mardi 2 janvier 2024

A la télé : les films du jour (Rotana Classic du 2 au 15 janvier)

روتانا كلاسيك


Quels films peut-on voir sur la chaîne Rotana Classic ? Les horaires donnés sont ceux de l'après-midi ou de la soirée (heure de Paris). La plupart des films sont ensuite rediffusés le lendemain matin.
Rotana Classic a remplacé Rotana Zaman en 2012. Cette chaine fait partie du groupe Rotana basé en Arabie Saoudite et spécialisé dans le divertissement (télévision et musique). Celui-ci a été créé par le prince Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud, membre de la dynastie Al Saoud et petit-fils du fondateur de l'Arabie Saoudite. Comme son nom l’indique, Rotana Classic diffuse essentiellement les grands classiques du cinéma égyptien. Disponible en France.


Lundi 15 janvier à 18h30

Fils de Paysan d’Abdel Fattah Hassan (Ibn Al Fallah, 1948)

Mohamed El-Kahlawy (Hussein), Nazima Ibrahim (Satita),Taheya Carioca (la danseuse), Ismail Yassin (le serviteur de Mabrouk), Mahmoud El Sabaa (Ghabashi), Mary Moneib (la femme de Mabrouk), Mohamed Kamal El Masry (Mabrouk, l’oncle d’Hussein), Abdel Hamid Zaki (Jaafar), Ali Abd El Al (Abou Zaïd), Aziza Badr (la mère d’Hussein)
Scénario : Badie' Khairy, Mohamed El-Kahlawy, Abdel Fattah Hassan
Musique : Mohamed El Kahlawy
Production : les studios Misr et Mohamed El Kahlawy


Comédie musicale. Hussein est un modeste paysan qui vit dans un petit village. Il travaille dans l’exploitation agricole de son oncle et il est amoureux de sa cousine Satita. Cette dernière partage ses sentiments mais Hussein a comme rival Ghabashi, un mauvais garçon. Hussein a toujours rêvé de devenir chanteur et un jour un directeur artistique de la capitale vient au village l’entendre chanter. L’individu est tout de suite conquis par la voix du jeune homme et il lui propose un engagement au Caire avec un salaire très confortable. Malgré les réticences de sa cousine et les larmes de sa mère, Hussein accepte de partir pour la capitale. Entretemps, Ghabashi a volé du bétail dans la ferme de l’oncle et il prétend que le coupable, c’est Hussein. L’exploitant agricole part au Caire pour retrouver son neveu. Il est accompagné de sa femme et d’un serviteur…

Notre avis : une déclaration d'amour à l'Egypte rurale et à son mode de vie traditionnel par l'un de leurs plus fervents défenseurs, le chanteur et acteur Mohamed El-Kahlawy. Un film qui n'oublie pas la brûlant actualité en cette année 1948 : dans une longue séquence chantée,  on assiste à la mobilisation générale dans un grand nombre de pays arabes en vue de la guerre imminente contre le tout nouvel état d'Israël. Avec la participation de l'éblouissante Taheya Carioca. 


Dimanche 13 janvier à 14h

Dananir d'Ahmed Badrakhan (1939)

avec Oum Kalthoum (Dananir), Soliman Naguib (Jafar), Abbas Fares (le calife Haroun Al Rachid), Abdel Aziz Ahmed (Ibrahim Al Musli, le maître de chant)), Omar Wasfy (le tuteur de Dananir), Fouad Shafik (Abou Nawas), Menassa Fahmy (Ismaïl Ibn Yahya), Yehia Chahine (Zyad), Ferdoos Hassan (la reine Zubaïda), Mohamed Ibrahim (le médecin), Yahya Nagati (le gardien), Amal Zayed, Taheya Carioca (une danseuse), Edmond Tuema (le messager de Charlemagne), Imam Mohamed (l’astrologue)
Histoire, dialogues et paroles des chansons : Ahmed Rami
Dans ce film, Oum Kalthoum interprète huit chansons.
Musique : Mohamed Al Qasabgi (3 chansons), Zakaria Ahmed (3 chansons), Riad El Sonbati (2 chansons)


