mardi 6 mai 2014

Danse : Taheya Carioca, 1936

تحية كاريوكا 



Cette photo est extraite du Le Haffir du Quartier (Khafir al Dark, 1936), un film de Togo Mizrahi avec en vedette, l'acteur comique Ali Al Kassar. Taheya Carioca a vingt et un ans. Sa contribution se réduit à cette apparition dans une courte scène. Sa première expérience cinématographique date de l'année précédente : c'était dans le Docteur Farhat de ce même réalisateur.
On lit sur un grand nombre de sites qu'en 1936 Taheya Carioca aurait dansé pour le roi Farouk à l’occasion du mariage de celui-ci. On retrouve cette information dans le très sérieux Al-Ahram « In 1936 she danced in King Farouk's wedding procession ». Il y  a un petit problème : le mariage du roi Farouk a lieu en 1938. En 1936, il a 16 ans et il succède à son père qui est mort en avril (son couronnement n'aura lieu que l'année suivante.). Il semblerait que c’est le grand Edward Said qui soit à l’origine de cette erreur dans son article "Homage to a Belly Dancer." London Review of Books. 12.17 (1990) : "Um Kalthoum performed at King Farouk’s wedding in 1936, and the lavish party was also Tahia’s debut."

vendredi 2 mai 2014

Le tintement du khoulhal (Ranit Al-Khulkhal, 1955)

رنة الخلخال
 إخراج: محمود ذو الفقار


 

Mahmoud Zulficar a réalisé Le Tintement du Khoulhal en 1955.
Distribution : Berlanty Abdel Hamid (Lawahiz), Mariam Fakhr Eddine (la femme d'Hassan), Zeinat Olwi (danseuse), Chukry Sarahn (Hassan), Abdel Wares Asr (Abou Hassan), Negma Ibrahim (Oum Badoui), Mohamed El Thoukhy (le beau-père d'Hassan)
Scénario : Amin Youssef Ghorab et Mahmoud Zulficar
Musique : Sayed Mostafa, Ahmed Sabra, Abdel Halim Noweira, Fathy Qoura
Production : Mariam Fakhr Eddine


Berlanty Abdel Hamid

















Mariam Fakhr Eddine

















Chukry Sarhan, Berlanty Abdel Hamid, Abdel Wares Asr

















Negma Ibrahim


















Résumé

Hassan travaille dans la boulangerie de son père. C’est un commerce très prospère. Abou Hassan est un homme très pieux et charitable. Un jour, des enfants du quartier lui signalent qu’une jeune fille vit dans la rue. Elle s’appelle Lawahiz. Abou Hassan la recueille chez lui. Apitoyé par son histoire, il l’embauche comme domestique. Lawahiz entreprend de séduire le vieil homme, tant et si bien qu’il finit par l’épouser. Mais la jeune femme est tombée amoureuse de son beau-fils. Dès qu’elle est seule avec lui, elle joue de tous ses charmes et lui fait des avances de plus en plus explicites. Hassan n’est pas insensible au manège de sa belle-mère et plus d’une fois, il est à deux doigts de succomber. Abou Hassan comprend la situation. Il décide de marier son fils avec la fille d’un ami. Lors du mariage, Lawahiz ne cache pas sa fureur. Malgré l’arrivée de la jeune épouse dans la maison, elle reprend de plus belle ses provocations à l’égard d’Hassan. Ce dernier, déçu par l’excessive pruderie de sa femme, est de plus en plus attiré par le corps voluptueux de sa belle-mère. La situation change radicalement quand le médecin annonce au jeune homme qu’il sera bientôt père. Désormais, il se consacre entièrement au bien-être de la future maman et oublie Lawahiz. Mais cette dernière ne s’avoue pas vaincue. Elle prétend qu’elle aussi est enceinte et pour donner plus de crédibilité à son mensonge, elle soudoie Oum Badoui, la gouvernante chargée de veiller sur sa rivale. Officiellement, les deux accouchements auront lieu en même temps. Quand s’approche le terme de la grossesse; Lawahiz charge la vieille femme de trouver un nouveau-né. Celle-ci s’exécute et en rapporte un qu’elle cache dans sa chambre. Mais le nourrisson meurt aussitôt tandis que les cris de joie annoncent la naissance du fils d’Hassan. Dans l’agitation qui suit, Oum Badoui parvient à substituer l’enfant mort à l’autre qu’elle remet à Lawahiz. C’est au tour de la belle-mère de manifester sa joie tandis que les deux autres parents sont terrassés par le chagrin. Au fil des mois, la vie reprend son cours à la boulangerie mais les choses se compliquent pour Lawahiz : Oum Badoui la fait chanter et demande de plus en plus d’argent pour prix de son silence. Les deux femmes ont une dernière conversation sur le palier du premier étage de la maison. Lawahiz tient dans ses bras « son fils ». Son interlocutrice réitère ses menaces. Dans un coup de folie, la jeune femme la pousse violemment contre la balustrade qui cède. Oum Badoui fait une chute de plusieurs mètres mais avant de mourir elle révèle tout à Hassan. Lawahiz, comprenant qu’elle va tout perdre, jette l’enfant dans le vide mais celui-ci est récupéré in extremis par son vrai père.


