mardi 29 octobre 2019

Les Journées Cinématographiques de Carthage (Tunisie)

أيام قرطاج السينمائية



La 30ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) s’est ouverte samedi dernier. Pendant huit jours, 170 films seront projetés dans 22 salles. La manifestation est dédiée à la mémoire de Néjib Ayed, le directeur du festival, mort en août dernier.
Fidèles à leur vocation internationale, les Journées Cinématographiques de Carthage présentent cette année des oeuvres de plus de quarante nationalités. On notera la présence très discrète de l'Egypte : en compétition,  un seul long-métrage de fiction (Courrier Certifié d' Isham Saqr) et deux courts-métrages (Habib de Shady Fouad et Mr. Somebody de Paul Edward). Deux autres films égyptiens font partie de la sélection officielle mais hors compétition : When we're born, une chronique sociale de Tamer Ezzat et  Into Studio Masr, un documentaire de Mona Assad.



vendredi 25 octobre 2019

Les réalisateurs : Ahmed Kamel Morsi (1909-1987)

أحمد كامل مرسي


Travailleur infatigable et artiste multi-talents, Ahmed Kamal Morsi fut à la fois écrivain, journaliste, critique, homme de radio, scénariste et réalisateur. 
Sa carrière artistique commence au théâtre puis en 1935, il entre à la radio pour animer des émissions culturelles, notamment « Films de la Semaine », une émission hebdomadaire de critique cinématographique. Il participe au premier doublage d’un film étranger en langue arabe (L’Extravagant Mr Deeds de Frank Capra) et il réalise son premier long-métrage en 1939, Retour à la campagne. Ahmed Kamal Morsi enchaîne les tournages jusqu'au milieu des années cinquante. En 1956, il retourne à la radio où il crée des séries et des dramatiques qui rencontrent un grand succès. En 1959, il rejoint la télévision pour laquelle il crée la première série islamique, "Premier Ramadan" . En 1973, il publie deux livres sur le cinéma égyptien.


Cinq films d'Ahmed Kamel Morsi ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog. 


Le Procureur Général  (Al-Na’ib Al-’Aam,1946)
avec Abbas Fares (le procureur général), Seraj Munir (Gamil, le fils du procureur général), Saïd Abou Bakr (Hamed Gomaa), Hussein Riad (Mahmoud Shafei), Zaki Rostom (Abdel Khaleq, le frère de Mahmoud), Madiha Yousri (Nahed), Zouzou Hamdi El Hakim (Fifi), Mahmoud El Meleigy (le procureur), Abdel-Wareth Asr (Ramadan, l’oncle de Mahmoud), Ibrahim Omara (l’imam de la mosquée), Zeinab Sedky (la mère de Mahmoud), Soad Ahmed (Oum Bata, la voisine), Fatima (Bata, la fille de la voisine), Abdel Aziz Khalil (le mari de la voisine), Fouad El Rachidi (l’inspecteur), Hassan El Baroudi (un juge)
Scénario : Ahmed Shokry
Musique : Mahmoud Abdel Rahman 
Figure dans la liste des 100 films les plus importants du cinéma égyptien.


Mahmoud est étudiant à l’université d’Al Azhar tandis que son frère Abdel Khaleq travaille dans une banque. Tous les deux vivent avec leur mère. Celle-ci tombe gravement malade et il lui faut suivre un traitement très onéreux. Les deux frères ont de plus en plus de difficultés à payer les médicaments prescrits par le médecin. Abdel Khaleq décide d’aller rendre visite à leur oncle qui possède un grand domaine agricole. Le vieil homme écoute son neveu mais prétend que la récolte sera mauvaise et qu’il ne pourra les aider. Le temps presse : il faut au plus vite trouver de l’argent pour payer le pharmacien alors qu’Abdel Khaleq ne recevra son salaire que dans quelques jours. Il décide de puiser dans le coffre de la banque. Ainsi leur mère pourra continuer à recevoir son traitement. Malheureusement pour Abel Khaleq, le lendemain un inspecteur vient à la banque pour contrôler les comptes. L’ « emprunt » est aussitôt découvert. Abdel Khaleq est arrêté et lors de son procès, le procureur général refusera de considérer les raisons de ce vol et restera intraitable. L’accusé est condamné à plusieurs années de prison. Il ne supportera pas cette détention et mourra en prison. De son côté, Mahmoud impuissant a assisté à la mort de leur mère. Leur oncle meurt à son tour et Mahmoud hérite de sa fortune. Il quitte l’université d’Al Azhar et part à l’étranger pour étudier le droit. A son retour, il entre dans la magistrature et finit par y occuper les plus hautes fonctions…
 
Notre avis : un drame dans lequel les morts se succèdent à un rythme soutenu (la mère, l’oncle, le frère, la voisine, la fille de la voisine). Ce film se présente aussi comme un plaidoyer en faveur d’une justice plus humaine, plus clémente et pour cela il met en scène deux magistrats aux conceptions totalement opposées. Ce qui pourra déconcerter les spectateurs d’aujourd’hui, c’est que pour illustrer leur message, les auteurs ont choisi de raconter un procès dans lequel le représentant d’une justice bienveillante prend la défense de l’auteur d’un féminicide et obtient une peine dérisoire (six mois de prison avec sursis !). Précisons que l’inculpé est le fils du magistrat implacable, ce qui permet de conclure sur la réconciliation des deux anciens adversaires, illustrant ainsi -sans doute de manière involontaire-ce qu’on appelle une justice de caste. On l’a compris : malgré les apparences, « Le Procureur Général » est un film plutôt réactionnaire.


La Justice du ciel (Adli el samaa, 1948)
avec Abdel Aziz Ahmed, Saïd Khalil, Shadia, Ferdous Hassan, Aziza Helmy, Hussein Riad, Mahmoud el Meleigy, Abdel Meguid Choukry, Kamal El Shennawi
Scénario : Ahmed Kamel Morsi et Ahmed Shokry
Musique : Abdel Aziz Salam
appréciation : 2/5


Mahmoud, un employé dévoué et honnête, a la malchance de retrouver mort dans son bureau le directeur de la compagnie. Ce dernier a été probablement assassiné par Youssef, un autre employé qui avait accumulé des dettes de jeu. Quand la police arrive sur les lieux, elle ne trouve que Mahmoud, hébété devant le corps de son patron. Il est donc le premier suspect. En l’absence de toute autre piste, l’instruction conclut à sa culpabilité. A l’issu du procès, il est condamné à 15 ans de travaux forcés. Avant de quitter le tribunal, le condamné embrasse une dernière fois sa femme, la suppliant de ne jamais tenter de le voir durant sa détention. 
Pour nourrir ses deux enfants, la femme de Mahmoud doit travailler. Elle commence comme couturière mais le salaire ne suffit pas à couvrir toutes les dépenses de la petite famille. Une cliente lui conseille de jouer au casino. Elle s’y rend en compagnie de sa nouvelle amie. L’argent qui circule lui tourne la tête : elle vole une liasse de billets. Elle est arrêtée par le directeur de l’établissement qui lui propose un marché : soit il porte plainte et elle ira en prison, soit elle travaille pour lui comme entraîneuse. La femme n’a pas le choix. Elle est désormais une employée du casino chargée d'inciter les clients à boire et à jouer. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que tout cela était un coup monté et que la cliente était la complice du directeur malhonnête.



La Maîtresse de Maison (Sitt al Bayt, 1949)
avec Faten Hamama (Elham), Imad Hamdy (Nabil), Zeinab Sedky (la mère de Nabil), Mona (Madiha, l’amie d’Elham), Thuraya Fakhry (la mère de Bashir), Mohamed Kamel (Bashir, le serviteur de Nabil), Hosna Suleiman (la servante d’Elham) , Naima Akef (la danseuse), Mahmoud Shoukoko (le chanteur), Soad Mekawy (la chanteuse), Abdel Mona'em Saoudi (le docteur), Zaki Ibrahim (le directeur de la société) 
Une histoire d'Abou Al Seoud Al Ebiary 
Scénario : Henry Barakat et Ahmed Kamel Morsi 
Musique : Morsi Gamil Aziz, Hiram Ghamarawy, Abdel Aziz Mahmoud, Hassan Al Imam, Izzat El Gahely, Mahmoud Shoukoko
L’une des premières apparitions à l’écran de Naïma Akef qui a à peine vingt ans. Dans ce film, le rôle principal féminin est tenu par Faten Hamama qui a tout juste dix-huit ans mais ce n’est déjà plus une débutante puisqu’elle a tourné son premier film en 1940.


Nabil est un ingénieur qui vit avec sa mère très malade. Un jour, il demande à son médecin de lui envoyer une infirmière parce que sa mère se sent très fatiguée. C’est une jeune femme douce et charmante qui se présente. Elle s’appelle Elham. Au fil de ses visites, Nabil apprend qu’Elham est une jeune fille de bonne famille qui travaille bénévolement comme infirmière pour le Croissant Rouge. Les deux jeunes gens sympathisent et sortent régulièrement ensemble. L’amour s’en mêle et ils se marient. Elham s’installe peu après dans la maison de sa belle-mère. Avec cette dernière, les relations sont tendues. La vieille dame la considère comme une intruse qui veut prendre sa place. Elle essaie de convaincre son fils d’épouser une autre femme car elle croit qu’Elham est stérile. Celle-ci ne supporte plus le comportement de sa belle-mère : elle décide de quitter la maison. Dans sa précipitation, elle tombe dans l’escalier…

Notre avis : sur un thème archi exploité, la belle-mère tyrannique qui fait vivre un enfer à sa bru ou à son gendre, Ahmed Kamel Morsi et son scénariste Henry Barakat nous racontent une histoire forte avec une tension dramatique qui ne se relâche jamais. Face à face, deux immenses actrices : la toute jeune Faten Hamama et Zeinab Sedki, impressionnante en vieille femme rongée par la haine et la jalousie.


J’ai failli détruire mon foyer d’Ahmed Kamel Morsi (Kedt Ahdem Baity, 1954)
avec Raqya Ibrahim (Raqya), Mohsen Sarhan (Hamdy), Mahmoud El Meleigy (Safwat), Zeinab Sedky (la mère de Raqya), Sherifa Mahear (Layla, l’amie de Raqya), Samiha Ayoub (Mounira, la baby-sitter), Sanaa Jamil (Sonia), Muhammad Tawfiq (le secrétaire d’Hamdi), Mahmoud El Sabaa (Mahmoud), Hermine (la danseuse), Nadia El Shennawi (la petite fille), Mahmoud Azmy (le cousin de Raqya), Mounir El Fangary (le serviteur de Safwat) 
Scénario : Salah Zohni, Ahmed Kamel Morsi, Galil Al-Bendary 
Musique : Ibrahim Haggag, Mounir Mourad, Tawfiq Al-Alaili


Hamdi est un avocat prospère qui mène une existence paisible auprès de sa femme, Raqya et de ses deux enfants. Pour s’occuper de ces derniers, il y a Mounira, la baby-sitter. Mais celle-ci ne donne pas entièrement satisfaction à Raqya et elle est rapidement remplacée par une autre jeune femme. Un soir, alors qu’Hamdi est au club des avocats pour jouer au billard avec son ami Mahmoud, il ne peut s’empêcher d’écouter le discours que tient Safwat à quelques amis réunis autour de lui. Safwat se présente comme un grand connaisseur des femmes et il assure que toutes sont infidèles et que lui-même a une liaison avec une femme mariée. Il n’en faut pas plus à Hamdi pour douter de la fidélité de Raqya. Il devient d’une jalousie de chaque instant et en fouillant dans la maison, il finit par trouver des lettres d’amour signées Safwat. Ce qu’il ne sait pas, c’est que ces lettres étaient destinées à Mounira, leur ancienne baby-sitter. Il demande le divorce…


Un Américain de Tanta (Americani min Tanta, 1955)
avec Hussein Riad (Ibrahim Effendi), Soliman Naguib (Mahrous, le millionnaire), Chukry Sarhan (Ali, le fils d’Ibrahim Effendi), Cariman (Lola, la fille de Mahrous), Zouzou Madi (la femme de Mahrous), Ferdoos Mohamed (Amina, la femme d’Ibrahim Effendi), Wedad Hamdy (Aziza), Abdel Salam El Nabolsi (Irfan, le millionnaire ruiné), Saïd Abou Bakr (Saïd Effendi, le collègue d’Ibrahim), Adly Kasseb (l’épicier), Abdel Moneim Ibrahim (le serviteur d’Irfan), Houda Shams Eddin (la danseuse de cabaret)
Scénario : Mohamed Ali Nasif
Musique : Ibrahim Haggaïg et Toufik Al Laïli
Production : les studios Misr

Ibrahim Effendi est un petit employé qui vit avec sa femme et son fils dans une ville ouvrière. Un jour, il lit dans le journal qu’un millionnaire américain d’origine égyptienne du nom de Mahrous Al Tantawi souhaite visiter l’Egypte pour rencontrer les membres de sa famille. Ibrahim envoie à ce riche personnage un télégramme dans lequel il prétend qu’ils sont parents et qu’il l’invite à s’installer chez lui le temps de son séjour. L’Américain accepte l’invitation. Ibrahim loue un appartement confortable pour recevoir cet hôte de marque. Mahrous arrive enfin à Tanta. Il est accompagné de sa femme et de sa fille Lola. Comme prévu, la petite famille américaine est hébergée par leur prétendu cousin. Ali, le fils d’Ibrahim s’entend immédiatement avec Lola. L’un comme l’autre désapprouvent la comédie jouée par leurs pères respectifs : Ibrahim voulant se faire passer pour un parent d’un éminent homme d’affaires et Mahrous affirmant être à la tête d’une fortune alors qu’il n’a pas un sou… 

Notre avis : une comédie savoureuse sur la vanité et le désir de paraître. L'occasion de revoir Cariman qui nous a quittés il y a quelques mois. Dans "Un Américain de Tanta", elle crève déjà l'écran alors qu'elle vient d'avoir tout juste dix-huit ans et que c'est son deuxième film.

dimanche 20 octobre 2019

Les réalisateurs : Togo Mizrahi (1901-1986)

توجو مزراحي

Togo Mizrahi fut un réalisateur, producteur, scénariste à qui le cinéma égyptien doit énormément. Il est né en 1901 à Alexandrie dans une famille juive d’origine italienne. Après des études d’économie, et un voyage en France, il crée sa société de production et installe ses studios dans sa ville natale (Il déménagera au Caire au début de la seconde guerre mondiale.)
Dans les années trente, il produit, écrit, joue et réalise un grand nombre de comédies, d'abord avec l'acteur Shalom qui grâce à lui devient l'une des premières vedettes du cinéma égyptien, puis avec le grand comédien de théâtre, Ali Al Kassar.
A partir de 1940, il élargit sa palette : il continue à réaliser des comédies (avec notamment des adaptations des contes des Mille et une Nuits) mais il s'essaie à d'autres genres, à d'autres registres comme ceux de la comédie musicale et du drame. C'est ainsi qu'il  fera cinq films avec Layla Mourad, la plus grande star de l'écran et du chant en ce début des années quarante.
Togo Mizrahi quitte l'Egypte en 1948 et s'installe en Italie. C'est un de ses neveux qui reprendra la direction de ses studios jusque dans les années soixante. Il meurt en 1986, oublié de tous. En quittant l’Egypte, quarante ans plus tôt, il a mis un terme à sa carrière de cinéaste.


Quinze films de Togo Mizrahi ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog.


Docteur Farahat  (Doctor Farahat, 1935)

avec Fawzy El Gazairely (Farhat Swaïlam), Amina Mohamed (Nouna), Ehsane El Gazairely (la femme de Farhat Swaïlam), Tahya Carioca (Tahya, l’amie de Nouna), Ahmed El Haddad (Ali Effendi, le secrétaire du docteur Hemdy), Togo Mizrahi (docteur Hemdy), Hassan Rashid (le père de Nouna), Hussein El Masry (Khairy, l’ami du docteur Helmy), Zouzou Labib (chanteuse), Ibrahim Arafa (un employé de l’hôtel), Mony, Ali Kamal (le propriétaire de l’hôtel)
Scénario : Togo Mizrahi
Musique : Izzat El Gahely


Le directeur de l’hôtel Al Karounyah de Port-Saïd charge l’un de ses employés de trouver un interprète. Celui-ci ne cherche pas bien longtemps. Il tombe sur Farahat Swaïlam, un pauvre homme au chômage qui est prêt à tout pour gagner un peu d’argent. Farhat ignore tout des langues étrangères mais il accepte le poste. Après avoir reçu les conseils avisés de son épouse, il devient donc l’interprète officiel de l’hôtel Al Karounyah. Grâce à sa malice et à son sens de la répartie, l’ancien chômeur parvient à faire illusion auprès de tout le personnel de l’hôtel. C’est alors qu’un mystérieux personnage fait son apparition dans l’établissement : c’est le docteur Hemdy, un célèbre médecin qui revient en Egypte après quinze ans d’absence. Pour rester incognito, il arbore une fausse moustache et une fausse barbe. Farahat a tout de suite sympathisé avec son secrétaire. Alors que les deux hommes discutent dans le hall de l’hôtel, des journalistes font irruption et les prennent en photo. Ils ont pris Farhat pour le fameux docteur Hemdy. Ce dernier est présent mais d’un regard appuyé, ordonne à son secrétaire et à Farhat de ne pas détromper les journalistes. Le succès de l’opération a donné une idée au docteur. Il doit se fiancer à une jeune fille mais il n’est pas sûr des sentiments de celle-ci à son égard. Le père de la jeune femme l’a invité chez lui pour officialiser leur prochaine union. Le docteur Hemdy envoie Farahat à sa place : il veut s’assurer d’être aimé pour lui-même et non pour sa célébrité…


Le Haffir du Quartier (Kafir el Derk, 1936)
avec Ali Al Kassar (Othman), Zakeya Ibrahim (Oum Ibrahim, la femme d’Othman), Salah Kasin (la patronne d’Othman), Bahiga El Mahdy (la femme de ménage), Lutfya Nazmy (l’une des conquêtes d’Othman), Ahmed El Haddad (Abdo), Ibrahim Hechmat (le gardien de la paix), Hassan Saleh (Azouz), Zouzou Labib (Yasmina, la femme d’Azouz), Taheya Carioca (la danseuse du cabaret), Abdel Hamid El Sakhawy (Ibrahim, le propriétaire de la maison)
Scénario : Togo Mizrahi et Ali Al Kassar
Musique : Izzat El Gahely
Production : Max Harari
 

Comédie. Othman est un pauvre homme sans emploi. Il est naïf, gentil mais surtout terriblement paresseux. Son activité préférée est la sieste. Sa femme doit user de la manière forte pour qu’il daigne sortir du lit et chercher un travail. Il en trouve un chez une riche étrangère comme homme à tout faire. Ce jour-là, il doit aider à la cuisine car sa patronne reçoit des invités. Elle charge Othman de la cuisson du plat principal. Pour cela, il doit se rendre au four du village. Voilà notre héros cheminant par les rues, le plat sur la tête. Soudain, il est attaqué par des oiseaux qui s’emparent de tous les morceaux de viande du ragoût. Furieux, il va au commissariat. L’officier refuse d’enregistrer sa plainte et le chasse. Dans la bousculade, Othman fait tomber son plat et les pommes de terre qui restaient roulent sur le sol. L'employé malchanceux retourne chez sa patronne avec un frichti bien piteux. Evidemment, il est renvoyé. Deuxième tentative : il devient vendeur ambulant de hummus. Las ! Il s’endort au coin d’une rue et des poules dévorent toute sa marchandise. Sa femme est exaspérée par ce mari qui échoue tout ce qu’il entreprend. Elle va se plaindre au gardien de la paix de son quartier qui convoque aussitôt le mari. A la suite d’un malentendu, Othman est engagé comme gendarme…

Notre avis : Togo Mizrahi est un pionnier dont le rôle a été essentiel dans la naissance puis l’essor du cinéma égyptien. Il a réalisé « Le Haffir du Quartier » dans ses studios d’Alexandrie. Othman, le personnage principal est joué par le grand comédien Ali Al Kassar qui en fut aussi l’inventeur au théâtre. Avec cette comédie, nous sommes dans la grande tradition de la farce et du burlesque. L’attention portée aux conditions d’existence des plus humbles donne à ce film une tonalité chaplinesque. « Le Haffir du Quartier » conserve ce caractère « bricolé » ou »amateur » des productions du début des années trente. Ce sont les Studios Misr qui feront entrer le cinéma égyptien dans l’ère de la professionnalisation et de l’industrialisation.
Notons aussi que l’on retrouve dans ce film deux jeunes artistes qui sont au tout début de leur carrière : la chanteuse et actrice Zouzou Labib ainsi que la danseuse et actrice Taheya Carioca. Toutes les deux sont apparues pour la première fois à l’écran l’année précédente dans « Docteur Farahat » qui a aussi été réalisé par Togo Mizrahi.


Les Deux Banquiers (Al-Ezz Bahdala, 1937)
avec Shalom (Shalom), Ahmed Elhaddad (Abdo), Hassan Saleh (Ibrahim, le père d’Amina), Adalat (Esther, la fiancée de Shalom), Rouhya Fawzi (Amina, la fiancée d’Abdo), Mohamed Wafy, Mohamed El Salamony (Salmon, le père d’Esther), Victoria Farhi (Victoria, la mère d’Esther), Soad Ahmed (Sonia, la mère d’Amina), Amina (la danseuse), Zouzou Labib (la chanteuse)
Scénario : Togo Mizrahi
Musique : Izzat El Gahely


Shalom et Abdo sont deux amis qui partagent la même chambre, sous les toits d’une maison où résident la famille d’Esther, la fiancée de Shalom, et celle d’Amina, la fiancée d’Abdo . Les deux familles s’entendent à merveille et partagent les joies comme les peines. Shalom vend des billets de loterie et Abdo est garçon boucher. Le patron de ce dernier meurt et lui lègue tout ce qu’il possède. Abdo partage son héritage avec son ami. C’est ainsi que les deux compagnons se marient avec leurs fiancées respectives et deviennent des commerçants prospères. Ce n’est que le début de leur ascension sociale mais ils finiront par comprendre que l’argent ne fait pas forcément le bonheur de ceux qui l’accaparent…

 
7 heures (El sa'a saba, 1937)
avec Ali Al Kassar (Othman), Bahiga El Mahdy (la femme d’Othman), Zakia Ibrahim (la belle-mère d’Othman), Ibrahim Arafa (le muet de la banque), Ali Abd El Al (le voisin d’Othman), Hassan Rashid (Hassan Bey)
Scénario : Togo Mizrahi et Ali Al Kassar
Production : Togo Mizrahi
appréciation : 4/5


Othman est employé de banque : il s’occupe du courrier, renseigne les clients et fait le coursier quand il faut remettre ou récupérer des fonds de manière urgente. Pour cette dernière fonction, il a une magnifique bicyclette qui lui permet de se déplacer très rapidement par les rues d'Alexandrie. Il est marié à une couturière. La mère de cette dernière vit avec eux et elle est la propriétaire de l’atelier de couture. Le naturel autoritaire de sa belle-mère déplaît à Othman. 
Ce jour-là commence comme tous les autres jours : il trie le courrier reçu, aide un jeune domestique muet à effectuer une démarche à l’un des guichets de l’établissement puis enfourche son vélo pour faire ses premières courses. Hélas ! à peine est-il entré dans une banque où il avait affaire qu’un voleur s’empare de sa bicyclette et disparaît. Quand Othman s’en aperçoit, il court à travers la ville pour la retrouver. Il finira par la récupérer grâce à l’imprudence de son voleur.
A la fin de sa journée, il rentre chez lui où il retrouve son épouse et son insupportable belle-mère. Il décide de sortir avec son voisin. Ils se rendent dans un café pour boire de la bière. Ils rentrent chez eux au milieu de la nuit totalement ivres. Tandis qu’Othman erre encore dans la rue, son voisin s’est installé dans sa chambre. Il faudra s’y reprendre plusieurs fois pour que celui-ci regagne son domicile et qu’Othman retrouve son lit. Avant de s’endormir, l’employé modèle cache en lieu sûr l’argent de la banque qu’il n’avait pas encore livré et met la sonnerie de son réveil à sept heures. Othman s’endort profondément. Dans la nuit deux voleurs s’introduisent dans sa chambre et lui dérobent l’argent de la banque. Quand le lendemain, il découvre le vol, Othman en informe aussitôt la banque. Le directeur refuse quelque arrangement que ce soit et porte plainte. 
Le pauvre employé s’enfuit à Assouan , sa ville natale car son oncle qui est le maire de la ville lui doit de l’argent. Quand Othman arrive chez son parent, celui-ci est en train de marier sa fille.



Othman et Ali (Othman wa Ali, 1939)
avec Ali Al Kassar, Bahiga El Mahdy, Ahmed El Haddad, Aly Abd El Al, Saneya Shawky, Ibrahim Hechmat, Abdo Youssef, Ahmed El-Hamaky
Scénario : Togo Mizrahi
Production : Togo Mizrahi
Figure dans la liste des 100 films les plus importants de l’histoire du cinéma égyptien.


Othman est employé à la United Telephone Copany. Avec Bunduq, son fidèle compagnon, il est chargé d’installer les lignes chez les clients. C’est lors d’une de ses missions qu’un jour, il fait la connaissance d’une jolie femme de chambre Yasmina. Ils tombent aussitôt amoureux l’un de l’autre. Si côté cœur, tout se passe à merveille, il n’en est pas de même côté travail. Othman et Bunduq sont licenciés et il leur faut chercher un autre emploi. Ils en trouvent un chez un pharmacien. Installés dans l’arrière-boutique, ils préparent potions et autres médicaments. Un jour, leur patron les envoie livrer des commandes chez des particuliers. Dans la rue, alors qu’ils se sont arrêtés quelques instants au pied d’un immeuble, un énorme sac jeté des étages supérieurs leur tombe sur la tête. Othman et Bunduq perdent connaissance. Quand ils se réveillent, ils sont dans un bureau, entourés de personnes pleines de sollicitude. Nos héros finissent par comprendre qu’ils sont au siège d’une très grosse entreprise et qu’Othman est le sosie parfait de Ali Bey, le directeur de la société parti en voyage…


Un Cœur de Femme (Qalb imra'ah, 1940)
avec Amina Rizq (Khayria), Anwar Wagdi (Amin Bey), Dawlat Abyad (la mère de Khayria), Fakher Fakher (Ali , le frère de Khayria), Soliman Naguib (Fayez Effendi), Zouzou Nabil (Sonia, la sœur de Fayez), Mahmoud El Meleigy (l’avocat, ami de Fayez), Aqila Ratib (Fatima, la fille de Maître Orfi), Mukhtar Othman (Maître Arfi, le marchand de bétail), Margareth Sofer (la mère de Fatima) 
Scénario : Togo Mizrahi 
Production : Togo Mizrahi


Khayria appartient a une famille aristocratique régnant sur un vaste domaine. Elle doit épouser Amin Bey, un cousin parti en Europe faire ses études. Près de la propriété de la famille de Khayria, réside Fayez Effendi, un homme d’origine modeste qui a fait fortune dans le coton. Fayez Effendi a eu l’occasion de croiser sa jolie voisine et il en est tombé amoureux. Mais il sait qu’il ne peut rien espérer : on lui a dit qu’elle était fiancée à son cousin et, puis surtout, ils n’appartiennent pas la même classe sociale.Et voilà qu’un coup du sort vient bouleverser la situation : la famille de Khayria se trouve subitement ruinée. Amin qui revient d’Europe apprend la triste nouvelle. Il décide d’abandonner sa cousine et d’épouser la fille d’un marchand de bétail richissime. Khayria est dévastée. Pour ne pas perdre la face, elle accepte de devenir la femme de leur voisin, Fayez Effendi, bien qu’elle ne l’aime pas et que sa famille soit opposée à cette union…


L’Entrepreneur (ELBashmqawl, 1940)
avec Fauzi El Gazaierli Mimi Chakib, Ehsane El Gazaerli, Zouzou Chakib, Ferdoos Mohamed, Taheya Carioca, Beshara Wakim, Hassan Fayek, Ahmed El Haddad
Scénario : Badie' Khairy et Togo Mizrahi
Musique : Farid Ghosn
Production : Togo Mizrahi


Comédie. Mumtaz Bey est un coureur de jupons invétéré et son mariage récent avec Fekria n’a pas calmé ses ardeurs. Il trompe sa jeune épouse avec une danseuse, Zizi et, quand il est à son bureau, il est constamment entouré de jolies femmes. Fekria n’est pas dupe des mensonges grossiers de son mari et elle ne supporte plus la situation. Elle se plaint auprès de son amie, Shukria. Ensemble, elles échafaudent un plan pour se venger de l’époux volage. Fekria va prétendre qu’elle aussi entretient une liaison avec un autre homme. Elles font appel à Maître Babah qui accepte pour 50 livres de les aider. Tandis que Mumtaz Bey séjourne à Suez en compagnie de sa maîtresse, Fekria et ses comparses s’installent dans un hôtel d’Alexandrie. C’est dans cette ville que réside la famille du mari et les deux amies vont tout organiser pour que la mère de Mumtaz Bey soit le premier témoin de l’infortune de son fils… 


Layla, fille de la campagne (Leila bint al rif, 1941)
avec Layla Mourad (Layla), Youssef Wahby (Fathi), Zouzou Chakib (Samira), Taheya Carioca (Touha), Bechara Wakim (Rachwan), Anwar Wagdi (Ezzat), Ferdoos Mohamed (la mère de Fathi), Hassan el Baroudi (l’oncle de Layla), Fakher Fakher (Ibrahim), Salwa Elaam (Salwa), Abdel Salam Al Nabulsi (Ramzy), Lola Sedki (une amie de Fathi), Mohamed Kamal (un serviteur)
Scénario : Togo Mizrahi
Musique : Zakaria Ahmed, Riad El Sonbati
Production : Togo Mizrahi


Fathi qui habite Le Caire retourne dans son village natal à la demande de sa mère malade. Fathi a fait des études de médecine en Grande-Bretagne mais n’a jamais vraiment pratiqué préférant se consacrer à ses plaisirs. Sa mère le retient au village et fait tout pour qu’il se rapproche de sa riche cousine Layla. Fathi refuse d’épouser une fille d’agriculteurs mais sa mère menace de le déshériter. Le jeune homme finit par accepter le mariage. Il retourne au Caire avec sa jeune épouse. Fathi ne tarde pas à reprendre sa vie de joyeux célibataire négligeant ouvertement Layla. Un de ses amis, Ezzat, apprenant que la jeune femme est à la tête d’une grosse fortune commence à lui manifester un intérêt certain. Il compte profiter de sa naïveté et de sa solitude pour la séduire et l’éloigner de son mari.


Layla l'étudiante (Leila, bint madaress, 1941)
avec Youssef Wahby (Joseph), Layla Mourad (Layla), Mimi Shakib (Amina), Mohsen Sarhan (Hosny, l’amant d’Amina), Beshara Wakim (Shafiq, le frère de Joseph), Zaki Ibrahim (Abdallah, l’ami de Joseph)
Scénario : Togo Mizrahi et Youssef Wahby
Musique : Zakaria Ahmed, Mohamed Al Qasabji, Riad El Sonbati 
Production : Bahna Films


Drame. Joseph est un écrivain qui vit avec son frère dans une grande maison austère. Leila est leur cousine. Elle a perdu ses parents dans un accident de voiture quand elle était petite. Elle vient de terminer ses études et au sortir du pensionnat, elle s’installe chez ses cousins. Dès son arrivée, elle crée autour d’elle une atmosphère de joie et de bonheur à laquelle Joseph n’est pas insensible. Pour paraître plus jeune, il enlève ses lunettes et se rase la moustache. Amina, une jeune femme que l’écrivain a rencontrée lors d’une fête entreprend de le séduire. Elle prétend s’intéresser à l’art et à la littérature. Il n’en faut pas plus pour que Joseph décide de l’épouser. Il ne va pas tarder à déchanter…

Notre avis : c’est le troisième film que Togo Mizrahi tourne avec Layla Mourad et c’est le deuxième de la série des Layla. Cette même année 1941 était déjà sorti Layla, fille de la campagne, film dans lequel la chanteuse avait aussi comme partenaire Youssef Wahbi. Layla l’étudiante est un drame plutôt conventionnel qui nous conte les tourments d’un homme berné par une femme sans scrupule. Heureusement un ange -c’est-à-dire Layla- veille et la méchante épouse sera bien punie. Youssef Wahbi qui est l’auteur du scénario s’est offert l’un de ces rôles qu’il affectionne, celui du héros élégant et cérémonieux qui finit par chanceler sous les coups du malheur. Dans son ascension vers la gloire, ce film constitue pour Layla Mourad un jalon mineur.


Les Trois Mousquetaires (el Foursan el Thalathah, 1941)
avec Fawzi El Gazaerli, Ehsane El Gazaerli, Bishara Wakim, Hassan Rashid, Alfred Haddad, Ahmed Elhaddad, Hisen El Mileagi, Akela Rateb, Lotfy El Hakim 
Scénario : Togo Mizrahi 
Dialogues : Badie' Khairy
Production : Bahna Films


Bahbah, Shiha et Sankar sont trois collègues travaillant pour le même journal. Pour échapper à son épouse despotique, Bahbah feint d’être malade et entraîne ses deux camarades dans un hôtel loin de la capitale pour quelques jours de repos. Là, ils rencontrent Husnia, accompagnée de son oncle. Cette jeune femme séduisante est à la recherche d’un homme riche afin de l’épouser. L’oncle est persuadé que cet homme-là est Bahbah. C’est le point de départ d’une série de quiproquos où chacun prétend être ce qu'il n'est pas. L'arrivée surprise de l'épouse de Bahbah à l'hôtel va encore compliquer la situation.