A l’époque d’Haroun Al Rachid, vivait une jeune bédouine appelée Dananir. Elle menait une existence austère sous la tente, au milieu du désert. Son seul plaisir dans la vie était de chanter et elle avait une voix sublime qui ravissait tous ceux qui avaient la chance de l’entendre. Il se trouve qu’un jour le vizir Jafar al Mansour passa avec ses hommes près de l’endroit où se dressait la tente de la jeune femme. L’éminent personnage l’entendit chanter et il fut immédiatement conquis. Il proposa à Dananir de venir avec lui dans son palais de Bagdad pour y parfaire son éducation musicale avec le plus grand maître de chant du monde. La chanteuse et son tuteur acceptèrent la proposition. Dananir dit adieu à son parent et partit aussitôt avec Jafar. Au palais, tout le monde fut séduit par la voix unique de la jeune femme. Comble de bonheur, entre elle et son protecteur, l’amour grandissait de jour en jour. Mais Haroun Al Rachid voulut lui aussi entendre la jeune prodige et quand cela fut fait, ébloui par son exceptionnel talent, il exigea que Dananir entrât à son service…

Notre avis : deuxième collaboration entre Ahmed Badrakhan et Oum Kalthoum. Ce film qui baigne dans l'atmosphère des Mille et Une Nuits est moins original que le précédent, "Le Chant de l'Espoir",  car on y sent l'influence de Fritz  Kramp dont Ahmed Badrakhan fut l'assistant et le scénariste. Evidemment, les chansons sont toujours écrites par Ahmed Rami et interprétées par Oum Kalthoum. Cela suffit à faire de cette Dananir une oeuvre impérissable !


Vendredi 12 janvier à 18h30

Illusions d’Amour de Salah Abou Seif (El Wesada Elkhalya, 1957)
avec Abdel Halim Hafez (Salah), Loubna Abdel Aziz (Samiha), Zahrat Al Oula (Douria), Ahmed Ramzy (Fayez), Omar El Hariri (le docteur Fouad), Abdel Moneim Ibrahim (Hassan), Abdel Wares Asr (le père de Salah), Kawthar Shafik (Sonia), Serag Mounir (le père de Douria), Rafia Al Shal (la mère de Salah)
D’après un roman d’Ishan Abdul Quddus
Scénario et dialogues : El Sayed Bedeir
Musique : Kamal El Tawil, Mamoun Al Shinnawi, Mounir Mour ad, Mohamed Al Mogi, Ismaël El Habrouk
Production : Ramses Naguib


Drame chanté. Alors qu’il arpente les rues du Caire avec ses deux meilleurs amis, Salah fait la connaissance de Samiha. Entre eux, c’est immédiatement le grand amour. Mais leur bonheur est de courte durée car Samiha doit épouser un médecin. L’étudiant pauvre ne peut rivaliser. Il essaie d’oublier celle qu’il aime en passant ses nuits à boire dans les cabarets. Il rencontre une jeune femme qui est éperdument amoureuse de lui mais cela ne suffit pas à lui redonner le goût de vivre. Une nuit, alors qu’il a bu plus que de raison, il a un malaise. Il est hospitalisé. Le médecin qui le soigne est le mari de Samiha…

Notre avis : il faut avoir toute l'intelligence et toute la sensibilité de Salah Abou Seif pour nous plonger dans un mélodrame poignant tout en menant une réflexion sur la passion amoureuse. Instruire en plaisant, telle est la devise de nos grands classiques dont assurément fait partie ce maître du cinéma égyptien.

