Au début des années trente, Gamal Madkoor séjourne à Paris pour étudier le cinéma. Il commence sa carrière comme monteur et c’est à partir de 1942 qu’il se lance dans la réalisation. Il tourne treize films puis en 1954 il abandonne brusquement la mise en scène. Il a à peine quarante-six ans.
Trois films de Gamal Madkoor ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :
Les Fleurs Charmantes (El zuhur el fatina, 1952)
avec Taheya Carioca (Ratiba), Faten Hamama (Karima), Chukry Sarhan (Baher), Ferdoos Mohamed (Hamida), Hussein Riad (Saleh Bey), Farid Shawki (Saïd), Aziza Helmy (la mère de Karima et de Ratiba), Abdel Aziz Ahmed (Sheikh Shehata, le mari d’Hamida), Mahmoud El Meleigy (Shukry Bey), Thoraya Helmy (Thoraya, l’amie de Ratiba), Thuraya Fakhry (la gouvernante), Mohamed Toufik (Morsi, le fils du Sheikh Shehata), Mohamed El Dib (le médecin)
Dialogues : Ahmed Shokry, Malika Fahmy Sorour et Gamal Madkoor
Musique : Mohamed Hassan Al Shugai
Production : Abdel Hamid Zaki
Ratiba et Karima sont deux sœurs. Elles vivent avec leur mère très malade. La mort du père a plongé les trois femmes dans la misère. Tandis que Karima la cadette travaille comme infirmière et s’occupe de leur mère, Ratiba a des rêves de luxe et de richesse. Elle décide de devenir danseuse et travaille dans un cabaret. C’est là qu’elle fait la connaissance de Saïd, un mauvais garçon qui va l’entraîner sur le mauvais chemin…
Aïcha (1953)
avec Zahrat El-Ola, Zaki Rostom, Faten Hamama, Abdel Aziz Al Ahmed, Ferdoos Mohamed, Zeinab Sedky, Farouk Ali, Abdel Moneim Basiony, Abdel Ghani El Nagdi, Goma Eddriss, Tawfik Sadek, Abdel Aziz Kamel
Scénario : Saleh Gawdat et Gamal Madkoor
Musique : Mohammad Hassan Al Shugai
Drame. Yahya Bey Saber, un homme fortuné, croise une jeune femme pauvre qui vend des billets de loterie dans les rues. Elle s’appelle Aïcha. L’homme est frappé par sa ressemblance avec sa propre fille qui est morte récemment. Il propose au père d’Aïcha de l’adopter contre une pension qu’il lui versera chaque mois. Le père accepte. Pour la jeune fille, c’est une nouvelle vie qui commence…
Traces dans le sable ( Athar Fi al-Rimal, 1954)
avec Faten Hamama (Ragia), Emad Hamdy (Ibrahim Mohsen), Hamdy Gheith (le docteur Ahmed Zaki), Wagdi Al Atrache (Ibrahim enfant), Zahrat Al Oula (Layla), Mohamed Abdul Qaddus (le cuisinier), Mohamed El Tokhy (le psychiatre), Abdul Aziz Ahmed (le grand-père de Ragia), Wedad Hamdy (Sounia), Aziza Helmy (la mère d’Ibrahim), Ali Roushdy (le père d’Ibrahim), Mahmoud Azmy (le cousin Abdel Rahman), Kawthar Shafik (l’infirmière)
Scénario : Gamal Madkoor et Youssef El Sebaei
Musique : Mohamed Hassan Al Shugai
Drame. Ibrahim Mohsen est un compositeur talentueux qui réside à Alexandrie. Ce jour-là, il doit se rendre chez son ami le docteur Ahmed Zaki. Sur la route, il est victime d’un choc nerveux qui le laisse totalement désorienté. Quand il reprend conscience, il est en compagnie de son ami qui l’emmène chez le psychiatre Tawfiq Mohamed. Ibrahim a totalement perdu la mémoire mais le médecin parvient à reconstituer des éléments de son passé. Le musicien était amoureux de Ragia, sa jeune voisine qui vit avec son grand-père, un homme exerçant de hautes fonctions. Tous les deux partageaient le même amour de la musique. Le médecin convoque la jeune femme. Celle-ci lui fait le récit de leur histoire d’amour. Grâce à elle, le psychiatre va découvir le traumatisme infantile qui est à l’origine de son malaise…
Notre avis : on ne compte plus les films dans lesquels Faten Hamama et Imad Hamdi sont fiancés ou amants. Leur différence d’âge, vingt-deux ans, ne semble pas avoir posé de problème aux producteurs et aux réalisateurs. Il est vrai que pour le public, Imad Hamdi est resté très longtemps l’archétype de l’amoureux romantique et tourmenté et c’est ce personnage que nous retrouvons ici. « Traces dans le Sable » est un joli mélodrame qui baigne dans une atmosphère d’une grande poésie. Les scènes enfantines, la mer, la musique, les voix off, tout concourt à donner un caractère onirique à cette histoire de traumatisme infantile. Le film doit beaucoup à Faten Hamama dont la beauté fragile et la voix inimitable possédaient ce pouvoir magique de plonger le spectateur dans une autre réalité, à la fois plus légère, plus pure et plus intense. Sa présence irradiante nous fait oublier certaines lourdeurs du scénario.
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