Ashraf Fahmy sort diplômé de l’institut supérieur du cinéma du Caire en 1963 puis il réside plusieurs années aux Etats-Unis pour se perfectionner dans l’art et les techniques du 7e art. Il rentre en Egypte en 1967. Il commence sa carrière dans le documentaire et il fait ses premiers pas dans la fiction en devenant l’assistant de grands cinéastes tels que Fateen Abdel Wahab (Les Confessions d’un mari) et Youssef Chahine (La Terre). Il réalise son premier long-métrage de fiction en 1970. On lui doit près d’une cinquantaine de films, pour la plupart des drames qui évoquent la condition féminine et les relations entre hommes et femmes dans l'Egypte moderne.
Sept films d'Ashraf Fahmy ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :
Nuit et barreaux (Leil wa Qudlan, 1973)
Jusqu’à la Fin de la Vie (Hataa akhar aloumr, 1975)
Ne me demandez pas qui je suis (La tasalni man ana, 1984)
avec Shadia, Yousra, Farouk El Feshawi, Elham Shahein, Hesham Selim, Sawsan Badr, Madiha Yousri, Mahmoud Rashad
D'après une histoire d'Ihsan Abdul Quddus
Scénario : Ahmed Saleh
Musique : Ammar El Sherei
avec Samira Ahmed, Mahmoud Morsi, Mahmoud Yassin, Tawfik El Deken, Magdi Wahba, Mohamed El Sabaa, Ali Al Sharif, Ahmed Abaza, Abdel Salam Mohamed, Abdel Khalek Saleh, Helmy Hilaly, Ibrahim Nasr, Asmal Sharif, Ahmad Abdel Halim, Gharib Mohy Eldin, Elhamy Fayed, Mahmoud Rashad, Motawea Oweis, Muhammad Abu Hasheesh, Alya Fawzy
Scénario : Farouk Abdou Jawad et Mostafa Moharam
Musique : Fouad El Zahry
Figure dans la liste des 100 films les plus importants de l’histoire du cinéma égyptien
L’action se passe dans les années 40 au sein d’une prison dirigée d’une main de fer par Tawfiq Abdel Hadi, un homme dur et cruel. Un jour, une panne de courant survient à son domicile. Samira, sa femme, téléphone à son bureau pour qu’on lui envoie un prisonnier capable d’effectuer la réparation. C’est Ahmed qu’on charge de cette mission. Ahmed est un jeune étudiant qui a été incarcéré par erreur. Entre Samira et le jeune détenu, la sympathie est immédiate…
Le film évoque la vie carcérale à travers la tragique histoire d'amour d'un prisonnier avec la femme du directeur de la prison.
Jusqu’à la Fin de la Vie (Hataa akhar aloumr, 1975)
avec Nagwa Ibrahim (Mona), Mahmoud Abdel Aziz (Ahmed), Omar Khorsheid (Mohi Ibrahim, l’ami musicien d’Ahmed), Hayat Kandel (Bahia), Moshira Ismail (Moshira), Omar Nagy (Mahmoud), Imad Hamdy (le père de Mona), Sayed Saleh (le patron du club équestre), Medhat Fahmy (Medhat), Fathia Shahin (la mère de Mona), Mourad Suleiman (un médecin), Mahmoud Dewidar (le directeur de l’hôpital), Younes Shalaby (une employé du club), Mokhtar El Sayed (le médecin traitant)
Scénario : Youssef El Sebai, Rafik El Saban, Ashraf Fahmy, Ramses Naguib, Mohamed Mostafa
Musique : Omar Khorsheid
Production : Ramsès Naguib
L’action débute en 1973, peu avant la guerre du Kippour. Mona est la fille d’un général à la retraite de l’armée de l’air. Ahmed est un jeune pilote d’avion de chasse qui fut l’ élève de celui-ci. Il est amoureux de Mona et le vieux militaire serait ravi qu’il devienne son gendre. Malheureusement, sa fille est secrètement amoureuse de Mahmoud, un champion équestre qui fréquente le même club qu’elle. Bien qu’il soit en permanence entouré d’une cour d’admiratrices, elle était convaincue qu’il allait se déclarer mais il lui annonce qu’il part travailler en Allemagne et qu’il ne reviendra pas de sitôt. Mona accepte donc d’épouser Ahmed. Les premiers temps de leur union sont idylliques mais le jeune pilote reçoit l’ordre de partir pour le front. Mona se retrouve seule et pour se divertir elle se rend régulièrement dans son club équestre. Elle y rencontre Mahmoud qui est revenu en Egypte, ne supportant plus de vivre à l’étranger…
Notre avis : un film à la gloire des héros de la guerre d'octobre avec de nombreuses séquences constituées d'images tournées par l'Armée elle-même. Avec la très belle et trop rare Nagwa Ibrahim dans le rôle de l'épouse qui renonce à sa vie de femme pour rester auprès de son mari revenu de la guerre paraplégique et impuissant. Du cinéma vertueux et patriotique.
