إخراج : حسين فوزي
Anwar Wagdi a réalisé Flirt de jeunes filles en 1949.
Distribution : Layla Mourad (Layla), Anwar Wagdi (Wahid, le pilote d’avion), Youssef Wahby (lui-même), Naguib Al Rihani (Hamam), Stephan Rosti (le directeur du cabaret), Ferdoos Mohamed (la gouvernante), Soliman Naguib (le père de Layla), Mahmoud El Meleigy (Anwar, le séducteur malhonnête), Abdel Wareth Asr (le secrétaire du père de Layla), Abdel Meguid Choukry (un domestique), Saïd Abou Bakr (le serviteur de Youssef Wahbi), Abdel Hamid Zaki (le directeur de l’école), Zinat Sedki (l’ex-petite amie d’Anwar), Mohamed Abdel Wahab (lui-même), Farid Shawki (un client du cabaret), Nabila El Sayed (une écolière)
Première apparition à l’écran d’Hind Rostom comme figurante. Elle joue dans la première scène du film, le retour d’une promenade à cheval, et elle se tient à la droite de Layla Mourad.
Scénario : Anwar Wagdi
Dialogues : Naguib Al Rihani, Badie Khairy
Musique : Mohamed Abdel Wahab, Layla Mourad, Naguib Al Rihani
Production : Anwar Wagdi
figure dans la liste des quinze meilleurs films égyptiens de tous les temps
Abdel Wareth Asr et Naguib Al Rihani |
Naguib Al Rihani et Fouad Al Rachidi |
Layla Mourad et Naguib Al Rihani |
Layla Mourad |
Naguib Al Rihani et Layla Mourad |
Layla Mourad, Naguib Al Rihani, Mahmoud El Meleigy |
Anwar Wagdi et Naguib Al Rihani |
Stephan Rosti et Zinat Sedki |
Youssef Wahby |
Mahmoud El Meleigy et Layla Mourad |
Mohamed Abdel Wahab |
Soliman Naguib |
Résumé
Hamam est un vieux professeur d’arabe. Il enseigne dans une institution pour jeunes filles mais son absence totale d’autorité conduit le directeur de l’établissement à le licencier. Heureusement, le secrétaire d’un très riche pacha lui propose aussitôt un emploi : son patron a une fille qui vient d’échouer à un examen et Hamam sera chargé de lui donner des cours afin qu’elle puisse le repasser avec succès. Le vieux professeur accepte. Il découvre un monde dont il ignorait tout. Même les domestiques se comportent en aristocrates aux manières raffinées. Layla, son élève, est une ravissante jeune femme qui passe ses journées à chanter, danser et se promener à cheval. D’emblée, elle manifeste à l’égard de son nouveau professeur une sympathie et une affection auxquelles celui-ci n’est guère accoutumé. Troublé par tant de sollicitude, Hanam tombe amoureux de son élève mais fait tout pour le cacher. La complicité entre le vieil homme et la jeune femme atteint un tel degré qu’une nuit, la gouvernante surprend le premier en pyjama dans la chambre de la seconde. Pour ne pas provoquer la colère du pacha, la domestique décide de ne rien dire mais il s’en est fallu de peu que le scandale éclate aux yeux de tous les habitants du palais. .
Layla considère son professeur un peu comme son confident. C’est ainsi que celui-ci apprend qu’elle est amoureuse d’un jeune homme. Un soir, il l’accompagne dans un cabaret. Il découvre que son élève doit y retrouver le garçon qu’elle aime. Hamam laisse les deux tourtereaux et s’installe au bar. En surprenant la conversation d’un couple, il comprend que l’homme dont s’est entichée Layla est un séducteur sans scrupule. Il veut aussitôt intervenir et forcer sa protégée à quitter immédiatement ce lieu mais des serveurs du cabaret s’emparent de lui et le chassent. Il retourne aussitôt à l’intérieur mais il est à nouveau jeté dans la rue. Apparaît un pilote en uniforme. Hamam le supplie de l’accompagner dans le cabaret pour l’aider à récupérer Layla. Quand les deux hommes arrivent dans la grande salle de l’établissement, la jeune fille danse avec son « amoureux ». L’officier est ébloui par sa beauté. A la fin de la danse, une femme en colère se rue sur le partenaire de Layla : c’est son ex-maîtresse qui est folle de rage d’avoir été abandonnée alors que, dit-elle, il lui doit tout. Pour le pilote, tout est clair : il doit sauver Layla. Après quelques échanges de coups, les voilà tous les trois dehors. L’officier fait monter dans sa voiture Layla et son professeur mais ce dernier a compris qu’entre les deux jeunes gens un sentiment très fort était en train de naître. Ne voulant pas révéler leur adresse véritable, il fait arrêter le véhicule devant une maison inconnue. Mais le pilote attend qu’ils disparaissent à l’intérieur pour repartir, alors Hamam est bien obligé de sonner à la porte. Un domestique leur ouvre. Après quelques explications, l’homme les fait entrer. Sans le savoir, ils viennent de pénétrer dans la demeure du grand acteur Youssef Wahbi. Ce dernier les reçoit chaleureusement et les invite à prendre place dans les fauteuils du salon. Au fil de la conversation, l’artiste devine la nature des sentiments qu’Hamam éprouve pour son élève mais il lui fait comprendre qu’ elle ne l’aime pas de la même manière. Il lui conseille de renoncer à satisfaire sa passion et de laisser sa protégée libre d’aimer qui bon lui semble. Quand ils quittent la maison de leur hôte, le pilote les attend toujours, pour le plus grand bonheur de Layla. Cette fois-ci, ils prennent la direction du palais du pacha. Le dernier plan du film nous montre le visage d’Hamam traversé par des sentiments contraires.
Notre avis : Anwar Wagdi réalise sept films* avec en vedette sa femme Layla Mourad. Ils se sont mariés en 1945 et leur collaboration artistique prendra fin avec leur divorce en 1953. « Flirt de Jeunes Filles » est le cinquième film qu’ils tournent ensemble et c’est sans doute le plus célèbre. A cela, plusieurs raisons mais la principale est qu’on y voit pour la dernière fois à l’écran l’immense acteur Naguib Al Rihani qui meurt à peine le tournage terminé. Il joue un vieux professeur qui au soir de sa vie est touché par l’amour. Ce personnage à la fois ridicule et pathétique constitue le testament artistique de Naguib Al Rihani et l’inscrit à tout jamais parmi les légendes du cinéma égyptien.
Sur le film lui-même, ce qui nous frappe, c’est sa grande modernité. La logique du récit est celle du rêve, notamment dans la dernière partie. Les personnages semblent évoluer, comme en apesanteur, dans un univers onirique libéré de toutes les lois qui régissent notre monde. Les événements s’enchainent de manière improbable au fil de rencontres aussi hétéroclites que miraculeuses. A cet égard, la séquence au domicile du grand écrivain prend une dimension quasi surréaliste. Et pour finir, dans la scène du cabaret, le caractère ouvertement fantasmatique des danses n'échappera à personne !
*Layla, fille de Pauvres (1945), Layla, fille de Riches (1946), Mon Cœur me Guide (1947), Anbar (1948), Flirt de Jeunes Filles (1949), L’Amour de mon Cœur (1951), La Fille des Aristocrates (1953)
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