dimanche 30 juin 2019

Les réalisateurs : Hussein Kamal (1932-2003)

حسين كمال

Hussein Kamal est né en 1932. Il est diplômé de l’IDHEC, la prestigieuse école de cinéma de Paris (aujourd’hui, la FEMIS). Il rentre en Egypte en 1956. Il travaille d’abord pour la télévision et le théâtre puis réalise son premier long métrage en 1965, L’Impossible. C’est avec Le Facteur en 1968 qu’il devient un cinéaste reconnu. Il s’illustrera aussi bien dans des films ambitieux, comme Dérive sur le Nil, une adaptation magistrale d’un roman de Naguib Mahfouz que dans des productions plus commerciales, comme Mon Père sur l’Arbre, une comédie musicale qui connaîtra un succès phénoménal à sa sortie. Hussein Kamal réalisera vingt-sept films. Il meurt d’une crise cardiaque en mars 2003.


Onze films d'Hussein Kamal ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog : 


Le Facteur (Al Bostagy, 1968)
avec Seif Abdul Rahman (Khalil), Soheir El-Morshidy (Nahssa), Salah Mansour (le père de Gamila), Zizi Mustafa (Gamila), Shukry Sarhan (Abbas), Nahed Samir (Halima), Moshira Ismaïl (la sœur de Khalil), Ehsan Sherif (la mère d’Ahmed), Awatif Tikla (Mariam), Fathya Aly (la tante de Gamila)
Scénario et dialogues : Sabry Moussa
Le facteur est l’une des quatre oeuvres de Yahia Haqqi (1905-1992) ayant fait l’objet d’une adaptation cinématographique.
Musique : Ibrahim Haggag


Abbas est postier. Il a été muté dans un petit village de Haute-Egypte. Il fait la connaissance des habitants et autour de lui, il ne voit que jalousie, grossièreté et superstition. Il se sent seul. Un soir, lors d’une fête, il rencontre une danseuse. Il l’invite chez lui. Malheureusement, certains villageois ont été informés de ce rendez-vous. Alors qu’à l’intérieur, Hassan tente vainement d’embrasser la jeune femme qui se dérobe à chaque fois, tous les hommes du village, armés de bâtons ou de carabines, encerclent la maison. Ils jettent des pierres contre la porte et exigent que la danseuse se présente à eux. Elle doit s’exécuter. Elle est aussitôt entourée par une foule menaçante. Elle échappe de peu au lynchage mais le scandale est considérable. Pour se venger, Abbas décide de lire le courrier de tous les villageois et il découvre bien des secrets…


Un Soupçon de Peur (Shai’ min Al-Khowf, 1969)
avec Shadia, Yehia Chahine, Mohammed Tawfik, Ahmed Tawfik, Mahmoud Morsi, Salah Nazmi, Amal Zayed, Mahmoud Yassin, Hassan El Sobki, Samira Mohsen, Wafiq Fahmy, Ahmed Shoukry
D’après un roman de Tharwat Abaza
Scénario : Sabri Ezzat, Abdel Rahman El Abnoudy
Musique et chansons : Baligh Hamdi et Abdel Rahman El Abnoudy


Atris réside dans la somptueuse demeure de son grand-père, à Dahashanah, un petit village au nord du Caire. C’est un enfant doux et sensible bien qu’il soit le petit fils d’un homme puissant qui fait régner la terreur parmi les villageois. A la mort de son grand-père, abattu par un homme ne supportant plus sa tyrannie, il lui succède et il use de la même cruauté et de la même violence pour rançonner les paysans du secteur. Depuis son enfance, Atris est amoureux de Fouada mais celle-ci rejette toutes ses avances. Malgré cela, le tyran demande la main de la jeune fille à son père. Ce dernier n’ose pas la lui refuser. Atris triomphe : Fouada va devenir sa femme…
Figure dans la liste des 100 films les plus importants de l’histoire du cinéma égyptien
Le film a rencontré à sa sortie des difficultés avec la censure car nombre de commentateurs ont vu dans le personnage d’Atris la représentation du président Gamal Abdel Nasser.