Et l’Enquête Continue (Wala yazal altahqiq mustamirran, 1979)
Drame. Hussein est professeur d’anglais et il vit avec Zeinab, sa femme, et Mervat, sa petite sœur qui est étudiante aux Beaux-Arts. Hussein aime son métier. L’argent ne l’intéresse pas. Ce qui compte pour lui, c’est sa mission éducative auprès de ses élèves. Zeinab ne partage absolument pas les conceptions de son mari. Elle enrage de vivre chichement alors que sa sœur vit dans l’opulence grâce au salaire élevé de son époux. Un jour, Hussein a la visite d’un inconnu dans son lycée. Cet inconnu, c’est en fait Medhat, un ami d’enfance, qui s’était installé en Europe et qui y a fait fortune. Heureux de ces retrouvailles, Hussein invite à déjeuner Medhat. Ce dernier retrouve Mervat qui l’impressionne par sa beauté et il fait la connaissance de Zeinab. La petite famille boit les paroles de leur invité surprise qui évoque avec une certaine autosatisfaction sa réussite professionnelle dans le bâtiment. Quand il apprend que Mervat fait des études d’architecture d’intérieur, il lui propose de travailler à l’agencement de ses nouveaux bureaux. Après le départ de Medhat, Zeinab ne peut contenir sa colère contre son mari qui n’a à lui offrir qu’une petite existence médiocre. Et le jour où elle apprend que Hussein donne des cours particuliers sans demander d’argent en contrepartie, elle décide de rompre et retourne chez sa mère. Pour tenter d’arranger les choses entre les deux époux, Medhat décide de rencontrer Zeinab…
Notre avis : pour ce drame, Ashraf Fahmy retrouve son actrice fétiche du moment, Nabila Ebeid qu’on a déjà vue dans trois des quatre films qu’il a tournés l’année précédente ( « Et le Troisième est Satan », « Un Voyage à l’Intérieur d’Une Femme », « Une Autre Femme »). Pour son rôle dans « Et L’Enquête Continue », Nabila Ebeid obtiendra le prix de la meilleure actrice au Festival international du film d’Alexandrie. Un prix amplement mérité ! Grâce à son immense talent, elle a su restituer toute la complexité de son personnage, cette femme mariée que le malheur et la frustration conduisent à se révolter, quitte à se montrer injuste et à humilier son mari, joué par l’excellent Mahmoud Yassin. Et quand celle-ci croit enfin avoir trouvé le bonheur dans les bras de son amant, tout s’effondre : l’homme aime ailleurs et il lui conseille de retourner gentiment chez son mari. Evidemment la vengeance sera terrible. L’amant est incarné par Mahmoud Abdel Aziz. C’est un personnage aussi intéressant que celui de Nabila Ebeid car il demeure insaisissable jusqu’à la fin. Pourquoi a-t-il souhaité renouer avec son ancien ami après tant d’années ? Quelles sont ses intentions réelles en s’introduisant dans cette famille ? Derrière le masque du sympathique camarade, semble se cacher un homme égoïste et manipulateur qui détruit tous ceux qu’il approche. Bref, un très bon film d’après un récit d’ Ihsan Abdul Quddus, le grand spécialiste de la psyché féminine.
avec Mahmoud Yassin (Hussein), Nabila Ebeid (Zeinab, la femme d’Hussein), Mahmoud Abdel Aziz (Medhat), Layla Hamada (Mervat, la sœur de Hussein), Tawfiq El Deqen (le beau-frère de Zeinab), Malak El Gamal (la mère de Zeinab), Nawal Fahmy (la mère de l’élève)
Scénario : Ihsan Abdul Quddus, Mostafa Moharam, Bashir El Dik
Musique : Gamal Salamah
Producteur : Gerges Fawzi et Les Films Ashraf Fahmy
Notre avis : pour ce drame, Ashraf Fahmy retrouve son actrice fétiche du moment, Nabila Ebeid qu’on a déjà vue dans trois des quatre films qu’il a tournés l’année précédente ( « Et le Troisième est Satan », « Un Voyage à l’Intérieur d’Une Femme », « Une Autre Femme »). Pour son rôle dans « Et L’Enquête Continue », Nabila Ebeid obtiendra le prix de la meilleure actrice au Festival international du film d’Alexandrie. Un prix amplement mérité ! Grâce à son immense talent, elle a su restituer toute la complexité de son personnage, cette femme mariée que le malheur et la frustration conduisent à se révolter, quitte à se montrer injuste et à humilier son mari, joué par l’excellent Mahmoud Yassin. Et quand celle-ci croit enfin avoir trouvé le bonheur dans les bras de son amant, tout s’effondre : l’homme aime ailleurs et il lui conseille de retourner gentiment chez son mari. Evidemment la vengeance sera terrible. L’amant est incarné par Mahmoud Abdel Aziz. C’est un personnage aussi intéressant que celui de Nabila Ebeid car il demeure insaisissable jusqu’à la fin. Pourquoi a-t-il souhaité renouer avec son ancien ami après tant d’années ? Quelles sont ses intentions réelles en s’introduisant dans cette famille ? Derrière le masque du sympathique camarade, semble se cacher un homme égoïste et manipulateur qui détruit tous ceux qu’il approche. Bref, un très bon film d’après un récit d’ Ihsan Abdul Quddus, le grand spécialiste de la psyché féminine.
La Danseuse et le Percussionniste (Al Raqissa w Al Tabbal, 1984)
avec Nabila Obeid (la danseuse Mabahij), Ahmed Zaki (Abdo), Zizi Moustafa (la danseuse Narcisse), Ahmed Ghanem (Abou Shafah, l’ami d’Abdo), Nabila El Sayed (Qamar, la sœur de Mabahij), Adel Adham (Naseh, le beau-frère de Mabahij), Qadria Kamel (la mère de Mabahij), Farouk Fathallah (Mounir, le propriétaire du cabaret), Mohamed Reda (Haridy)
Scénario : Mostafa Moharam et Bahgat Amar d’après une histoire d'Ihsan Abdul Quddus
Musique : Mohamed El Mougy et Ahmed Hamouda
Production : Sina Film, Farouk Fathallah
Abdo est un joueur de darbouka qui a une très haute idée de son art. Il est convaincu que dans un orchestre son instrument prime sur tous les autres. Un soir, dans le cabaret où il travaille, il veut le prouver de manière éclatante en imposant ses rythmes aux autres musiciens ainsi qu’à la danseuse que son orchestre accompagne. En quelques secondes, il se met tout le monde à dos et finit à l’hôpital après avoir été roué de coups par le videur du cabaret. Abou Shafah, son ami, l’engage à faire profil bas s’il veut continuer à travailler. Abdo ne veut rien entendre. Il veut trouver une danseuse de talent afin de monter un duo selon ses conceptions artistiques. Avec Abou Shafah, il part à la recherche de la perle rare en écumant les salles de spectacles et les festivals. Un soir, à Tanta, il découvre une jeune danseuse très douée qui le séduit immédiatement. Elle s’appelle Mabahij et vit avec sa sœur, son beau-frère et leurs cinq enfants. Le père est au chômage et toute la petite famille survit grâce aux cachets qu’elle touche pour ses prestations . Abdo promet à la sœur et à son mari de subvenir à tous leurs besoins s’ils acceptent de laisser Mabahij travailler avec lui. C’est ainsi qu’Abdo peut commencer à répéter avec sa danseuse. Malheureusement, sa rigueur excessive et son mauvais caractère rendent les séances de travail très pénibles pour sa partenaire. Les disputes se multiplient. Un jour, Mabahij s’effondre en hurlant de douleur. Elle doit être opérée de toute urgence mais le coût de l’intervention chirurgicale est considérable. Abdo va alors multiplier les participations à des fêtes familiales et vendre tout son mobilier pour pouvoir récolter l’argent nécessaire à la guérison de Mabahij. Désormais, la jeune femme considère Abdo comme son sauveur et elle tombe amoureuse de lui. Peu après, ils trouvent enfin un directeur de cabaret qui accepte de les engager. Leur spectacle obtient un immense succès et ils signent un contrat qui les délivre de la précarité. Ils ont désormais tout pour être heureux. Mais pour Mabahij, ce n’est pas suffisant, elle veut se marier et avoir des enfants. Abdo refuse de sacrifier sa carrière artistique pour fonder une famille…
Notre avis : Ashar Fahmy et Nabila Ebeid ont souvent travaillé ensemble. Le cinéaste a offert à l’actrice certains de ses rôles les plus marquants, ceux qui lui ont permis de rester en haut de l’affiche après plus de vingt ans de carrière. (Nabila Ebeid obtient son premier grand rôle en 1963, alors qu’elle n’a que dix-huit ans, dans un film de Niazi Mustafa, « Rabaa Al-Adawiya ».)
