avec Loubna Abdel Aziz (Hamis, la mariée du Nil), Rushdy Abaza (le géologue Sami Fouad), Shweikar (Didi, la fiancée de Sami), Abdel Moneim Ibrahim (Fathy, le collègue de Sami), Fouad Shafik (Docteur Hassan, inspecteur des Antiquités), Abdel Khalek Salah (le président de la société pétrolière), Esmat Mahmoud (Layla, l’assistante du docteur Hassan), Hussein Ismaïl (Rashwan, le chef de chantier), Farhat Omar (Docteur Chedid)
Comédie. Sami est un géologue qui s’installe pour quelque temps à Louxor afin de superviser le forage d’un puits de pétrole en plein milieu d’un site archéologique. Dès sa première journée de travail, il doit affronter le Docteur Hassan, inspecteur des Antiquités ainsi que son assistante. Les deux personnages tentent de dissuader Sami d’entamer son œuvre de destruction et le menacent d’en informer le ministère. Le lendemain, un autre souci attend le géologue : les ouvriers refusent de continuer à creuser ; ils craignent d’abîmer les tombes qui sont dans le sous-sol et d’être ensuite frappés par la malédiction du Pharaon. Et dernier désagrément : une femme du temps des Pharaons apparaît au milieu des ruines. Seul, Sami peut la voir. Cette séduisante personne est venue du monde des morts pour empêcher tout forage sur le prestigieux domaine construit par ses ancêtres. Elle entreprend de rendre la vie impossible au géologue…
Notre avis : on trouvera bien des analogies entre cette mariée du Nil et la comédie musicale d’Henry Barakat « Mademoiselle Diablesse » qui date de 1949. Dans ces deux films, un fantôme féminin ayant vécu à une époque très reculée s’amuse à perturber l’existence d’un homme d’aujourd’hui. Si « Mademoiselle Diablesse » est un chef d’œuvre, il n’en est pas de même pour le film de Fateen Abdel Wahab qui reste néanmoins un agréable divertissement avec un message estimable : l’Egypte ne doit pas sacrifier son patrimoine exceptionnel au nom d’impératifs économiques et industriels. Les cinéphiles apprécieront dans la scène du mariage, la référence évidente au film d’Henry Barakat qui lui-même s’inspirait de la comédie américaine de René Clair « J’ai épousé une sorcière » datant de 1942. Dans les trois films, l’héroïne use de pouvoirs surnaturels pour perturber la cérémonie qui doit unir celui qu’elle aime avec une rivale.
Vendredi 21 juin à 20h30
Oum Ratiba d’El Sayed Bedeir (1959)
avec Mary Moneib (Oum Ratiba), Omar El-Hariri (le jeune frère d’Oum Ratiba), Thurya Fakhry (la mère de Sayed et de Souad), Abdel Moneim Ibrahim (le serviteur), Abdel Moneim Ismaïl (le boucher), Wedad Hamdy (Sonia, la servante), Mahmoud Shoukoko (le boucher), Nagwa Fouad (Safia, l’amie de Souad), Ahmed Mazhar (l’inspecteur), Farid Shawki (un faux mage), Hussein Riad (un faux mage), Amal Farid (Souad), Fouad Shafik (le frère aîné d’Oum Ratiba), Hassan Fayek (Sayed, le frère de Souad)
Scénario et dialogues : Youssef Al Sebaï
Musique : Attya Sharara
Production : les Films Al Hilal
Comédie. Oum Ratiba et son frère Suleiman vivent sous la coupe de leur frère aîné, Abdel. A l’égard de son entourage, ce dernier exerce une tyrannie de chaque instant. Il interdit même à sa sœur d’épouser leur voisin qui l’aime passionnément. Abdel est obsédé par la sorcellerie. Avec des amis, il organise des séances de magie noire auxquelles doivent se joindre son jeune frère et leur domestique Zenham. Suleiman souffre d’insuffisance cardiaque et il lui est impossible de mener une vie normale. Abdel a donc eu une idée : ils vont entrer en communication avec l’esprit du docteur Al Banasawi afin qu’il leur propose un remède. Soad, la jeune femme amoureuse de Suleiman, est révoltée par ces pratiques superstitieuses. Avec la complicité d’une amie danseuse, elle interrompt brusquement la petite cérémonie…
Notre avis : El Sayed Bedeir avait tous les talents, acteur, dialoguiste, scénariste, réalisateur. Travailleur infatigable, on retrouve son nom, à un titre ou à un autre, à l’affiche d’un nombre incroyable de grands classiques des années cinquante et soixante. Rien que pour cette année 1959, il réalise donc cette « Oum Ratiba » mais aussi « Elle vécut pour l’Amour » et il a écrit les scénarios de deux films très importants réalisés par Salah Abou Seif, » Entre Ciel et Terre » et « Je suis Libre ». « Oum Ratiba » se présente comme une satire très féroce à la fois de la superstition et du patriarcat tyrannique. A travers le personnage incarné avec brio par Fouad Shafik, El Sayed Bedeir s’en prend à tout un système qui emprisonne les âmes et les corps. Et il adopte des accents presque molièresques (El Sayed Bedeir est aussi un homme de théâtre) pour souligner les ridicules de ce chef de famille qui finira par capituler devant la révolte pleine de bons sens des personnages féminins.
