هنري بركات
Henry Barakat est né au Caire dans une famille chrétienne d’origine libanaise. Après des études de droit, il s’envole pour Paris. C’est là que sa passion pour le septième art va s’épanouir en toute liberté : il fréquente assidûment les salles de cinéma, il assiste à des tournages, écrit des articles critiques. Il rentre en Egypte au début de la seconde guerre mondiale. C’est l’actrice et productrice Assia Dagher qui va lui offrir sa première chance comme réalisateur en lui confiant la direction du Vagabond (’Ashareed, 1942), adaptation d’une histoire d’Anton Tchekhov.
Durant sa carrière, Henri Barakat a réalisé plus d’une centaine de films. Dans la liste des cent meilleurs films égyptiens de tous les temps, son nom est parmi les trois les plus souvent cités (les deux autres sont Youssef Chahine et Salah Abou Seif).
Sa filmographie est d’une diversité extrême : les œuvres politiques, historiques alternent avec des comédies légères sans prétention. Dans les années soixante-dix, il devient le représentant le plus convaincant de la comédie romantique à l’américaine. Il a accompagné, voire devancè la libération des mœurs que connaît à l’époque la société égyptienne. La condition féminine est son sujet de prédilection. Dans ses films, nous retrouvons souvent l’actrice Faten Hamama qui incarne pendant plus de trente ans un grand nombre de ces femmes qui tentent de se libérer des entraves qu’un système archaïque leur impose.
Quarante films d'Henry Barakat ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :
Si j'étais riche (Law kunt ghani, 1942)
avec Ehsane El Gazaerli (la femme de Mahrous), Abd El Fatah El Kosary (Younis, le cousin de Mahrous), Ibrahim Mostafa (le propriétaire de l’imprimerie), Beshara Wakim (Mahrous), Yehia Chahine (Kamal, l’amoureux de Wahiba), Samira Kamal (Wahiba, la fille de Mahrous), Mohamed Al Dib (Rachid, le fils de Mahrous), Thoraya Helmy (la chanteuse), Ibrahim Moheb (le serviteur)
Scénario et dialogues : Abou Al Saoud Al Ibiary
Musique et chansons : Izzat El Gahely et Ahmed Sabra
Production : les Films du Lotus (Assia Dagher)
Comédie. Mahrous est un modeste coiffeur qui vit dans un quartier populaire du Caire. Il a une femme et deux enfants. Son fils Rachid travaille comme ouvrier dans l’imprimerie du quartier, tout comme Younis son cousin. Sa fille Wahiba est en âge de se marier. Elle est tombée amoureuse d’un jeune homme qui se rend régulièrement dans le salon de Mahrous uniquement pour apercevoir sur son balcon l’élue de son cœur. Malheureusement, les parents de Wahiba refusent de les marier. Le papa coiffeur rêve de faire fortune et peste contre le destin qui l’oblige à vivre dans la pauvreté. Comme tous les habitants du quartier, il est révolté par l’égoïsme des riches. Si lui avait de l’argent, il n’hésiterait pas aider les nécessiteux. Un jour, ce rêve devient réalité. Un de ses cousins vient de mourir chez lui. L’homme vivait seul et Mahrous doit s’occuper de toutes les formalités. En entrant dans son appartement, il découvre le corps sans vie de son parent et tout autour des liasses et des liasses de billets de banque. C’est ainsi que Mahrous devient un homme riche. Avec toute sa famille il s’installe dans une maison de maître à Zamalek…
Pour sa toute première réalisation, Henry Barakat se lance dans une évocation pittoresque d’un quartier populaire avec ses habitants hauts en couleur qui rivalisent de truculence et de forfanterie, malgré les difficultés et les privations de l’époque (Rappelons que le tournage se déroule durant la seconde guerre mondiale). Par certains côtés, l’atmosphère de ce film rappelle celle de la trilogie marseillaise de Marcel Pagnol. D’ailleurs, on retrouve le même dispositif théâtral avec des acteurs chevronnés qui cabotinent à plaisir. A cet égard, le couple formé par Ehsane El Gazaerli et Beshara Wakim domine toute la distribution par sa verve et sa pétulance. Certains déploreront le caractère simpliste de la morale : l’argent ne fait pas le bonheur et il est vain de vouloir quitter sa classe sociale d’origine. Il n’en demeure pas moins que « Si j’étais riche » constitue pour Henry Barakat une entrée éclatante dans la carrière !
L’Accusée (El-muttahama, 1942)
avec Assia Dagher, Zaki Rostom, Ashraf Abaza, Yehia Chahine, Abdel Aziz Khalil, Abd El Fatah El Kosary
avec Assia Dagher, Zaki Rostom, Ashraf Abaza, Yehia Chahine, Abdel Aziz Khalil, Abd El Fatah El Kosary
Scénario et dialogues : Fattoh Nashaty et Youssef Gohar
C'était le crime de mon père ( haza ganahu abi, 1945)
avec Sabah (Samia), Zaki Rostom (Adel, le père de Samia), Ferdoos Mohamed (la femme d’Hassanein et la mère adoptive de Samia), Abdel Aziz Ahmed (Hassanein, le père adoptif de Samia), Serag Mounir (Waji Bey, le père de Samir), Zouzou Nabil (Ilham, la mère de Samia), Salah Nazmi (Samir), Mona (Mona, la fiancée de Samir), Violet Sidawi (la directrice de l’atelier de couture)
Scénario : Youssef Gohar et Henry Barakat
Musique : Saleh Gawdat, Mamoun Al Shinnawi, Mahmoud Al Sherif, Farid Ghosn
Mélodrame chanté. Adel est avocat à Tanta. Il entretient une relation amoureuse avec une jeune femme, Ilham. Quand il a commencé à s’engager en politique et à devenir une personnalité en vue, il a souhaité rompre de peur que cette liaison ternisse sa réputation. Mais Ilham lui annonce qu’elle est enceinte et qu’elle souhaite le mariage. Pour Adel, hors de question de l’épouser. En revanche, il lui propose de l’entretenir elle et son enfant tout en exigeant de garder secret sa paternité. Ilham refuse cet arrangement. Elle quitte Tanta et rejoint Le Caire où elle est accueillie par une amie, Madame Adela. Elle met au monde une petite fille qu’elle prénomme Samia mais elle meurt subitement des suites de son accouchement. C’est Hassanein, le mari de Madame Adela qui reconnaît l’enfant auprès des services de l’état-civil. Samia grandit. C’est devenue une jeune femme. Elle est couturière et quand son père adoptif a été licencié suite à la perte accidentelle de son bras droit, c’est elle qui s’est chargée de l’entretien de toute la famille. Un jour, Samia doit remettre une robe chez un riche notable. Quand la jeune couturière entre dans la grande demeure, on s’apprête à fêter l’anniversaire de Samir, le jeune fils de la maison. Bien que déjà fiancé, Samir tombe immédiatement amoureux de Samia…
L’Amour de ma Vie (Habib Al Omr, 1947)
avec Farid El Atrache (Mamdouh), Samia Gamal (Touta), Mohamed Kamal El Masry (Cheikh Ashour), Hassan Fayek (Alzatrani Bey), Ismail Yassin (Halihli), Said Abou Bakr (Bourouq), Mohamed Elwan (Ezzat Bey), Hassan Kamel (Marash), Hassan Abu Zeid (Al Nour), Elias Moadab (Hazin), Lola Sedky (Elham), Thuraya Fakhry, Abdel Badie El Arabi (le directeur du cabaret)
Scénario et dialogues : Henry Barakat et Badie'Khairy
Musique : Farid Al Atrache
Production : les films Farid Al AtracheComédie musicale. Mamdouh est un chanteur qui se produit régulièrement dans le cabaret de la petite ville où il réside. Pour l’accompagner, il a tout un groupe de musiciens et une danseuse prénommée Touta. Le public local, exclusivement masculin, n’est pas tendre avec les artistes. S’il apprécie la prestation de Touta, en revanche, celle de Mamdouh est accueillie avec une franche hostilité. Le chanteur et ses camarades comprennent qu’ils n’arriveront à rien s’ils persistent à jouer dans leur commune. Ils décident de partir à la conquête d’un public qui saura apprécier leur art, ils se rendent au Caire. Pour les aider, Mamdouh peut compter sur le soutien d’un vieil ami de son père, Cheikh Ashour…
La Punition (Al Ikab, 1948)
avec Faten Hamama (Ibtisam, la fille de Mohsen), Mahmoud El Meleigy (Mohsen, l’amant de Houria), Zouzou Madi (Houria), Ferdoos Mohamed (Roukaya, la bonne), Samia Fahmy (Doha, la fille de Roukaya), Zaki Ibrahim (le mari de Houria), Reyad El Kasabgy (le mari de Roukaya), Thuraya Fakhry (Oum Ali, la voisine de Roukaya), Kamal Al Shennawi (Amir, le fils de Houria)
Scénario : Henry Barakat
Dialogues : Badie' Khairy
Production : Assia Dagher
Mélodrame. Lors d’une violente dispute, Mohsen tue le mari de sa maîtresse. Roukaya, la servante du couple, est condamnée à la place du meurtrier à cause du témoignage accablant de la veuve. Quelque temps après, cette dernière est à son tour condamnée pour avoir détourné l’héritage de son fils. C’est Mohsen lui-même qui l’a dénoncée. En prison, elle retrouve sa servante. Elle lui avoue tout puis meurt peu après. Pendant ce temps-là, Mohsen file le parfait amour avec une jeune fille de la meilleure société. Ils se marient et ont une petite fille. Leur bonheur est de courte durée : la jeune mère meurt prématurément. Après avoir passé vingt ans en prison, Roukaya est enfin libérée.
Mademoiselle Diablesse (Afrita Hanem, 1949)
avec Samia Gamal, Farid El Atrache (Asfour), Ismail Yassin (Booh), Ali Kamel (Qilh), Mohamed Nabi (Halaq), Abdel Salam Al Nabulsi (Mimi Bey, le rival d’Asfour), Stephan Rosti (Abou Alyah, le directeur du théâtre), Lola Sedki (Alyah, la fille du directeur du théâtre), Zeinat Sedki (Warda, la directrice de la pension), Salah Kasin (une vieille dame), Zaki Ibrahim (le vieux sage), Mohamed Sobeih (le chauffeur de taxi), Mohsen Hassanein (le cireur de chaussures)
Scénario et dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary et Henry Barakat
Musique : Farid Al Atrache
Production : les films Farid Al Atrache/Studio MisrComédie musicale. Asfour est un chanteur sans le sou qui se produit sur la scène du Théâtre Crème. Il vit à la pension Warda avec ses collègues Booh, Qilh et Halaq. Il est amoureux de Alyah, sa partenaire mais aussi la fille du directeur du théâtre Crème. La jeune femme s’apprête à épouser un jeune homme riche, Mimi Bey. Asfour qui pourtant croit être aimé fait sa demande en mariage auprès du père d’Alyah. Ce dernier exige en dot une somme que le pauvre chanteur est incapable de réunir. Asfour est au désespoir mais le destin va lui porter secours. Alors qu’il erre sans but dans la campagne, un vieux sage vient à sa rencontre et lui donne rendez-vous dans une grotte. Asfour s’y rend accompagné de son ami Booh. Le vieil homme apparaît et remet au chanteur une lampe magique. En sort une petite diablesse du nom de Kahramana. Celle-ci peut exaucer tous ses vœux. Malheureusement, elle est tombée amoureuse d’Asfour et fera tout pour empêcher son mariage avec Alyah.
