samedi 8 juin 2019

Les réalisateurs : Abdel Fattah Hassan (1910-1950)

عبدالفتاح حسن

Abdel Fattah Hassan est un cinéaste égyptien qui appartient à la génération des pionniers du septième art. Il commence sa carrière au théâtre ; En 1930, il rejoint la célèbre troupe Ramsès créée en 1923 par Youssef Wahbi. Dès 1936, il entre aux studios Misr qui viennent d’ouvrir sous l’égide du financier Talaat Harb. Il devient le collaborateur de Fritz Kramp, le réalisateur allemand à qui les studios Misr doivent leurs premiers chefs d’œuvre.
Hassan Abdel Fatah réalise son premier film dès 1937, La Résolution Finale avec dans les rôles principaux Soleiman Naguib, Mimi Chakib et Serag Mounir.
En à peine quatorze ans, il tourne vingt-deux films. Il meurt prématurément à l’âge de quarante ans d'une crise cardiaque.

Quatre films d'Abdel Fattah Hassan ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Un Amour du Ciel (Hob min alsama, 1943)
avec Nagat Aly (Samia), Mohamed Amin (Magdy), Elham Hussein (Alya), Hussein Riad (le docteur), Fouad Shafik (Le Pacha), Mimi Ahmed (Zeinab, l’infirmière), Mohamed Tawfiq (Chérif, un cousin), Gina (Mary), Abdo El Serogy (le chanteur), Nabawya Mostafa (la danseuse), Ismail Yassin (un jeune domestique), Edmond Tuema (le chef d’orchestre)
Scénario : Abdel Fatah Hassan, Mohamed Kamel Hassan Al Mohami
Musique : Aziz Sadeq, Mohamed Amin
Production : Abdel Hamed Zaki et les Studios Misr


Samia et Magdy se connaissent depuis leur plus tendre enfance. Ils étaient voisins et ils passaient toutes leurs journées ensemble. A l’adolescence, leur amitié s’est muée en amour mais Magdy a dû partir à l’étranger pour poursuivre ses études. Les années ont passé et le jeune homme est enfin revenu en Egypte avec un diplôme d’ingénieur agronome. Il trouve du travail dans la propriété de l’oncle de Samia. C’est ainsi que les deux amoureux se retrouvent. Mais un drame a eu lieu : Samia a eu un terrible accident et elle a perdu l’usage de ses jambes. Malgré cela, Magdy est toujours aussi épris de la jeune femme et il souhaite toujours l’épouser. Samia refuse cette union car elle ne veut pas le rendre malheureux. Elle fait tout pour que le jeune ingénieur épouse sa cousine Alya, une jeune fille frivole et inconstante. Magdy accepte à contre cœur ce mariage…


Fils de Paysan (Ibn Al Fallah, 1948)
avec Mohamed El-Kahlawy (Hussein), Nazima Ibrahim (Satita),Taheya Carioca (la danseuse), Ismail Yassin (le serviteur de Mabrouk), Mahmoud El Sabaa (Ghabashi), Mary Moneib (la femme de Mabrouk), Mohamed Kamal El Masry (Mabrouk, l’oncle d’Hussein), Abdel Hamid Zaki (Jaafar), Ali Abd El Al (Abou Zaïd), Aziza Badr (la mère d’Hussein)
Scénario : Badie' Khairy, Mohamed El-Kahlawy, Abdel Fattah Hassan
Musique : Mohamed El Kahlawy
Production : les studios Misr et Mohamed El Kahlawy


Comédie musicale. Hussein est un modeste paysan qui vit dans un petit village. Il travaille dans l’exploitation agricole de son oncle et il est amoureux de sa cousine Satita. Cette dernière partage ses sentiments mais Hussein a comme rival Ghabashi, un mauvais garçon. Hussein a toujours rêvé de devenir chanteur et un jour un directeur artistique de la capitale vient au village l’entendre chanter. L’individu est tout de suite conquis par la voix du jeune homme et il lui propose un engagement au Caire avec un salaire très confortable. Malgré les réticences de sa cousine et les larmes de sa mère, Hussein accepte de partir pour la capitale. Entretemps, Ghabashi a volé du bétail dans la ferme de l’oncle et il prétend que le coupable, c’est Hussein. L’exploitant agricole part au Caire pour retrouver son neveu. Il est accompagné de sa femme et d’un serviteur…

Notre avis : une déclaration d'amour à l'Egypte rurale et à son mode de vie traditionnel par l'un de leurs plus fervents défenseurs, le chanteur et acteur Mohamed El-Kahlawy. Un film qui n'oublie pas la brûlant actualité en cette année 1948 : dans une longue séquence chantée, on assiste à la mobilisation générale dans un grand nombre de pays arabes en vue de la guerre imminente contre le tout nouvel état d'Israël. Avec la participation de l'éblouissante Taheya Carioca.


