Mercredi 9 avril à 17h
La ruelle du Bergwan d'Hussein Kamal (Harat Borgwan, 1989)avec Nabila Obeid (Zinat), Hanem Mohamed (la mère de Zinat), Ahmed Abdelaziz (Hassan), Youssef Shabaan (le contremaître), Hamdy Gheith (Saïd Al Prince, le propriétaire de la blanchisserie), Noha El Amrousy (Amal),Olfat Sukar (la mère d’Amal), Ali Omar (le père d’Amal), Adawy Gheith (Cheikh Ashour), Fouad Khalil (Ramadan), Aziza Rached (Fatima), Sana Soliman (Fawzia), Badria Abdel Gawad (Sadia), Salah Awad (le mari de la mère de Zinat), Laila Abdel Hakim (Lola), Abdel Salaam El Dahshan (Fathy), Omran Bahr (le portier)
Scénario et dialogues : Mostafa Moharam
D’après une histoire d’Ismail Waly Eddin
Musique : Ammar El Sherei
Production : Screen 2000

Drame. Zinat est une jeune femme qui vit dans un appartement délabré avec la famille de Ramadan, son mari. Elle ne supporte plus sa belle-sœur et sa belle-mère et elle souhaite déménager. Son mari lui dit qu’il a trouvé un petit appartement mais qu’il n’a pas l’argent nécessaire pour le louer. Zinat propose de vendre ses bijoux. Ramadan refuse mais la jeune femme veut absolument quitter l’appartement familial : elle se sépare de ses bijoux contre une belle somme d’argent qu’elle remet aussitôt à son mari. Mais ce dernier va dépenser le pactole pour s’installer avec la mère de son fils. Zinat surprend le couple alors qu’il est au lit et elle entre dans une fureur noire. La séparation est inévitable, ils divorcent. Elle se retrouve seule, sans travail, sans domicile. Sa mère qui vit misérablement ne peut l’aider. Elle finit par trouver un emploi dans une grande blanchisserie appartenant à Maître Saïd Al Prince. Son père y travaillait autrefois et le propriétaire ému par sa détresse, lui trouve même un logement L’atelier est dirigé par Medhat qui a pour habitude d’abuser de ses employées. Il est très vite attiré par sa nouvelle employée. Celle-ci, peu sensible au charme de son supérieur, repousse fermement ses avances incessantes…
Notre avis : Hussein Kamal met tout son talent au service de la star Nabila Obeid qui apparaît pratiquement dans toutes les scènes du film. En 1989, elle a quarante-quatre ans, près de trente ans de carrière et soixante-six films à son actif. A l'aube de la dernière décennie du siècle, elle tient à montrer à tous qu'il faut toujours compter sur elle et qu'elle peut encore endosser des rôles de femmes fortes et sexy dans de grosses productions. Elle y réussit parfaitement dans ce drame social qui par certains aspects peut sembler un peu convenu. Il n’empêche que cette « Ruelle du Bergwan » est bien supérieure à tout ce qui se produit à la même époque en Egypte et l’une de ses principales qualités réside dans ce portrait très attachant d’une femme qui résiste à toutes les humiliations et à toutes les agressions, sans jamais s’apitoyer sur elle-même.
