitale. Entretemps, Ghabashi a volé du bétail dans la ferme de l’oncle et il prétend que le coupable, c’est Hussein. L’exploitant agricole part au Caire pour retrouver son neveu. Il est accompagné de sa femme et d’un serviteur…

Notre avis : une déclaration d'amour à l'Egypte rurale et à son mode de vie traditionnel par l'un de leurs plus fervents défenseurs, le chanteur et acteur Mohamed El-Kahlawy. Un film qui n'oublie pas la brûlant actualité en cette année 1948 : dans une longue séquence chantée, on assiste à la mobilisation générale dans un grand nombre de pays arabes en vue de la guerre imminente contre le tout nouvel état d'Israël. Avec la participation de l'éblouissante Taheya Carioca.


La Femme est un Démon (Al Morra Shaïtan, 1949)
avec Ahlam (Ahlam, l’infirmière), Mohamed Fawzy (Fouad, le mari de Souad), Samiha Tawfiq (Samira, la cousine de Souad), Mahmoud Shoukoko (employé chargé de la surveillance de Fouad), Ali El Kassar (le père d’Ahlam), Lola Sedky (Souad), Mahmoud El Sabbaa (docteur Sherif, le père de Souad), Rashad Hamed, Zaki Ibrahim (le médecin), Shafik Nour El Din (le juge), Abdel Hamid Zaki (employé chargé de la surveillance de Fouad), Gihan (une amie d’Ahlam), Mohamed Shawky (le cuisinier), Zaki El Fayomy (le frère d’Ahlam), Abdel Moneim Basiony, Nabawya Mostafa (danseuse), Farag El Nahas (l’avocat)
Scénario : Abdel Fatah Hassan et Saleh Gawdat
Musique : Mohamed Fawzy


Comédie musicale/drame Ahlam est infirmière et elle a trouvé un emploi à la clinique du docteur Sherif. Ce dernier lui demande de s’occuper de Souad, sa fille qui souffre de dépression nerveuse. Ahlam fait la connaissance de Fouad, le mari de Souad. C’est un jeune homme charmant qui plaît beaucoup aux femmes, ce que Souad supporte difficilement. Elle est d’une jalousie maladive. L’infirmière fait aussi la connaissance de Samira, la cousine de Souad qui vit avec eux dans la maison du docteur Sherif. Samira est tombée amoureuse de Fouad et elle est prête à tout pour conquérir l’élu de son cœur. Sa folle passion la conduira aux pires extrémités…

Notre avis : un film noir sur la jalousie avec deux actrices formidables, Lola Sedky et Samiha Tawfik. Mohamed Fawzy en revanche semble à peine concerné par les passions qu’il inspire chez ses partenaires. « Je chante et le reste m’importe peu » semble-t-il nous dire. Autre incongruité : un numéro de french cancan endiablé et coquin (même s’il est tout à fait réussi !)


Femme (Al Mara’a, 1949)
avec Ahlam (Fatimah), Kamal El Shennawi (Mahmoud), Samiha Tawfik (une danseuse), Mahmoud El Sabaa (Farid), Mary Moneib (Mahroussa), Abdel Hamid Zaki (le beau-père de Fatimah), Mohamed Tawfiq (le commis de Mahroussa), Kitty (la danseuse du cabaret), Zaki Ibrahim (le père de Fatimah), Ryad Al Kasabgy (le policier), Zizi Kamal (la directrice de l’école)
Scénario : Abdel Fattah Hassan, Mahmoud El Sabaa, Saleh Gawdat
Musique : Farid Ghosn, Bayram Al Tunsi, Saleh Gawdat, Mahmoud Al Sherif, Ali Farraj, Ahmed Sedki


Drame. Après la mort accidentelle de son père, Fatimah décide de quitter Alexandrie pour rejoindre sa mère qui vit au Caire avec son beau-père. Ce dernier est émoustillé par l’arrivée dans son foyer de cette jeune femme séduisante. Il n’a de cesse de l’importuner tant et si bien que Fatimah préfère s’en aller. Elle trouve refuge chez Mahroussa, une pâtissière, qui l’accueille comme sa fille. Cette femme d’un naturel enjoué tient une échoppe près d’une usine où travaillent deux frères, Rachid et Mahmoud. Et ces deux garçons habitent dans une maison qui fait face à celle de Mahroussa. C’est ainsi qu’ils ne tardent pas à faire connaissance avec Fatimah dont ils vont tomber amoureux en même temps. La jeune femme a une nette préférence pour Mahmoud, le plus jeune. Mais l’aîné ne renonce pas pour autant et entre les deux frères, les disputes deviennent de plus en plus violentes…

Notre avis : La Femme avec un F majuscule est un sujet qui intéresse Abdel Fattah Hassan. En 1946, il réalisait l’Ennemi des Femmes et en 1949, La Femme est un Démon suivi de La Femme. Deux raisons pour regarder ce dernier film : d’abord, c’est un drame sentimental très âpre dans lequel deux frères vont se déchirer jusqu’à la mort pour une femme. Ensuite, c’est une comédie musicale avec des chansons magnifiquement interprétées par Ahlam et Samiha Tawfiq. Bien sûr, il y a aussi de la danse. Enfin, une seule danse mais quelle danse ! Elle est exécutée par Kitty, plus survoltée que jamais et c’est phénoménal !