vendredi 14 mars 2014

Les 100 films les plus importants (8) Les années soixante (2)

En 2006, la bibliothèque d’Alexandrie forme un comité de trois spécialistes (Ahmed El-Hadari, Samir Farid et Kamal Ramzi) afin de dresser la liste des 100 films les plus importants de l’histoire du  cinéma égyptien. 

Les Années Soixante (2) 



43) Umm Al-Arousa (La mère de la mariée, 1963, Atef Salem)
 أم العروسة


Avec Hassan Youssef ( Shafiq), Taheya Carioca (Zeinab), Samira Ahmed, Malak Elgamal, Adly Kassib (Mostafa Elal), Khayria Ahmed (Fayza)
L’un des films les plus populaires d’Atef Salem.
Zeinab et Hussein ont déjà fort à faire avec leurs sept enfants. Tout se complique quand leur fille aînée tombe amoureuse d’un jeune garçon. Le coup de foudre est immédiat. Les deux familles sont d’accord pour les marier. Mais les exigences des parents du fiancé mettent dans l’embarras Zeinab et Hussein. Ils ne peuvent sacrifier leurs six autres enfants pour faire le bonheur de leur fille ainée. Alors ils imaginent des moyens peu conventionnels pour  financer la cérémonie nuptiale dont rêvent les deux tourtereaux. 



44) Al-Haram (Le Péché, 1965, Henri Barakat)

  الحرام


avec  Faten Hamama, Abdela Ghayth, Zaki Rostom
d'après un roman de Youssef Idriss
Le Pêché est l'histoire du sort atroce que connaissaient les filles mères bien que leur grossesse soit le plus souvent le résultat d'un viol commis par un maître ou un notable. Ainsi cette jeune paysanne qui se loue pour les travaux des champs et finit par accoucher, sous un arbre, d'un enfant qu'elle veut faire disparaître.
Dans la liste des quinze meilleurs films égyptiens de tous les temps, le Péché occupe la deuxième place.


45) Al-Gabal (La Montagne, 1965, Khalil Shawqi) 
الجبل

  

Avec Omar El Hariri, Samira Ahmed, Magda El-Khatib, Salah Kabil
Scénario de Fathy Ghanem 
Ce film raconte comment le célèbre architecte Hassan Fathy (1900-1989) a construit le nouveau village de Gournah à l’ouest de Louxor pour reloger les pilleurs de tombes qui opéraient dans la Vallée des Rois.


46)  Khan Al-Khalili (1966, Atef Salem)

خان الخليلي


avec Samira Ahmed , Imad Hamdi , Hassan Youssef
D’après Khan al Khalili, le roman de Naguib Mahfouz (1946) traduit en français en 1999 sous le titre incongru, le Cortège des Vivants.
En 1941, fuyant la ville moderne bombardée par les Allemands, une famille s'installe dans un vieux quartier du Caire, Khan al-Khalili. Ahmad est le fils aîné de cette famille. C'est lui qui grâce à son salaire pourvoit aux besoins de tous. Il mène une existence de vieux garçon triste et solitaire jusqu'au jour où il tombe amoureux d'une jeune voisine, Nawal. Sa timidité l'empêche de la demander en mariage. Peu après, son frère cadet Rouchdi revient habiter au domicile familial. Il entreprend aussitôt de séduire Nawal qui cède à ses avances. Ahmad est contraint d'assister en silence à leur idylle. Mais Rouchdi est atteint de la tuberculose. La maladie progresse et il meurt...



47) Al-Boustaghi (Le Facteur, 1968, Hussein Kamal)

 البوسطجي



Avec Seif El Dine (Khalil), Soheir El-Morshidy, Salah Mansour (Salama), Zizi Mustafa (Gamila), Shukry Sarhan (Abbas)
Le facteur est l’une des quatre oeuvres de Yahia Haqqi (1905-1992) ayant fait l’objet d’une adaptation cinématographique.
Ce filme raconte l’expérience d’Abbas, un postier du Caire qui est muté dans un petit village nommé Koum Annahl. Il ne supporte pas la bêtise et la grossièreté des habitants du lieu. Pour supporter son triste sort, il se met à boire et ouvre les lettres qui lui sont confiées.



