jeudi 16 novembre 2023

A la télé : les films du jour (Rotana Classic du 16 au 30 novembre)

روتانا كلاسيك

Quels films peut-on voir sur la chaîne Rotana Classic ? Les horaires donnés sont ceux de l'après-midi ou de la soirée (heure de Paris). La plupart des films sont ensuite rediffusés le lendemain matin.
Rotana Classic a remplacé Rotana Zaman en 2012. Cette chaine fait partie du groupe Rotana basé en Arabie Saoudite et spécialisé dans le divertissement (télévision et musique). Celui-ci a été créé par le prince Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud, membre de la dynastie Al Saoud et petit-fils du fondateur de l'Arabie Saoudite. Comme son nom l’indique, Rotana Classic diffuse essentiellement les grands classiques du cinéma égyptien. Disponible en France.


Jeudi 30 novembre à 22h

Amira mon Amour d'Hassan Al Imam (Amira Houbi Ana, 1975)
avec Soad Hosny (Amira Salem), Hussein Fahmy (Adel Naguib), Soheir Al Babli (la femme d’Adel), Imad Hamdi (le directeur de l’administration et beau-père d’Adel), Karima Mokhtar (la mère d’Amira), Samir Ghanem (Taher Hamouda, un collègue d’Amira), Hassan Mostafa (le supérieur hiérarchique d’Amira), Hesham El Ashry (le frère d’Amira), Nabil Badr (Fathi), Mahmoud Shoukoko (Oncle Saqr), Helmy Hilaly (l’inspecteur de police)
Scénario : Hassan Al Imam, Mamdouh El Leithy, Salah Gahin
Adaptation d'un passage du roman de Naguib Mahfouz, Miroirs (1972). Ce roman est constitué de courts chapitres indépendants, chacun évoquant la vie d’un personnage que le narrateur a rencontré à un moment ou à un autre de son existence. Le chapitre qui est à la base du scénario de ce film est intitulé « Abda Souleimane » (en français, éditions Babel, trad. de Najet Belhatem)
Musique : Fouad El Zahry, Mohamed Al Mogi, Sayed Darwich, Kamel El Tawil
Production : les films Oum Kalthoum Al Hamidi


Comédie musicale. Depuis la mort de son père, Amira doit subvenir aux besoins de sa mère ainsi qu’à ceux de ses frères et sœurs. Elle a trouvé un emploi dans une grande administration, au département traduction. Elle a peu de travail car le service compte un trop grand nombre d’employés mais sa gaieté, son charme et son dynamisme ont transformé agréablement l’atmosphère du bureau. Même son chef n’est pas insensible à son charme. Elle fait la connaissance d’Adel Naguib, l’un des cadres supérieurs de l’établissement. Le jeune homme a épousé Amina, la fille du directeur mais lui et sa femme ne s’entendent pas. En fait, Adel ne s’est marié que par ambition professionnelle et il n’éprouve aucun sentiment pour son épouse. Au fil des rencontres, Adel et Amira tombent amoureux l’un de l’autre. Ils se marient en secret…

Notre avis : trois ans après « Méfie-toi de Zouzou », Hassan Al Imam réunit à nouveau Souad Hosny et Hussein Fahmy dans une comédie musicale mais cette fois-ci, le résultat est beaucoup moins convaincant. La mièvrerie imprègne tous les composants de ce second opus : les chansons ressemblent souvent à des comptines enfantines, les danses avec leur chorégraphie sommaire réunissent des « danseurs » dont le seul point commun est un amateurisme appliqué, l’intrigue sentimentale accumule les scènes de déclarations enamourées avec sourires timides et regards extatiques, et pour finir les robes de couleurs acidulées que porte Soad Hosny semblent empruntées à la garde-robes d’une poupée autrichienne. Inutile de préciser qu’il ne reste pas grand-chose de l’univers de Naguib Mahfouz dans cette romance sirupeuse.


Mardi 28 novembre à 22h

La Voix de l’Amour d’Helmy Rafla (Sawt el hobb, 1973)
avec Warda (l’infirmière Mona), Hassan Youssef (Dr Mohsen Abdel Shakour), Imad Hamdi (Abdel Shakour Al-Zankalouni, le père de Mohsen), Mohamed El Araby (Sami, le frère de Mohsen), Ashraf Abdel Ghafour (Amin), Hassan Mostafa (Isma Bura Al-Hamsh, le père de Mervat), Said Saleh (le domestique du père de Mohsen), Aziza Rached (Zahra, la servante du père de Mohsen), Rajaa Sadiq (Mervat, la fiancée de Mohsen), Hussein Asar (le père d’Amin), Afaf Wagdy (la collègue de Mona), Hayat Kandil (Salwa, la sœur de Mohsen), Helmy Rafla (l’un des clients de l’hôtel)
Chorégraphie : Hassan Afifi
Musique : Omar Khorsheid, Baligh Hamdy, Mohamed El Mougy, Mounir Mourad, Ahmed Fouad Hassan
Paroles des chansons : Mohamed Hamza, Sayed Morsi, Mamoun Al Shinnawi, Magdy Naguib
Scénario : Adli Al Mawlid
Production : Gomhouria Films
Remake du film "Plus Belle que la Lune"  (Qamar arbatachar, 1950) de Niazi Mustafa avec Camilia


Mohsen, un jeune médecin, est tombé amoureux de Mona, une infirmière travaillant avec lui. Elle l’accompagne en Grèce où il se rend pour participer à un séminaire. Ce séjour est un enchantement pour les deux amoureux et ils projettent de se marier rapidement. Malheureusement, le père du docteur Mohsen a été informé de l’escapade « sentimental » de son fils. Il lui envoie aussitôt un télégramme lui ordonnant de cesser toute relation avec cette infirmière et de revenir au plus vite en Egypte. Le père de Mohsen a bien des soucis. Non seulement sa santé se dégrade mais il croule sous les dettes. Pour retrouver une situation plus confortable, il a promis à un homme très riche de sa connaissance que son fils épouserait la fille de celui-ci. Mais Mona ne veut pas renoncer à Mohsen. Elle a une idée : elle entre au service du vieil homme malade comme infirmière particulière…

Notre avis : pour ce remake, on a ôté tout ce qu’il y avait d’enjoué et de licencieux dans l’œuvre originale afin d’en proposer une version plus convenable, plus conventionnelle et donc sans grand intérêt. Il est vrai que l’intrigue n’est ici qu’un écrin pour les chansons de Warda dont le talent de chanteuse surpasse de très loin celui d’actrice.


Lundi 27 novembre à 22h

Un Américain de Tanta d'Ahmed Kamal Morsi (Americani min Tanta, 1955)
avec Hussein Riad (Ibrahim Effendi), Soliman Naguib (Mahrous, le millionnaire), Chukry Sarhan (Ali, le fils d’Ibrahim Effendi), Cariman (Lola, la fille de Mahrous), Zouzou Madi (la femme de Mahrous), Ferdoos Mohamed (Amina, la femme d’Ibrahim Effendi), Wedad Hamdy (Aziza), Abdel Salam El Nabolsi (Irfan, le millionnaire ruiné), Saïd Abou Bakr (Saïd Effendi, le collègue d’Ibrahim), Adly Kasseb (l’épicier), Abdel Moneim Ibrahim (le serviteur d’Irfan), Houda Shams Eddin (la danseuse de cabaret)
Scénario : Mohamed Ali Nasif
Musique : Ibrahim Haggaïg et Toufik Al Laïli
Production : les studios Misr


Ibrahim Effendi est un petit employé qui vit avec sa femme et son fils dans une ville ouvrière. Un jour, il lit dans le journal qu’un millionnaire américain d’origine égyptienne du nom de Mahrous Al Tantawi souhaite visiter l’Egypte pour rencontrer les membres de sa famille. Ibrahim envoie à ce riche personnage un télégramme dans lequel il prétend qu’ils sont parents et qu’il l’invite à s’installer chez lui le temps de son séjour. L’Américain accepte l’invitation. Ibrahim loue un appartement confortable pour recevoir cet hôte de marque. Mahrous arrive enfin à Tanta. Il est accompagné de sa femme et de sa fille Lola. Comme prévu, la petite famille américaine est hébergée par leur prétendu cousin. Ali, le fils d’Ibrahim s’entend immédiatement avec Lola. L’un comme l’autre désapprouve la comédie jouée par leurs pères respectifs : Ibrahim voulant se faire passer pour un parent d’un éminent homme d’affaires et Mahrous affirmant être à la tête d’une fortune alors qu’il n’a pas un sou…

Notre avis : une comédie savoureuse sur la vanité et le désir de paraître. L'occasion de revoir Cariman qui nous a quittés il y a quelques mois. Dans "Un Américain de Tanta", elle crève déjà l'écran alors qu'elle vient d'avoir tout juste dix-huit ans et que c'est son deuxième film.


Dimanche 26 novembre à 18h30

La Famille de Zizi de Fateen Abdel Wahab (Aelit Zizi, 1963)
avec Soad Hosny (Sana), Fouad El-Mohandes (Sabawi), Ekram Ezo (Zizi), Aqeila Rateb (la mère), Ahmed Ramzy (Sami), Layla Sheir (Layla, la fille de l’homme d’affaires), Mohamed Sultan (le réalisateur célèbre), Adly Kasseb (l’homme d’affaires), Salwa Saïd (Fawzia), Omar Afifi (Shabrawi)
Scénario : El Sayed Bedir et Lucien Lambert
Musique : Youssef Shouki
Production : Abbas Helmy


Chronique familiale. Zizi est une petite fille de cinq ans, vive et débrouillarde. Elle nous présente sa famille. Sa mère s’occupe seule du foyer et des enfants depuis la mort du père. Ce dernier lui a légué une pension qui permet de faire vivre toute la petite tribu. Sabawi est le frère aîné. Il est ingénieur et il a transformé sa chambre en atelier où il peut réaliser un tas d’expériences. Il vient d’inventer une machine qui transforme le coton en vêtement. Le deuxième fils est Sami, un étudiant en commerce qui délaisse les études pour les bagarres et les filles. Il tombe amoureux de leur voisine Layla et pour lui plaire, il s’initie au yoga. Et enfin, il y a Sana, la grande sœur qui rêve de devenir une actrice célèbre. Elle rencontre un réalisateur dont on devine très vite les mauvaises intentions…

Notre avis : un jour, on s'apercevra que Fateen Abdel Wahab fut l'un des chroniqueurs les plus fins de son époque et qu'à ce titre il doit figurer dans la liste des plus grand réalisateurs du cinéma égyptien. Pour preuve, cette comédie pétillante qui nous conte, avec ironie mais aussi avec empathie, les tribulations de tous les membres d'une famille de la "middle class" aisée. 


Vendredi 24 novembre à 22h

Samara de Hassan El-Seifi (Samara, 1956)
avec Taheya Carioca (Samara), Soad Ahmed (la mère de Samara), Mahmoud El-Meliguy (le chef du trafic de drogue), Stephan Rosty (le second du chef des trafiquants), Serag Mounir (chef du service de lutte contre la drogue), Mahmoud Ismaïl (Soltan), Mohsen Sarhan (l’indicateur de la police), El Sayed Bedeir (complice de Soltan), Abdel Aziz Khalil (complice de Soltan), Mohamed Tawfiq (complice de Soltan), Awatef Youssef (la danseuse), Shafik Nour El Din (le père de Samara), George Yordanis (le barman du cabaret)
Scénario : Mahmoud Ismaïl
Musique : Attiah Sharara
Producteur : Hassan El Seifi
figure dans la liste des 100 films les plus importants de l'histoire du cinéma égyptien


Thriller. Soltan, un trafiquant de drogue, épouse Samara, une danseuse dont l’enfance fut bouleversée par des événements dramatiques. Il l’initie à ses affaires et la jeune femme devient une pièce maîtresse du gang. Mais la police parvient à introduire dans le réseau un indicateur qui se fait passer pour un criminel en cavale du nom de Sayed Abou Shafa. Samara en tombe aussitôt amoureuse. Soltan est en relation avec un personnage mystérieux, très puissant et très riche. Cet homme est à la tête du marché de la drogue mais la police n’a jamais pu l’arrêter car personne ne connaît son identité. Samara, par le plus grand des hasards, découvre qui il est. Elle fait part de sa découverte à Sayed Abou Shafa qui prévient aussitôt ses collègues…

Notre avis : Mahmoud Ismaïl fut un excellent scénariste et un très bon acteur. Il le prouve à nouveau dans ce thriller très sombre qui n’a rien perdu de son pouvoir d’envoûtement. On retrouve Taheya Carioca dans l’un de ses plus grands rôles (même si, pour cette année 1956, la postérité retiendra surtout sa prestation dans « La Sangsue » de Salah Abou Seif). Seule femme dans un monde d’hommes, elle campe un personnage alliant la force et la séduction, très éloigné des stéréotypes de l’époque.


Jeudi 23 novembre à 14h

Illusions d’Amour de Salah Abou Seif (El Wesada Elkhalya, 1957)
avec Abdel Halim Hafez (Salah), Loubna Abdel Aziz (Samiha), Zahrat Al Oula (Douria), Ahmed Ramzy (Fayez), Omar El Hariri (le docteur Fouad), Abdel Moneim Ibrahim (Hassan), Abdel Wares Asr (le père de Salah), Kawthar Shafik (Sonia), Serag Mounir (le père de Douria), Rafia Al Shal (la mère de Salah)
D’après un roman d’Ishan Abdul Quddus
Scénario et dialogues d’El Sayed Bedeir
Musique : Kamal El Tawil, Mamoun Al Shinnawi, Mounir Mour ad, Mohamed Al Mogi, Ismaël El Habrouk
Production : Ramses Naguib


Comédie musicale. Alors qu’il arpente les rues du Caire avec ses deux meilleurs amis, Salah fait la connaissance de Samiha. Entre eux, c’est immédiatement le grand amour. Mais leur bonheur est de courte durée car Samiha doit épouser un médecin. L’étudiant pauvre ne peut rivaliser. Il essaie d’oublier celle qu’il aime en passant ses nuits à boire dans les cabarets. Il rencontre une jeune femme qui est éperdument amoureuse de lui mais cela ne suffit pas à lui redonner le goût de vivre. Une nuit, alors qu’il a bu plus que de raison, il a un malaise. Il est hospitalisé. Le médecin qui le soigne est le mari de Samiha…

Notre avis : il faut avoir toute l'intelligence et toute la sensibilité de Salah Abou Seif pour nous plonger dans un mélodrame poignant tout en menant une réflexion sur la passion amoureuse. Instruire en plaisant, telle est la devise de nos grands classiques dont assurément fait partie ce maître du cinéma égyptien.


Mercredi 22 novembre à 18h30

Le Chevalier Noir de Niazi Mustafa (Al fares al aswad, 1954)
avec Kouka (Feraha), Awataf Ramadan (Djamila), Yehia Chahine (le cousin de Feraha), Farid Shawqi (Saïb), Fouad Fahim (Sheikh Agil), Samiha Tawfik (May Bint Amer), Said Abou Bakr (Bahloul), Rafea El Shal (la tante de Feraha), Mahmoud Ismail (le frère de Salma), Nemat Mokhtar (la danseuse)
Scénario : Hussein Helmy El Mohandes
Dialogues : Bayram Al Tunisi
Musique : Fouad Al Zahry, Abdel Salam Khafajah, Fayed Mohamed Fayed, Abdel Ghani Sheikh
Production : Films de la Flèche d’Or (Kouka)


Feraha, une jeune bédouine travaille dans un cirque comme acrobate. Djamila, la femme qui l’a élevée est à l’agonie mais avant de mourir, elle révèle à sa fille adoptive son origine. Ses parents, Salma et Talal, appartenaient à deux tribus différentes. Pour pouvoir se marier, ils avaient dû fuir et se cacher loin des leurs et c’est elle qui leur avait offert l’hospitalité. Mais quelque temps après la naissance de Feraha, le frère de Salma avait tué les deux jeunes parents. Djamila avait réussi à sauver l’enfant. Comme elle travaillait dans un cirque, elle a donc très tôt formé la petite fille à l’acrobatie. C’est ainsi qu’elle est devenue une artiste accomplie. Djamila termine son récit en demandant à Feraha de retourner dans la tribu de son père pour réclamer son héritage. Grâce au cheval que lui ont offert tous ses compagnons, la jeune orpheline part en direction de la tribu paternelle mais alors qu’elle atteint enfin le but de son voyage, elle est arrêtée par un homme qui tente d’abuser d’elle. Elle parvient à le repousser mais pour se venger l’inconnu abat son cheval. Elle termine son périple à pied. Dans la tribu de son père, elle est accueillie par sa tante et son cousin mais les autres membres du groupe lui manifestent une franche hostilité.

Notre avis : encore un rôle de bédouine pour Kouka avec derrière la caméra Niazi Mustafa, son mari. Une première séquence catastrophique : affublée d’une robe folklorique, Kouka danse de manière grotesque accompagnée de percussionnistes déguisés en guerriers Sioux. Le fait que c’est censé être un numéro de cirque n’enlève rien au ridicule de la scène. Par la suite, ça s’améliore un peu. Un petit film d’action bien naïf qui plaira aux enfants.



Mardi 21 novembre à 22h

Les Pauvres n’iront pas au Paradis de Medhat El Sebaie (Fuqara' la yadkhulun aljana, 1984)

avec Moamen Hassan (Ahmed enfant), Mahmoud Abdel Aziz (Ahmed), Abdel Ghany Nasser (Hassan, le père d’Ahmed), Shorouq (la mère d’Ahmed), Athar El Hakeim (Salwa), Mohamed Reda (Monsieur Yacout), Aleya Abdel Moneim (la mère de Salwa), Ahmed Beder (le camarade d’Ahmed), Youssef Shabaan (le juge chargé de l’enquête), Hussien El Sherbini (Irfan Bey), Ahmed Beder (le camarade d’Ahmed), Saleh Al Eskandarani (le serviteur), Mohamed Abou Hashish (Marzouq)
Scénario : Medhat El Sebaie
Musique : Hassan Abou El Saud
Production : Hassan Yacout et Khalil Othman


Ahmed enfant est le témoin du meurtre de sa mère commis par son père. Ce dernier l’avait surprise quittant l’appartement d’un voisin avec qui elle entretenait une relation adultère. L’homme est condamné à une lourde peine de prison et il mourra durant son incarcération. Ahmed est placé dans un orphelinat où il sera malheureux. Les années passent. Désormais, Ahmed est un jeune homme qui mène une vie normale. Il réside dans un petit appartement sur le toit d’un immeuble. Il est tombé amoureux d’une voisine, Salwa qui vit avec sa mère, son petit frère et sa petite sœur. Les deux jeunes gens se retrouvent régulièrement et projettent de se marier un jour. Ahmed a aussi des projets professionnels. Grâce au psychiatre qui le suit, il travaille pour un avocat tout en suivant des cours à la faculté de Droit. Malgré le traumatisme qu’il a vécu enfant et qui continue à le tourmenter, Ahmed envisage l’avenir avec optimisme. C’était sans compter Monsieur Yacout, le propriétaire de l’immeuble. Ce notable est très attiré par Salwa et rêve d’en faire sa maîtresse. Un jour, profitant de l’absence de la mère et de ses deux plus jeunes enfants, il s’introduit chez la jeune femme et tente de la violer. Mais Salwa se défend et parvient à le faire fuir. L’homme ne s’avoue pas vaincu…

Notre avis : un constat implacable sur la condition des femmes dans les milieux les plus défavorisés mais le jeu « grand guignol » de Mahmoud Abdel Aziz affaiblit le propos des auteurs.


Lundi 20 novembre à 18h30

L’Ennemi de la Société d’Ibrahim Emara (Adouw Al Mougtama, 1947)

avec Abbas Fares (Baghadi), Mahmoud El Meleigy (Khalil), Mahmoud Reda (Monsieur Mabrouk), Salah Nazmi (Magdi, le fils d’Ibrahim Bey), Zeinab Sedky (Fatima, la femme de Baghadi),Mokhtar Othman (Ibrahim Bey), Abdel Aziz Khalil (Arafat, le contremaître), Said Khalil (Hamada), Reyad El Kasabgy (un prisonnier), Nemat Sami (la mère de Magdi), Sophie Dimitri (Oum Daoud, l’usurière), Rashad Hamed (un gangster), Abdel Moneim Ismail (le gardien de prison), Hussein Asar (le procureur), Mohamed El Sebai (un ouvrier), Mohsen Hassanein (un gangster), Gina (une danseuse), Houda Shams El Din (une danseuse), Aziza Badr (la sage-femme), Sayed Farag Sayed (le chanteur), Aqeila Rateb (Fathia adulte)
Scénario : Youssef Gohar
Musique : Abdel Halim Noweira, Mahmoud El Sherif, Ibrahim Hussein
Production : les Films Nour


Baghadi est un ouvrier qui travaille dans une forge. Tout le monde reconnaît son courage et sa droiture. Il n’aime pas l’injustice et refuse de payer la redevance qu’exige le contremaître de tous les ouvriers. Il incite même tous ses collègues à en faire autant. Le contremaître le dénonce auprès de la direction et Baghadi est licencié. Par solidarité son ami Hamada quitte aussi l’usine. Baghadi se retrouve dans une situation difficile. Il n’a plus de revenus et Fatima, sa femme, vient de donner naissance à une petite fille. Désespéré, il décide de cambrioler la maison de l‘usurière du quartier, Oum Daoud. Profitant de son absence, il s’introduit chez elle et s’empare de l’argent qui était caché dans une armoire. Alors qu’il s’apprête à quitter les lieux, la propriétaire rentre dans son logis et tombe nez à nez avec son voleur. Affolé, Baghadi se jette sur elle et l’étrangle. Tandis qu’il s’enfuit dans la nuit, Hamada, son ami, se présente chez l’usurière pour lui emprunter de l’argent. C’est lui qui découvre le cadavre de la vieille femme et il est accusé de l’avoir tuée. Malgré ses protestations, Hamada est aussitôt jeté en prison en attendant son procès. Peu après, Baghadi déménage avec sa petite famille pour mener une nouvelle vie. Grâce à l’argent de l’usurière, il offre à Fatima et à leur fille Fathia une existence enfin heureuse mais sa conscience ne lui laisse aucun repos. Il assiste au procès de son ami et il ne supporte pas de le voir condamner à sa place, il se dénonce. Baghadi est condamné aux travaux forcés à perpétuité tandis que sa femme et sa fille sont recueillies par Hamada. Les années passent et ce dernier meurt. Fatima doit travailler. Elle trouve un emploi de domestique chez Ibrahim Bey qui a un fils de l’âge de Fathia…

Notre avis : le péché et la rédemption sont les marottes d’Ibrahim Emara. D’ailleurs, le film se termine par une lecture du Coran, verset 53 de la sourate Az Zumar (les groupes). Nous sommes dans une atmosphère très proche de celle de "Crime et Châtiment" de Fiodor Dostoïevski. Ce n’est sans doute pas un hasard si le héros de "L’Ennemi de la société" tue une vieille usurière comme Raskolnikov dans le roman russe. Un film édifiant qui nous permet d’apprécier l’immense talent d’Abbas Fares, un acteur un peu oublié aujourd’hui.


Dimanche 19 novembre à 18h30

Jeunesse Très Folle de Niazi Mostafa (Shabab magnoun geddan, 1967)
avec Soad Hosny (Madiha), Mimi Chakib (la femme de Youssef), Samir Sabri (Esmat), Samir Ghanem (Rahfat), George Sedhom (Ishmat), Ahmed El Deif (Afat), Ahmed Ramzy (Medhat, le fils de Youssef), Hoda Farid (Mona, la fille de Youssef), Ibrahim Zada (le maître d’hôtel de Youssef), Amin El Heneidy (Youssef, le propriétaire du casino)
Scénario : Abdel Hay Adib et Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Hussein El Sayed et André Ryder


Comédie musicale avec les Trois Lumières du Théâtre.
Le groupe de musique pop « Les Fous » est composé de trois frères et de l’un de leurs amis, Esmat. Ils viennent de décrocher un contrat au casino de la plage de Mamoura à Alexandrie mais avant de partir, Esmat veut obtenir la main de Madiha, la sœur de ses trois partenaires. Ce n’est qu’à cette condition qu’il acceptera de poursuivre son activité au sein du groupe. Malheureusement pour lui, Madiha est une étudiante en art dramatique qui ne se laisse pas dicter sa conduite. Elle refuse catégoriquement ce mariage, Esmat restera donc au Caire. Pour honorer leur contrat, les trois frères et leur sœur ont une idée : c’est Madiha elle-même qui remplacera Esmat. Elle se déguisera en garçon et grâce à son talent de comédienne, tout le monde n’y verra que du feu. Dès leurs premiers concerts, le groupe rencontre un vif succès auprès des jeunes estivants et Madiha jongle sans peine avec ses deux identités. Tantôt elle est la sœur de ses trois frères, tantôt, elle se travestit en homme pour devenir Esmat, le guitariste des Fous. La jeune femme est néanmoins confrontée à des situations un peu délicates : Medhat, le fils du propriétaire du casino est tombé amoureux de Madiha tandis que Mona, sa soeur, éprouve une véritable passion pour Esmat…

Notre avis : une comédie « yéyé » avec des jeunes qui dansent sur la plage et une poignée de comiques qui chantent avec entrain. Ironie mise à part, un très bon divertissement. Soad Hosny est irrésistible et les Trois Lumières du Théâtre moins crispantes que de coutume.


Vendredi 17 novembre à 18h30

Sept Jours au Paradis de Fateen Abdel Wahab (Sabaa Ayam fil Janna, 1968)
avec Nagat El Saghira (Karouan), Hassan Youssef (Hussein Mahmoud), Amin Elheneidy (oncle Amin), Adel Imam (Shukry, le journaliste), Salama Elias (le rédacteur en chef), Youssef Fakhr El Din (Youssef), Shahinaz Taha (Mervat), Nadia Seif El Nasr (Effat Qamar Dar), Tawfiq El Deken (le frère d’Effat Qamar Dar), Abdul Moneim Saudy (le mazoun)
Scénario et dialogues : Ali El-Zorkani
Musique : Mohamed Abdel Wahab, Fouad El Zahry, Saïd Mekawi, Mansour Rahbani, Asi Rahbani
Production : Ramses Naguib


Comédie musicale. Pour vivre, Karouan et son oncle Amin vendent du jasmin sur la plage à Alexandrie. Afin d’attirer les clients, la jeune femme chante et Amin l’accompagne à l’accordéon. Un jour, un journaliste assiste à leur petit numéro et cela lui donne l’idée d’un nouveau reportage. Il propose au duo de vivre pendant sept jours l’existence des riches et lui relatera dans son journal cette expérience inédite. Karouan et Amin acceptent. Le journaliste conduit ses deux nouveaux amis au Caire et les installent dans un hôtel luxueux. L’oncle doit se faire passer pour un millionnaire de retour du Brésil avec sa fille Houda. Un article paraît dans le journal pour annoncer l’arrivée en Egypte de ces deux éminents personnages…

Notre avis : la célèbre chanteuse Nagat El Saghira, demi-soeur de Soad Hosni, n'a joué que dans onze films et celui-ci est l'un des derniers. On est frappé par son naturel et son aisance au milieu d'acteurs chevronnés qui accumulent les tournages. Les chansons qu'elle interprète sont parmi les plus belles de son répertoire. Surtout, ne pas manquer la séquence en couleur d'un kitsch indépassable !


Jeudi 16 novembre à 14h

Mademoiselle Diablesse d'Henry Barakat (Afrita Hanem, 1949)
avec Samia Gamal (Kahramana), Farid El Atrache (Asfour), Ismail Yassin (Booh), Ali Kamel (Qilh), Mohamed Nabi (Halaq), Abdel Salam Al Nabulsi (Mimi Bey, le rival d’Asfour), Stephan Rosti (Abou Alyah, le directeur du théâtre), Lola Sedki (Alyah, la fille du directeur du théâtre), Zeinat Sedki (Warda, la directrice de la pension), Salah Kasin (une vieille dame), Zaki Ibrahim (le vieux sage), Mohamed Sobeih (le chauffeur de taxi), Mohsen Hassanein (le cireur de chaussures)
Scénario et dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary et Henry Barakat
Musique : Farid Al Atrache
Production : les films Farid Al Atrache/Studio Misr


Comédie musicale. Asfour est un chanteur sans le sou qui se produit sur la scène du Théâtre Crème. Il vit à la pension Warda avec ses collègues Booh, Qilh et Halaq. Il est amoureux de Alyah, sa partenaire mais aussi la fille du directeur du théâtre Crème. La jeune femme s’apprête à épouser un jeune homme riche, Mimi Bey. Asfour qui pourtant croit être aimé fait sa demande en mariage auprès du père d’Alyah. Ce dernier exige en dot une somme que le pauvre chanteur est incapable de réunir. Asfour est au désespoir mais le destin va lui porter secours. Alors qu’il erre sans but dans la campagne, un vieux sage vient à sa rencontre et lui donne rendez-vous dans une grotte. Asfour s’y rend accompagné de son ami Booh. Le vieil homme apparaît et remet au chanteur une lampe magique. En sort une petite diablesse du nom de Kahramana. Celle-ci peut exaucer tous ses vœux. Malheureusement, elle est tombée amoureuse d’Asfour et fera tout pour empêcher son mariage avec Alyah.

Notre avis : de 1947 à 1952, Samia Gamal et Farid Al Atrache vont partager le haut de l’affiche de sept comédies musicales. Cette "Mademoiselle Diablesse" constitue certainement l’acmé de leur carrière en couple. Une féérie visuelle et sonore dans laquelle les deux artistes semblent touchés par la grâce.





lundi 6 novembre 2023

Danse : Taheya Carioca, 1949

تحية كاريوكا




Taheya Carioca (1915-1999) danse dans la comédie de Mahmoud Ismaïl, Attention à votre portefeuille sortie en 1949. Elle a 34 ans (si elle est bien née en 1915, ce que certains contestent). Dans ce film, elle incarne Kiki, une voleuse qui opère dans les hôtels de luxe. Elle y démontre encore une fois qu'elle fut à la fois l'une des plus grandes danseuses et l'une des plus grandes actrices de l'histoire du cinéma égyptien. 

mercredi 1 novembre 2023

A la télé : les films du jour (Rotana Classic du 1er au 15 novembre)

روتانا كلاسيك

Quels films peut-on voir sur la chaîne Rotana Classic ? Les horaires donnés sont ceux de l'après-midi ou de la soirée (heure de Paris). La plupart des films sont ensuite rediffusés le lendemain matin.
Rotana Classic a remplacé Rotana Zaman en 2012. Cette chaine fait partie du groupe Rotana basé en Arabie Saoudite et spécialisé dans le divertissement (télévision et musique). Celui-ci a été créé par le prince Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud, membre de la dynastie Al Saoud et petit-fils du fondateur de l'Arabie Saoudite. Comme son nom l’indique, Rotana Classic diffuse essentiellement les grands classiques du cinéma égyptien. Disponible en France.


Mercredi 15 novembre à 18h30

Lutte sur le Nil d'Atef Salem (Seraa fil Nil, 1959)
avec Hind Rostom (Nargis, la danseuse), Rushdy Abaza (Mujahed), Omar Sharif (Muhasab), Mohamed Kandil (le chanteur), Hassan El Baroudi (le maire du village et le père de Muhasab), Tahani Rashid (Warda, la fiancée de Muhasab), Fathia Ali (la tante de Warda), Nazim Sharawi (Abou Safaan), Hassan Hamed (Hicham), Ali Kamal (un voleur), Kamal Anwar (un voyou), Abdel Ghani El Nagdi (un membre d’équipage), Abdel Hamid Badawy (un villageois), Mahmoud Lotfi (un villageois), Mohsen Hassanein (un voyou)
Scénario : Ali El Zorkani
Musique : Morsi Gamil Aziz, Fouad El Zahry, Mohamed Al Mogi
Production : Les Films Gamal Leithi
appréciation : 5/5


Drame. Muhasab est un jeune homme naïf qui réside en Haute Egypte. Son père, qui est aussi le maire du village, lui confie une mission : remonter le Nil jusqu’au Caire à bord de la vieille felouque municipale « La Fiancée du Nil », la revendre et, avec la somme obtenue complétée par les contributions des villageois, acheter une barge à moteur. Pour cette mission, il sera accompagné par un vieil ami de son père Mujahed qui pilotera le bateau et veillera sur l’argent.
« La Fiancée du Nil » lève l’ancre sous les acclamations de tous les habitants de la localité. Mais cette équipée ne fait pas que des heureux. Abu Safaan possède des voiliers et il craint par-dessus tout la concurrence de ce nouveau bateau à moteur. Avec ses complices, il va tenter de faire capoter le projet des villageois. Parmi les membres d’équipage, il a placé Hicham, l’un de ses hommes. Lors d’une escale dans un village où a lieu la fête du Mouled, Muhasab est fasciné par le numéro de Nargis, une danseuse du ventre. Le lendemain la jeune femme fait son apparition sur le bateau. Elle demande à Muhasab et à Mujahed de l’aider à fuir un beau-père violent. Les deux hommes acceptent de la prendre à bord. Ils ne savent pas qu’elle a été chargée par Hicham de séduire Muhasab et de s’emparer du magot. Si le garçon est une proie facile, en revanche mettre la main sur l'argent des villageois s'avère une entreprise beaucoup plus ardue que prévu. En effet, c'est Mujahed qui l'a caché et il reste très méfiant à l'égard de la jeune femme. Celle-ci décide alors de le séduire. L'ombrageux capitaine succombe à son tour…

Notre avis : Atef Salem a adapté de manière très habile toutes les recettes du western (Rushdy Abaza fait irrésistiblement penser à John Wayne !) pour réaliser une oeuvre unique qui mêle tous les genres : thriller, chronique villageoise, comédie, tragédie. Un noir et blanc sublime qui célèbre la beauté des êtres et des paysages.


Mardi 14 novembre à 16h

La Maison Hantée d’Hassan Reda (Al Qasr Al Maleoun, 1962)
avec Mariam Fakhr Eddine (Yusria), Salah Zulficar (Hassan), Mahmoud El Meleigy (Fahmy Bey, le châtelain/Farid, son frère jumeau), Abdel Moneim Ibrahim (Fathy, l’ami d’Hassan), Olwiyya Gamil (la sœur de Fahmy Bey), Mahmoud El Sabba (Morsi, le serviteur de Fahmy), Nahed Sabry (la danseuse), Kadreya Kadry (la tenancière de la maison close), Abdel Ghani El Nagdi (un client ivre dans la maison close), Thuraya Fakhry (la gouvernante), Ibrahim Hechmat (le docteur)
D’après une histoire d’Adly El Moled
Scénario : Hassan Reda
Musique originale : Hussein Afifi, Naguib Al Selhdar
La bande son est essentiellement constituée d’emprunts divers.
Musique du générique :Prélude d’Elmer Bernstein (Les Dix Commandements)
Production : Gomhouria Films


Hassan est un jeune avocat. Il se rend à Mansoura pour régler une affaire d’héritage mais aussi pour voir son vieil ami Fathy. Ce dernier lui déconseille de se rendre chez le client qui l’a contacté. Son manoir jouit d’une sinistre réputation dans la région. Malgré l’avertissement de son camarade, Hassan se présente tout de même à la porte du château. Il est accueilli froidement par le maître d’hôtel du propriétaire et par sa sœur Nagia. Enfin, le châtelain fait son apparition : c’est un vieil homme sympathique qui se déplace en fauteuil roulant. Celui-ci souhaite établir un testament qui garantisse que toute sa fortune reviendra après sa mort à sa fille Yusria. Cette dernière apparaît à son tour. Hassan la connaît déjà car ils se sont rencontrés dans le train qui les conduisait à Mansoura. C’est une jeune fille gaie, intelligente et jolie. Malheureusement, elle va devenir la proie de visions macabres, ce qui conduira son entourage à s’interroger sur son équilibre mental. Hassan et son ami Fathy vont tenter de l’aider…

Notre avis : un film d’horreur qui aujourd’hui n’impressionnera pas grand monde. Mariam Fakhr Eddine fait tout son possible pour jouer avec conviction la jeune innocente persécutée par des forces maléfiques mais on n’est guère inquiet, on sent que tout finira bien. Des effets répétitifs et usés : le directeur de la photographie abuse des « ombres menaçantes » et des « contreplongées inquiétantes ». Mais surtout une musique tonitruante empruntée aux B.O. de films américains dont Les Dix Commandements ( ?), une musique qui écrase tout, souvent en total décalage avec les scènes qu’elle accompagne.


Lundi 13 novembre à 18h30

La Femme d’Abdel Fatah Hassan  (Al Mara’a, 1949)

avec Ahlam (Fatima), Zaki Ibrahim (le père de Fatima), Abdel Hamid Zaki (Othman Effendi, le beau-père de Fatima), Reyad El Kasabgy (le policier), Mary Moneib (Marousa), Mohamed Tawfiq (Louba, le fils de Marousa), Kamal El Shennawi (Mahmoud), Mahmoud El Saba (Farid), Samiha Tawfiq (la danseuse Najma), Kitty (une danseuse), Zizi Kamel (la directrice de l’école), Souad Fawzy (le professeur de musique)
Scénario : Abdel Fattah Hassan et Mahmoud El Saba
Musique : Ahmed Sedky, Farid Ghosn, Mahmoud El Sherif, Ali Farrag
Production : Mohamed Hassan et Abu El Saoud Mohamed


Fatima vit avec son vieux père à Alexandrie. Sa mère s’est remariée et s’est installée au Caire. Fatima est étudiante dans un institut pour jeunes filles. La discipline y est sévère mais cette école lu permet de progresser dans ce qui est son unique passion : le chant et la musique. Un jour, la maison paternelle s’effondre alors que Fatima est en classe. On retrouve le corps sans vie de son père dans les décombres. Elle doit quitter son école et Alexandrie pour retrouver sa mère et son beau-père. Ce dernier ne cesse de la harceler et une nuit, il s’introduit dans sa chambre. C’en est trop pour Fatima, elle décide de s’enfuir mais elle se retrouve à la rue sans savoir où trouver refuge. Elle est recueillie par une commerçante qui l’installe chez elle. Cette femme s’appelle Marousa et elle vit seule avec son grand fils. En face de chez elle, résident deux frères, Rachid et Mahmoud qui travaillent dans la même usine. Quand ils entendent pour la première fois chanter Fatima, ils sont l’un et l’autre charmés et ils ne tardent pas à tomber amoureux de leur jeune voisine. Celle-ci a une nette préférence pour le plus jeune des deux frères. L’aîné, d’un naturel méchant et haineux, va tout faire pour perdre son frère cadet aux yeux de sa bien-aimée.

Notre avis : La Femme avec un F majuscule est un sujet qui intéresse Abdel Fattah Hassan. En 1946, il réalisait "l’Ennemi des Femmes" et en 1949, "La Femme est un Démon" suivi de "La Femme" Deux raisons pour regarder ce dernier film : d’abord, c’est un drame sentimental très âpre dans lequel deux frères vont se déchirer jusqu’à la mort pour une jeune chanteuse. Ensuite, c’est une comédie musicale avec des chansons magnifiquement interprétées par Ahlam et Samiha Tawfiq. Bien sûr, il y a aussi de la danse. Enfin, une seule danse mais quelle danse ! Elle est exécutée par Kitty, plus survoltée que jamais et c’est phénoménal !


Dimanche 12 novembre à 16h

Prends Garde à Toi, Ami de Mohamed Abdel Aziz (Lak Youm Ya Baih, 1984)
avec Mahmoud Abdel Aziz (Mamdouh), Lebleba (Wafa, la femme de Mamdouh), Eman (Nana, la maîtresse de Mamdouh), Abu Bakr Ezzat (Morsi), Zizi Mostafa (Zizi, la femme de Morsi), Faten Fouad (la maîtresse de Morsi), Lotfi Mansour (le mari trompé), Salah Nazmi (Adham Wali, le chef d’entreprise), Enaam Salosa (Nafisa, la secrétaire), Ali El Sherif (Abdel Fatah, le père de Wafa), Naima El Soghayar (la femme d’Abdel Fatah), Saïd Tarabik (le dentiste), Ibrahim Kadri (Ibrahim, le portier), Samiha Mohamed (la propriétaire de la maison)
Scénario : Farouk Sabry
Musique : Mohamed Ali Soliman
Production : United Brothers


Comédie. Morsi et Mamdouh sont deux amis qui travaillent dans la même agence de publicité. Ils partagent aussi la même passion pour les femmes. En plus de leurs épouses légitimes, ils entretiennent tous deux une relation adultère. La maîtresse de Mamdouh est Nana, le mannequin vedette de l’agence. Un jour, les deux hommes sont confrontés à une situation délicate : l’un et l’autre sont contraints de rentrer chez eux en sous-vêtements. Il leur faudra beaucoup d’ingéniosité pour étouffer la suspicion dans l’esprit de leurs femmes respectives. Nana est une jeune femme très ambitieuse et elle ne veut pas se contenter de faire de la publicité. Un chef d’entreprise fortuné qui n’est pas insensible à son charme lui promet de produire un film dans lequel elle jouera. Le mannequin et son « producteur » ne se quittent plus, ce qui rend fou de jalousie Morsi…

Notre avis : les trois personnages principaux incarnés par Eman, Mahmoud Abdel Aziz et Abu Bakr Ezzat semblent tout droit sortis d'une comédie française des années soixante-dix. Pour résumer le film d'Yves Robert "Un éléphant ça trompe énormément" (1976), son scénariste Jean-Loup Dabadie écrivait : "Chronique très agitée des démêlés de certains hommes avec certaines femmes qui ne sont pas nécessairement les leurs". C'est exactement le sujet de "Prends garde à toi, ami". Cette comédie sur les plaisirs et les tourments de l'adultère manque parfois de finesse mais elle constitue un témoignage très intéressant sur ce que fut la société égyptienne en ce début des années quatre-vingt. O tempora, o mores!


Samedi 11 novembre à 18h30

Le Haffir du Quartier de Togo Mizrahi (Kafir el Derk, 1936)

avec Ali Al Kassar (Othman), Zakeya Ibrahim (Oum Ibrahim, la femme d’Othman), Salah Kasin (la patronne d’Othman), Bahiga El Mahdy (la femme de ménage), Lutfya Nazmy (l’une des conquêtes d’Othman), Ahmed El Haddad (Abdo), Ibrahim Hechmat (le gardien de la paix), Hassan Saleh (Azouz), Zouzou Labib (Yasmina, la femme d’Azouz), Taheya Carioca (la danseuse du cabaret), Abdel Hamid El Sakhawy (Ibrahim, le propriétaire de la maison)
Scénario : Togo Mizrahi et Ali Al Kassar
Musique : Izzat El Gahely
Production : Max Harari


Comédie. Othman est un pauvre homme sans emploi. Il est naïf, gentil mais surtout terriblement paresseux. Son activité préférée est la sieste. Sa femme doit user de la manière forte pour qu’il daigne sortir du lit et chercher un travail. Il en trouve un chez une riche étrangère comme homme à tout faire. Ce jour-là, il doit aider à la cuisine car sa patronne reçoit des invités. Elle charge Othman de la cuisson du plat principal. Pour cela, il doit se rendre au four du village. Voilà notre héros cheminant par les rues, le plat sur la tête. Soudain, il est attaqué par des oiseaux qui s’emparent de tous les morceaux de viande du ragoût. Furieux, il va au commissariat. L’officier refuse d’enregistrer sa plainte et le chasse. Dans la bousculade, Othman fait tomber son plat et les pommes de terre qui restaient roulent sur le sol. L'employé malchanceux retourne chez sa patronne avec un frichti bien piteux. Evidemment, il est renvoyé. Deuxième tentative : il devient vendeur ambulant de hummus. Las ! Il s’endort au coin d’une rue et des poules dévorent toute sa marchandise. Sa femme est exaspérée par ce mari qui échoue tout ce qu’il entreprend. Elle va se plaindre au gardien de la paix de son quartier qui convoque aussitôt le mari. A la suite d’un malentendu, Othman est engagé comme gendarme…

Notre avis : Togo Mizrahi est un pionnier dont le rôle a été essentiel dans la naissance puis l’essor du cinéma égyptien. Il a réalisé "Le Haffir du Quartier" dans ses studios d’Alexandrie. Othman, le personnage principal est joué par le grand comédien Ali Kassar qui en fut aussi l’inventeur au théâtre. Avec cette comédie, nous sommes dans la grande tradition de la farce et du burlesque. L’attention portée aux conditions d’existence des plus humbles donne à ce film une tonalité chaplinesque.


Vendredi 10 novembre à 16h

Triste Oiseau de la Nuit de Yehya Al Alami ( Tayr el leile el hazine, 1977)
avec Mahmoud Abdel Aziz (Adel), Mariam Fakhr Eddine (la femme d’Hazem), Mahmoud Morsi (Hazem Al-Mughrabi, le procureur), Adel Adham (Talat Morgan), Nelly (Iman), Nazim Sharawi (chef de la police), Salah El Sadani (Samir), Enaam Salosa (Salwa), Mohamed Hamdy (le beau-frère d’Adel), Shwikar (Derya, la femme de Talat)
Scénario : Wahid Hamed (c’est son premier scénario pour le cinéma)
Musique : Fouad El Zahry
Musique du générique interprétée par le groupe dans lequel le personnage joué par Mahmoud Abdel Aziz est à la batterie : That's the Way (I Like It) de KC and the Sunshine Band


Thriller. Adel, un musicien, est accusé du meurtre de sa compagne. Bien qu’il ait toujours nié être l’auteur de ce crime, il est condamné à la peine capitale. Le fourgon qui le ramène du tribunal à la prison a un accident. Adel en profite pour s’échapper. Il veut recouvrer sa liberté non pour fuir mais pour prouver son innocence. Il se rend au domicile du procureur qui a instruit son affaire. Devant ce dernier, il répète qu’il n’est pas un assassin et il lui demande de l’aider à reprendre l’enquête. Contre toute attente, le juge est convaincu par son visiteur. Les deux hommes retrouvent la femme avec qui Adel avait passé la nuit. Malheureusement, celle-ci refuse de témoigner devant un tribunal : elle est l’épouse d’un célèbre homme d’affaires et elle ne peut concevoir que sa liaison adultère d’un soir devienne publique.

Notre avis : un scénario qui comporte des idées intéressantes mais la mise en scène est sans relief et l’image d’une laideur constante. La plupart du temps, les acteurs sont filmés en plan rapproché avec derrière eux un bout de porte ou un bout de mur, de préférence de couleur verdâtre. Un film qui annonce ce que sera une grande partie de la production cinématographique des années quatre-vingt : des préoccupations sociales affichées mais une indifférence totale pour la dimension esthétique de l’œuvre.


Jeudi 9 novembre à 22h

Wakalet Al Balah de Houssam Al Din Mustafa (1982)
avec Nadia El Gendy (Naïma), Mahmoud Yassin (Abdallah), Mahmoud Abdel Aziz (Abdoun), Wahid Seif (Maître Riad Al-Dabash), Sayed Zayan (Maître Haloumi Al Gach), Somaya El Alfy (Mervat), Ahmed Loxer (Amgad Bey), Mohamed El Shewihy (le sorcier), Hafez Amin (Cheikh Makhlouf), Medhat Ghaly (le médecin)
Scénario : Mostafa Moharam
D’après une nouvelle de Naguib Mahfouz (tirée du recueil L’Amour au Pied des Pyramides)
Musique : Gamal Salamah
Production : Les Films Mohamed Mokhtar


Naïma est une commerçante fortunée qui domine le grand marché de Wekalet Al Balah. C’est une femme dure en affaires et elle est prête à tout pour se débarrasser d’un concurrent. Malgré sa réussite professionnelle, elle n’est pas heureuse : la solitude lui pèse. Elle jette son dévolu sur Abdallah, un jeune homme pauvre qui est l’un de ses employés. Elle l’épouse et lui confie la direction de ses affaires. Progressivement, Abdallah découvre la vraie personnalité de Naïma et il décide de la quitter…

Notre avis : dans les années 80, Nadia EL Gendy est l’une des actrices les plus populaires d’Egypte et tous ses films battent des records au box office arabe. On va voir le dernier Nadia El Gendy comme en France on va voir le dernier Belmondo. Entre 1980 et 1985, l’actrice va tourner quatre films avec Houssam Al Din Mustafa. Et à chaque fois, on retrouve le même canevas : grâce à son ambition et à sa ténacité, une femme parvient à s’imposer dans le monde des affaires (licites ou non) et à dominer les hommes qui travaillent pour elle. L’intérêt de cet opus réside essentiellement dans la seconde partie qui nous conte la chute de l’héroïne. Nadia El Gendy y adopte un jeu plus nuancé, plus vrai qu’à l’ordinaire.


Mercredi 8 novembre à 22h

C'est toi que j'aime d'Ahmed Badrakhan (Ahebbak Inta, 1949)

avec Farid Al Atrache (Mounir), Samia Gamal (Nadia), Ismaïl Yassin (Hikmat Al Far), Abdel Salam Al Nabulsi (le chorégraphe), Zeinat Sedki (la propriétaire de la pension), Thoraya Helmy (Zaynab), Lola Sedky (Rasmia), Mahmoud Shoukoko (Darwich Al Nims), Hassan Fayek (Basioni Bey), Abdel Moneim Ismaïl (le marin), Zaki Ibrahim (Ibrahim Bey), Mahmoud Reda (un danseur), Rifaat El Gamal (un danseur), Abdel Aziz Hamdy (l’employé du télégraphe)
Scénario et dialogues : Youssef Gohar et Ahmed Badrakhan
Musique : Farid Al Atrache, Aziz Sadek, Bibi Al Manza
Production : les films Farid Al Atrache


Comédie musicale. Mounir travaille comme employé aux télécommunications. Il arrive souvent en retard au bureau car il consacre ses soirées et ses nuits à la musique. Malgré tous ses efforts, il n’a jamais réussi à percer. Un jour, Nadia, une danseuse se présente à son guichet. Elle souhaite envoyer un télégramme à Ghazal, son chorégraphe, pour lui apprendre une terrible nouvelle : son petit chien vient de mourir. Bouleversée, elle montre à Mounir une photo du « défunt » puis disparaît aussi vite qu’elle était apparue. Le musicien télégraphiste a été vivement impressionné par la beauté de Nadia. Pour la revoir, il a une idée. Comme elle lui a laissé la photo de son chien, il en trouve un identique et se présente avec à son domicile. C’est ainsi que commencent à la fois leur histoire d’amour et leur collaboration artistique. Mounir connaît enfin le succès grâce aux musiques qu’ils composent pour Nadia. Mais très vite, le compositeur devient extrêmement jaloux de la complicité qui unit Nadia et son chorégraphe. Il préfère rompre…

Notre avis : 1949 fut une très grande année pour la comédie et la comédie musicale égyptiennes. On pourrait citer un nombre incroyable de films sortis cette année-là et devenus des classiques. « C’est toi que j’aime » en fait bien sûr partie. La conjugaison des plus grands talents de l’époque dans tous les domaines artistiques a produit ce petit miracle. Les scènes de comédie, les danses, les chansons s’enchainent avec un souci constant du rythme et de la variété. Et puis ce qui fait la valeur inestimable à nos yeux de cette comédie musicale, c’est l’autodérision dont font preuve tous ces acteurs renommés qui pour amuser le public n’ont peur de rien et surtout pas du ridicule !


Mardi 7 novembre à 16h

Crime d'Amour d'Atef Salem (Gharimet hub, 1955)
avec Hind Rostom (Lola), Imad Hamdi (Maître Galal), Abdel Aziz Ahmed (l’assistant de maître Galal), Mariam Fakhr Eddine (Thuraya, la femme de Maître Galal), Zaki Ibrahim (le père de Thuraya), Salah Mansour (ex-mari de Lola), Ali Al Gandour (le procureur général), Layla Hamdy (Rose), Adli Kasseb (le juge), Mona (la petite fille du client de maître Galal), Ahmed Shawki (le client de maître Galal), Fathya Shahin (l’épouse du client de maître Galal), Abdel Halim El Qalawy (le père du client de maître Galal), Hassan El Baroudi (Omar, le portier de Lola)
Scénario : Mahmoud Sohby
Histoire originale : Amin Youssef Ghorab
Musique : Otto Cesana (Ecstasy)
Production : Abbas Helmy
appréciation : 4/5


Maître Galal est un avocat expérimenté. Pourtant, à cause d’une négligence, il perd un procès important. Il a égaré un document qui devait prouver l’innocence de son client. Il est traumatisé par cet échec et depuis, il n’arrive plus à plaider. C’est dans cette période difficile qu’il fait la connaissance d’une jeune divorcée, Lola. Ils deviennent amants. Maître Galal délaisse son épouse et passe des nuits entières chez sa jeune maîtresse. Mais cette liaison n’est pas du gout de l’ex-mari. Un jour celui-ci trafique la voiture des deux amoureux qui échappent de peu à la mort.
Peu après, l’avocat apprend que Thuraya, sa femme, est enceinte. Il est fou de joie et il décide de reprendre sa vie d’autrefois. Il retourne au tribunal mais il y rencontre l’un des proches de son ancien client condamné par sa faute. Il fuit aussitôt et rejoint sa maîtresse. L’ex-mari contacte alors Thuraya pour lui révéler la liaison que son mari entretient avec son ex-femme.
L’épouse veut en avoir le cœur net. Elle se rend au domicile de Lola. Quand elle arrive chez sa rivale, elle est intriguée par la porte qui est restée entrouverte. Son mari n’est pas dans l’appartement mais elle découvre le corps sans vie de Lola étendue sur le sol : la jeune femme a été poignardée…

Notre avis : un excellent thriller qui multiplie les références au film noir américain tout en restant profondément original. Le dimension psychanalytique de l’intrigue ainsi que les clins d’œil à Alfred Hitchcock raviront les cinéphiles. Hind Rostom dans l’un de ses meilleurs rôles.


Lundi 6 novembre à 14h

C’est arrivé une nuit d’Henry Barakat (Hadatha Zata Layla, 1954)
avec Hoda Soltan (Aïda), Mohsen Sarhan (Rushdi, l’agresseur d’Aïda, et son frère jumeau), Kamal Al Shennawi (Hamdy), Aida Kamel (Mahasen, l’amie d’Aïda), Abdel Rahim El Zarakany (l’ami d’Hamdy), Abdel Aziz Hamdi (le père d’Hamdy), Abdel Hamid Zaki (le directeur de la pension), Zaki Ibrahim (le juge), Thuraya Salem (une danseuse), Neimat Mokhtar (une danseuse), Ibrahim Emara (l’imam de la prison)
Histoire : Fathi Abou El Fadl
Scénario : Henry Barakat
Musique : Mahmoud El Sherif, Ahmed Sedky, Mohamed Al Qasabji


Hamdy, un jeune homme riche, épouse Aïda, une fille pauvre, malgré l’opposition de son père. Ils vivent heureux jusqu’au jour où Aïda fait une très mauvaise rencontre : alors qu’elle vient de faire du shopping avec l’une de ses amies et qu’elle retourne chez elle, un homme en voiture s’arrête à sa hauteur. Celui-ci prétend que son mari a eu un accident et il lui propose de la conduire sur le lieu du drame. Elle accepte. Sur la route, l’homme bifurque brusquement et arrête son véhicule dans un endroit désert. Il se jette sur elle…
Entre temps Hamdy s’inquiète de l’absence de sa femme. Il prévient la police. Aïda reparaît enfin. Mais quand il apprend ce qui s’est passé, il demande le divorce. Seule, abandonnée, la jeune femme est décidée à se venger. Elle veut retrouver son agresseur…

Notre avis : dans ce film, Henry Barakat montre avec une grande justesse comment une femme victime d’un viol sera la seule à en payer toutes les conséquences et comment elle sera punie bien-delà de ce que risque son agresseur. Néanmoins, on reste très sceptique sur certains choix scénaristiques des auteurs : l’héroïne qui tombe amoureuse du frère jumeau de son violeur qu’elle a tué, c’est une idée digne d’un très mauvais mélo.


Dimanche 5 novembre à 14h

Le Petit Ange de Kamal El Sheikh (El Malak el Saghir, 1957)
avec Yahia Chahine (Mourad), Zubaida Tharwat (Doha), Hussein Riad (le grand-père de Doha), Karima (Hayam, la femme de Mourad), Youssef Wahby (Shaukat, le beau-père de Mourad), Mimi Shakib (Samia, la belle-mère de Mourad), Nazim Sharawy (le docteur Azim), Hussein Asar (le directeur de l’hôpital), Ferdoos Mohamed (Oum Saad)
Scénario : Hussein Helmy El Mohandes
Musique : Ibrahim Haggag
Production : les films Yahia Chahine


Doha vit avec son grand-père dans une grande villa entourée d’une jardin magnifique. La jeune fille répand autour d’elle affection et joie de vivre. Elle veut que tous ses proches soient heureux et vivent en bonne harmonie. Pourtant, elle souffre. Elle a perdu ses parents dans un accident de voiture et depuis il lui est impossible de quitter la propriété de son grand-père. Le monde extérieur l’effraie au plus haut point. Malheureusement, le vieil homme est contraint de vendre la villa à Mourad, un homme d’affaires. Il l’a caché à sa petite fille, craignant sa réaction. Le nouveau propriétaire est un homme bon et compréhensif : il sympathise immédiatement avec Doha…

Notre avis : Kamal El Sheikh est un très grand cinéaste, la toute jeune Zubaïda Tharwat a un charme indéniable mais ce film est une catastrophe. Trop de pathos avec des situations invraisemblables qui finissent par irriter le spectateur le plus bienveillant. Pour ne rien arranger, tous les personnages bêtifient à qui mieux mieux.


Samedi 4 novembre à 18h30

Un Million de Livres d’Hussein Fawzi (Million guinîh, 1953)

avec Naima Akef (Falafel, mendiante, l’une des héritières), Mahmoud Shoukoko (le Prince, le compagnon de Falafel), Chukry Sarhan (Hosny, jeune ingénieur, fiancé à Wafaa), Abd El Fatah El Kosary (Marzouk, commerçant, l’un des héritiers), Zinat Sedki (Aïcha, l’une des héritières), Mahmoud El Meleigy (Mokhtar, homme d’affaires corrompu, l’un des héritiers), Samira Ahmed (Wafaa, hôtesse de l’air, l’une des héritières), Zouzou Chakib (ancienne danseuse, la femme de Mokhtar), Wedad Hamdy (la femme de Marzouk), Hassan El Baroudy (l’avocat), George Yordanis (l’épicier), Wahba Hasab Allah (l’officier de police), Safa El Gamil (un employé d’Aïcha)
Inspiré d’un épisode des Aventures de Tom Sawyer de Mark Twain
Dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary
Scénario : Hussein Fawzi
Musique : Philemon Wehbe, Ahmed Sabra, Abdel Fattah Mostafa, Mohamed Kandil, Saleh Gawdat, Izzat El Gahely, Ahmed Sedky
Production : les films Hussein Fawzi


Des ouvriers découvrent dans une vieille maison qu’ils devaient abattre un coffre contenant un trésor d’une valeur d’un million de livres. Un avocat est chargé de retrouver les cinq héritiers de l’ancien propriétaire. Parmi eux, il y a Falafel Abou Fadl, une jeune femme qui mène une vie misérable. Elle passe ses journées à errer dans les rues de la ville à la recherche d’un travail. Un restaurateur compatissant accepte de la prendre à l’essai mais ses multiples gaffes ont très vite raison de la patience de l’homme et elle se retrouve sans emploi. La situation est dramatique : il lui faut au plus vite trouver de l’argent pour régler son loyer qu’elle n’a pas payé depuis trois mois. Dans la rue, elle fait la rencontre d’un compagnon aussi pauvre qu’elle. Il s’appelle Le Prince et il a inventé un stratagème pour récupérer quelques sous…

Notre avis : c’est la cinquième comédie musicale que tournent ensemble Hussein Fawzi et celle qui est à la fois sa vedette et son épouse, Naïma Akef. Dans "Un Million de Livres", celle-ci forme un duo burlesque avec le fantaisiste Mahmoud Shoukoko. On est très proche de l’univers du cirque avec des numéros de clowns plus ou moins réussis. Naïma Akef ne dansera qu’une seule fois et dans la toute dernière partie du film, quand elle abandonnera momentanément son costume de mendiante « pittoresque ». Un peu décevant…


Vendredi 3 octobre à 18h30

Mademoiselle Hanafi de Fateen Abdel Wahab (Anissa Hanafi, 1954)
avec Ismail Yassin (Hanafi), Magda (Nawam), Soliman Naguib (Hassouna Bey), Zinat Sedki (la belle-mère d’Hanafi), Abd El Fatah El Kosary (le père d’Hanafi), Omar El-Hariri (Hassan), Reyad El Kasabgy (Al Wady, le boucher), Wedad Hamdy (Zakia, l’ex-femme d’Al Wady), Gamalat Zayed (Oum Al Saïd), Abdel Ghani El Nagdi (le policier), Mohamed Shawky (le marié), Shafik Galal (le chanteur), Nemat Mokhtar (une danseuse), les deux danseuses Liz et Lynn, Thurya Salem (une danseuse), Hassan Abou Zeid (le mathoun)
Scénario : Galil El Bendary
Musique : Ibrahim Haggag, Mohamed El Kahlawy, Kamal Ahmed Ali
Production : Galil El Bendary


Hanafi est un jeune garçon très conservateur. Il vit avec son père, un patron boucher, sa belle-mère et la fille de celle-ci, Nawam. Hanafi exerce sur ces deux femmes une autorité sans faille, leur interdisant de sortir et même de regarder par les fenêtres. Nawam aime un jeune homme qui réside sur le toit de leur immeuble. Il s’appelle Hassan et est étudiant à l’école vétérinaire. Le père d'Hanafi l'a chargé de s'occuper des nombreux pigeons voyageurs qu'il possède. Nawam rejoint souvent Hassan sur la terrasse et ils n’imaginent pas l’avenir l’un sans l’autre. Malheureusement, selon les volontés de son beau-père et de sa mère, Nawam doit épouser Hanafi. Ce dernier ne souhaite pas non plus ce mariage mais lui aussi est obligé de se plier à la décision paternelle. Le jour des noces, le jeune marié est pris de violents maux de ventre. Il est hospitalisé et subit une intervention chirurgicale. Le médecin qui l’a opéré a commis une erreur : il l’a transformé en femme. Hanafi est devenu Fifi…

Notre avis : un monument de la comédie égyptienne. Avec ce film, Ismaïl Yassin devient le roi du rire dans le monde arabe et il le restera pendant de longues années. Le tour de force de Faten Abdel Wahab consiste à aborder dans une comédie familiale une réflexion sur le genre qui impressionne par sa modernité et son audace. Progressiste dans l’âme, le réalisateur nous offre une satire sans concession des défenseurs de la tradition et de la vertu. "Mademoiselle Hanafi" connut un triomphe bien mérité à sa sortie et depuis les chaines de télévision continuent à le diffuser très régulièrement.    


Jeudi 2 novembre à midi

Héros jusqu'au bout de Houssam Al Din Mustafa (Batal lil Nihaya (1963)
avec Farid Shawki (Ibrahim), Laila Taher (la femme d’Ibrahim), Mahmoud El-Meleigy (Hafez Amin), Tawfik El Deken (un complice d’Hafez Amin), Zin El Ashmawy (Rashad, un membre du gang), Lotfi Abdel Hamid (un membre du gang), Nahed Samir, Ali Roshdy (l’ingénieur Ahmed Abdo), Helen (Helen, la maîtresse d’Hafez Amin), Nazim Sharawi (le chef de la police), Mohamed El Dafrawi (officier de police), Khristo Kladakis (le mari d’Helen), Ikram Ezzo (une petite fille), Abdel Badi El Arabi (Sayed Bey), Mohsen Hassanein (Omari membre du gang), Fayek Bahgat (vendeur de cigarettes, membre du gang)
Scénario et dialogues : Ali El-Zorkani
Musique : emprunt de la musique composée par André Previn pour le film de Vincente Minnelli Les 4 cavaliers de l’Apocalypse (1962)
Production : Les films Gamal Al Leithi


Thriller. Hafez Amin préside et finance une association qui gère un orphelinat à Alexandrie. C’est un homme estimé. En fait cette honorable fonction au sein d’une œuvre de bienfaisance est une couverture pour dissimuler ses activités criminelles : il est à la tête d’un gang dont la spécialité est le kidnapping des enfants de familles fortunées. Il s’en prend notamment aux personnalités qui composent le conseil d’administration de son orphelinat. Il les menace d’enlever leur enfant s’ils refusent de payer la rançon demandée. La plupart des familles accepte le marché et se garde bien de prévenir la police. Cette dernière finit par être alertée. On fait appel à Ibrahim, un ancien gangster qui a payé sa dette à la société, pour qu’il s’infiltre dans l’organisation criminelle…

Notre avis : un nouvel exemple de l’influence du cinéma américain des années cinquante sur le réalisateur Houssam Al Din Mustafa. « Héros jusqu’au bout » est une honnête série B avec une mise en scène qui privilégie l’action :des poursuites, des bagarres et pas de temps mort. Tawfik El Deken s’en donne à cœur joie dans son rôle de méchant pervers et sadique. Quant à Mahmoud El Meleigy, l’autre grand criminel du cinéma égyptien, il est excellent en chef de gang mené par le bout du nez par sa jeune maîtresse.


Mercredi 1er novembre à 22h

Attention à votre portefeuille de Mahmoud Ismaïl (Eweaa al Mahfaza, 1949)
avec Mahmoud Ismail (Abdou Al Awa), Taheya Carioca (Kiki), Mahmoud Shoukoko (Safrat), Lola Sedky (Seham), Hassan Fayek (Naseh Effendi, le responsable de la sécurité de l’hôtel), Mohsen Sarhan (le prince indien), Abdel Aziz Sayed (le disciple du prince indien), Salah Nazmi (Asem, le directeur de l’hôtel), Hassan Kamel (Fouad Bey, le parent de Seham), Choukry Sarhan (l’enquêteur), Omar El Hariri (le policier), Souad Mekawi (la chanteuse), Hussein El Meleigy (le barman)
Scénario : Hassan Amer et Mahmoud Ismaïl
Musique : Fathy Qoura, Mahmoud Al Sherif, Ibrahim Haggag
Production : Hassan Amer


Abdou Al Awa est un escroc qui sort de prison. Il a réussi à convaincre Safrat, son voisin qui ne sait ni lire ni écrire, à vendre son petit commerce et il lui promet de l’aider à faire fructifier les cinq cents guinées qu’il a reçues. Les deux hommes s’achètent des costumes élégants et descendent dans un hôtel chic de la ville. Ils font la connaissance du personnel de l’établissement ainsi que de ses riches clients Parmi eux, il y a une jeune femme, belle et élégante, qui en fait est une voleuse professionnelle. Elle s’appelle Kiki et elle accepte de s’allier avec Abou et Safrat pour soutirer argent et bijoux à leurs propriétaires trop confiants ou trop distraits. Ils convoitent notamment un gros diamant qui appartient à un prince indien…

Notre avis : une excellente comédie où tout le monde trompe tout le monde avec plus ou moins d’ingéniosité. Taheya Carioca, Mahmoud Shoukoko, Lola Sedky, Mahmoud Ismail (qui est aussi le réalisateur et le scénariste du film), tous ces acteurs sont exceptionnels mais Hassan Fayek est tout bonnement génial dans le rôle du responsable de la sécurité de l’hôtel. L’une des séquences les plus mémorables du film est celle où tous les personnages principaux se retrouvent sur un plateau de théâtre pour une pantomime dansée. Taheya Carioca y brille de toute sa grâce et de tout son talent.