Notre avis : de 1947 à 1952, Samia Gamal et Farid Al Atrache vont partager le haut de l’affiche de sept comédies musicales. Cette « Mademoiselle Diablesse » constitue certainement l’acmé de leur carrière en couple. C’est une féérie visuelle et sonore dans laquelle les deux artistes semblent touchés par la grâce. La dimension fantastique du récit inspirée des Contes des Mille et Une Nuits n’est pas l’un des moindres charmes de ce film et le réalisateur a su revivifier la figure mythique de l’efrit en la dotant de toute la séduction et de toute la sensualité de son actrice principale.
Profitons-en pour souligner le rôle majeur joué par Samia Gamal dans l’évolution de la comédie musicale égyptienne. Son sens du mouvement et de la comédie a dépoussiéré un genre qui au départ s’inspirait largement de l’opérette traditionnelle d’où le caractère guindé des séquences dansées et chantées. Avec Samia Gamal tout change, le rythme s’accélère, la frénésie s’empare des corps, les répliques crépitent allègrement, la caméra elle-même semble danser comme entraînée par l’euphorie générale. Enfin, grâce à sa fougueuse partenaire, Farid Al Atrache se lâche et nous montre qu’il est bien meilleur acteur dans le registre comique que dans le drame.
Le Rivage de l'Amour (Chati' al-gharam, 1950)
avec Taheya Carioca (Soheir), Layla Mourad (Layla), Mohsen Sarhan (Raouf, l’ami d’Adel), Hussein Sedki (Adel), Salah Mansour (Kamal), Stephan Rosti (l’oncle d’Adel), Zaki Ibrahim (Taher Effendi, télégraphiste et père de Layla), Mimi Chakib (la tante d’Adel), Mona (Salwa, la cousine d’Adel), Wedad Hamdy (Magda), Edmond Tuema (le directeur de l’hôtel), Samiha Ayoub (Nargis)
Scénario et dialogues : Henry Barakat, Ali El Zorkani et Youssef Issa
Mélodies : Ahmed Sedky, Mohamed Al Qasabgi et Mohamed Fawzy
Production : Abdel Halim Nasr
Comédie sentimentale. Adel est un jeune homme riche qui mène une vie oisive. Il passe son temps dans les cabarets et il entretient une relation amoureuse avec Soheir, une danseuse au tempérament ombrageux. Après une nuit bien arrosée durant laquelle une information a réveillé la jalousie de Soheir, celle-ci prend le volant de la voiture qui doit les ramener au Caire. Tandis que ses passagers, Adel et un couple d’amis, dorment profondément, la danseuse décide de prendre la direction de la station balnéaire Marsa Matruh. Quand Adel se réveille et découvre le lieu où il se trouve, il est furieux car il était attendu au Caire. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Adel accepte de s’installer avec ses trois amis dans un hôtel de la station. Alors que ses camarades sont partis se baigner, Adel rencontre Layla, une institutrice qui chantait seule face à la mer. Le garçon est tellement séduit par sa voix qu’il ne peut s’empêcher d’aborder la jeune femme. Ils vont se revoir souvent et tomber amoureux l’un de l’autre. Soheir et leurs amis sont rentrés au Caire mais Adel est resté auprès de celle qu’il aime. Il finit par demander sa main à son père qui accepte. Le jeune couple passe leur lune de miel en Suisse puis retourne au Caire où la nouvelle de leur mariage s’était répandue comme une traînée de poudre. Cette union ne fait pas que des heureux. Soheir, l’ancienne maîtresse d’Adel n’apprécie pas du tout d’être ainsi abandonnée et sa tante est furieuse : depuis longtemps, elle caressait l’idée d’un mariage entre sa fille Salwa et son neveu afin de mettre la main sur la fortune du jeune homme. Elle fera tout pour séparer Adel et Layla…
Notre avis : l’histoire semblera convenue. Ce n’est pas la première fois ni la dernière qu’on voit un jeune homme de bonne famille abandonner son existence dissolue par amour pour une jeune femme douce et réservée appartenant à un tout autre milieu que le sien. Mais l’intérêt du film est sans doute ailleurs. D’abord dans la beauté du site où se déroule toute la première partie ainsi que le dénouement : cette côte sauvage face à la mer agitée crée une atmosphère d’une incroyable poésie autour des personnages (le film contribuera à rendre célèbre Marsa Matruh, cette station balnéaire située à près de trois cents kilomètres à l’ouest d’Alexandrie et le rocher sur lequel est assise Layla Mourad pour sa première chanson portera officiellement comme nom « le rocher de Layla Mourad ») . Autre qualité du film : la prestation de Taheya Carioca et de Mimi Chakib incarnant avec une jubilation manifeste deux femmes malfaisantes qui veulent détruire leur rivale. La scène du face à face tendu entre Taheya Carioca et Layla Mourad qui se clôt par une gifle assénée par la seconde à la première constitue l’un des moments forts du film. Dernière remarque : on est toujours étonné de voir Hussein Sedky jouer les jeunes amoureux malgré son physique massif de bourgeois épicurien. Lors du tournage de ce film, il a trente-deux ans mais il en fait beaucoup plus. Mystère de la distribution ! Nous n'avons pas évoqué les six chansons interprétées par Layla Mourad. Il va de soi qu'elles sont toutes magnifiques, sans exception.
