Mahmoud Ismaïl fut acteur, scénariste et metteur en scène. Il commence sa carrière artistique au théâtre et c’est en 1941 qu’il joue dans son premier film. Ensuite, il tournera dans plus de quarante films et écrira le scénario et les dialogues d’une bonne vingtaine pour les cinéastes les plus renommés de son temps. Il est l’auteur de grands classiques du cinéma égyptien comme Le Grand Clown (1952), Samara (1956) ou bien encore Mon Amour Brun (1958). Il ne réalisera que six films sur une courte période (entre 1948 et 1961).
Deux films de Mahmoud Ismaïl a fait ait l'objet d'une présentation dans ce blog :
Attention à votre portefeuille (Eweaa al Mahfaza, 1949)
avec Mahmoud Ismail (Abdou Al Awa), Taheya Carioca (Kiki), Mahmoud Shoukoko (Safrat), Lola Sedky (Seham), Hassan Fayek (Naseh Effendi, le responsable de la sécurité de l’hôtel), Mohsen Sarhan (le prince indien), Abdel Aziz Sayed (le disciple du prince indien), Salah Nazmi (Asem, le directeur de l’hôtel), Hassan Kamel (Fouad Bey, le parent de Seham), Choukry Sarhan (l’enquêteur), Omar El Hariri (le policier), Anwar Zaki, Souad Mekawi (la chanteuse), Hussein El Meleigy (le barman), Nabawia Mostafa, Zaki Mohamed Hassan
Scénario : Hassan Amer et Mahmoud Ismaïl
Musique : Fathy Qoura, Mahmoud Al Sherif, Ibrahim Haggag
Production : Hassan AmerAbdou Al Awa est un escroc qui sort de prison. Il a réussi à convaincre Safrat, son voisin qui ne sait ni lire ni écrire, à vendre son petit commerce et il lui promet de l’aider à faire fructifier les cinq cents guinées qu’il a reçues. Les deux hommes s’achètent des costumes élégants et descendent dans un hôtel chic de la ville. Ils font la connaissance du personnel de l’établissement ainsi que de ses riches clients Parmi eux, il y a une jeune femme, belle et élégante, qui en fait est une voleuse professionnelle. Elle s’appelle Kiki et elle accepte de s’allier avec Abou et Safrat pour soutirer argent et bijoux à leurs propriétaires trop confiants ou trop distraits. Ils convoitent notamment un gros diamant qui appartient à un prince indien…
Notre avis : une excellente comédie où tout le monde trompe tout le monde avec plus ou moins d’ingéniosité. Taheya Carioca, Mahmoud Shoukoko, Lola Sedky, Mahmoud Ismail (qui est aussi le réalisateur et le scénariste du film), tous ces acteurs sont exceptionnels mais Hassan Fayek est tout bonnement génial dans le rôle du responsable de la sécurité de l’hôtel. L’une des séquences les plus mémorables du film est celle où tous les personnages principaux se retrouvent sur un plateau de théâtre pour une pantomime dansée. Taheya Carioca y brille de toute sa grâce et de tout son talent.
La Marchande de Fleurs (Bayeat alwird, 1959)
avec Taheya Carioca (la danseuse Imatthal), Mohsen Sarhan (Ezzat), Mahmoud Ismail (Antar), Samiha Ayoub (Warda), Ferdoos Mohamed (la mère de Warda), Lotfy Abdel Hamid (le garçon handicapé mental), Mohamed Al-Sabaa (Ibrahim, un des hommes d'Antar), Hussein Issa (un des hommes d’Antar), Abdul-Ghani Al-Najdi (Talaat), Saleha Qasin (la mère de Madame), Mohamed Sobeih (Karam, un des hommes d'Antar), Khairiya Khairy (la nounou), Sabry Abdel Aziz (un client de Warda)
Scénario : Mahmoud Ismail
Musique : Fouad Al Zahiri
Musique de danse : Attia Sharara
Chanson : Fathi Qora (paroles) et Izzat Al-Jahili (musique)
Production : Al Nour Arab Films (Abdel Fattah Mansi)
Depuis la mort de son père, Warda gère la boutique de fleurs familiale afin de subvenir aux besoins de sa vieille mère et de ses cinq jeunes frères. Un jour, se présente au magasin un jeune homme dont l’élégance et la douceur troublent profondément la commerçante. Il vient commander des fleurs pour sa maîtresse qui est danseuse dans un cabaret. Il demande à Warda de livrer le bouquet dans la loge de celle-ci. Mais quand la fleuriste s’y présente, elle tombe en plein drame. Izzat, le jeune homme, menace avec un revolver sa maîtresse. Warda parvient à le calmer et il finit par ranger son arme. Après le départ de Warda et d’Izzat, Imatthal, la danseuse, a une autre visite : c’est Antar, un malfrat à qui elle est totalement soumise. Il l’a forcée à devenir la maîtresse d’Izzat pour mettre la main sur l’immense fortune de celui-ci. Par amour pour Imatthal, le jeune homme a dû vendre son usine et ses biens immobiliers. Quand il fait la connaissance de Warda, il est dans une situation dramatique et l’apparition de la jeune femme dans sa vie constitue un réconfort inestimable. Ils se revoient fréquemment avec un plaisir croissant. Malheureusement, sa situation financière oblige Izzat à travailler pour le gang d’Antar…
Notre avis : 1959 est une année faste pour Taheya Carioca. L’actrice et danseuse tourne dans pas moins de six films qui pour la plupart constituent des moments forts dans sa très longue carrière. Parmi eux, « La Marchande de Fleurs » n’est pas le plus connu et pourtant c’est un thriller de bonne facture. On n’en attendait pas moins de son auteur, Mahmoud Ismaïl qui excelle dans le film noir aussi bien derrière la caméra que devant, comme il nous le prouve une nouvelle fois ici. Mais revenons à Taheya Carioca. Il faut mettre au crédit du cinéma égyptien de la grande époque d’avoir fait d’une actrice de quarante-cinq ans qui assume son âge et son corps le modèle de la séductrice à laquelle aucun homme ne peut résister. Dans cette « Marchande de Fleurs », la sensualité et la beauté de Taheya Carioca laissent pantois.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire