روتانا كلاسيكQuels films peut-on voir sur la chaîne Rotana Classic ? Les horaires donnés sont ceux de l'après-midi ou de la soirée (heure de Paris). La plupart des films sont ensuite rediffusés le lendemain matin.
Rotana Classic a remplacé Rotana Zaman en 2012. Cette chaine fait partie du groupe Rotana basé en Arabie Saoudite et spécialisé dans le divertissement (télévision et musique). Celui-ci a été créé par le prince Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud, membre de la dynastie Al Saoud et petit-fils du fondateur de l'Arabie Saoudite. Comme son nom l’indique, Rotana Classic diffuse essentiellement les grands classiques du cinéma égyptien. Disponible en France.
Dimanche 4 août à 20h30
Le Dernier Mensonge d'Ahmed Badrakhan (Akher Kidba, 1950)
avec Farid Al Atrache (Samir), Samia Gamal (Samira Honolulu, l’épouse de Samir), Camellia (Kiki), Aziz Othman (le Maharajah), Ismail Yassin (Arnab/Madame Cire d’Abeille), Ali El Kassar (le domestique), Stephan Rosti (le médecin), Zaki Ibrahim (le directeur de l’opéra), Saïd Abou Bakr (le traducteur), Abdel Salam Al Nabolsi (le représentant de la société d’assurance), Abdel Halim El Qalawy (le chauffeur de bus fou), Abdul Jabbar Metwally (le voleur), Mohamed Shawky (le vendeur de ballons)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ibiary et Ahmed Badrakhan
Musique : Farid Al Atrache
Production : les films Farid Al Atrache
Dernier film de l’actrice Camellia. Elle disparaît brutalement dans un accident d’avion le 31 août 1950.
Samir est un chanteur marié à Samira une danseuse avec qui il travaille. Son bonheur serait complet si Samira n’était pas d’une jalousie féroce. Elle surveille chacun de ses faits et gestes. Quand elle doit s’absenter, elle ne lui laisse pas un sou de peur qu’il en profite pour rencontrer d’autres femmes. Un jour, il reçoit la visite de son ancienne fiancée, Kiki. Elle veut renouer avec lui mais il refuse. Elle ne se décourage pas pour autant. Avec l’aide d’un Maharajah de ses amis très menaçant, elle oblige Samir à assister à la petite fête qu’elle donne pour son anniversaire. Au cours de la soirée, le chanteur casse le collier de perles que portait Kiki, un collier très cher appartenant au Maharajah. Samir s’engage à le faire réparer et retourne chez lui avec dans sa poche de veston le fameux bijou. Le lendemain matin, Samira, toujours aussi suspicieuse, inspecte méthodiquement toutes les poches de son mari et tombe sur le collier…
Notre avis : une comédie musicale follement réjouissante avec le duo légendaire Farid Al Atrache et Samia Gamal. Les numéros chantés et dansés, bien que très longs, comptent parmi les plus mémorables de l’histoire du cinéma égyptien. Jamais Samia Gamal ne fut aussi belle et aussi sensuelle à l’écran. Autour du couple vedette, on retrouve les figures les plus célèbres de la comédie de l’époque, et par leur talent et leur énergie elles contribuent elles aussi à la réussite de ce « Dernier Mensonge ». Certes, on pourrait déplorer que le scénario surexploite certaines situations ou certains procédés (Je pense aux visites de l’agent d’assurances et du médecin au domicile du héros) mais ce serait vraiment chipoter. Le rythme trépidant du film et l’allégresse qui s’en dégage font bien vite oublier ces petites réserves. Enfin, rappelons que c’est la dernière apparition au cinéma de Camellia et elle est épatante en rivale sans-gêne de Samia Gamal. Celle qui était devenue une star en quelques années aurait pu prétendre à une magnifique carrière dans la comédie. Le destin en a voulu autrement.
Samedi 3 août à 16h
Un Amour Inoubliable de Saad Arafa (Hub La Ansah, 1963)
avec Nadia Lotfi (Amal Rifat), Imad Hamdy (Sharif, le professeur des Beaux-Arts), Galal Issa (Hussein/Adel), Karima El Sherif (Samira, le modèle), Abdelsalam Mohamed (Hosny), Abdel Khaleq Saleh (Rifat Pacha, le père d’Amal), Abdel Moniem Saudy (le médecin)
Scénario : Amin Youssef Ghorab et Saad Arafa
Musique : 3e mouvement de la Symphonie n°3 de Johannes Brahms, Let's Twist Again de Chubby Checker
Production : Saad Arafa
Drame. Amal est la fille du Pacha Rifat, un propriétaire terrien très puissant. Depuis qu’elle est enfant, elle est amoureuse d’Hussein, un garçon des environs, et maintenant qu’ils sont devenus des jeunes gens, ils souhaitent se marier. Malheureusement le père d’Amal ne veut pas entendre parler de cette union. Face à l’insistance de sa fille, il décide de se débarrasser définitivement du jeune homme. Il engage un tueur et Hussein est abattu alors qu’il avait rendez-vous avec Amal dans la campagne. La jeune fille qui a assisté au meurtre tombe gravement malade, profondément traumatisée. Elle passe plusieurs années dans une clinique et n’en sort qu’à la mort de son père. Elle réside seule dans le domaine familial avec pour seuls compagnons les souvenirs de son grand amour. Elle finit par s’installer au Caire où elle a fait l’acquisition d’une splendide villa conçue et aménagée par le Docteur Sharif, professeur aux Beaux-Arts. Celui-ci va devenir son confident et grâce à lui, elle va retrouver goût à la vie. Un jour alors qu’elle s’est rendue à une exposition de peinture, elle tombe sur un tableau représentant Hussein. Elle a aussitôt cherché à rencontrer l’artiste et elle se retrouve devant le sosie parfait de son bien-aimé assassiné. Elle apprend qu’il s’appelle Adel et qu’il est le frère cadet d’Hussein. De son côté, elle se garde bien de révéler ce qui les rapproche. Elle achète des tableaux au jeune peintre et finit même par se rendre dans son atelier…
Notre avis : un drame bon chic bon genre mêlant peinture, et psychanalyse, ingrédients que l’on retrouve régulièrement dans des films à prétention intellectuelle. On peut aussi y ajouter le thème du double qui parcourt toute l’histoire du cinéma égyptien. Bref rien de nouveau mais l’intérêt du film est ailleurs. « Un Amour Inoubliable » illustre de manière éclatante la fascination qu’a exercé sur de nombreux réalisateurs des années soixante l’actrice Nadia Lotfi. Sa beauté et son élégance ont été à la fois sources d’inspiration mais aussi :injonctions impérieuses de se conformer à un modèle défini une fois pour toutes. C’est ainsi qu’on la retrouve de film en film revêtue de sa petite robe noire à la Jacky Kennedy, avec sa chevelure blonde coiffée en chignon, ses grands yeux tristes (Nadia Lotfy sourit rarement) et son allure gracile de jeune fille de bonne famille. Saad Arafa ne se lasse pas de filmer le visage de sa vedette en gros plan et il est vrai que ces portraits sont magnifiques. Mais on a trop souvent le sentiment que les autres personnages (très peu nombreux d’ailleurs) ne l’intéressent pas vraiment et qu’il ne les utilise que comme faire-valoir de sa jeune actrice, si belle et si douée.
Vendredi 2 août à 20h30
Salama va bien de Niazi Mostafa (Salama fi Kheir, 1937)
avec Naguib Al Rihani (Salama), Amina Zehni (la belle-mère de Salama), Raqiya Ibrahim (Jihan Rostom), Hussein Ryad (le Prince Kindahar), Menassa Fahmy (l’assistant du prince), Mohamed Kamel Al Morsi (Bayoumi Morgan, le voisin de Salama), Rawhiya Khaled (Nahid, la servante de Jihan), Hassan Fayek (Fayek Rostom), Stephan Rosty (Rostom Pacha), Fouad Shafik (Khalil Hindawi, le propriétaire du magasin de tissus), Ferdoos Mohamed (la femme de Salama), Omar El Hariri (l’enfant), Fouad Al Masry (le directeur de l’hôtel), Edmond Tuema (un vendeur de tissus), Emile Asahiso (le comptable), Madame Gerbis (la mère de famille nombreuse, voisine de Salama)
Scénario : Badie Khairy et Naguib Al Rihani
Musique : Abdul Hamid Abdul Rahman et Mohamed Hassan Al Shugai
Production : les Studios Misr
figure dans la liste des 100 films les plus importants de l'histoire du cinéma égyptien
Comédie. Salama, employé dans un grand magasin de tissus, doit porter à la banque une grosse somme d’argent. Un incident sur le parcours le contraint à rester plusieurs heures au commissariat. Une fois libéré, il reprend sa course mais trop tard : la banque est déjà fermée. Il retourne au magasin et comble de malchance, la grille de l’entrée est baissée. Un panneau annonce une fermeture exceptionnelle en raison d’un heureux événement survenu dans la famille du directeur. Son domicile n’étant pas sûr, Salama décide de passer la nuit dans le luxueux Nefretiti Palace Hotel et de déposer sa précieuse sacoche dans le coffre de l’établissement. La situation se complique lorsqu’à la suite d’un quiproquo, il est pris pour le richissime Prince Kindahar du Baloudestan…
Notre avis : ce premier long métrage de Niazi Mostafa est devenu un classique. On est frappé par la grande maîtrise de tous les aspects du septième art dont font preuve le jeune cinéaste et ses collaborateurs. « Salama va bien » est l’un de ces films qui grâce aux studios Misr vont permettre au cinéma égyptien de s’aligner sur les standards internationaux. C’est une comédie brillante dans laquelle le grand comédien Naguib Al Rihani déploie toutes les facettes de son immense talent. A ses côtés, Raqiya Ibrahim subjugue par sa beauté et son maintien tout aristocratiques. Et puis c’est une comédie d’une extrême élégance : les auteurs n’ont jamais recours aux facilités de la farce et la satire sociale ne tombe jamais dans la caricature grossière. On se demande encore comment avec de tels films, l’Egypte n’a pas conquis le monde !
Jeudi 1er août à 16h
Mademoiselle Hanafi de Fateen Abdel Wahab (Anissa Hanafi, 1954) avec Ismail Yassin (Hanafi), Magda (Nawam), Soliman Naguib (Hassouna Bey), Zinat Sedki (la belle-mère d’Hanafi), Abd El Fatah El Kosary (le père d’Hanafi), Omar El-Hariri (Hassan), Reyad El Kasabgy (Al Wady, le boucher), Wedad Hamdy (Zakia, l’ex-femme d’Al Wady), Gamalat Zayed (Oum Al Saïd), Abdel Ghani El Nagdi (le policier), Mohamed Shawky (le marié), Shafik Galal (le chanteur), Nemat Mokhtar (une danseuse), les deux danseuses Liz et Lynn, Thurya Salem (une danseuse), Hassan Abou Zeid (le mathoun)
Scénario : Galil El Bendary
Musique : Ibrahim Haggag, Mohamed El Kahlawy, Kamal Ahmed Ali
Production : Galil El Bendary
Hanafi est un jeune garçon très conservateur. Il vit avec son père, un patron boucher, sa belle-mère et la fille de celle-ci, Nawam. Hanafi exerce sur ces deux femmes une autorité sans faille, leur interdisant de sortir et même de regarder par les fenêtres. Nawam aime un jeune homme qui réside sur le toit de leur immeuble. Il s’appelle Hassan et est étudiant à l’école vétérinaire. Le père d'Hanafi l'a chargé de s'occuper des nombreux pigeons voyageurs qu'il possède. Nawam rejoint souvent Hassan sur la terrasse et ils n’imaginent pas l’avenir l’un sans l’autre. Malheureusement, selon les volontés de son beau-père et de sa mère, Nawam doit épouser Hanafi. Ce dernier ne souhaite pas non plus ce mariage mais lui aussi est obligé de se plier à la décision paternelle. Le jour des noces, le jeune marié est pris de violents maux de ventre. Il est hospitalisé et subit une intervention chirurgicale. Le médecin qui l’a opéré a commis une erreur : il l’a transformé en femme. Hanafi est devenu Fifi…
Notre avis : un monument de la comédie égyptienne. Avec ce film, Ismaïl Yassin devient le roi du rire dans le monde arabe et il le restera pendant de longues années. Le tour de force de Faten Abdel Wahab consiste à aborder dans une comédie familiale une réflexion sur le genre qui impressionne par sa modernité et son audace. Progressiste dans l’âme, le réalisateur nous offre une satire sans concession des défenseurs de la tradition et de la vertu. « Mademoiselle Hanafi » connut un triomphe bien mérité à sa sortie et depuis les chaines de télévision continuent à le diffuser très régulièrement. En revanche, qu’il ne soit même pas mentionné dans bon nombre d’Histoires du cinéma égyptien rédigées par des «spécialistes» nous semble profondément injuste.