Mardi 8 avril à 19h30
La Dernière des Folies d’Issa Karama (Akhar Genan,1965)
avec Ahmed Ramzy (Monem), Mohamed Awad (Fathi, le frère de Monem), Zizi El Badraoui (Nabila), Imad Hamdi (Docteur Hamdi), Abdel Monem Madbouly (le père de Nabila), Thuraya Fakhry (tante Sherbat), Amal Zayed (tante Khaira),George Sedhom (Ezzat, le frère de Monem), El Deif Ahmed (El Deif, un fou), Samir Ghanem (Samir, un fou), Zakaria Mowafy (l’officier de police)
Scénario : Hussein Abdel Nabi, Abdel Moneim Madbouly
Inspiré d’Arsenic et Vieilles Dentelles (1941) du dramaturge américain Joseph Kesselring qui en 1944 fera l’objet d’une première adaptation au cinéma réalisée par Frank Capra
Musique : Michel Youssef
Production : les films Karama

Après un long séjour passé à l’étranger pour ses études, Moneim est de retour en Egypte. Pendant ces années, il s’est lié avec sa condisciple Nabila qui elle aussi a terminé ses études. Ils ont fait le voyage ensemble et ils se séparent à l’aéroport du Caire. Moneim promet à sa fiancée de venir la voir à Alexandrie pour faire auprès de son père sa demande en mariage. Il sera accompagné de ses deux tantes et de son frère Fathi. Moneim retrouve ses deux vieilles parentes qui fêtent son retour avec allégresse. Malheureusement, il découvre que son frère Fathi a sombré dans une démence profonde : il se prend tantôt pour Hitler, tantôt pour Napoléon ou bien encore pour Ramsès II. Moneim est d’autant plus bouleversé par cette nouvelle que son autre frère, Ezzat, est toujours interné en hôpital psychiatrique. Ce qu’il craint le plus au monde, c’est lui aussi un jour de devenir fou. Il se rend chez un médecin qui le rassure. L’entrevue avec le père de Nabila se passe au mieux. Moneim avait pris soin de ne venir accompagné que d’une seule de ses tantes. Mais peu après, Nabila et son père se présentent au domicile des deux tantes alors que Moneim est à son travail. Les deux visiteurs font la connaissance de Fathi en pleine crise de démence…
Notre avis : la folie est un thème maintes fois exploité par les auteurs de comédies des années cinquante et soixante (Rappelons qu’en 1958, Issa Karama avait déjà réalisé « Ismaël Yassin chez les Fous ».). La plupart du temps, cela donne des films médiocres dans lesquelles on demande à quelques comiques de faire les pitres affublés de costumes variés. Dans ce genre, « La Dernière des Folies » nous semble un cas d’école. L’intrigue empruntée à « Arsenic et Vieilles Dentelles » n’est qu’un prétexte à empiler les numéros des quatre fantaisistes engagés pour faire rire le public. On a d’abord Mohamed Awad qui se déguise en Hitler (pas franchement du meilleur goût) puis en Napoléon tout en se livrant aux mêmes contorsions et grimaces d’un bout à l’autre du film. Mais il y a surtout le trio comique formé par George Sedhom, El Deif Ahmed et Samir Ghanem. Comme à leur habitude, les trois « copains » exécutent des numéros de music-hall avec application et sans finesse. Le fait qu’ici ils jouent des fous rend leur prestation plus pénible qu’à l’ordinaire. Tous ceux qui ont œuvré à cette « Dernière des Folies » semble avoir oublié une chose : pour déclencher le rire, il ne suffit pas de se déguiser et de faire des grimaces, il faut des gags. Et cette « comédie » en manque cruellement.
Lundi 7 avril à 19h30
Nos plus beaux jours d'Helmy Halim (Ayyamine el helwa, 1955)
avec Omar Sharif (Ahmed), Faten Hamama (Houda), Abdel Halim Hafez (Ali), Ahmed Ramzy (Ramzy), Zahrat Al Oula (Salwa, la cousine d’Ahmed), Zinat Sedky (Zenobia), Serag Mounir (Oncle d’Ahmed), Aziza Helmy (la folle), Saïd Khalil (le médecin), Ibrahim Hechmat (le chirurgien), Ahmed Saïd (docteur Shouqi Yassin), Fifi Sayed (la tante d’Houda), Abel Moneim Ismaël (Monsieur Gomah), Ali Rushdy (le frère de la folle)
Scénario et dialogues : Ali El Zorkani
Musique : Morsi Gamil Aziz, Kamal Al Tawil, Mohamed Al Mogi
Production : Helmy Halim
C‘est la deuxième fois qu’Omar Sharif et Faten Hamama se retrouvent dans un même film. Ils se sont rencontrés l’année précédente sur le tournage de Ciel d’Enfer de Youssef Chahine.
Houda est une jeune fille qui vient de sortir de l’orphelinat. Elle a trouvé un emploi de garde-malade et elle loue une chambre dans une grande maison tenue par madame Zenobia. Elle a comme voisins trois étudiants, Ahmed, Ramzy et Ali. Ils sont immédiatement conquis par la beauté et la gentillesse de la jeune femme et elle devient aussitôt le quatrième membre de la petite bande. Progressivement, Houda et Ahmed vont être attirés l’un par l’autre, ce qui va provoquer la jalousie de Ramzy. Mais la jeune femme tombe gravement malade et son état nécessite une opération chirurgicale qu’elle est incapable de payer. Les trois garçons vont tout entreprendre pour réunir la somme exigée par l’hôpital…
Notre avis : malgré une intrigue un peu mièvre, un film qui n'est pas sans charme. L’une des raisons à cela, c’est qu’on assiste à l’apparition d’une nouvelle génération d’acteurs particulièrement talentueuse : les cinq rôles principaux sont tenus par des garçons et des filles qui sont nés autour de 1930*. Ils ont donc une vingtaine d’années et ils ne sont pas encore les monstres sacrés qu’ils ne tarderont pas à devenir. On ne peut non plus rester insensible au duo formé par Faten Hamama et Omar Sharif (qui dans la vraie vie sont tombés amoureux l’un de l’autre quelques mois auparavant). L’une des plus belles scènes du film est celle de leur « colloque sentimental » au pied des pyramides.
*Omar Sharif est né en 1932 , Faten Hamama en 1931, Abdel Halim Hafez en 1929, Ahmed Ramzy en 1930, Zahrat Al Oula en 1934
Samedi 5 avril à 17h
Khaled après le changement de Yehya Al Alami ( Khaleel ba'd el-ta'deel, 1987)
avec Mahmoud Abdel Aziz (Khalil), Layla Olwy (Hala), Soad Nasr (Zeinab, la première femme de Khalil), Hussein El Sherbiny (Kamal Al Zafarani), Naima El Sogheir (Fathia, la mère de Hala), Mahmoud Abu-Zeid (Sobhi, le beau-père de Hala), Jihan Nasr (Amina, la fille de Khalil), Moamen Hassan (Mohamed, le fils de Khalil), Hussein Arar, Mohamed Atris (u employé de banque), Hosni Saqr (un administrateur de la banque), Hassan Anwar
Scénario et dialogues : G aber Abdel Salam et Nabil Gholam
Musique : Mukhtar El Sayed

Comédie. Khalil, simple comptable, devient directeur de l’établissement bancaire dans lequel il travaille. C’est un homme maladroit et timide, marié et père de deux enfants. Pour l’aider dans les lourdes tâches qui sont les siennes, il peut compter sur sa secrétaire, Hala. Cette jeune femme est non seulement très compétente mais aussi très séduisante. Elle vit avec sa mère et son beau-père. Ce dernier est sans emploi et il a sombré dans l’alcoolisme. Il contraint sa belle-fille à lui verser une grande partie de son salaire. Hala n’en peut plus et n’a qu’un rêve : quitter le toit maternel. Elle fréquente Kamal, le fils d’un pacha, qui lui fait une cour assidue mais elle se méfie de lui. Elle ne sait pas ce qu’il attend d’elle. En fait, on apprendra plus tard que ce Kamal est un ami de Kahlil et que c’est un coureur de jupons invétéré. Mais le destin semble enfin sourire à la jeune femme. Khalil est subjugué par son élégance et sa culture si bien qu’entre son patron et elle, les liens professionnels deviennent très vite amoureux. Hala entreprend de transformer Khalil, elle veut en faire un homme du monde : elle change intégralement sa garde-robe et le conduit dans les boites de nuit les plus branchées de la capitale. Ils finissent même par se marier…
Notre avis : un ratage parmi d’autres en ces années 80 fertiles en navets de tout acabit. Le scénario comporte bien des faiblesses avec notamment une construction bancale, des péripéties hautement prévisibles et un dénouement moralisateur. Mais le plus navrant, c’est l’interprétation. On a à la fois des acteurs peu inspirés et des erreurs manifestes de casting. Mahmoud Abdel Aziz a dû penser que ce film lui offrirait l’occasion de déployer tout son talent d’acteur dans un rôle de composition. Le résultat, c’est un jeu caricatural à l’excès qui ôte toute crédibilité à son personnage. Layla Olwy ne s’en sort pas mieux dans le rôle de la jeune secrétaire élégante et cultivée. Qu’est-ce qui a bien pu passer dans la tête des producteurs pour lui demander d’incarner un personnage qui lui ressemble si peu ? Nous paraît tout aussi incompréhensible le choix d’Hussein El Sherbiny pour jouer un fringant séducteur, fils de Pacha (lors du tournage du film, il a 52 ans !). Quant au beau-père alcoolique, il est interprété par un acteur d’un amateurisme sidérant. Pour finir sur une note positive, nous dirons que la musique du film est en parfaite harmonie avec tout le reste.
Vendredi 4 avril à 19h30
Les Jolies Belles-Mères d'Helmy Rafla ( Al Hamawat Al Fatenat, 1953)
avec Kamal el-Shennawi (Samir), Cariman (Nabila), Ismaïl Yassin (Baghat), Mary Moneib (la mère de Samir), Mimi Chakib (la mère de Nabila), Abdel Azim Kamel (le médecin), Abdel Salam El Nabulsi (Hanemm, le masseur), Wedad Hamdy (la nourrice), Zoheir Sabri (Gamal, le fils du directeur), Ibrahim Hichmat (le directeur), Abbas Rahmy (le juge), Abdel Moneim Saoudi (le mathoun)
Scénario et dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Fathy Qoura, Ahmed Sabra, Hassan Abou Zayed, Fouad El Zahry
Comédie. Samir est un jeune homme d’une vingtaine d’années qui jouit d’une bonne situation. Il épouse enfin Nabila, la jeune fille qu’il aime depuis des années. Behjat, son meilleur ami, le met en garde contre les inconvénients du mariage mais Samir passe outre. Le voyage de noces des deux tourtereaux est un enchantement et comble de bonheur, quelque temps après leur retour, ils apprennent que Nabila est enceinte. Malheureusement, par leur comportement jaloux et tyrannique, les deux futures grands-mères font vivre un véritable enfer au jeune couple…
Notre avis : après « Ma Belle-Mère est une Bombe Atomique », voici ‘Les Jolies Belles-Mères ». Cette nouvelle variation sur ce thème inépuisable de la belle-mère intrusive et despotique n’a pas le charme de la première. Le scénario se réduit à quelques idées pas très originales et pendant la majeure partie du film on assiste aux interminables disputes des deux grands-mères. Plus embêtant encore : Mary Moneib et Mimi Chakib ne jouent pas très bien et leur jeu devient même pénible dans le dénouement. A noter que c’est le premier film de Cariman. Elle a dix-sept ans et elle fait franchement moins, ce qui est un peu gênant pour incarner une jeune épouse qui vient d’être mère.
Jeudi 3 avril à 23h
Tuha d’Hassan El Seifi (1958)
avec Hind Rostom (Tuha), Mohsen Sarhan (Rashad, le chauffeur de bus), Zahrat Al Oula (Safaa, la sœur de Rachad), Mahmoud Ismail (Fagla, l’assistant de Tuha), Mohamed Sobeih (Sayed, le boulanger), Mohamed El Sabaa (Nahla), Abdel Ghani El Nagdi (Baqlaz, l’épicier), Nagwa Fouad (la danseuse), Mohamed Abdel Moteleb (le chanteur), Mohamed Tawfiq (Daqa, le boulanger), Qadria Kamel (la femme de Fagla), Abdel Moneim Ismail (Alula, le gérant de la compagnie de taxis), Ahmed Saïd (Cheikh Ibrahim), Abd Al Azim Kamel (le médecin de Tuha), Aly Abd El Al (le serveur du restaurant), Hussein Ismael (le vendeur de fruits et de légumes), Ali Kamal (le voisin de Tuha)
Scénario : Mahmoud Ismail
Musique : Attia Sharara
Production : Abdel Fattah Mansi
Tuha est une jeune femme belle et puissante. Elle règne sur tout un empire : elle possède une boulangerie, une épicerie et une compagnie de taxi. Dans le quartier, on la craint et elle exige une soumission totale de tous les hommes qui travaillent pour elle. Elle mène sa vie amoureuse comme sa vie professionnelle. Elle ne supporte pas qu’un homme sur lequel elle a jeté son dévolu puisse lui résister. Elle a été mariée onze fois et elle s’attaque aussi bien aux célibataires qu’aux hommes mariés. Rashad est un jeune homme qui vient de s’installer dans le quartier avec sa jeune sœur. Tuha a tout de suite repéré ce nouveau résident. Elle n’a plus qu’une idée en tête : le séduire. Malheureusement Rashad n’est pas du tout attiré par cette Dom Juan en jupons et il n’a de cesse de repousser ses avances. Tuha devient folle de désir : avec l’aide de son assistant Fagla elle est prête à tout pour conquérir le nouvel élu de son cœur…
Notre avis : Hassan El Seifi avec son scénariste Mahmoud Ismaïl tournera quatre films autour d’une héroïne forte qui parvient à s’imposer dans un monde d’hommes. C’est d’abord en 1956, « Samira » avec Taheya Carioca, et « Zanuba » avec Samia Gamal, puis en 1958, il y a « Mon Amour Brun » avec Taheya Carioca et Samia Gamal réunies et enfin « Tuha » avec Hind Rostom. Nous avons toujours apprécié le talent de Mahmoud Ismaïl, comme acteur mais surtout comme scénariste. Si dans ce film nous retrouvons bien son univers sombre et violent avec ses personnages sans scrupule uniquement préoccupés par la satisfaction immédiate de tous leurs désirs, le scénario comporte néanmoins certaines facilités et surtout certaines invraisemblances. Le jeu outré d’Hind Rostom, pourtant plus belle que jamais, n’évite pas toujours la caricature. Dans ce type de rôle, Taheya Carioca s’en sort bien mieux : elle ne se sent pas obligée de surjouer la virilité bourrue pour incarner l’autorité et la puissance.
Mercredi 2 avril à 17h
Monsieur le Concierge d'Hassan Ibrahim (El Beih El Bawwab, 1987)
avec Fouad El-Mohandes (Fahrat), Ragaa Al-Gidawy (la femme de Fahrat), Mohamed Reda (Abdel Rahman Bey), Safia El Emari (la femme d’Abdel Rahman Bey), Sayed Zayan (l’escroc), Ahmed Zaki (Abdel Samia), Muhja Abdul Rahman (Zeinab, la femme d’Abdel Samia), Wael Nour (Salah, la fils de Fahrat), Azza Labieb (Samia, la fille de Fahrat), Raafat Labib (Mustafa, le plus jeune fils de Fahrat), Helmy Abdel Wahab (le garagiste), Farouk Soleiman (l’agent immobilier)
Scénario : Youssef Gohar
Musique : Hani Mehanna, Ibrahim Ragab, Ahmed Zaki
Abdel Samia et sa petite famille ont quitté la Haute-Egypte pour s’installer au Caire dans l’espoir d’une vie meilleure. Leur aventure commence très mal : dans le train, un escroc leur a dérobé leur argent et une partie de leurs affaires et, une fois arrivés dans la capitale, ils errent dans les rues à la recherche d’un travail et d’un logement. Après avoir essuyé de nombreux refus, ils finissent par rencontrer un garagiste qui aide Abdel Samia à obtenir un emploi de concierge dans une luxueuse résidence. La petite famille retrouve espoir. Abdel Samia gagne très vite la confiance des résidents de l’immeuble et il devient même le courtier officieux de certains d’entre eux…
Notre avis : une évocation pleine de truculence du Caire des années quatre-vingt et une illustration réjouissante de la dialectique du maître et de l'esclave chère à Hegel. Avec dans le rôle principal, un Ahmed Zaki magistral qui fait feu de tout bois. En ouverture, une scène d'anthologie : le héros et sa petite famille qui ont pris place dans le train pour la capitale se font escroquer par un Tartuffe joué par un Sayed Zayan époustouflant de verve et de drôlerie. Enfin, une galerie de personnages féminins haut en couleur. "Monsieur le Concierge" constitue une belle surprise en cette fin des années quatre-vingt qui nous ont habitués à tant de productions médiocres.