Critique

Un excellent film dans la veine réaliste qui se développa après la révolution de juillet 1952 grâce notamment à l’abrogation de la loi sur la censure de 1947. Dans l’esprit des nouveaux dirigeants du pays, il s’agissait d’encourager un renouveau de l’industrie cinématographique qui jusqu’alors se contentait d’exploiter les genres traditionnels dont le public égyptien s’est toujours montré friand : le mélodrame, la comédie et la comédie musicale.
Le Tintement du Khoulhal est une fable sur la cupidité, la faim et le désir qui rendent fou . Une femme qui vit dans un dénuement complet s’introduit dans le monde prospère de deux boulangers père et fils. Le premier se consacre entièrement à la religion tandis que le second a repris les rênes de l’entreprise familiale et travaille jour et nuit. Une fois dan la place, la jeune femme veut tout : le pain, la boutique, le père, le fils. Et quand apparaît dans la maison l’épouse du plus jeune, son avidité destructrice redouble d’intensité.
La dernière partie du film est particulièrement réussie. Le spectateur est tenu en haleine par la folie meurtrière qui emporte la jeune femme et la gouvernante qu’elle a soudoyée. Dans le rôle de cette dernière, Negma Ibrahim impose sa présence angoissante que l’on avait découverte dans Raya et Sakina.
On notera les nombreuses similitudes, grandes et petites, entre Le Tintement du Khoulhal et la Sangsue de Salah Abou Seif, tournée un an plus tard. Difficile de croire que ce dernier n’ait pas pensé au film de Mahmoud Zulficar en réalisant le sien.

Ce qui frappe dans ces films réalistes d’après révolution, c’est leur pessimisme. On retrouve ce paradoxe en France, à l’époque du front populaire avec l’essor d’un cinéma réaliste d’une extrême noirceur.

Appréciation : 4/5
****
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin




dimanche 27 avril 2014

Les 100 films les plus importants (11) Les années soixante-dix (3)

En 2006, la bibliothèque d’Alexandrie forme un comité de trois spécialistes (Ahmed El-Hadari, Samir Farid et Kamal Ramzi) afin de dresser la liste des 100 films les plus importants  de l’histoire du  cinéma égyptien. 

Les Années Soixante-dix (3) 

62) Al-Karnak (1975, Ali Badrakhan)
الكرنك
Avec Soad Hosni, Kamal El-Chanawi, Taheya Carioca, Nour El-Sherif
Après la défaite de 1967 face à Israël, tous les adversaires politiques de Nasser sont torturés dans des centres de détention. Des étudiants accusés d’être communistes sont ainsi arrêtés par le directeur du renseignement égyptien.
Scénario et dialogues : Ali Badrakhan, Mamdouh El Leithi, d’après Karnak café de Naguib Mahfouz. Ce dernier a écrit Karnak café un an après la mort de Nasser. Il y dresse un bilan très critique du «socialisme à l’égyptienne».



63) Al-Muzniboun (Les Fautifs, 1975, Saïd Marzouq)
المذنبون
Avec Adel Adham, Sohier Ramzy, Samir Ghanem, Hussein Fahmy, Kamal El Shanawi, Zubaida Tharwat, Tawfiq Aldakn
Le film dénonce la corruption qui sévit dans tous les secteurs de la société égyptienne. A sa sortie, Les Fautifs avaient provoqué la fureur des députés égyptiens et du ministre de la culture. Son exportation fut interdite et une commission fut chargée d’établir comment la censure avait pu autorisée sa réalisation. Ce qui n’empêcha pas le film d’être présenté au premier festival international de cinéma du Caire. Le film connut un succès considérable et fut nommé meilleur film de l’année 1976 par l’association des critiques égyptiens.
Le scénario est de Naguib Mahfouz.
Une actrice organise une fête chez elle. A la fin de la nuit, elle est retrouvée dans son lit, assassinée. La police interroge les dix hommes présents à cette fête. Ils sont tous innocents du crime mais l’enquête révèle qu’ils ont tous quelque chose à se reprocher. A la fin, on apprend que le meurtrier est le fiancé de l’actrice.
Les corrompus évoqués par le film sont :
-un directeur d’école qui vend les sujets d’examen à ses étudiants.
-un médecin qui pratique des avortements clandestins.
-un chef d’entreprise qui s’est enrichi grâce au marché noir et qui est devenu l’amant de la femme de son meilleur ami
-un producteur de films libanais qui fait de la contrebande d’or et qui couche avec de jeunes starlettes
-l’actrice elle-même qui jettent dans la débauche les filles dont elle a besoin pour ses fêtes.
-un directeur de coopérative gouvernementale qui utilise sa fonction pour s’enrichir et régaler ses amis.

Le réalisateur avait rétorqué à ses détracteurs : " L’industrie égyptienne du cinéma produit soixante-dix films par an. Tous affirment que la vie est merveilleuse et que notre société est en bonne santé. J’espère qu’on ne verra aucun mal dans le fait que l’un des soixante-dix films tente de présenter les vrais problèmes auxquels sont confrontées les masses."



64)  Awdat Al-Ibn Al-Dal (Le Retour de l'Enfant Prodigue, 1976, Youssef Chahine)
عودة الإبن الضال


Avec Chukry Sarhan, Hoda Soltan, Mahmoud El-Meliguy, Soheir El-Morshidy, Ali El Cherif, Hesham Selim, Ahmed Bedir, Ragaa Hussein, Sid Ali Kouiret, Magda El-Roomy, Salah Jahine, Ahmed Abdel Waress
Librement inspiré du roman d'André Gide (1907) pour le transposer dans l'Egypte de l'entre deux guerres.
Ali est libéré après 12 ans d’emprisonnement. Il est attendu dans le village de Mitchaboura par les siens, les Madbouly, propriétaires d’une petite entreprise et par les ouvriers, pour qui il représente l’espoir. Pour Ibrahim, le retour d’Ali, son oncle, doit lui permettre d’aller étudier à l’étranger, malgré l'opposition de son père. Pour Fatma, qui a tout sacrifié à l'amour qu’elle vouait à Ali absent, c’est la grande désillusion.



65) Da’irat Al-Intiqam (Le Cercle de la Vengeance, 1976, Samir Seif)
دائرة الانتقام


Avec Nour Al-Sherif, Mervat Amine, Shwikar, Youssef Chaabane
Quatre voleurs réussissent à s’emparer d’une somme d’argent considérable. Mais Gaber Abdel Wared, celui qui a réussi à percer le coffre-fort, est trahi par les trois autres. Il se retrouve en prison. Ses anciens camarades se sont partagé le butin et pendant des années ils vont mener l’existence heureuse des nouveaux riches. Quand Gaber sort enfin de prison, il n’a plus qu’une idée en tête : se venger.


66) Al-Saqa Matt (Le porteur d'eau est mort, 1977, Salah Abu Seif)
السقا مات


Avec Taheya Carioca, Ezzat El Alaili, Hassan Hussein, Nahid Jabr, Amina Rizk
L’hédoniste et le dépressif. Ce film évoque l’amitié entre deux hommes qui ont des visions de la vie totalement opposées.
L’un est un porteur d'eau dont la femme est morte il y a plus de vingt ans. Il s’est réfugié dans le souvenir et le deuil. Le second, employé aux pompes funèbres,  passe sa vie à  jouir de tous les plaisirs que cette existence lui offre car il sait que la mort viendra tout arrêter.



67)  Al-Mahfaza Mi’aya (Le portefeuille est avec moi, 1978, Mohamed Abdel-Aziz)
المحفظة معايا


Avec Noura (Naima), Adel Imam (Atwa), Samir Sabri (Shoukry), Salaah Nazmy (Fouad, le secrétaire), Omar El Hariri (Morsi), Tawfik Aldakn (Zizou) 
Atwa est un voleur à la tire qui opère dans tous les lieux où se presse la foule : dans les bus, dans les salles de cinéma ou au stade. Un jour, il retrouve Shoukry, un ami de jeunesse qui a une belle situation. Atwa lui demande de l’embaucher dans sa société. Shoukry refuse. Pour se venger, Atwa s’introduit dans les bureaux de la compagnie de son ami et parvient à dérober un document très compromettant.



68) Iskendriya Leih? (Alexandrie Pourquoi ? 1979, Youssef Chahine)
سكندرية ليه؟



Avec Mohsen Mohieddine (Ibrahim), Naglaa Fathy (Sarah), Farid Shawqi (le père de Mohsen), Mahmoud El-Meliguy (Qadry), Ezzat El Alaili (Shaker), Zouzou Hamdi El Hakim (La tante), Antic Melkior (Inspecteur Reagle)
Premier volet de la trilogie du réalisateur dans lequel il raconte sa jeunesse au sein de sa famille, de son école et de sa ville. 1942, Alexandrie. L'Egypte, sous la domination britannique, s'attend a la prochaine arrivée de troupes allemandes la bataille d'El-Alamein est imminente. Yehia, un adolescent passionné par le cinéma américain, veut devenir acteur et prépare un spectacle avec ses camarades du lycée catholique.



vendredi 25 avril 2014

Le Domicile Conjugal (Bayt Al Taha, 1953)

بيت الطاعة
إخراج : يوسف وهبي



Le Domicile Conjugal a été réalisé par Youssef Wahby en 1953.
Distribution : Youssef Wahby, Ismaël Yassin, Mary Mounib, Ali Diab, Farid Shawki, Hoda Soltan, Hager Hamdy, Gamalat Zayed, Kitty Fotsaty, Zouzou Madi, Fakher Fakher,  Shafik Nour El Din
Musique : Youssef Wahby, Farid Ghosn, Fathy Qoura, Abdel Aziz Salam, Ahmed Sabra, Ali Farag
Scénario : Youssef Wahby
Production : Ramses Naguib

Ismaël Yassin

Fakher Fakher

Shafik Nour El Din et Youssef Wahby

Farid Shawki, Youssef Wahby et Fakher Fakher

Mary Mounib

Hoda Soltan



Résumé

La vie de Gamil (Youssef Wahby), médecin fortuné, est devenue un véritable enfer. Sa femme (Hoda Soltan) éprouve une tendresse maternelle exclusive pour son petit chien, Bibi. Elle lui consacre tout son temps et dépense sans compter pour son bien-être. Sa passion est encouragée par sa mère (Mary Mounib) qui hait son gendre et par Fikria (Zouzou Madi), une amie qui a été mariée six fois. Toutes les trois se retrouvent pour médire des hommes en général et de Gamil en particulier. La belle mère et l’amie parviennent à convaincre la jeune femme que son mari la trompe avec toutes ses patientes. Elle décide de divorcer et en informe aussitôt Gamil qui refuse toute idée de séparation. Il tente d’obtenir de l’aide auprès de son beau-père (Shafik Nour El Din) mais celui-ci est totalement soumis à sa femme. Il demande alors conseil à un ami (Farid Shawki) qui lui présente un avocat, Maître Fokaa (Fakher Fakher). Grâce à ce dernier, Gamil gagne son procès malgré tous les faux témoignages fournis par sa femme et ses beaux-parents. Les juges condamnent  l’épouse à résider au domicile conjugal. Gamil pourra ainsi se venger en rendant insupportable le quotidien du clan des adorateurs de Bibi.  Pour cela, il sera aidé par son fidèle serviteur (Ismaël Yassin) qui n’est jamais à court d’idées.


Critique

Youssef Wahby fut comédien, directeur de théâtre, auteur, scénariste, réalisateur. Il joua dans une centaine de films et en réalisa plus d’une trentaine. Dans l’histoire du cinéma et du théâtre égyptiens, c’est une figure éminente,  un monstre sacré comme on dit. Alors, que penser du « Domicile Conjugal », film que le maître réalisa en 1953 avec de grandes vedettes de l’époque ? Malheureusement, pas du bien. Youssef Wahby s’est pris pour Sacha Guitry. Il a voulu faire une comédie légère qui se moque des petits travers des femmes. Pourquoi pas ? Mais très vite la misogynie grossière du discours et la pauvreté affligeante du scénario  deviennent insupportables. A cet égard, le dénouement ne manquera pas de déconcerter le pauvre spectateur qui pour arriver jusque là a dû avaler une succession de scènes « comiques »  tout droit sorties de l’imagination d’un enfant de dix ans. Dans ce happy end, les deux époux se réconcilient (Il était temps !) et décident de partir pour un nouveau voyage de noce à Alexandrie. Voilà une fin bien conventionnelle me direz-vous. Certes, mais la suite l’est un peu moins. Les deux tourtereaux courent rejoindre les beaux-parents de Gamil pour les informer de la bonne nouvelle. A leur arrivée, ils constatent qu’eux aussi ont renoué avec le bonheur : le beau-père est en train de corriger son épouse. Les gifles s’abattent sur le visage de la femme qui ne cache pas sa satisfaction de retrouver en son mari un homme viril et autoritaire. L’ordre est rétabli, la joie est générale.  

Appréciation : 1/5
*
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

mercredi 23 avril 2014

Danse : Taheya Carioca, 1945

تحية كاريوكا  ١٩٤٥ 


Cette photo est extraite de Lailat el Juma (La Nuit de Vendredi), un film de Kamal Selim sorti en 1945. Taheya Carioca a trente ans. Elle danse en compagnie d'Ibrahim Hamouda qui chante "Qalbi yehebek" (Mon coeur vous aime).
Lailat el Juma est l'avant-dernier film de Kamal Selim rendu célèbre en 1939 par son chef d'oeuvre, La Volonté. Il meurt en 1945 d'une crise cardiaque. Il avait trente deux ans.
On retrouve Taheya Carioca dans deux autres films de ce cinéaste : Rêves de jeunesse (Ahlam al Chabab) en 1942, et Hanane en 1944.