Ali Baba et les quarante voleurs ( Ali Baba wel Arba'in Haramy, 1942)
avec Ali Al Kassar (Ali Baba), Layla Fawzi (Princesse Morgana), Mohamed Abdel Moteleb (Hassan, le fils d’Ali Baba), Ismael Yassin (Belout), Abdel Meguid Choukry (Barakat), Zakeya Ibrahim (femme d’Ali Baba), Reyad El Kasabgy (Hafez Shaalan, le chef du gang), Zaki Ibrahim (Prince Nasser), Abdel Halim Khattab (Prince Nazir), Hassan Baroudi (le frère d’Ali Baba), Rafia Al Shaal (la belle-sœur d’Ali Baba)
Scénario : Togo Mizrahi
Musique : Izzat El Gahely et Riad El Sonbati
Production : Bahna Films


L'adaptation cinématographique du célèbre conte tiré des Mille et Une Nuits
A l’origine, Ali Baba et les quarante voleurs n’appartient pas au corpus des contes des Mille et une Nuits mais il y a été incorporé par Antoine Galland dans sa traduction française.
Togo Mizrahi prend beaucoup de liberté avec le conte original. Il a inventé la rivalité entre les princes Nasser et Nazir, il a transformé le personnage de Morgiane, une esclave au service du frère d’Ali Baba en une princesse enlevée par les quarante voleurs.

La capitale du royaume du prince Nasser est mise à sac par des bandits qui tuent, pillent, détruisent tout ce qui se trouve sur leur passage. Le prince Nasser connaît bien cette fameuse bande des quarante voleurs : quinze ans auparavant, ils s’étaient emparés de sa fille, la Princesse Morgana et on ne l’avait jamais revue. Cette fois-ci, le monarque est bien décidé à mettre hors d’état de nuire ces brigands et il promet une forte récompense à quiconque sera en mesure de donner des informations sur eux. Ce qu’il ne sait pas , c’est que celui qui a commandité l’enlèvement de sa fille, c’est son propre cousin, le prince Nazir qui rêve de lui ravir le trône. En faisant disparaître la princesse, il devient le seul héritier de la couronne. Morgana a été élevée par un membre du gang et sa femme, deux braves gens qu’elle a toujours considérée comme ses parents.
Parmi les sujets du Prince Nasser, il y a Ali Baba, un pauvre bûcheron qui mène une existence misérable avec sa femme, son fils Hassan et son fidèle employé Belout. Ce jour-là, le bûcheron et son commis sont revenus du marché sans un sou : ils se sont fait escroquer par un filou qui leur a pris des bûches sans rien payer. Pour aider son père, Hassan se rend seul dans la forêt afin d’y couper du bois. C’est là qu’il rencontre Morgana. Le coup de foudre est immédiat mais la jeune femme disparaît aussi vite qu’elle était apparue. Pendant ce temps-là, la femme d’Ali baba a demandé à son mari de se rendre chez son frère, le richissime Qassim pour obtenir quelques sous. Le vieux grigous est intraitable : il ne donnera rien. Mais le soir même, sa belle maison est incendiée par les quarante voleurs. Qassim et sa femme sont contraints de demander secours auprès d’Ali Baba qui les accueille chaleureusement dans sa pauvre mansarde…

Notre avis : cette adaptation du conte d’ « Ali Baba et les Quarante Voleurs » est la première réalisée en langue arabe. Elle séduit le spectateur par sa fraîcheur et une certaine forme de naïveté. Mizrahi a mis l’accent sur l’aspect farcesque du récit, il nous restitue ainsi tout l’univers des contes et fabliaux de la littérature populaire du temps des Abbassides. Mais la poésie est aussi présente, notamment lorsque le fils d’Ali Baba et la princesse Morgana se retrouvent la nuit dans la forêt : instants magiques magnifiés par le chant de Mohamed Abdel Moteleb.


Le Bon Chemin  (El Tarik El-Moustakim, 1943)
avec Fatma Rouchdi (Soraya, la maîtresse de Youssef), Youssef Wahby (Youssef), Bishara Wakim (le manager de Soraya), Ferdoos Mohamed (la nourrice Oum Abdo), Amina Rizk (Amina, la femme de Youssef), Stephan Rosti (l’amant de Soraya), Mohamed Al Dib (Farid), Ismaïl Yasin (un homme ivre), Mahmoud El Meleigy (Mokhtar Bey), Mohamed Shawky (un employé de la banque), Abdel Meguid Choukry (administrateur de la banque), Menassa Fahmy (administrateur de la banque)
Scénario et dialogues : Togo Mizrahi et Youssef Wahby
Musique : Riad El Sonbati, Mohamed Al Qasabji, Mohamed Fawzi, Badie’ Khairy
Production : Bahna Films
 

Drame de l'adultère. Youssef est un directeur de banque prospère, un époux attentionné et un père de famille affectueux. C’est aussi un homme droit et scrupuleux. Il veille à la bonne tenue de ses employés et punit sans pitié tout écart de conduite. Pourtant, un jour, il rencontre lors d’une réception, une chanteuse dont il tombe éperdument amoureux. Ils deviennent amants. A partir de ce moment-là, Youssef commence à négliger sa famille et son travail. Il est tout à son nouvel amour sans savoir que sa jeune maîtresse, cupide et volage, va l’entraîner dans une terrible déchéance. Un jour, les administrateurs de la banque chargent Youssef de transporter une grande quantité d’or en Syrie. Il quitte l’Egypte avec Soraya et ses complices. Au Liban, la petite bande a l’idée d’une macabre mise en scène : la voiture de Youssef est précipitée dans la mer pour faire croire à un tragique accident. Soraya et ses complices se partagent le butin et laissent le banquier sans un sou. Celui-ci trouve un emploi au théâtre de Beyrouth…

Notre avis : un homme de la bonne société entraîné à sa perte par la passion qu’il éprouve pour une demi-mondaine : on pense bien sûr au Comte Muffat dans Nana, le roman d’Emile Zola. Et dans le rôle de ce notable déchu, nous trouvons Youssef Wahbi, le monstre sacré du théâtre et du cinéma égyptiens, au sommet de son art. « Le Bon Chemin » est aujourd’hui considéré comme un classique du mélodrame et c’est l’occasion de voir jouer ces très grands artistes qui participèrent comme Youssef Wahbi à la naissance du septième art en Egypte : Fatma Roushdy, Amina Rizk Bishara Wakim, Stéphan Rosti. Une génération unique en son genre.


Nour Eddine et les trois marins (Nureddine wa bahhara el talata, 1944)
avec Zouzou Nabil (Kahramana), Ali Abd El Al (Abdel Aal), Ali Al-Kassar (Othman), Ismaïl Yassin (Ismaïl), Thuraya Fakhry (la gouvernante de la princesse Shams), Mahmoud El-Meleigy (le médecin), Reyad El Kasabgy (la pilote du navire), Leila Fawzi (Princesse Shams), Zakeya Ibrahim (la belle-mère d’Othman), Wedad Hamdy (la suivante de la princesse Shams), Ibrahim Hamouda (le prince Nour Eddine), Eglal Zaki (la femme d’Othman)
Scénario : Togo Mizrahi
Musique : Riad El Sonbati et Ibrahim Hamouda
Production : Bahna Films


Othman est un modeste boulanger qui n’ a aucun sens des affaires. Pour le seconder, il a deux employés, Ismaïl et Abdel Aal dont la naïveté n’a d’égale que l’incompétence. Les dettes s’accumulent, ce qui rend folles de rage l’épouse d’Othman et sa belle-mère. Pour échapper aux récriminations des deux femmes et aux réclamations des créanciers, le pauvre boulanger et ses deux employés ont décidé de se suicider. Ils se rendent au port avec le projet de se jeter à l’eau mais celle-ci est vraiment trop froide. Ils préfèrent remettre leur projet au lendemain et ils s’endorment sur le port. Entretemps un vaisseau luxueux a accosté non loin de l’endroit où nos trois suicidaires se sont assoupis. Ce navire appartient à un prince qui parcourt les mers à la recherche de la femme qu’il aime et qu’il n’a rencontrée qu’en rêve. Le pilote du bateau est bien embêté car pour pouvoir reprendre la mer, il lui faut engagé trois marins supplémentaires. Quand il découvre Othman et ses deux compagnons sur le port, il leur propose aussitôt d’embarquer. Nos trois héros acceptent et ils sont présentés au prince avec qui ils sympathisent immédiatement. Le vaisseau peut reprendre la mer… 
Le dernier film qu’Ali Al Kassar tourne avec Togo Mizrahi.