Jeudi 20 juin à 20h30
Le Dernier Mensonge d'Ahmed Badrakhan (Akher Kidba, 1950)
avec Farid Al Atrache (Samir), Samia Gamal (Samira Honolulu, l’épouse de Samir), Camellia (Kiki), Aziz Othman (le Maharajah), Ismail Yassin (Arnab/Madame Cire d’Abeille), Ali El Kassar (le domestique), Stephan Rosti (le médecin), Zaki Ibrahim (le directeur de l’opéra), Saïd Abou Bakr (le traducteur), Abdel Salam Al Nabolsi (le représentant de la société d’assurance), Abdel Halim El Qalawy (le chauffeur de bus fou), Abdul Jabbar Metwally (le voleur), Mohamed Shawky (le vendeur de ballons)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ibiary et Ahmed Badrakhan
Musique : Farid Al Atrache
Production : les films Farid Al Atrache
Dernier film de l’actrice Camellia. Elle disparaît brutalement dans un accident d’avion le 31 août 1950.
Samir est un chanteur marié à Samira une danseuse avec qui il travaille. Son bonheur serait complet si Samira n’était pas d’une jalousie féroce. Elle surveille chacun de ses faits et gestes. Quand elle doit s’absenter, elle ne lui laisse pas un sou de peur qu’il en profite pour rencontrer d’autres femmes. Un jour, il reçoit la visite de son ancienne fiancée, Kiki. Elle veut renouer avec lui mais il refuse. Elle ne se décourage pas pour autant. Avec l’aide d’un Maharajah de ses amis très menaçant, elle oblige Samir à assister à la petite fête qu’elle donne pour son anniversaire. Au cours de la soirée, le chanteur casse le collier de perles que portait Kiki, un collier très cher appartenant au Maharajah. Samir s’engage à le faire réparer et retourne chez lui avec dans sa poche de veston le fameux bijou. Le lendemain matin, Samira, toujours aussi suspicieuse, inspecte méthodiquement toutes les poches de son mari et tombe sur le collier…
Notre avis : une comédie musicale follement réjouissante avec le duo légendaire Farid Al Atrache et Samia Gamal. Les numéros chantés et dansés, bien que très longs, comptent parmi les plus mémorables de l’histoire du cinéma égyptien. Jamais Samia Gamal ne fut aussi belle et aussi sensuelle à l’écran. Autour du couple vedette, on retrouve les figures les plus célèbres de la comédie de l’époque, et par leur talent et leur énergie elles contribuent elles aussi à la réussite de ce « Dernier Mensonge ». Certes, on pourrait déplorer que le scénario surexploite certaines situations ou certains procédés (Je pense aux visites de l’agent d’assurances et du médecin au domicile du héros) mais ce serait vraiment chipoter. Le rythme trépidant du film et l’allégresse qui s’en dégage font bien vite oublier ces petites réserves. Enfin, rappelons que c’est la dernière apparition au cinéma de Camellia et elle est épatante en rivale sans-gêne de Samia Gamal. Celle qui était devenue une star en quelques années aurait pu prétendre à une magnifique carrière dans la comédie. Le destin en a voulu autrement.