 

Jeudi 11 janvier à 14h

La Fin de l’Amour d’Hassan El Seifi (Nihayat Hobb, 1957)
avec Sabah (Sawsan), Chukry Sarhan (Ahmed), Magda (Fatma), Serag Mounir (le père de Sawsan), Ferdoos Mohamed (la mère de Fatma), Adli Kasseb (le juge), Abdel Salam Al Nabulsi (le soupirant de Sawsan), Olwiya Gamil (la mère d’Ahmed), Mahmoud El Meleigy (le père d’Ahmed)
Scénario : Mohamed Othman
D'après "The Place in the Sun", film américain de George Stevens (1951) avec Elizabeth Taylor et Montgomery Clift. 
Musique : Atiah Sharara
Production : Les Studios Misr et les Films Hassan El Seifi


Drame sentimental. Fatma est très amoureuse de son voisin Ahmed et elle l’aide financièrement en lui versant une partie de son salaire. Même quand il est condamné à de la prison pour cambriolage, elle continue à l’aimer. Après sa libération, c’est encore grâce à Fatma qu’Ahmed trouve un emploi dans l’usine où elle travaille. Mais le jeune homme fait la connaissance de Sawsan, la fille du patron. Cette dernière n’est pas insensible au charme de ce nouvel employé et elle l’invite à la fête qu’elle donne pour son anniversaire. Lors de cette soirée, Ahmed boit plus que de raison et il rentre chez lui passablement alcoolisé. Dans l’escalier de l’immeuble, il tombe nez à nez sur Fatma qui l’attendait. Il se jette sur elle et la force à avoir un rapport sexuel. Après cette fête d’anniversaire, les relations entre Sawsan et Ahmed sont de plus en plus tendres. Ils passent de longues heures ensemble. Le père de la jeune femme ne voit pas d’un mauvais œil cette idylle naissante…

Notre avis : un remake honorable d'un chef d'oeuvre du cinéma américain même si Sabah n' a évidemment  pas le magnétisme d'Elizabeth Taylor.


Mercredi 10 janvier à 22h

Dahab d'Anwar Wagdi (1953)
avec Anwar Wagdi (Alfonso), Fayrouz (la petite Dahab), Ismaël Yassin (le propriétaire du théâtre), Serag Mounir (Mounir Bey, le père de Dahab), Magda (Dahab, la nièce de Mounir Bey), Zinat Sedki (Baltia, la logeuse d’Alfonso), Mimi Chakib (la femme de Mounir Bey), Safa El Gamil (le fils de Baltia), Aziza Helmy (la mère de Dahab), Ahmed Darwich (le juge), Mohamed El Tokhy (l’avocat), Horeya Mohamed (une danseuse), Gina (une danseuse), Shafik Nour El Din (l’épicier)
Scénario : Anwar Wagdi
Dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Izzat El Gahely, Ahmed Sabra, Mohamed El Bakkar, Mounir Mourad
Production : Anwar Wagdi


Mélodrame musical. Dahab est le fruit des amours adultères de son père avec une servante. Pour échapper au courroux de sa femme, celui-ci décide de se débarrasser de la petite fille. Il ordonne à sa nièce Dahab de la jeter dans le fleuve. La jeune femme ne peut se résoudre à commettre un tel crime. Elle dépose l’enfant au coin d’une rue puis se cache pour s’assurer que quelqu’un aura assez de cœur pour le recueillir. C’est alors qu’apparaît un individu, pauvrement vêtu mais cheminant gaiment au son d’un petit accordéon. Il s’appelle Alfonso et c’est un musicien au chômage qui gagne sa vie en chantant et en vendant des ballons à travers les rues de la ville. Au grand soulagement de Dahab, l’artiste emporte le nourrisson. Elle décide de le suivre. Alfonso va de refuge en refuge mais aucun n’accepte de prendre en charge l’enfant. Le musicien finit par tomber nez à nez avec Dahab. Il est tout de suite charmé par la beauté de la jeune femme. Il se présente et lui demande son nom. Elle le lui donne. Il lui propose alors le nourrisson mais, évidemment, elle ne peut accepter. Elle s’enfuit. Alfonso décide d’élever lui-même l’enfant. Il la prénomme Dahab en souvenir de cette belle inconnue rencontrée dans la rue…

Notre avis : un film culte pour des générations d’enfants, un « Charlie Chaplin » à l’égyptienne mêlant le rire et les larmes. Il n’empêche que cela a très mal vieilli, sans doute en raison du cabotinage sans limite de la petite Fayrouz et du jeu outrageusement pathétique d’Anwar Wagdi.


Mardi 9 janvier à 18h30

Le coeur a ses raisons d’Helmi Halim (al-'alb lu ahkam, 1956)

avec Zinat Sedki (Zenobia), Abdel Salam Al Nabulsi (Anwar), Ahmed Ramzy (Hamdy), Faten Hamama (Karima), Soleiman El Gendy (l’enfant hospitalisé), Stephan Rosti (Wasif), Mimi Chakib (la femme de Wasif), Serag Mounir (le père d’Hamdy), Samia Ayoub (la fille de Wasif), Samia Mohamed (une danseuse), Lotfy El Hakim (un supporter), Mokhtar El Sayed (un camarade d’Hamdy), Zeinab Sedki (la grand-mère), Abdel Azim Kamal (le médecin), Fathia Ali (la femme de chambre), Ibrahim Khan (l’ami d’Hamdy), Ibrahim Hechmat (le directeur de l’hôpital), Abd El Fatah El Quossary (Al Hanouti), Soad Ahmed (la femme d’Al Hanouti)
Scénario : El Sayed Bedeir, Hassan Tawfik, Ali El Zorkani
Production : Helmi Halim
appréciation : 2/5


Comédie sentimentale. Karima est une jeune orpheline pauvre qui étudie à la faculté de médecine. Elle aime Hamdi, l’un de ses condisciples qui appartient à la classe aisée. Il est en outre un footballeur de renom. Toutes les tentatives de la jeune femme pour entrer en relation avec lui échouent lamentablement. Elle se confie à une vieille amie qui tient une boulangerie. Celle-ci lui donne des conseils pour attirer l’attention de celui qu’elle aime. Karima les met en pratique aussitôt et ça marche ! Hamdi lui propose un rendez-vous. Mais très vite, l’étudiante comprend qu’elle a fait l’objet d’un pari entre l’élu de son coeur et ses camarades. Elle est désespérée et refuse désormais de lui adresser la parole. Progressivement, les sentiments du jeune homme changent.

Notre avis : ce film rencontra un beau succès à sa sortie mais aujourd'hui, il nous semble bien fade, son scénario accumulant toutes les conventions et tous les clichés du genre. Bien sûr, il y a Faten Hamama mais cela ne suffit pas toujours. 


Lundi 8 janvier à 18h30

La Femme est un Démon d’Abdel Fatah Hassan (Al Morra Shaïtan, 1949)
avec Ahlam (Ahlam, l’infirmière), Mohamed Fawzy (Fouad, le mari de Souad), Samiha Tawfiq (Samira, la cousine de Souad), Mahmoud Shoukoko (employé chargé de la surveillance de Fouad), Ali El Kassar (le père d’Ahlam), Lola Sedky (Souad), Mahmoud El Sabbaa (docteur Sherif, le père de Souad), Rashad Hamed, Zaki Ibrahim (le médecin), Shafik Nour El Din (le juge), Abdel Hamid Zaki, Gihan (une amie d’Ahlam), Mohamed Shawky (le cuisinier), Zaki El Fayomy (le frère d’Ahlam), Abdel Moneim Basiony (emplyé chargé de la surveillance de Fouad), Nabawya Mostafa (danseuse), Farag El Nahas (l’avocat)
Scénario : Abdel Fatah Hassan et Saleh Gawdat
Musique : Mohamed Fawzy


Comédie musicale/drame Ahlam est infirmière et elle a trouvé un emploi à la clinique du docteur Sherif. Ce dernier lui demande de s’occuper de Souad, sa fille qui souffre de dépression nerveuse. Ahlam fait la connaissance de Fouad, le mari de Souad. C’est un jeune homme charmant qui plaît beaucoup aux femmes, ce que Souad supporte difficilement. Elle est d’une jalousie maladive. L’infirmière fait aussi la connaissance de Samira, la cousine de Souad qui vit avec eux dans la maison du docteur Sherif. Samira est tombée amoureuse de Fouad et elle est prête à tout pour conquérir l’élu de son cœur. Sa folle passion la conduira aux pires extrémités…

Notre avis : un film noir sur la jalousie avec deux actrices formidables, Lola Sedky et Samiha Tawfik. Mohamed Fawzy en revanche semble à peine concerné par les passions qu’il inspire à ses partenaires. « Je chante et le reste , je m'en balance.» semble-t-il nous dire. Autre incongruité : un numéro de french cancan endiablé et coquin (même s’il est tout à fait réussi !)


Dimanche 7 janvier à 22h

Les Anges de la Rue d’Hassan El Seifi (Malayikat alshawarie, 1985)
avec Mamdouh Abdel Alim (Mahmoud), Chukry Sarhan (Adel, le père de Fatima), Zahrat Al Oula (Sharifa, la fille du Pacha), Mariam Fakhr Eddine (la sœur de Sharifa), Nabil Badr (Hassan, le secrétaire du Pacha et le mari de Sharifa), Athar El Hakim (Fatima, la fille de Sharifa), Athar El Hakim, Sanaa Gamil (la directrice de la maison de correction), Raafat Fahim (le mari de la directrice de la maison de correction), Hafez Amin (Khalaf, le vieux serviteur), Talaat Zakaria (l’officier de police), Thuraya Ezzel Dine (l’infirmière)
Scénario : Nabil Gholam
Musique : Mohamed Ali Suleiman
Production : M.Shafie and Co


Mamdouh est un enfant de la rue. Il avait été placé dans un orphelinat puis il avait été recueilli par un homme riche qui s’était chargé de son éducation. A la mort de celui-ci, il s’est retrouvé à la rue et il finit par être admis dans une maison de correction. La directrice de l’établissement comprend qu’il n’est pas un délinquant comme ses autre pensionnaires. Elle l’accueille dans la grande villa qu’elle et son mari possèdent et c‘est ainsi que Mamdouh devient domestique au service de sa bienfaitrice. Cette situation lui plait d’autant plus que dans la maison, il y a une jeune servante qui elle aussi est orpheline. Elle s’appelle Fatima, elle est jolie et toujours gaie. Entre les deux jeunes gens l’amour ne va pas tarder à naître mais un événement va gâcher leur bonheur tout neuf. Alors que les propriétaires de la maison sont absents, une bande de jeunes fait irruption dans la maison et saccage tout, ils s’en prennent violemment à un vieux domestique qui avait tenté de s’interposer. Ces garçons sont des pensionnaires de la maison de correction et ils veulent se venger de la trop grande rigueur de sa directrice. Mamdouh et Fatima s’enfuient et disparaissent dans la ville. Ils trouvent refuge dans la maison de l’homme riche qui avait adopté Mamdouh. Le lendemain, les journaux évoquent les incidents survenus dans la maison du couple et l’agression dont a été victime leur vieux serviteur. Mamdouh et Fatima sont considérés comme des suspects en fuite et les journaux racontent leur histoire personnelle. Une lectrice porte un intérêt tout particulier à ce faits divers, c’est la propre mère de Fatima. Elle s’appelle Sharifa et elle appartient à une famille prestigieuse. Toute jeune elle était tombée amoureuse du fils du chauffeur de son père. Ils avaient fui et s’étaient mariées clandestinement. Le père de Sharifa les avait retrouvés et avait forcé sa fille enceinte à divorcer. Quand l’enfant était né, il l’avait déposé dans un zoo et c’est ce détail relaté dans les journaux qui avait retenu l’attention de Sharifa…

Notre avis : un drame social qui reprend de manière appliquée tous les procédés du mélodrame des années quarante. L’un des rares intérêts du film réside dans le fait que l’on retrouve face à de tout jeunes acteurs comme Athar El Hakim ou Mamdouh Abdel Alim, des gloires du passé qui ont bien vieilli comme Zahrat Al Oula, Mariam Fakhr Eddine et Chukry Sarhan. Ce dernier tente de cacher les outrages du temps par un fond de teint couleur carotte et une coloration capillaire aile de corbeau. Un peu pathétique…


Samedi 6 janvier à 18h30

Ma belle-mère est une bombe atomique d’Helmy Rafla (hamati kombola zorria, 1951)
avec Taheya Carioca (Batta), Ismail Yassin (Zaher), Abd El Fatah El Kosary (Maître Hassouna), Aziza Helmy (Soheir Hanim, la voisine), Wedad Hamdy (la servante), Mohamed El Genedy (Madbouly le chanteur), Shadia (Halawa, la belle-fille de Maître Hassouna), Gamal Fares (Kris, l’amoureux de Halawa), Abdel Moneim Ismail (l’agent de police), Nabawya Mostafa (danseuse), Mary Moneib (la mère de Batta)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Mahmoud Al Sharif, Fathy Qoura et Ahmed Sedky
Production : les Films du Caire  


Comédie musicale. Zaher est marié à la danseuse Batta. Il serait le plus heureux des hommes si sa belle-mère ne s’était pas installée dans leur foyer. Celle-ci se comporte en tyran domestique et la vie à la maison devient un enfer. La vieille femme a aussi un projet : elle veut que sa fille divorce de Zaher qu’elle considère comme un raté pour épouser Maître Hassouna, un riche marchand de sa connaissance. Un jour, elle rencontre chez le coiffeur une ancienne voisine de Zaher. Cette dernière lui fait des confidences et lui apprend qu’elle a été mariée il y a très longtemps avec Zaher : l’homme qu’elle aimait avait déjà divorcé trois fois et elle devait impérativement se marier puis divorcer au moins une fois pour être autorisée à convoler avec l’élu de son cœur. Zaher avait accepté d’être ce premier époux de « convenance ». Evidemment, ils avaient divorcé le lendemain. Cette histoire enflamme l’imagination de la belle-mère : elle fait croire à son gendre qu’il a eu de cette première union une fille et que celle-ci s’apprête à faire son apparition. Zaher est abasourdi…

Notre avis : la quintessence de la comédie musicale égyptienne de l'âge d'or. Une occasion supplémentaire de constater à quel point ce cinéma donnait la part belle aux femmes et cantonnait les hommes aux rôles de faire-valoir. Un hymne à la beauté et au talent de Taheya Carioca. 
 
 
Vendredi 5 janvier à 18h30

Un Homme dans notre Maison d'Henry Barakat (Fi Beitna Ragol, 1961)
avec Zubaida Tharwat (Nawal, la plus jeune fille de Zaher Effendi), Omar Sharif (Ibrahim Hamdy), Roshdy Abaza (Abdel Hamid Zaher), Zahrat Al Oula (Samia, la fille aînée de Zaher Effendi), Hussein Riad (Zaher Effendi), Nahed Samir (la femme de Zaher Effendi), Naqba (la servante), Hassan Youssef (Mohy Zaher), Aziza Badr, Abdel Moneim Basiony, Youssef Shabaan (un camarade d’Ibrahim), Abbas Rahmi (le premier ministre), Tawfiq El Deken (le directeur de la police politique), Hosni Abdel Jalil (le capitaine Ezzat), Kamal Elzeiny (un étudiant nationaliste)
Scénario et dialogues : Ihsan Abdul Kuddus, Youssef Issa, Henry Barakat
Musique : Fouad El Zahiry
Production : Henry Barakat


Drame. Nous sommes en février 1946. Ibrahim Hamdy est un militant nationaliste qui a exécuté le premier ministre afin de dénoncer la complicité du gouvernement avec l’occupant britannique. Il est arrêté par la police mais il parvient à s’échapper. Il trouve refuge chez son ami Mohy. La famille de celui-ci est au départ hostile à la présence de cet invité encombrant mais tout le monde finit par l’accepter. Nawal, la plus jeune sœur de Mohy, accepte de faire le lien entre Ibrahim et ses amis afin d’organiser sa fuite à l’étranger. C’est sans compter Abdel Ihamid, un jeune homme sans scrupule qui rêve d’épouser Samia, l’autre sœur de Mohy. Il a compris qui se cachait dans l’appartement. Il compte bien exploiter cette découverte à des fins personnelles…

Notre avis : une oeuvre magistrale sur la révolte des étudiants de 1946. Un face à face haletant entre Omar Sharif, le résistant intègre et Rushdy Abaza, le "bad boy"  sans scrupule. 


Jeudi 4 janvier à 22h

La Fin d’un Homme Marié d’Adel Sadeq (Nehayet Ragol Tazawag, 1983)
avec Samir Ghanem (Samson), Mamdouh Wafi (Mustafa), Mazhar Abu Al Naga (un ami de Samson), Boussy (Hadya), Ali Al Sharif (Mahmoud Al Samak, le père d’Hadya), Sayed Zayan (Al Trabelsi), Dalal Abdel Aziz (Enas, l’ancienne petite amie de Samson et l’épouse d’Al Trabelsi), Hanem Mohamed (Oum Al Khair), Hala Fakher (Na’asa, la seconde épouse de Samson)
Scénario : Faysal Nada
Musique : Abdul Azim Halim
Production : Hamdi Youssef et William Rizk


Samson est un célibataire endurci, très satisfait de sa condition jusqu’au jour où il fait la connaissance d’une jeune femme qui fréquente le même club de tir que lui. Elle s’appelle Hadiya, elle est traductrice pour l’UNESCO et elle est la fille d’un riche commerçant. Tout va aller très vite entre eux et comme il se doit, cela se termine par un mariage. Dès leur lune de miel, Samson comprend que sa femme a un très fort caractère et qu’elle a bien l’intention d’imposer ses choix et ses désirs au détriment de ceux de son mari. Le jeune marié croyait s’engager dans une vie de joie et de bonheur sans fin, il ne connaîtra que frustrations et désillusions. Hadiya a peu de temps à consacrer à son mari : elle voyage constamment et quand elle est à la maison c’est pour se livrer à d’interminables séances de yoga. Cerise sur le gâteau : Hadiya possède un chien qui monopolise toute son affection et se manifeste bruyamment si Samson tente de se rapprocher de sa maîtresse. Lors d’une soirée, le mari délaissé retrouve une ancienne petite amie. Elle est devenue la femme d’un collègue du père d’Hadiya mais elle ne cache pas à Samson qu’elle l’aime toujours…

Notre avis : Adel Sadeq et son scénariste Faysal Nada ont fait l’essentiel de leur carrière à la télévision ce qui explique l’esthétique un peu sommaire de ce film : la plupart des scènes ont été tournées en intérieur et mettent face à face les deux héros englués dans des discussions interminables. Ce qui change, ce sont les costumes. Le sujet, l’homme désemparé par l’indépendance de son épouse qui travaille, n’est pas d’une folle originalité.


Mercredi 3 janvier à 22h

La Mère Célibataire d'Helmy Rafla (al-anisa mama, 1950)
avec Mohamed Kamal Al Masri (Monsieur Okasha), Ismaël Yassin (Nabih, l’assistant de Monir), Sabah (Nimra), Mohamed Fawzy (Monir Yousri), Soliman Naguib (le père de Monir), Hagar Hamdy (Farawila, la fiancée de Monir), Zinat Sedki (Khoukha, la femme de Monsieur Okasha), Gracia Kassin (la directrice du refuge), Mohamed Sobeih (le serveur), Monir El Fangary (le vendeur de chocolat)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Mohamed Fawzy


Comédie musicale. Nimra rêve d’être chanteuse mais en attendant que la chance veuille bien lui faire signe, elle est vendeuse dans un magasin de disques à Alexandrie. Un jour, elle lit dans le journal une annonce publiée par Monir Yousri, un musicien célèbre qu’elle admire. Il prépare une nouvelle comédie musicale et recherche des chanteuses. Nimra décide de monter au Caire pour se présenter aux auditions. Elles sont dirigées par l’assistant de Monir tandis que celui-ci écoute les prestations depuis le bureau de son père, grâce à un haut-parleur relié au micro devant lequel défilent les candidates. La voix de Nimra impressionne le chanteur et Yousri Pacha, son père, mais un malentendu conduit l’assistant à la renvoyer du théâtre. Heureusement, Nimra ne s’avoue pas vaincue. Sa voix n’a pas convaincu son idole, pense-t-elle, alors c’est par l’amour qu’elle l’atteindra. Elle retrouve les deux hommes dans un cabaret. Ils s’installent à la même table. Yousri Pacha est aussitôt séduit par sa personnalité mais Monir les a rapidement laissés en tête à tête pour rejoindre à une autre table sa fiancée. Décidément, la partie ne va pas être facile…

Notre avis : une succession de numéros chantés et dansés avec le couple star, Sabah et Mohamed Fawzy. Les costumes sont approximatifs et les décors en carton-pâte mais la bonne humeur emporte tout. Une déclaration d'amour au music-hall.


Mardi 2 janvier à 18h30

Nos plus beaux jours de Helmy Halim (Ayyamine el helwa, 1955)

avec Omar Sharif (Ahmed), Faten Hamama (Houda), Abdel Halim Hafez (Ali), Ahmed Ramzy (Ramzy), Zahrat Al Oula (Salwa, la cousine d’Ahmed), Zinat Sedky (Zenobia), Serag Mounir (Oncle d’Ahmed), Aziza Helmy (la folle), Saïd Khalil (le médecin), Ibrahim Hechmat (le chirurgien), Ahmed Saïd (docteur Shouqi Yassin), Fifi Sayed (la tante d’Houda), Abel Moneim Ismaël (Monsieur Gomah), Ali Rushdy (le frère de la folle)
Scénario et dialogues : Ali El Zorkani
Musique : Morsi Gamil Aziz, Kamal Al Tawil, Mohamed Al Mogi
Production : Helmy Halim

C‘est la deuxième fois qu’Omar Sharif et Faten Hamama se retrouvent dans un même film. Ils se sont rencontrés l’année précédente sur le tournage de Ciel d’Enfer de Youssef Chahine.


Houda est une jeune fille qui vient de sortir de l’orphelinat. Elle a trouvé un emploi de garde-malade et elle loue une chambre dans une grande maison tenue par madame Zenobia. Elle a comme voisins trois étudiants, Ahmed, Ramzy et Ali. Ils sont immédiatement conquis par la beauté et la gentillesse de la jeune femme et elle devient aussitôt le quatrième membre de la petite bande. Progressivement, Houda et Ahmed vont être attirés l’un par l’autre, ce qui va provoquer la jalousie de Ramzy. Mais la jeune femme tombe gravement malade et son état nécessite une opération chirurgicale qu’elle est incapable de payer. Les trois garçons vont tout entreprendre pour réunir la somme exigée par l’hôpital…

Notre avis : malgré une intrigue un peu mièvre, un film qui n'est pas sans charme. L’une des raisons à cela, c’est qu’on assiste à l’apparition d’une nouvelle génération d’acteurs particulièrement talentueuse : les cinq rôles principaux sont tenus par des garçons et des filles qui sont nés autour de 1930*. Ils ont donc une vingtaine d’années et ils ne sont pas encore les monstres sacrés qu’ils ne tarderont pas à devenir.
*Omar Sharif est né en 1932 , Faten Hamama en 1931, Abdel Halim Hafez en 1929, Ahmed Ramzy en 1930, Zahrat Al Oula en 1934.



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