La Femme est un Démon (Al Morra Shaïtan, 1949)
avec Ahlam (Ahlam, l’infirmière), Mohamed Fawzy (Fouad, le mari de Souad), Samiha Tawfiq (Samira, la cousine de Souad), Mahmoud Shoukoko (employé chargé de la surveillance de Fouad), Ali El Kassar (le père d’Ahlam), Lola Sedky (Souad), Mahmoud El Sabbaa (docteur Sherif, le père de Souad), Rashad Hamed, Zaki Ibrahim (le médecin), Shafik Nour El Din (le juge), Abdel Hamid Zaki (employé chargé de la surveillance de Fouad), Gihan (une amie d’Ahlam), Mohamed Shawky (le cuisinier), Zaki El Fayomy (le frère d’Ahlam), Abdel Moneim Basiony, Nabawya Mostafa (danseuse), Farag El Nahas (l’avocat)
Scénario : Abdel Fatah Hassan et Saleh Gawdat
Musique : Mohamed Fawzy


Comédie musicale/drame Ahlam est infirmière et elle a trouvé un emploi à la clinique du docteur Sherif. Ce dernier lui demande de s’occuper de Souad, sa fille qui souffre de dépression nerveuse. Ahlam fait la connaissance de Fouad, le mari de Souad. C’est un jeune homme charmant qui plaît beaucoup aux femmes, ce que Souad supporte difficilement. Elle est d’une jalousie maladive. L’infirmière fait aussi la connaissance de Samira, la cousine de Souad qui vit avec eux dans la maison du docteur Sherif. Samira est tombée amoureuse de Fouad et elle est prête à tout pour conquérir l’élu de son cœur. Sa folle passion la conduira aux pires extrémités…

Notre avis : un film noir sur la jalousie avec deux actrices formidables, Lola Sedky et Samiha Tawfik. Mohamed Fawzy en revanche semble à peine concerné par les passions qu’il inspire chez ses partenaires. « Je chante et le reste m’importe peu » semble-t-il nous dire. Autre incongruité : un numéro de french cancan endiablé et coquin (même s’il est tout à fait réussi !)


Femme (Al Mara’a, 1949)
avec Ahlam (Fatimah), Kamal El Shennawi (Mahmoud), Samiha Tawfik (une danseuse), Mahmoud El Sabaa (Farid), Mary Moneib (Mahroussa), Abdel Hamid Zaki (le beau-père de Fatimah), Mohamed Tawfiq (le commis de Mahroussa), Kitty (la danseuse du cabaret), Zaki Ibrahim (le père de Fatimah), Ryad Al Kasabgy (le policier), Zizi Kamal (la directrice de l’école)
Scénario : Abdel Fattah Hassan, Mahmoud El Sabaa, Saleh Gawdat
Musique : Farid Ghosn, Bayram Al Tunsi, Saleh Gawdat, Mahmoud Al Sherif, Ali Farraj, Ahmed Sedki


Drame. Après la mort accidentelle de son père, Fatimah décide de quitter Alexandrie pour rejoindre sa mère qui vit au Caire avec son beau-père. Ce dernier est émoustillé par l’arrivée dans son foyer de cette jeune femme séduisante. Il n’a de cesse de l’importuner tant et si bien que Fatimah préfère s’en aller. Elle trouve refuge chez Mahroussa, une pâtissière, qui l’accueille comme sa fille. Cette femme d’un naturel enjoué tient une échoppe près d’une usine où travaillent deux frères, Rachid et Mahmoud. Et ces deux garçons habitent dans une maison qui fait face à celle de Mahroussa. C’est ainsi qu’ils ne tardent pas à faire connaissance avec Fatimah dont ils vont tomber amoureux en même temps. La jeune femme a une nette préférence pour Mahmoud, le plus jeune. Mais l’aîné ne renonce pas pour autant et entre les deux frères, les disputes deviennent de plus en plus violentes…

Notre avis : La Femme avec un F majuscule est un sujet qui intéresse Abdel Fattah Hassan. En 1946, il réalisait l’Ennemi des Femmes et en 1949, La Femme est un Démon suivi de La Femme. Deux raisons pour regarder ce dernier film : d’abord, c’est un drame sentimental très âpre dans lequel deux frères vont se déchirer jusqu’à la mort pour une femme. Ensuite, c’est une comédie musicale avec des chansons magnifiquement interprétées par Ahlam et Samiha Tawfiq. Bien sûr, il y a aussi de la danse. Enfin, une seule danse mais quelle danse ! Elle est exécutée par Kitty, plus survoltée que jamais et c’est phénoménal !

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