Notre avis : c’est le troisième film de Togo Mizrahi inspiré des contes des mille et une nuits ou autres légendes orientales. Une nouvelle fois, le réalisateur juif d’origine italienne rend hommage au patrimoine littéraire de son pays (Il en sera mal récompensé : bien que né à Alexandrie, Togo Mizrahi devra quitter l’Egypte en 1948.). Un très beau spectacle avec des décors et des costumes particulièrement soignés. De nombreuses scènes rappellent les miniatures de la littérature arabe du Moyen-Age. Le trio comique formé par Ali Kassar, Ali Abd El Al et Ismaïl Yassin fonctionne à merveille.


Layla dans les ténèbres (Leila fil zalam, 1944)
avec Layla Mourad (Layla), Hussein Sedky (Hussein), Anwar Wagdi (Samir, le cousin de Layla), Amina Rizk (la mère de Layla), Menassa Fahmy (le père de Layla), Abdel Meguid Choukry (le père de Hussein), Rafeaa El Shal (la mère de Hussein), Hassan Fayek (le cuisinier), Abdel Salam El Nabolsi (un soupirant de Layla), Mahmoud El Meleigy (l’ophtalmologue), Thuraya Fakhry (la nourrice)
Scénario : Togo Mizrahi
Inspiré du film américain Elle et Lui (Love Affair, 1939) de Leo Mc Carey
Musique : Mohammed Al-Qasabji
Paroles des chansons : Ahmed Rami, Maamoun El-Shenawy et Zaki Ibrahim
Production : Bahna Films
Le cinquième et dernier film que Layla Mourad tourne avec Togo Mizrahi. La série de Layla se poursuivra néanmoins dès l’année suivante avec à la réalisation Anwar Wagdi devenu entretemps le mari de la chanteuse.


Layla et Hussein sont deux enfants qui se fréquentent régulièrement. Leurs parents sont de grands propriétaires terriens qui font des affaires ensemble. Quand le film commence, les parents de Layla ont invité ceux de Hussein à une grande fête donnée dans leur château. Tous les enfants jouent dans le parc. Hussein et Layla se sont isolés et pour lui signifier son amour, le garçonnet offre à la fillette une rose rouge. Malheureusement, après le déjeuner, des fermiers font croire au père de Layla qu’il a été trahi par son partenaire, le père d’Hussein. La rupture est immédiate : le garçon et ses parents doivent quitter le domaine sur le champ. Les années passent. Layla est devenue une séduisante jeune fille. Son cousin, Samir, qui rentre d’un voyage en Europe souhaiterait l’épouser. Layla décline l’offre du jeune homme car son cœur appartient toujours à Hussein qu’elle n’a pourtant pas vu depuis des années…

Notre avis : ce film connut un succès considérable comme les quatre autres Layla qui l’avaient précédé. Togo Mizrahi a excellé aussi bien dans la comédie que dans le drame et ce mélodrame en est une preuve supplémentaire. L’intrigue -une jeune femme qui au moment où elle retrouve celui qu’elle a toujours aimé perd subitement la vue- pouvait se prêter à tous les excès et on frémit à l’idée de ce qu’aurait pu en faire un cinéaste moins doué. Mais ici tout est maîtrisé, le récit comme la prise de vues ou le jeu des acteurs. Layla Mourad nous montre encore une fois qu’elle fut à la fois une chanteuse exceptionnelle et une très grande actrice (voir la scène où Layla découvre qu’elle est devenue aveugle).


Que des Mensonges ! (Kedb fi Kedb, 1944)
avec Anwar Wagdi (Mounir Wagdi), Baba Ezzedine (Baba), Mimi Shakib (la fausse infirmière), Beshara Wakim (Abdel Maksoud), Mary Moneib (Khadija), Hassan Fayek (Hassan), Mohamed Abdel Moteleb (le chanteur), Mohamed El Dib (Hamdi), Mohamed Kamel (le cuisinier), Edmond Tuema (le directeur du théâtre), Thuraya Fakhry (la directrice de la nurserie), Zouzou Mohamed (danseuse), Lola Abdo (danseuse), Abdel Hamid Badawy (Abdel Hamdi), Ahmed El Haddad (un comédien de la revue de Baba), Aly Abd El Al (le propriétaire du grand appartement)
Scénario : Togo Mizrahi
Musique : Mohamed Fawzy et Ahmed Sabra


Comédie musicale. Mounir est un jeune homme qui dépense sans compter et sans se soucier du lendemain. Il vit au Caire dans un grand appartement avec son camarade Hassan, tout aussi insouciant que lui. Mounir est criblé de dettes malgré la pension que lui verse tous les mois son oncle et les huissiers finissent par mettre en vente tout ce qu’il possède. Mounir et Hassan doivent s’installer dans une chambre sordide sur le toit d’un grand immeuble. Pour obtenir plus d’argent de son oncle, Mounir a pris l’habitude d’inventer les mensonges les plus invraisemblables. Il avait déjà prétendu qu’il avait épousé une jeune femme de la meilleure société. Cette fois-ci, il écrit à son oncle que son épouse vient d’accoucher et qu’il doit faire face à des dépenses considérables. Quand le vieil homme reçoit la lettre de son neveu, il est fou de joie et il décide de se rendre au Caire pour faire connaissance avec la jeune maman et son bébé...

 

mercredi 16 octobre 2019

A la télé : le film du jour (Rotana Classic du 16 au 31 octobre)

روتانا كلاسيك

Ma sélection personnelle parmi les films diffusés par la chaîne Rotana Classic. Les horaires donnés sont ceux de l'après-midi ou de la soirée (heure de Paris). La plupart des films sont ensuite rediffusés le lendemain matin. Je m'efforce de choisir des films qui n'ont pas encore fait l'objet d'une présentation sur ce blog sans nécessairement prendre en compte leurs qualités artistiques.


Jeudi 31 octobre à 16h30

Amour et Exécution de Kamal El Sheikh (Hub wa idam, 1956)
avec Imad Hamdy, Samira Ahmed, Mahmoud El Meleigy, Aida Helal, Wedad Hamdy, Adly Kasseb, Abbas Fares, Amina Rizk, Aziza Helmy
Scénario et dialogues : Mohamed Kamel Hassan Mouhami
Musique : Abdel Aziz Amer et Mohamed Kamel Hassan Mouhami


Thriller. Amira vit avec sa mère atteinte d’une maladie incurable. Son père les a quittées pour épouser une autre femme. La situation financière de la mère et de la fille devient très difficile. Amira décide de se rendre chez son père pour lui demander de l’argent. Le ton monte très vite, il refuse. Elle sort, abattue mais elle revient le lendemain pour tenter à nouveau de convaincre le vieil homme. Quand elle entre dans l’appartement, elle découvre son père inanimé dans un fauteuil. Il est mort.


Mercredi 30 octobre à 22h

La Fille du Quartier d'Hassan El Seifi (Bint El Hetta, 1964)
avec Chukry Sarhan (Omar), Mahmoud Ismaïl (Zaki), Zahrat Al Oula (Ekhlas), Tawkik El Deken (Hambaka), Zouzou Nabil (la mère d'Ekhlas), Ahmed Ramzy (Selim), Aziza Helmy (la mère d'Omar), Samia Gamal (Hosnia), Ahmed El Gezeiry (le père d'Ekhlas), George Sedhom (le détective). 
Scénario : Mahmoud Ismaïl
Production : Hassan El Seifi


Ekhlas est une étudiante studieuse. Elle est amoureuse d’Omar qui tient une crémerie dans sa rue. Ils doivent se marier mais Zaki Al Fayoumi, un chef de gang, est aussi amoureux de la jeune fille. Il est prêt à tout pour obtenir sa main. Il embauche Selim, le frère d’Ekhlas et lui octroie un salaire confortable. Il va même jusqu’à lui promettre qu'il pourra épouser sa complice, Hosnia, une séduisante danseuse. En échange, Zaki Al Fayouni demande la main d’Ekhlas. Cette dernière cède aux pressions redoublées de son frère et de sa mère. Elle accepte d’épouser le chef de gang à condition qu’elle soit autorisée à poursuivre ses études. Au même moment, Hambaka, le fidèle second de Zaki engage deux hommes de main pour tuer Omar. L’opération échoue : la victime n’est que légèrement blessée. Après cette agression, Ekhlas se ravise. Elle épouse Omar à sa sortie de l’hôpital. Zaki contre attaque aussitôt : il ordonne à Selim de placer dans l’armoire de son nouveau beau-frère une valise pleine de haschisch. Omar est arrêté par la police et envoyé en prison. 


Mardi 29 octobre à 12h30

La Fille de la Campagne d’Hassan El Seifi (Bint Al Balad, 1954)
avec Ismail Yassin, Nagat El Saghera, Kitty, Mohamed El Tabei, El Sayed Bedeir, Stephan Rosti, Abdel Ghani El Nagdi, Abdel Hamid Zaki, Wali El Sayed, Hassan Hamed, Abdel Moneim Ismail, Ellen Deatto, Fifi Youssef, George Yordanis, Kawthar Shafik, Khayria Ahmed
Scénario : Hassan El Seifi, Zaki Saleh, Stephan Rosti
Production : Hassan Fayek


Comédie musicale. Abdel Maboud est un gentil garçon, analphabète mais toujours souriant. Il est le fils d’Abdul Rahim, un puissant propriétaire terrien. Ce dernier apprenant que l’un de ses rivaux a envoyé son fils faire ses études en France, il veut qu’Abdel Maboud aille lui aussi à Paris pour parfaire son éducation. Le jeune homme accepte de quitter les siens pour satisfaire son père, même s’il doit quitter sa cousine dont il est éperdument amoureux. Quand il arrive à Paris, il est dès l’aéroport accueilli par un escroc qui lui fait rencontrer une danseuse, Mademoiselle Kitty…


Lundi 28 octobre à 18h30

Le Fils de Satan d’Houssam Al-Din Mustafa (Ibn Al-Chaytan, 1969)
avec Farid Shawki, Mahmoud El-Meleigy, Tawfik El Deken, Nagla Fathy, Ibrahim Khan, Naemet Mokhtar, Samir Waley Eddine, Ahmed Abu Abya, Kamal El Zeiny, Ahmed Morsi, Hussein Ismaïl, Aleya Abdel Moneim, Abbas El Daly
Scénario et dialogues : Adly El Mowalid
appréciation : 2/5


Le Fils de Satan est un criminel qui terrifie tout un village. Il apparaît toujours masqué et revêtu d’une combinaison noire. Ses victimes sont les hommes qui se remarient après avoir abandonné leurs enfants et leur première femme. Il veut ainsi se venger de son propre père qui s’était remarié. Les meurtres se multiplient. L’enquête est confiée au sergent Morsi. Au départ il soupçonne le fou du village qui proclame être le Fils de Satan. Mais aucune preuve ne permet de l’inculper. Atris, un commerçant qui possède le café de la commune refuse d’y organiser des mariages de peur que le tueur en série s’en prenne à lui. Ibrahim, le frère de Morsi, vient passer des vacances au village. Il est kidnappé par le criminel. Il est libéré peu après par Saidia, une jeune fille qui, avec sa mère, réside chez le vieux fou. L’étudiant et sa sauveuse tombent amoureux l’un de l’autre mais la vie de Saidia est désormais en danger : le Fils de Satan est à ses trousses…


Dimanche 27 octobre à 22h

Les Femmes de Medhat El Sebaie (El Settat, 1992)
avec Mahmoud Yassine (Azmi Abou Alazm), Fifi Abdou (Shoukria), Eman (Nohran, l’actrice), Hala Sedqy (Suhair, la femme d’Azmi), Abla Kamel (Souad, la secrétaire), Ola Rami (Rawiah, la journaliste stagiaire), Nabil El-Hegrassy (Farid, un journaliste), Ibrahim Nasr (Fathi), Helali Mohamed (le chauffeur d’Azmi), Ateia Eweiss (rédacteur en chef)
Scénario : Magda Khirhalla 
Musique : Hani Shenouda


Comédie. Azim est un journaliste à succès qui s’intéresse aux problèmes rencontrés par ses lecteurs dans leur vie quotidienne. Il s’oppose à Shukry, son rédacteur en chef qui défend une toute autre conception du métier de journaliste : pour celui-ci, il faut avant tout divertir le lecteur, lui faire oublier ses difficultés en faisant des articles sur les célébrités et leur existence dorée. Grâce à son talent et à son intégrité, Azim est nommé à la direction du journal en remplacement de Shukry. Pour lui, c’est enfin l’occasion tant espérée d’imposer ses principes à toute la rédaction mais il devra affronter maintes tentatives de corruption de la part de femmes qui souhaitent mettre sa plume au service de leur carrière artistique…


Vendredi 25 octobre à 19h30

Héros jusqu'au bout de Houssam Al Din Mustafa (Batal lil Nihaya (1963) 
avec Lotfy Abdel Hamid, Farid Shawki, Laila Taher, Mahmoud El-Meleigy, Tawfik El Deken, Nahed Samir, Ali Roshdy, Helen, Nazim Sharawi, Mohamed El Dafrawi, Khristo Kladakis, Abdel Badi El Arabi, Badr Nofal, Mohsen Hassanein
Scénario et dialogues : Ali El-Zorkani


Thriller. Hafez Amin dirige un orphelinat à Alexandrie. C’est un homme estimé. En fait cette honorable fonction au sein d’une œuvre de bienfaisance est une couverture pour dissimuler ses activités criminelles : il est à la tête d’un gang dont la spécialité est le kidnapping des enfants de familles fortunées. Il s’en prend notamment aux personnalités qui composent le conseil d’administration de son orphelinat. Il les menace d’enlever leur enfant s’ils refusent de payer la rançon demandée. La plupart des familles accepte le marché et se garde bien de prévenir la police. Cette dernière finit par être alertée. On fait appel à Ibrahim, un ancien gangster qui a payé sa dette à la société, pour qu’il s’infiltre dans l’organisation criminelle… 


Jeudi 24 octobre à 17h30

Train de Nuit d'Ezzel Dine Zulficar (Ketar el Lail, 1953)
avec Imad Hamdy, Samia Gamal, Stephan Rosti, Serag Mounir, Soleiman Naguib, Shaladimo, Aly Abd El Al, Abdel Moneim Ismail, Reyad El Kasabgy, Mohamed Reda, Abdel Mona'em Saoudi, Abdelalim Khattab, Fakher Fakher, Hussein Issa, Salah Nazmi, Zaki Ibrahim
Scénario : Stephan Rosti, Ezzel Dine Zulficar, Zaki Saleh
Musique : Ibrahim Saleh
appréciation : 4/5


Samia aime Adel mais celui-ci disparaît brusquement. Elle croit qu’il l’a abandonnée. Au même moment, son père est plongé dans des difficultés financières inextricables. Pour le sauver, Samia épouse Aboul Azz, un redoutable gangster qui l’oblige à danser dans son club. Mais Adel se manifeste à nouveau. Samia et lui se donnent rendez-vous dans un restaurant. On apprend que l’homme n’avait pas fui mais qu’il avait été blessé dans un accident de la route et qu’ il est resté hospitalisé plus de deux mois. Leurs retrouvailles sont brèves car Samia doit retourner au club pour son numéro de danse. Malgré le danger, Adel se présente dans l’établissement. Il retrouve sa bien-aimée dans sa loge. Aboul Azz, caché dans la penderie, se jette sur Adel et l’assomme. Il s’empare de l’argent que sa victime avait réuni pour venir en aide à Samia et à son père. Une fois le gangster parti, Adel recouvre ses esprits. Les deux amoureux peuvent se confier l’un à l’autre. Samia doit rejoindre ses danseuses sur scène. Dans la salle se trouve Malaty, un ami de son mari. Il est envoûté par la sensualité de Samia.

Mercredi 23 octobre à 17h30

Le coeur a ses raisons d’Helmi Halim (al-'alb lu ahkam, 1956)
avec Abd El Fatah El Quossary, Zouzou Nabil, Zinat Sedki, Abdel Salam Al Nabulsi, Ahmed Ramzy, Faten Hamama, Shafik Nour El Din, Soleiman El Gendy, Stephan Rosti, Serag Mounir, Zeinab Sedky, Samia Ayoub, Samia Mohamed, Sayed El Arabi, Lotfy El Hakim, Mokhtar El Sayed
Scénario : El Sayed Bedeir, Hassan Tawfik, Ali El Zorkani
Production : Helmi Halim
appréciation : 2/5


Karima est une jeune orpheline pauvre qui étudie à la faculté de médecine. Elle aime Hamdi, l’un de ses condisciples qui appartient à la classe aisée. Il est en outre un footballeur de renom. Toutes les tentatives de la jeune femme pour entrer en relation avec lui échouent lamentablement. Elle se confie à une vieille amie qui tient une boulangerie. Celle-ci lui donne des conseils pour attirer l’attention de celui qu’elle aime. Karima les met en pratique aussitôt et ça marche ! Hamdi lui propose un rendez-vous. Mais très vite, l’étudiante comprend qu’elle a fait l’objet d’un pari entre l’élu de son coeur et ses camarades. Elle est désespérée et refuse désormais de lui adresser la parole. Progressivement, les sentiments du jeune homme changent.


Mardi 22 octobre à 15h30

Al Hanakish d’Ali Abdel Khalek (1986)
avec Nabila Ebeid, Kamal Al Shennawi, Farouk El Feshawi, Hatem Zulficar, Abdulla Meshref, Abdel Ghany Nasser, Salah Khalifa, Ahmad Abdul Kader, Sanaa Lamlum, Shafiq Al Shayeb, Suleiman Hussein
Scénario : Ahmed Samir
Musique : Hassan Abou El Saoud et Yahia Al Muji


Taha revient en Egypte après des années d'exil. Il retrouve ses deux fils et leur révèle que dans le jardin de la villa qui autrefois lui appartenait, il a enterré un sac contenant tout un trésor. Le souci, c’est que désormais cette maison est occupée par de nouveaux propriétaires. L’un des fils de Taha va tenter de séduire la servante du lieu pour accéder au sac tant convoité…


Lundi 21 octobre à 19h30

Le Voleur et les Chiens de Kamal El Sheikh (El less wal kilab, 1962)
avec Chukry Sarhan (Saïd Mohamed Mahran), Shadia (Noura), Kamal Al Shennawi (Rauf Alwan), Zein El Ashmawy (Alish Sidra), Salwa Mahmoud (Naboui), Adly Kasseb (Cheikh Alarah), Salah Gaheen (professeur Sultan)
Scénario : Sabri Ezzat
D'après un roman de Naguib Mahfouz
Musique : André Ryder
appréciation : 5/5


Adapté de l'un des chefs d'oeuvre de Naguib Mahfouz. Une adaptation réalisée à peine un an après la parution du roman. 
Saïd est un voleur. Il est marié et a une petite fille. Il ne sait pas qu’Alish, son associé, entretient une liaison avec sa femme. Lors d’un cambriolage, Alish téléphone au commissariat pour dénoncer Saïd. Quand ce dernier sort de la maison, il est accueilli par la police. Les juges le condamnent à cinq années de prison. 
Saïd est libéré avant la fin de sa peine pour bonne conduite. Il retourne dans son quartier et se présente au domicile d’Alish et de son ex-femme. Il souhaite revoir sa fille mais celle-ci ne le reconnaît pas et prend peur quand il tente de l’embrasser. Bouleversé, Saïd renonce à faire valoir ses droits paternels. Désormais, il n’a plus qu’une idée en tête : se venger…


Dimanche 20 octobre à 23h 

L’Oppresseur et l’Opprimé d’Houssam El Din Mostafa (Alzaalim wal Mazlum, 1989)
avec Nour El Sherif, Elham Shahine, Hassan Hosny, Gamal Ismail, Youssef Dawood, Farouk Naguib, Sarah, Ahmed Abdelhady, Youssef Fawzy, Kamal Elzeiny, Moheb Kaser, Hussein Arar
Scénario : Farouk Sabry
D’après le Comte de Monté Cristo d’Alexandre Dumas
Musique : Abdel Hamid Toutou


Jaber travaille sur le port d’Alexandrie comme grutier. Il a épousé une jeune fille prénommée Badour et ils ont un fils Morsi. Ils avaient tout pour être heureux. Malheureusement, Badour a croisé le chemin d’un notable qui depuis se consume de désir pour elle. Grâce à ses hommes de main, celui-ci parvient à l’enfermer dans une chambre et à la violer. Une fois le forfait commis, Badour parvient à se réfugier sur la terrasse de l’immeuble mais un complice de son violeur la jette dans le vide. Elle meurt sur le coup. Jaber paraît. Il se rue sur les criminels mais il est très vite maîtrisé. La police puis la justice s’en mêlent. C’est la version du notable qui prévaut : Jaber a tué sa femme car il l’avait surprise en compagnie de son amant. Il est condamné à vingt-cinq ans de détention. Quand il est enfin libéré, Jaber n’a qu’une seule idée en tête : se venger.


Samedi 19 octobre à 23h

La Vierge et les cheveux blancs d'Hussein Kamal (Al A'zraa wal Shaar Al Abyad, 1983)
avec Nabila Obeid, Mahmoud Abdel Aziz, Sherihan, Mariam Fakhr Eddine, Mamdouh Abdel Alim, Mahmoud El Qala'awy, Afaf Rashad, Mervat Kazem, Afaf Wagdi, Hamdy Youssef, Hanem Mohamed
d'après un roman d'Ihsan Abdul Quddus
Scénario : Kawthar Heikal
Musique : Tarek Sharara


Le premier mariage de Dawlat a été un échec en raison de son incapacité à avoir un enfant. Peu après son divorce, Dawlat fait la connaissance de Medhat, un jeune homme pauvre qui vit sur le toit d’un immeuble appartenant à sa mère. Ils sympathisent puis très vite l’amitié se transforme en amour. Ils se marient. Grâce à Dawlat, Medhat devient un homme d’affaires avisé. Pour que son bonheur soit complet, le couple adopte une petite fille. Les années passent. La petite fille devient une ravissante adolescente. La situation se complique quand elle tombe amoureuse de son père adoptif.


Vendredi 18 octobre à 23h

Les Fleurs Charmantes de Gamal Madkoor (El zuhur el fatina, 1952)
avec Taheya Carioca, Faten Hamama, Chukry Sarhan, Ferdoos Mohamed, Hussein Riad, Farid Shawki, Aziza Helmy, Mahmoud El Meleigy, Thoraya Helmy, Thuraya Fakhry, Mohamed Toufik
Dialogues : Ahmed Shokry et Gamal Madkoor
Musique : Mohamed Hassan Al Shugai


Ratiba et Karima sont deux sœurs. Elles vivent avec leur mère très malade. La mort du père a plongé les trois femmes dans la misère. Tandis que Karima la cadette travaille comme infirmière et s’occupe de leur mère, Ratiba a des rêves de luxe et de richesse. Elle décide de devenir danseuse et travaille dans un cabaret. C’est là qu’elle fait la connaissance de Saïd, un mauvais garçon qui va l’entraîner sur le mauvais chemin…


Jeudi 17 octobre à 19h30

Enfants des Rues de Youssef Wahby (Awouled El Sheiri, 1951)
avec Youssef Wahby, Rushdy Abaza, Omar El Hariri, Fakher Fakher, Seraj Munir, Madiha Yousri, Zouzou Madi, Mohsen Hassaneim, Fayed Mohamed Fayed, Samiha Mohamed, Huda Essa, Mahmoud Reda, Alya Fawzy, Mohamed Shawki, Choukry Sarhan, Sumia Tawfiq
Scénario : Youssef Wahby
Musique : Ibrahim Haggag


Mélodrame. Fayez Abdel Hadi est un officier de police, père de deux enfants. Un soir, après avoir arrêté un gamin des rues qui avait volé un portefeuille, il recueille un nourrisson qu’on avait déposé sur le seuil d’un immeuble. Il retrouve la mère. Celle-ci, souffrante et exténuée, explique qu’elle avait fui le domicile conjugal afin d'échapper à la violence de son mari. Ce dernier est arrêté mais sa victime meurt peu après. Comme il lui avait promis, Fayez Abdel Hadi adopte son fils etsa femme l’élève comme leurs deux enfants…


Mercredi 16 octobre à 19h30

Je ne dors pas de Salah Abou Seif (La Anam, 1957)
D'après un roman d'Ihsan Abdul Quddus
avec Mariam Fakhr Eddine (Safia), Yehia Chahine (Ahmed), Faten Hamama (Nadia), Hind Rostom (Kawsar), Imad Hamdi (Mostafa), Rushdy Abaza (Samir), Omar Sharif (Aziz)
Scénario : Salah Ezz El Din, Saleh Gawdat, El Sayed Bedeir
Musique : Fouad El Zahry
Production : Dollar Films
appréciation : 5/5


Nadia Lotfi vit avec son père, Ahmed, qui a divorcé de sa mère quand elle était encore petite fille. Il ne s’est jamais remarié pour se consacrer entièrement à son éducation. Mais alors qu’elle a 16 ans, Ahmed rencontre Safia, une jeune femme à la beauté aristocratique. Il en tombe follement amoureux et l’épouse. Nadia ne supporte pas qu’une femme puisse prendre sa place auprès de son père. Pour oublier ses tourments, elle noue en secret une relation amoureuse avec Mostafa, un homme beaucoup plus âgé qu’elle. Un soir, lors d’une fête, Mostafa fait la connaissance d’Ahmed et de sa nouvelle épouse. Il est sous le charme de Safia et Nadia s’en aperçoit. La jeune femme, folle de jalousie, décide d’éliminer cette encombrante belle-mère.