إخراج : حسين فوزي
Hussein Fawzi a réalisé J'aime les erreurs en 1942.
Distribution : Taheya Carioca (Badawya), Hussein Sidqi (docteur Alawi), Fouad Shafik (le cinéaste Rifqi), Ferdoos Mohamed (la mère de Badawya), Anwar Wagdi (Mamdouh, le frère de lait de Badawya), Amina Sherif (Nahed, la fiancée de Mamdouh), Ismail Yassin (Hassouneh, l’assistant de Rifqi), Menassa Fahmy (Shawkat Pacha), Gina (danseuse), Amal Hussein (chanteuse)
Scénario : Hussein Fawzy
Dialogues : Badie Khairy
Paroles des chansons : Abdel Halim Noweira, Abdel Aziz Salam, Bayram Al Tunisi
Musique : Farid Ghosn, Abdel Halim Noweira
Production : Emile Yazbek
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| Taheya Carioca et Hussein Sidqi |
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| Ismaïl Yassin |
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| Fouad Shafik |
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| Ismaïl Yassin, Ferdoos Mohamed, Taheya Carioca |
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| Taheya Carioca |
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| Taheya Carioca et Hussein Sidqi |
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| Taheya Carioca et Hussein SIdqi |
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| Anwar Wagdi et Ferdoos Mohamed |
Résumé
Badawya est une jeune danseuse et chanteuse qui rêve de gloire. Quand elle apprend que le cinéaste Rifqi cherche une nouvelle artiste pour incarner Cléopâtre dans son prochain film, elle décide de se rendre chez lui. Au bas de l’immeuble, elle croise un homme avec qui elle a une violente altercation. Elle finit même par jeter des pierres sur la voiture de l’individu et le pare-brise éclate en mille morceaux. Elle ne sait pas que cet homme, c’est justement Rifqi. Après cet incident, elle entre dans l’immeuble et s’introduit dans l’appartement du jeune docteur Alawi. Croyant être en présence du cinéaste, elle chante et danse devant lui. Son spectateur manifeste bruyamment son admiration mais l’informe de son erreur. Il accepte néanmoins de la conduire au studio où travaille Rifqi. Quand ce dernier voit son agresseuse, il la chasse aussitôt. Qu’à cela ne tienne : sur les conseils d’Alawi, Badawya improvise un spectacle dans la rue. Sa voix et sa danse captivent les passants — et finissent par convaincre Rifqi. Elle sera sa Cléopâtre. Badawya se rend aussitôt chez elle pour annoncer à sa famille la bonne nouvelle : sa mère ainsi que Mamdouh, son frère de lait et Nahed, sa fiancée, sont ravis pour elle.
Dès le lendemain matin, l’assistant de Rifqi vient chercher Badawya pour la conduire au studio où elle doit commencer à répéter les chansons et les danses du film. Malgré ces longues séances de travail, la jeune artiste continue à voir Alawi et ils sont tombés amoureux l’un de l’autre. Le film sort enfin et c’est un triomphe. Badawya est devenue une star. Alawi, plus épris que jamais, la demande en mariage. Mais le père du jeune homme est un aristocrate qui ne plaisante pas avec l’honneur. Il refuse que son fils épouse une danseuse. Il fait irruption chez celui-ci et menace de le déshériter. Alawi refuse de céder à la volonté de son père. Ce dernier sort furieux de l’appartement et s’effondre dans la cage d’escalier, victime d’un malaise cardiaque. Au même instant, Rifqi et Badawya entrent dans l’immeuble et découvrent le vieil homme. Ils le transportent chez le cinéaste sans savoir qui il est. Badawya est restée au chevet du vieil homme jusqu’à ce qu’il se rétablisse. Le Pacha n’a pas caché toute la gratitude qu’il éprouvait pour son « infirmière ». Il avoue qu’il aurait aimé que son fils épouse une femme comme elle mais malheureusement, celui-ci s’est entiché d’une mauvaise femme, une danseuse qui fait du cinéma. Ces déclarations mettent dans l’embarras Rifqi et Badawya, et quand le vieillard les quitte, la jeune femme est atterrée. Elle décide de rompre avec Alawi.
Pour cela, elle lui fait croire qu’elle flirte avec Mamdouh, son frère de lait. Le jeune médecin ignore leur parenté et il est convaincu qu’ils ont entamé une liaison amoureuse. Et quand il les surprend dans un cabaret en train de filer le parfait amour, il devient fou de rage. Il gifle son ex fiancée et assomme son prétendu rival. Par la suite, Alawi sombre dans l’alcool puis se résigne à retourner dans le domaine de son père. C’est alors que Rifqi et Badawya s’installent dans une propriété voisine de celle du pacha pour tourner un nouveau film. La presse annonce ce nouveau tournage et c’est ainsi que le père d’Alawi découvre que la jeune femme qui l’a sauvé et la danseuse aimée par son fils sont une seule et même personne. Conscient de son erreur, Il décide d’inviter Badawya et ses amis chez lui. Pour faire une surprise à Alawi, ils arrivent tous déguisés et révèlent les uns après les autres leur véritable identité. Réconciliation générale.
Critique
Ce long-métrage est le deuxième d’Hussein Fawzi et il n’est pas encore le maître de la comédie musicale qu’il deviendra quelques années plus tard aux côtés des deux grandes artistes Sabah et Naïma Akef. Ici, la vedette féminine, c’est Taheya Carioca, danseuse de grand talent qui se révèlera au fil des tournages une actrice exceptionnelle. Après celui-ci, elle jouera sous la direction d’Hussein Fawzi dans trois autres films, en 1944 et 1945, puis dans un tout dernier en 1961.
Hussein Fawzi aime les actrices et les acteurs, la danse et le chant, la comédie et le mélodrame, bref le spectacle. Ce film le prouve à maintes reprises et notamment dans l’une des séquences les plus réussies, celle où l’héroïne incarnée par Taheya Carioca tourne un péplum évoquant les derniers épisodes de la vie de Cléopâtre. Dans cette séquence muette et entièrement dansée, Taheya Carioca incarne la reine d’Egypte avec une aura qui la hisse au niveau des autres grandes stars qui ont endossé ce rôle mythique, avant elle ou après elle. Malheureusement, « J’aime les Erreurs » révèle bien des insuffisances et on se dit que ce titre ne vaut pas que pour l’héroïne.
D’abord, le scénario manque singulièrement de rigueur : il multiplie les quiproquos et les hasards heureux, sans aucun souci de vraisemblance. Mais le plus gênant, c’est certainement l’interprétation de Taheya Carioca, mise à part sa magnifique prestation en Cléopâtre. Diction traînante, élocution trop appuyée, absence de naturel… autant de défauts étonnants chez une actrice qui nous a si souvent montré combien elle savait jouer juste, se gardant de toute emphase. Un problème de direction d’acteurs ?
L’histoire d’amour impossible entre la vedette de cinéma d’origine modeste et le jeune médecin de bonne famille est bien trop conventionnelle pour nous émouvoir. En revanche, nous avons beaucoup apprécié l’hommage au cinéma à travers la reconstitution d’un tournage avec ses techniciens, ses vedettes et ses figurants. Le duo comique formé par Fouad Shafik en réalisateur exalté, et Ismaël Yassin en assistant zélé, apporte une énergie burlesque qui à nos yeux sauve le film.
On est frappé enfin par la splendeur des images. Rien d’étonnant à cela, le chef opérateur est Ahmed Khorshed que l’on retrouve au générique d’un grand nombre de classiques du cinéma égyptien. Un maître de la photographie ! Nous ne le répéterons jamais assez : le pouvoir de fascination du cinéma égyptien de l’âge d’or repose en très grande partie dans l’incroyable talent de ses chefs opérateurs.
Appréciation : 3/5
***
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin









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