mardi 2 janvier 2024

Les réalisateurs : Mohamed Radi (1939-2017)

محمد راضي


Au début des années soixante, Mohamed Radi fait conjointement des études de droit et de cinéma. Sa carrière commence à la télévision pour laquelle il réalise documentaires et courts métrages. Parallèlement à cette activité, il devient l’assistant de grands cinéastes comme Youssef Chahine ou Fateen Abdel Wahab.

En 1968, il fonde avec d’autres jeunes réalisateurs le groupe du nouveau cinéma. L’objectif de ce collectif est de promouvoir un cinéma délivré des diktats commerciaux pour permettre à chacun d’exprimer librement sa créativité. Soutenu par l'Organisation générale égyptienne pour le cinéma, ces « jeunes cinéastes en colère » se lancent dans la production et c’est ainsi que Mohamed Radi peut tourner son premier long-métrage en 1972, La Barrière avec Nadia Lutfi, Nour Al Sherif et Yehia Shahin (Aujourd’hui, on a peine à voir en quoi ce mélodrame fort conventionnel a pu passer à son époque pour une œuvre « novatrice ».)

Dans les années soixante-dix, ses films les plus célèbres sont des œuvres engagées évoquant la défaite de 1967 et ses conséquences morale et politiques : Les Fils du Silence (1974), Derrière le Soleil (1978), La Vie est un Instant (1978).

La décennie suivante sera marquée par sa collaboration avec Adel Imam devenu la star du grand écran.

Mohamed Radi a réalisé quinze longs-métrages de fiction.


Deux films de Mohamed Radi ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :



Les Fils du Silence (Abnaa Al-Samt, 1974)
avec Mervat Amine (Nabila), Mahmoud Morsi (le rédacteur en chef du journal), Madiha Kamel (Raïfa Mansour, la maîtresse du rédacteur en chef), Nour El-Sherif (Magdi), Ahmed Zaki (Mahmoud), Mohamed Sobhi (Samir), Hamdy Ahmed (Sabri), Sayed Zayan (Shalabi), Fathia Shahin (la mère de Nabila), Elhamy Fayed (le commandant), Farida Saif Al Nasr (Sanaa, la femme de Mahmoud), Nabila Afaf El Baz (Elham, la fiancée de Samir)
Scénario : Magid Tubia
Musique : Baligh Hamdi
Production : les Films Radi


Mohamed Radi a tourné trois films sur la guerre de 67 et celle de 73. Dans les Fils du Silence, on suit un groupe de soldats qui vont se battre de manière héroïque pour venger la défaite de 1967. Ils sont six jeunes hommes en première ligne face à une position tenue par des israéliens. A l’occasion de leurs permissions, on fait la connaissance de leurs proches restés au Caire. L’un d’eux, Magdi, retrouve sa fiancée qui est journaliste…


Les Hommes et les Djinns (Alans wa al gins, 1985)
avec Adel Imam (Galal Sultan), Yousra (Docteur Fatima Ismaïl), Ezzat Al Alaily (docteur Oussama), Amina Rizq (la mère de Fatima Ismaïl), El Sayed Radi (Idriss), Nahed Gabr (Nadia, la sœur de Fatima), Hussien El Sherbiny (Hussein), Samira Mohsen (la mère de Galal Sultan), Mamdouh Wafi (Mohamed, le beau-frère de Fatima), Magdy Emam (Galal Khalifa), Nadia Shams El Dine (la belle-mère de Nadia)
Scénario : Mohamed Othman
Musique : Shaban Abou El Sayed
Production : Mohamed Rad


Le film s’ouvre avec une citation coranique, le verset 56 de la sourate « Ad-Daryiat » : « Et je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils m’adorent. »
Le docteur Fatima Ismaïl est dans l’avion qui la ramène en Egypte après un long séjour aux Etats-Unis où elle a passé son doctorat. Lors du voyage, elle s’aperçoit qu’un homme l’observe avec insistance. A leur arrivée au Caire, il lui adresse la parole. Il s’appelle Galal Sultan et il travaille dans le tourisme. Il affirme qu’ils se sont déjà rencontrés. A l’aéroport, Fatima est attendue par ses parents, sa sœur et son mari ainsi que par son oncle Hussein. Chose étrange : aucun d’eux n’a remarqué qu’elle était accompagnée par un homme. Une fois chez ses parents, elle se rend compte qu’elle a avec elle la mallette que portait son mystérieux interlocuteur. Elle se promet de le retrouver afin de la lui remettre. Dans sa chambre, elle découvre au fond d’un tiroir un vieil album de photo. Il rassemble des clichés d’elle et de son fiancé Galal. Leur relation s’était terminée tragiquement. Ils s’étaient disputés à propos de sa carrière professionnelle juste avant qu’il ne meure dans un accident de voiture en essayant de poursuivre le taxi dans lequel elle avait pris place. Depuis, elle est rongée par le sentiment de culpabilité. Le lendemain, elle se rend dans le centre de recherche qui doit l’employer. Elle y retrouve le docteur Othman, son ancien professeur, qui lui avoue son amour et la demande en mariage. Fatima est déconcertée par cette démarche et elle souhaite attendre avant de se prononcer. Elle a commencé à travailler depuis quelque temps quand elle a la visite de Galal Sultan. L’entretien est cordial mais son visiteur reste toujours aussi mystérieux. Il prétend venir chercher sa mallette qui contient des documents importants concernant sa mère. Fatima lui dit qu’elle est chez ses parents mais qu’elle pourra la lui restituer le lendemain. Le soir, alors que la jeune scientifique a décidé avec sa sœur d’ouvrir la fameuse mallette, les deux jeunes femmes constatent que celle-ci a disparu…

Notre avis : difficile de faire moins angoissant que ce film d'"horreur". Des effets spéciaux au rabais et une interprétation mollassonne. Adel Imam à contre-emploi et à contresens.

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