vendredi 27 mars 2020

George Sedhom (1938-2020)

جورج سيدهم



La Fille du Quartier d'Hassan El Seifi (1964)

L'acteur George Sedhom est mort aujourd'hui à l'âge de 81 ans.

Il commence une carrière de comédien au début des années soixante, à sa sortie de l’université. Avec El Deif Ahmed et Samir Ghanem, il fonde le trio comique « Les Trois Lumières du Théâtre ». Le succès public est immédiat, aussi bien au cinéma qu’à la télévision. Ils enchaînent alors les comédies dans lesquelles ils jouent, chantent et dansent. Ces trois artistes sont bien sympathiques et leur énergie fait plaisir à voir. Néanmoins, on peut déplorer que de film en film, ils utilisent les mêmes recettes et les mêmes procédés pour des « numéros » parfois réussis, parfois beaucoup moins. Dans ce trio, George Sedhom était réduit à jouer indéfiniment le petit gros jovial, ce qui ne rendait pas justice à son talent de comédien (Je l’ai toujours trouvé meilleur dans les films où il jouait sans ses camarades.)
Mais sans doute faut-il avant tout incriminer les producteurs et les réalisateurs qui ont voulu exploiter au plus vite le filon des "Trois Lumières du Théâtre" au risque de le tarir prématurément. Il est bien difficile d’être original quand certaines années il faut faire le show dans pas moins de dix productions, sans compter les spectacles pour la télévision et le théâtre. Avant eux, Ismaïl Yassin fut confronté au même problème et dut subir le désintérêt progressif d’un public avide de nouveautés. Les "Trois Lumières du Théâtre" ne connaîtront pas cette lassitude car El Deif Ahmed meurt brutalement en 1970. George Sedhom et Samir Ghanem poursuivent leur collaboration jusqu’au début des années 80 tout en menant des carrières individuelles. En 1997, George Sedhom est victime d’un accident vasculaire qui le contraint à une retraite définitive.


Les films auxquels il a participé et qui ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :

La Fille du Quartier d'Hassan El Seifi (Bint El Hetta, 1964)
avec Chukry Sarhan (Omar), Mahmoud Ismaïl (Zaki), Zahrat Al Oula (Ekhlas), Tawkik El Deken (Hambaka), Zouzou Nabil (la mère d'Ekhlas), Ahmed Ramzy (Selim), Aziza Helmy (la mère d'Omar), Samia Gamal (Hosnia), Ahmed El Gezeiry (le père d'Ekhlas), George Sedhom (le détective). 
Scénario : Mahmoud Ismaïl
Production : Hassan El Seifi
Appréciation : 4/5

Les Deux Frères de Hassan El Seifi (Al Shaqiqan, 1965)
avec Aziza Helmy (Aziza), Ahmad Ramzy (Fathi, le fils d’Aziza), Hassan Youssef (Mathloum, le fils d’Alia), Imad Hamdy (Abdel Samiah), Shweikar (Alia, la seconde épouse d’Abdel), Zahra El Ola (la fille dont sont amoureux les deux frères), George Sedhom, Samir Ghanem, Soheir Zaky, 
Scénario et dialogues : Mahmoud Ismail 


Les Fauteurs de Trouble de Mahmoud Farid (Al-moshaghiboun, 1965)
avec Rushdy Abaza (Amin), Nelly (Nawal), Nagwa Fouad (Nadia), George Sedhom (Boulboul), Samir Ghanem (Asfour), El Deif Ahmed (Antar), Tawfik El Deken (Rashad), Soheir Magdy (Madiha), Mahmoud El Meleigy (Youssef), Victoria Cohen, Nasr Seif, Hamed Morsi, Abdel Ghani El Nagdi, Ahmed Morsi, Hassan Anis, Edmond Tuema, Hussein Ismael
Scénario : Bahgat Amar, Farouk Sabry
Musique : Hussein El Sayed, Fouad Barouki, Ragab Hussein, Ahmed Fouad Hassan, Les Trois Lumières du Théâtre



Trente Jours en Prison de Niazi Mostafa (30 youm fil sign, 1966)
avec Abou Bakr Ezzat (Medhat), Farid Shawki (Amshir), Nawal Abou Al Foutouh (Azhar), Hassan Hamed (Ibn Al Janawi), Soheir El-Barouni, Mimi Chakib (la mère de Soheir), Mohamed Reda, Ibrahim Saafan, Madiha Kamel (Soheir), Samir Ghanem, Ahmed El Deif, George Sedhom 
D’après une histoire de Naguib El Rihani et de Badie’ Khairy 
Scénario : Abdel Hay Adib et Niazi Mostafa 
Musique : Hussein Al Saïd 
Chansons : Samir Ghanem, Ahmed El Deif, George Sedhom 
Production : Films Ihab Leithi



Le Rivage de la Gaieté de Houssam Al Din Mustafa (Chatei el Marah, 1967)
avec Nagat El Saghera (Norah), Hassan Youssef (Houssam), Youssef Fakhr El Din (Hamada), Samia Shokri (Riri), Samir Ghanem (ami d’Houssam), George Sedhom (ami d’Houssam), El Deif Ahmed (ami d’Houssam), Abdel Moneim Madbouly (le professeur Raafat), Nahed Yousri, Shahinaz Taha (Salli, la sœur de Norah), Nabil El Zakzouky, Mimi Chakib (Aziza, la femme du professeur), Adly Kasseb (le père d’Houssam)
Scénario et dialogues : Abdel Fattah El Sayed 
Musique : Mohamed Abdel Wahab



Jeunesse Très Folle de Niazi Mostafa (Shabab magnoun geddan, 1967) 

avec Soad Hosny (Madiha), Mimi Chakib (la femme de Youssef), Samir Sabri (Esmat), Samir Ghanem (Rahfat), George Sedhom (Ishmat), Ahmed El Deif (Afat) , Ahmed Ramzy (Medhat, le fils de Youssef), Hoda Farid (Mona, la fille de Youssef), Ibrahim Zada (le maître d’hôtel de Youssef), Amin El Heneidy (Youssef, le propriétaire du casino)
Scénario : Abdel Hay Adib et Abou Al Seoud Al Ebiary 
Musique : Hussein El Sayed et André Ryder



Une Fille Turbulente de Houssam Al Din Mustafa (Bint Shaqiyat, 1967)
avec Mohamed Awad (Sami Ibrahim), Nadia Lutfi (Samira), Hassan Youssef (Choukri), Nawal Abou el Foutouh (la première fiancée de Sami), Abdel Moneim Madbouly (le père de Samira et le patron des deux amis), Zizi Mustafa (la danseuse), Samir Ghanem (infirmier), George Sedhom (l’homme de l’hôtel dont la lune de miel avec sa jeune épouse est gâchée par les interventions récurrentes des deux amis), Ahmed El Deif (infirmier). 
Scénario et dialogues : Adly El Mowalid et Abdel Fattah El Sayed
Appréciation : 1/5



L'Honneur de ma Femme de Fateen Abdel Wahab (Karamet Zawgaty, 1967)
avec Adel Imam, George Sedhom, Sherifa Mahear, Shadia, Mahmoud Rashad, Salah Zulficar, Camilia, Ragaa El Geddawy, Thoraya Helmy
Scénario et dialogues : Mohamed Abou Youssef et Mohamed Mostafa Samy
Adaptation d'un roman d'Ihsan Abdul Quddus
Musique : Fouad El Zahiri
Production : Ramsès Naguib
Appréciation : 3/5



Je suis le docteur d’Abbas Kamel (Ana el Doctor, 1968)
avec Farid Shawqy, Nelly, Mohamed Reda, Tawfik El Deken, Adel Imam, Hassan Mostafa, George Sedhom, Nawal El Saghira, Omar El Gizawy, Angel Aram, Khadiga Mahmoud, Mohamed Al Ezaby, Nadia Seif El Nasr, Hamdy Salem, Abdelghani El Nagdi
Scénario : Abbas Kamel
Adaptation de Knock, la pièce du dramaturge français Jules Romains (1923)



Le Mariage Moderne de Salah Karim (Alzawaj a'ala altariqat alhaditha, 1968)
avec Soad Hosny (Noha), Hassan Youssef (Ahmed, le cousin de Noha), El Deif Ahmed, Samir Ghanem, (Samir), George Sedhom, Mohamed Reda (le père de Noha), Fatima Mostafa (la mère de Noha), Abdel Moneim Ibrahim (Kamal), Abbas Fares, Hassan Mostafa, Alya Abdel Moneim (Aziza, la sœur de Noha), Atef Makram, Inas Abdallah (la mère d'Ahmed), Eskandar Menassa (Hussein, le mari de la mère d'Ahmed), Helmy Hilaly, Badr Nofal
Scénario : Salah Karim
Musique : Saïd Salama, Mohamed Al Mogi, Fathy Qoura, Ali Ismail


La Troupe Joyeuse de Fateen Abdel Wahab (Ferket Al Marah, 1970)
avec Mohamed Roushdy ,Chams El Baroudi, Nagwa Fouad, Tawfik El Deken, Samir Ghanem, George Sedhom, Ahmed El Deif
Scénario : Abdel Fattah El Sayed et Adly El Mowalid
Musique : Baligh Hamdy
Appréciation : 2/5



Les Trois Fous d’Hassan El Seifi (El Maganeen el Talata, 1970)
avec Nagla Fathy, Zahrat Al Oula, Samir Ghanem, George Sedhom, El Deif Ahmed, Tawfik El Deken, Ibrahim Saafan, Kawthar Shafik, Seif Allah Mokhtar, Zakaria Mowafy, Abdel Ghani El Nagdi , Abdel Moneim Basiony, Hussein Ismael, Ahmed Nabil, Soheir Zaky, Mahmoud El Meleigy, Mohamed Abou HashishScénario : Ali Salem
Musique : Baligh Hamdy, Helmy Bakr, Fathy Qoura
Production : Hassan El Seifi



Nous ne sommes pas des anges de Mahmoud Farid (Lasna Mala'eka, 1970) 
avec George Sedhom, El Deif Ahmed, Samir Ghanem, Shahinaz Taha, Hassan Mostafa, Abdelalim Khattab, Samir Sabri, Nagwa Fouad, Ashraf Abdelghafour, Abbas Fares, Zakaria Mowafi, Aleya Abdel Moneim 
Musique et chansons : Fouad El Zahry, Mohamed Al Mogy, Hussein El Sayed, Abdelazim Abdelhaqq, Fahd Blan, George Sedhom, Samir Ghanem, El Deif Ahmed



À la recherche du scandale de Niazi Mustafa (Albahth A'n Fediha, 1973)
avec Adel Imam, Mervat Amine, Samir Sabri, Youssef Wahby, Ahmed Ramzy, Imad Hamdi, Zizi El Badraoui, Mohamed Reda, Nawal Abou El Foutouh, Tawfik El Deken, Hassan Hamed, Nagwa Fouad, Zouzou Madi, George Sedhom, Salah Nazmi, Mimi Chakib, Sayed Ibrahim, Mohamed Awad
Scénario : Farouk Sabry et Abou Al Seoud Al Ebiary
Ce film est inspiré d'une comédie américaine réalisée par Gene Kelly en 1967, Petit guide pour mari volage (A Guide for the Married Man).



Une Femme de Mauvaise Réputation d’Henry Barakat (Emraa Sayyeat Assomaa - 1973) 
avec Shams al Baroudi, Mahmoud Yassin, Youssef Shaaban, Imad Hamdi, Nagwa Fouad, George Sedhom, Salah Nazmi
Scénario : Mamdouh Al Leithi
Musique : Tarek Sharara
Appréciation : 4/5

Certains se marient deux fois de Mohamed Abdel Aziz (Al Baa'd Yazhab lel Maa'zoun Marratayn, 1978) 
avec Nour El Sherif ( Dr. Mamdouh), Mervat Amin (Mona), Adel Imam (Massoud), Lebleba (Mahasen), Samir Ghanem (Ezzat), George Sedhom, Aqeila Rateb, Mimi Gamal, Amal Ramzi, Hanaa El Shorbagy, Galila Mahmoud, Ibrahim Abdulraziq, Salama Elias, Ibrahim Kadri, Zouzou Chakib 
Scénario : Farouk Sabri
Musique : Gamal Salamah
Production : William Rizq



Un Inconnu dans ma maison de Samir Seif (Ghareeb fi Baity, 1982)

avec Soad Hosny , Nour El Sherif, Ali El Sherif, Ibrahim Kadri, George Sedhom, Hayatem, Hassan Mostafa, Nabila El Sayed, Wahid Seif, Seif Allah Mokhtar, Sana Lamlum, Mohamed Abou Dawoud, Hussein Orabi, Fawzy Al Sharqawi
Scénario et dialogues : Wahid Hamid
Musique : Hany Shenouda




mercredi 25 mars 2020

Vie Obscure ( Hayat el zalam, 1940)

حياة الظلام
إخراج: أحمد بدرخان



Ahmed Badrakhan a réalisé Vie Obscure en 1940.
Distribution : Mimi Chakib (Zahira), Mohsen Sarhan (Ahmed), Rawheya Khaled (Rawya, la cousine d’Ahmed), Ferdoos Mohamed (Khadija, la mère d’Ahmed), Thoraya Helmy (Mimi, la chanteuse), Lola Sedky (Fifi, une amie de Mahmoud et de Zahira), Fouad Shafik (Salomon Bey, l’amant de Zahira), Menassa Fahmy (Ali, le père d’Ahmed), Anwar Wagdi (Mahmoud), Abd El Fatah El Kosary (le cafetier, client du cabinet d’avocats), Abdel Meguid Choukry (l’avocat Abel Kader El Sharkawi), Yahya Nagati (le directeur du magazine Al Asr), Edmond Tuema (Adham Bey, le nouveau « protecteur de Zahira), Mustafa Al Jazzar (le juge)
Scénario : Ahmed Badrakhan, Mahmoud Kamal Hassan
Musique : Abdul Hamid Abdul Rahman, Izzat El Gahely, Mohamed El-Kahlawy
Production : Mohamed Jamal Al-Din Refaat

Mimi Chakib et Fouad Shafik

















Rawheya Khaled

















Mimi Chakib et Rawheya Khaled

















Mustafa Al Jazzar

















Anwar Wagdi et Mimi Chakib

















Mohsen Sarhan et Mimi Chakib

















Yahya Nagati


















Ahmed Alwa est diplômé de la faculté de droit mais il n’a aucun goût pour le métier d’avocat. Il a toujours manifesté un penchant pour les arts et plus particulièrement pour la littérature : il écrit des histoires qu’il publie dans le magazine Al Asr. Il vit avec son père, Ali Alwa, un employé des chemins de fer à la retraite, sa mère, Khadija, et sa jeune cousine qui est amoureuse de lui. Le rêve de sa mère, c ‘est qu’ils se marient. Pour contenter son père, Ahmed est contraint de travailler dans le cabinet de son ami l’avocat Abdel Kader El Sharkawi. C’est à lui qu’Ali Alwa a confié le dossier qu’il veut déposer au ministère des finances afin de recevoir une prime exceptionnelle pour services rendus à l’Etat. Avec cet argent, le vieil homme souhaiterait, dans le souci de préserver la santé de sa femme, s’installer dans un appartement à Helwan, petite ville de la banlieue du Caire. 
Ahmed menait une existence simple et discrète parmi les livres jusqu’au jour où le directeur du magazine Al Asr lui donne une invitation à une fête costumée très chic. C’est pour le jeune homme, l’occasion de découvrir la haute société. A cette soirée, il retrouve son ancien condisciple, Mahmoud Al Shimy, un jeune oisif qui n’a jamais eu besoin de travailler et qui consacre son existence aux plaisirs. Il lui présente Zahira, une jolie jeune femme très séduisante. Elle est accompagnée de son amant, Salomon Bey qu’elle fait passer pour son oncle. Ahmed ne sait pas que Zahira est une femme aux mœurs dissolues qui vit grâce à l’argent des hommes qu’elle a pris dans ses filets. Apprenant qu’Ahmed écrit pour le magazine Al Asr, elle l’invite à se rendre chez elle : elle lui racontera son histoire et peut-être trouvera-t-il matière à en faire un roman. Ahmed se rend à plusieurs reprises chez sa nouvelle amie et ils deviennent amants. Zahira l’initie au luxe et à l’élégance. Elle lui apprend à aimer les bonnes choses, à bien se conduire dans les lieux à la mode, à se comporter comme un véritable homme du monde. Ahmed est émerveillé par tout ce qu’il découvre. Il n’a plus que mépris pour l’humble existence de ses parents. Il a même écrit un roman qu’il a intitulé Zahira.
Se consacrant totalement à sa nouvelle existence, il néglige son travail dans le cabinet d’avocats. Beaucoup de ses clients se plaignent de son manque de professionnalisme. Plus grave encore : Il a récupéré la pension qui a été attribué à son père mais il l’a jouée aux courses alors qu’il séjournait à Alexandrie avec Zahira et son ami Mahmoud. Quand son père l’apprend, il le chasse de la maison. Peu après, il perd aussi son travail et le directeur de la revue Al Asr refuse de publier ses dernières nouvelles. Il finit tout de même par vendre son roman à un théâtre mais c’est Zahira qui utilise les 50 guinées reçues pour rembourser ses dettes. Rien ne va plus : il a trouvé une chambre dans un petit hôtel mais Zahira s’est éloignée de lui et cherche un nouvel amant qui pourra l’entretenir. Avec l’aide de Mahmoud, elle ne tarde pas à trouver un nouveau pigeon.
Pendant ce temps-là, la santé de la mère d’Ahmed empire de jour en jour. Le jeune homme est prévenu par Rawya que Khadija souhaite le revoir avant de mourir. Apprenant que celle-ci se rend tous les après-midis chez le médecin, il en profite pour s’introduire chez ses parents à ce moment-là. Il pénètre dans leur chambre et s’empare des bijoux de sa mère mais cette dernière le surprend en pleine action. Il s’enfuit avec son butin et se rend directement chez Zahira. Il tombe sur Salomon Bey qui lui révèle qu’il est depuis toujours l’amant de celle dont Ahmed pensait naïvement être le seul à profiter des faveurs. Il décide de rompre et il retourne chez ses parents pour restituer les bijoux. Mais c’est trop tard, sa mère est morte. Son père ne veut plus le voir et exige qu’il sorte immédiatement. Comble de malheur, ne pouvant plus payer sa chambre, Ahmed doit quitter la pension où il résidait. Il erre dans les rues du Caire et pense à se suicider. Il passe devant le théâtre où se donne la première du spectacle adapté de son roman Zahira. La pièce vient de se terminer et  il assiste à la sortie des spectateurs. Parmi eux, il aperçoit Mahmoud et son ancienne maîtresse. Passant près de lui sans le voir, ils montent dans une superbe voiture, l’air heureux. Ahmed devient fou de désespoir tandis qu’une pluie torrentielle se met à tomber sur la ville. Son comportement de dément attire des policiers qui l’arrêtent. Au même moment, Mahmoud au volant de son véhicule fait une mauvaise manœuvre pour échapper à une collision. La voiture va s’écraser contre un arbre. Zahira et lui meurent sur le coup. Ahmed a été interné en hôpital psychiatrique. Mais grâce à l’amour et à la persévérance de Rawya, il recouvrera un équilibre, prêt à refaire sa vie avec celle qui l’a toujours aimé.


mercredi 18 mars 2020

Les réalisateurs : Hussein Sedki (1917-1976)

حسين صدقي

Hussein Sedki fut à la fois acteur, producteur et réalisateur. Il commence sa carrière comme acteur. dès les années trente, alors qu’il a à peine vingt ans. La réalisatrice Amina Mohamed l’ayant vu au théâtre décide de le faire tourner dans son film Titawong (1937). Il passe à la réalisation dix ans plus tard avec Trahison et Tourment (1947). Suivront quinze autres films. A chaque fois, il en est le producteur, le réalisateur et l’un des acteurs. 
En 1961, il met fin brutalement à ses activités cinématographiques pour marquer son désaccord avec la politique artistique et culturelle de Nasser. Cette année-là, ce dernier crée l’Organisme Général du Cinéma (qui sera nationalisé en 1963). Je suis la Justice sera le dernier film d’Hussein Sedki.
A la fin de sa vie, il est devenu très pieux et juste avant de mourir, il aurait demandé à ses enfants de brûler tous ses films. 

Trois films d'Hussein Sedki a fait l'objet d'une présentation dans ce blog : 


Route jonchée d’épines (1950, Tariq Elshoak)
avec Hussein Sedki (l’officier Magdy), Hassiba Roushdy (Saba, la bédouine), Mahmoud Shoukoko (Khamis), Farid Shawqy (Rachid, le cousin de Magdy), Lola Sedky (Salwa, la cousine de Magdy), Stephan Rosty (Salomon, le chef du gang), Minerva (une danseuse), Zaki Ibrahim (l’oncle de Magdy), Thuraya Fakhry (la tante de Magdy)
Scénario : Mohamed Kamel Hassan Al Mohami, Hussein Sedki
Musique : Mahmoud Shoukoko, Hassiba Roushdy
Musique du générique de début : "Samuel Goldenberg et Schmuyle", pièce issue des Tableaux d'une Exposition du compositeur russe Modeste Moussorgski
Dans une scène, on peut entendre un extrait de "la Chevauchée des Walkyries" de Wagner.
Production : Hussein Sedki


Magdy et Khamis sont en mission sur les traces d’un gang de trafiquants de drogue. Leur jeep tombe en panne en plein désert. Très vite, ils sont terrassés par la chaleur et le manque d’eau. Heureusement, le chien qui les accompagnait comprend que les deux hommes sont en grand danger. Il s’élance dans le désert et finit par trouver une bédouine et ses compagnes en train de garder leurs moutons. Il conduit les femmes jusqu’à ses maîtres qui avaient perdu connaissance. . Grâce à Saba et à ses compagnes, ceux-ci sont vite remis sur pied et tout le monde peut retourner au camp de la tribu à laquelle appartiennent les sauveuses des deux policiers. Grâce à leur chien, Magdy et Khamis découvrent que la tribu est en fait le repaire des trafiquants qu’ils recherchaient. Comprenant qu’ils ont été démasqués, les bédouins décident d’éliminer leurs deux visiteurs. Mais Saba qui a entendu la conversation prévient Magdy et Khamis qui s’enfuient aussitôt. Pour éviter les représailles, ils emmènent Saba avec eux. Magdy retrouve toute sa famille à qui il présente la jeune bédouine. Salwa, sa cousine et fiancée, n’apprécie pas du tout l’irruption de cette inconnue dans leur existence. D’emblée, elle la considère comme une rivale…

Notre avis : un film écrit, réalisé, produit et joué par Hussein Sedky. C’est d’abord un thriller car il est question de policiers bien sympathiques à la poursuite d’un gang de dangereux trafiquants de drogue. Disons le tout net : le suspens n’est pas insoutenable. Les revolvers sont souvent brandis mais on tire peu !
En réalité, « Route jonchée d’épines » est avant tout une comédie qui repose sur l’opposition vie citadine/vie bédouine. Lola Sedky endosse le rôle de la jeune fille de bonne famille convaincue de sa supériorité et qui méprise la bédouine dont va tomber amoureux son fiancé. Une tâche redoutable car avec un tel personnage, il est bien difficile d’éviter la caricature. Dans le rôle de la bédouine qui va vite assimiler les mœurs des citadins, Hassiba Roushdy s’en sort mieux. Cette actrice d’origine tunisienne et aussi une chanteuse très talentueuse comme elle le prouve à plusieurs reprises dans ce film.


Mon cœur t’aime (Qalby Yahwak, 1955) 
avec Hussein Sedky (Ahmed), Sabah (Souad), Samiha Ayoub, Nour El Demerdash (Zaki, collègue d’Ahmed), Abdel Ghany Kamar (Jamil, un vendeur du magasin), Zaki Ibrahim (le propriétaire du magasin de vêtements et le père de Souad), Samiha Ayoub (Afkar, la première femme d’Ahmed), Mohamed El Dib (Tawfiq, le gérant du magasin), Ibrahim Hechmat (le père d’Ahmed), Victoria Hobeika (la tante de Souad), Nadia Gamal (la danseuse), Akram Jawdat (Samiha, la cousine de Souad) 
Scénario : Hussein Sedky et Abdel Aziz Salam 
Musique : Abdel Aziz Salam, Zakaria Ahmed, Kamal Al Tawil, Mohammed Al Mogi, Mohamed Mohasen 
Production : Hussein Sedky


Ahmed a quitté Tanta, sa ville natale, pour s’installer au Caire. Il a trouvé un travail dans un grand magasin de vêtements. Grâce à son dynamisme, il obtient rapidement un poste de responsable. Il s'est aussi marié mais très vite la mésentente s’est installée dans le couple. Il a très vite divorcé. Ahmed est amoureux de Souad, la fille du patron qui, en compagnie de sa cousine, se rend fréquemment dans le magasin. Jamais Ahmed n’oserait lui avouer ses sentiments mais son ami et collègue Jamil lui certifie qu’elle aussi est amoureuse de lui. Quand il a dû s’absenter pour des raisons de santé, la jeune femme n’a pas caché son désappointement. Souad est déjà fiancée à Tawfiq, le gérant du magasin mais elle ne l’aime pas, elle le trouve même laid. Le jour de son anniversaire, elle décide d’inviter Ahmed à la petite fête qu’elle organise. Il accepte l’invitation mais il ne s’y rendra pas. Son ex-femme a fait irruption chez lui pour lui annoncer qu’elle est enceinte…


Je suis la Justice (Ana El Adala, 1961) 
avec Hussein Sedki (l’avocat Ahmed Sami), Maha Sabry (Fathia Kamal), Abbas Fares (Maher Salem, un avocat à la retraite), Nagwa Fouad (Ilham Alawi, la danseuse), Mohamed Reda (Hassan Al Kharboutli, le trafiquant de drogue), Nazim Sharawy (Mounir Wahid), Ahmed Loxer (docteur Medhat Abdel Azim), Ali Roushdy Aziza Helmy (Amina, la femme de Maher), Nadia Al Sabei (Nafisia, la servante de Fathia), Shawky Baraka (le secrétaire Hassanein Abdel Tawab) Mohamed Shawky (le chauffeur), Salwa Ezz Eddine (la servante, épouse du secrétaire) 
D’après les Dix Petits Nègres d’Agatha Christie (non créditée au générique !) 
Scénario : Hussein Sedki 
Dialogue : Abdel Aziz Salam 
Musique : Mohamed Dia Eddine 
Production : Hussein Sedki


Pour le réveillon du nouvel an, Izzat Amin a invité dans sa maison de campagne un certain nombre de ses amis. : l’avocat Ahmed Sami, la veuve Fathia Kamal, le docteur Medhat Abdel Aziz, la danseuse Ilham Alawi, le commerçant Hassan Al Kharbouli, l’avocat à la retraite Maher Salem. Quand les invités arrivent ils sont accueillis par les deux serviteurs de la maison, engagés depuis peu. Ils sont surpris de découvrir que leur hôte est absent mais qu’il a laissé pour eux un discours enregistré sur un magnétophone. Les convives sont réunis dans le salon tandis que la voix d’Izzat Amin s’élève. Celui-ci a décidé de révéler les fautes et les crimes dont se sont rendus coupables tous les personnages présents. Ces derniers ne savent pas encore que pour la plupart ce sera leur dernière nuit…

mardi 17 mars 2020

A la télé : le film du jour (Rotana Classic du 17 au 31 mars)

روتانا كلاسيك

Ma sélection personnelle parmi les films diffusés par la chaîne Rotana Classic. Les horaires donnés sont ceux de l'après-midi ou de la soirée (heure de Paris). La plupart des films sont ensuite rediffusés le lendemain matin. Je m'efforce de choisir des films qui n'ont pas encore fait l'objet d'une présentation sur ce blog sans nécessairement prendre en compte leurs qualités artistiques.


Mardi 31 mars à 13h30

Seconde Rencontre d’Hassan El Seifi (Alliqa' alththani, 1967)
avec Ahmad Mazhar (docteur Raafat), Soad Hosny (Hoda), Zahrat Al Oula (la mère de Hoda), Hassan Youssef (Hassan, l’officier de marine), Kamal Yassin, Khadiga Mahmoud, Soheir Magdy (la danseuse)
Une histoire de Youssef El Sebai
Scénario : Mohamed Othman
Musique : André Ryder et Mohamed Abdel Wahab


Le docteur Raafat est depuis longtemps amoureux d’Hoda, la fille de son professeur mais celle-ci s’est éprise d’Hassan, un jeune officier de marine. La mère de la jeune fille s’oppose à cette liaison. A la mort de son mari, elle a sombré dans une profonde dépression et elle a perdu la vue. C’est le docteur Raafat qui l’a soignée et guérie. Si bien que pour elle, les choses sont très claires : il a été son sauveur, il sera son gendre ! Malheureusement, sa fille ne l’entend pas ainsi. Certes, elle a beaucoup d’affection pour le docteur Raafat mais c’est avec Hassan qu’elle veut faire sa vie. Devant partir en mission pour un certain temps, l’officier de marine se présente au domicile de sa bien-aimée pour faire sa demande en mariage. La mère d’Hoda est intraitable : il n’aura pas la main de sa fille… 

On pourra noter la très grande similitude de ce film avec celui d’Henry Barakat, « Nuit de Noces » , réalisé en 1965. On y retrouve Ahmed Mazhar en médecin et Soad Hosny en jeune fille qui doit épouser celui-ci bien qu’amoureuse d’un autre homme.


Lundi 30 mars à 23h

Kahraman d'El Sayed Bedeir (1958)
avec Hoda Soltan, Ferdoos Mohamed, Yehia Chahine, Abdel Moneim Ibrahim, Abdel Moneim Ismaïl, Reyad El Kasabgy, Mohamed Tawfik, Abdel Nabi Mohamed
Danseuse : Zeinat Olwy
Scénario : d'El Sayed Bedeir et Farid Shawki
Musique et chansons : Fouad El Zahry, Fathy Qoura, Ismail El-Habrouk, Mohamed Al-Muji, Mahmoud El Sherif
Production : Ramses Naguib


Drame. Hamid vit à Damanhour avec sa mère et son frère aîné qui est l’imam de la mosquée. Hamid est un élève brillant. Après le lycée, il suit des cours à l’université d’Alexandrie. Avec des camarades, il se rend dans une boîte de nuit où chante Kahraman. Hamid est tout de suite attiré par cette blonde pulpeuse au sourire ravageur. Il fait sa connaissance puis ils deviennent très vite amants. Pour le jeune étudiant, c’est le début d’une descente aux enfers… 


Dimanche 29 mars à 19h30

Le Rivage de la Gaieté de Houssam Al Din Mustafa (Chatei el Marah, 1967)
avec Nagat El Saghera (Norah), Hassan Youssef (Houssam), Youssef Fakhr El Din (Hamada), Samia Shokri (Riri), Samir Ghanem (ami d’Houssam), George Sedhom (ami d’Houssam), El Deif Ahmed (ami d’Houssam), Abdel Moneim Madbouly (le professeur Raafat), Nahed Yousri, Shahinaz Taha (Salli, la sœur de Norah), Nabil El Zakzouky, Mimi Chakib (Aziza, la femme du professeur), Adly Kasseb (le père d’Houssam)
Scénario et dialogues : Abdel Fattah El Sayed 
Musique : Mohamed Abdel Wahab


Comédie musicale. Un professeur laisse ses deux grandes filles, Norah et Sally, partir seules pour quinze jours de vacances à Ismaïlia avec leur club. Craignant pour leur vertu, l’universitaire demande à Houssam, le fils de son meilleur ami, de les accompagner pour les surveiller discrètement. Le jeune homme qui est musicien accepte la mission et se rend à Ismaïlia avec les trois membres de son groupe. Les quatre garçons s’installent dans le même hôtel que Norah, Sally et leurs camarades. A peine arrivé, Houssam découvre que Norah est courtisée par Hamada, un pensionnaire de l’hôtel…


Samedi 28 mars à 16h30

Jeunesse Très Folle de Niazi Mostafa (Shabab magnoun geddan, 1967)
avec Soad Hosny (Madiha), Mimi Chakib (la femme de Youssef), Samir Sabri (Esmat), Samir Ghanem (Rahfat), George Sedhom (Ishmat), Ahmed El Deif (Afat) , Ahmed Ramzy (Medhat, le fils de Youssef), Hoda Farid (Mona, la fille de Youssef), Ibrahim Zada (le maître d’hôtel de Youssef), Amin El Heneidy (Youssef, le propriétaire du casino)
Scénario : Abdel Hay Adib et Abou Al Seoud Al Ebiary 
Musique : Hussein El Sayed et André Ryder


Comédie musicale avec les Trois Lumières du Théâtre. 
Le groupe de musique pop « Les Fous » est composé de trois frères et de l’un de leurs amis, Esmat. Ils viennent de décrocher un contrat dans un casino d’une station balnéaire mais avant de partir, Esmat veut obtenir la main de Madiha, la sœur de ses trois partenaires. Ce n’est qu’à cette condition qu’il acceptera de poursuivre son activité au sein du groupe. Malheureusement pour lui, Madiha est une étudiante en art dramatique qui ne se laisse pas dicter sa conduite. Elle refuse catégoriquement ce mariage, Esmat restera donc au Caire. Pour honorer leur contrat, les trois frères et leur sœur ont une idée : c’est Madiha elle-même qui remplacera Esmat. Elle se déguisera en garçon et grâce à son talent de comédienne, tout le monde n’y verra que du feu. Dès leurs premiers concerts, le groupe rencontre un vif succès auprès des jeunes estivants et Madiha jongle sans peine avec ses deux identités. Tantôt elle est la sœur de ses trois frères, tantôt, elle se travestit en homme pour devenir Esmat, le guitariste des Fous. La jeune femme est néanmoins confrontée à des situations un peu délicates : Medhat, le fils du propriétaire du casino est tombé amoureux de Madiha tandis que Mona, sa soeur, éprouve une véritable passion pour Esmat…


Vendredi 27 mars à 12h30

Moi, lui et elle de Fateen Abdel Wahab (Ana w hoa w hya, 1964)
avec Fouad El-Mohandes (Hamdi), Shwikar (Nadia), Tawfik El Deken (Abdel Tawab), Soheir Zaky (la femme d’Abdel Tawab), El Deif Ahmed (Bayoumi, le domestique d’Hamdi), Adel Imam (l’adjoint d’Hamdi), Mohamed Faraj (Mimo, l’homme de main d’Abdel Tawab), Ahmed Khamis (Salah), Nabila El Sayed (Zinab), Eskandar Menassa (le voisin), Ahmed Amer (le directeur de l’hôtel)
D’après une pièce d’ Abdel Moneim Madbouly
Dialogue : Samir Khafagi et Abdel Moneim Madbouly
Scénario : Abdel-Hay Adib
Musique : Michel Youssef


Hamdi est un avocat qui multiplie les conquêtes féminines. Son comportement connu de tous est jugé par beaucoup de ses confrères comme un objet de scandale nuisant gravement à l’image de la profession. L’ordre des avocats finit même par se réunir et condamne Hamdi à une suspension professionnelle d’un mois. Salah, l’associé, d’Hamdi est furieux. Il le menace de mettre fin à leur partenariat s’il ne change pas son attitude. Pour montrer sa bonne volonté, Hamdi décide de passer son mois de vacances forcées dans un hôtel de l’oasis du Fayoum, au bord du lac Moéris. Il passe ses journées à chasser le canard et il constate avec satisfaction qu’il parvient à vivre sans les femmes. Le nouvel an arrive. Le propriétaire de l’hôtel a décidé d’organiser une fête dans son établissement. Le spectacle de toutes ces jeunes femmes en robes de soirée fait craindre à Hamdi de perdre toutes ses bonnes résolutions. Il a décidé de quitter l’hôtel le soir même et de retourner au Caire. Las ! Des averses très violentes se sont abattues sur la région, rendant impraticables toues les voies de communication. Hamdi passera donc la nuit dans sa chambre. Mais le réceptionniste de l’hôtel lui demande une faveur : étant donné cette météo exécrable, de nombreux invités ne peuvent retourner chez eux et ce serait très gentil de sa part d’accueillir dans sa chambre quelques-unes des jeunes femmes présentes. Hamdi refuse catégoriquement et rejoint ses appartements. En ouvrant la porte, il constate qu’une jeune femme s’est déjà installée chez lui…


Jeudi 26 mars à 22h

La ruelle du Bergwan d’Hussein Kamal (Harat Borgwan, 1989)
avec Nabila Obeid, Ahmed Abdelaziz, Youssef Shabaan, Hamdy Gheith, Noha El Amrousy, Adawy Gheith, Fouad Khalil, Aziza Rached, Youssef Aïd, Ahmed Abou Abya, Hanem Mohamed, Sana Soliman
Scénario et dialogues : Mostafa Moharam 
D’après une histoire d’Ismail Waly Eddin
Musique : Ammar El Sherei


Drame. Zinat est une jeune femme qui vit dans un appartement délabré avec la famille de son mari. Ce dernier est un individu peu recommandable, sale et toujours ivre. Un jour, Zinat le surprend avec sa maîtresse. Ils divorcent et Zinat doit quitter l’appartement. Elle se retrouve seule, sans travail et sans un sou : son ex-mari lui a volé toutes ses économies. Heureusement, elle trouve un travail dans une grande blanchisserie appartenant à Maître Saïd. Medhat, le directeur de l’établissement, est très vite attiré par sa nouvelle employée. Celle-ci, peu sensible au charme de son patron, repousse fermement ses avances incessantes…


Mercredi 25 mars à 22h

Femmes Interdites de Mahmoud Zulficar (Nessa muharramat, 1959)

avec Salah Zulficar, Hussein Riad, Amal Farid, Wedad Hamdy, Amina Rizk, Hoda Soltan, Hussein Asar, Fifi Sayed, Hussein Ismaïl
Scénario : Amin Youssef Ghorab et Mahmoud Zulficar
Production : Abbas Helmy
appréciation : 4/5


Drame. Tawfiq (Hussein Riad) est un riche commerçant d’âge mûr qui a réussi en affaires. Une seule chose le chagrine : lui et sa femme Hafida (Amina Rizk) n’ont jamais pu avoir d’enfant. Malgré l’amour qu’il porte à son épouse, il décide de prendre une seconde femme. Une entremetteuse à la langue bien pendue (Wedad Hamdy) lui présente Mahasen (Hoda Soltan), une « artiste » de cabaret qui le séduit immédiatement. L’affaire est conclue : sa seconde épouse emménage chez lui. La première doit s’effacer et s’installe dans un autre appartement de l’immeuble. Mahasen est rejointe par sa fille Leïla (Amal Farid), une jolie étudiante dont l’attitude simple et réservée tranche avec le comportement exubérant de sa mère...


Mardi 24 mars à 16h30

Complot de Kamal El Sheikh (Muamara, 1953)
avec Madiha Yousri, Zaki Ibrahim, Amina Nour Eddin, Samia Roshdi, Rushdy Abaza, Serag Mounir, Mohamed El Sabaa, Soad Ahmed, Adli Kasseb, Zeinab Sedky, Abdel Ghany Kamar, Abdel Rahim El Zarakany, Ali Abd El Al, Abbas Rahmy, Waguih Al Atrache, Yehia Chahine
Scénario : Ali El-Zorkani


Après la mort de son père, Amina, une jeune femme simple et honnête, doit trouver du travail. Elle est embauchée comme secrétaire par Mourad, un jeune chef d’entreprise. Ce dernier est tout de suite séduit par sa nouvelle employée au point qu’il envisage de l’épouser. Mais c’est sans compter Salwa la cousine de Mourad. Elle aussi aurait voulu devenir la femme du jeune chef d’entreprise pour profiter de sa fortune. Salwa parvient à mettre de son côté le père de Mourad qui exige le licenciement d’Amina. Mourad est obligé de s’exécuter mais sa passion pour la jeune femme est toujours aussi vive. Il décide de l’épouser. Le jour du mariage, son père exprime sa colère en présence d’Amina. Cette dernière est bouleversée par l’hostilité du vieil homme. Peu après, la santé d’Amina se détériore brutalement. Elle perd la vue. Pendant ce temps-là, Salwa et sa mère poursuivent leurs manœuvres contre la jeune mariée. Elles font croire qu’Amina trompe son mari grâce à la complicité d’un ami qui accepte d’endosser le rôle d’amant…


Lundi 23 mars à 22h

Immortalité d’Ezzel Din Zulficar (Khuloud, 1948)
avec Faten Hamama, Ezzel Din Zulficar, Kamal Al Shennawi, Bishara Wakim, Mahmoud El Sabbaa, Ismail Yassin, Kitty, Thuraya Kakhry, Houda Chams Eddin, Soheir Fakhry
Scénario : Ezz Eddin Zulficar
Dialogues : Galil El Bendary
Musique : Abdel Aziz Mahmoud et Galil El Bendary



Drame. Layla et Mahmoud sont cousins. Ils ont passé toute leur enfance dans le grand domaine familial, partageant les jeux et les plaisirs d’une vie insouciante. Au fil des années, l’amour est né entre eux et les familles ont convenu qu’ils se marieraient. Mais, Hassan, un autre cousin, n’a jamais accepté cette situation car lui-même depuis qu’il est enfant aime Layla. Bien qu’il ait épousé une autre femme qui lui a donné un fils, il continue de nourrir dans son cœur une passion dévorante pour celle qui s’apprête à se marier avec Mahmoud. Aveuglé par la haine, Hassan tente de tuer son rival lors de la cérémonie nuptiale mais la balle de son arme atteint Layla en plein cœur. La jeune femme meurt dans les bras de son mari tandis qu’Hassan est abattu un peu plus tard. Les années passent. Mahmoud est resté seul avec son chagrin dans le château qui fut autrefois le cadre de son bonheur. Il a reporté toute son affection sur la fille de sa sœur qu’il considère comme son propre enfant. En grandissant, la petite fille est devenue la réplique exacte de Layla. Elle fait la connaissance de Nabil, le fils d’Hassan, et elle en tombe amoureuse. Mahmoud veut à tout prix empêcher cette union…


Dimanche 22 mars à 18h30

Le Passage des Miracles d'Hassan Al Imam (zoqaq el madaq, 1963)
avec Shadia (Hamida), Salah Kabil (Abbas), Hassan Youssef (le fil de Maître Karsha), Youssef Chabane (Farag), Samia Gamal (Shukria), Hussein Riad (le professeur Darwish), Aqeila Rateb (Adilah, l’amie chez qui vit Hamida), Abdel Moneim Ibrahim (Sangar, un employé de Maître Karsha), Abdel Wareth Asr (Hadj Kamal), Mohamed Reda (Maître Karsha, le propriétaire du café), Thoraya Helmy (Hassaniah, trafiquante de drogue), Adli Kasib (Salim Alwan, l’homme le plus riche du passage), Hussein Ismaïl, Mohsen Hassanein, Hassan El Baroudy, Mahmoud Shoukoko, Hamed Morsi, Tawfik El Deken,
Scénario et dialogues : Saad Eddin Wahba
Musique et chansons : Hussein El Sayed, Mohamed Al Mogi, Fathy Qoura, Ali Ismaïl


D'après un roman de Naguib Mahfouz paru en 1947. L’histoire se déroule pendant la seconde guerre mondiale alors que l’Egypte est toujours occupée par les Britanniques. Hamida vit avec sa mère dans une rue pauvre du Caire. Elle rêve de quitter son quartier pour accéder à une vie meilleure. Abbas le coiffeur souhaiterait l’épouser mais il est trop pauvre. Alors pour accroître ses revenus et obtenir la main de la jeune fille, il se résigne à travailler dans un camp militaire britannique. Malheureusement, Abbas n’est pas le seul homme à convoiter Hamida. Farag, un homme corrompu, s’intéresse aussi à la jeune femme. Il lui propose de quitter le quartier pour se marier. Un jour, Hamida disparaît… 


Samedi 21 mars à 16h30

La Plus Chère à Mon Coeur de Youssef Maalouf (Aazz Al habayib, 1961)
avec Amina Rizq (Amina, la femme d’Ibrahim), Zaki Rostom (Ibrahim Effendi), Sherifa Mahear (la fiancée puis la femme d’Abdullah), Chukry Sarhan (Makhtar, le fils cadet), Soad Hosny (Kawthar, la petite amie de Makhtar), Samia Roshdi (la mère de Kawthar), Thuraya Fakhry (la servante), Hassan El Baroudi (le propriétaire du café), Nour El Demerdash (Abdullah, le fils ), Soheir Al Baroni (Soad, la fille), Mary Ezz El Din (la belle-mère d’Abdullah), Abdel Moneim Basiony (un employé), Eskandar Menassa (le mari de Soad)
D'après une histoire d'Henry Barakat
Scénario : Ibrahim Aboud et Youssef Issa
Production : les films Barakat


Ibrahim Effendi est un simple employé qui toute sa vie a travaillé pour que sa petite famille soit heureuse. Avec sa femme, il a eu trois enfants, deux garçons et une fille. Les années passent. Abdullah et Soad, les deux aînés, sont maintenant en âge de se marier. Mais Abdullah doit attendre que sa sœur ait trouvé un mari avant de pouvoir à son tour convoler avec la femme qu’il aime. Malheureusement, Soad ne parvient pas à attirer les prétendants : elle a un physique ingrat et la pauvreté de son père ne permet pas de compenser ce petit défaut par des atouts sonnants et trébuchants. La jeune fille ne supporte plus cette situation et sombre dans une grave dépression. Pour la guérir, il faut beaucoup d’argent et Ibrahim Effendi n’a pas d’économies. C’est à ce moment-là que le propriétaire d’un café lui fait une proposition. Pour arrondir ses fins de mois, ce commerçant s’est lancé dans le trafic de stupéfiants et il propose au petit employé de garder chez lui des sacs remplis de drogue contre un dédommagement qui mettra fin à tous ses soucis d’argent. Ibrahim Effendi accepte. A partir de là, tout change dans la famille : non seulement, Soad est soignée mais on finit par lui trouver un mari ; Abdullah de son côté peut enfin épouser sa bien-aimée. Comble de bonheur, le plus jeune de leurs enfants obtient son diplôme d’ingénieur. Ibrahim Effendi décide qu’il n’a plus besoin de continuer à travailler pour le trafiquant. Il veut mettre un terme à leur collaboration. Mais c’est trop tard : la police surgit dans la maison pour une perquisition. Afin de sauver l’honneur de son père, le plus jeune des fils s’accuse d’être le propriétaire des sacs de drogue. Il est condamné à 5 ans de prison. Ibrahim Effendi meurt peu après…


Vendredi 20 mars à 22h

La Boulangère d'Hassan Al Imam (Baiat al khoubiz, 1953)
avec Amina Rizq, Chadia, Magda Al Sabbahi, Zaki Rostom, Omar El Hariri, Soliman Naguib, Chukry Sarhan, Mahmoud Shoukoko, Hussein Riad, Thoraya Helmy, Shafil Nour El Din
Scénario : Elsayed Beidir et Hassan Al Imam
Musique : Berlanty, Abdel Halim Hafez, Fathy Qoura, Mahmoud Al Sharif, Hussein Guenid


La Boulangère est l’adaptation du roman de l’écrivain français Xavier de Montépin, La Porteuse de Pain (1884).
Mélodrame. Après la mort de son mari, Khadija reste seule avec ses deux enfants. Elle habite un appartement dans l’enceinte de l’usine où travaillait le défunt. Raïs Abdul Hakim tourne autour de la jolie veuve mais celle-ci a toujours repoussé ses avances. De dépit, l'homme met le feu à l’usine et accuse Khadija. Elle est condamnée à dix ans d’internement en hôpital psychiatrique. Ses enfants sont placés en orphelinat. Quand elle est libérée, elle va tout entreprendre pour les retrouver…


Jeudi 19 mars à 18h30

Leila, Fille de la Plage d'Hussein Fawzi (Laila bent el shateaa, 1959)
avec Leila Fawzi, Abbas Fares, Mohamed Fawzi, Fayza Ahmed, Anwar Mohamed, Wedad Hamdy, Kamal Hussein, Thuraya Fakhry, Abdel Moneim Ismaïl, Anwar Mohamed, Ahmed Bali, Hafez Amin, Helen
Scénario : Hussein Fawzi
Dialogues : Al Sayed Ziada
Musique : Mohamed Al Mogi et Mohamed Fawzi
Production : les films Hussein Fawzi
appréciation : 2/5


Mohsin Ahmed travaille comme pêcheur sur un bateau appartenant au vieux Aweys. Il est amoureux de la fille de son patron tandis que son meilleur ami Karmouti fréquente Narguis, la femme de chambre de celle-ci. Le soir, Mohsin chante dans un café du village. Son talent a fait de lui une personnalité très populaire. 
Un jour apparaît dans cette petite communauté de pêcheurs, le jeune Attia, fils de Maître Abu Saïd, un ancien collègue du vieux Aweys. Ce dernier l’accueille chaleureusement. Attia est arrivé avec des projets bien précis : prendre la direction des affaires d’Aweys et épouser Leila. Ce qu’il n’a pas dit à l’ami de son père, c’est qu’il travaille pour un gang dirigé par Maître Hassouna. Son intention est d’utiliser le bateau pour convoyer de la drogue...


Mercredi 18 mars à 22h

Moi et mes filles d’Hussein Helmy El Mohandes (Ana wa banati, 1961)
avec Abdel Moneim Ibrahim (Fahmy), Salah Zulficar (Samir), Zahrat Al Oula (Mervat), Nahed Sharif (Maysa), Fathia Chahine (propriétaire de la boutique de mode), Fayza Ahmed (Mahasin), Amal Farid (Mona), Zaki Rostom (Mahmoud Abdel Fatah), Samia Roshdy (la mère d’Hamza), Ali Kamal (Gaber), Ahmed Bali (un ami de Mahmoud), Abdel Ghani El Nagdi (Hamza)
Scénario : Hussein Helmy El Mohandes
Musique : Attya Sharara, Ibrahim Haggag, Mohamed Al Mogi


Drame. Mahmoud Abdel Fatah est veuf et il élève seul ses quatre grandes filles : Mervat, Maysa, Mahasin, Mona. Il leur a donné une excellente éducation mais il n’a pas les moyens de financer leur futur mariage. La situation se complique quand il est mis brutalement à la retraite. Sur les conseils d’une relation, il investit toutes ses économies dans une société qui pourra lui faire gagner beaucoup d’argent. Il voit enfin l’avenir avec un certain optimisme. Las ! En se rendant au siège de la société, il s’aperçoit qu’elle a déménagé sans laisser d’adresse : il a été joué par des escrocs qui ont disparu avec son argent ! Il a un malaise et chute dans l’escalier. Il est hospitalisé. Désormais, ses quatre filles devront affronter seules les difficultés de la vie…


Mardi 17 mars à 18h30

Filles d'aujourd'hui d'Henry Barakat (Banat Al Youm, 1956)
avec Ahmed Ramzy (Fathi), Abdel Halim Hafez (Khaled), Magda Al Sabahi (Salwa), Serag Mounir (le docteur Lotfi), Amal Farid (Layla), Cariman (Buthaïna, la meilleure amie de Layla), Thuraya Fakhry (la mère de Buthaïna), Nawal Mustafa (Najwa)
Scénario : Henry Barakat et Youssef Issa
Musique : Mohamed Abdel Wahab


Comédie musicale. Suleiman Lotfi est un gynécologue qui a trois filles. Salwa est l’aînée, c’est une fille affectueuse et raisonnable qui depuis la mort de leur mère s’occupe de ses deux sœurs plus jeunes, Layla et Najwa. Fathi, un artiste peintre, est tombé amoureux de Salwa et son ami Khaled veut l’aider à conquérir la jeune fille. Celui-ci est d’autant mieux placé pour le faire qu’il connaît personnellement le docteur et que tous les deux fréquentent le même club. Mais Fathi va progressivement comprendre que Khaled et Salwa sont irrésistiblement attirés l’un vers l’autre…




dimanche 15 mars 2020

Les réalisateurs : Atef Salem (1921-2002)

عاطف سالم

Atef Salem est né à Khartoum, le 23 juillet 1927. Il est le fils d’un officier de l’armée égyptienne basé au Soudan. Après des études en arts appliqués à l’université du Caire, il fait ses premiers pas dans l’industrie cinématographique grâce au réalisateur Ahmed Galal qui en fait son assistant (Magda, 1943). Pendant dix ans, il se formera auprès des plus grands cinéastes comme Ahmed Badrakhan ou bien Helmy Rafla. Il passe à la réalisation en 1953 avec L’Abandonnée, mélodrame dans lequel on retrouve Fayrouz, l’enfant star de l’époque.
On lui doit plus d’une soixantaine de films, dont de nombreux classiques des années cinquante et soixante. Ses œuvres les plus marquantes sont des drames sociaux évoquant les grands problèmes de l’Egypte nassérienne. Pour caractériser le style d’Atef Salem, nous pourrions parler d’un réalisme qui refuse les excès du pathos mais qui parvient pourtant à restituer la dimension romanesque des intrigues portées à l’écran. Atef Salem est avant tout un conteur, précis et élégant. A noter qu’il collaborera à trois reprises avec le grand romancier Naguib Mahfouz. Ensemble, ils ont adapté en 1966 Khan al-Khalili (Le Cortège des Vivants en français), l’un des chefs d’œuvre de ce dernier.
Malheureusement, les dernières années d’Atef Salem sont assombries par la maladie et les soucis d’argent. Il meurt en 2002 au Caire, totalement ruiné.

Une note personnelle : j’ai découvert le cinéma égyptien avec Lutte sur le Nil, un film qu’Atef Salem réalisa en 1959 avec Hind Rostom, Rushdi Abaza et Omar Sharif. Ce fut pour moi comme une révélation et depuis je garde une affection et une reconnaissance toutes particulières pour ce grand cinéaste totalement inconnu en occident.


Dix-huit films d'Atef Salem ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Crime d'Amour (Gharimet hub, 1955)
avec Hind Rostom (Lola), Imad Hamdi (Maître Galal), Abdel Aziz Ahmed (l’assistant de maître Galal), Mariam Fakhr Eddine (Thuraya, la femme de Maître Galal), Zaki Ibrahim (le père de Thuraya), Salah Mansour (ex-mari de Lola), Ali Al Gandour (le procureur général), Layla Hamdy (Rose), Adli Kasseb (le juge), Mona (la petite fille du client de maître Galal), Ahmed Shawki (le client de maître Galal), Fathya Shahin (l’épouse du client de maître Galal), Abdel Halim El Qalawy (le père du client de maître Galal), Hassan El Baroudi (Omar, le portier de Lola)
Scénario : Mahmoud Sohby
Histoire originale : Amin Youssef Ghorab
Musique : Otto Cesana (Ecstasy)
appréciation : 4/5


Maître Galal est un avocat expérimenté. Pourtant, à cause d’une négligence, il perd un procès important. Il a égaré un document qui devait prouver l’innocence de son client. Il est traumatisé par cet échec et depuis, il n’arrive plus à plaider. C’est dans cette période difficile qu’il fait la connaissance d’une jeune divorcée, Lola. Ils deviennent amants. Maître Galal délaisse son épouse et passe des nuits entières chez sa jeune maîtresse. Mais cette liaison n’est pas du gout de l’ex-mari. Un jour celui-ci trafique la voiture des deux amoureux qui échappent de peu à la mort.
Peu après, l’avocat apprend que Thuraya, sa femme, est enceinte. Il est fou de joie et il décide de reprendre sa vie d’autrefois. Il retourne au tribunal mais il y rencontre l’un des proches de son ancien client condamné par sa faute. Il fuit aussitôt et rejoint sa maîtresse. L’ex mari contacte alors Thuraya pour lui révéler la liaison que son mari entretient avec son ex-femme.
L’épouse veut en avoir le cœur net. Elle se rend au domicile de Lola. Quand elle arrive chez sa rivale, elle est intriguée par la porte qui est restée entrouverte. Son mari n’est pas dans l’appartement mais elle découvre le corps sans vie de Lola étendue sur le sol : la jeune femme a été poignardée…

Notre avis : un excellent thriller qui multiplie les références au film noir américain tout en restant profondément original. Le dimension psychanalytique de l’intrigue ainsi que les clins d’œil à Alfred Hitchcock raviront les cinéphiles. Hind Rostom dans l’un de ses plus grands rôles.