Mon Père sur l’Arbre (Aby Fawq Al-Shagara, 1969)
avec Abdel Halim Hafez (Adel Kamal), Imad Hamdi (Kamal, le père d’Adel), Nahed Samir (la mère d’Adel), Amira (la sœur d’Adel), Fathy Abdel Sattar (Khaled), Mahmoud Rashad (le père de Khaled), Fathia Shahin (la mère de Khaled), Mervat Amine (Amal, la sœur de Khaled), Samir Sabri (Ashraf), Nadia Lotfi (la danseuse Ferdoos), Salah Nazmi (Khamsy), Mohamed Salman (un client de Ferdoos), Nabila El Sayed (Mahasin, une collègue de Ferdoos), Ehsan Sherif (la servante de Ferdoos), Farouk Youssef (Essam), Soheir Mostafa (Nadia), Hamed Morsi (Abdul Mawgoud, un des clients de Ferdoos)

Scénario : Ihsan Abdul Quddus, Saad Eddin Wahba, Youssef Francis
Musique : Mohamed Abdel Wahab, Baligh Hamdy, Mohamed El Mougy, Mounir Mourad, Ali Ismaïl
Paroles des chansons : Morsi Gamil Aziz, Abdel Rahman El Abnoudy, Mohamed Hamza
Chorégraphie : Hamada Hossam Eddin
Production : Aflam Sawt Al Fan (Mohamed Abdel Wahab, Abdel Halim Hafez, Wahid Farid)
appréciation : 4/5


Adel vient de terminer son année universitaire. Après les examens, il décide de passer l’été à Alexandrie comme les années précédentes. Il dit au revoir à ses parents et à sa petite sœur et prend le train pour la station balnéaire. A son arrivée, il retrouve son ami Khaled venu à la gare pour l’accueillir. Les deux garçons se rendent d’abord au petit cabanon qu’Adel occupera durant son séjour. Celui-ci se change rapidement et ils repartent pour la plage où les attendent tous leurs compagnons. Ces vacances s’annoncent aussi joyeuses que les précédentes : le jour, cela va être des danses et des jeux sur la plage et le soir des fêtes conviviales et animées. Mais pour Adel, l’essentiel c’est de retrouver Amal, la sœur de Khaled. Il est follement amoureux de la jeune femme qui elle-même n’est pas insensible au charme du jeune garçon. Malheureusement, Adel ne parvient jamais à être seul avec elle. Amal refuse toutes ses invitations pour des sorties à deux. En cela, elle obéit aux instructions de ses parents qui lui ont interdit de sortir seule avec l’ami de son frère. Adel ne supporte plus cette situation et les disputes entre les deux jeunes gens se multiplient. Un jour alors qu’il sort de chez lui, ruminant son ressentiment, il est accosté par des camarades de fac qui l’invitent à une fête. C’est ainsi qu’il se retrouve avec un groupe de joyeux drilles ne s’interdisant aucun plaisir. Le soir, ils se rendent dans un cabaret où se produit la danseuse Ferdoos. Après sa prestation, celle-ci va à la rencontre des clients. La jeune femme remarque très vite Adel qui est resté seul à une table où il boit et fume avec excès. Elle finit par s’asseoir à ses côtés et engage la conversation. La complicité est immédiate, ils passeront la nuit ensemble dans l’appartement de Ferdoos…



Nous ne plantons pas des épines (Nahnou La Nazraa El Shouk, 1970)
avec Shadia, Mahmoud Yassin, Salah Kabil, Wafiq Fahmy, Ahmed Jaziri, Hamdy Youssef, Karima Mokhtar, Adly Kasseb, Rawheya Khaled, Sumaya Tawfik, Amira, Nadia El Keilany, Mohamed Abou Hashish, Mohamed Othman
Scénario : Youssef El Sebaei et Ahmed Saleh
Musique : Fouad El Zahry, Baligh Hamdy, Abdel Wahab Mohamed
appréciation: 3/5


Après la mort de son père, Sadia, encore enfant, est placée comme servante chez une femme. Celle-ci a un fils, Abbas, qui la harcèle à chaque instant. Les années passent. Sadia est devenue une jeune femme séduisante. Abbas voudrait l’épouser mais elle refuse toutes ses avances. Après une violente altercation avec la mère, Sadia quitte la maison. Elle rencontre un jeune étudiant, Hamdi, qui la conduit dans la grande maison bourgeoise de ses parents. Elle est accueillie chaleureusement par tous les membres de la famille. Elle est aussitôt embauchée comme domestique. Sadia se dévoue sans compter pour ses nouveaux maîtres. Son affection pour le garçon de la famille ne cesse de croître. Lui non plus ne cache pas les sentiments qu’il éprouve pour la jeune servante. Malheureusement, le père meurt subitement et Hamdi doit épouser une jeune femme de son milieu. De dépit, Sadia accepte de se marier avec Allam, un commerçant qui la courtisait depuis un certain temps. Chez son mari, c’est l’enfer. Sa belle-mère, irascible et tyrannique, la considère comme son esclave. Après une énième dispute, elle fuit le domicile conjugal. Elle est recueillie par une prostituée qui la présente à la tenancière d’une maison close. Elle devient très vite l'une des pensionnaires les plus demandées de l'établissement.



Dérive sur le Nil (Thartharah fawq al-Nil - 1971)
avec Adel Adham (Ali Al Saïd, le critique d’art), Mervat Amine (Sana, l’étudiante), Magda El-Khatib (Samara, la journaliste), Imad Hamdi (Anis Zaki, l’employé de bureau), Ahmed Ramzy (Ragab Al Qadi, le jeune acteur), Soheir Ramzy (Layla Zidane, la maîtresse de Khaled Azouz), Ahmed Tawfiq (Mustafa Rashid, l’avocat), Naemet Mokhtar (Sania Kamal, la femme infidèle), Salah Nazmy (Khaled Azouz, l’écrivain), Ahmed El Gezeiry (le domestique), Aïda El Shahir (chanteuse), Mahmoud Kamal (Abou Sarih), Zizi Farid (la paysanne)
Adaptation d’un roman de Naguib Mahfouz publié en 1966 (traduction française en 1989)
Scénario : Mamdouh El Leithy
Musique : Ali Ismaïl
Production : Gamal El Leithy
appréciation : 5/5


Nous sommes en 1967, pendant la guerre des Six Jours. 
Anis Zaki est un vieux fonctionnaire qui travaille au Ministère de la Santé. Il ne supporte plus la société dans laquelle il vit. L’autoritarisme des uns, l’hypocrisie des autres, tout lui fait horreur. Il arpente les rues du Caire en ruminant à voix haute. Beaucoup le prennent pour un fou. C’est un vieux misanthrope solitaire et malheureux qui ne trouve l’apaisement que dans la consommation régulière de hachich. 
Un jour par hasard, il rencontre Ragab El-Adi, un ancien voisin qui est devenu acteur de cinéma. Celui-ci l’invite dans son « Royaume » : c’est une péniche où avec des amis, ils se retrouvent le soir pour fumer le narguilé... 

Notre avis : une radiographie implacable de l'âme égyptienne au lendemain de la défaite de 67. Parmi toutes les adaptations des romans de Naguib Mahfouz, sans doute la plus réussie, au point que l'on peut se demander si par certains côtés le film ne dépasse pas le texte original. « Dérive sur le Nil » rassemble une galerie incroyable d’actrices et d’acteurs de tout premier plan et offre à la majorité d’entre eux le plus beau rôle de leur riche carrière. Imad Hamdi s’affirme ici comme l’un des plus grands acteurs de son temps avec ce personnage de vieil employé lunaire, bien loin des rôles stéréotypés d’amoureux délicats et élégants qu’on lui confie d’ordinaire.



L’Empire M (emberatoriet mim, 1972)
avec Faten Hamama (Mona), Ahmed Mazhar (Ahmed Raafat), Dawlat Abyad (la grand-mère), Saif Abo El-Naga (Mustafa, le fils aîné), Ahmed Naguib (Mahmoud), Hisham Selim (Medhat), Ali Jawhar (Mohamed, le mari de Mona), Hayat Kandil (Madiha), Layla Hamada (Maha), Osama Aboul Fatah (Mamdouh), Fathia Shahine (l’amie de Mona), Hanem Mohamed (la nourrice)
D’après un roman d’Ihsan Abdul Quddus
Adaptation : Naguib Mahfouz
Scénario : Mohamed Mostafa Samy
Musique : Tarik Sharara apparaît au générique comme le musicien chargé d’inclure dans la bande son des compositions d’origine « internationale ». En fait, il s’est contenté de reprendre pour le générique et toutes les scènes « sentimentales » un seul et même morceau extrait du film « L’Adieu à Venise » (titre original : Anonimo veneziano) réalisé par Enrico Maria Salerno en 1970. La partition est signée Stelvio Cipriani. Trop souvent, les producteurs et réalisateurs égyptiens ont eu tendance à considérer les BO des films étrangers comme des compositions libres de droit et ils ne prenaient même pas la peine de citer au générique le nom de leurs véritables auteurs.
L’Empire M a reçu en 1974 le prix du meilleur film au festival de cinéma du centre catholique.


Mona est une femme active qui appartient à la classe aisée. Elle travaille au ministère de l’éducation et depuis la mort de son mari, elle élève seule ses six enfants dont les prénoms commencent tous par M. Toute la famille vit dans une grande villa dans le quartier de Zamalek. Mona a peu de temps pour s’occuper de son propre bonheur. Pourtant un homme l’aime. C’est Ahmed Rafaat, un homme d’affaires qui est toujours en déplacement d’un continent à l’autre. A chaque fois qu’il revient au Caire, ils se revoient avec le même plaisir. Mona n’est pas insensible à son charme mais elle a toujours repoussé ses demandes en mariage. Enfin, un jour, elle finit par accepter l’idée d’une union. Elle présente Ahmed à ses enfants...

Notre avis : un film qui a eu un retentissement considérable lors de sa sortie. C’est d’abord le premier rôle marquant de Faten Hamama depuis son retour en Egypte (En 1966, elle avait quitté son pays et cessé de tourner lassée des pressions continuelles du pouvoir de l’époque. Elle ne reviendra qu’après la mort de Nasser.). Ensuite, Empire M a conquis le public et la critique en évoquant certaines réalités sociales de ce début des années soixante-dix : Faten Hamama incarne la femme moderne qui concilie responsabilités familiales et professionnelles, et pour la première fois, le cinéma égyptien montre des adolescents avec des problématiques de leur âge, des adolescents qui se révoltent contre une mère jugée trop autoritaire. Ces six frères et soeurs seraient aussi le symbole du peuple égyptien qui aspire à plus de liberté et souhaite plus de démocratie. On conviendra que cette dimension politique du film reste d’une brûlante actualité.


Mon amour pour toujours (Habibi da'iman, 1980)
avec Nour al Sherif, Poussi, Saïd Abdel Ghani, Naïma Wasfi, Sawsan Badr, Sabri Abdul Aziz, Mariam Fakhr Eddine, Magda El Khatib, Ibrahim Kadri, Mervat Kazem, Ahmed Maher, Mohamed Kamel, Nadia Shams Eddine, Qadria Kamel
Une histoire de Youssef El Sebai
Scénario : Rafik El Saban
Dialogues : Kawthar Heikal
Musique : Gamal Salamah
Production : Nour al Sherif


Mélodrame. Pour contenter son père, Farida épouse Ossama, un richissime homme d’affaires bien qu’elle soit amoureuse d’Ibrahim, un jeune docteur sans fortune. Farida et Ossama s’installent à Paris. Pendant ce temps-là, Ibrahim devient un grand médecin et ouvre une clinique. Farida n’est pas heureuse avec son mari. Elle ne supporte pas la vie de débauche qu’il lui impose. Elle finit par divorcer et retourne en Egypte. Alors qu’elle se divertit avec des amis, Farida est prise de violents maux de tête et perd connaissance. Sa grand-mère téléphone à Ibrahim. Il accourt aussitôt. Le jeune médecin est toujours amoureux de Farida et quand il découvre qu’elle est atteinte d’un cancer, il décide de tout faire pour la sauver…


La Vierge et les cheveux blancs (Al A'zraa wal Shaar Al Abyad, 1983) 
avec Nabila Obeid (Dawlat), Mahmoud Abdel Aziz (Medhat), Mohamed Al Ramly (l’homme d’affaires), Sherihan (Buthaina, la fille adoptive de Dawlat et de Mehdat), Hayat Salah El Din (Buthaina, petite fille), Mariam Fakhr Eddine (la mère de Dawlat), Mamdouh Abdel Alim (Adel), Mahmoud El Qala'awy (Muhy, le mari d’Afaf), Afaf Rashad (Afaf, l’amie de Dawlat), Mervat Kazem (la mère de Buthania), Afaf Wagdi (la mère d’Adel), Hamdy Youssef (le médecin), Hanem Mohamed (Aziza), Medhat Ghaly (Othman), Ibrahim Kadri (le portier)
d'après un roman d'Ihsan Abdul Quddus
Scénario : Kawthar Heikal
La musique est de Tarek Sharara mais on peut aussi entendre à plusieurs reprises celle composée par Philippe Sarde pour Les Choses de la Vie de Claude Sautet.


Le premier mariage de Dawlat a été un échec en raison de la stérilité de son mari. Ne pouvant concevoir une vie sans enfant, elle avait demandé et obtenu le divorce. Elle a trouvé refuge chez sa mère et elle comble le vide de ses journées en s’adonnant à l’équitation, son sport favori. Un jour sa mère lui demande de s’occuper d’un immeuble qu’elle possède. C’est ainsi que Dawlat fait la connaissance de Medhat, un jeune homme pauvre qui vit sur le toit de l’immeuble. Il est désespéré car il vient de perdre sa mère. Bien qu’il occupe de manière illégale l’appartement, Dawlat a pitié de lui et décide de l’aider. La bourgeoise et son locataire sympathisent puis très vite l’amitié se transforme en amour. Malgré la différence sociale, ils se marient et grâce à Dawlat, Medhat devient un homme d’affaires avisé. Mais le destin frappe à nouveau la jeune femme : une opération chirurgicale la rend stérile. Le couple décide alors d’adopter une petite fille. Les années passent. La petite fille devient une ravissante adolescente. La situation se complique quand elle tombe amoureuse de son père adoptif.


O Mon Pays ! (Ah ya bld.. ah, 1986)
avec Hussein Fahmy (Magdy), Farid Shawki (Ayoub), Layla Olwi (Farida), Anwar Ismail (Radwan), Ahmed Morsi (un paysan), Hassan El Yamany (Hassan Fadel), Hassan Mostafa (le paysan Abdel Ati), Taheya Carioca (une ancienne danseuse), Thuraya Ezz Elddin (la femme d’Ayoub), Mohamed Abou Hashish (l’épicier du village), Amir Shahin (le jeune fils d’Ayoub), Atef Makram (le voleur)
Scénario : Saad Eldin Wahba
Inspiré de Zorba le Grec, un film gréco-anglo-américain de Michael Cacoyannis (1964)
Musique : Ammar El Sheraiey
Production : Mohsen Alam El Din


Magdy, un jeune ingénieur, retourne en Egypte pour enterrer son père et il apprend qu’il a hérité d’un terrain à la campagne. Après les obsèques, il décide donc de se rendre dans la localité où se trouve ce terrain pour le mettre en vente. A peine sorti de la gare, Magdy est victime d’une tentative de vol. Heureusement, l’intervention d’un vieil homme lui permet de récupérer sa mallette. Cet homme s’appelle Ayoub, il a combattu l’occupant britannique et il a perdu sa femme et son jeune fils dans des circonstances tragiques. Ayoub conduit le jeune homme chez une amie, la Signora, qui fut autrefois une grande danseuse. Les deux villageois conseillent à Magdy la plus grande prudence dans ses démarches car la région est sous la coupe d’un homme très puissant qui achète à vil prix toutes les terres des environs et qui n’hésite pas à user de violence pour obtenir ce qu’il convoite…

Notre avis : était-il vraiment utile d’aller chercher l’inspiration du côté d’un film grec des années soixante pour bâtir ce scénario qui reprend des thèmes et des péripéties abondamment exploités dans le cinéma égyptien ? Un exemple parmi d’autres : cette histoire comporte beaucoup de similitudes avec « Abou Rabi », un film réalisé en 1973 par Nader Galal. Dans celui-ci, on retrouve d’ailleurs Farid Shawki dans un rôle équivalent. « O mon Pays » a été tourné en 1986 mais il semble sans âge. Peut-être est-ce dû au fait qu’il évoque un monde rural qui quel que soit les époques, quel que soit le pouvoir en place est confronté aux mêmes difficultés, aux mêmes injustices. Hussein Fahmy qui incarne le héros principal paraît absent, presque en retrait si bien qu’on retiendra surtout la prestation de ces deux monstres sacrés, vieillis mais alertes, que sont Taheya Carioca et Farid Shawki. L’un des moments forts du film est le réveillon du nouvel an que leurs deux personnages passent ensemble et pendant lequel, la boisson aidant, ils perdent toute retenue et toute convenance, rivalisant de fantaisie et d’extravagance.
 
 
Tout cet Amour  (Kol haza Al-Hobb, 1988)
avec Nour El Sherif (Kamal Al Badr), Layla Olwi (Wafaa), Yahia Shahin (Nasef), Mohamed El Dafrawi (Hussein Zahran), Ehsan El Qalawy (la mère de Wafaa), Salwa Othman (Soheir), Rashwan Saïd (Achraf), Youssef Eid (Hassan), Fayeq Azab (le gardien de prison), Ahmad Abu Abiya (l’assistant de Nasef), Abdel Salaam El Dahshan (Mohsen), Awatif Tikla (la directrice de l’orphelinat), Sanaa Suliman (la femme d’Hussein), Fawzi Al Sharqawi (l’avocat de Nasef), Sharif Eddris (l’enfant)
Scénario : Wahid Hamed
Musique : Ammaar El Sheray
Production : Safwat Ghattas et Screen 2000


Nasef et Hussein sont deux vieux amis qui travaillent à Alexandrie comme hommes à tout faire. Leurs journées sont épuisantes et ils se ruinent la santé pour un salaire de misère. Ils décident de réagir. Ils créent leur propre entreprise de transport sur le port et leur petite affaire se développe très vite. Ils ont pu tous les deux fonder une famille. Hussein a épousé Shams Al Nahar, l’affriolante vendeuse de thé qui lui a donné un fils, Kamal Al Badr. Les années passent et la vie des deux amis s’écoulent paisiblement jusqu’au drame. Hussein surprend sa femme dans les bras de son amant. Il l’étrangle et il est condamné à quinze ans de prison. Il confie son fils à son vieil ami qui va l’élever comme ses propres enfants. Hussein meurt en détention mais grâce à Nasef, Kamal fait des études brillantes et il devient l’assistant de son père adoptif dans l’entreprise qui est devenue une société très importante. Kamal et Wafaa, la fille de Nasef, sont tombés amoureux l’un de l’autre. Contre toute attente, le père de la jeune femme s’oppose catégoriquement à leur union. Ils se marient sans son consentement et ont un enfant…


La ruelle du Bergwan (Harat Borgwan, 1989)
avec Nabila Obeid (Zinat), Hanem Mohamed (la mère de Zinat), Ahmed Abdelaziz (Hassan), Youssef Shabaan (le contremaître), Hamdy Gheith (Saïd Al Prince, le propriétaire de la blanchisserie), Noha El Amrousy (Amal),Olfat Sukar (la mère d’Amal), Ali Omar (le père d’Amal), Adawy Gheith (Cheikh Ashour), Fouad Khalil (Ramadan), Aziza Rached (Fatima), Sana Soliman (Fawzia), Badria Abdel Gawad (Sadia), Salah Awad (le mari de la mère de Zinat), Laila Abdel Hakim (Lola), Abdel Salaam El Dahshan (Fathy), Omran Bahr (le portier)
Scénario et dialogues : Mostafa Moharam
D’après une histoire d’Ismail Waly Eddin
Musique : Ammar El Sherei


Drame. Zinat est une jeune femme qui vit dans un appartement délabré avec la famille de Ramadan, son mari. Elle ne supporte plus sa belle-sœur et sa belle-mère et elle souhaite déménager. Son mari lui dit qu’il a trouvé un petit appartement mais qu’il n’a pas l’argent nécessaire pour le louer. Zinat propose de vendre ses bijoux. Ramadan refuse mais la jeune femme veut absolument quitter l’appartement familial : elle se sépare de ses bijoux contre une belle somme d’argent qu’elle remet aussitôt à son mari. Mais ce dernier va dépenser le pactole pour s’installer avec la mère de son fils. Zinat surprend le couple alors qu’il est au lit et elle entre dans une fureur noire. La séparation est inévitable, ils divorcent. Elle se retrouve seule, sans travail, sans domicile. Sa mère qui vit misérablement ne peut l’aider. Elle finit par trouver un emploi dans une grande blanchisserie appartenant à Maître Saïd Al Prince. Son père y travaillait autrefois et le propriétaire ému par sa détresse, lui trouve même un logement L’atelier est dirigé par Medhat qui a pour habitude d’abuser de ses employées. Il est très vite attiré par sa nouvelle employée. Celle-ci, peu sensible au charme de son supérieur, repousse fermement ses avances incessantes…

Notre avis : un film entièrement dédié à la star Nabila Obeid qui apparaît pratiquement dans toutes les scènes. En 1989, elle a quarante-quatre ans, près de trente ans de carrière et elle tient à montrer à tous qu'il faut toujours compter avec elle. Elle y réussit parfaitement dans ce drame social qui peut sembler un peu convenu.

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