Le Prince de la Vengeance (Amir Al Intiqam, 1950)
avec Anwar Wagdi (Hassan Hilali), Madiha Yousri (Yasmina), Samia Gamal (Zumoroda), Farid Shawki (Jaafar), Hussein Riad (Cheikh Jalal), Kamal Al Shennawi (Chahine le Mamelouk), Mahmoud El Meleigy (Metwali), Serag Mounir (Badran, chef de la police), Abdul Aziz Ahmed (cheikh Fadel), Zaki Ibrahim (le père d’Hassan Hilali), Mohamed Alwan (le frère de Badran), Reyad El Kasabgy (Cheikh al Mansour Ghurab), Zaki El Fayomi (Hisham, le fils de Yasmina), Ali Al Kassar (Nour, l’esclave)
Scénario : Henry Barakat
Dialogues : Youssef Gohar, Henry Barakat, Youssef Issa
D'après le roman Le Comte de Monte Cristo d'Alexandre Dumas
Musique : Ahmed Sedky, Farid Al Atrache
Production : Les Films du Lotus (Assia Dagher)
Film d'aventure. Hassan Al Helali est un capitaine de navire. Il dirige le Mansoura qui appartient à Cheikh Fadel. Il vit avec son vieux père et aime une jeune femme, Yasmina, qu’il doit très prochainement épouser. Mais Hassan a un rival, Chahine le Mamelouk qui est prêt à tout pour l’écarter. Avec deux complices, celui-ci échafaude un complot diabolique. C’est ainsi que le jour de son mariage, Hassan est jeté en prison sans procès. Ses ennemis ont la voie libre : l’un épousera sa fiancée, les deux autres prendront le commandement du Mansoura pour se livrer à la contrebande. En prison, Hassan rencontre un vieil homme qui avant de mourir lui indique l’endroit où il a caché un trésor. Hassan parvient à s’évader et retrouve le coffre de son compagnon d’infortune. Il décide de se venger de tous ceux qui ont voulu l’éliminer…
C’est encore ma chance (Malihsh Ya Zahr,1950)
avec Zaki Rostom (Saber Effendi), Shadya (Najaf, la fille de Saber), Karem Mahmoud (Hosny), Mimi Chakib (Etidal, la femme de Saber), Serag Mounir (Zuhair Bey, le nouveau directeur), Hamada Abdel Latif (Wafa, le fils de Saber), Abd El Fatah El Quosary (Al Hajj Jamah, le père d’Hosny), Zizi Kamel (la mère d’Hosny) , Stephan Rosty (Mohsen Effendi, le chef de bureau), Wedad Hamdy (Ghazaleh, la femme de chambre), Abdel Moneim Ismail (Khalil), Mohamed Attia (Mahrous), Salah Mansour (Abdul Sami Effendi), Zaki Ibrahim (le directeur général), Thuriya Salem (Danseuse), Ahmed Bali (Cheikh Hassan)
Scénario : Henry Barakat, Youssef Issa, Aboul Seoud Al Ibiary
Musique : Ahmed Sedky, Izzat El Gahely,
Production : Assia DagherSaber est un modeste employé qui vit heureux entouré de sa femme et de ses deux enfants. Sa fille Najaf est amoureuse d’Hosny le fils de l’épicier qui travaille dans la boutique de son père. Les deux familles s’entendent très bien et se reçoivent mais Saber souhaiterait que sa fille épouse un fonctionnaire avec un bon salaire. Lui-même a bien du mal à entretenir toute sa petite famille avec ses maigres revenus. Sa situation s’améliore brusquement quand son nouveau directeur s’avère être un ancien camarade de sa femme. Les collègues de Saber, jaloux de sa bonne fortune soudaine, font courir des rumeurs sur une relation adultère entre le nouveau directeur et son épouse…
Ne le Dites à Personne (Ma Takulshi la hada, 1952)
avec Farid Al Atrache (Wahid), Samia Gamal (Walaa), Nour Al Hoda (Noussa), Stephan Rosty (Ghazal Bashraf, l’oncle de Noussa), Abdel Salam Al Nabolsi (le professeur de danse), Aziz Othman (Amin Bashraf, le père de Noussa), Omar El Hariri (Nabil, l’amoureux de Noussa), Aïda Kamal (Aïda), Lotfy El Hakim (le producteur), Talaat Alam (le directeur du théâtre), Abdel Moneim Basiony (le présentateur du théâtre), Ali Kamal (Lulu, l’avocat), Alya Fawzy (Fatima, la bonne), Abdel Badih El Arabi (le directeur de l’hôtel), Mahmoud Azmy (l’inspecteur), Ibrahim Fawzy (le professeur de chant)
Musique : Farid Al Atrache, Mamoun Al Shinnawi, Abdel Aziz Salam, Mahmoud Fahmy Ibrahim, Ismaïl Abdel Mahin
Production : les Films Farid Al Atrache
appréciation : 3/5
Comédie musicale. Wahid, un chanteur réputé, est tombé amoureux de Walaa, une célèbre danseuse. Celle-ci doit s'absenter deux mois pour se produire à Paris et ils ont décidé de se marier à son retour. Mais c’est sans compter la ténacité d’une jeune admiratrice qui est prête à tout pour devenir la femme de Wahid. Cette jeune personne s’appelle Noussa Amin Bashraf. C’est une jeune étudiante en musique et en chant et elle est aussi la fille de l’ancien professeur de Wahid, défenseur sans concession de la tradition musicale. Noussa n’a de cesse de poursuivre son chanteur bien-aimé, tant est si bien que des photos compromettantes finissent par paraître dans la presse. Wahid est bel et bien pris : il doit épouser Noussa. A la plus grande satisfaction de l’oncle de la jeune fille qui nourrit une passion dévorante pour Walaa. C’est alors qu’est annoncé le retour de la danseuse…
Notre avis : dernier film du couple légendaire du cinéma de l’âge d’or, Samia Gamal et Farid Al Atrache. Le scénario très drôle est signé par l’un des maîtres de la comédie, Abou Al Seoud Al Ebiary. Il est bâti autour d’ un personnage de petite peste joué avec beaucoup de conviction par l’actrice et chanteuse Nour Al Hoda. Les danses de Samia Gamal, toutes aussi étourdissantes les unes que les autres sont comme un dernier feu d’artifice offert au public égyptien. Après le tournage de ce film, la danseuse s’envolera pour les Etats-Unis où elle retrouvera l’homme d’affaires texan qu’elle épousera, pour le meilleur et pour le pire.
Cœur à Cœur (Min al Kalb al Kalb, 1952)
Kamal Al Shennawi, Layla Mourad , Mahmoud El Meleigy, Zouzou Nabil, Dawlat Abyad , Abdel Ghany Kamar, Thuraya Fakhry, Kitty, Serag Mounir, Mona
Scénario : Youssef Issa et Henry Barakat
Musique : Ahmed Sedky
Comédie sentimentale. Houda doit subvenir seule aux besoins de sa mère et de sa petite sœur. Pour cela elle travaille dans un cabaret. Elle est payée pour accompagner les clients et les inciter à consommer. C’est ainsi qu’elle fait la connaissance d’Adel, un jeune homme très riche avec qui elle sympathise. Ils se revoient régulièrement et un jour Adel lui propose une mission un peu particulière : pour échapper au mariage que veut lui imposer son père, il lui demande de se rendre chez ses parents et de se faire passer pour son épouse. Elle accepte. Toute la famille d'Adel tombe sous le charme de la jeune femme…
Je suis seule (Ana wahdi, 1952)
avec Souad Mohamed (Sana), Magda Al Sabahi (Nawal), Omar El Hariri (Ehsan Hafez), Mimi Chakib, Mona (Afaf), Zaki Ibrahim (le père d’Ehsan), Thuraya Fakhry (la mère d’Afaf), Salah Nazmi (Atef), Abdel Hamid Zaki (le beau-père de Nawal et de Sana), Fakher Fakher (directeur du théâtre), Kittie (danseuse), Abbas Rahmy (propriétaire de l’atelier), Victoria Hobeika (la mère de Nawal et de Sana), Mary Aziz Eddin (chef de l’atelier), Samiha Yahoub (danseuse), Abdel Aziz Kamel (le directeur de la radio)
Histoire : Youssef Issa
Dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Mamoun Al Shinnawi, Riad El Sonbati, Mahmoud El Sherif, Zakaria Ahmed
Comédie musicale. Nawal a quitté la maison de ses parents à Tanta pour vivre au Caire. Elle a trouvé du travail comme couturière chez un tailleur. Elle sympathise avec Afaf, une collègue et s’installe dans l’appartement que celle-ci occupe avec sa mère. Nawal a une sœur prénommée Sana. Elle aussi décide de rejoindre la capitale. Elle a une très belle voix et souhaite faire une carrière de chanteuse mais maints obstacles se dressent sur sa route. Entretemps, Nawal et Afaf rencontrent deux garçons de la meilleure société. Ehsan tombe amoureux de Nawal et son ami Atef s’éprend d’Afaf. Au début, tout se passe au mieux mais quand les deux amis apprennent que leurs deux amoureuses sont couturières, ils les abandonnent aussitôt. Nawal fait une tentative de suicide…
Le Chant Immortel (Lahn Al-Khuloud, 1952)
avec Farid Al Atrache (Wahid), Faten Hamama (Wafaa Riad Hamdy), Salah Nazmi (Rashad Riad Hamdy), Serag Mounir (Abdel Halim, le père de Siham), Magda (Sana Riad Hamdy), Madiha Yousri (Siham Abdel Halim), Zaki Ibrahim (Riad Hamdy), Thurya Salem (la danseuse Houria, maîtresse de Rashad)), Kittie (danseuse), Adly Kasseb (le cardiologue), Abdel Hamid Zaki (le barman)
Scénario : Henri Barakat et Youssef Issa
Musique : Farid Al Atrache et Abdel Aziz Salam
Auteurs des chansons : Mamoun El Shenawy et Saleh Jawdat
Wahid est musicien et pour trouver l’inspiration il se rend souvent chez son vieil ami Riad Hamdy qui habite une grand maison au bord de la mer. C’est là qu’il retrouve les deux filles de son hôte, Wafaa et Sanah ainsi que son fils Rashad. Les trois enfants sont devenus de jeunes adultes et l’amour que Wafaa éprouve pour Wahid n’a fait que croître au fil des ans. Malheureusement pour elle, le musicien continue à la considérer comme la petite fille d’autrefois. De son côté, Rashad est devenu un jeune homme peu recommandable. Il a sans cesse besoin d’argent notamment pour gâter sa maîtresse, la danseuse Houria. Il a promis la main de Wafaa à l’un de ses créanciers mais celui-ci s’impatiente et se montre moins généreux. Le drame survient : Riad Hamdy est retrouvé mort dans son bureau. Le tiroir de la table a été fracturé et l’argent qui s’y trouvait a disparu. Cet argent était destiné à financer le mariage de Wafaa et de Sanah. C’est ce vol qui a causé l’arrêt cardiaque dont est mort Riad Hamdi. Wahid prévient l’oncle des trois enfants. Celui-ci accueille ses nièces et son neveu dans sa grande maison. Avec lui, vit sa fille, Siham, une ravissante demoiselle qui est tombée sous le charme du musicien. Ce dernier n’est pas non plus insensible à la beauté de Siham. On parle de mariage, au grand désespoir de Wafaa…
Notre avis : « Le Chant Immortel » est le premier film dans lequel joue Farid Al Atrache depuis sa rupture avec Samia Gamal. Ils étaient encore ensemble en cette même année 1952 pour l’excellente comédie musicale « Ne le Dis à Personne » elle aussi réalisée par Henry Barakat. Avec ce nouveau film, changement radical d’atmosphère : nous sommes dans le drame, dans l’émotion avec des histoires d’amours croisées et des jeunes filles sentimentales au cœur trop fragile. Le récit est ponctué de nombreuses chansons mélancoliques composées et interprétées par Farid Al Atrache. Pendant le tournage, Henry Barakat avait confié à Faten Hamama qu’il trouvait les chansons un peu longues et qu’elles risquaient de plomber le rythme du film. Sur ce point, on ne peut lui donner tort.
La Loi de la Vie (Hukum El Zaman, 1953)
avec Imad Hamdi (Adel), Magda (Souad, la sœur de Wedad), Nour Al Hoda (Wedad), Zouzou Chakib (Zaynab), Serag Mounir (Hamdi), Omar El-Hariri (Mounir, l’ami d’Adel), Samia Tawfik (Ashwak), Mahmoud Ismaïl (Anis, le frère d’Ashwak), Samia Roshdi (Madame Dawlat), Thuraya Fakhry (la mère adoptive de Wedad), Abdel Rahim El Zarakany (l’avocat), Mohamed El Bakar (Antar, le musicien), Gamalat Zayed (la femme d’Antar)
Scénario : Youssef Issa et Henry Barakat
Musique : Ahmed Sedky, Farid Al Atrache, Mohamed El Bakar
Drame sentimental. Adel est le fils d’Hamdi, procureur au tribunal de Tanta. Un jour qu’il joue avec sa voisine Wedad, un homme qui voulait se venger de son père tire dans sa direction. La main de Wedad arrête la balle et sauve la vie du jeune garçon. A partir de ce jour, les deux amis se sont fait le serment de ne jamais se quitter. Mais après cette tentative d’assassinat, Hamdi est muté à Alexandrie et son fils doit le suivre. Les années ont passé. Adel a obtenu son diplôme d’ingénieur et a fait un long séjour en Europe. Il revient enfin en Egypte. Avec son ami Mounir, il se rend à Alexandrie pour revoir ses parents. Alors qu’ils circulent dans les rues de la station balnéaire, une jeune femme traverse brusquement la chaussée et il s’en faut de peu qu’elle soit renversée par l’automobile des deux amis. Cette personne, c’est Wedad ! A la suite de ces retrouvailles inattendues, celle qui enfant sauva la vie d’Adel invite les deux garçons à la petite fête organisée à l’occasion de l’anniversaire de sa sœur Souad…
Mon Coeur pour mon Enfant (Qalbi ala Waladi, 1953)
avec Kamal Al Shennawi (Rachad, le fils de Zahira Hanem), Nazha Younes (Wafaa, la fille de Taher), Hiam Younes (Bassimah, la dernière fille de Taher), Zaki Rostom (Taher), Samia Tawfik (Siham, la maîtresse de Taher), Amina Rizk (Ratiba, la femme de Taher), Thuraya Fakhry (Zahira Hanem), Ali Al Kassar (le vieux voisin), Fakher Fakher (Hafez), Chukry Sarhan (Raouf, l’un des fils de Taher), Samiha Ayoub (la danseuse dont est amoureux Raouf), Kittie (une danseuse), Abdel Hamid Zaki (le directeur de la société), Ali Abd El Al (le directeur du théâtre)
Histoire : Youssef Issa
Dialogues : Badie' Khairy
Scénario : Henry Barakat
Musique : Youssef Saleh, Ahmed Sabra, Ali Farag, Ahmed Sedky, Fathy Qoura, Hassan Abou Zayed
Mélodrame. Taher est comptable dans une société, il est marié et a trois enfants. Pour le malheur de tous les siens, il a fait la connaissance d’une danseuse dont il est tombé fou amoureux. Cette maîtresse est exigeante et il dépense tout son argent pour elle. Un jour, il la surprend dans les bras d’un autre homme. Taher se jette sur ce rival qui en tombant se heurte violemment la tête contre le coin d’une table. Il meurt sur le coup. Taher est condamné à une lourde peine de prison. Sa femme pour subvenir aux besoins de leurs enfants doit travailler : elle devient couturière à domicile. Les années passent. Les deux ainés sont maintenant de jeunes adultes. Wafa est une fille sérieuse qui aide sa mère et fréquente un jeune homme de bonne famille. En revanche, Raouf, le fils ainé, passe son temps dans un cabaret à jouer aux cartes. C’est ainsi qu’il fait la connaissance d’une bande de malfrats. Mais un nouveau malheur s’abat sur la petite famille : la mère devient subitement aveugle. Il faut trouver au plus vite de l’argent pour payer l’opération…
C'est Moi l'Amour (Ana Al Hob, 1954)
avec Mohsen Sarhan (Nagy), Shadia (Olfat), Yehia Chahine (Mourad, le cousin de Nagy), Hussein Riad (Amin Azmi), Mona Fouad, Zahrat Al Oula (Hoda, l’amie d’Olfat), Zaki Al Harami (le père d’Olfat), Zaki Ibrahim (le médecin), Mona Fouad (Linda), Zinat Sedky (la présidente de l’association féministe)
Scénario : Ibrahim Al Wardani et Henry Barakat
Musique : Abdel Aziz Mohamed
Production : Mohsen Sarhan
appréciation : 4/5
Drame sentimental. Nagy est un jeune ingénieur qui revient à Alexandrie, sa ville natale, après six ans passés à l’étranger. En flânant sur la corniche de la cité balnéaire il fait la rencontre d’une jeune femme, Olfat. Ils se revoient à plusieurs reprises et progressivement l’amour naît entre eux. Malheureusement Olfat disparaît brutalement sans aucune explication. Nagy est au désespoir : sa bien-aimée ne lui a laissé ni son nom ni son adresse. Entretemps, il a été embauché dans une grande entreprise d’Alexandrie. Celle-ci appartient à Amin Azmi, un industriel, ami des parents de Nagy. C’est grâce à lui qu’il a pu faire ses études à l’étranger après la mort de son père. Mais un jour, le jeune ingénieur découvre le portrait de sa bien-aimée posé sur le bureau d’Amin. Il est persuadé que c’est sa fille mais il découvre très vite que c’est en réalité sa femme.
Notre avis : "Je suis l’Amour" est un drame de facture classique qui est un peu à l’image de son réalisateur : sensible et élégant, ne tombant jamais dans l’outrance malgré le caractère scabreux du sujet. Un père qui épouse sa fille pour qu’elle échappe à un mariage forcé, avouons que ce n’est pas banal et qu’il faut avoir bien du talent pour faire un bon film avec un scénario pareil. Heureusement, Henry Barakat n’en manque pas et il nous offre une œuvre légère et lumineuse nimbée de mélancolie, très loin du mélodrame lourdaud que l’on pouvait craindre. Henry Barakat, c’est le Douglas Sirk du cinéma arabe.
C’est arrivé une nuit (Hadatha Zata Layla, 1954)
avec Hoda Soltan (Aïda), Mohsen Sarhan (Rushdi, l’agresseur d’Aïda, et son frère jumeau), Kamal Al Shennawi (Hamdy), Aida Kamel (Mahasen, l’amie d’Aïda), Abdel Rahim El Zarakany (l’ami d’Hamdy), Abdel Aziz Hamdi (le père d’Hamdy), Abdel Hamid Zaki (le directeur de la pension), Zaki Ibrahim (le juge), Thuraya Salem (une danseuse), Neimat Mokhtar (une danseuse)
Histoire : Fathi Abou El Fadl
Scénario : Henry Barakat
Musique : Mahmoud El Sherif, Ahmed Sedky, Mohamed Al Qasabji
Drame. Hamdy, un jeune homme riche, épouse Aïda, une fille pauvre, malgré l’opposition de son père. Ils vivent heureux jusqu’au jour où Aïda fait une très mauvaise rencontre : alors qu’elle vient de faire du shopping avec l’une de ses amies et qu’elle retourne chez elle, un homme en voiture s’arrête à sa hauteur. Celui-ci prétend que son mari a eu un accident et il lui propose de la conduire sur le lieu du drame. Elle accepte. Sur la route, l’homme bifurque brusquement et arrête son véhicule dans un endroit désert. Il se jette sur elle…
Entre temps Hamdy s’inquiète de l’absence de sa femme. Il prévient la police. Aïda reparaît enfin. Mais quand il apprend ce qui s’est passé, il demande le divorce. Seule, abandonnée, la jeune femme est décidée à se venger. Elle veut retrouver son agresseur…
Notre avis : dans ce film, Henry Barakat montre avec une grande justesse comment une femme victime d’un viol sera la seule à en payer toutes les conséquences et comment elle sera punie bien-delà de ce que risque son agresseur. Néanmoins, on reste très sceptique sur certaines idées scénaristiques des auteurs : l’héroïne qui tombe amoureuse du frère jumeau de son violeur qu’elle a tué, c’est une idée digne d’un très mauvais mélo.
Lettre d’Amour (Risalat Gharam, 1954)
avec Farid Al Atrache (Wahid), Maryam Fakhr Eddine (Elham/Widad), Kamal Al Shennawi (Rafaat), Hussein Riad (Professeur Sami), Abdel Salam El Nabolsi (Dabour), Omar El-Hariri (Samir), Zomoroda (Mimi), Thuraya Fakhry (Anayat Haneim), Abdel Aziz Hamdy (le père d’Ilham), Hind Rostom (Latifa), Aly Abd El Al (oncle de Wahid), Abbas Rahmy (le bijoutier)
Scénario : Youssef Issa et Henry Barakat
D’après un roman de l’écrivain français, Alphonse Karr, Sous les Tilleuls (1832)
Musique : Farid Al Atrache, Mamoun Al Shinnawi, Saleh Gawdat
Production : Films Farid Al Atrache
Wahid, un vieux chanteur couvert de gloire, se souvient de sa jeunesse et de son seul amour : la jeune femme s’appelait Elham et ils étaient follement amoureux l’un de l’autre. Ils s’étaient juré une fidélité éternelle et rêvaient de se marier. Wahid fit sa demande en mariage au père de sa bien aimée mais celui-ci s’opposa catégoriquement à ce projet : Wahid, qui rêvait de faire carrière dans la chanson, était trop pauvre. Il décida alors de se consacrer entièrement à son art pour gagner la gloire et la fortune et ainsi obtenir la main d’Elham. Malheureusement, l’un de ses amis, profitant de son retrait parvint à conquérir la jeune femme et à l’épouser…
Notre avis : on est un peu étonné d’apprendre que ce drame sentimental est inspiré d’une œuvre d’un écrivain français du XIXe siècle complétement oublié aujourd’hui. Alphonse Karr (1808-1890) a écrit u nombre considérable de romans évoquant des histoires d’amour compliquées avec des héros et surtout des héroïnes à la sensibilité exacerbée. Les auteurs de « Lettre d’Amour » ont trouvé dans « Sous les Tilleuls » tous les ingrédients d’un bon mélodrame. Le sentimentalisme du film a certes un peu vieilli mais le personnage du « méchant » incarné par l’impeccable Kamel Al Shennawi retient l’attention du spectateur jusqu’à la fin. Cet « ami » du héros qui détruit tout autour de lui avec un cynisme ahurissant fait partie de la grande famille des « monstres » qu’on adore détester. On peut voir aussi dans l’une des scènes du film, la toute jeune Hind Rostom qui ne parvient pas à troubler le héros malgré sa manière très suggestive d’enfiler ses bas !
Jours et Nuits ( Ayyâm wa layâlî, 1955)
avec Abdel Halim Hafez (Yahia), Iman (Samia), Ahmed Ramzy (Raafat, l’ami de Yahia), Serag Mounir (Asim le père de Fathi et le beau-père de Yahia), Mahmoud El Meleigy (Kamal, le père de Yahia), Kamal Hussein (Fathi), Samia Roshdi (la mère de Samia), Thuraya Fakhry (la mère de Fatima), Abbas Rahmy (le procureur), Zeinat Olwi (la danseuse), Aqeila Rateb (Fatima, la mère de Yahia), Soheir El Barouni (Nawal, la sœur de Samia), Abdel Moneim Basioni, Adly Kasseb
Scénario et dialogues : Youssef Gohar rt Henry Barakat
Musique : Mohamed Abdel Wahab
Production : Films Barakat/Films Abdel Wahab
Drame. La mère de Yahia a divorcé de son père car il était alcoolique. Elle s’est remariée avec un homme qui a un fils du même âge que Yahia. Les années passent et les enfants grandissent. Ils sont très différents l’un de l’autre. A l’université, Yahia est un étudiant modèle apprécié de tous : c’est un garçon raisonnable et généreux, d’humeur toujours égale. Avec son ami Raafat, il fait partie de l’équipe d’aviron du campus et les deux camarades s’entraînent régulièrement sur le Nil. Fathi est tout le contraire : il dort en cours et passe ses nuits à boire dans les cabarets. Yahia fait la connaissance de Samia et en tombe très vite amoureux. Ils sortent souvent ensemble, accompagnés de Raafat et de Nawal, la sœur de Samia. Fathi ne tarde pas à s’immiscer dans le groupe avec une intention bien précise : séduire Samia.
Un soir, lors d’une fête, ivre comme de coutume, il essaie d’embrasser de force la jeune fille mais Yahia intervient. Fathi, furieux, décide de rentrer. Il prend le volant de sa voiture, tandis que Yahia s’installe à ses côtés. Sur la route, le chauffard renverse un piéton mais, lâche et inconscient, il poursuit sa course folle dans la nuit. Raafat qui avec son propre véhicule suivait la voiture de Fathi s’arrête pour porter secours à la victime. La police apparaît. L’ami de Yahia est accusé d’être le responsable de l’accident…
Notre avis : très joli film sur une certaine jeunesse dorée des années cinquante avec ses plaisirs mais aussi ses drames. Nostalgie garantie devant ces images d’une époque insouciante (enfin pas pour tout le monde). On y retrouve à l’identique tout ce qui compose l’univers des héros des teen movies de l’autre côté de l’Océan ("La Fureur de Vivre" date aussi de 1955). : transistors, scooters, voitures décapotables, alcools forts, orchestres latinos, garçons en chemises à col boucle et pantalons larges, jeunes filles en robes corolles et le sac à main à la saignée du coude. Les chansons interprétées par Abdel Halim Hafez achèvent de conférer à ce film une magie toute particulière.
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