Voix du Passé (Saut min el madi,1956)
avec Eman (Fifi, la fiancée d’Hamdy), Ahmed Ramzy (Hamdy), Abdel Wares Asar (le père d’Hamdy), Amina Risk (la mère d’Hamdy), Nadia El Shennawy (Fifi enfant), Nelly Mazlom (la danseuse), Wagih Al Atrache (Hamdy, enfant), Farouk Agrama (Hussein, le fiancé de Samira), Ferdoos Mohamed (Oum Ali, la gouvernante), Elham Zaki (Samira, la sœur d’Hamdy), Zaki Ibrahim (un malade), Thuraya Fakhry (la mère de Fifi), Nadia Habib (Samira enfant), Mohamed Nabih (un ophtalmologiste)
Scénario : Youssef Ezzedine Issa, Mohamed El Tabei, Fathy Ghanem
Production : les Films Al Shams
appréciation : 4/5


Hamdi est un jeune garçon dont la mère est morte récemment. Un soir, surpris par la pluie, il trouve refuge dans une maison inconnue. Il est accueilli par le fantôme de sa mère. Elle lui révèle trois événements dramatiques que l’avenir lui réserve : il survivra par miracle à un accident de train, sa sœur mourra avec son époux, un officier de l’armée, dans un accident de voiture, le jour de son mariage, lui-même trouvera la mort le jour de son vingt-cinquième anniversaire. Quand, de retour chez lui, il fait le récit de sa rencontre, tout le monde croit que c’est un délire provoqué par la fièvre. Pour aider Hamdi à recouvrer la santé, son père fait disparaître le portrait de la mère qui était accroché dans le salon. Les années passent.



Miracle du Ciel (Mogezat El Samaa, 1956)
avec Mohamed Fawzi (Mohamed Jamal), Madiha Yousri (Salwa), Saïd Abu Bakr (Marzouk, l’ami de Mohamed), Wedad Hamdi (l’épouse de Marzouk), Abdel Salam El Nabolsi (le directeur de théâtre), Olwiya Gamil (la mère de Salwa), Ahmad Bali (le médecin), Abdel Aziz Hamdy (l’oncle de Salwa) 
Scénario et dialogues : Mohamed Fawzi et Ali El Zorkani 
Musique et chansons : Mohamed Fawzi et Hussein EL Sayed 
Production : Mohamed Fawzi


Comédie musicale. Mohamed Jamal, un modeste employé, s’apprête enfin à réaliser son rêve. Il a toujours été passionné par le chant et la musique et un directeur de théâtre d’Alexandrie lui propose de se produire dans son établissement pour un salaire très confortable. Alors qu’il s’apprête à prendre le train pour la fameuse station balnéaire, son ami Marzouk le force à passer deux jours avec lui et toute sa famille au bord de la mer, à Ras al Bar. Sur la plage Mohamed fait la connaissance d’une jeune fille prénommée Salwa. Elle l’a entendu chanter et elle est tombée amoureuse de lui. Quand enfin, il dit adieu à tous ses amis pour prendre la route pour le théâtre où on l’attend, Salwa se jette dans la mer feignant de se noyer. Aussitôt, Mohamed plonge dans l’eau pour la sauver. Malheureusement, suite à cet acte héroïque, le jeune homme est terrassé par une grosse fièvre. Il doit s’aliter. Pendant ce temps-là, au théâtre, le directeur s’impatiente. Quand il apprend que sa nouvelle vedette est dans l’impossibilité de rejoindre la troupe pour les répétitions, il décide de le remplacer. C’en est fini des rêves de gloire et de fortune de Mohamed ! En revanche, il a trouvé l’amour. Il épouse Salwa et les années passant, il devient le père d’une famille nombreuse. Mais on est bien loin du bonheur escompté : Mohamed mène une vie laborieuse et il ne sait comment s’extirper des difficultés financières qui ne lui laissent aucun répit...


Apprenez-moi l’amour (Alamuni el hub, 1957)
avec Iman (Nawal), Saad Abdel-Wahab (Sami), Ahmed Ramzy (Mamdouh), Abdel Salam El Nabolsi (Ghourab), Nelly Mazlom (Mimi, la directrice de l’école de danse), Thuraya Fakhry (la directrice de l’école), Cariman (camarade de classe de Nawal), Serag Mounir (le père de Nawal), Mimi Chakib (la mère de Nawal)
Histoire : Amin Youssef Ghorab (qui s’est inspiré de Cyrano de Bergerac du dramaturge français Edmond Rostand)
Scénario et dialogues : Youssef Issa
Musique : Mohamed Abdel Wahab et Saad Abdel Wahab
Production : les Films Mohamed Abdel Wahab et les Films Barakat


Comédie musicale. Après deux ans d’absence, Sami revient au Caire pour devenir professeur de Physique et de Musique dans une institution pour jeunes filles. Dans la capitale, il retrouve deux amis d’enfance. D’abord Ghourab qui va l’héberger. Ghourab tient une boutique d’oiseaux exotiques et il très amoureux de Mimi, la directrice de l’école de danse qui se trouve en face de son appartement. Autre particularité : il possède une petite voiture à trois roues qu’il appelle sa Torpedo. Le second ami de Sami est Mamdouh. Il travaille dans la verrerie de son oncle et c’est un véritable Dom Juan qui collectionne les conquêtes féminines. Les trois jeunes gens sont heureux d’être enfin réunis et ils organisent dans l’appartement de Ghourab une grande fête à laquelle ont été conviées Mimi et ses amies. Au lycée, l’ambiance est moins détendue pour Sami. Il doit affronter l’insolence et l’agitation de certaines élèves. Heureusement parmi elles, il y a Nawal, la fille d’un grand parfumeur, qui partage sa passion pour la musique. Très vite le professeur tombe amoureux de son élève mais il n’ose se déclarer. Entretemps, Mamdouh a lui aussi fait la connaissance de Nawal grâce à son père qui lui a passé commande du verre nécessaire à la fabrication de ses flacons de parfum. Mamdouh trouve la jeune fille charmante et il se verrait bien devenir gendre d’un industriel fortuné. Pour séduire Nawal, il demande à Sami de lui écrire des lettres d’amour. Celui-ci accepte d’autant plus volontiers qu’il ne connaît pas l’identité de la destinataire…

Notre avis : une comédie gentillette agrémentée de jolies chansons. Le rôle principal est tenu par Saad Abdel Wahab, le neveu du grand musicien Mohamed Abdel Wahab. C’était un chanteur très sympathique mais son absence totale de charisme explique sans doute sa carrière cinématographique très brève. « Apprenez-moi l’amour « est son septième et dernier film. Si cette comédie trop sentimentale ne sombre pas totalement dans l’insignifiance, c’est grâce à la fantaisie et l’exubérance d’Abdel Salam Al Nabolsi. Il joue un marchand d’oiseaux exotiques fou amoureux de sa robuste voisine et qui ne se déplace que dans une incroyable mini voiture à trois roues.


Le Millionnaire Amoureux (Gharam el milioner, 1957)
avec Samia Gamal, Nagwa Saad, Kamal El Shennawi, Said Abu Bakr, Thuraya Fakhry, Laila Hamdy, Abdel Moneim Ibrahim, Adly Kasseb, Abbas Rahmy, Abdel Salam El Nabolsi, Abdel Azim Kamal, Alya Fawzy, Abdel Moneim Basiony
Scénario et dialogues : El Sayed Bedeir
Musique : Kamal Al Tawil


Comédie musicale. Salwa est devenue la danseuse vedette d’un spectacle de danse qui connaît un succès grandissant. Une rumeur se répand selon laquelle Salwa aurait une liaison avec Kamal, un jeune millionnaire. Rachid, le directeur du théâtre est bien décidé à tirer parti de cette "information".


Lutte sur le Nil (Seraa fil Nil, 1959) 
avec Hind Rostom (Nargis, la danseuse), Rushdy Abaza (Mujahed), Omar Sharif (Muhasab), Mohamed Kandil (le chanteur), Hassan El Baroudi (le maire du village et le père de Muhasab), Tahani Rashid (Warda, la fiancée de Muhasab), Fathia Ali (la tante de Warda), Nazim Sharawi (Abou Safaan), Hassan Hamed (Hicham), Ali Kamal (un voleur), Kamal Anwar (un voyou), Abdel Ghani El Nagdi (un membre d’équipage), Abdel Hamid Badawy (un villageois), Mahmoud Lotfi (un villageois), Mohsen Hassanein (un voyou)
Scénario : Ali El Zorkani
Musique : Morsi Gamil Aziz, Fouad El Zahry, Mohamed Al Mogi
Production : Les Films Gamal Leithi
appréciation : 5/5


Drame. Muhasab est un jeune homme naïf qui réside en Haute Egypte. Son père, qui est aussi le maire du village, lui confie une mission : remonter le Nil jusqu’au Caire à bord de la vieille felouque municipale « La Fiancée du Nil », la revendre et, avec la somme obtenue complétée par les contributions des villageois, acheter une barge à moteur. Pour cette mission, il sera accompagné par un vieil ami de son père Mujahed qui pilotera le bateau et veillera sur l’argent.
« La Fiancée du Nil » lève l’ancre sous les acclamations de tous les habitants de la localité. Mais cette équipée ne fait pas que des heureux. Abu Safaan possède des voiliers et il craint par-dessus tout la concurrence de ce nouveau bateau à moteur. Avec ses complices, il va tenter de faire capoter le projet des villageois. Parmi les membres d’équipage, il a placé Hicham, l’un de ses hommes. Lors d’une escale dans un village où a lieu la fête du Mouled, Muhasab est fasciné par le numéro de Nargis, une danseuse du ventre. Le lendemain la jeune femme fait son apparition sur le bateau. Elle demande à Muhasab et à Mujahed de l’aider à fuir un beau-père violent. Les deux hommes acceptent de la prendre à bord. Ils ne savent pas qu’elle a été chargée par Hicham de séduire Muhasab et de s’emparer du magot. Si le garçon est une proie facile, en revanche mettre la main sur l'argent des villageois s'avère une entreprise beaucoup plus ardue que prévu. En effet, c'est Mujahed qui l'a caché et il reste très méfiant à l'égard de la jeune femme. Celle-ci décide alors de le séduire. L'ombrageux capitaine succombe à son tour…

Notre avis : Un classique. Atef Salem a adapté de manière très habile toutes les recettes du western (Rushdy Abaza fait irrésistiblement penser à John Wayne !) pour réaliser une oeuvre unique qui mêle genres et registres : histoire d’amour, thriller, chronique villageoise, comédie, drame, et pour finir tragédie. Jamais Hind Rostom n’a été aussi belle et ses scènes de baisers avec Omar Sharif comptent parmi les plus torrides de toute l’histoire du cinéma égyptien. Les danses et les chansons qui accompagnent le périple des personnages créent une atmosphère magique, hors du temps. On admire aussi la splendeur des images avec ce noir et blanc sublime qui célèbre la beauté des êtres et des paysages.



Rendez-vous avec un inconnu (Maweed maa maghoul, 1959)
avec Omar Sharif (Magdi), Samia Gamal (Nana, auxiliaire de police), Hala Shawkat (Nadia), Fakher Fakher (Soubhy), Youssef Fakhr El Din (Rachad), Omar Al Hariri (officier de police), Reyad El Kasabgy (le gardien de l'usine), Kamal Hussein (Amin), Thuraya Fakhry (mère de Rachad), Salah Nazmi (le médecin)
Scénario : Youssef Issa
Musique : Mohamed Abdel Wahab
Production : les Films Mohamed Abdel Wahab et les Films Barakat 
appréciation : 3/5
  

Amin est un industriel. Depuis qu’il a constaté que son entreprise était l’objet d’importants détournements de fonds, il reçoit des lettres anonymes lui enjoignant de garder le silence. Amin veut lui-même enquêter avant de prévenir la police. Il convoque Rachad, son jeune comptable. Lors de leur entretien, Amin explique à son interlocuteur qu’il est certain de son innocence mais que quelqu’un a tenté de le faire accuser en falsifiant ses livres de comptes. Tandis qu’ils discutent, un homme s’est introduit dans la voiture de Rachad pour se saisir du revolver qui se trouve dans la boîte à gants. L’inconnu pénètre dans les locaux de l’entreprise et tire sur Amin qui s’effondre mortellement blessé. Poursuivi par le gardien, Rachad se sauve. Sur la route il est arrêté par un étrange personnage qui lui garantit l’impunité bien que tout l’accuse. Il doit disparaître et garder le silence sur tout ce dont il a été le témoin. Après avoir fait ses adieux à sa mère et à sa sœur, Rachad s’envole pour le Soudan. La police a pris l’affaire en main mais elle ne parvient pas à identifier un coupable. Magdi est le jeune frère d’Amin qui fait des études à l’étranger. Il rentre en Egypte pour mener sa propre enquête.