Mercredi 19 juin à 20h30
Raya et Sakina de Salah Abou Seif (Raya wa Sakina, 1953)
avec Negma Ibrahim (Raya), Zouzou Hamdy El-Hakim (Sakina), Farid Shawki (le borgne de la bande de Raya et Sakina), Anwar Wagdi (Ahmed Yousri, l'officier de police qui mène l'enquête), Chukry Sarhan (Amin, l'homme qui attire les victimes), Samira Ahmed (Soad), Berlanty Abdel Hamid (fiancée d'Amin et amie de Soad), Saïd Khalil (le mari de Sakina), Reyad El Kasabgy (le mari de Raya), Abdel Hamid Zaki (le père de Dalal), Malika El Gamal (la mère de Bassima, une victime du gang), Zeinat Olwi (la danseuse), Suleiman El Gindy (le petit frère de Soad), Shafik Nour El Din (le coiffeur)
Scénario : Naguib Mahfouz, Salah Abou Seif
D’après une histoire de Lotfi Othman
Dialogues : El Sayed Bedeir
Musique : Ahmed Sedky et Hussein Guenid
Production : Ramses Naguib
Alexandrie a peur. Depuis quelque temps des femmes disparaissent dans des conditions mystérieuses. On compte pour l'instant 26 victimes mais nul doute que la liste ne va pas tarder à s'allonger. Ahmed Yousri, le chef du service des affaires criminelles, dirige l'enquête. Pour entrer en contact avec les kidnappeurs, il se déguise en marin et fréquente les cafés et les cabarets des quartiers populaires. Il va très vite obtenir de précieuses informations. L'un des premiers suspects est Amin, un séduisant jeune homme, employé de bureau dans un abattoir...
Ce film évoque un fait divers qui défraya la chronique en Egypte au début des années 20.
appréciation : 4/5
Notre avis : un excellent thriller écrit par le prix Nobel de littérature et pour lequel Salah Abou Seif a appliqué les recettes du film noir américain : une intrigue épurée, une atmosphère inquiétante et une mise en scène nerveuse qui privilégie l'action.
On pourra s'étonner du choix d'Anwar Wagdi pour incarner l'officier de police chargé de l'enquête. Certes, il jouit à l'époque d'une célébrité peu commune, et comme acteur et comme réalisateur, mais son univers est plutôt celui de la comédie ou du drame sentimental, bien loin du réalisme cher à Salah Abou Seif. A noter, qu'en cette même année 52, Anwar Wagdi joue à nouveau un inspecteur de police dans « Le Tigre », une comédie musicale d'Hussein Fawzy et que deux ans plus tard, en 1954, Salah Abou Seif l'engage une nouvelle fois pour jouer un enquêteur dans « Le Monstre ». (Anwar Wagdi avait une prédilection certaine pour l'uniforme !)
Auprès de l'acteur, on trouve deux toutes jeunes actrices promises à de belles carrières, Samirah Ahmed et Berlanti Abdel Hamid qui au moment du tournage ont respectivement 14 et 17 ans. Mardi 18 juin à 16h
Ismaël Yassin chez les fous d'Issa Karama (Ismael Yassin fi mostashfa el maganen, 1958)
avec Ismaël Yassin (Hassouna), Hind Rostom (Tema), Zinat Sedki (la mère de Tema), Abd El Fatah El Kosary (le père de Tema), Reyad El Kasabgy (chef de service à l’hôpital psychiatrique), Hassan Atla (un fou), Fouad Ratab (un fou), Farhat Omar (le docteur Shadid), Abdel Moneim Ibrahim (un fou), Abdel Moneim Ismaïl (le marchand de légumes), Hussein Ismaïl (le boucher), Hussein Asar (Zaki Al-Qahwaji), Mohsen Hassanein, Kitty (la danseuse), Helen (la folle qui fait un strip-tease), Salha Kasin, Abdel Hamid Zaki (le propriétaire de la pâtisserie), Ezzedin Islam (le directeur de l’hôpital), Abdel Ghany Kamar (l’astrologue)
Scénario : Abbas Kamel, Abdel Fattah El Sayed
Musique : Attya Sharara
Production : les films Karama
Appréciation : 3/5
Comédie. Tout le monde dans le quartier veut épouser Tema. Son père a emprunté de l’argent aux uns et aux autres en leur promettant à chaque fois de leur donner la main de sa fille. Tema est amoureuses de Hassouna, le pâtissier. Malheureusement, un chef de service à l’hôpital psychiatrique s’engage à éponger toutes les dettes du père si celui-ci consent à faire de lui son gendre. Les deux hommes font affaire mais il faut se débarrasser d’Hassouna. Ils décident de le faire passer pour fou et de l’interner à l’hôpital psychiatrique.
Notre avis : c’est une comédie typique des années cinquante qui mêle le burlesque et le glamour avec un seul objectif : plaire au plus grand nombre. Mais l’intérêt majeur de ce divertissement tout public réside sans aucun doute dans sa critique virulente de la famille traditionnelle et de la condition faite aux femmes. On voit un père, cynique et sans scrupule, promettre sa fille à qui voudra bien rembourser ses dettes et on voit aussi d’honnêtes artisans ou commerçants proposer « généreusement » leur aide au papa contre les faveurs de la belle Tema, incarnée avec brio par l’affriolante (et dans ce film, le mot est faible !) Hind Rostom.
Cela étant dit, « Ismaïl Yassin chez les fous » comporte quelques faiblesses. Une grande partie de l’intrigue se déroule au sein d’un hôpital psychiatrique et cela nous vaut des scènes interminables avec des « fous » se livrant à des pitreries puériles et répétitives.
Lundi 17 juin à 18h
Al Arafich de Niazi Mustafa (El-Tout wal Nabout, 1986)
avec Hamdy Ghaith (Assouna Al Sabaa), Amina Rizq (Halima Al Baraka), Ezzat Al Alaily (Ashour, le fils aîné d’Halima), Ali Hassanein (le cheikh aveugle), Taysir Fahmy (Aziza Radwan), Mohga Abdel Rahman (Morgana, la servante d’Aziza), Samir Sabri (Fayez, le deuxième fils d’Halima), Mohye El Din Abdel Mohsen (Mousa Al-Awar), Mona El Saeed (la danseuse Nousa), Mahmoud El Gendy (Dia, le plus jeune fils d’Halima), Salah Nazmi (le commerçant Hajj Abdul Rahim), Amal Ramzi (Salma), Samira Sedky (Fathia, la fiancée de Dia), Hafez Amin (Mohamed Al Ajl, le père de Fathia), Kamal El Dessouky (Rafqi, le joueur professionnel), Fawzi Al Sharqawi (le policier), Ahmed Abou Abiya (le cheikh Yunus), Mahmoud Abou Zeid (le cheikh Al Daldul), Amal Diab (Mabrouka), Hussein El Imam (Al Margoushi), Ahmed Akl (le maire), Atef Barakat (Mokhtar Bey), Sami Ali (le chanteur), El Rayyes Metqaal (le chanteur traditionnel)
Scénario : Essam Al Gamblaty et Naguib Mahfouz
D’après la dernière partie du roman (Le dixième livre intitulé La Trique et le Murier) de Naguib Mahfouz, La Chanson des Gueux publié en 1977. Dans le roman, Ashour est le benjamin de la famille alors que dans le film, il est l’aîné.
Musique : Mohamed Sultan
Production : Georges Fawzi
Nous sommes au Caire, au début du XXe siècle. A cette époque, dans les quartiers populaires régnaient les futuwas, sorte de chefs de gang respectés et craints pour leur force. Ils pouvaient se comporter comme des seigneurs protégeant les plus faibles ou comme des tyrans abusant de leur pouvoir.
Halima Al Baraka fut l’épouse d’un de ces futuwas mais à la mort de son mari, c’est Hassouna, l’un de ses anciens serviteurs, qui devint l’homme fort du quartier et il n’eut de cesse d’humilier ses anciens maîtres. Halima al Baraka vit modestement avec ses trois fils. Ashour est le fils aîné, il est berger et il est resté fidèle aux valeurs de son père. Il s’oppose à la brutalité des hommes d’Hassouna qui sans raison frappent tous ceux qui ont le malheur de croiser leur chemin. Il est tombé amoureux d’une jeune femme Aziza qu’il a secourue alors qu’elle et sa servante étaient agressées par deux hommes. Aziza ne cache pas l’inclination qu’elle ressent pour Ashour mais celui-ci refuse de se déclarer car il s’estime trop pauvre pour la demander en mariage. Fayez, le second fils, est charretier. Il ne supporte plus sa condition et souhaiterait changer radicalement d’existence. L’occasion lui en est enfin donnée quand dans la rue il est venu au secours d’un client d’un cabaret malmené par plusieurs individus. La danseuse Nousa, qui est la directrice de l’établissement, a vu la scène. Elle est séduite par la force et le courage de Fayez et elle ne tarde pas à en faire son amant. Elle lui apprend toutes les combines qui feront de lui un homme riche. Quant au plus jeune, Dia, il travaille comme homme à tout faire chez un commerçant. Les femmes constituent son unique préoccupation. Il est très attiré par la fille de son patron bien qu’il soit fiancé à Fathia, la fille de l’employé qui chez sa mère s’occupe des animaux. Il n’a de cesse de la harceler pour qu’elle lui cède mais la jeune femme se défend énergiquement…
Notre avis : on peut considérer ce film comme le dernier de Niazi Mostafa, le réalisateur le plus flamboyant du cinéma égyptien. Il meurt, assassiné dans des circonstances obscures, quelques mois après la sortie sur les écrans d’"Al Arafich" (Après sa mort, sortira en 87 un dernier film sans intérêt dont le tournage a été en grande partie assuré par son assistante.). Cette adaptation d’une œuvre du prix Nobel de littérature ne jouit pas de la même notoriété que celles réalisées par Hassan Al Imam ou par Salah Abou Seif et c’est bien injuste. Niazi Mostafa a restitué fidèlement l’univers et les péripéties de la dernière partie du roman de Naguib Mahfouz. Certes il a laissé de côté la dimension philosophique du texte original pour réaliser un thriller mais Niazi Mostafa est avant tout un homme de spectacle qui déteste ennuyer son public. Alors reconnaissons qu’il est arrivé à ses fins sans trahir le grand écrivain. « Al Arafich » se présente comme une superproduction aux couleurs vives et aux passions violentes. L’interprétation est remarquable aussi bien pour les premiers que pour les seconds rôles . On découvre un Samir Sabri auquel nous sommes peu habitué. D’ordinaire, il joue, avec une certaine décontraction, les jeunes fêtards insouciants et superficiels. Dans ce film, il nous prouve qu’il est aussi un très grand acteur dramatique.
