عمر عبدالعزيز
Omar Abdel Aziz est diplômé de l’institut supérieur du Cinéma du Caire (1976). Il débute comme assistant réalisateur pour son frère, le cinéaste Mohamed Abdel Aziz. C’est ainsi qu’on retrouve son nom au générique des comédies les plus célèbres de ce dernier. Omar Abdel Aziz réalise son premier film en 1982, Qu’il repose en Paix avec Farid Shawqi et Yousra. Cette même année, il tourne un remake de The Party de Black Edwards sous le titre d’Un Invité très Spécial. Depuis la fin des années quatre-vingt-dix, il travaille aussi pour la télévision comme réalisateur de séries.
Trois films d'Omar Abdel Aziz ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :
Rien à faire, c’est ainsi (Tgebha keda Tgelha Keda Heya Keda, 1983)
avec Madiha Kamel (Souad), Samir Ghanem (Hassan), Farouk El Feshawi (Ezzat), Layla Olwi (Magda), Ibrahim Saafan (Amin Effendi, Waheid Seif (Hamdy), El-Montaser Bellah (Moselhi), Soheir Zaky (danseuse), Soheir Salem (Nabila), Mahmoud Al Zohairy (le directeur), Hussein Al Sharif (l’officier de police), Shokry Mansour (le père de Magda), Samia Mohsen (la mère de Magda)
Scénario : Ahmed Abdel Wahab
Musique : Fouad El Zahry (qui est crédité pour la bande originale et non pour la musique accompagnant les danses. La contribution de Fouad El Zahry est donc très modeste car le film comporte assez peu de scènes avec musique. De plus, parmi celles-ci, la plus longue est une course poursuite chorégraphiée et comme accompagnement musical, on s’est contenté de reprendre la bande originale de West Side Story !)
Hassan et Ezzat travaillent dans la même société et partagent le même appartement. Hassan avoue à son compagnon qu’il est amoureux de Soad, la secrétaire de leur directeur. Sa timidité l’empêche de se déclarer et il demande à Ezzat de parler à la jeune femme en son nom. Ezzat est très embarrassé car lui aussi est amoureux de Soad mais il finit tout de même par accepter de se faire le porte-parole de son ami. Lors de leur conversation, la secrétaire lui explique qu’elle n’est pas amoureuse d’Hassan car elle aime un autre homme. Et Ezzat comprend que cet homme, c’est lui-même…
Notre avis : une contribution exemplaire à l’enlaidissement progressif (et irrémédiable ?) du cinéma égyptien tel qu’on peut l’observer à partir de la fin des années soixante-dix. Ce film est à lui tout seul une anthologie du n’importe quoi et du n’importe comment. Il semble avoir été tourné dans une grande improvisation et pour chaque scène, les acteurs sont placés dans des lieux dont le choix n’a pas dû exiger beaucoup d’efforts aux « repéreurs » . Le plus souvent, pour masquer la misère, on filme en plans américains ou en plans rapprochés si bien que le spectateur n’aperçoit derrière les acteurs qu’un bout de mur lépreux ou une moitié de fenêtre aux volets clos. Deux scènes en extérieur mériteraient de recevoir le prix du décor le plus laid et le plus déprimant de la décennie : celle de la bagarre sur la plage et celle de la course poursuite « dansée » (on aimerait connaître le nom du chorégraphe pour le féliciter) dans un jardin public. Le scénario ? On raconte qu’il n’a fallu qu’une nuit à l’équipe pour en échafauder les grandes lignes. On s’en doutait.
Ici Le Caire (Hona Elqahera, 1985) avec Muhammad Subhi (Sanussi), Souad Nasr (Sabrina), Medhat Ghaly (le directeur de l’hôtel), Ahmad Abu Abya (le chauffeur de taxi), Adawy Gheith (le directeur de la chambre d’agriculture), Sayed Sadek (le propriétaire du magasin de jouets), Mustafa Tawfiq (Fathy), Adel Abu Al Ghit (l’homme à l’arrêt de bus), Ahmad Al Adal (le conducteur agressif), Ali El Sherif El Sagheer (le pickpocket), Bondok Hassan (le vendeur d’eau), Fayza Abdel Gawad (la femme violente)
Scénario : Saïd Mohamed Marzouk
Musique : Modi El Imam
Production : Films Mohamed Youssef
Sanussi est employé à la chambre d’agriculture de Louxor. Il a inventé un procédé pour améliorer la qualité du pain et augmenter sa conservation. Il doit se rendre au Caire pour présenter au ministère son invention. Sabrina, sa femme, l’accompagne. C’est la première fois qu’ils ont l’occasion de visiter la capitale. Après un voyage en avion qui fut une première épreuve, le couple est pris en charge par un taxi dès son arrivée à l’aéroport. Sanussi et Sabrina ne savent pas encore qu’ils vont devoir affronter bien des désagréments et bien des vicissitudes dans les rues effervescentes de l’une des plus grande ville du monde…
Les Joueurs (Allaeiba, 1987) avec Hussein Fahmy (Aziz, le directeur de la société), Yousra (Soso), Sayed Zayan (Basaber), Hassan Mostafa (Chawki, l’un des deux propriétaires de la société), Hamdy Youssef (Mansour, l’un des deux propriétaires de la société), Fouad Khalil (le voisin de Soso), Abdel Ghany Nasser (le directeur de la sécurité de la société), Abdallah Meshref (le domestique), Ola Ramy (Gigi), Thuraya Ezzelddin (la secrétaire), Nabawyah Saïd (la mère de Basaber)
Scénario : Ahmed Samir
Musique : Munir El Wasimi
Production : Medhat Al Sharif
Un remake du film américain Un fauteuil pour deux (Trading Places), réalisé par John Landis et sorti en 1983.
Chawki et Mansour avaient créé une société financière qui vivotait jusqu’à ce qu’ils en confient la direction à Aziz. Grâce à la rigueur de ce dernier, l’entreprise s’est rapidement développée et a généré des profits de plus en plus importants. Les deux propriétaires étaient ravis et Aziz menait grand train : il vivait dans un luxueux appartement, possédait une voiture avec chauffeur et s’apprêtait à épouser une jeune parente des deux fondateurs. Mais depuis peu, le marché est entré en récession et les bénéfices de la société ont fondu comme neige au soleil. Chawki et Mansour sont très inquiets. C’est alors qu’ils rencontrent un agent financier au chômage qui leur promet monts et merveilles. Les deux frères décident de se débarrasser d’Aziz pour confier la direction de leur société à ce « sauveur ». ils chargent leur directeur de la sécurité de tout entreprendre pour éliminer celui qui leur a pourtant fait gagner tant d’argent. En quelques heures, Aziz va tout perdre. On va l’accuser de détournement de fonds et on va le jeter en cellule le temps que son appartement soit perquisitionné. Tous ses biens sont saisis et cerise sur le gâteau : le directeur de la sécurité paie une prostituée pour qu’elle embrasse Aziz sous les yeux de sa fiancée qui rompt sur le champ. L’ancien chef d’entreprise est au désespoir mais la prostituée, qui a pourtant contribué à sa chute, va le prendre sous son aile…