Mardi 1er avril à 19h30
Trente Jours en Prison de Niazi Mostafa (30 youm fil sign, 1966)
avec Abou Bakr Ezzat (Medhat), Farid Shawki (Amshir), Nawal Abou Al Foutouh (Azhar), Hassan Hamed (Ibn Al Janawi), Soheir El-Barouni (l’employée de maison), Mimi Chakib (la mère de Soheir), Mohamed Reda (Hangal le voleur), Ibrahim Saafan (l’avocat), Madiha Kamel (Soheir), Samir Ghanem (son propre rôle), Ahmed El Deif (son propre rôle), George Sedhom (son propre rôle)
D’après une histoire de Naguib El Rihani et de Badie’ Khairy
Scénario : Abdel Hay Adib et Niazi Mostafa
Musique : Hussein Al Saïd
Chansons : Samir Ghanem, Ahmed El Deif, George Sedhom
Production : Films Ihab Leithi

Medhat dirige le cabaret « le Trocadéro » qui appartient à Madame Fawzia. Il doit épouser la fille de cette dernière mais il entretient aussi une relation amoureuse avec Azhar, une jeune actrice très ambitieuse. Pour garantir la sécurité de l’établissement qu’il dirige, il a embauché Amshir, un hercule de foire. Ce dernier est un brave garçon mais il a tendance a abusé de sa force à contretemps. Justement, ce soir-là, un personnage important dîne au cabaret. Il travaille dans le cinéma et il pourrait jouer un rôle déterminant dans la carrière d’Azhar. Medhat se trouve à sa table et par inadvertance, il brûle la moustache de l’homme. Fureur du « brûlé » qui frappe Medhat. C’est à ce moment-là qu’intervient Amshir : il assomme l’agresseur de son patron mais les hommes de celui-ci répliquent à leur tour. La mêlée devient générale. La police puis la justice s’en mêlent. Un procès a lieu. Medhat est condamné à trente jours de prison. Contre de l’argent, Amshir accepte de purger la peine à la place de son patron. Il rejoint le centre pénitentiaire sous le nom de Medhat tandis que le vrai Medhat est parti en voyage au Liban.
Notre avis : une comédie avec dans l’un des rôles principaux Abou Bakr Ezzat, un excellent comédien plutôt habitué aux seconds rôles. Dans « Trente Jours en Prison », il incarne avec une belle énergie un gérant de cabaret particulièrement veule et mufle. Malheureusement le scénario souffre cruellement d’un manque de punch. Les scènes s’étirent sans raison avec des dialogues inutilement explicatifs. Visiblement, les auteurs ne connaissent pas la fonction de l’ellipse dans la construction d'un récit. La partie la plus faible du film, et c’est aussi la plus longue, est sans conteste celle du séjour en prison d’Amshir. Il faut supporter pendant près d’une demi-heure un méli-mélo de gags puérils et de numéros de cabaret exécutés par Les Trois Lumières du Théâtre. Eprouvant ! A part ça, Nawal Abou Al Foutouh et Madiha Kamel sont charmantes.