Quand elle tourne « La Danseuse et le Percussionniste », elle a près de quarante ans. Ce film, tout à sa gloire, multiplie de manière un peu complaisante les scènes de danse pour nous prouver qu’elle reste l’une des plus belles actrices de son temps. Elle a pour partenaire Ahmed Zaki, qui incarne un artiste écorché vif, sombrant progressivement dans la folie. L’acteur restitue, avec son talent habituel, toute l’ambivalence du personnage, à la fois attachant et insupportable, généreux et égocentrique. Le dénouement, malgré sa grandiloquence, met en parallèle de manière éloquente le triomphe de celle qui a su se plier aux règles du succès et la chute pathétique de celui qui refuse de s’y conformer, avec ce constat désespérant : en art, l'exigence est le chemin le plus sûr vers l’échec, la société se montrant impitoyable à l’égard des artistes authentiques.
avec Shadia, Yousra, Farouk El Feshawi, Elham Shahein, Hesham Selim, Sawsan Badr, Madiha Yousri, Mahmoud Rashad
D'après une histoire d'Ihsan Abdul Quddus
Scénario : Ahmed Saleh
Musique : Ammar El Sherei
Aïcha est une jeune mère de famille nombreuse. La misère la contraint à vendre sa dernière fille encore bébé à un couple riche mais stérile. Elle a posé une seule condition que les « adoptants » ont accepté : elle sera employée par eux comme gouvernante afin de garder le contact avec sa fille Zeinab. Toutes les parties s’engagent à garder secret le contrat qui les lie. Les années passent et les enfants grandissent. Ceux qu’Aïcha a pu élever décemment grâce à la pension que lui verse les parents adoptifs de Zeinab sont maintenant de jeunes adultes, diplômés de l’enseignement supérieur, et exerçant des métiers prestigieux. Ils ne comprennent pas pourquoi leur mère continue à être gouvernante pour des riches. Ils lui demandent de cesser ce travail de domestique. Elle refuse catégoriquement…
Saad l’orphelin (saad al-yatim, 1985)
avec Farid Shawki, Nagla Fathy, Ahmed Zaki, Mahmoud Morsy, Tewfik El Deken, Shwikar, Karima Mokhtar, Zizi Mustafa, Mohamed Wafik, Hosny Abdul Jalil, Dia El Merghany, Sayed Sadek, Nermin Kamal
Scénario : Abdel Hay Adib
D’après une histoire de Yousry El Gendy
Musique : Sami Noseir
Drame. Les parents de Saad ont été tués par Badran, son oncle. Il a été confié à une femme qui l’élève comme son fils. Les années passent. Saad est devenu un jeune homme et il est tombé amoureux de Sabah. Il ne sait pas que cette jeune fille est en fait sa cousine et que son père est le meurtrier de ses parents. Badran ne reconnaît pas non plus son neveu dans cet ouvrier au teint halé et à la moustache noire. Le vieil homme ne veut que le bonheur de sa fille mais Al Halbawy, un chef de clan très puissant veut aussi épouser Sabah. Ce redoutable personnage n’a pas pour habitude de renoncer facilement à ce qu’il désire. Entre les différents protagonistes de ce drame, la guerre est inévitable…
L’Assassinat d’une Institutrice (Eghtyal Modarresa, 1988)
avec Nabila Ebeid, Youssef Shabaan, Salah Kabil, Mariam Fakhr Eddine, Shwikar, Zeinab Wahby, Sabrin, Hesham Selim, Hamdy Gheith, Ahmed Ghanem, Hamdy Youssef, Nabil Al Helfawi, Hosny Abdul Jalil, Soheir Ayoub, Ahmad Kamali, Raafat Raji
Scénario : Ashraf Fahmy et Mostafa Moharam
Musique : Sami Noseir
Production : Olympia
Drame. Hoda est une enseignante, mère de deux enfants. Elle vient de perdre son mari et elle est en conflit avec son beau-frère qui veut s’emparer de tout l’héritage. L’affaire est confiée à la justice. Dans le même temps, Hoda est confrontée à un grave problème dans son lycée : Mervat, une de ses étudiantes, lui révèle qu’elle est enceinte. Le père est Issam, l’un de ses camarades de classe. Hoda s’entretient avec le garçon. Elle exige qu’il épouse la jeune fille, sinon, elle n’hésitera pas à le dénoncer publiquement. Issam refuse cet arrangement et échafaude un plan pour se débarrasser de cette enseignante un peu trop intrusive. Peu après, il lui fait croire qu’il a réfléchi et qu’il veut bien réparer sa faute en épousant Mervat. Seulement, il souhaite d’abord qu’Hoda se rende à son domicile pour parler à son père. L’enseignante accepte mais quand elle arrive chez Issam elle découvre qu’il est seul…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire