lundi 14 juillet 2025

Les Trois Amis (Al'asdiqa' althlath, 1966)

الأصدقاء الثلاثة
إخراج : أحمد ضياء الدين


Ahmed Diaa Eddine a réalisé Les Trois Amis en 1966.
Distribution : Hassan Youssef (Galal), Mohamed Awad (Hamouda), Ahmed Ramzy (Essam), Youssef Chaban (Ezzat, l’escroc), Nagwa Fouad (Nana), Nagla Fathy (Zahra, la sœur de Nana), Nabila Ebeid (Soad), Magda El Khatib (Nadia),Abdel Azim Kamal (le père de Nadia et de Soad), Aleya Abdel Moneim (Madame Amina, la mère d’Essam), Anwar Madkor (le directeur de l’école), Abdel Ghany Qamar (un gardien de prison), El Deif Ahmed (El Deif, un complice d’Ezzat), Samir Ghanem (Samir, un complice d’Ezzat)
Scénario : Adly El Moled et Abdel Fattah El Sayed
Production : Les Films Gomhouria

Hassan Youssef, Samir Ghanem, Mohamed Awad



Hassan Youssef et Nagwa Fouad



Magda El Khatib, Ahmed Ramzy, Nabila Ebeid



Nagwa Fouad et Youssef Chaban



Ahmed Ramzy, Abdel Azim Kamal, Aleya Abdel Moneim



Nagla Fathy et Ahmed Ramzy
















Résumé


Avertissement : le texte qui suit est un résumé simplifié du film qui comporte un grand nombre de péripéties inutilement complexes et souvent inracontables.

Galal et Hamouda sont étudiants dans un établissement technique. Ils se conduisent comme de véritables cancres et ils ne cessent d’irriter leurs professeurs parmi lesquels se trouve leur cousin Essam. Ce jour-là, les deux garçons ont dépassé les bornes et ils sont renvoyés de l’établissement pour une semaine, au grand dam d’Essam. Ce dernier vit toujours chez sa mère qui est veuve. Pour gagner sa vie, elle effectue des travaux de couture. Galal et Hamouda ont l’habitude de se rendre chez leur tante pour y réviser. Mais il y a aussi une autre raison. Dans le même immeuble résident avec leur père Soad et Nadia, deux jeunes lycéennes très séduisantes. La première est amoureuse d’Essam et la seconde de Galal. Tandis que les quatre jeunes gens flirtent dans l’escalier, Hamouda sert de guetteur et doit prévenir si le père des deux filles fait son apparition. Quand celui-ci entre enfin dans l’immeuble, il ne rentre pas chez lui mais pénètre d’abord dans l’appartement de la mère d’Essam. Le jeune professeur en est convaincu : sa mère entretient une liaison adultère avec son voisin.

Il quitte l’immeuble précipitamment tandis que Galal et Hamouda ont pris une voiture pour le rejoindre. Essam est accosté par une prostituée. Il prend un air menaçant qui effraie la jeune femme. Cette dernière s’enfuit et traverse la rue sans voir qu’au même moment une voiture surgit. La collision est inévitable. Dans l’automobile, bien évidemment, ce sont les deux cousins d’Essam. La police intervient aussitôt et les trois garçons se retrouvent en détention. Le jour de leur libération, la mère d’Essam, accompagnée des deux sœurs Soad et Nadia, les attend à la porte de la prison. L’ancien professeur refuse de saluer sa mère et se précipite dans un taxi.

Pour gagner leur vie, les trois cousins décident de créer un atelier de décoration mais, à cause de leur condamnation récente, ils ne peuvent gérer une entreprise. Ils ont trouvé un homme qui accepte d’enregistrer la petite société à son nom. Malheureusement, les trois associés vont découvrir que cet individu est un véritable escroc qui non seulement a dilapidé une partie de leur capital mais veut mettre la main sur leur atelier. Pour ce faire, il demande à sa maîtresse, la danseuse Nana, d’embaucher les trois décorateurs et de tenter de séduire Essam. Mais rien ne se passe comme prévu. En fait c’est Nana qui tombe amoureuse d’Essam et qui rompt avec son amant. Celui-ci n’a pas dit son dernier mot : la société est mise aux enchères et il pense pouvoir la racheter grâce à l’argent volé. Mais Galal et Hamouda sont plus malins que lui : non seulement, ils ont récupéré leur argent mais ils ont racheté la société au nom de la mère d’Essam. S’ensuit une très longue course poursuite durant laquelle Nana et son ex-amant trouvent la mort. Happy end : joie des trois garçons et de leurs proches qui peuvent enfin rentrer chez eux..


Critique

Le scénario de ces « Trois Amis » est signé Adly El Moled à qui l’on doit d’autres navets mémorables comme « Une Fille Turbulente » (réalisé par Houssam Al Din Mustafa en 1967) ou « Secrets de Filles » (réalisé par Mahmoud Zulficar en 1969). Grâce à lui, certains cinéastes de renom ont fait l’expérience de la médiocrité et de l’insignifiance. Je ne suis pas sûr qu’il faille l’en remercier. Pour ces « Trois Amis», il s’est surpassé !

Son art, c’est celui du patchwork improbable : il met bout à bout des scènes qu’il a empruntées à d’autres films de genres très différents, sans se soucier de la vraisemblance ni de la cohérence. L’auteur, sûr de son talent multiforme, a aussi voulu mêler le comique et le dramatique. Pourquoi pas mais il le fait de manière si maladroite que les deux registres s’annulent l’un l’autre. Ahmed Ramzy incarne Essam, un personnage dramatique. Il croit avoir entendu sa mère faire l’amour avec le voisin et depuis, traumatisé, il entretient une haine absolue des femmes. On voudrait bien y croire mais le problème, c’est que le malheureux est entouré par deux « comiques » qui multiplient les gags pas drôles et les plaisanteries puériles, une spécialité du très agité Mohamed Awad. Une des séquences les plus éprouvantes est celle du séjour en prison de nos trois amis. Les gags ratés succèdent aux gags ratés et on a vraiment hâte qu’ils recouvrent la liberté.

Ce film souffre aussi d’un grave problème de rythme : le montage souvent chaotique ne parvient pas à masquer la répétition monotone des mêmes situations et le vide vertigineux de certaines scènes. Trop souvent, on a des personnages qui ne savent pas quoi faire. Ils attendent, les bras ballants, puis passent d’une pièce à une autre. Le plus navrant, c’est pour la toute jeune Naglaa Fathy dont c’est le premier film. On lui a confié un rôle qui n’a strictement aucune fonction dans le récit. Si bien que durant tout le film, on la voit descendre l’escalier de sa maison pour ouvrir aux visiteurs qui se présentent à la porte. Très gratifiant !

Comme beaucoup de comédies, « Les Trois Amis » se termine par une course poursuite des gentils et des méchants à laquelle vient se mêler la police (On ne comprend pas très bien ce qu’elle vient faire dans cette séquence déjà particulièrement confuse.). En général, c’est long mais ici, la course poursuite bat tous les records : elle ne fait pas moins de quinze minutes, soit pratiquement 1/6eme du film total. Voilà peut-être la seule véritable originalité de l’œuvre !

Pour conclure, nous dirons que « Les trois Amis » est sans doute le plus mauvais film d’un excellent cinéaste.

Appréciation : 1/5
*

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

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