Dimanche 16 juin à 16h
La Pension des Surprises d’Issa Karama (Luakanidat almufajat, 1959) avec Ismail Yassin (Katakawa), Hind Rostom (Nabila), Abdel Moneim Ibrahim (Zaghloul), Soheir El Bably (Fella, la fille de Qandil), Mohamed Tawfiq (Mishmish), Reyad El Kasabgy (Zarif), Fahmy Aman (Qandil, l’amant de Nabila), Layla Hamdy (Rafia Hanem, la femme de Qandil), Abdel Ghani El Nagdi (un villageois), Hassan Atla (Hassan), Salha Kasin (la vieille femme), Mohsen Hassanein (Mohsen), Ibrahim Hechmat (le directeur de la pension), Ezz Eddin Islam (l’avocat Ahmed Rashad), Tousoun Motamad (un complice de Zarif, Hassan et Mohsen)
Scénario : Issa Karama
Dialogues : Abdel Fattah El Sayed
Musique : Hussein Guenid, Tita Saleh
Production : Mostafa Hassan
Katakawa et Zaghloul ont ouvert une agence de détectives privés. La danseuse Nabila accompagnée de l’un de ses soupirants se présente dans leurs bureaux. Elle a perdu son chien Kiki et souhaite que les deux amis se chargent de retrouver sa trace. Afin de les aider dans leur enquête, la danseuse leur remet une photo de l’animal. Pour s’éviter des efforts inutiles, Zaghloul et Katakawa décident de se procurer un chien de même race et de lui ajouter avec de la peinture des taches afin qu’il ressemble exactement au Kiki perdu. Ensuite, Katakawa se rend avec le chien dans l’hôtel où travaille Nabila. Cette dernière est en grande conversation avec son patron. Quand elle voit arriver le détective avec son Kiki, elle explose de joie. Katakawa s’apprête à repartir avec son argent quand le directeur de l’établissement le retient pour lui proposer une mission : démasquer les malfaiteurs qui régulièrement dépouillent ses clients. Un peu plus tard, Katakawa se présente à la réception de l’hôtel avec Zaghoul. Il est déguisé en hindou, et son camarade en femme indienne. Ainsi accoutrés, ils commencent leur nouvelle enquête…
Notre avis : dans ce film, on retrouve dans les premiers rôles Hind Rostom et Ismaïl Yassin comme dans la précédente réalisation d’Issa Karama « Ismaël Yassin chez les fous ». On doit à ce cinéaste un grand nombre de comédies grand public et on ne peut lui contester un certain savoir-faire dans ce genre même s’il n’a pas le talent de son contemporain Fateen Abdel Wahab. « La Pension des Surprises » repose sur des ficelles éprouvées de la comédie et, contrairement à ce que pourrait laisser entendre son titre, on reste constamment en terrain connu : Issa Karama n’aime pas déconcerter son public et son film ressemble à un collage d’idées puisées dans d’autres comédies à succès. Quelques exemples : l’idée de l’hôtel avec ses voleurs et ses détectives est empruntée à « Attention à votre portefeuille » de Mahmoud Ismaïl (Eweaa al Mahfaza, 1949) ; celle de la danseuse qui a perdu son petit chien et qu’on remplace par un autre identique est tirée de « C'est Toi que j'aime » d’Ahmed Badrakhan (Ahebbak Inta, 1949) ; celle de l’homme qui se travestit et doit affronter les avances d’individus trop entreprenants, vient bien sûr de « Mademoiselle Hanafi » de Fateen Abdel Wahab (Anissa Hanafi, 1954). Il n’empêche qu’on peut tout de même voir cette « Pension des Surprises » pour Hind Rostom qui entre deux grands films vient illuminer cette petite comédie de toute sa sensualité explosive.