48) Qandil Umm Hashim (La Lampe à Huile, 1968, Kamal Attiya)
 قنديل أم هاشم



D’après le roman de Yahya Haqqi. Cet écrivain est né au Caire dans le quartier de Sayeda Zeinab où se situe l'action de son chef-d'œuvre La Lampe à huile (Qandīl umm hashim, 1944)
Avec Samira Ahmed, Chukry Sarhan, Abdel Wares Asr, Magda El Khatib, Salah Mansour, Amina Rizk 
Ismail est un étudiant qui vit dans le district de Sayeda Zeinab. Il se rend en Allemagne pour terminer ses études de médecine. Là, il fait la connaissance d’une jeune fille qui lui ouvre les portes du monde occidental. Il retourne au Caire et crée une clinique dans son quartier.  Pour soigner ses patients, il devra lutter contre les traditions et les croyances ancestrales qui interdisent tout progrès dans la société égyptienne. 
Ce film connut un énorme succès. A la fin de sa vie, Kamal Attiya se plaignait que dans sa filmographie le public ne se souvenait que de La Lampe à huile.


49) Shai’ min Al-Khowf (Un Soupçon de Peur, 1969, Hussein Kamal)
شيء من الخوف




Avec Shadia, Yehia Chahine, Mohammed Tawfik, Mahmoud Moursy, Salah Nazmi
Atris dirige le village en faisant régner la terreur parmi les habitants. Il est amoureux de Fouada mais celle-ci se refuse à lui. Atris demande tout de même sa main à son père. Ce dernier craignant la colère du tyran déclare que sa fille accepte le mariage. La joie d’Atris sera de courte durée car tout le village va se révolter contre lui et sa bande.




lundi 10 mars 2014

Une Fille Turbulente (Bint Shaqiyat, 1967)

بنت شقية
 اخراج : حسام الدين مصطفى


Houssam Al Din Mustafa a réalisé ce film en 1967.
Distribution : Mohamed Awad (Sami Ibrahim) , Nadia Lutfi (Samira) , Hassan Youssef (Choukri) , Nawal Abou el Foutouh (la première fiancée de Sami) , Abdel Moneim Madbouly (le père de Samira et le patron des deux amis), Zizi Mustafa (la danseuse), Samir Ghanem (infirmier) , George Sedhom (l’homme de l’hôtel dont la lune de miel avec sa jeune épouse est gâchée par les interventions récurrentes des deux amis) , Ahmed El Deif (infirmier). Ces trois derniers acteurs sont les membres du trio comique Thalathy Adwa’a El Masrah (Les Trois Lumières du Théâtre) très célèbre dans les années soixante.
Scénario et dialogues : Adly Al Mouled et Abdel Fattah El Sayed

En 1967, Houssam Al Din Mustafa tourne quatre films. Dans l'un d'eux, Le Rivage de la Gaieté, on retrouve l'intégralité de la distribution masculine d'Une Fille Turbulente (et aussi, hélas, les même scénaristes)


Hassan Youssef et Nadia Lutfi

















Nadia Lutfi

















Malgré leurs perpétuelles chamailleries, Choukri et Sami sont deux amis inséparables. Ils travaillent dans la même usine de fabrication d’objets en plastique et passent tout leur temps libre ensemble. Mais quand ils rencontrent la fille de leur patron, ils en tombent tous les deux éperdument amoureux. Entre eux, la lutte devient alors sans merci.
 Qu’y a-t-il de plus consternant dans ce navet ? Les mauvaises farces que se font les deux "copains" ? Les grimaces  de Mohamed Awad qui se prend pour Jerry Lewis ? Les interventions irritantes des deux infirmiers psychiatriques plus fous que les malades dont ils ont la charge ? L’abus, au-delà du supportable, du comique de répétition ? Le scénario bâclé au point qu’on a l’impression que des séquences entières du film ont été réalisées dans la plus grande improvisation ? Les plans mal cadrés ? Les scènes mal éclairées ? 
On le sait, les filmographies des plus grands cinéastes égyptiens présentent toujours de mauvaises surprises. Mais là, on atteint un niveau de nullité tout à fait exceptionnel pour un réalisateur de la trempe de Houssam Al Din Mustafa.
Et puis une dernière question concernant Nadia Lutfi : mais que diable allait-elle faire dans cette galère ? Certes, il faut bien manger...
Bref, une petite comédie idiote à oublier très vite.

Appréciation : 1/5