lundi 30 avril 2018

Les réalisateurs : Henry Barakat (1914-1997) suite et fin

هنري بركات


Quarante films d'Henry Barakat ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


L’Histoire de mon Amour  (Kesat Hoby, 1955)
avec Farid Al Atrache (Farid), Iman (Amira), Serag Mounir (le père d’Amira), Abdel-Wareth Asar (l’oncle de Farid), Mary Ezzel Din (la mère d’Amira), Wedad Hamdy (la servante), Thuraya Fakhry (l’animatrice de la vente de charité), Nelly Mazlom (la danseuse), Sharif Nour El Din (un médecin), Ali Kamal, Berlanti Abdel Hamid, Kawthar Shafik, Ehsan El Qalawy
Scénario : Youssef Assi, Henry Barakat, Farid Al Atrache
Musique et chansons : Farid Al Atrache et Abdel Aziz Salam
Production : Farid Al Atrache


Drame en chansons. Un chanteur célèbre tombe amoureux d’une jeune aristocrate qu’il rencontre dans une fête. Celle-ci est en fait amoureuse de lui depuis longtemps mais jamais elle n’avait osé se déclarer. Ils se fréquentent régulièrement et les parents de la jeune fille sont très heureux de cette relation. Mais le jour où l’artiste veut faire sa demande en mariage officielle il apprend que l’élue de son cœur est déjà fiancée au roi. Le chanteur est fou de chagrin. Il tombe malade…

Notre avis : dans la comédie, Farid Al Atrache est capable d’autodérision. Dans le drame, en revanche, il semble comme figé dans son personnage de chanteur célèbre, adulé par la foule mais malheureux en amour. Cette « Histoire de Mon Amour » bien sirupeuse ne fait pas exception à la règle. On peut voir Farid Al Atrache, le visage crispé et la démarche solennelle, déambuler parmi ses admirateurs extatiques avant de rejoindre la scène, où entouré de tous ses musiciens, il chante son désespoir infini. Et on retrouve cette situation pour quasiment toutes les chansons interprétées par le grand artiste avec moult gros plans sur les visages des auditeurs transportés de bonheur. Ici, cette unanimité dans la dévotion n’échappe pas au ridicule. On aurait aimé un adversaire, un rival qui manifeste de l’hostilité à l’égard de l’idole mais, pas une seule note discordante dans le concert de louanges ! Farid Al Atrache a participé au scénario et il n’est pas étonnant d’y retrouver de manière très explicite des épisodes de sa propre vie. En 1952, il était tombé follement amoureux de la seconde épouse du roi Farouk. Après la séparation du couple royal, le chanteur et la reine étaient devenus amants mais la famille de cette dernière avait mis un terme à leur relation. Farid Al Atrache avait alors sombré dans une profonde dépression. Dans ce film, la reine devient une jeune aristocrate incarnée par la toute jeune Iman dont Henry Barakat et son opérateur ont su exalter l’éclatante beauté.


Filles d'aujourd'hui (Banat Al Youm, 1956)
avec Ahmed Ramzy (Fathi), Abdel Halim Hafez (Khaled), Magda Al Sabahi (Salwa), Serag Mounir (le docteur Lotfi), Amal Farid (Layla), Cariman (Buthaïna, la meilleure amie de Layla), Thuraya Fakhry (la mère de Buthaïna), Nawal Mustafa (Najwa), Ellen Diato (Sonia)
Scénario : Henry Barakat et Youssef Issa
Musique : Mohamed Abdel Wahab
Production : les Films Mohamed Abdel Wahab

L’une des scènes du film reprend à l’identique des éléments du chef d’œuvre du cinéma américain, Une Place au Soleil de George Stevens (1951). Même cadre : une fête dans une grande maison de maître ; même musique : Barakat utilise le thème du film américain composé par Franz Waxman ; mêmes costumes : les deux sœurs Salwa et Layla portent une robe identique, copiée sur celle que porte Liz Taylor dans le film de George Stevens ; et même coiffure : Amal Farid a été coiffée pour ressembler au plus près à la jeune actrice américaine. Hommage ou plagiat ?


Comédie musicale. Suleiman Lotfi est un gynécologue qui a trois filles. Salwa est l’aînée, c’est une fille douce et raisonnable qui depuis la mort de leur mère s’occupe de ses deux sœurs plus jeunes, Layla et Najwa. Si la seconde est encore une enfant, la première est une jeune fille insouciante et frivole qui ne pense qu’à s’amuser avec Buthaïna, sa meilleure amie. Fathi, un artiste peintre, est tombé amoureux de Salwa et son ami Khaled veut l’aider à conquérir la jeune fille. Celui-ci est d’autant mieux placé pour le faire qu’il connaît personnellement le docteur et que tous les deux fréquentent le même club. Khaled va sympathiser avec Salwa et provoquer une rencontre avec Fathi. De son côté, il n’est pas insensible au charme de Layla, la deuxième fille du docteur Lotfi. Ils finissent par sortir ensemble et échafaudent des projets communs. Mais les événements à venir vont révéler que Khaled et Salwa sont irrésistiblement attirés l’un vers l’autre…

Notre avis : une très belle comédie musicale avec en vedette celui qui s’apprête à détrôner Farid Al Atrache, le tout jeune Abdel Halim Hafez (aucune rivalité entre les deux hommes qui étaient amis). Les cinq chansons qu’il interprète dans ce film ont été composées par Mohamed Abdel Wahab et parmi elles, figure « Awak » (Je vous Adore), l’un des plus grands « tubes » du chanteur. Henry Barakat peint avec sensibilité et subtilité la naissance de l’amour qui provoque la plus grande confusion dans les cœurs de ses jeunes héros. Amal Farid et Cariman jouent avec un naturel sidérant les jeunes filles complices et insouciantes (destins parallèles de ces deux actrices : elles débutent en même temps et mettent brutalement un terme à leur carrière l’une en 1967 et l’autre en 1968, alors qu’elles ont à peine trente ans.)


Rendez-Vous d'Amour (Mawad gharam, 1956)
avec  Faten Hamama (Nawal), Abdel Halim Hafez (Samir), Imad Hamdi (Kamal, l’ami de Nawal), Zahrat Al Oula (Zahra), Rushdy Abaza (Mamdouh, le petit ami de Zahra), Adly Kasseb (le médecin)
Scénario : Henry Barakat et Youssef Issa
Musique : Mohamed El Mougy, Mahmoud El Sherif, Kamal Al Tawil, Mamoun Al Shinnawi
Production : Wahid Farid et Ramses Naguib


Samir est un jeune homme oisif qui passe le plus clair de son temps à jouer aux courses et à courtiser les filles. Un jour alors qu’il retourne au Caire après avoir séjourné à Alexandrie dans l’hôtel de luxe Beau Rivage, il rencontre dans le train une jeune fille qu’il entreprend aussitôt de séduire. Malheureusement pour lui, celle-ci est assez peu sensible à son charme et elle ne cache pas son irritation dès qu’il tente d’amorcer la conversation. La jeune femme s’appelle Nawal et elle travaille pour un journal dont elle dirige le courrier du cœur. A la gare, elle est accueillie par Zahra, son amie fleuriste et elles partent toute les deux en voiture sans que Nawal ait daigné jeter un regard à Samir qui lui dit au revoir d’un signe de la main. Au journal, elle s’aperçoit que la valise qu’elle a avec elle n’est pas la sienne. En l’ouvrant, elle découvre que c’est celle de Samir. Elle contient un grand nombre de photos du garçon en compagnie de différentes jeunes femmes. Nawal comprend à qui elle a affaire et quand Samir se présente au journal pour récupérer son sac, elle ne lui cache pas le peu de sympathie qu’il lui inspire. Loin de se décourager, Samir multiplie les rencontres. Où qu’elle aille, il s’ingénie à la croiser. Nawal est excédée et elle lui demande de disparaître de sa vie. Samir accepte de la laisser tranquille car il croit qu’elle est amoureuse de Kamal, un ami de longue date. Très vite, Nawal ressent un certain malaise : Samir lui manque...


Je n’ai que toi  (malish gherak, 1958)
avec Farid Al Atrache (Ahmed), Mariam Fakhr Eddine (Basimah), Amal Farid (une soeur de Basimah), Aleya Bassim (une soeur de Basimah), Rushdy Abaza (Fathy), Hassan Fayek (Fayzi Bey, le patron de Fathy et le père de Basimah), Omar El Hariri (le fiancé de l’une des soeurs de Basimah), Farouk Agrama (le fiancé de l’une des soeurs de Basimah), Mimi Chakib (la femme de Fayzi Bey), Suzi Khairy (la danseuse), Adly Kasseb (le médecin)
Histoire et dialogues : Badie' Khairy
Scénario : Henry Barakat et Youssef Issa
Un remake de la comédie musicale américaine Ô toi ma charmante (titre original : You Were Never Lovelier) réalisée par William A. Seiter 1942 avec Rita Hayworth et Fred Astaire.
Musique : Farid Al Atrache


Comédie musicale. Ahmed est un chanteur qui a la passion des chevaux et des courses. C’est dans un haras qu’un jour, il retrouve son ami Fathy. Les deux camarades ne s’étaient pas vus depuis des années. Fathy travaille pour un riche chef d’entreprise et il propose à Ahmed qui est sans le sou de le rencontrer. Ce patron un peu fantasque a un souci : sa fille aînée, Basimah refuse de se marier et les jeunes sœurs de cette dernière sont furieuses car elles sont contraintes de demeurer célibataires tant que leur grande sœur le restera. Lors d’un mariage, la famille et les amis du chef d’entreprise ont l’occasion d’apprécier la sensibilité et la virtuosité du jeune chanteur. Ceci va donner une idée au père de Basimah : il va utiliser le talent poétique d’Ahmed pour amener sa fille aînée à envisager l’amour avec plus de bienveillance. Chaque jour, elle recevra une lettre enflammée d’un amoureux anonyme et c’est Ahmed qui sera chargé de l’écrire…


Jusqu’à ce que nous nous rencontrions (Hataa nultaqii, 1958)
avec Faten Hamama (Amal), Imad Hamdy (Mamdouh Galal), Ahmad Mazhar (Ahmed, le metteur en scène), Omar El Hariri (Salah, un acteur), Zahrat Al Oula (Nawal, la femme de Mamdouh), Serag Mounir (Sharif, le père d’Alma, Aliya Fawzy (Fatima), Zaki Ibrahim (le vieux conteur du palais en ruine), Nelly (Amal enfant), Aziza Helmy (la mère d’Alma), Nadia Habib (la fille de Mamdouh), Monir El Fangary (Hussein), Mokhtar El Sayed (Abdo), Essmat Mahmoud (Warda, la servante d’Amal)
Scénario : Youssef Issa
Production : Ramsès Naguib


Amal est une petite fille qui vit avec sa mère. Ses parents ont divorcé et elle souffre beaucoup de cette séparation. Son père a une nouvelle compagne et il poursuit sa carrière de comédien célèbre. Sa mère a renoncé au théâtre pour s’occuper de son enfant. Même si Amal n’apprécie pas sa belle-mère, elle continue de voir régulièrement son père qu’elle aime toujours autant. Grâce à lui, elle va faire ses premiers pas au cinéma et elle va adorer ça. Les années passent. Amal est devenue une actrice célèbre. Sa mère est morte mais elle a toujours son père. Ce dernier aurait souhaité qu'elle vive avec lui mais elle a refusé à cause de la présence de sa belle-mère. Amal a préféré habiter seule dans un grand appartement. Pourtant, l’un des acteurs avec qui elle travaille lui a dit à plusieurs reprises qu’il l’aimait et qu’il souhaitait l’épouser. Malgré l’affection qu’elle lui porte, elle s’est toujours refusée à lui. L’histoire de ses parents l’a convaincue que l’amour n’apportait que chagrin et désillusion et elle est bien décidée à ne jamais y succomber. Un jour, par le plus grand des hasards, elle se retrouve dans la voiture du célèbre écrivain Mamdouh Galal. Elle est séduite par l’intelligence et la culture de celui-ci. Après plusieurs rencontres, un baiser finit par être échangé. Problème : Mamdouh Galal est déjà marié et il a une petite fille…

Notre avis : une intrigue de roman à l'eau de rose mais le film a un charme indéniable. L'évocation des coulisses de théâtre et des plateaux de cinéma est assez réussie. Et puis il y a quelques chose de très émouvant à voir jouer ensemble la toute jeune Nelly à l'aube de sa carrière -elle n'a que neuf ans !- et l'immense Serag Mounir dont ce sera le dernier film.


L'Appel du Courlis ou La Prière du Rossignol (Doa al karawan, 1959)
avec Ahmed Mazhar (l’ingénieur), Zaki Ibrahim (le père de l’ingénieur), Faten Hamama (Amina), Zahrat Al Oula (Hanadi), Amina Rizq (Zarah), Edmond Tuema (le professeur de français), Ragaa El Geddawy (la fille du commissaire), Hussein Asar (le commissaire de la ville), Nahed Samir (la femme du commissaire), Abdel Halim Khattab (l’oncle), Mimi Chakib (Zenouba)
Adaptation du roman de Taha Hussein, L'Appel du Courlis (1934)
Scénario : Henry Barakat et Youssef Gohar
Musique : André Ryder
Production : les films Barakat
Figure dans la liste des quinze meilleurs films égyptiens de tous les temps.
appréciation : 5/5



Drame. Bani Warkan est une petite ville au cœur des montagnes où vit Amina avec sa sœur Hanadi et ses parents, Khader et Zarah. Cette famille de bédouins mène une existence laborieuse mais les trois femmes sont courageuses. Malheureusement, le père est un débauché qui dépense tout son argent dans les plaisirs. Un jour, c'est le drame : il est assassiné. L'oncle Khal Jaber ordonne à sa sœur et à ses nièces de quitter le pays, le temps que les gens oublient le scandale. Les trois femmes se lancent dans un long périple qui les mène dans une ville. Elles louent une petite maison mais il faut trouver du travail au plus vite. Grâce à un intermédiaire, les deux filles sont embauchées comme femme de chambre.. Hanadi doit travailler chez l’ingénieur en charge de l’irrigation tandis qu’Amina entre au service du commissaire de la ville, de sa femme et de sa fille Khadija. Cette dernière a le même âge qu’Amina. Entre les deux jeunes filles, la complicité est totale. Khadija apprend à Amina la lecture et l’ouvre à la culture. Le sort d’Hanadi est moins heureux. Son maître est célibataire et il a profité de son inexpérience pour abuser d’elle.



Hassan et Naïma (1959)
avec Muharam Fouad (Hassan), Soad Hosny (Naïma), Wedad Hamdy (Fatima), Hassan El Baroudy (l’oncle Abdulaq), Mahmoud El Sabba (Atwa, le cousin de Naïma), Hussein Assar (Metwali, le père de Naïma), Naïma Wasfi (mère d’Hassan), Lotfy El Hakim (le maire), Layla Fahmy (servante), Neimat Mokhtar (danseuse), Mohamed Tawfik (Ibn Sabiha), Abdelalim Khattab (Cheikh Abdoul Basit), Ibrahim Saafan (Kamal Abou Hussein)
d’après un récit d’Abdel Rahman El Khamisy
Scénario : Henry Barakat et Abdel Rahman El Khamisy
Musique et chansons : Mohamed Abdel Wahab, Morsi Gamil Aziz, André Ryder, Mohamed Al Mogi, Abdel Rahman El Khamisy
Production : Les Films Abdel Wahab et Henry Barakat
figure dans la liste des 100 films les plus importants de l'histoire du cinéma égyptien


Drame. Metwaly est un riche paysan qui ne pense qu’à accroître sa fortune et agrandir son domaine. Sa fille Naïma est tombée amoureuse d’un jeune chanteur du nom d’Hassan. Régulièrement, ils se retrouvent en cachette et se promettent l’un à l’autre. Malheureusement Metwaly a d’autres projets pour sa fille. Il souhaite qu’elle épouse Atwa, un cousin. Cet homme n’a rien d’aimable et il a demandé la main de Naïma uniquement pour devenir le propriétaire des terres de son oncle. Metwaly pour se débarrasser du jeune amoureux de sa fille décide de précipiter la date du mariage. Naïma ne peut l’accepter : elle s’enfuit et trouve refuge chez la mère d’Hassan. Mais on la retrouve bien vite et elle doit retourner chez son père… 
C'est le premier film de Soad Hosny. Elle a seize ans.

Notre avis : un Roméo et Juliette égyptien mais qui à l’inverse de son modèle britannique se termine bien. Une histoire d’amour parfois émouvante même si on pourra regretter le jeu un peu mièvre de la toute jeune Soad Hosny. Pour nous, l’intérêt principal du film repose essentiellement sur sa peinture très réaliste des .mœurs rurales de l’époque. Une bande originale somptueuse due à la collaboration de trois grands compositeurs.


Les Rivages de l'Amour ( Shatie El Hub, 1961)
avec Farid Al Atrache (Mamdouh), Gomaha Edriss (le serviteur de Mamdouh), Samira Ahmed (Lily), Hussein Asr (Docteur Ibrahim, le père de Lily), Kariman (Soheir, la cousine de Mamdouh), Zaki Ibrahim (un médecin), Taheya Carioca (la mère de Lily), Fakher Fakher (le réalisateur), Nahed Samir (la mère de Soheir), Salah Nazmi (l’amant de la mère de Lily), Katkota (une danseuse), Ali Abd El Al (le père de Soheir), Esmat Mahmoud (une amie de Soheir), Kawthar Ramzy (la servante de la mère de Lily)
Scénario : Henry Barakat, Abdel Aziz Salam, Youssef Issa
Musique : Farid Al Atrache
Production : les films Farid Al Atrache
A ne pas confondre avec Le Rivage de l'Amour (Shati' el-gharam), un film qu’Henry Barakat réalisa en 1950.


Comédie musicale. Lily a grandi seule avec son père, le docteur Ibrahim. Celui-ci a toujours prétendu que sa mère était morte alors qu’elle était bébé. Lily est devenue une ravissante jeune fille. Un jour, elle fait la connaissance de Mamdouh, un célèbre chanteur, alors que celui-ci est en train de tourner un film. Ils tombent amoureux l’un de l’autre. Mamdouh fait sa demande en mariage auprès du père de Lily mais celui-ci manifeste une certaine réticence. La jeune fille finit par apprendre que sa mère n’est pas morte mais qu’elle est danseuse dans un cabaret. Son père tente de convaincre son ancienne épouse de renoncer à son activité pour ne pas mettre en péril le projet de mariage de leur fille mais le propriétaire du cabaret qui est aussi l’amant de la mère s’y oppose. Pendant ce temps-là, Mamdouh est déçu par la soudaine froideur de sa bien-aimée. Pour se consoler, il s’est rapproché de sa cousine Soheir qui a toujours rêvé de devenir sa femme…


Un Homme dans notre Maison (Fi Beitna Ragol, 1961)
avec Zubaida Tharwat (Nawal, la plus jeune fille de Zaher Effendi), Omar Sharif (Ibrahim Hamdy), Roshdy Abaza (Abdel Hamid Zaher), Zahrat Al Oula (Samia, la fille aînée de Zaher Effendi), Hussein Riad (Zaher Effendi), Nahed Samir (la femme de Zaher Effendi), Naqba (la servante), Hassan Youssef (Mohy Zaher), Aziza Badr, Abdel Moneim Basiony, Youssef Shabaan (un camarade d’Ibrahim), Abbas Rahmi (le premier ministre), Tawfiq El Deken (le directeur de la police politique), Hosni Abdel Jalil (le capitaine Ezzat), Kamal Elzeiny (un étudiant nationaliste)
Scénario et dialogues : Ihsan Abdul Kuddus, Youssef Issa, Henry Barakat
Musique : Fouad El Zahiry
Production : Henry Barakat


Drame. Nous sommes en février 1946. Ibrahim Hamdy est un militant nationaliste qui a exécuté le premier ministre afin de dénoncer la complicité du gouvernement avec l’occupant britannique. Il est arrêté par la police mais il parvient à s’échapper. Il trouve refuge chez son ami Mohy. La famille de celui-ci est au départ hostile à la présence de cet invité encombrant mais tout le monde finit par l’accepter. Nawal, la plus jeune sœur de Mohy, accepte de faire le lien entre Ibrahim et ses amis afin d’organiser sa fuite à l’étranger. C’est sans compter Abdel Ihamid, un jeune homme sans scrupule qui rêve d’épouser Samia, l’autre sœur de Mohy. Il a compris qui se cachait dans l’appartement. Il compte bien exploiter cette découverte à des fins personnelles…

Notre avis : une oeuvre magistrale sur la révolte des étudiants de 1946. Un face à face haletant entre Omar Sharif, le résistant intègre et Rushdy Abaza, le "bad boy" sans scrupule.


Un Jour sans Lendemain (Youm bela ghad, 1962)
avec Farid El Atrache (Mamdouh), Maryam Fakhr Eddin (Layla), Zizi El Badraoui (Souad), Youssef Fakhr El Din (Adel), Mohamed Sultan (Hussein, l’amoureux de Souad), Nahed Sabry (la danseuse), Zaki Rostom (Taher), Ahmed Loxer (Saleh), Abdel Khalek Saleh (le médecin)
Scénario : Henry Barakat
Dialogues : Youssef Issa
D’après la pièce du dramaturge germano-britannique Rudolf Wilhelm Besier (1878-1942), The Barretts Of Winpoile Street. Cette pièce qui raconte la vie de la poétesse et essayiste Elizabeth Barrett Browning (1806-1861) a été adaptée à deux reprises par le réalisateur américain Sidney Franklin, la première fois en 1934, la seconde en 1957.
Musique : Farid Al Atrache
Paroles des chansons : Fathy Qoura, Kamel Al Shennawi, Morsi Gamil Aziz
Production : Les films Farid Al Atrache


Layla est une jeune femme handicapée qui a perdu sa mère alors qu’elle était enfant. Son beau-père lui a toujours manifesté une grande affection. Il veille sans relâche sur sa santé et son bien-être. Layla est passionnée par l’écriture et elle compose des poèmes. Elle a envoyé certains d’entre eux à Mamdouh, un célèbre chanteur qui, impressionné par la beauté de ces textes, décide de les mettre en musique. Malgré les réticences de Layla, les deux artistes finissent par se rencontrer et ils tombent aussitôt amoureux l’un de l’autre. Cet amour a des effets bénéfiques sur l’état physique de Layla : elle commence à retrouver l’usage de ses jambes. Mais cette situation déplait fortement à son beau-père. On comprend que celui-ci est secrètement amoureux de Layla et qu’il entend repousser sans ménagement tout prétendant qui se présentera à son domicile…


La Porte Ouverte (Elbab Elmaftouh,1963) 
avec Faten Hamama (Layla), Saleh Selim (Hussein), Mahmoud Morsi (Fouad, le professeur de philosophie de Layla), Jacob Michaël (le père de Layla), Hassan Youssef (Isam, le cousin de Layla), Shweikar (Djamila, la cousine de Layla), Mimi Chakib (la tante de Layla), Mahmoud El Hedini (Mahmoud, le frère de Layla), Seham Fathy (une camarade de Layla), Nahed Samir (la mère de Layla), Nawal El Saghira (la petite fille), Hussein Ismail (le mari de Djamila), Khadiga Mahmoud (Saïda, la servante), Ali Mostafa (l’un des révolutionnaires arrêtés), Samir Shedid (Sedky, l’amant de Djamila)
d'après un roman de Latifa Al Zayyat 
Scénario : Youssef Issa, Henry Barakat, Latifa Al Zayyat
Musique : André Ryder
Production : Henry Barakat


Nous sommes en 1951, à la veille de la chute du roi Farouk. Layla est une jeune lycéenne qui prend une part active dans toutes les manifestations organisées pour réclamer le départ du monarque. Quand son père découvre son implication dans le mouvement révolutionnaire, il devient fou de rage et la corrige de manière brutale. Heureusement, Layla trouve du réconfort auprès de son cousin Isam qui vit avec sa mère dans l’appartement au-dessus de celui de ses parents. Une idylle naît entre eux mais le comportement du jeune homme va décevoir Layla et elle va renoncer à l’amour jusqu’à sa rencontre avec Hussein, un militant révolutionnaire, ami de son frère…

Notre avis : un très grand film mettant en valeur le rôle des femmes dans la chute de la monarchie en 1952. Faten Hamama est incroyablement émouvante dans le rôle d’une jeune lycéenne qui combat un régime politique archaïque et qui en même temps doit affronter la domination des hommes de son entourage. Comme dans d’autres films, Henry Barakat sait avec une rare habileté mêler le politique et l’intime. La musique d’Andre Ryder, d’une grande force lyrique, n’est pas étrangère à la beauté de cette « Porte Ouverte ».


Le Prince de la Ruse (Amir Al Dahaa', 1964)
avec Farid Shawki (Hassan/le Prince de la Ruse), Abdel Halim Khatab (Abdul Jalil), Shweikar (Yasmine), Tawfik El Deken (Jafar), Naima Akef (Zumarad), Mahmoud Morsi (le chef de la police), Hussein Asar (Sheikh Fadel), Omar Afifi (Sheikh Al Mansour), Abdel Rahim El Zarakany (le gouverneur), Ahmed Loxer (Chahine), Hassan Al Baroudi (Metwali), Ibrahim Hechmat (le père d’Hassan), Mohamed Faraj (l’assistant du Prince de la Ruse), Kanaan Wasfy (Raïs Ismaïl), Shafik Nour El Din (Sheikh Galal), Shaladimo (le gardien de prison)
Seconde adaptation réalisée par Henry Barakat du Comte de Monté Christo, roman d’Alexandre Dumas (La première date de 1950.)
Scénario et dialogues : Youssef Issa et Henry Barakat
Musique : Michel Youssef et Ahmed Sedky
Production : Henry Barakat


Hassan El Hilaly est arrêté le jour de son mariage à la suite d’une dénonciation calomnieuse de trois de ses ennemis. Il est emprisonné sans jugement dans un cachot. En creusant un trou dans l’un des murs de sa cellule, il parvient à entrer en communication avec un autre prisonnier. C’est un très vieil homme à la vaste culture. Pendant toutes ses années de détention, Hassan va acquérir grâce à lui des connaissances dans tous les domaines du savoir. Avant de mourir, son compagnon lui révèle l’emplacement d’un trésor qu’il a caché avant d’être condamné. Hassan est libéré. Il récupère le trésor de son ami et retourne dans sa ville pour se venger de ceux qui l’avaient dénoncé.

Notre avis : Henry Barakat propose une nouvelle version de son film de 1950, en technicolor et avec tout le faste des superproductions hollywoodiennes. Naïma Akef , l’une des plus grandes stars de la comédie musicale des années 50, y fait sa dernière apparition à l’écran et elle est tout simplement magnifique. Elle meurt deux plus tard, vaincue par le cancer à l’âge de trente-six ans.


Le Péché  (Al-Haram, 1965)
avec Faten Hamama, Abdela Ghayth, Zaki Rostom, Abdel Alim Khattab, Hassan El Baroudy, Hassan Mostafa, Abdel Salam Mohamed, Hussein Riad, Eskandar Menassa
d'après un roman de Youssef Idriss
Scénario : Saad Eddin Wahba
Musique : Slimane Gamil
Dans la liste des quinze meilleurs films égyptiens de tous les temps, le Péché occupe la deuxième place.


Aziza est une pauvre paysanne qui vit avec un mari malade. Tous les deux sont ouvriers agricoles et vont de ferme en ferme pour gagner leur pitance. Un jour Aziza est violée par un garde alors qu’elle travaille dans un champ de pommes de terre. Elle tombe enceinte. Submergée par la honte, elle tente de dissimuler sa grossesse…


Le Grand Amour (Alhabu alkabir, 1968)
avec Farid El Atrache (Farid Ezzat), Faten Hamama (Hanan), Youssef Wahby (Ibrahim, le photographe), Abdel Salam El Nabolsi (Marwan), Eman (la femme de Marwan)
Scénario : Henry Barakat et Kamel Al Telmissani
Remake du film américain Ariane (Love in The Afternoon, 1957) de Billy Wilder avec Audrey Hepburn et Gary Cooper
Musique : Farid Al Atrache
Production : Henry Barakat
  

Ibrahim est photographe, il vit seul avec sa grande fille Hanan qui travaille dans le commerce. Elle est chargé de la conception des vitrines d’un grand magasin de Beyrouth. Un jour, Ibrahim reçoit, un homme qui lui propose une mission. Cet individu s’appelle Marwan, c’est un millionnaire qui doute de la fidélité de sa femme. Il la soupçonne d’entretenir une relation extra-conjugale avec Farid Ezzat, un chanteur très célèbre. Il demande à Ibrahim de prendre des photos du couple adultère. Le vieux photographe a besoin d’argent et il accepte cette mission. Mais quand il développe les photos qu’il a pu prendre grâce aux indications données par Marwan, il s’aperçoit qu’on ne voit jamais le visage de la femme. Pourtant, le mari trompé en est sûr : c’est bien sa femme dans les bras du chanteur. Il décide de passer à l’action : il va se rendre à l’hôtel de Farid et tuer les deux amants. Hanan qui a tout entendu, veut empêcher le drame. Elle court en direction de l’hôtel de Farid mais Marwan est déjà là lui aussi et il brandit un revolver. Il n’y a plus un instant à perdre : Hanan trouve la chambre du chanteur. A travers la fenêtre, elle voit les amants s’embrasser fougueusement. Elle frappe du poing contre la vitre tandis que Marwan approche à grandes enjambées. .. Le mari hésite quelques instants devant la porte de la chambre puis entre enfin. Comme il s’en doutait, il découvre Farid Ezzat tenant une femme dans ses bras. Il profère des menaces en pointant son arme en direction du couple. L'homme se retourne découvrant le visage de sa partenaire : ce n’est pas l'épouse déloyale mais Hanan, la fille du photographe !


L’Amour Perdu (Al-Hob Al-Dayie, 1970)
avec Soad Hosny (Lili), Roshdy Abaza (Medhat, le mari de Samia), Zubaida Tharwat (Samia, l’amie d’enfance de Layla), Ali Ben Ayyad (Mahmoud, le mari tunisien de Lili), Fathia Shahin (la tante de Samia), Mahmoud El Meleigy (Docteur Sabry, le père de Samia), Hassan Mostafa (un prétendant de Samia), Fatima Mustafa (la nourrice)
Scénario : Youssef Gohar, d’après un récit de Taha Hussein publié en 1942.
Musique : Fouad El ZahiryProduction : Ramses Naguib


Samia et Lili sont deux amies d’enfance qui vivaient à Ismaïlia. Les années ont passé, elles sont devenues des jeunes filles mais leur complicité est restée la même. La défaite de 1967 va les séparer. La famille de Lili a préféré quitter la ville tandis que le père de Samia, le docteur Sabry a souhaité y rester pour s’occuper des blessés revenant du front. Lili fait la connaissance de Mahmoud, un ingénieur tunisien dont elle tombe follement amoureuse. Ils se marient et s’installent en Tunisie. De son côté, Samia épouse Medhat, un avocat dont elle apprécie la gentillesse et le sens de l’humour. La naissance d’un petit garçon parachève leur bonheur. Lili, elle aussi, rêve de fonder une famille mais elle finit par découvrir ce que Mahmoud s’obstinait à lui cacher : il est gravement malade. L’un et l’autre font tout pour surmonter leur angoisse et vivre intensément chaque jour qui passe mais ce qui devait advenir advient : Mahmoud meurt brutalement. Lili retourne en Egypte. Elle retrouve au Caire son amie Samia et fait la connaissance de son mari et de son fils. Grâce à cette famille heureuse, elle reprend goût à la vie : elle suit une formation d’infirmière et s’installe dans un bel appartement. Les liens entre Lili et la famille de Samia ne cessent de se resserrer. La jeune veuve accepte d’ accompagner ses amis en vacances au bord de la mer. Un événement va révéler à Medhat et à Lili les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre…


Ma Soeur (Oukhti, 1971)
avec Nagla Fathy (Sawsan), Madiha Kamel (Madiha), Samir Sabri (Ezzat), Zizi Mustafa (Samira), Mahmoud Yassin (Hassan), Alia Abdel Moneim (la mère de Sawsan)
Scénario : Ihsan Abdul Quddus et Mohamed Mostafa Samy
appréciation : 3/5


Hassan est un jeune ingénieur encore célibataire. Un soir il rencontre Sawsan, une jeune femme très libre . Il en tombe amoureux. Quelque temps après Hassan est muté en Haute-Egypte. L’isolement lui pèse malgré la sympathie que lui manifestent ses voisins, un vieux couple d’origine grecque. Heureusement, Sawsan accepte de le rejoindre. Pour ne pas choquer la population locale, elle se fait passer pour sa sœur. Au début tout va pour le mieux. Sawsan est tout de suite acceptée par les femmes de la petite ville. Mais très vite, les rumeurs et les ragots transforment la vie des deux tourtereaux en un véritable enfer. 



Une Femme de Mauvaise Réputation (Emraa Sayyeat Assomaa, 1973)
avec Shams al Baroudi (Hana), Mahmoud Yassin (Ahmed),Youssef Shaaban (Kamal), Imad Hamdi (le patron de Kamal), Nagwa Fouad (la danseuse), George Sedhom (le médecin), Salah Nazmi (Kazem), Raga Sadiq (Samiha), Fathya Shahin (Tawhida), Khaled Abou Al Saoud (l’enfant Omar), Saleh Iskandarani (Saleh le portier) 
Scénario : Mamdouh Al Leithi 
Musique : Tarek Sharara 
Production : les films Ihad Al Leithi
appréciation : 4/5


Kamal et Hana appartiennent à la bourgeoisie cairote. Kamal est cadre dans une grande entreprise et ils ont un fils d’une dizaine d’années. Quand le film commence, la petite famille connaît des difficultés financières et pour s’en sortir, Kamal doit impérativement obtenir une promotion. Afin que son mari décroche le poste de direction des ventes, Hana accepte de devenir la maîtresse du patron. Au début, cet « arrangement » semble convenir à tout le monde. Le soir après le travail, le mari complaisant, la femme disponible et l’amant généreux ont coutume de dîner ensemble dans des restaurants ou dancings des beaux quartiers du Caire. C’est lors de l’une de ces sympathiques sorties que Hana retrouve Ahmed, celui qui fut son premier amour. Ils redeviennent amants.



Mélodie dans ma vie (Nagham fi hayati, 1975)

avec Farid Al Atrache, Mervat Amine, Hussein Fahmi, Leïla Karam, Shafiq Hassan, Zeyad Makok
Ce film est une adaptation de la Trilogie Marseillaise de Marcel Pagnol (Marius, Fanny et César)
Scénario : Youssef Gohar
Musique : Farid Al Atrache
appréciation : 2/5


Hanan a terminé ses études et elle travaille comme secrétaire pour Mamdouh, un chanteur célèbre, ami de ses parents. Bien qu’il soit beaucoup plus âgé qu’elle, il en est follement amoureux. 
La jeune fille passe l’été avec sa mère au Liban. Là-bas, elle retrouve Mohsen, le garçon qu’elle aime et qu’elle doit épouser. Mais celui-ci n’a qu’un seul rêve : quitter le café paternel où il travaille comme serveur et émigrer au Brésil pour devenir riche. Afin qu’il renonce à son projet, Hanan est prête à tout. Une nuit, elle s’abandonne à lui contre la promesse d’un mariage rapide. Malheureusement, le lendemain, il disparaît : il a embarqué sur un navire qui fait route vers l’Amérique. 
Un peu plus tard, Hanan découvre qu’elle est enceinte. Par peur du scandale, elle tente de se suicider. Elle est sauvée in extremis par Mamdouh qui lui aussi séjourne au Liban. Quand il apprend la situation de Hanan, il lui propose de l’épouser. Elle accepte. 



Le Voyage des Jours (Rehlet El Ayam, 1976)
avec Soheir Ramzy (Yasmine), Samir Sabri (Magdy), Mona Gabr (Mona), Hassan Mostafa (Abdo), Wahid Seif (le directeur de troupe), Imad Hamdi (le père de Magdy), Younes Shalaby (Sayed), Ahmed El Gazeiry (Basioni, l’oncle de Yasmine), Nabila El Sayed (Afiza, la femme de Basioni), Maryam Fakhr Eddine (Sonia, la mère de Yasmine), Kadreya Kadry (la tenancière de la maison close), Taghrid El Bishbishy (la femme d’Abdo), Tamer El Masry (le fils de Magdy et de Yasmine), Saleh Al Eskandarani (le portier), Aleia Abdel Moneim (la mère de Mona), Hala El Safi (la danseuse lors du mariage)
Scénario : Farouk Sabry
Musique : Ammar El Sheray et Baligh Hamdy


Comédie sentimentale. Magdy est le fils d’un très riche entrepreneur d’Alexandrie. Il revient d’Allemagne où il a passé plusieurs années pour ses études. Il doit épouser sa cousine Mona pour qui il a beaucoup de sympathie mais dont in n’est pas vraiment amoureux. Un jour, en sortant d’un magasin, il bouscule une jeune femme très séduisante et au fort tempérament. Après un échange de paroles peu aimables, le ton de la conversation se fait très vite plus enjoué, voire complice. On comprend que ce premier entretien est le prélude à une véritable histoire d’amour. La jeune femme s’appelle Yasmine et elle est comédienne dans une troupe de théâtre. Elle a prétendu être issue d’une famille de Pachas. En réalité, après la disparition de sa mère, elle a été élevée par son oncle et sa tante, un couple très modeste qu’elle a perdu de vue depuis des années. De son côté, Magdy n’a pas avoué à sa bien aimée qu’il était le fils d’un homme puissant. Il a prétendu qu’il travaillait comme chauffeur et que son père était un gangster. Ces mensonges ne sont pas un frein à leur amour, bien au contraire, et ils décident de se marier. Magdy veut faire sa demande en bonne et due forme à l’oncle de Yasmine. Cette dernière est obligée de reprendre contact avec son parent. Lui et sa femme travaillent comme domestiques dans une grande villa dont le propriétaire est la plupart du temps à l’étranger. Yasmine demande à son oncle de recevoir Magdy dans la villa et de prétendre qu’il en est le propriétaire. Le vieil homme refuse tout net de cautionner une telle imposture…


Des Bouches et des Lapins  (Afwah We Araneb, 1977)
avec Faten Hamama (Naema), Mahmoud Yassin (Mahmoud Bey), Farid Shawki (Abdel Maged), Magda El-Khatib (Raguia), Ali El Sherif (Maître Al Batawi), Ragaa Hussein (Gamalat), Abou Bakr Ezzat (Youssef), Hussein Asar (Oncle Mustafa), Wedad Hamdy (Fayza, l’amie de Naema), Hassan Mostafa (Fathy Al Faki), Mohamed Al Saqqa (Khalil), Ahmed Abaza (le marchand de fruits), Salah Nazmi (Ahmed), Enas El Dighade (Noha), Aleya Abdel Moneim (la mère de Noha)
Scénario : Samir Abdel Azim
Musique : Gamal Salamah
La chanteuse Fatima Eid (née en 1962) ouvre et ferme le film avec la chanson « Tota, Tota, Tota » qui deviendra un énorme succès.
Production : Compagnie des Films Unis
Des Bouches et des Lapins a reçu en 1978 le prix du meilleur film décerné par le Centre Catholique égyptien.


Naema est une femme qui vit dans un petit village, près de Mansoura. Elle réside dans la même maison que sa sœur Gamalat, son beau-frère, Abdel Maged, et leurs neuf enfants. Abdel Maged est sans emploi et passe toutes ses journées à boire. C’est donc Naema qui entretient toute la famille grâce à son travail dans une usine de glaces. Un jour, le plus âgés de ses neveux vole deux poulets chez le marchand de volailles du village. Il s’est fait prendre par le commerçant et Naema intervient pour obtenir sa libération. Le marchand accepte de retirer sa plainte mais, en échange, il souhaite épouser la jeune femme. Bien que l’homme ait déjà trois femmes et vingt-deux enfants, la sœur et le beau-frère de Naema voient d’un très bon œil cette union car elle permettrait de résoudre les difficultés financières de la famille. Pour échapper à ce mariage dont elle ne veut pas, Naema quitte le village. Elle devient la gouvernante d’un riche et séduisant propriétaire terrien. La servante et le maître tombent amoureux l’un de l’autre…

Notre avis : ce film connut un succès considérable à sa sortie et il est régulièrement rediffusé par les chaînes de télévision arabes. C’est un conte de fée moderne qui a le mérite d’évoquer sans manichéisme le problème des relations entre les classes sociales et celui de la condition féminine dans l’Egypte des années soixante-dix . A travers le sort de Naema et de sa sœur Gamalat, Henry Barakat dénonce les archaïsmes qui continuent d’entraver le destin des femmes des classes populaires . Ce qui affaiblit son propos, c’est que les deux sœurs finissent par échapper à la misère grâce au jeune, riche et beau propriétaire terrien, futur mari de Naemat. Mais il est vrai qu’Henry Barakat est un éternel romantique ! Quant à Faten Hamama, elle reste une immense actrice et elle le prouve une nouvelle fois ici mais on pourra la trouver néanmoins un peu trop distinguée pour le rôle de Naema. Elle a beau s’être coiffée d’un foulard pour faire peuple, elle ne parvient pas à effacer sa grâce et son élégance naturelles. D’ailleurs on comprend pourquoi le propriétaire terrien désire épouser sa charmante employée : elle rivalisera sans peine avec les femmes de son milieu !


Souviens-toi de moi ((Idhkourini, 1978)
avec Nagla Fathy (Mona), Mahmoud Yassin (Mahmoud Hussein), Ahmed Khamis (l’oncle de Mona), Alia Abdel Moneim (la tante de Mona), Moshira Ismaïl (la cousine de Mona), Zizi El Badraoui (Layla, la femme de Mahmoud), Youssef Shaaban (le mari de Mona), Hayat Kandil (Amia, la fille de Mahmoud élevée par Mona), Khaled Zaki (le fils de Mona)
Scénario : Rafik El Saban
D’après un roman de Youssef Al Sebaï, Entre les Ruines (1953)
Musique : Omar Khorsheid


Drame sentimental. Mona est une jeune orpheline qui vit chez son oncle. Etudiante, elle rencontre Mahmoud Hussein, un jeune écrivain dont elle tombe follement amoureuse. Entre eux naît une idylle, prémisse d’un bonheur éternel. Malheureusement, Mahmoud est déjà marié. Sa femme est malade du cœur et une séparation est inenvisageable. Terrassée par le chagrin, Mona accepte d’épouser l’homme que lui propose son oncle. Peu après, elle donne naissance à un petit garçon. Les mois passent. Un jour, elle apprend que Mahmoud est hospitalisé. Il a été victime d’un accident de la route et il est plongé dans le coma. Malgré l’opposition de son mari, elle se rend au chevet de celui qu’elle n’a jamais cessé d’aimer. Son mari demande le divorce et s’installe à l’étranger avec leur fils. Mahmoud meurt peu après alors que sa femme s’apprête à accoucher. Cette dernière meurt à son tour en donnant naissance à une petite fille. Mona décide d’élever l’enfant. Les années passent… 
Peut intéresser les fans de Michel Sardou : dans une scène, les personnages dansent très longuement sur la chanson « Je Vais t’Aimer ».

Deux informations :
Le roman de Youssef Al Sebaï avait déjà fait l’objet d’une adaptation en 1959 par Ezzel Dine Zulficar avec Faten Hamama et Salah Zulficar.
Le film sort en Egypte en mars 1978. Un mois auparavant, l'auteur du roman meurt assassiné sur l'île de Chypre. 

Notre avis : malgré toute l‘admiration que nous inspire Henry Barakat et Nagla Fathy, nous n’avons guère été émus par ce mélodrame. « Souviens-toi de moi » est constitué d’une accumulation de clichés dans un style très « roman-photo ». Les deux héros, toujours élégamment vêtus et impeccablement peignés, se promènent main dans la main, s’échangent de longs regards attendris ou bien se chuchotent à l’oreille des mots doux, avec comme fond sonore, piano et violons romantiques. Les acteurs adoptent le même jeu dans toutes les scènes : voix basses et mines navrées. Comme nous le précisions dans notre présentation, ce film est un remake d’ « Entre les Ruines » réalisé vingt ans plus tôt par Ezzel Dine Zulficar. Il faut bien avouer qu’il fait pâle figure devant l’original même si Nagla Fathy avait tout le talent et le charisme pour reprendre dignement le rôle de Faten Hamama.

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