mardi 16 juillet 2024

A la télé : les films du jour (Rotana Classic du 16 au 31 juillet)

روتانا كلاسيك

Quels films peut-on voir sur la chaîne Rotana Classic ? Les horaires donnés sont ceux de l'après-midi ou de la soirée (heure de Paris). La plupart des films sont ensuite rediffusés le lendemain matin.
Rotana Classic a remplacé Rotana Zaman en 2012. Cette chaine fait partie du groupe Rotana basé en Arabie Saoudite et spécialisé dans le divertissement (télévision et musique). Celui-ci a été créé par le prince Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud, membre de la dynastie Al Saoud et petit-fils du fondateur de l'Arabie Saoudite. Comme son nom l’indique, Rotana Classic diffuse essentiellement les grands classiques du cinéma égyptien. Disponible en France.


Mercredi 31 juillet à 20h30

Les Trois Démons d’Houssam Al Din Mostafa (El Shayateen El Talata, 1964)
avec Rushdy Abaza (Saadawi), Ahmed Ramzy (Ezab), Hassan Youssef (Fatouh), Nasr Seif (Samiha), Samy Tamoum (l’officier de police), Nawal Abou El Fotouh (Zeinab), Berlanti Abdel Hamid (Hamia), Mohamed Sobeih (Madlouly), Hussein Ismaïl (Monsieur Wahdan), Saleh Al Eskandarani (Hanafi Al Sayad), Abdel Alim Khattab (Monsieur Abdel Razaq), Abdel Hamid Nasr (le père de Zeinab)
Scénario : Bahgat Amar, Mohamed Kamel Abdel Salam, Lucien Lambert
Production : Abbas Helmy


Saadawi, Ezab et Samiha sont trois amis qui ont été ensemble détenus pendant plusieurs années dans le centre pénitentiaire d’Abou Zaabal. Leurs conditions de détention étaient éprouvantes : ils passaient toutes leurs journées dans des carrières à casser des pierres sous un soleil accablant. Puis, un jour, ils apprennent qu’ils font l’objet d’une grâce exceptionnelle. En sortant de prison, ils sont bien décidés à reprendre une existence honnête. Ezab retourne à Suez où l’attend Zeinab, sa fiancée. Le père de celle-ci l’accueille comme un fils et l’installe dans un petit appartement sur le toit de leur immeuble. Ezab veut récupérer le camion qu’il a acheté à Monsieur Abdel Razaq, un puissant marchand de poissons de la ville. Durant sa détention, il lui a laissé le véhicule mais maintenant il veut récupérer ce qui lui appartient. Le marchand de poissons ne l’entend pas de cette oreille et refuse de restituer le camion. Pour intimider l’ancien prisonnier, il lui envoie ses hommes de main qui le passent à tabac. Ezab décide d’appeler à son aide ses deux anciens camarades qui se rendent aussitôt à Suez. Le trio réuni est prêt à affronter Abdel Razaq. Dans leur lutte, ils vont trouver un partenaire inattendue : Hamdia, une jeune femme qui possède un bateau de pêche et qui s’est toujours opposée aux méthodes du marchand…

Notre avis : un petit film d’action très sympathique qui exalte le mythe de la camaraderie virile entre hommes soudés par des épreuves communes. L’atmosphère rappelle parfois celle de certains films français de la même époque avec Lino Ventura ou Jean-Paul Belmondo. Comme il se doit, la réalisation est nerveuse, sans fioriture. Toutes les scènes d’affrontement sur le port, au milieu des bateaux et des marins, constituent les moments forts de ces « Trois Démons ». Bref, c’est du Houssam Al Din Mostafa à son meilleur. Dans ce film, les femmes ne brillent guère par leur présence. Il y a tout de même Berlanti Abdel Hamid mais avec un personnage de femme d’action à l‘opposé des séductrices qu’elle a incarné jusqu’alors. On est même étonné de la voir arborer des toilettes si sévères et surtout de la voir adopter une attitude si distante avec son « amoureux » Rushdy Abaza. Cette réserve inattendue sera mieux comprise si on précise que cette même année 1964, Berlanti Abdel Hamid épouse le maréchal Abdel Hakim Amer, vice-président de la République arabe d’Egypte ! (Une idylle qui se terminera tragiquement trois ans plus tard.)


Mardi 30 juillet à 20h30

Parole d’Honneur d’Houssam El Din Mostafa (Kalima Sharaf, 1973)
avec Farid Shawki (Salem Abu El Naga), Ahmed Mazhar (le général Sharif Sadiq), Nour Al Sherif (Kamal), Rushdy Abaza (le chef de l’administration pénitencière), Hind Rostom (Nahed, la femme de Salem), Nelly (Mona), Kamel Al Zaini (le gynécologue), Aziza Rached (la cousine de Nahed), Samy El Adl (un ami de Kamal), Magdi Wahba (un officier de police), Samir Rostom (un ami de Kamal), Ahmed Loxer (le procureur), Ali Ezz Eddin (le médecin)
Scénario : Farid Shawki et Farouk Sabry
Production : Samir Mohieddin Tantawi et Farid Shawki


Drame. Des prisonniers particulièrement dangereux sont transférés dans la prison de Tora au sud du Caire. Parmi eux, il y a Salem Abu El Naga, un condamné qui s’est évadé cinq fois et qui purge une peine de trente ans de réclusion. Dès son arrivée, il est placé à l’isolement. Flashback : en fait, Salem Abu El Naga est un ancien avocat très réputé qui menait sa vie professionnelle comme sa vie privée selon des principes moraux très rigoureux. Il enseignait même le droit à l’école de police. Il avait épousé Nahed, une femme dont il était très épris. Nahed a un jeune frère que Salem considérait comme son fils. Il s’appelle Kamal et, à vingt ans, il menait l’existence un peu folle des jeunes de sa génération. Il flirtait avec une étudiante prénommée Mona et il insistait pour qu’elle consente à coucher avec lui. Une nuit, n’y tenant plus, il la viola. Comble de malheur, elle tomba enceinte et Kamal refusa de l’épouser. Alors Mona se confia à Salem. Pour lui éviter le déshonneur, l’avocat se fit passer pour son père et signa l’autorisation qui lui permit de se faire avorter. Elle mourut pendant l’opération. Salem et le médecin furent arrêtés…


Lundi 29 juillet à 16h

Vous êtes témoins d'Hassan El Seifi (Eshado ya nas, 1953)
avec Shadia (Fatima), Mohsen Sarhan (Hassan), (Mahmoud El Meleigy (Fadhel), Ismail Yassin (l’ami d’Hassan), Mimi Chakib (la femme de Khalid), Serag Mounir (Khalid Abdel Wahab), Kitty (la danseuse), Amina Rizk (Hassania, la femme de Fadhel), Soheir Fakhry (Amal, la sœur de Fatima), Zaki Ibrahim (le comptable de la société), Wedad Hamdy (Hamida la servante), Adly Kasseb (un partenaire de jeu de Fadhel), Lotfi El Hakim (le médecin), Kawthar Shafik (l’amie de Fatima)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique et chansons : Mounir Mourad, Kamal Al Tawil, Mahmoud Al Sharif, Fathy Qoura, Abou Al Seoud Al Ebiary
Production : Aflam Misr Algadida


Après avoir dilapidé toute sa fortune au jeu, Fadhel trouve une place de directeur dans une entreprise de construction. Cette société appartient à une grande compagnie dirigée par Khalid Abdel Wahab, un homme à la fois rigoureux et bienveillant. Malgré ses revers, Fadhel n’a pas changé sa manière de vivre : il continue à négliger sa femme et ses deux filles et il passe ses soirées à boire dans un cabaret où il retrouve une danseuse qui qui l’a littéralement ensorcelé. Pour lui complaire, il dépense sans compter et à la table de jeu, engage des sommes importantes. Afin de financer ses « menus plaisirs », il détourne les fonds de son entreprise. Entre temps, Fatima, sa grande fille, fait la connaissance d’Hassan, le fils de Khalid Abdel Wahab. Le jeune homme étudie la médecine en France et il est revenu en Egypte pour les vacances. Les deux jeunes gens tombent très vite amoureux l’un de l’autre et ils projettent de se marier. C’est à cet instant que le drame se noue : Khalid Abdel Wahab est informé par l’un de ses employés des irrégularités qui apparaissent dans les livres de comptes de Fadhel. Le chef d’entreprise veut en avoir le cœur net. Il se rend dans le bureau de son directeur et surprend celui-ci alors qu’il vient de mettre dans la poche de son veston toute une liasse de billets…

Notre avis : quand Hassan El Seifi tourne « Vous êtes Témoins » il a vingt-cinq ans et c’est sa deuxième réalisation. Les producteurs ont fait appel pour le scénario à Abou Al Seoud Al Ebiary, un scénariste chevronné ; et pour l’interprétation, ils ont engagé les plus grands noms de l’époque. Il n’empêche que ce film comporte bien des défauts : un récit mal construit avec des scènes qui se répètent (dans la première partie, les deux héros semblent rejouer plusieurs fois la même séquence en voiture.), une interprétation inégale (Shadia minaude de manière excessive, Mahmoud el Meleigy surjoue le forcené rendu fou par la débauche et Ismaïl Yassin semble se demander ce qu’il vient faire dans cette histoire.), un happy end tellement forcé que les acteurs semblent eux-mêmes ne pas y croire. Même le talent de la pétulante Kitty est bien mal utilisé : on assiste à une succession de danses endiablées filmées à la va vite. Bref, une déception.


Dimanche 28 juillet à minuit

Rendez-vous avec Satan de Kamel El Telmissany (Maw’id ma’ iblis, 1955)
avec Zaki Rostom (le docteur Ragab Ibrahim), Mahmoud El Meleigy (le docteur Nabil/Satan), Abdel Moneim Ibrahim (Hassan, l’assistant du docteur Ragab Ibrahim), Cariman (Nadia, la fille du docteur Ragab Ibrahim), Wedad Hamdy (la servante), Abdel Ghani El Nagdi (le concierge), Soleiman El Gendy (Adel, le fils du docteur Ragab), Mounir Mourad (Mounir, le neveu du docteur Ragab), Lotfi Al Hakim (le fabricant d’appareils médicaux), Mohamed Shawki (le vendeur de bicyclettes)
Scénario : Galil El Bendary, d'après Faust de Goethe.
Musique : Mahmoud Al Sharif et Mounir Mourad + Rossini, l’Ouverture de l’opéra Guillaume Tell
Production : Films Ahmed Darwish


Fantastique. Le docteur Ragab Ibrahim dirige une clinique privée dans le quartier de la mosquée Hussein. Les affaires ne vont pas bien, les patients aisés se font soigner dans d’autres établissements plus réputés. Les maigres honoraires du docteur suffisent à peine à payer les charges de la clinique. Ragab vit avec sa fille Nadia, son petit garçon, Adel et son neveu Mounir qui s’est installé chez eux depuis la mort de son père. Mounir rêve de devenir chanteur et il très amoureux de sa cousine. Le médecin a perdu sa femme il y a longtemps déjà et après son travail il se consacre tout entier à ses enfants qu’il ne peut gâter comme il le souhaiterait.
Un soir sa voiture tombe en panne sur une route isolée. Il est secouru par un certain docteur Nabil qui en réalité est Satan. La voiture redémarre et le docteur Ragab propose à son confrère de le ramener en ville. Pendant le trajet les deux hommes discutent et sympathisent. Ils promettent de se revoir.

Notre avis : en dépoussiérant le mythe de Faust et en mélangeant allègrement les genres et les registres, Kamel El-Telmissani a réussi à créer une œuvre unique, ne ressemblant à aucune autre. Il ne s’est pas laissé impressionner par l’ombre tétanisante de Goethe, le grand écrivain allemand du XIXe siècle dont les deux Faust constituent des œuvres majeures de la culture universelle. Contournant les références littéraires ou cinématographiques, Kamel El Telmissani a su s’approprier la légende germanique avec une totale liberté et une certaine impertinence pour nous offrir une œuvre pleine d’intelligence et d’humour. Ce «Rendez-vous avec Satan » constitue l’une des plus belles réussites d’un cinéaste égyptien dont la carrière a été gâchée par bien des vicissitudes.


