vendredi 27 mars 2015

Tu es Mon Amour (Anta Habibi, 1957)

انت حبيبي
إخراج: يوسف شاهين


Youssef Chahine a réalisé Tu es Mon Amour en 1957.
Distribution :  Farid Al Atrache, Shadia, Hind Rostom, Abdel Salam Al Nabulsi, Mimi Chakib, Serag Mounir, Abdel Moneim Ibrahim, Zinat Sedki, Abdel Aziz Al Ahmed
Scénario et dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary (selon Jean-Marie Bonnafous, le scénariste s'est contenté de plagier la pièce La Huitième Femme de Barbe-Bleue du dramaturge français Alfred Savoir)
Musique : Farid A Atrache
Production : les films Farid Al Atrache
Shadia et Farid Al Atrache

Farid Al Atrache et Hind Rostom

Hind Rostom

Mimi Chakib et Serag Mounir

Abdel Moneim Ibrahim, Hind Rostom et Farid Al Atrache

Farid Al Atrache

Farid Al Atrache et Abdel Moneim Ibrahim

Shadia

Shadia et Farid Al Atrache

Shadia et Farid Al Atrache


Synopsis

Yasmina et Farid sont cousins. Bien qu’ils se méprisent, ils sont obligés de se marier pour se conformer aux dernières volontés du grand-père : pas de mariage, pas d’héritage. A l’insu de ses parents, Farid passe toutes ses nuits dans un club où il chante. Il a une liaison avec Nana, une danseuse orientale qui se produit dans le même établissement. C’est dire si ce mariage ne l’enchante guère. Avec Yasmina, ils conviennent que leur union restera de pure forme. En voyage de noces, ils se rendent à Aswan accompagnée de Nana et de Zaher, un ami de Farid. Malgré leurs incessantes disputes, les deux époux finiront par tomber amoureux l’un de l’autre. 


Critique

Une excellente comédie musicale qui débute sur les chapeaux de roues : l’arrestation par la police de Farid qui voulait échapper aux fiançailles avec sa cousine Yasmina et qui devra réintégrer la cérémonie, menottes aux poignets. Le film gardera ce tempo jusqu’au mot fin. Certes, l’intrigue est mince mais on s’en moque, entraîné que l’on est par le tourbillon que créent dans leur sillage les trois comédiens principaux. 
La réussite du film repose pour l’essentiel sur la rivalité entre Shadia et Hind Rostom qui se disputent les faveurs de Farid Al Atrache. 
Hind Rostom impressionne en maîtresse autoritaire. La scène du train dans laquelle elle danse et chante devant tous les passagers d’un compartiment a sans nul doute contribué à bâtir sa réputation de « Marylin Monroe de l’Orient » (à noter que deux ans plus tard, Billy Wilder offrira la même scène à la star américaine dans Certains l’aiment chaud.)
Pourtant, je trouve que Shadia dans ce film domine haut la main sa jeune rivale. Pétillante, toujours en mouvement, elle est carrément irrésistible dans la séquence où elle est invitée à jouer les mannequins d’un jour et où elle doit brusquement quitter le podium, sa robe s’étant déchirée. Et c’est en petite tenue qu’elle rejoint Farid Al Atrache dans leur chambre d’hôtel. Là, ivre de colère, elle explose en imprécations devant son partenaire médusé. On pense alors à Vivien Leigh dans Autant en Emporte le Vent. 
Pour le jeune Chahine, Tu es Mon Amour est un exercice de style qui lui permet d’affirmer son talent et d’annoncer le maître qu’il deviendra. Cela sera chose faite l’année suivante, en 1958, avec Gare Centrale, film qui a pour vedette féminine Hind Rostom.
Plus tard, Youssef Chahine déclarera qu'il regrettait d'avoir tourner ce film "commercial", trop éloigné de ses valeurs artistiques. Il trouvait en outre que Farid Al Atrache, producteur du film, était un piètre comédien.  Si son opinion sur le frère d'Asmahan est partagée par un grand nombre de critiques, on peut le trouver bien sévère concernant Tu es mon amour qui, à mes yeux, constitue l'une de ses meilleures réalisations.   

Appréciation : 4/5
****

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

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