mercredi 27 mai 2015

Les Bijoux du Pharaon (Cairo, 1963)

القاهرة 
إخراج: وولف ريلا 

 


Les Bijoux du Pharaon est un film britannique réalisé par Wolf Rilla en 1963.

C'est un remake du film de John Huston, Quand la Ville Dort, (Asphalt Jungle, 1950) d'après un roman  de W.R.Burnett.

George Sanders (Le Commandant), Richard Johnson (Ali), Faten Hamama (Amina), John Meillon (Willy), Ahmed Mazhar (Kerim), Eric Pohlmann (Nicodemos), Kamal Al Shennawi (Ghattas), Salah Nazmi (Commandant), Shwikar (Marie), Salah Mansour (le docteur)






Résumé

Major arrive au Caire grâce à un faux passeport. Il vient de sortir de prison et arrive dans la capitale égyptienne pour s’emparer des bijoux du roi Toutankhamon qui sont exposés dans le Musée du Caire. Pour réaliser son plan, il réunit une petite équipe. Le seul membre du groupe que connaît Major est Willy, un compatriote qui s’est installé au Caire et qui mène une vie paisible de père de famille. Au départ, il ne souhaite pas renouer avec son passé de bandit mais la perspective de gagner rapidement une grosse somme d’argent le fait changer d’avis. Nicodémos, le contact de Major, propose à l’homme d’affaires Kuchuk de financer le projet. De son côté Major embauche Karim, un cafetier, comme chauffeur et Ali, un petit braqueur fumeur de hachich comme homme de main. Celui-ci voit dans cette affaire la possibilité de réaliser son rêve : acheter une ferme dans sa région natale. Cette tête brûlée est aimée avec passion par Amina, une danseuse.
Major et ses hommes parviennent facilement à s’introduire à l’intérieur du musée et à s’emparer des bijoux convoités. Mais alors qu’ils s’apprêtent à quitter les lieux, une alarme se déclenche. La police entoure le bâtiment. Les bandits parviennent à prendre la fuite mais Willy est touché par une balle. Ses complices le ramènent chez lui puis se rendent chez Kuchuk afin d’échanger comme prévu leur butin contre de l’argent. Chez l’homme d’affaires, il y a son complice Ghattas. Major comprend que les deux hommes ont l’intention de les trahir. Une fusillade éclate. Ghattas est tué et Ali gravement blessé. Major oblige Kuchuk à négocier directement avec la police : les bijoux du pharaon seront restitués contre paiement d’une rançon. Mais tout va échouer. Nicodémos est le premier arrêté. Il dénonce tous ses camarades. Confondu, Kuchuk se suicide. Ali meurt dans les bras d’Amina. Major est arrêté alors qu’il est dans un cabaret, hypnotisé par les contorsions sensuelles d’une danseuse du ventre.
La malédiction des pharaons n’est pas qu’une superstition !


Critique

Si ce film apparaît sur ce site c’est qu’y figurent un certain nombre d’acteurs égyptiens de premier plan.
Cairo a été réalisé par Wolf Rilla (1920-2005), célèbre pour son Village des Damnés (1960). La biographie de ce réalisateur mérite qu’on s’y penche un instant. Il est né à Berlin en 1920. Il est le fils de l’acteur allemand Walter Rilla (qui joue dans Les Bijoux du Pharaon). En 1934, toute la famille s’installe en Grande-Bretagne pour fuir le nazisme. Pendant la guerre, Wolf dirige les services de la propagande en langue allemande de la BBC. Dans les années cinquante, il passe à la réalisation pour la télévision et le cinéma. Dans les années soixante, il travaille régulièrement pour la branche britannique de la MGM. La dernière partie de son activité professionnelle est consacrée à l’enseignement. En 1970, il publie un manuel intitulé A-Z of Movie Making. La retraite venue, il se retire en Provence où avec sa femme il dirige un hôtel (Le Moulin de La Camandoule).
Cairo (Je préfère le titre original à celui trop tintinesque de la version française.) est une honnête série B qui a pâti de la comparaison avec l’autre adaptation du roman de Burnett réalisée en 1950 par John Huston (Asphalt Jungle, Quand la Ville Dort, 1950). D’ailleurs, on peut se demander ce qui a poussé les dirigeants de la MGM à se lancer dans une entreprise aussi hasardeuse que ce remake. Quoi qu’il en soit Wolf Rilla et son équipe ne s’en sortent pas si mal. Cairo est un film noir qui ne s’embarrasse ni de fioritures ni de digressions. On peut savoir gré au réalisateur britannique de ne pas avoir utilisé la capitale égyptienne comme un décor exotique mais de l’avoir filmé comme une ville moderne, sans charme particulier, presque sinistre. D’ailleurs, ce que Rilla semble avoir trouvé au Caire, ce n’est pas un cadre mais un style. En effet, on est frappé par l’atmosphère dans laquelle évoluent tous les personnages du drame, une atmosphère très proche de celle des films égyptiens tournés à la même époque. On y retrouve cette même désespérance qui sue par tous les pores de personnages englués dans un quotidien misérable et qui ne peuvent en sortir que par la mort et/ou le crime. Et on se dit que les comédiens «locaux » ont dû s’adapter sans grandes difficultés à ce thriller si proche de ceux qu’ils avaient déjà pu tourner. Avec son réalisme noir, Cairo est certainement le plus égyptien des films de la MGM (Soyons justes : c’est aussi le seul à concourir dans sa catégorie!).

Appréciation : 3/5
***


Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

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