Notre avis : bien que le scénario comporte des facilités, des contradictions et des invraisemblances (oui, ça fait beaucoup !), « Rendez-vous avec un inconnu » est un thriller qui emporte quand même l’adhésion grâce à son atmosphère de roman noir, ses personnages énigmatiques et surtout grâce à la relation incandescente qui unit Omar Sharif et Samia Gamal, ou du moins leurs personnages. Le premier est magistral en héros d’une beauté sombre et altière qui voit avec effroi la réalité se dérober sous ses pas. Et la seconde incarne avec maestria un Dom Juan féminin d’une sensualité diabolique. La beauté des images d’Alexandrie et de ses environs ravira les nostalgiques d’une époque et d’un art de vivre à jamais révolus.



Nous, les étudiants (Ihna Al-Talamdha, 1959)
avec Chukry Sarhan, Youssef Fakhr El Din, Omar Sharif, Tahani Rashed, Taheya Carioca, Nagwa Fouad, Mimi Chakib, Amal Farid, Ferdoos Mohamed, Zizi Al Badraoui, Mahmoud El Meleigy
Scénario : Naguib Mahfouz, Mohamed Abou Youssef, Kamel Youssef, Tawfik Saleh
Musique : Ahmed Fouad Hassan
Production : Helmy Rafla
appréciation : 4/5


Adel, Hassanin et Samir sont trois jeunes étudiants qui forment une petite bande soudée. Chacun est confronté à un problème qui empoisonne son existence. 
Adel (Omar Sharif) est amoureux de sa voisine (Amal Farid). Sa sœur et sa mère le soutiennent mais son père refuse toute idée de mariage. Un jour, le père de la jeune fille surprend les deux tourtereaux en train de s’embrasser dans l’escalier de l’immeuble. Scandale ! Il va aussitôt frapper à la porte de l’appartement de la famille d’Adel pour demander réparation au chef de famille. Ce dernier chasse son fils en lui ordonnant de ne plus jamais reparaître devant lui. La jeune fille est mariée à un autre prétendant. 
Hassanin (Chukry Sarhan) reçoit la visite de son oncle (Mahmoud El Meleigy) venu de son village natal en Haute-Egypte. Sa mission : rappeler à son neveu qu’il doit retrouver les assassins de son père et venger l’honneur de la famille. Hassanin refuse et pour échapper au sentiment de culpabilité qui le ronge, il se noie dans l’alcool. 
Samir (Youssef Fakhr El Din) souffre de la séparation de ses parents. Sa mère (Mimi Chakib) et son beau-père le laissent souvent seul dans leur grand appartement. Le garçon a pour seule compagnie la jeune servante (Zizi Al Badraoui) qu’il force à dîner à la même table que lui. Un soir, alors qu’elle lui apporte une tasse de thé dans sa chambre, il l’entraîne sur son lit et abuse d’elle. Malheureusement, l’adolescente tombe enceinte.



Le secret d'une Femme (Serr Emra'a, 1960)
avec Hoda Soltan (Fatiah), Imad Hamdy (Raouf), Salah Zulficar (Ahmed, le frère de Fatiah), Aïda Helal (la seconde femme de Raouf), Omar El-Hariri (l’avocat Rachid Hussein), Nagwa Fouad (Sonia, une collègue de Fatiah), Abbas Rahmy (le médecin légiste), Nazim Sharawi (le juge), Victoria Hobeika (la femme de chambre), Ahmed Louxer (l’inspecteur), Nabil El Alfy (Adel Raafat), Saïd Khalil (l’avocat général)
D’après une histoire de Raphaël Gabbour
Scénario et dialogues : Youssef Issa 
Musique : Ahmed Fouad Hassan, Mounir Mourad, André Ryder, Fathy Koura


Thriller. Raouf est un entrepreneur fortuné qui se retrouve veuf avec une petite fille à élever. Il se remarie mais très vite ses relations avec sa nouvelle épouse se dégradent. Pour échapper à une existence conjugale peu satisfaisante, il sort régulièrement avec ses amis. Un jour, il fait la connaissance d’une danseuse, Fatiah. Elle est orpheline et elle doit travailler pour subvenir aux besoins de son jeune frère Ahmed qui a grandi loin d’elle. Il est maintenant étudiant en droit et il veut devenir avocat. Entre Raouf et Fatiah, la complicité est immédiate et ils deviennent amants. Raouf s’investit dans cette liaison d’autant plus que sa femme est devenue la maîtresse de Rachid, son ami avocat. Un jour, une collègue de Fatiah révèle à Raouf que sa bien-aimée recevrait des lettres d’un autre homme…


Un Jour de Ma Vie (yom men omri, 1961)
avec Abdel Halim Hafez (Salah), Zubaida Tharwat (Nadia), Abdel Salam Al Nabulsi (Younes), Mahmoud El Meleigy (le rédacteur en chef du journal), Zouzou Madi (Zouzou, la belle-mère de Nadia), Zaki Tolimat (Hanafi Abu Ajila, le père de Nadia), Abdel Aziz Ahmed (Abbas l’épicier), Soheir El Babli (Aïcha, la fille d’Abbas), Salah Nazmi (Shafiq, le frère de Zouzou), Thuraya Fakhry (la nourrice), Ahmed Loxer (rédacteur du journal), Sohair El Barooni, Amal Zayed (la femme d’Abbas), Rashwan Mustafa (l’inspecteur), Monir El Fangary (marchand de journaux), Mokhtar El Sayed (un journaliste), Abdel Moneim Basioni (un journaliste)
Scénario : Seif El Din Shawkat et Youssef Gohar
d'après Vacances Romaines (1953) de William Wyler avec Gregory Peck et Audrey Hepburn. Ce film est lui-même inspiré de New-York-Miami (1934) de Frank Capra. Ce dernier avait été sollicité pour réaliser Vacances Romaines mais il avait décliné la proposition.
Musique : Ali Ismaïl, Morsi Gamil Aziz, Kamal Al Tawil, Mounir Mourad, Baligh Hamdy, Mamoun Al Shinnawi
Production : Subhi Fahrat
appréciation : 2/5


Salah et Younes partagent le même appartement et travaillent dans le même journal, le premier comme reporter, le second comme photographe. Ils ont bien du mal à payer leur loyer et doivent inventer mille stratagèmes pour ne pas rencontrer leur propriétaire. Heureusement, Aïcha, la fille de ce dernier est amoureuse de Younès et elle fait tout son possible pour les aider. Le rédacteur en chef du journal confie une mission à Salah et Younès : ils doivent couvrir l’arrivée à l’aéroport de Nadia, la fille du célèbre millionnaire Hanafi Abu Ajila. Elle revient pour la première fois en Egypte après avoir résidé plusieurs années en Suisse. Malheureusement, sur la route, la vieille voiture des deux amis tombe en panne alors que la jeune héritière fait son apparition dans le hall de l’aéroport. Pour ,l’accueillir, il y a son père, sa belle-mère, Shafiq, le jeune frère de celle-ci, et sa vieille nourrice. Toute à la joie des retrouvailles, Nadia apprend que son père et sa belle-mère ont décidé de la marier à Shafiq. Pour Nadia, il est hors de question d’épouser quelqu’un qu’elle n’aime pas. Elle décide de s’enfuir. Elle se précipite aux toilettes et en ressort par la porte de derrière. Elle quitte l’aéroport en bus. Mais peu après, celui-ci est arrêté par une voiture qui lui barre le passage. C’est le véhicule de nos deux journalistes. Avec l’aide du chauffeur du bus, ils poussent la voiture sur le bas-côté puis Salah monte dans le car pour retourner au Caire et chercher un dépanneur. Il s’assoit auprès de Nadia. Le jeune homme est ébloui par la beauté de sa voisine mais il perçoit tout de suite sa grande anxiété. Sans révéler son identité, la jeune fille explique à Salah qu’elle a fui de chez elle car son père veut la marier à un homme contre son gré.



Aucune Entente (Mafish Tafahom, 1961)
avec Nabila Ebeid, Olwiya Gamil, Ahmed El Haddad, Soad Hosny, Hussein Riad, Zinat Sedki, Hassan Youssef, Amin Mokhtar, Mohamed Shawki, Zaki Ibrahim, Ali Kamal, Abdel Ghany El Nagdi
Scénario : Nayrouz Abdel Malak
Musique : Ali Ismaïl
appréciation : 2/5


Le film raconte l’histoire d’une famille qui réside à Port Saïd. Esmat Hanem, la mère, exerce une autorité inflexible sur son mari, Shehata, sa fille, Laïla et son fils Samir. Pour fuir le despotisme de sa femme, Shehata se réfugie au café où il retrouve ses amis. Samir s’ingénie à tromper la surveillance de sa mère pour contempler la jeune voisine qui devant sa fenêtre a l’habitude de faire de la gymnastique en tenue légère. Laila, quant à elle, a fait la connaissance de Sami, un jeune docteur. Ils se retrouvent régulièrement sur le bac qui la conduit à son lycée et passent ensemble des après-midis entiers sur la plage. Malheureusement, Laila sait que sa mère n’acceptera jamais qu’elle épouse un jeune homme qu’elle a elle-même choisi. Elle a alors une idée : elle demande à son père de feindre d’être gravement malade. Ainsi, Esmat Hanem, bouleversée de voir disparaître son époux, lui manifestera à nouveau de l’affection et on fera venir comme médecin, Sami. Quand l’épouse éplorée constatera que le jeune homme a sauvé Shehata, elle ne pourra que lui vouer une gratitude infinie et accepter le mariage. Le plan fonctionne à merveille jusqu’à l’arrivée de Sami. Ce dernier n’est pas médecin, comme le croyait Laïla, mais ingénieur. Il a bien du mal à jouer le praticien sous le regard acéré d’Esmat Hanem…



La Mère de la Mariée (Oum el Aroussa, 1963)
avec Youssef Chaban (Galal), Madiha Salem (Nabila), Taheya Carioca (Zeinab), Imad Hamdi (Hussein), Abdel Rahman Al Arabi (Murad), Samira Ahmed (Ahlam, la fille aînée), Adly Kasseb (Mustafa, le père de Galal), Soleiman El Gendy (Sami), Inas Abdullah (Sawsan), Atef Makram (Munir), Khayria Ahmed (Fawzia, l'amie d'Ahlam), Ihsan Sherif (la mère de Galal), Hassan Youssef (Shafiq)
Scénario : Abdel Hay Adib
Histoire : Abdel Hamid Gouda El Sahar
Musique du générique : Jungle Drums de Marty Gold
Production : Naguib Khoury
figure dans la liste des 100 films les plus importants du cinéma égyptien.


