vendredi 31 décembre 2021

Les réalisateurs : Inas El-Degheidy (née en 1953)

إيناس الدغيدي

Inas El-Degheidy est une réalisatrice, scénariste et productrice égyptienne. Née en 1953 au Caire, elle sort diplômée de l’Institut supérieur du cinéma en 1975. Elle commence sa carrière comme assistante d’Henry Barakat puis passe à la réalisation en 1985 avec Désolé la Loi. Ce film qui réunit Mahmoud Abdel Aziz et Naglaa Fathy raconte le drame d’un couple confronté à l’impuissance de l’homme. Dès ce premier long-métrage, Inas El Degheidy défend une conception du cinéma à laquelle elle restera fidèle tout au long de sa carrière : le Septième Art a une fonction politique et sociale. Il doit aborder tous les problèmes que connaissent les sociétés arabes, même les plus tabous. Le combat d’Inas El Degheidy est avant tout féministe et de film en film, elle dénonce la condition des femmes dans son pays et dans les autres pays arabes. Cela lui a valu d’être régulièrement l’objet de menaces de la part des islamistes. Malgré les risques encourus, elle n’hésite pas à prendre position publiquement sur des sujets « sensibles ». Il y a quelques années elle a notamment défendu la légalisation de la prostitution.

Ses œuvres les plus marquantes sont De la Chair Bon Marché en 1995 et Dantella en 1998, ce dernier film offrant à Yousra l’un de ses plus beaux rôles. La dernière réalisation d’Inas El Degheidy date de 2009 mais elle continue à être une figure populaire en Egypte grâce à la télévision où elle apparaît régulièrement comme animatrice ou invitée d’émissions « people ».


Trois films d'Inas El Degheidy ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Loi, excuse-nous (Efwaan ayuha alqanun, 1985)
avec Nagla Fathy (Houda), Mahmoud Abdel Aziz (Ali), Farid Shawqy (Abdel Qawi, le père d’Ali), Laila Taher (Anayat, l’avocate), Hayatem (Loubna), Sayed Zayan (Salah), Saleh El Aweil (un policier), Ahmed Khamis (docteur Magdy), Shady (un enfant), Nevine (une petite fille), Amal Ibrahim (Thuraya, la sœur d’Houda), Farouk Falawkas (Mahmoud, le beau-frère de Houda), Randa (Suzanne), Ali Azzab (officier de police), Thuraya Ezz Eddin (Zinat, l’épouse d’Abdel Qawi), Shoukry Mansour (le juge), Shaaban Hussein le procureur), Khaled Khattab (Khaled)
Scénario : Ibrahim El Mougy et Inas El-Degheidy
Musique : Omar Khairat
Production : Wassef Fayez


Houda et Ali, deux professeurs de l’enseignement supérieur, ont décidé de se marier. Pour la cérémonie, ils ont invité parents et amis et la fête se prolonge tard dans la nuit. Quand les deux jeunes époux se retirent dans leur chambre, la fébrilité d’Ali est palpable. Il est obligé d’avouer à Houda qu’il souffre d’impuissance depuis de nombreuses années. La jeune femme est certes désarçonnée par cette révélation mais elle refuse toute idée de séparation. Elle veut aider son mari et elle souhaiterait qu’il consulte des médecins. Mais Ali se complait dans sa situation et ne fait rien pour guérir. Les relations entre les deux jeunes mariés se dégradent très vite au point que Houda finit par quitter le domicile conjugal. Ali part à sa recherche et finit par la retrouver chez son père à lui. Qu’Houda ait pu se confier à ce dernier met Ali hors de lui. Il l’entraîne dans une chambre et l’aurait étranglée si son père n’était intervenu. Cette explosion de violence ravive en la mémoire d’Ali un traumatisme infantile qui expliquerait son impuissance…


La Meurtrière (Al Qatila, 1992)
avec Farouk El Feshawi, Eman, Fifi Abdo, Hassan Hosny, Hisham Abdalla, Nadia Rafik, Hamdy Youssef, Tawfiq Al Kurdi, Awatif Tikla, Nahla El Khatib
Scénario et dialogues : Magda Khiralla
Musique : Rageh Daoud
appréciation : 1/5


Une petite fille en sortie scolaire dans un parc se perd. Un jardinier qui l’a repérée l’entraîne dans une cabane et la viole. Un vingtaine d’années plus tard, l’inspecteur Houssam Salem doit se rendre sur les lieux d’un crime. Un homme a été retrouvé mort dans sa voiture. Il a été poignardé dans le dos, comme la victime d’un précédent crime. Après son travail, le policier retrouve son appartement qu’il partage avec sa mère. Souvent il passe chez une fleuriste pour y acheter un bouquet. La fleuriste, madame Ragaa El Sayed est devenue une amie. Alors quand des agents de la ville annonce à celle-ci qu’elle doit fermer son kiosque car il se trouve sur un emplacement illégal, elle s’adresse à Houssam pour qu’il intervienne en sa faveur. Il obtient un délai d’un mois. L’enquête sur les mystérieux crimes se poursuit. On soupçonne d’abord des homosexuels mais cette piste ne donne rien. Le spectateur découvre la vérité avant Houssam : un soir, seule chez elle, Ragaa regarde la télévision qui diffuse un film. On voit un couple qui s’étreint violemment. Un viol ? La fleuriste est bouleversée par le spectacle et sans doute excitée. Tout son corps semble la démanger. Elle revêt une tenue de soirée hyper sexy et se rend dans un établissement de nuit.



De la Chair Bon Marché (Laham Rikhis, 1995)
avec Kamel Al Shennawi (Maître Mabrouk), Fouad Khakik (l’avocat corrompu), Elham Shahin (Tawida), Wafaa Mekky (Nagfa Hanafi), Abdel Hafiz El Tetawy (Cheikh Salem), Abdullah El Katib (Kamel, l’amoureux de Nagfa), Tarek al-Nahry (Zia Jamaan) , Mahmoud Kabil (Hecham), Mohamed Henedy (le chauffeur de taxi), Jihan Salama (Ikhalas), Osman Abdel Moneim (le père de Nagfa)
Scénario : Salah Fouad


Maître Mabrouk travaille dans l’immobilier mais une part non négligeable de ses revenus provient des jeunes paysans pauvres qu’il envoie à l’étranger. Si les garçons sont employés pour leur force de travail, les filles sont mariées à de riches et vieux arabes.
Le film raconte l’histoire de trois victimes de Maître Mabrouk, trois jeunes femmes qui viennent du même village. Il y a d’abord Nagfa Hanafi qui accepte d’épouser Cheikh Salem. Quand elle arrive chez lui, elle découvre qu’il a déjà trois épouses et plus d’une dizaine d’enfants. Ensuite, il y a Ikhalas qui devient la femme d’un homme très riche et dans un premier temps, elle savoure pleinement cette nouvelle existence uniquement dédiée aux plaisirs. Enfin, la troisième, c’est Tawida qui n’a pas accepté d’épouser un homme qu’elle n’aime pas. Elle est placée comme domestique chez un couple qui a l’habitude de recevoir et de faire la fête. Le comportement très libre des hôtes et de leurs invités choque un peu la petite paysanne mais elle s'adapte très vite à son nouveau cadre de vie…


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire