mercredi 28 février 2018

Les réalisateurs : Houssam Al-Din Mustafa (1926-2000)

حسام الدي مصطفى

Houssam Al Din Mustafa est né au Caire en 1926. Après avoir étudié le cinéma plusieurs années aux Etats-Unis, il revient en Egypte et réalise son premier film en 1956. A partir de là, il n’arrêtera plus de tourner si bien que nous nous trouvons face à une des filmographies les plus  pléthoriques et hétéroclites du cinéma égyptien et sans doute du cinéma mondial. Il y a d’abord une quantité effarante de navets à peine regardables mais il y a aussi des films d’action dans lesquels Houssam Al Din Mustafa applique avec bonheur les leçons apprises à Hollywood tout en y développant un style qui lui est propre : sa formation fut américaine mais sa sensibilité et son imaginaire restent égyptiens Ces films de gangsters et autres thrillers constituent la partie la plus intéressante de son travail. Houssam Al Din Mustafa avait aussi des ambitions plus hautes : il adapta de nombreux chefs d’œuvre de la littérature, Il a toujours marqué un grand respect pour les auteurs et leurs oeuvres mais la plupart de ses adaptations restent un peu scolaires. A plus de soixante-dix ans, il continuera à tourner, essentiellement des séries pour la télévision.


Trente-huit films de Houssam Al Din Mustafa ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Sèche tes Larmes (Kafeya ya Eyn, 1956)
avec Magda, Kamal El Shennawi, Mahmoud El Meleigy, Abbas Fares, Zeinab Sedky, Stephan Rosti, Thuraya Fakhry,  Nemat Mokhtar, Mohsen Hassanein
Histoire et dialogues : Youssef Gohar
Scénario :Houssam Al Din Mustafa
Musique : Farid Al Atrache, Mohamed Abdel Wahab


Nadia et Kamal se sont rencontrés dans un club de tennis. Ils sont très vite tombés amoureux l’un de l’autre. Kamal a un frère, Fathy, qui passe ses nuits dans les cabarets à jouer et à perdre tout l’argent de leur père. Lui aussi aimerait bien épouser Nadia même s’il n’éprouve aucun sentiment pour elle. Ce qui l’intéresse, c’est sa fortune. Il échafaude donc tout un plan pour se débarrasser de Kamal…


Vie d’une Prostituée (Hayat Ghaneya, 1957)
avec Berlanti Abdel Hamid, Kamal Al Shennawi, Mahmoud El Meleigy, Samiha Tawfik, Mohamed Tawfik, Salah Nazmi, Abdel Ghani El Nagdi, Anwar Zaky, Huda Zaki, Kawthar Ramzy, Hisen El Mileagi, Hussein Riad, Malak El Gamal, Mohamed Kandeil, Nahed Abdel Aziz, Hussein Ismail, Abdel Moneim Basiony, Ali Kamal, Abdel Hamid Badaoui
Scénario et dialogues : Hussein Helmy El Mohandes
Musique : Abdel Fattah Mostafa, Abdelazim Abdelhaqq, Mohamed Kandeil, Tita Saleh, Mohamed Salah


Horeya a fui la maison familiale pour échapper à sa belle-mère et à son nouveau mari. Elle longe le fleuve et pense à s’y jeter pour en finir. Un inconnu la sauve in extremis. Il la ramène chez lui. Malheureusement cet homme est en fait un souteneur qui a bien l’intention de la faire travailler pour lui. Quelques jours plus tard, il arrive à la convaincre d’accepter un rendez-vous avec un riche notable. Elle devra rester toute la nuit à son domicile. Horeya et son client passent la soirée à boire et tous les deux sombrent dans le sommeil. Au milieu de la nuit, la jeune femme se réveille et en profite pour retourner chez son « bienfaiteur ». Quand celui-ci comprend qu’elle n’a pas effectué la « prestation » pour laquelle il avait été payé, il devient fou de rage. Horeya lui explique que faire ce qu’il lui demande est au-dessus de ses forces. L’homme a alors une autre idée : elle sera danseuse dans un cabaret. En réalité, elle est prise comme entraîneuse et son travail consiste à pousser les clients à consommer de l’alcool. Cette fois-ci, c’en est trop, elle décide de quitter son sauveur. Ce dernier se venge : avec l’aide d’un complice, il l’a fait arrêter par la police des mœurs pour racolage dans la rue…


Dieu est Grand (Allah Akbar, 1959)
avec Zahrat Al Oula (Hind, de la tribu Bani Harith), Mohamed El Dafrawi (Noman, fils du chef de la tribu Bani Amer), Abdel Wareth Asar (Amr Bin Saïd, riche marchand de la tribu Bani Harith, grand-père de Hind), Abdel Aziz Khalil (le chef de la tribu Bani Amer), Hassan Hamed (Sakhr, l’homme de confiance du chef de la tribu Bani Amer), Kawthar Ramzi (l’esclave de Hind), Nemat Sami (Salma, la grand-mère de Hind), Shafiq Jalal (le chanteur), Nemat Mokhtar (la danseuse)
Scénario : Fouad El Tokhy et Naguib Mahfouz
Musique : Hussein Guenid
Paroles des chansons : Abdel Aziz Salam
Production : Abdel Aziz Ali


Nous sommes aux premiers temps de l’Islam. Le fils du chef de la tribu Bani Amer, chasse dans le désert. Soudain, il voit au loin une cavalière en difficulté : son cheval est devenu fou et elle ne parvient plus à le contrôler. Noman la rejoint et l’enlève de sa monture. Gênée de se retrouver dans les bras d'un inconnu, la jeune femme le remercie tout de même. Elle apprend que son sauveur s’appelle Noman et qu’il est le fils d’un puissant seigneur, elle lui dit qu’elle s’appelle Hind et qu’elle est de la tribu Bani Al Harith. Les deux jeunes gens se plaisent immédiatement mais ils doivent l’un et l’autre rejoindre leurs tribus respectives. Hind vit avec ses grands-parents, de riches commerçants. Son grand-père est un homme bon qui s’est secrètement converti à l’islam sans en rien dire à sa petite fille. En revanche le père de Noman est un despote qui sacrifie tout à son plaisir personnel. Quand il apprend que certains de ses esclaves sont devenus musulmans, il les tue sans hésiter. Il considère que cette nouvelle religion est impie et décide de la combattre impitoyablement. De son côté, Hind a appris la conversion de ses grands-parents et elle décide elle aussi de devenir musulmane. Il lui faudra donc renoncer définitivement à être la femme de Noman resté fidèle aux vieilles idoles…


Je suis Innocente (Ana Bariha, 1959)
avec Ahmed Mazhar (Fadel), Iman (Nahed), Roshdy Abaza (Ramzy, le cousin de Fadel), Hussein Asar (Idris, le serviteur de Fadel), Zaki Ibrahim (le père de Nahed), Sanaa Mazhar (Salwa), Ezza Ezzat (la fille de Nahed et de Fadel), Victoria Hobeika (la propriétaire de la pension), Mohamed El Dib (Shawky, l’ami de Ramzy), Karima (Sonia), Abou Bakr Ezzat (Sami)
Scénario : Mahmoud Samaha et Mahmoud Sobhy
Production : les films Samaha


Nahed est une jeune étudiante qui vit seule avec son vieux père. Elle vient d’acheter le dernier roman de son écrivain préféré et elle est vite rentrée chez elle pour le dévorer. Fadel, ce romancier que la jeune femme aime tant, est en fait un parent éloigné de leur famille et pour faire plaisir à sa fille, le vieux papa se rend chez celui-ci pour lui faire dédicacer l’ouvrage. En sortant de la demeure de l’écrivain, le père de Nahed est renversé par une voiture et décède peu après. Fadel recueille chez lui l’orpheline. Au fil du temps, Nahed retrouve progressivement goût à la vie et décide d’aider son protecteur dans son travail. Naturellement, cette cohabitation finit par un mariage, malgré la grande différence d’âge des deux époux. Les années passent, ils ont eu une petite fille. Un jour, un cousin de Fadel se présente à leur domicile. Il s’appelle Ramzy, il a travaillé à l’étranger pendant de longues années et il revient en Egypte. Il va s’installer quelque temps chez Fadel. Nahed sympathise immédiatement avec Ramzy : il est toujours gai et il aime s’amuser. Sa présence apporte beaucoup à la jeune femme qui souffrait de la solitude. En effet, son travail d’écrivain laisse peu de temps à Fadel pour s’occuper de sa famille. Malheureusement, Ramzy trouve de plus en plus désirable la femme de son cousin et un soir il n’y tient plus. Il entre dans la chambre de la jeune femme et tente de l’embrasser. Nahed hurle et se débat si bien que Fadel fait irruption dans la pièce. Il s’empare d’un révolver et pointe l’arme en direction de Ramzy. Nahed se jette sur son mari pour détourner le tir mais le coup part et la balle atteint l’épaule de Fadel qui s’effondre. Ramzy décide de fuir et entraîne avec lui Nahed …

Notre avis : le film commence en romance à l’eau de rose et finit en thriller. Il va sans dire que la seconde partie est plus convaincante que la première. Houssam Al Din Mustafa est le spécialiste du film d’action et on le sent un petit peu embarrassé à devoir évoquer les peines de cœur d’une toute jeune femme. A court d’inspiration sur ce plan, le réalisateur se contente de montrer à plusieurs reprises son héroïne pressant contre sa poitrine virginale le portrait du grand homme qu’elle aime… Tout change avec l’apparition de Rushdy Abaza qui dans le rôle du séducteur avide et vénal est tout à son affaire. A cause de lui, la jeune maman bien sage est devenue une fugitive qui doit partager une chambre d’hôtel avec celui qui se fait passer pour son mari et qui n’a pas abandonné l’idée de devenir son amant. Houssam Al Din Mustafa a toujours été très friand de ce genre de situations et le film retrouve enfin des couleurs.
A noter : à la fin des années cinquante, Iman et Karima, les deux vedettes féminines du film, sont deux jeunes actrices promises à une belle carrière. Elles quitteront brutalement le monde du cinéma pour cause de mariage, la première en 1961, à l’âge de vingt-trois ans, la seconde en 1960, à l’âge de vingt-six ans.


Adieu mon amour  (wedan ya hob, 1960)
avec Mariam Fakhr Eddine (Amani), Nagwa Fouad (Ragah), Moharam Fouad (Sharif), Khalil Badr El Din (Ramzy), Amal Farid (Layla), Wedad Hamdy (l’admiratrice de Sharif), Hassan El Baroudi (Mustafa), Abdel Ghany Kamar (Abdel Sattar Effendi), Samir Shedid (Magid), Saleh Al-Eskandarani (l’épicier)
Scénario : Fathi Abou Fadal
Musique : Mounir Mourad, Baligh Hamdy, Mohamed Al Mogy, Mamoun Al Shinnawi, Attiah Sharara


Drame chanté. Sharif est un jeune musicien qui vient d’abandonner ses études. Un jour, il trouve une chaine d’or devant l’Opéra. Le bijou appartient à une jeune femme nommée Amani. Il l’apprend en découvrant l’annonce qu’elle a fait paraître dans le journal. Sharif se rend à l’adresse indiquée : c’est un immense domaine agricole. Il est reçu par Amani elle-même. Il découvre une blonde très élégante à la voix douce et au regard tendre. Elle est folle de joie de récupérer son collier mais Sharif refuse la récompense promise. Amani, impressionnée par son honnêteté, lui fait alors une proposition : prendre la direction de son exploitation agricole. Le jeune homme accepte mais son arrivée ne va pas faire que des heureux…


Hommes dans la Tempête ( Rigal fil-Asifa, 1960)
avec Hind Rostom (Aziza), Rushdi Abaza (Ahmed), Mahmoud El Meleigui (Salim), Hussein Riad (Radwan), Sanaa Mazhar (Houda),
Naemet Mokhtar : danseuse
Scénario et dialogues : Mohamed Othman
Figure dans la liste des 100 films les plus importants du cinéma égyptien


Radwan est un vieil homme, veuf depuis 20 ans. Il travaille dans une société qui exploite des carrières près de Suez. Il s’occupe du centre d’aiguillage gérant le trafic des trains de marchandises qui entrent et sortent des carrières. Une nuit, il est agressé sur son lieu de travail par un voleur armé. Ce dernier est mis en fuite par l’arrivée d’Ahmed, le jeune collègue de Radwan. Mais le voleur n’a pas dit son dernier mot. Sa maîtresse est une jeune femme très séduisante qui n’a aucun scrupule. Elle va tenter de s’immiscer dans la vie du vieil homme afin de lui subtiliser toutes ses économies. La première rencontre a lieu dans le bus alors que Radwan vient de retirer une grosse somme d’argent à sa banque et qu’il rentre chez lui…


Abu Al-Layl (1960)
avec Samia Gamal (Doha, la danseuse), Ahmed Ramzy (Ahmed), Zizi El Badrawi (Fatma), Mahmoud El Meleigy (Abou Al Layl), Adli Kasseb (le chef de la police), Mohamed Reda (le procureur), Fahmy Aman (le père de Fatma), Qadria Kamel (la mère de Fatma), Lotfi El Hakim (le maire), Zaki Ibrahim (un villageois), Badr Nofal (la voix d’Abou Layl), Nahed Samir (la femme du chef de la police et la mère d’Ahmed), Ashwaq (danseuse), Abdel Moneim Ismail (un homme du peuple)
Scénario : Adly El Mowalid, Mohamed Kamel Abdel Salam
Musique : Ali Ismaïl. La musique du générique est tirée de la BO du film Comme un Torrent (1958) de Vincente Minnelli, composée par Elmer Bernstein. On retrouve aussi Morton Gould dont on utilise un extrait de ses fameux Spirituals for Strings, Choir and Orchestra (1941) qui servit de générique à l’émission de la télévision française, Les Dossiers de l’Ecran.
Production : Mahmoud El Meleigy


Abou Al Layl (Le père des Ténèbres) est un mystérieux personnage qui fait régner la terreur parmi les habitants d’un petit village. Il apparaît toujours le visage masqué et tout de noir vêtu. Armé d’un fusil et accompagné d’un berger allemand, il rançonne les paysans. On apprend qu’il agit ainsi pour se venger de la mort de son père : celui-ci a été tué par le pacha qui régnait autrefois sans partage dans la région. Désormais c’est lui le maître. Abou Al Layl a une maîtresse, Doha qui est danseuse dans le café du village. Le chef de la police locale tente de l’arrêter mais personne ne souhaite collaborer ou témoigner dans la crainte de subir des représailles. Il décide d’arrêter Doha pour savoir où se cache Abou Al Layl. Ce dernier kidnappe alors le fils de l’officier de police et le confie à un paysan en lui promettant une mort certaine s’il parle. Ce paysan a une fille, Fatma, l’institutrice de l’école du village. Elle soigne et nourrit leur « invité » avec une sollicitude à laquelle celui-ci n’est pas insensible...
Cette intrigue, inspirée du film de Salah Abou Seif, Le Monstre, sera reprise par le réalisateur en 1969 pour Le Fils de Satan. Les deux films ont le même scénariste.


Les Trois Voyous  (Al-Ashqiya Al-Thalatha, 1962)
avec Shokry Sarhan (Hussein), Ahmed Ramzy (Ramzy), Youssef Fakhr El Din (Fathy), Soad Hosny (Mervat), Salwa Saïd (Hanan), Abdel Khalek Saleh (le père de Fathy), Houda Shams El Din (la danseuse), Nahed Samir (la mère de Ramzy), Ali Roushdy (l’oncle de Ramzy), Eskandar Mansy (le père de Hussein), Ahmed Shawqi (l’officier de police), Mimi Gamal (la belle-mère de Fathy), Abu Bakr Ezzat (Adel), Fayek Bahgat (Farid), Qadria Kamel
Scénario :Houssam Al Din Mostafa, Lucien Lambert, Kamel Abdel Salam
Production : Union Films (Abbas Helmy)


Hussein, Fathy et Ramzy sont trois amis. Le premier s’est inscrit à l’université mais c’est un étudiant peu assidu , le deuxième a hérité de la fortune de son père et, choyé par sa mère, mène sa vie comme il l’entend, le troisième est le fils d’un grand avocat qui vit avec sa mère depuis le divorce de ses parents. Ce qui réunit les trois garçons, c’est le goût pour le plaisir et le divertissement. Dans leur vie, ils n’ont qu’un seul but : s’amuser. Une nuit, après avoir passé toute la soirée à boire, ils rentrent chez eux dans la voiture de Fathy. C’est Hussein qui conduit. Fathy est à l’arrière et il dort profondément. Hussein a bien du mal à rester éveillé et soudain, le véhicule percute un passant. Ramzy veut prévenir les secours mais Hussein l’en empêche. Ramzy est le premier à rentrer chez lui. Hussein, resté seul avec Fathy qui dort toujours, a une idée. Une fois arrivé devant le domicile de son camarade, il parvient à mettre Fathy à la place du conducteur. Ainsi tout le monde pensera que le responsable de l’accident c’est lui… Mais c’est sans compter Ramzy qui dans sa chambre est rongé par la culpabilité…


Les restes d’une vierge ( Bakaya Azraa, 1962)
avec Mariam Fakhr Eddine (Nabila), Chukry Sarhan (Mahmoud Kamal), Zaki Rostom (, Abdel Fattah Pacha Shoukry), Fouad El-Mohandes (Abbas), Salwa Mahmoud (Kouthar), Magda El-Khatib (Hoda), Nadia Ezzat (la danseuse Zizi), Abdul Moneim Saudy (le juge), Mohamed Taha (le chanteur), Faïk Bahgat (le serviteur de Mahmoud Kamal)
Scénario : Ismaïl El Habrouk et Youssef El Sebai
Musique : Mohamed Taha et Youssef Chouki
Production : Hassan Mowafi
  

Nabila s’est installée au Caire pour enseigner. Dès son premier cours, elle se dispute avec l’une de ses élèves. Elle s’appelle Hoda et elle est la fille d’un grand dirigeant politique. Elle a perdu sa mère très jeune ce qui explique son caractère instable. Le père de la jeune fille invite chez lui Nabila pour lui exposer la situation. L’homme et la professeure ressentent très vite une grande affection l’un pour l’autre. Ils se marient bien que Nabila ait toujours été amoureuse d’un ami d’enfance, le journaliste Mahmoud Kamal. Ce dernier a toujours refusé de l’épouser car il craignait que cette union avec une villageoise freine sa carrière. Quand Nabila se marie avec le père de son élève, Mahmoud est en Algérie. Cet éloignement lui fait prendre conscience qu’il aime Nabila et quand il rentre en Egypte, il est bien décidé à l’épouser… 


Héros jusqu'au bout (Batal lil Nihaya (1963)
avec Farid Shawki (Ibrahim), Laila Taher (la femme d’Ibrahim), Mahmoud El-Meleigy (Hafez Amin), Tawfik El Deken (un complice d’Hafez Amin), Zin El Ashmawy (Rashad, un membre du gang), Lotfi Abdel Hamid (un membre du gang), Nahed Samir, Ali Roshdy (l’ingénieur Ahmed Abdo), Helen (Helen, la maîtresse d’Hafez Amin), Nazim Sharawi (le chef de la police), Mohamed El Dafrawi (officier de police), Khristo Kladakis (le mari d’Helen), Ikram Ezzo (une petite fille), Abdel Badi El Arabi (Sayed Bey), Mohsen Hassanein (Omari membre du gang), Fayek Bahgat (vendeur de cigarettes, membre du gang)
Scénario et dialogues : Ali El-Zorkani
Musique : emprunt de la musique composée par André Previn pour le film de Vincente Minnelli Les 4 cavaliers de l’Apocalypse (1962)
Production : Les films Gamal Al Leithi
 

Thriller. Hafez Amin préside et finance une association qui gère un orphelinat à Alexandrie. C’est un homme estimé. En fait cette honorable fonction au sein d’une œuvre de bienfaisance est une couverture pour dissimuler ses activités criminelles : il est à la tête d’un gang dont la spécialité est le kidnapping des enfants de familles fortunées. Il s’en prend notamment aux personnalités qui composent le conseil d’administration de son orphelinat. Il les menace d’enlever leur enfant s’ils refusent de payer la rançon demandée. La plupart des familles accepte le marché et se garde bien de prévenir la police. Cette dernière finit par être alertée. On fait appel à Ibrahim, un ancien gangster qui a payé sa dette à la société, pour qu’il s’infiltre dans l’organisation criminelle…

Notre avis : un nouvel exemple de l’influence du cinéma américain des années cinquante sur le réalisateur Houssam Al Din Mustafa. « Héros jusqu’au bout » est une honnête série B avec une mise en scène qui privilégie l’action :des poursuites, des bagarres et pas de temps mort. Tawfik El Deken s’en donne à cœur joie dans son rôle de méchant pervers et sadique. Quant à Mahmoud El Meleigy, l’autre grand criminel du cinéma égyptien, il est excellent en chef de gang mené par le bout du nez par sa jeune maîtresse. Le héros du film, c’est Farid Shawki qui l’incarne et il défend avec toute l’énergie dont il est capable cette figure bien conventionnelle de l’ancien malfrat devenu le protecteur de la veuve et de l’orphelin.


Les Lunettes Noires (Al-Nazzara Sawdaa, 1963)
avec Nadia Lotfi (Madi), Ahmad Mazhar (Omar), Ahmad Ramzy (Aziz), Sanaa Mazhar (Mervat, la fille du patron), Abdel Khalek Saleh (le directeur de l’usine), Abu Bakr Ezzat (l’un des flirts de Madi), Karima El Sherif, Khalil Badr Eddin (Wali), Enayat Youssef, Fayek Bahgat (Mustafa, un ouvrier), Sayed Abdallah (un collègue d’Omar), Souad Abdullah
Scénario et dialogues : Lucien Lambert et Mohamed Kamel Abdel Salam
D’après une histoire d’Ihsan Abdel Quddus
Musique : parmi de nombreux emprunts, on trouve un extrait des « Spirituals for Orchestra IV » de Morton Gould (générique de l’émission de la télévision française « Les Dossiers de l’Ecran »)
Production : Abbas Helmy


Madi est une jeune aristocrate très fortunée qui mène une vie oisive. Elle porte en permanence des lunettes noires et parmi ses amis, elle jouit d’une grande popularité. Dans l’existence, elle n’a qu’un seul but : s’amuser. L’après-midi, elle retrouve toute sa bande autour de la piscine et le soir, on danse et on boit jusqu’au milieu de la nuit. La plupart du temps, elle rentre chez elle ivre morte. Madi a un petit ami attitré, Aziz mais celui-ci s’est lassé d’elle et a commencé à courtiser d’autres filles. Pour oublier sa peine, elle s’est mise à boire davantage et à flirter avec des garçons qu’elle connaît à peine. Un soir, elle rencontre un jeune homme différent de ceux qu’elle fréquente d’ordinaire. Il s’appelle Omar et il occupe un poste d’ingénieur dans une usine de textile. Ils vont sympathiser et Omar va tenter de faire partager à Madi sa conception de l’existence ainsi que son amour de la littérature et des arts. Pour la jeune aristocrate, c’est une révolution…

Notre avis : un film un peu démonstratif même si le scénario évite habilement l’écueil du manichéisme (les deux personnages principaux occupent des positions qui s’inversent dans la dernière partie du film et cette inversion constitue l’un des intérêts majeurs de cette histoire.). Sur le plan artistique, on sent que le cinéaste a voulu se conformer aux standards du cinéma international : les personnages évoluent dans un univers très « Dolce Vita », la musique est exclusivement américaine et Nadia Lotfi pour son rôle s’est manifestement inspirée de Monica Vitti. Cela dit, Les Lunettes Noires reste l’un des meilleurs films d’ Houssam Al Din Mustafa.


La Quête (Al-Tariq, 1964)
D'après un roman de Naguib Mahfouz (La Quête, 1964)
avec Rushdy Abaza, Shadia, Soad Hosny, Taheya Carioca, Hassan el Baroudi, Mohamed Tawfik, Abdel Ghani El Nagdi, Qadria Kamel, Rashad Ahmed
Scénario : Hussein Helmy El Mohandes
Musique : Michel Youssef
appréciation : 3/5
 


Saber al-Rahimi vit à Alexandrie. Il mène une existence insouciante grâce à sa mère qui dirige une maison close. Mais son destin bascule : suite à une dénonciation, sa mère est condamnée à la prison. Quand elle en sort, elle est gravement malade. Avant de mourir, elle révèle à Saber que son père est toujours vivant et que c’est un homme très riche. Elle a gardé une photo de lui et la confie à son fils. Après avoir enterré sa mère, Saber décide de partir à la recherche de son père. Il espère que celui-ci se montrera généreux et ne le laissera pas sombrer dans la misère. Il quitte Alexandrie et s’installe au Caire dans un petit hôtel. L’établissement appartient à un vieillard qui a comme épouse une très belle femme beaucoup plus jeune que lui. Aussitôt Saber tente de la séduire.



Adham El Sharkawy (1964)
avec Abdullah Gheith (Adham), Loubna Abdel Aziz (Salma), Shwikar (Al Hanim, la fille du ministre de l’intérieur), Samiha Ayoub (la femme de Shalabi), Salah Mansour (Shalabi, le sheikh de la mosquée),Tawfik El Deken (Maghawari), Zein El Ashmawy (Abdul Ghaffar), Abdel-Wareth Asr (le professeur d’histoire), Mohamed Reda (le maire du village), Aziza Helmy (la mère d’Adham), Hussein Asar (Cheikh Abdul Halim, le père d’Adham), Abdul Aziz Khorshid (Al Haj Ismaël), Zeinat Elwy (danseuse), Abdel Halim Hafez (chanteur)
Scénario : Saad Eddin Wahba, Zakaria Hijjawi
Musique : Aly Ismail, Abdel Halim Hafez, Morsi Gamil Aziz, Mohammed Al Mogi
Production : Ramses Naguib


Biographie d’Adham El Sharkawy (1898-1921) : Adham El-Sharkawy a été dès sa jeunesse un opposant à l’occupation anglaise et sa participation aux manifestations pour l’indépendance lui ont valu d’être renvoyé de son école. Il est donc retourné dans son village et c’est là qu’il a constaté combien les paysans étaient exploités par les notables et les riches propriétaires de la région. Adham El Sharkawy décide d’inciter les paysans à se battre pour faire valoir leurs droits. Mais face à eux, il y a une adversaire redoutable : Al Hanim, la fille du ministre de l’Intérieur qui est prête à tout pour défendre ses privilèges. Elle a un plan : elle sait qu’Adham est amoureux de Salma et elle décide de proposer à la jeune femme un emploi de femme de chambre pour approcher le chef de la rébellion et peut-être le soumettre…

Notre avis : un film qui s’inscrit dans la grande tradition des récits glorifiant les exploits de héros populaires. Ici, Houssam Al Din Mostafa ne prétend pas faire œuvre de moraliste, encore moins d’historien. Fidèle à lui-même, il réalise un revigorant film d’action mettant en en scène un Robin des Bois égyptien, sans emphase et sans verbiage. Une autre qualité du film : les chansons illustrant le combat d’Adham El Sharkawi sont toutes interprétées par Abdel Halim Hafez.


Les Trois Démons (El Shayateen El Talata, 1964)
avec Rushdy Abaza (Saadawi), Ahmed Ramzy (Ezab), Hassan Youssef (Fatouh), Nasr Seif (Samiha), Samy Tamoum (l’officier de police), Nawal Abou El Fotouh (Zeinab), Berlanti Abdel Hamid (Hamia), Mohamed Sobeih (Madlouly), Hussein Ismaïl (Monsieur Wahdan), Saleh Al Eskandarani (Hanafi Al Sayad), Abdel Alim Khattab (Monsieur Abdel Razaq), Abdel Hamid Nasr (le père de Zeinab)
Scénario : Bahgat Amar, Mohamed Kamel Abdel Salam, Lucien Lambert
Production : Abbas Helmy


Saadawi, Ezab et Samiha sont trois amis qui ont été ensemble détenus pendant plusieurs années dans le centre pénitentiaire d’Abou Zaabal. Leurs conditions de détention étaient éprouvantes : ils passaient toutes leurs journées dans des carrières à casser des pierres sous un soleil accablant. Puis, un jour, ils apprennent qu’ils font l’objet d’une grâce exceptionnelle. En sortant de prison, ils sont bien décidés à reprendre une existence honnête. Ezab retourne à Suez où l’attend Zeinab, sa fiancée. Le père de celle-ci l’accueille comme un fils et l’installe dans un petit appartement sur le toit de leur immeuble. Ezab veut récupérer le camion qu’il a acheté à Monsieur Abdel Razaq, un puissant marchand de poissons de la ville. Durant sa détention, il lui a laissé le véhicule mais maintenant il veut récupérer ce qui lui appartient. Le marchand de poissons ne l’entend pas de cette oreille et refuse de restituer le camion. Pour intimider l’ancien prisonnier, il lui envoie ses hommes de main qui le passent à tabac. Ezab décide d’appeler à son aide ses deux anciens camarades qui se rendent aussitôt à Suez. Le trio réuni est prêt à affronter Abdel Razaq. Dans leur lutte, ils vont trouver un partenaire inattendue : Hamdia, une jeune femme qui possède un bateau de pêche et qui s’est toujours opposée aux méthodes du marchand…

Notre avis : un petit film d’action très sympathique qui exalte le mythe de la camaraderie virile entre hommes soudés par des épreuves communes. L’atmosphère rappelle parfois celle de certains films français de la même époque avec Lino Ventura ou Jean-Paul Belmondo. Comme il se doit, la réalisation est nerveuse, sans fioriture. Toutes les scènes d’affrontement sur le port, au milieu des bateaux et des marins, constituent les moments forts de ces « Trois Démons ». Bref, c’est du Houssam Al Din Mostafa à son meilleur. Dans ce film, les femmes ne brillent guère par leur présence. Il y a tout de même Berlanti Abdel Hamid mais avec un personnage de femme d’action à l‘opposé des séductrices qu’elle a incarné jusqu’alors. On est même étonné de la voir arborer des toilettes si sévères et surtout de la voir adopter une attitude si distante avec son « amoureux » Roshdy Abaza. Cette réserve inattendue sera mieux comprise si on précise que cette même année 1964, Berlanti Abdel Hamid épouse le maréchal Abdel Hakim Amer, vice-président de la République arabe d’Egypte ! (Une idylle qui se terminera tragiquement trois ans plus tard.)


Le Rivage de la Gaieté (Chatei el Marah, 1967)
avec Nagat El Saghera (Norah), Hassan Youssef (Houssam), Youssef Fakhr El Din (Hamada), Samia Shokri (Riri), Samir Ghanem (ami d’Houssam), George Sedhom (ami d’Houssam), El Deif Ahmed (ami d’Houssam), Abdel Moneim Madbouly (le professeur Raafat), Nahed Yousri (Nahed), Shahinaz Taha (Salli, la sœur de Norah), Sanaa Mazhar (Sanaa, l’amie d’Hamada), Mimi Chakib (Aziza, la femme du professeur), Adly Kasseb (le père d’Houssam)
Scénario et dialogues : Abdel Fattah El Sayed et Adli El Moled
Musique : Mohamed Abdel Wahab
Le Rivage de la Gaieté est une adaptation de La Stripteaseuse effarouchée (Girl Happy), un film américain réalisé en 1966 par Boris Sagal avec en vedette Elvis Presley.

Une curiosité : dans l’une de leurs chansons, les Trois Lumières du Théâtre (Samir Ghanem, George Sedhom, El Deif Ahmed) reprennent le refrain de Can’t Buy Me Love des Beatles.

Le film sort en avril 1967. La guerre des six jours éclate deux mois plus tard. En septembre, Ismalïa est soumise à des bombardements intensifs causant de lourdes pertes parmi la population civile. Le Rivage de la Gaieté est devenu le Rivage de la Mort.


Comédie musicale. Un professeur laisse ses deux grandes filles, Norah et Sally, partir seules pour quinze jours de vacances à Ismaïlia avec leur club. Craignant pour leur vertu, l’universitaire demande à Houssam, le fils de son meilleur ami, de les accompagner pour les surveiller discrètement. Le jeune homme qui est musicien accepte la mission. Il se rend à Ismaïlia avec les trois membres de son groupe. Le voyage est long et pénible car leur vieux tacot tombe constamment en panne. Une fois arrivés, les quatre garçons s’installent dans le même hôtel que Norah, Sally et leurs camarades. Ils ont obtenu un logement gratuit, en échange, ils doivent se produire en soirée devant les clients de l’établissement. Mais Houssam n’oublie pas sa mission. Avec ses camarades, il part aussitôt à la recherche des deux sœurs et il ne tarde pas à découvrir que Norah est courtisée par Hamada, un incorrigible coureur de jupons. Celui-ci est très vite parvenu à gagner l’amitié de la jeune fille…

Notre avis : un film à destination des adolescents. Dans une ambiance « yéyé », on flirte, on chante et on danse en maillot de bain sur la plage, loin des parents restés au Caire (à noter qu’on retrouve tous ces ingrédients ainsi qu’une partie des acteurs dans le film de Niazi Mustafa, « Une Jeunesse Très Folle », sorti la même année). Un divertissement bon enfant même si les gags des Trois Lumière du Théâtre nous semblent parfois bien laborieux. Mais ce qu’on retiendra de ce film ce sont avant tout les très belles chansons interprétées par Nagat El Saghira et composées par Mohamed Abdel Wahab. Rien que pour cela, ce « Rivage de la Gaieté » mérite d’être vu.


Une Fille Turbulente (Bint Shaqiyat, 1967)
avec Mohamed Awad (Sami Ibrahim) , Nadia Lutfi (Samira) , Hassan Youssef (Choukri) , Nawal Abou el Foutouh (la première fiancée de Sami) , Abdel Moneim Madbouly (le père de Samira et le patron des deux amis), Zizi Mustafa (la danseuse), Samir Ghanem (infirmier) , George Sedhom (l’homme de l’hôtel dont la lune de miel avec sa jeune épouse est gâchée par les interventions récurrentes des deux amis) , Ahmed El Deif (infirmier). Ces trois derniers acteurs sont les membres du trio comique Thalathy Adwa’a El Masrah (Les Trois Lumières du Théâtre) très célèbre dans les années soixante.
Scénario et dialogues : Adly El Mowalid et Abdel Fattah El Sayed
appréciation : 1/5


Concentré de pur navet. Malgré leurs perpétuelles chamailleries, Choukri et Sami sont deux amis inséparables. Ils travaillent dans la même usine de fabrication d’objets en plastique et passent tout leur temps libre ensemble. Mais quand ils rencontrent la fille de leur patron, ils en tombent tous les deux éperdument amoureux. Entre eux, la lutte devient alors sans merci.




Les Trois Prisonniers (Al Masajin Al Thalatha, 1968)
avec Chams Al Baroudi (Rita), Rushdy Abaza (Joe), Mohamed Awad (Abdalsamiah), Ahmed Loxer (le directeur de la prison), Nawal Abou El Foutouh (la femme de ménage), Nahed Yousri (Hoda), Nadia Seif El Nasr (Rosa), Youssef Chaban (Essam), Samir Sabri (Farid), Salah Nazmi (Rini), Abdel Moneim Madbouly (Khandor), Zouzou Chakib (la femme de Khandor), Nadia Shoukri (la présentatrice de la télévision), Ibrahim Hechmat (le père de Hoda)
Scénario : Faysal Nada
Production : Abbas Helmy
appréciation : 1/5


Joe, Abdalsamiah et Essam sont trois détenus qui parviennent à s’évader de la prison où ils purgeaient leur peine. Après un long périple en train, ils se séparent afin de régler des affaires personnelles. A la suite d’un malheureux concours de circonstances, Joe vole la voiture d’un membre d’un gang spécialisé dans la contrebande et rencontre Rita, la jeune femme qui devait accueillir le propriétaire du véhicule. Ils deviennent amants mais les gangsters veulent se venger de celui qui a agressé leur complice. Ils retrouvent très vite la trace de Joe.



Le Fils de Satan (Ibn Al-Chaytan, 1969)
avec Farid Shawki, Mahmoud El-Meleigy, Tawfik El Deken, Nagla Fathy, Ibrahim Khan, Naemet Mokhtar, Samir Waley Eddine, Ahmed Abu Abya, Kamal El Zeiny, Ahmed Morsi, Hussein Ismaïl, Aleya Abdel Moneim, Abbas El Daly
Scénario et dialogues : Adly El Mowalid.
appréciation : 2/5


Le Fils de Satan est un criminel qui terrifie tout un village. Il apparaît toujours masqué et revêtu d’une combinaison noire. Ses victimes sont les hommes qui se remarient après avoir abandonné leurs enfants et leur première femme. Il veut ainsi se venger de son propre père qui s’était remarié. Les meurtres se multiplient. L’enquête est confiée au sergent Morsi. Au départ il soupçonne le fou du village qui proclame être le Fils de Satan. Mais aucune preuve ne permet de l’inculper. Atris, un commerçant qui possède le café de la commune refuse d’y organiser des mariages de peur que le tueur en série s’en prenne à lui. Ibrahim, le frère de Morsi, vient passer des vacances au village. Il est kidnappé par le criminel. Il est libéré peu après par Saidia, une jeune fille qui, avec sa mère, réside chez le vieux fou. L’étudiant et sa sauveuse tombent amoureux l’un de l’autre mais la vie de Saidia est désormais en danger : le Fils de Satan est à ses trousses…


Notre avis : un film noir qui n'est pas sans qualités formelles mais qui manque d'originalité. A voir quand même pour Nagla Fathy à l'aube de sa belle carrière.
 

Elle et les Démons (Heya wal Shayatin, 1969)
avec Ahmed Ramzy (Prince), Chams Al Baroudi (Warda), Adel Adham (Zizou), Nawal Abou El Foutouh (Hamida), Youssef Fakhr Eddin (Kamal), Alya Fawzy (la mère de Warda), Sally Wood (la touriste)
Scénario : Faysal Nada, Sabri Ezzat, Houssam Al Din Mustafa
appréciation : 3/5



Kamal est le petit ami de Warda qui travaille comme danseuse dans un cabaret. Il rêve de gagner beaucoup d’argent pour l’épouser et lui faire quitter son métier. Son meilleur ami est Prince. Celui-ci travaille dans la région des marais comme pêcheur. Pour accroître ses revenus, il promène les touristes à bord de sa petite barque. Comme Kamal, il est amoureux d’une jeune fille. Elle s’appelle Hamida et tient une petite épicerie tout près de sa cabane de pêcheur. Lui aussi rêve d’épouser sa bien-aimée mais il n’a pas le sou.
Zizou est une connaissance de Kamal. C’est un voleur spécialisé dans la contrebande. Il propose une affaire à l’amoureux de Warda : Petro, un chef de gang, l’a chargé de transmettre la somme de 250 000 dollars à Georges, un complice qui se trouve sur un bateau à 8 kilomètres des eaux territoriales. Pour ne pas attirer l’attention de la police, il faut parcourir la distance à la nage avec l’argent caché dans une ceinture. Malgré la difficulté de la mission, Kamal l’accepte aussitôt.


Les Méchants  (Al-Ashrar, 1970)
avec Rushdy Abaza, Nahed Sherif, Adel Adham, Ibrahim Khan, Salah Nazmi, Amira, Abdel Khalek Saleh, El-Toukhy Tawfiq, Saleh El Aweil
Scénario : Faysal Nada et Houssam Al Din Mustafa
Musique : Baligh Hamdy


Thriller. L’action du film se déroule dans le désert, sur le site d’Alamein qui fut le théâtre de l’un des épisodes les plus fameux de la seconde guerre mondiale. Hatem, Diaa, Irfan sont trois malfaiteurs. Ils viennent de commettre un coup qui leur a rapporté beaucoup d’argent. Hatem et Diaa décident de se débarrasser d’Irfan pour récupérer sa part du butin. Alors qu’ils roulent dans le désert, Hatem plante un couteau dans la nuque d’Irfan et le pousse hors de la voiture. Une fois dans la villa qui leur sert de planque, les deux complices tentent chacun à son tour de s’emparer du magot pour lui tout seul. Mais ils s’aperçoivent que tous les billets qu’ils ont récupérés sont des faux, sans doute une ruse d’Irfan pour les tromper. Hatem retourne à l’endroit où doit se trouver son complice : avec un peu de chance, il n’est pas mort. Une fois sur les lieux, Hatem constate qu’il y a bien des traces de sang sur le bas-côté mais qu’Irfan a disparu. Il ne sait pas qu’il a été secouru par un jeune homme prénommé Khaled qui l’a transporté à l’hôpital. Le blessé demande à son sauveur de prévenir sa fille, Zahra. Il a juste le temps d’indiquer à celle-ci où se trouve le trésor car il meurt peu après. Avec Khaled, la jeune fille va tenter de mettre la main sur l’argent mais Hatem est à leurs trousses…


La Fin des Diables (Nihayat al Chayatin, 1970)
avec Farid Shawky (Ismaïl), Nagla Fathy (Zahra), Youssef Chabaan (Hamada), Ibrahim Khan (Raafat), Tawfik El Deken (Issam), Zouzou Chakib (Tafida), Fathia Shahin (la mère de Zahra), Soheir Fakhry (Mervat), Abdel Moneim Basiony (Abdin, le propriétaire du garage), Hussein Kandeil (l’enquêteur), Mahmoud Rashad (le directeur de la banque), Tawfiq Al-Kurdi (le gardien de voitures)
Scénario : Sami Sarhan, Faysal Nada, Sabri Ezzat
Production : les films Ehab El-Leithy


Ismaïl, Raafat et Hamada sont trois mauvais garçons dont le métier est le cambriolage. Leurs derniers coups ont été piteux et ils se sont séparés. Ismaïl est devenu vendeur de voitures dans un grand garage. Il met ses compétences au service de son patron pour escroquer les clients et il a épousé Zahra, une guide touristique. Hamada est coiffeur pour dames. Il a réussi à séduire sa patronne qui lui donne tout l’argent dont il a besoin pour se livrer à son hobby préféré : le jeu. Enfin, Raafat file le parfait amour avec Mervat, la fille d’un directeur de banque.
C’est grâce à cette jeune femme qui se rend au garage d’Ismaïl pour acheter une voiture qu’ils vont se retrouver et se lancer dans un projet ambitieux : dévaliser une banque. L’opération se déroule exactement comme ils l’avaient prévu mais Ismaïl est arrêté peu après. Il a été identifié à cause d’un témoin qui avait enregistré la plaque d’immatriculation de son véhicule…


Un Homme et une Femme (Emraa wa rajol, 1971)
avec Rushdy Abaza (Jassar), Nahed Sherif (Nargis), Tewfiq El-Dekn (Ismail), Zizi Mustafa (Hamida)
Une histoire d’Yahya Haqqi
Scénario et dialogues : Faysal Nada
appréciation : 4/5


Jassar est un ouvrier travaillant dans une carrière. Il entretient une relation amoureuse avec Hamida, une danseuse. Cette dernière voudrait qu’ils se marient mais Jassar a toujours refusé. Un jour, sur son lieu de travail, il a une violente querelle avec Metwali, l’un de ses collègues, qui aime passionnément Hamida et qui est fou de jalousie. Ils en viennent aux mains. Metwali fait un faux pas et tombe du haut de la montagne. Il meurt sur le coup. Jassar est condamné à cinq ans de prison.
Après sa libération, il va vivre chez son cousin Ismaël. Celui-ci est marié à Nargis, une femme très séduisante beaucoup plus jeune que lui. Pour améliorer le quotidien, Nargis se prostitue occasionnellement avec la complicité de Monsieur Ghamis qui se charge de lui trouver des clients. Son mari profite de cette activité clandestine sans s’interroger sur l’origine de l’argent rapporté par sa femme. Nargis et Jassar deviennent immédiatement amants



La Bande du Diable (Esabat Al Shaytaan, 1971)
avec Farid Shawki (Rafat), Nelly (Sahar), Mona Salah (Mona, la sœur de Sahar), Youssef Chaban (le faux major Mostafa Rahmy), Ibrahim Khan (un membre du gang), Mahmoud El Meleigy, Tawfik El Deken (le chef de la police), Kamal Sarhan (un membre du gang), Mohamed Sobeih (un membre du gang)
Scénario et dialogues : Faysal Nada
D’après le film américain Charade de Stanley Donen (1963) avec Gary Grant et Audrey Hepburn
Musique : Mohamed Abdel Halim et Mohamed Halawa
Musique du générique : Cheyennes d’Alfred Newman, extrait de la B.O. du film La Conquête de l’Ouest (How The West Was Won) réalisé en 1962 par Henry Hathaway, John Ford et George Marshall


Thriller. Sahar a quitté son métier de présentatrice de la télévision pour se consacrer à son mari et à son fils. Progressivement, la mésentente s’installe dans le couple et Sahar pense à divorcer. Mais son mari meurt brutalement et c’est après son décès qu’elle découvre qu’il était membre d’un gang de redoutables malfaiteurs. La vie de Sahar devient un enfer car elle est sans cesse persécutée par les anciens acolytes de son mari : ils veulent récupérer leur part du butin que son mari aurait caché quelque part sans en rien dire à personne. Heureusement, la jeune femme sera protégée sans le savoir par un homme dont elle ne découvrira la véritable identité qu’à la toute dernière scène du film.


Kidnappeurs (Al-khatafin, 1972)
avec Farid Shawqi (Galal), Nabila Obeid (Gina, la complice d’Hussein Azam), Tawfik El Deken (Hussein Azam), Youssef Fakhr El Din (Sharif, le frère de Galal), Samir Waly Eddin (Maître Atwa), Kanaan Wasfy (Ali), Ahmed Abou Abya (Fatouh, un ouvrier), Edmond Tuema (le bijoutier)
Scénario : Mahmoud Abu Zeid


Film de gangsters. Galal est ingénieur et il a créé une petite usine d’outillage qui ne cesse de se développer. Il doit se rendre en Allemagne pour acheter de nouvelles machines. Avant de partir, il confie la direction de sa société à son frère Sharif qui s’occupe en temps normal de la comptabilité. Malheureusement, celui-ci se fait berner par une bande d’escrocs dirigée par Hussein Azam. Il avait rencontré ce dernier dans un cabaret alors qu’il prenait un verre avec Gina, une jeune femme très séduisante. Sharif ne sait pas qu’en fait son amie est une complice d’Hussein. Tous les deux ont réussi à capter sa confiance et Hussein parvient à lui vendre tout un lot de pièces de rechange pour l’atelier à un prix défiant toute concurrence. Quand Sharif reçoit les caisses, il découvre qu’elles ne contiennent que des briques…


Les Rois du Mal  (Muluk al shari, 1972)
avec Farid Shawqy (Shafiq), Mahmoud El Meleigy (Al Hout), Tawfik El Deken (Kabaka, le bras droit d’Al Hout), Nelly (Docteur Samiha), Samia Shokri (Wafa, la femme de Shafiq), Hala El Shawarby (Lola, la maîtresse d’Al Hout puis de Kabaka mais aussi l’ancienne maîtresse de Shafiq), Khaled Abo El Saoud (Hamed, le fils de Farid), Ahmed Loxer (le procureur), Alya Abdel Moneim (la mère du docteur Samiha)
Scénario : Mahmoud Abou Zeid


Thriller. Shafiq dirige un gang spécialisé dans le trafic de drogue. Pour ne pas compromettre l’avenir de son fils, il a décidé de cesser ses activités illégales. Il lui reste une dernière opération à accomplir : prendre en charge toute une cargaison de drogue arrivée par la mer. Al Hout, l’un de ses rivaux, va tenter de faire capoter cette dernière mission. Il prévient la police en lui communiquant tous les éléments nécessaires à l’arrestation de Shafiq et de sa bande. Mais c’’est sans compter Lola. Lola est la maîtresse de AL Hout mais elle fut aussi celle de Shafiq. Elle a informé ce dernier de ce qui l’attendait. C’est ainsi que le trafiquant de drogue échappe à l’arrestation. A Hout ne s’avoue pas vaincu. Lui et ses hommes déguisés en policiers font irruption chez Shafiq pour s’emparer de sa précieuse cargaison. Une fusillade éclate. Shafiq est blessé…

 
Parole d’Honneur  (Kalima Sharaf, 1973)
avec Farid Shawki (Salem Abu El Naga), Ahmed Mazhar (le général Sharif Sadiq), Nour Al Sherif (Kamal), Rushdy Abaza (le chef de l’administration pénitencière), Hind Rostom (Nahed, la femme de Salem), Nelly (Mona), Kamel Al Zaini (le gynécologue), Aziza Rached (la cousine de Nahed), Samy El Adl (un ami de Kamal), Magdi Wahba (un officier de police), Samir Rostom (un ami de Kamal), Ahmed Loxer (le procureur), Ali Ezz Eddin (le médecin)
Scénario : Farid Shawki et Farouk Sabry
Production : Samir Mohieddin Tantawi et Farid Shawki


Drame. Des prisonniers particulièrement dangereux sont transférés dans la prison de Tora au sud du Caire. Parmi eux, il y a Salem Abu El Naga, un condamné qui s’est évadé cinq fois et qui purge une peine de trente ans de réclusion. Dès son arrivée, il est placé à l’isolement. Flashback : en fait, Salem Abu El Naga est un ancien avocat très réputé qui menait sa vie professionnelle comme sa vie privée selon des principes moraux très rigoureux. Il enseignait même le droit à l’école de police. Il avait épousé Nahed, une femme dont il était très épris. Nahed a un jeune frère que Salem considérait comme son fils. Il s’appelle Kamal et, à vingt ans, il menait l’existence un peu folle des jeunes de sa génération. Il flirtait avec une étudiante prénommée Mona et il insistait pour qu’elle consente à coucher avec lui. Une nuit, n’y tenant plus, il la viola. Comble de malheur, elle tomba enceinte et Kamal refusa de l’épouser. Alors Mona se confia à Salem. Pour lui éviter le déshonneur, l’avocat se fit passer pour son père et signa l’autorisation qui lui permit de se faire avorter. Elle mourut pendant l’opération. Salem et le médecin furent arrêtés…

Notre avis : c’est peu de dire que Farid Shawki s’est donné le beau rôle dans ce film qu’il produit et dont il a écrit le scénario ! Il incarne un personnage dans la force de l’âge qui avait tout réussi, aussi bien sur le plan professionnel que sur le plan privé, et qui soudain se retrouve accablé par tous les malheurs du monde. Et malgré cela, ce héros se conduira toujours de manière exemplaire. Deux axes guident sa conduite : sa rigueur morale et l’amour qu’il porte à son épouse. Ce qui lui vaudra la sympathie du directeur de la prison où il purge une peine pour un crime qu’il n’a pas commis. On se doute que cet excès de vertus finit par agacer ou tout du moins par lasser. On préfère Farid Shawki dans des rôles un peu moins édifiants ! Ce film a néanmoins le mérite d’évoquer avec un réalisme sans concession certains tabous de la société égyptienne des années soixante-dix comme la condition pénitentiaire ou l’avortement.


Les Frères Ennemis (Al Ekhwa Al Adae, 1974)
avec Hussein Fahmy (Tawjiq Al Armani), Nour El Sherif (Shawki Al Armani), Nadia Lotfi (Lola), Yehia Chahine (Al Armani), Mervat Amine (Aïda Adly), Mohye Ismail (Hamza Al Armani), Samir Sabri (Ahmed Al Armani), Imad Hamdi (Adly Bey), Abdel-Wares Asr (Haj Saleh), Ahmed Mazhar (le juge), Salah Zulficar (le procureur général), Saleh Al-Eskandarani (l’oncle d’Abdo Al Safri), Edmond Tuema (le proprétaire de l’hôtel)
Scénario : Rafik El Saban Nabiha Lotfy Houssam Al Din Mustafa
D'après Les Frères Karamazov (1879) de Fiodor Dostoïevski
Musique : Omar Khorsheid


Tewfiq retourne dans sa ville natale pour récupérer sa part d’héritage qui lui revient suite au décès de sa mère. Son père, un notable de la ville, dilapide sa fortune et celle de ses enfants dans l’alcool et les femmes. Tewfiq et lui sont en très mauvais termes. C’est donc l’un de ses frères, Ahmed, qui va jouer les intercesseurs. Le père accepte de donner de l’argent à son fils contre la cession des terres qui constituaient son héritage. Tewfiq accepte le marché. Peu après, il revoit Aïda, la fille d’un directeur de banque dont il était amoureux. Elle l’avait rejeté une première fois mais la situation a bien changé : son père s’est rendu coupable d’un détournement de fonds et il doit rembourser au plus vite sa banque alors qu’il n’a plus l’argent. Pour obtenir de l’aide de Tewfiq, Aïda accepte de coucher avec lui…


Une Forêt de Jambes (ghaba men al-syiqaan, 1974)
avec Mahmoud Yassine (Hamdy), Mervat Amine (Samiha), Nelly (Nivine), Mahmoud Abdel Aziz (Ayman), Amel Ibrahim (la secrétaire de Hamdy), Azza Kamal (une amie de Nivine)
Histoire : Ihsan Abdul Quddus
Scénario et dialogues : Houssam Al Din Mustafa et Mohamed Abou Youssef


Hamdy est un avocat prospère, un homme de loi rigoureux et d’une grande honnêteté. C’est aussi un homme heureux. Ila une jolie femme qui travaille à la télévision et deux jeunes enfants. Mais soudain, Samia entre dans sa petite vie bien réglée et elle va tout bouleverser. Samiha est une femme d’une grande beauté dotée d’un tempérament de feu. Elle est prête à tout pour combler le vide de sa vie. Son mari est sans cesse en voyage d’affaires et la laisse seule pendant de très longues périodes ce qui la met dans un état de frustration qu’elle a bien du mal à supporter. Quand elle jette son dévolu sur le pauvre Hamdy, celui-ci tente de résister quelque temps mais, sans surprise, il finit par céder. Ce qui s’annonçait comme une aventure sans lendemain devient une passion torride qui emporte l’avocat dans un tourbillon de nouvelles sensations. La situation pour Hamdy devient intolérable : il ne peut plus se passer de Samia mais il souffre tous les maux de l’enfer de tromper ainsi Nivine, sa femme. ..


La balle est encore dans ma poche (Alrosasa la tzal fi gaibi, 1974)
avec Nagwa Ibrahim (Fatimah), Mahmoud Yassin (Mohamed), Hussein Fahmy (Marwan), Youssef Shaaban (Abbas), Said Saleh (Khalil), Abdel Moneim Ibrahim (Azouz), Salaa El Sadani, Ahmed El Gezeiry (oncle de Mohamed et père de Fatimah), Ehsan Sherif (la mère de Mohamed), Mourad Suleiman, Hayat Kandel, Mohamed Abou Hashish, Hanem Mohamed
Scénario d'Ihsan Abdul Quddus
Musique : Omar Khorsheid


Film de guerre. Mohamed est un jeune étudiant qui vit dans un village au bord du Nil. Il est indigné par la corruption qui règne dans sa commune. Le principal responsable : Abbas, un notable tout-puissant qui vend au marché noir semences et engrais. La situation devient intenable pour Mohamed du fait que son oncle est l’un des complices d’Abbas et que cet oncle est aussi le père de la femme qu’il aime, Fatimah. En juin 1967, éclate la guerre des six jours. Mohamed part combattre les forces israëliennes. Le conflit se termine par une défaite humiliante pour l’Egypte. Après un séjour dans un hôpital militaire, Mohamed retourne dans son village. Il est accueilli par le mépris des uns et les moqueries des autres… 


Sabrina (1975)
avec Hoda Soltan (Khadra), Adel Imam (Mohamed) Imad Hamdi (Al Raïs Ibrahim) Nagla Fathy (Sabrina), Nour Al Sherif (Hassan), Youssef Chaban (Abdou), Hanem Mohamed (la mère de Sabrina)
Scénario et dialogues : Ahmed Saleh
Musique : Omar Khorsheid
appréciation : 3/5


Sabrina est une jeune fille qui vit avec ses parents dans une petite ville portuaire. Son père est Al Raïs Ibrahim. Il possède un bateau de pêche et grâce à son activité, il assure à sa femme et à sa fille une existence décente. Malheureusement, la mère de Sabrina est atteinte d’un mal incurable. Khadra, la sœur de la mère, s’installe à la maison pour s’occuper des tâches ménagères. Très vite, la tante de Sabrina et son père deviennent très proches. Tandis que la mère est hospitalisée, Khadra et Al Raïs Ibrahim flirtent sans se cacher. Ils se marient le jour même où la malade rend son dernier soupir. Khadra est désormais la maîtresse de maison. Elle a trois grands garçons et elle n’hésite pas à piocher dans les économies de son mari pour leur donner l’argent dont ils ont besoin. Sabrina fait connaissance de ses cousins. Elle est tout de suite attirée par Hassan, le plus intelligent des trois. 



Les Victimes (Al-Dhahaya, 1975)
avec Nour Al Sherif, Poussy, Hayat Kandel, Moshira Ismail, Magda Hamada, Seham Mansour, Farida Saif Al-Nasr, Taghrid Abdulhamid, Inas Abdallah, Zahrat Al Oula, Imad Hamdi, Nadia Ezzat, Zakaria Mowafy, Kamal Sarhan, Samia Mohsen, El Sayed Monir, Adawy Gheith
Scénario : Faysal Nada
Musique : Fouad El Zahry
Production : les films Abdel Azim Al Zoghby


Une maison de correction pour jeune filles embauche le Docteur Essmat, un jeune psychiatre, pour accompagner les pensionnaires dans leur réinsertion. Le médecin s’investit totalement dans son travail. Il noue des relations de confiance avec toutes les filles de l’établissement, il peut ainsi comprendre les difficultés qui sont les leurs et proposer des solutions pour chacune d’entre elles. Mais un jour l’une des pensionnaires l’accuse de l’avoir violée…


Tawhida (1976)
avec Magda El Khatib (Tawhida), Nour Al-Sherif (Hussein), Rushdy Abaza (Saïd Bey), Sanaa Gamil (la mère de Tawhida), Hussein Abdel Fattah (le fils de Tawhida), Farid Shawki (le père d’Hussein), Farouk Youssef (l’ami d’Hussein), Amira (Hasnah)
Scénario de Naguib Mahfouz d'après la pièce de théâtre Fanny (1931) du dramaturge et cinéaste français Marcel Pagnol
Musique : Mohamed Noah
appréciation : 4/5


Tawhida et Hussein résident à Alexandrie, ils s’aiment et souhaiteraient se marier. Malheureusement, Hussein n’a pas un sou. Il décide de partir à l’étranger pour travailler. Il espère ainsi devenir riche ce qui lui permettrait d’épouser Tawhida. La veille de son départ, ils font l’amour. Avec son meilleur ami, Hussein embarque sur l’ Achille Lauro (paquebot resté célèbre en raison du détournement dont il fut l’objet en 1985). Quelque temps après, Tawhida a un malaise alors qu’elle est en grande conversation avec le père d’Hussein : elle est enceinte. La mère de la jeune femme est atterrée. Un ami, Saïd Bey, propose d’épouser la future maman. C’est un homme d’âge mûr, fortuné et d’une grande gentillesse. Tawhida accepte la proposition. Les années passent. Tawhida est heureuse : elle mène une vie aisée et consacre tout son temps à l’éducation de son fils. Mais un jour, Hussein reparaît.



Al Batiniyah  (1980)
avec Nadia El Gendy (Warda), Farid Shawki (Al Akkaad), Mahmoud Yassine (Borai, le bras droit d’Al Akkaad), Farouk El Feshawi (Fathy, le fils d’Al Akkaad), Ahmed Zaki (Sefrot, le policier infiltré), Amr Sahem (le fils de Fathy et de Warda), Abd-El Hamid Al-Monir (Madbouli), Imad Hamdi (le roi de la drogue), Salwa Mahmoud (la femme de Borai), Medhat Ghaly (l’officier de police)
D’après un roman d’Ismail Waly El Din
Scénario : Mostafa Moharam et Sherif Al Menbawi
Musique : Gamal Salamah et Nagib Al Selhdar


Warda est propriétaire d’un café dans le quartier Al Batiniyah, haut lieu du trafic de drogue. Elle entretient une relation amoureuse ave Fathy et elle est enceinte. Malheureusement le père du jeune homme, Al Akkaad, est l’un des trafiquants les plus puissants du quartier et il ne veut pas de Warda comme belle-fille. Fathy doit se soumettre à la volonté paternelle. Alors qu’il épouse la fille d’un autre grand seigneur du marché de la drogue, Warda donne naissance à leur enfant. Le bébé est aussitôt kidnappé par le gang d’Al Akkaad. Ce dernier fera croire à la jeune mère qu’il est mort. En réalité, il l’a confié à l’un de ses hommes pour qu’il soit élevé par la femme de celui-ci…

Notre avis : un thriller qui connut un succès considérable lors de sa sortie et qui fit de son actrice principale une star. Nadia El Gendy incarne une femme forte qui joue à jeu égal avec les hommes. On notera la similitude avec les personnages joués par Taheya Carioca dans les années cinquante (« La Matrone » d’Hassan Reda). Au risque d’indigner les admirateurs de Nadia El Gendy, nous estimons que celle-ci n’a pas le talent de son aînée et que son jeu manque souvent de nuance. Cela dit, ce premier film conquit le public, ce qui incita l’actrice et le réalisateur à exploiter à plusieurs reprises la même recette. En 2009, « Al Batiniyah » devient une série réalisée par Mohamed Al Naqli, au grand mécontentement de Nadia El Gendy. Le rôle de Warda est repris par la sulfureuse Ghada Abdel Razek.


Wakalet Al Balah (1982)
avec Nadia El Gendy (Naïma), Mahmoud Yassin (Abdallah), Mahmoud Abdel Aziz (Abdoun), Wahid Seif (Maître Riad Al-Dabash), Sayed Zayan (Maître Haloumi Al Gach), Somaya El Alfy (Mervat), Ahmed Loxer (Amgad Bey), Mohamed El Shewihy (le sorcier), Hafez Amin (Cheikh Makhlouf), Medhat Ghaly (le médecin)
Scénario : Mostafa Moharam
D’après une nouvelle de Naguib Mahfouz (tirée du recueil L’Amour au Pied des Pyramides)
Musique : Gamal Salamah


Naïma est une commerçante fortunée qui domine le grand marché de Wekalet Al Balah. C’est une femme dure en affaires et elle est prête à tout pour se débarrasser d’un concurrent. Malgré sa réussite professionnelle, elle n’est pas heureuse : la solitude lui pèse. Elle jette son dévolu sur Abdallah, un jeune homme pauvre qui est l’un de ses employés. Elle l’épouse et lui confie la direction de ses affaires. Progressivement, Abdallah découvre la vraie personnalité de Naïma et il décide de la quitter… 

Notre avis : dans les années 80, Nadia EL Gendy est l’une des actrices les plus populaires d’Egypte et tous ses films battent des records au box office arabe. On va voir le dernier Nadia El Gendy comme en France on va voir le dernier Belmondo. Entre 1980 et 1985, l’actrice va tourner quatre films avec Houssam Al Din Mustafa. Et à chaque fois, on retrouve le même canevas : grâce à son ambition et à sa ténacité, une femme parvient à s’imposer dans le monde des affaires (licites ou non) et à dominer les hommes qui travaillent pour elle. L’intérêt de cet opus réside essentiellement dans la seconde partie qui nous conte la chute de l’héroïne. Nadia El Gendy y adopte un jeu plus nuancé, plus vrai qu’à l’ordinaire.


La Ruelle de l'Amour (Darb al Hawa, 1983)
avec Ahmed Zaki (Abdel Aziz), Madiha Kamel (Samiah), Mahmoud Abdel Aziz (Saleh), Hassan Abdin (Pacha Abdel Hafez), Farouk El Feshawi (Mourad), Shwikar (Madame Hosnia), Farouk Falawkas (Souksouk), Yousra (Elham), Ibrahim Abdelrazek (le frère d'Elham), Qadria Kamel (la mère d'Elham), Salwa Khattab (Safinaz) 
D’après un roman d’Ismaïl Wali El Din. 
Scénario : Mostafa Moharam
appréciation : 3/5

 

Dans les années trente la prostitution est légale en Egypte. Madme Hosnia tient un établissement appelé Hôtel des Princesses, rue de l’Amour. Saleh proxénète et amant de Madame Hosnia dirige la petite entreprise d’une main de fer. 
Parmi ses clients les plus importants, Madame Hosnia est fière de compter le pacha Abdel Hafez, dirigeant du parti au pouvoir, amateur de pratiques masochistes. Il se rend régulièrement à l’hôtel des Princesses pour se faire insulter par les prostituées. Zinat est sa fille préférée. A l’extérieur, le pacha Abdel Hafez se présente comme un homme de morale et de principes. Sa devise est « Vertu et Honneur ». Dans ses meetings, il exige l’interdiction de la prostitution en Egypte. 
Abdel Hafez a un neveu, Abdel Aziz. Il est professeur de philosophie à l’université. Il doit épouser sa cousine Safinaz. Celle-ci est une jeune femme frivole et délurée qui entretient en secret une relation amoureuse avec Mourad, un grand ami d’Abdel Aziz. Un jour, les deux « camarades » se rendent à l’Hôtel des Princesses. Le professeur de philosophie y rencontre Elham dont il tombe aussitôt amoureux…. 



L’Abattoir (El Madbah, 1985)
avec Nadia El Gendy (Ifkar), Salah Kabil (Hamdan), Hatem Zoulficar (Gaber), Hamdy Ghaith (Shafi’i), Angel Aram (Samira), Anwar Ismail (Zeinhom), Sherif Salah El Din (Salama, l’orphelin)
Scénario : Abdel Gawad Youssef, Sherif Al-Menbawy
Musique : Hassan Abou El Saoud
Production : les films Mohamed Mokhtar


Hamdan et Zeinhom sont deux figures importantes d’el Madbah, le grand marché de la viande. Zeinhom est un vieux sage, apprécié de tous. En revanche, Hamdan est un individu sans scrupule prêt à tout pour accroître son pouvoir et sa fortune. Par pur intérêt, il a épousé la fille de Shafi’i, un riche éleveur de bétail. Comme beaucoup d’hommes du marché, Hamdan n’est pas insensible au charme d’Ifkar, une modeste marchande de tripes. Un jour, il tente de la violer et la jeune femme ne doit son salut qu’à l’intervention de Zeinhom. Peu après, Ifkar accepte d’épouser son sauveur malgré leur grande différence d’âge. Elle apprécie sa gentillesse et sa générosité. Hélas ! leur union est de courte durée : Zeinhom est assassiné lors d’une rixe opposant ses hommes et ceux de Hamdan. Ifkar hérite de tous ses biens et c’est ainsi qu’elle devient la principale concurrente de son pire ennemi…

Notre avis : dans les années 80, Houssam Al Din Mustafa tournera quatre films avec en vedette Nadia El Gendy et « l’Abattoir » est le dernier de la série (le réalisateur et l’actrice se retrouveront pour un ultime film en 1994.). Nadia El Gendy reprend avec son punch légendaire ce rôle de femme forte qui parvient à s’imposer dans un monde exclusivement masculin. L’univers décrit dans ce film est celui des marchands de bétail et le cinéaste, spécialiste du film d’action, dépeint avec un plaisir évident la violence qui règne dans ce milieu. La cupidité de ces commerçants les conduit à considérer tous leurs concurrents comme des ennemis à abattre. Pour s’imposer, l’héroïne doit user des mêmes armes que ses adversaires et elle sait jouer des poings si nécessaire. L’un des intérêts du film est aussi son évocation très réaliste des fermes d’élevage et des hommes qui y travaillent. Dès l’ouverture, le réalisateur annonce la couleur : le générique défile sur des images tournées dans un abattoir et elles sont d’une crudité que certains jugeront insoutenable.


Al-Sakakini (1986)
avec Nour Al Sherif (Azab), Farouk El Feshawi (Samir), Maaly Zayed (Basboussa), Elham Shahin (Houriah, la fiancée d’Azab), Sayed Zayan (Gamil), Mimi Gamal (Chouchou), Ahmed Nabil (Bouchkach), Farouk Falawkas (Zaki), Angel Aram (Rafia), Mona Darwish (Sabah), Naima El Saghir, Farouk Naguib, Ezzat Abdul Jawad, Ahmed Abou Abya, Samir Rostom, Kamal El Zeiny
Scénario : Mostafa Moharam, Bahgat Amar, Sherif Al-Menbawy
Musique : Hassan Abou Al Saoud
Production : Wasif Fayez


Le titre du film est le nom du quartier du Caire dans lequel vivent la plupart des personnages de cette histoire. 
Samir est étudiant en médecine. Il vit avec son frère aîné Azab qui se dévoue sans compter pour lui permettre de décrocher son doctorat. Il a même renoncé au mariage avec Houriah, leur jeune voisine. Pour financer ses études, Samir travaille comme serveur dans une maison close tenue par Madame Chouchou. C’est ainsi qu’il fait la connaissance de Basboussa, une prostituée devenue dépendante à la cocaïne. Un soir, elle fait un grave malaise. Samir décide de l’aider à sortir de cet enfer…


L’Oppresseur et l’Opprimé (Alzaalim wal Mazlum, 1989)
avec Nour El Sherif (Jaber/Morsi, le fils de Jaber), Elham Shahine (Badour), Hassan Hosny (Ibrahim Al Nas, l’ami de Jaber), Gamal Ismail (Al-Qusi Abdul Salam), Youssef Dawood (Salem), Farouk Naguib (Birouqouq), Sarah (le docteur Wafa, la fille de Salem), Ahmed Abdel Hady (le docteur Nazia), Youssef Fawzy (le chef de la police), Kamal El Zeiny (le directeur de la prison), Moheb Kaser (le serviteur d’Al Qusi), Hussein Arar (l’aveugle)
Scénario : Farouk Sabry
Inspiré du Comte de Monté Cristo d’Alexandre Dumas
Musique : Abdel Hamid Toutou
Production : Farouk Sabri
Le film a été tourné en 1989 mais il n’est sorti sur les écrans que dix ans plus tard.
 

Jaber travaille sur le port d’Alexandrie comme grutier. Il a épousé une jeune fille prénommée Badour et ils ont un fils Morsi. Ils avaient tout pour être heureux. Malheureusement, Badour a croisé le chemin de Salem, un notable de l’Union, Socialiste qui depuis se consume de désir pour elle. Grâce à ses hommes de main, celui-ci parvient à l’enfermer dans une chambre et à la violer. Une fois le forfait commis, Badour parvient à se réfugier sur la terrasse de l’immeuble mais un complice de son violeur la jette dans le vide. Elle meurt sur le coup. Jaber paraît. Il se rue sur les criminels mais il est très vite maîtrisé. La police puis la justice s’en mêlent. C’est la version du notable qui prévaut : Jaber a tué sa femme car il l’avait surprise en compagnie de son amant. Il est condamné à vingt-cinq ans de détention. Quand il est enfin libéré, Jaber n’a qu’une seule idée en tête : se venger.