Samedi 27 juillet à 14h

Fiché Dangereux de Samir Seif (Musagal Khatar, 1991)
avec Adel Imam (Sayed Kabaka), Salah Kabil (Mustafa), Sayed Abdel Ghani (le proxénète Badr Salim), Mustafa Metwalli (Tariq Shahin), Sanaa Shafea (Safwat Shalabi), Hadel (Yasmine, la fille de Mustafa), Nadia Rafik (Madame Salima, la voisine de Mustafa), Fouad Farghaly (le marchand d’armes), Mohamed Abou El Enein (le trafiquant de drogue), Hatem Zulficar (Toto, l’assistant de Badr), Mohamed El Dafrawi (l’ancien tueur à gages), Hend Akef (la secrétaire), Bardees (la danseuse), Yasmina (l’une des filles de Badr Salim)
Scénario : Wahid Hamed
Musique : Hani Shenouda


Sayed, Mustafa et Badr se sont connus en prison. Sayed est un ancien mécanicien qui a trouvé une activité plus lucrative en volant dans les voitures, Badr est un proxénète flamboyant et enfin Mustafa avait accepté d’être condamné tout seul pour cambriolage afin que ses deux complices échappent à la justice. En échange ceux-ci avaient promis de s’occuper de sa fille mais aussi de sa femme qui était gravement malade. Ils s’étaient engagés à payer tous les frais médicaux que son état exigeait. Sayed, Mustafa et Badr sont libérés en même temps. Sayed reprend aussitôt ses vols et Badr renoue avec sa vie de nabab entouré de toutes ses filles. Pour Mustafa, le retour est plus dramatique : en rentrant chez lui, il retrouve un appartement vide. Sa vieille voisine lui apprend que sa femme est morte et que sa petite fille a été placée dans un orphelinat. Il comprend que ses deux « amis » n’ont pas tenu leur parole. Mustafa a décidé de se venger. Il recontacte Badr, le proxénète, pour qu’il lui fournisse une arme…

Notre avis : assurément, pas le meilleur film d’Adel Imam. Un thriller poussif qui nous propose une vision très folklorique du proxénétisme et de la prostitution. Tout le film est construit sur les stéréotypes qu’affectionnent les réalisateurs de films de série B ou plutôt de série Z : les bandits portent des lunettes de soleil et fument le cigare tandis que les filles se prélassent sur les canapés du salon, toujours disponibles pour leurs hommes ou les amis de ceux-ci. On notera que les personnages sont très souvent au volant de leurs voitures : comme dit la chanson, ça fait passer le temps…


Vendredi 26 juillet à 18h

Le Défenseur des Pauvres Gens de Niazi Mostafa (Fetewet Elnas Elghalaba, 1984)
avec Farid Shawki (Kamel), Boussy (Ilham), Samir Sabri (Hamdi, fils de Kamel), Salah El Saadani (Samir, fils de Kamel), Mona Ismail (Zainab, la sœur d’Ilham), Layla Fahmy (Frdoos, la femme de Kamel), Ali El Sherif (le boucher, propriétaire du local de Kamel), Amal Ramzi (Mona, la fiancée de Ramzi), Hassan El Sobki (Ramzi), Hussein Ibrahim (Atris, le fils du boucher), Youssef Fawzy (le directeur du cabaret)
Scénario : Niazi Mostafa et Ahmed Abdel Wahab
Musique : Mohamed Ali Soliman


Comédie fantastique. Kamel tient une petite bouquinerie. Il vit avec sa femmes et ses deux grands fils, Hamdi et Samir. Il adore vivre au milieu des livres et il serait parfaitement heureux si son propriétaire, le boucher du quartier, ne cessait de le persécuter : ce dernier veut l’expulser pour installer à la place de sa librairie une boutique de chaussures. Le propriétaire de Kamel est un escroc qui s’est enrichi grâce à des magouilles de toutes sortes. Il a néanmoins obtenu du tribunal un avis d’expulsion contre le bouquiniste. Un jour, Kamel est sollicité par un jeune couple qui souhaite se débarrasser de tout un lot de vieux livres ayant appartenu au grand-père du garçon. En consultant les ouvrages qu’il a rapportés dans sa boutique, Kamel découvre entre les pages de l’un d’eux un collier aux pouvoirs magiques (il rend invisible celui qui le porte.). Le bouquiniste compte bien s’en servir pour venir en aide à tous ses voisins qui sont dans le besoin...

Notre avis : en 1959, Niazi Mostafa avait réalisé « Le Secret du Bonnet Invisible », l’histoire d’un bonnet qui avait le pouvoir de rendre invisible celui qui le portait. Vingt-cinq ans plus tard, il tourne ce « Défenseur des Pauvres Gens », l’histoire d’un collier qui lui aussi rend invisible. Peut-être faut-il imputer cette similitude à une panne d’inspiration ou à la fatigue. En 1984, le cinéaste a soixante-treize ans et plus d’une centaine de films à son actif. On lui pardonnera donc ce procédé bien commode que d’autres réalisateurs n’ont pas hésité eux aussi à utiliser. En revanche, une chose est certaine : cette comédie fantastique avec dans le rôle principal, Farid Shawki, n’apporte pas grand-chose à l’œuvre de Niazi Mustafa. La filmographie de ce dernier est d’une rare hétérogénéité. On y trouve de grands classiques comme d’insondables navets. « Le Défenseur des Pauvres Gens » est un film mineur que l’on peut regarder sans trop de déplaisir si l’on consent à passer l’éponge sur les « effets spéciaux » aussi ratés les uns que les autres (Visiblement, la technique de l’incrustation d’image n’est pas encore tout à fait maîtrisée !)
 

Jeudi 25 juillet à 16h

Je veux me marier d’Ahmed Badrakhan (Aiza atgawiz, 1952)
avec Nour Al Hoda (Farhana), Farid Al Atrache (Farid), Soliman Naguib (Wagdi Cristal), Abdel Salam Al Nabolsi (Wagy Cristal, le neveu de Wagdi), Zinat Sedki (la femme de chambre de Farhana), Serag Mounir (Taher Al-Anfoushi), Kawthar Shafiq (la fille de Taher), Saïd Abou Bakr (cousin de Farhana), Leila al Jazairia (la danseuse Leila), Sayed Suleiman (le domestique des Cristal), Abdel Nabi Mohamed (un soldat), Mohamed Zayed (chauffer de taxi), Abdel Ghani El Nagdi (cousin de Farhana), Thuraya Fakhry (la femme de Taher), Abbas Rahmi (le directeur de la salle de spectacles)
Leila Al Jazairia (photo) est une danseuse algérienne née en 1927. Farid Al Atrache l’avait choisie pour remplacer Samia Gamal dont il venait de se séparer.
Histoire et dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Farid Al Atrache


Comédie musicale. Farhana quitte sa ville natale pour commencer une carrière de chanteuse au Caire. Elle a changé de nom et désormais elle se fait appeler Nour Al Ayin. Pour rassurer sa famille, il lui faut épouser au plus vite un homme fortuné. Elle rencontre un vieil industriel très riche qu’elle entreprend de séduire. Mais peu après, elle fait la connaissance du neveu de celui-ci, un neveu qui est aussi son seul héritier. Les deux hommes rivalisent d’attentions à son égard mais Nour finit par comprendre que ni l’un ni l’autre ne souhaite l’épouser avec un véritable contrat et en respectant toutes les conventions d’usage. Elle chasse l’oncle et le neveu de chez elle. Pour se venger, elle décide de se marier avec un homme pauvre. Le hasard fait bien les choses car le soir même, elle rencontre dans un jardin public un jeune inconnu qui chante divinement en s’accompagnant de son oud…

Notre avis : « Je veux me marier » compte parmi les grandes réussites du réalisateur Ahmed Badrakhan. C’est la première comédie musicale de Farid Al Atrache après sa rupture avec Samia Gamal. Quelques mois plus tôt, on les avait vus une dernière fois ensemble dans « Ne le Dites à Personne » d’Henry Barakat. Pour réaliser « Je veux me marier », on a reconstitué une partie de l’équipe du film précèdent : Farid Al Atrache a de nouveau pour partenaire féminine la chanteuse libanaise Nour El Hoda, on retrouve dans un second rôle, Abdel Salam Al Nabolsi et le scénario est aussi signé Abou Al Seoud Al Ebiary. Enfin, pour remplacer Samia, Farid Al Atrache a découvert une jeune danseuse algérienne très talentueuse, Layla Al Jazairia. Le résultat est tout aussi enthousiasmant que pour l’opus précédent. La fantaisie et l’entrain ne se relâchent à aucun moment ; les chansons s’insèrent naturellement à l’histoire ; Zinat Sedky et Abdel Salam Al Nabolsi, en seconds rôles comiques, sont, comme toujours, épatants. Et puis, la « petite nouvelle » fait des débuts très prometteurs dans la comédie et parvient à nous faire oublier l’immense Samia Gamal. Hélas, il n’y aura pas de suite : Layla Al Jazairia tournera dans trois films puis quittera l’Egypte définitivement.


Mercredi 24 juillet à 18h

L’Amour Perdu d’Henry Barakat (Al-Hob Al-Dayie, 1970)
avec Soad Hosny (Lili), Rushdy Abaza (Medhat, le mari de Samia), Zubaida Tharwat (Samia, l’amie d’enfance de Layla), Ali Ben Ayyad (Mahmoud, le mari tunisien de Lili), Fathia Shahin (la tante de Samia), Mahmoud El Meleigy (Docteur Sabry, le père de Samia), Hassan Mostafa (un prétendant de Samia), Fatima Mustafa (la nourrice)
Scénario : Youssef Gohar, d’après un récit de Taha Hussein publié en 1942.
Musique : Fouad El Zahiry
Production : Ramses Naguib


Samia et Lili sont deux amies d’enfance qui vivaient à Ismaïlia. Les années ont passé, elles sont devenues des jeunes filles mais leur complicité est restée la même. La défaite de 1967 va les séparer. La famille de Lili a préféré quitter la ville tandis que le père de Samia, le docteur Sabry a souhaité y rester pour s’occuper des blessés revenant du front. Lili fait la connaissance de Mahmoud, un ingénieur tunisien dont elle tombe follement amoureuse. Ils se marient et s’installent en Tunisie. De son côté, Samia épouse Medhat, un avocat dont elle apprécie la gentillesse et le sens de l’humour. La naissance d’un petit garçon parachève leur bonheur. Lili, elle aussi, rêve de fonder une famille mais elle finit par découvrir ce que Mahmoud s’obstinait à lui cacher : il est gravement malade. L’un et l’autre font tout pour surmonter leur angoisse et vivre intensément chaque jour qui passe mais ce qui devait advenir advient : Mahmoud meurt brutalement. Lili retourne en Egypte. Elle retrouve au Caire son amie Samia et fait la connaissance de son mari et de son fils. Grâce à cette famille heureuse, elle reprend goût à la vie : elle suit une formation d’infirmière et s’installe dans un bel appartement. Les liens entre Lili et la famille de Samia ne cessent de se resserrer. La jeune veuve accepte d’ accompagner ses amis en vacances au bord de la mer. Un événement va révéler à Medhat et à Lili les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre…

Notre avis : un drame sentimental qui a connu un succès considérable à sa sortie. Le récit de Taha Hussein avait déjà fait l’objet d’une adaptation pour la radio avec dans les rôles principaux Soad Hosny et Omar Sharif. A l’origine, ce film devait être réalisé par Hassan Al Imam mais un désaccord avec le producteur avait conduit à son remplacement par Henry Barakat. « L’Amour Perdu » est un très beau film dans lequel Rushdy Abaza incarne avec une incroyable justesse un personnage plus complexe que ceux qu’on lui confie d’ordinaire. Dans les scènes d’d’intimité qu’il joue tantôt avec Soad Hosny tantôt avec Zubaïda Tharwat , il parvient à nous faire ressentir la tempête émotionnelle qui agite son personnage tout en arborant un masque de fausse impassibilité. En 1970, l’actrice Zubaïda Tharwat vient tout juste de reprendre sa carrière artistique après une interruption de plus de sept ans. Ce film lui offre l’un de ses derniers grands rôles. Elle est remarquable en jeune mère de famille trahie par son mari et sa meilleure amie : son jeu, tout en émotion contenue, évite les excès que ce type de situations entraîne généralement. Enfin, les amateurs de tourisme vintage apprécieront la très jolie séquence qui se déroule à Marrakech, sur la place Jemaa el-Fna.