Comédie. Zeinab et Hussein sont les parents d’une famille nombreuse qui compte sept enfants. La vie quotidienne n'est pas toujours facile. La mère doit répondre aux incessantes sollicitations de tous ses enfants et n'a pas un instant à elle. Heureusement le père, toujours tendre et attentionné fait tout son possible pour l'aider. Hussein est agent comptable dans une entreprise nationalisée. Son petit salaire ne permet aucune folie. Dans cette famille, on vit modestement mais l'amour ne fait jamais défaut et cela suffit au bonheur de tous. Un événement va soudain tout bouleverser. Lors des fiançailles de l'une de ses amies, la fille aînée rencontre un jeune garçon de bonne famille. C’est le coup de foudre immédiat. Ils veulent se marier. Tout irait pour le mieux si les parents du futur époux ne formulaient pas des demandes extravagantes. Zeinab et Hussein sont embarrassés : il leur faut trouver au plus vite les fonds qui leur permettront d’organiser des noces dignes des deux familles.

Notre avis : une excellente comédie qui évoque sur le mode plaisant les difficultés rencontrées par les parents de familles nombreuses dans l’Egypte des années soixante. Dès la première séquence, le ton est donné : on assiste au réveil de toute la tribu et c’est « famille au bord de la crise de nerfs ». Imad Hamdi est parfait en honnête employé qui pour ne pas déchoir se voit contraint de détourner de l’argent, sans doute l’un de ses meilleurs rôles. Mais les autres acteurs sont eux aussi formidables, y compris les jeunes enfants (ce qui est rare dans le cinéma égyptien qui a trop souvent encouragé le cabotinage infantile). Quant à Taheya Carioca, elle montre une nouvelle fois qu’elle peut tout jouer et qu’elle est tout aussi convaincante en mère de famille débordée qu’elle l’était en maîtresse femme emportée par la passion (La Sangsue).
 

Khan Al-Khalili (1966)
avec Samira Ahmed (Nawal) , Imad Hamdi (Ahmad) , Hassan Youssef (Rushdy), Abdel Wareth Asr (le père), Amal Zayed (la mère), George Sedhom (un ami de Rushdy), Mohamed Reda (Maître Nono, le cafetier philosophe), Atef Makram (le petit frère de Nawal), Taheya Carioca (la tenancière de la maison close), Ali El Gandour (le père de Nawal), Samia Roshdi (la mère de Nawal)
Scénario : Mohamed Mostafa Sami
D’après Khan al Khalili, le roman de Naguib Mahfouz (1946) traduit en français en 1999 sous le titre incongru, le Cortège des Vivants.
Musique : Fouad Al Zahiri
Production : Imad Hamdi


En 1941, fuyant la ville moderne bombardée par les Allemands, une famille s'installe dans un vieux quartier du Caire, Khan al-Khalili. Ahmad est le fils aîné de cette famille. C'est lui qui grâce à son salaire pourvoit aux besoins de tous. Il mène une existence de vieux garçon triste et solitaire jusqu'au jour où il tombe amoureux d'une jeune voisine, Nawal. Sa timidité l'empêche de la demander en mariage. Peu après, son frère cadet Rushdy revient habiter au domicile familial. Il entreprend aussitôt de séduire Nawal qui cède à ses avances. Ahmad est contraint d'assister en silence à leur idylle. Mais Rushdy est atteint de la tuberculose. La maladie progresse et il meurt...


Il y a longtemps, O Amour (Zaman Ya Hob, 1973)
avec Farid Al Atrache, Zubaida Tharwat, Youssef Wahby, Layla Taher, Shahinaz Taha, Madiha Kamel
Scénario : Youssef Gohar
Musique : Fouad Al Zahiry, Farid Al Atrache, Beshara El Khoury, Morsi Gamil Aziz
appréciation : 2/5


Abir est une jeune danseuse. Pour des raisons professionnelles, elle doit se rendre à Beyrouth avec deux de ses amies. Elle avertit son oncle Khalil qu’elles résideront chez lui le temps de leur séjour. Celui-ci a toujours prétendu qu’il était millionnaire et qu’il possédait un château dans la campagne toute proche de la capitale libanaise. En fait le château appartient au célèbre chanteur Medhat et Khalil est le majordome du grand artiste. Ce dernier étant absent, l’oncle s’assure de la complicité des autres domestiques et reçoit les trois jeunes filles comme s’il était le maître des lieux. Abir et ses amies sont émerveillées par le luxe et l’immensité du domaine. Elles s’y sentent immédiatement chez elles et invitent des danseurs à les rejoindre pour de grandes fêtes autour de la piscine du parc. Malheureusement, Medhat, le véritable propriétaire, est de retour.



Où est ma raison ? (Ayn Aqly, 1974)
avec Soad Hosny (Aïda), Imad Hamdi (le père d’Aïda), Mahmoud Yassin (Tawfiq), Sayed Zayan (le chauffeur de Tawfiq), Rushdy Abaza (docteur Zahdy), Nabila El Sayed (Zahira), Mostafa Fahmiy (Sherif), Fifi Youssef (la mère de Sherif), Mahmoud Dewidar (le père de Tawfiq)
Scénario : Rafaat El Mehi
D’après une nouvelle d’Ishan Abdul Quddus, Le Cas du Docteur Hassan
Musique : Omar Khorsheid


Aïda soupçonne son mari Tawfiq de tout faire pour la convaincre qu’elle est devenue folle. Pour en avoir le cœur net, elle consulte un psychiatre, le docteur Zahdy, à qui elle se confie. Le mari, mis au courant de cette consultation par Aïda elle-même, invite son confrère (Tawfiq est aussi médecin.) à se rendre chez eux pour que chacun puisse s’expliquer. Le docteur Zahdy semble accorder quelque crédit à la version de Tawfiq. Mais après avoir administré un calmant à Aïda et alors qu’il s’apprête à rentrer chez lui, il découvre sur une table un ouvrage intitulé « Comment rendre fou quelqu’un ».
Sur les conseils de son père, Aïda et son mari passent quelques jours à Alexandrie. Entre eux, les choses semblent s’arranger. Tawfiq se montre même très affectueux. Pourtant il disparaît subitement en faisant croire que c’est Aïda qui l’a chassé. La jeune femme est perdue. Elle reprend ses visites au docteur Zahdy. Elle lui révèle qu’avant de connaître son mari, elle avait vécu une passion intense avec un homme. Cette liaison s’était terminée de manière tragique : son bien-aimé était mort par sa faute dans un accident de hors-bord. Concernant son mari, elle raconte que celui-ci va régulièrement à Alexandrie avec son chauffeur mais que souvent, à son retour, il souffre de crises de paralysie.


La Reine et Moi (Al Malika wa ana, 1975)
avec Moharam Fouad, Georgina Rizk, Kigham, Waheid Seif, Nabil Elhgrasy
Scénario : Ali Al Zorkani et Ali Salem
Production : Moharam Fouad
appréciation : 1/5


La reine, c’est Georgina Rizk, Miss Liban puis Miss Univers en 1971. Moi, c’est le chanteur et acteur égyptien Moharam Fouad. 
L’intrigue : Adel est un jeune homme (Moharam Fouad qui joue le rôle a plus de quarante ans, c’est à dire qu’il a presque vingt ans de plus que sa partenaire !) qui réside dans le quartier des Pyramides et qui gagne sa vie comme guide touristique. Dans l’un des groupes de touristes qu’il conduit, il fait la connaissance d’une jeune et très belle Libanaise. Adel apprend que c’est Miss Univers. Malgré leurs différences, ils sympathisent immédiatement puis très vite deviennent amoureux l’un de l’autre. Malheureusement, la jeune femme est déjà fiancée à un millionnaire avec qui elle doit effectuer un long périple. Adel décide de la suivre et ils se retrouveront à chaque étape du voyage.



Pieds Nus sur un Pont d'Or (Hafiat alaa jisr aldhahab, 1976)
avec Hussein Fahmy (Ahmed), Mervat Amin (Camélia), Adel Adham (Aziz), Abdel Moneim Ibrahim (Mahjoub, l’assistant d’Ahmed), Nagwa Fouad (Rouhya, l’ancienne maîtresse d’Ahmed), Mariem Fakhr Eddine (Liliane, la mère de Camélia), Ahmad Tawfiq (Shukri Abdel Hamid), Shafiq Jalal (le chanteur), Myrna Loy (une amie de la mère de Camélia) 
Scénario : Ibrahim El Wardani et Abdel-Hay Adib 
Musique : Hani Mehanna 
Production : Abbas Helmy


Camélia est une jeune fille d’Alexandrie qui rêve de devenir actrice. Un jour, elle fait la connaissance du célèbre réalisateur Ahmed Sameh. Ce dernier est tout de suite séduit par cette jeune fille à la fois candide et passionnée. Il accepte de la faire jouer dans son nouveau film. La mère de Camélia est d’abord très réticente à ce projet mais quand Ahmed vient lui-même lui présenter son travail, elle est rassurée et donne son autorisation. Camélia peut enfin faire ses premier pas au cinéma. Entre elle et son réalisateur, la complicité ne tarde pas à prendre les couleurs de l’amour, ce qui rend furieuse Rouhya, une actrice et danseuse du film qui jusqu’alors était la petite amie d’Ahmed. Mais désormais pour ce dernier, une seule femme compte, c’est Camélia. Un soir alors que les deux tourtereaux passent la soirée dans un cabaret, le puissant homme d’affaires Aziz apparaît entouré de toute un cour. Il s’installe à quelques tables du couple. Aziz est tout de suite subjugué par la beauté de Camélia. Il est bien décidé à la conquérir et il a déjà un plan de bataille : il gagne la confiance de la mère et devient l’un de ses intimes…


La Panthère Noire (Alnemr Al Aswad, 1984)
avec Ahmed Zaki (Mohamed Hassan El Masry), Ahmed Mazhar (l’entraîneur de boxe grec), Wafaa Salem (Helga), Youssef Fawzi (le collègue raciste de Mohamed), Ehsan Sherif (la mère de Mohamed), Ibrahim Kadri (le père de Mohamed), Nabila Hassan (la cousine de Mohamed), Mohamed Al Serafy (le père d’Helga), Hussein Al Sharif (Medhat), Fatma Wagdi (une cliente du père de Mohamed), Ismaïl Abdel Majid (le chef d’atelier)
Scénario : Ahmed Abou El Fath, Bashir Al Diq
Musique : Gamal Salamah, Abdel Rahman Al Abnoudy, Ahmed Ibrahim


Biographie. Avec l'aide de sa mère, Mohamed Hassan El Masry émigre en Allemagne pour échapper à la pauvreté. Dans les premiers temps, il doit affronter maintes difficultés : il ne connaît ni la langue ni la culture allemandes, il est victime de racisme. Heureusement, il fait la connaissance d’une jeune femme qui connaît l’arabe. Elle lui apprend les rudiments de sa langue natale. Il commence par gagner sa vie comme ouvrier d’usine puis il se lance dans la carrière de boxeur professionnel. Grâce à son entraîneur d’origine grecque, il devient un champion célèbre. On le surnomme « la Panthère Noire ». D'après une histoire vraie.

Notre avis : un récit édifiant dans lequel Ahmed Zaki fait tout son possible pour donner du relief à son personnage qui en manque singulièrement. La jeune Allemande qui accompagne le héros est jouée par Wafaa Salem, une actrice d’origine syrienne âgée de vingt ans. Elle n’avait jusqu’ici tourné que dans un seul film quelques années auparavant. On raconte qu’Atef Salem l’avait rencontrée à l’institut supérieur du cinéma du Caire et lui avait aussitôt proposé le premier rôle féminin dans sa « Panthère Noire ». Nous avons peine à saisir les raisons de son enthousiasme. Ahmed Mazhar est en revanche très convaincant en vieil entraîneur de boxe, un rôle très éloigné de ceux qu’on lui confie d’ordinaire.