Mardi 23 juillet à 16h

Sans un Adieu d'Ahmed Diaa Eddine (Min ghair wadaa, 1951)

avec Aqila Rateb (Samia, la seconde épouse de Magdi), Imad Hamdi (Magdi), Madiha Yousri (Fatima, la première femme de Magdi), Soheir Fakhry (Magda, enfant), Mohamed Fadel (Mounir Bey, le beau-père de Magdi), Awatef Ramadan (Aïcha, la femme de chambre), Ibrahim Hechmat (le premier mari de Samia), Abdel Aziz Al Ahmed (Abdel Aziz), Zinat Sedki (Ghandoura), Mahmoud El Sabaa (Tawfiq), Mohamed El Dib (Salim), Abbas El Daly (le juge), Tawfiq Ismaïl (le médecin)
Scénario : Mohamed Kamal Hassan Al Mouhamy
Musique du générique empruntée à la B.O du film américain « Pour Qui Sonne le Glas » (1943), une composition que l’on doit à Victor Young


Drame. L’action se passe durant la seconde guerre mondiale dans la région d’Alexandrie. Magdi Abdel Hamid est un chef d’entreprise à qui tout réussit. Ses affaires sont florissantes, il a épousé la femme qu’il aime et ensemble ils ont eu une adorable petite fille. Malheureusement, la chance tourne soudain. A cause d’irrégularités commises dans le plus grand secret par son ami Tawfiq, Magdi est condamné à trois années de prison pour retard de paiement. Il ‘a pas voulu en informer sa femme et il a prétendu qu’il partait en voyage. Lors de sa détention, il apprend que sa maison a été détruite par un raid allemand. Sa femme et son beau-père seraient morts et sa fille a disparu. Quand Magdi sort de prison, il recherche partout sa fille, en vain. Il accepte un emploi dans un grand domaine agricole. La propriétaire est la sœur de Tawfiq. Elle est veuve et souffre de graves problèmes cardiaques. Grâce à l’arrivée de Magdi, elle retrouve goût à la vie et sa santé s’améliore. Ils finissent par tomber amoureux l’un de l’autre et ils se marient. De son côté, après la destruction de leur maison, Fatima et sa fille ont trouvé refuge chez Madame Ghandura, une couturière compatissante. Elles ont toujours espoir de revoir un jour leur mari et père…

Notre avis : un mélodrame classique qui respecte les lois du genre mais sans manichéisme ni caricature. La grande force du scénario, c’est d’avoir représenté les deux « rivales » qui se partagent le cœur du héros comme deux femmes aussi « admirables » l’une que l’autre, si bien que le spectateur est jusqu’à la fin ballotté par des sentiments contradictoires. Aqila Rateb est bouleversante dans son rôle de femme qui croit enfin atteindre le bonheur et qui doit brutalement y renoncer. Par son interprétation inspirée, notamment dans le dénouement, elle atteint le sublime de la tragédie. C’est la première fois qu’Imad Hamdi et Madiha Yousri tournent ensemble. Les années suivantes, on les retrouvera à plusieurs reprises dans des drames comme mari et femme ou comme amants. Ils formaient un couple dont l’élégance aristocratique fascinait aussi bien les réalisateurs que le public.


Lundi 22 juillet à 16h

L’amour n’a pas de remède de Youssef Maalouf (al-hawa maloush dawa, 1952)
avec Shadia (Samara), Kamal Al Shennawi (Latif), Ismail Yassin (Khafif), Thoraya Helmy (Shahala), Fakher Fakher (Bahjat Bey), Reyad El Kasabgy (un des hommes de Bahjat Bey), Aida Kamel (Layla), Abdel Ghany Kamar (le président du conseil d’administration), Lotfi El Hakim (le président de la société des Tramways)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary et Youssef Issa
Auteurs et compositeurs des chansons : Abdel Aziz Salam, Ahmed Sedqi, Saleh Jawdat, Sedqi Al-Hawa, Fathi Qawra, Mahmoud Al-Sharif, Izzat Al Jahili
Production : Henry Barakat


Comédie chantée. Latif et Khafif sont deux amis qui travaillent dans la même entreprise. Un jour, ils sont chargés de représenter leur société lors de l’inauguration d’une nouvelle ligne de tramway. Malheureusement durant cette mission, Khafif assomme un officiel d’un violent coup de maillet. Le directeur licencie les deux compères sur-le-champ. Latif et Khafif décident de jouer aux courses tout le montant de leurs indemnités. Ils commencent d’abord par perdre mais lors de la dernière course ils gagnent enfin alors qu’ils pensaient avoir à nouveau joué de malchance. En fait, cette bonne fortune, ils la doivent à une jeune femme avec qui Latif s’est disputé à propos d’une prétendue erreur concernant l’attribution des tickets par l’employé de la société hippique.
Les deux amis retrouvent l’inconnue dans un cabaret où ils sont allés dîner. Elle est la chanteuse de l’établissement et elle s’appelle Samara. Latif la rejoint dans sa loge. Une conversation s’engage et le jeune homme fait tout pour dissiper l’animosité que la jeune femme semble encore éprouver à son égard. Apparaît le directeur du cabaret qui met aussitôt Latif à la porte. Cet homme, cruel et malhonnête, est amoureux de Samara et il souhaite l’épouser : il ne souffre la présence d’aucun rival…

Notre avis : Youssef Maalouf tourne une nouvelle fois avec le trio vedette qu’il avait réuni l’année précédente dans « Egaux dans le Malheur », à savoir la jeune Shadia accompagnée de ses deux compères Ismaël Yassin et Kamal El Shennawi. La recette est à peu près la même : des chansons, des gags et de l’action. Le film ne manque ni de punch ni de fantaisie et la première partie, l’inauguration de la ligne du tramway, nous rappelle la verve satirique de certaines comédies françaises ou américaines des années trente. Cela dit, certains gags ont beaucoup vieilli (Je pense à la scène dans laquelle les deux garçons se sont grimés en noirs et jettent des peaux de banane sur la piste de danse pour faire tomber les danseurs). Cette comédie est certes distrayante mais elle n’a pas la qualité de « Egaux dans le Malheur ». Une raison possible à cela : le scénario cette fois-ci n’est pas signé Henry Barakat qui se contente pour ce second opus d’être le producteur.
 

Dimanche 21 juillet à 20h30

Coiffeur pour Dames de Fateen Abdel Wahab (Hallak El Sayedat, 1960)
avec Ismail Yassin (Termos), Abdel Salam El Nabolsi (Zizou), Karima (Ahlam), Zinat Sedki (Ashgan, la femme très riche), Stephan Rosti (Rachid, le mari d’Ashgan), Layla Karim (Hoda, l’amie d’Ashgan), Imthethal Zaki (danseuse), Layla Yousry (danseuse), Abdel Ghani El Nagdi (Oukal), Khayria Ahmed (Amina), Mahmoud Lotfi (le père de Zizou), Gamal Zayed (la fiancé d’Oukal et la servante d’Ashgan)
Scénario : Abdel Salam El Nabolsi et Abou Al Seoud Al Ebiary
Inspiré du film français Coiffeur pour Dames réalisé en 1952 par Jean Boyer avec Fernandel.
Production : les films Abdel Salam El Nabolsi


Comédie. Zizou, Termos et Oukal viennent de terminer leur service militaire. Ils reprennent la vie civile. Zizou travaille dans le salon de coiffure de son père et Oukal a repris son métier de vendeur ambulant. Termos reste sans emploi. Pour lui venir en aide, Zizou a l’idée de créer une nouvelle division dans son salon et c’est son ami qui en aura la responsabilité : il s’occupera des animaux. Un jour, une femme très riche contacte Zizou et Termos sur les conseils de sa servante qui est aussi la fiancée d’Oukal. Elle souhaite faire coiffer son petit chien de compagnie. Quand les deux amis pénètrent dans le palais de la dame, ils sont impressionnés par le luxe du lieu. Mais ils comprennent très vite qu’ils sont tombés en pleine crise conjugale. Le mari souhaite épouser une très une jeune femme et la dame enrage de devoir s’effacer devant celle qu’elle considère comme une petite intrigante. Zizou lui propose de changer sa coiffure afin que son mari la trouve à nouveau désirable et oublie les autres femmes. Mais c’est un échec. La dame alors a une idée : elle invite à une soirée Zizou et le fait passer pour un richissime propriétaire de puits de pétrole. Et cette fois-ci, ça marche : la maîtresse de son mari se jette dans les bras du faux millionnaire…

Notre avis : Abdel Salam El Nabolsi est l’un des plus grands seconds rôles comiques du cinéma égyptien. Dans ce film qu’il a produit et dont il a écrit le scénario, il s’est offert le rôle principal, une première pour lui à l’âge de soixante et un ans. Malheureusement, ce « Coiffeur pour Dames » n’est guère convaincant et à sa sortie il fut boudé par le public. Abdel Salam El Nabolsi le scénariste multiplie les scènes où Abdel Salam El Nabolsi l’acteur se lance dans d’interminables tirades tantôt comiques tantôt pathétiques, oubliant que la comédie c’est d’abord et avant tout une question de rythme. Il y a quelque chose de touchant dans le fait de voir ce grand acteur en fin de carrière vouloir nous prouver qu’il est un vrai comédien et il y a dans son jeu une fébrilité dont on se demande si elle n’est pas celle de l’acteur plutôt que celle du personnage. Sa partenaire est Karima, Miss Egypte 1955, qui a trente-cinq ans de moins que lui : là encore, Abdel Salam El Nabolsi s’est fait plaisir en imaginant cette histoire d’amour entre eux deux, même si pour cela il a dû malmener la vraisemblance!


Samedi 20 juillet à 20h30

Le Secret du Bonnet Invisible de Niazi Mostafa (Ser Taqya el Ekhfa, 1959)
avec Tawfik El Deken (le bijoutier Amin), Berlanti Abdel Hamid (Lola, la maîtresse d’Amin), Abdel Moneim Ibrahim (Asfour), Mohamed Abdel Qodoos (le père d’Asfour), Ahmed Farahat (le frère d’Asfour), Zahrat Al Oula (Amal), Gamalat Zayed (la mère d’Asfour), Adli Kasseb (Salem, le rédacteur en chef), Samia Roshdi (la mère d’Amal)
Scénario : Abdel Hay Adib et Niazi Mostafa
Dialogues : El Sayed El Bedir
Musique : Mounir Mourad et Fathy Qora
Production : Khalil Diab


Comédie fantastique. Asfour est un reporter naïf et maladroit. Son incompétence notoire exaspère son rédacteur en chef. Il est amoureux d’une collègue, Amal. Malheureusement cette dernière doit épouser Amin, un cousin méchant et sournois, bijoutier de son état.
Asfour vit avec son petit frère Fasih et ses parents. Son père est un excentrique qui se consacre à l’alchimie. Il multiplie les expériences dans l’espoir de fabriquer un jour de l’or.
Amin ne supporte pas qu’Amal fréquente Asfour. Il menace son rival afin qu’il s’éloigne de la jeune femme. Le bijoutier a le soutien de la mère de celle-ci et rien ne pourra empêcher leur mariage. Asfour est désespéré.
Un soir, le petit Fasih est resté seul dans le laboratoire de leur père et il entreprend de jouer au petit chimiste. Il provoque une explosion qui libère d’une jarre un génie. L’enfant s’évanouit puis l’être surnaturel prend feu, ne laissant de son passage qu’une fine poussière qui s’est déposée sur un bonnet appartenant à Asfour.
Peu après, on s’aperçoit que le bonnet a le pouvoir de rendre invisible celui qui le porte. Asfour comprend tout de suite le parti qu’il va pouvoir en tirer. Tout d’abord, tourmenter Amin et empêcher son mariage avec Amal…

Notre avis : le seul film où l’éternel second rôle Abdel Moneim Ibrahim obtient le premier rôle. Même s’il peine à convaincre dans certaines scènes qui auraient exigé de sa part un petit grain de folie supplémentaire, reconnaissons qu’il propose un jeu très personnel, tout en retenue, bien loin de l’outrance de ses petits camarades. « Le Secret du Bonnet Invisible » est une comédie inégale : l’invisibilité du héros est prétexte à une accumulation de gags convenus et de farces pour potaches boutonneux. Heureusement, Berlanti Abdel Hamid, la Sza Sza Gabor égyptienne met du piment dans cette potion « magique » un peu fade. Sa danse du Hula Hoop est l’une des scènes les plus savoureuses du film.


Vendredi 19 juillet à minuit

Le Suspect de Samir Seif (Al Mashbouh, 1981)
avec Soad Hosny (Batta), Adel Imam (Maher), Said Saleh (Bayoumi, le frère aîné de Maher), Farouk El Feshawi (Tarek, l’officier de police), Fouad Ahmed (Hamouda, le complice des deux frères), Ali El Sherif (Afyonah, un bandit), Saïda Galal (une prostituée), Naïma Al Saghir (Oum Al Ayyal), Karim Abdel Aziz (l’enfant de Maher), Mona Abdallah (l’infirmière), Kasem El Daly (le mazoun), Mohamed Ashoub (le barman), Hamdi Youssef (le père de l’officier de police)
Scénario et dialogues : Ibrahim El Mougy et Samir Seif
Adaptation du film Les Tueurs de San Francisco (Once a Thief, 1965) du réalisateur américain Ralph Nelson avec Alain Delon et Jack Palance
Musique : Hany Shenouda


Chronique sociale. Maher est un voleur. Alors qu’il est en train de cambrioler un appartement, il fait la connaissance de Batta, une prostituée qui y reçoit ses clients. Les policiers font leur apparition. Pour leur échapper, Maher se bat comme un beau diable, il est blessé à la jambe mais il blesse à son tour l’officier de police Tarek. Il parvient à s’enfuir et trouve refuge au domicile d’Oum Al Ayyal, la receleuse. Il y retrouve ses deux complices, Bayoumi, son frère aîné et Hamouda. On lui enlève la balle fichée dans sa jambe et une fois rétabli, Maher n’a plus qu’une idée en tête : retrouver Batta. Il erre dans les bars et les cabarets où travaillent les prostituées mais c’est la jeune femme qui le retrouve chez Oum Al Ayyal. Maher et Batta s’avouent leur amour et décident de se marier, malgré l’opposition de Bayoumi, le frère du jeune homme. Quelques mois plus tard, Batta est enceinte. Alors que Maher l’accompagne à l’hôpital où elle doit accoucher, il est arrêté et conduit au commissariat. Là, il retrouve Oum Al Ayyal qui attend d’être interrogée. Elle lui apprend qu’Hamouda avait été arrêté et qu’il les avait tous dénoncés mais que son frère avait réussi à fuir. Dans la cellule où il est transféré, Maher retrouve Hamouda et l’agresse violemment. Pour cette agression, il est condamné à cinq ans de prison. Pendant ce temps-là, l’inspecteur Tarek recherche toujours le malfrat qui l’a blessé…

Notre avis : c’est le premier grand rôle dramatique d’ Adel Imam et il s’y révèle remarquable, à la grande surprise de beaucoup (On raconte que même le réalisateur n’était pas au départ favorable au choix d’Adel Imam pour son personnage mais qu’il reconnaitra très vite son erreur d’appréciation.) Dans cette chronique sociale en forme de thriller, l’acteur incarne avec un réalisme stupéfiant, un petit délinquant dont toutes les tentatives pour mener une vie normale sont vouées à l’échec, comme si le destin s’acharnait à le faire replonger dans le monde des voyous et des truands. « Le Suspect » est un film d’action qui évite tout manichéisme. Les personnages sont montrés avec toute leur complexité et sont traités avec la même humanité, les truands comme les flics, les braves comme les lâches. Autour d’Adel Imam, les autres acteurs sont tout aussi sensationnels, notamment Soad Hosny dans le rôle de la compagne du héros, Saïd Saleh dans celui du frère et Farouk El Feshawi dans celui de l’inspecteur Tarek. Dans ce film, Soad Hosny forme avec Adel Imam l’un des couples les plus émouvants du cinéma des années 80.


Jeudi 18 juillet à 20h30

Lettre d’Amour d’Henry Barakat (Risalat Gharam, 1954)
avec Farid Al Atrache (Wahid), Maryam Fakhr Eddine (Elham/Widad), Kamal Al Shennawi (Rafaat), Hussein Riad (Professeur Sami), Abdel Salam El Nabolsi (Dabour), Omar El-Hariri (Samir), Zomoroda (Mimi), Thuraya Fakhry (Anayat Haneim), Abdel Aziz Hamdy (le père d’Ilham), Hind Rostom (Latifa), Aly Abd El Al (oncle de Wahid), Abbas Rahmy (le bijoutier)
Scénario : Youssef Issa et Henry Barakat
D’après un roman de l’écrivain français, Alphonse Karr, Sous les Tilleuls (1832)
Musique : Farid Al Atrache, Mamoun Al Shinnawi, Saleh Gawdat
Production : Films Farid Al Atrache


Wahid, un vieux chanteur couvert de gloire, se souvient de sa jeunesse et de son seul amour : la jeune femme s’appelait Elham et ils étaient follement amoureux l’un de l’autre. Ils s’étaient juré une fidélité éternelle et rêvaient de se marier. Wahid fit sa demande en mariage au père de sa bien-aimée mais celui-ci s’opposa catégoriquement à ce projet : Wahid, qui rêvait de faire carrière dans la chanson, était trop pauvre. Il décida alors de se consacrer entièrement à son art pour gagner la gloire et la fortune et ainsi obtenir la main d’Elham. Malheureusement, l’un de ses amis, profitant de son retrait parvint à conquérir la jeune femme et à l’épouser…

Notre avis : on est un peu étonné d’apprendre que ce drame sentimental est inspiré d’une œuvre d’un écrivain français du XIXe siècle complétement oublié aujourd’hui. Alphonse Karr (1808-1890) a écrit u nombre considérable de romans évoquant des histoires d’amour compliquées avec des héros et surtout des héroïnes à la sensibilité exacerbée. Les auteurs de « Lettre d’Amour » ont trouvé dans « Sous les Tilleuls » tous les ingrédients d’un bon mélodrame. Le sentimentalisme du film a certes un peu vieilli mais le personnage du « méchant » incarné par l’impeccable Kamel Al Shennawi retient l’attention du spectateur jusqu’à la fin. Cet « ami » du héros qui détruit tout autour de lui avec un cynisme ahurissant fait partie de la grande famille des « monstres » qu’on adore détester. On peut voir aussi dans l’une des scènes du film, la toute jeune Hind Rostom qui ne parvient pas à troubler le héros malgré sa manière très suggestive d’enfiler ses bas !


Mercredi 17 juillet à 18h

Qui de nous deux est le voleur ? de Mohamed Abdel Aziz (Mayn fina alhiramii, 1984)
avec Adel Imam (Sharif/Hussein), Sherihan (Sahar, la fille de Monsieur Asim), Farida Saif Al-Nasr (Ghandoura), Ahmad Bedir (Ismaïl, le collègue de Sharif), Salah Nazmi (Monsieur Asim, le président de la compagnie), Ali Al Sharif (un prisonnier),Hassan Hussein (Shaker), Menirva (Randa, la collègue de Sharif), Mahmoud Abdel Hamid (l’enfant), Naeim Issa (le boucher), Nabawya Sa'id (la mère de Ghandoura), Faten Fouad (la femme de Shaker),Hassan El Yamani (Mismar), Shokry Mansour (le marchand de meubles), Hussein Al Sharif (le policier), Zizi Moustafa (la danseuse, maîtresse de Shaker), Imad Mouharam (l’ancien amant de la danseuse), Ibrahim El Tokhy (un prisonnier)
Scénario : Faysal Nada
Musique : Hassan Abou El Saoud


Hussein vit à Londres. C’est un gentil garçon, timide et honnête. Très émotif, il bégaie constamment, ce qui ne l’a pas empêché de faire la connaissance de Sahar, une jeune et jolie journaliste. Ils rentrent ensemble en Egypte. A l’aéroport, ils sont accueillis par le père de Sahar, Monsieur Asim. Ce dernier est le directeur de la société dans lequel travaille le frère jumeau de Hussein. Lors du déjeuner, Monsieur Asim apprend à Hussein que Sharif, son frère, a volé cinq cent mille livres dans les caisses de la compagnie. Il a été arrêté et condamné à dix ans de prison mais on n’a pas retrouvé l’argent. Hussein est terrassé par la nouvelle. Peu après, il décide de se rendre à la prison pour s’entretenir avec son frère. Malgré son forfait, il veut l’aider. Il vend les meubles de Sharif pour récupérer un peu d’argent. Mal lui en a pris ! Sharif avait dissimulé les cinq cent mille livres dans l’un des montants du lit. Il faut à tout prix le récupérer !

Notre avis : le réalisateur Mohamed Abdel Aziz tourne encore une fois avec son vieux compagnon, Adel Imam pour un film qui utilise tous les ingrédients habituels de leurs comédies à succès. La routine, quoi ! Dans ce nouvel opus, l’acteur joue deux frères jumeaux, ce qui lui permet d’être présent dans la quasi-totalité des scènes et on a pris soin de l’entourer de deux jeunes actrices à la plastique avantageuse avec qui il multiplie les scènes de baisers, soit en tant qu’Hussein, le gentil frère, soit en tant que Sharif, le méchant frère. On se dit que pour la star, le tournage n’a pas dû être déplaisant mais le spectateur, lui, n’y trouve pas vraiment son compte. Le film se présente un peu comme un patchwork d’éléments empruntés à d’autres œuvres, le tout assemblé avec une certaine application mais sans aucune originalité (le patchwork est sans conteste la figure préférée des réalisateurs et des scénaristes en mal d’inspiration.).

 

Mardi 16 juillet à 20h30

Gare centrale de Youssef Chahine (Bab El Hadid, 1958)
avec Youssef Chahine (Kenaoui), Hind Rostom (Hanouma), Farid Chawki (Abou Siri), Hassan El Baroudi (Madbouli), Abdel Aziz Khalil (Abou Gaber), Hussein Ismaïl (le passager du train), Safia Tharwat (Alawatim), Ahmed Abaza (Mansour), Abbas El Dali (Abbas Al Shayyal)
Scénario : Abdel Hai Adib
Dialogues : Mohamed Abou Youssef
Musique : Fouad El Zahry
Production : les films Jabrahil Talhami


Classique. Le boiteux et simple d’esprit Kenaoui vend des journaux à la gare centrale du Caire. Incapable de séduire une femme, il vit dans une frustration sexuelle permanente. Il a couvert les murs de sa cabane d’images de pin-ups et de femmes dénudées. Dans la gare, il rencontre régulièrement Hanouma, la pulpeuse vendeuse de limonade et il en est tombé follement amoureux. Malheureusement pour Kenaoui, Hanouma n’a d’yeux que pour Abou Siri, un bagagiste costaud et fort en gueule. Un jour, les deux amoureux se disputent en présence du vendeur de journaux. Ce dernier pense que la voie est libre : il déclare sa flamme à Hanouma et lui offre un bijou qui avait appartenu à sa mère. La jeune femme le rabroue sans ménagement. Kenaoui veut se venger…

Notre avis : le meilleur film de Youssef Chahine. Si aujourd’hui « Gare Centrale » est considéré comme une réussite incontestable par le public et les critiques, il n’en fut pas de même à sa sortie. Sans doute est-ce dû au fait que le cinéaste avait osé provoquer la morale traditionnelle et les conventions du cinéma commercial des années cinquante en choisissant comme personnage principal un handicapé obsédé sexuel. Non sans un certain panache, Chahine décida d’incarner lui-même cet être difforme et déconcertant. Autre objet de scandale : la puissance érotique du personnage joué par Hind Rostom. Ce film contribua grandement à faire de l’actrice « la Marylin Monroe » égyptienne. « Gare Centrale » est une œuvre unique, en ce sens où elle reprend certains thèmes familiers du cinéma de l’époque tout en rompant avec les codes et les stéréotypes de celui-ci. Pour la réalisation de son douzième film, le jeune cinéaste de trente-deux ans a revendiqué et obtenu une liberté totale. Il a ainsi montré la voie aux grands réalisateurs des décennies suivantes.





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