vendredi 5 juillet 2019

Les réalisateurs : Issa Karama (1919-1988)

عيسى كرامة


Après des études de cinéma effectuées en partie au Caire, en partie à Paris, Issa Karama travaille d’abord à la production puis passe à la réalisation en 1952 avec Tu le mérites bien. Ce premier film donne le ton des dix-neuf qui suivront, à une ou deux exceptions près : des comédies qui sont montées autour de vedettes populaires comme Ismaïl Yassin ou Mohamed Awad et qui ont comme unique ambition de divertir un public familial.


Dix films d'Issa Karama ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Tu le Mérites bien (Halal Alyek, 1952)
avec Ismail Yassin (Ismaïl, le neveu du défunt), Abdel Hamid Badawi (Hassan, le frère du défunt), Aziza Badr (la femme du défunt), Hoda Shams El Din (la maîtresse du secrétaire), Elias Moaadab (le neveu du défunt), Thoraya Helmy (Thoraya, la fille du défunt), Stephan Rosti (le secrétaire du défunt), Izzat Abdel Gawad (l’officier de police), Omar El Gizawy, Salah Kasin (Anayat, la sœur du défunt)
Scénario : Issa Karama
Inspiré de Fantôme en Vadrouille (Hold That Ghost), un film américain d’Arthur Lubin et John Rawlins avec Bud Abbott et Lou Costello (1941)
Dialogues : Gamal Hamdy


Comédie burlesque. Un homme très riche vient de mourir. Son secrétaire réunit tous les héritiers pour leur faire lecture du testament. Le défunt a dissimulé toute sa fortune dans un endroit secret, quelque part dans son château. Celui qui découvrira le premier la cachette deviendra l’unique détenteur de tout son argent. Toute la famille se lance à la recherche du pactole mais il faudra aussi compter avec le secrétaire du défunt et sa maîtresse : eux aussi ont bien l’intention de s’emparer du fabuleux héritage…


Aie Pitié de Moi ou Ismaël Yassin rencontre Frankenstein (Haram Alek, 1953)
avec Ismaïl Yassin (Ismaïl), Lola Sedky (Loula), Abdel El Fatah El Qosary (Abdel), Stephan Rosty (le professeur Assem), Sanaa Jamil (Afaf, la nièce du professeur Assem et la fiancée du docteur Mourad), Nabil El Alfy (docteur Mourad), Abdel Hamid Zaki (Marzouk), Mohamed Sobeih (la momie)
Scénario : Gamal Hamdy
Production : les studios Gizeh


Remake égyptien de la comédie américaine Abbott and Costello Meet Frankenstein réalisée par Charles Barton en 1948 
Ismaïl et Abdel travaillent dans un magasin d’antiquités. Un jour, on leur apporte une caisse bien mystérieuse. En l’ouvrant dans l’arrière-boutique, ils découvrent qu’elle contient le corps momifié de Frankenstein. Un autre personnage a assisté à la scène, c’est le professeur Assem, sosie de Dracula. Pour échapper à l’attention des deux employés, il s’est caché dans un sarcophage. Avant de rejoindre Abdel qui a déjà quitté la pièce, Ismaïl ouvre le sarcophage et tombe nez à nez avec le visiteur. Ce dernier l’hypnotise puis se dirige vers la grande caisse contenant la momie du monstre. Grâce à un collier magique datant des pharaons, il parvient à réveiller le corps de celui-ci et à en prendre les commandes. Quand Abdel reparaît avec leur patron, le monstre et le professeur ont disparu tandis qu’Ismaïl recouvre progressivement ses esprits. Le professeur Assem a un projet diabolique : il veut redonner vie au monstre en lui greffant un cerveau humain. Pour cela, il besoin de l’aide du fiancé de sa nièce, le docteur Mourad, un médecin spécialisé en neurologie. Celui-ci refuse. Mal lui en a pris : peu après, à la nuit tombée, il se transforme en loup-garou… 

Notre avis : c’est le deuxième film d’Issa Karama et c’est son second remake d’une comédie des deux acteurs comiques américains, Bud Abbott et Lou Costello. Dans le premier, « Tu le mérites bien » (1952), Ismaël Yassin avait pour compère Elias Moadab mais celui-ci meurt prématurément avant même la sortie du film. Pour cette seconde reprise, il est remplacé par Abdel El Fatah El Qosary et ce duo semble mieux fonctionner que le précédent. Elias Moadab avait la fâcheuse tendance à imiter de manière un peu maladroite le jeu des acteurs des comédies burlesques américaines. Dans ce « Aie Pitié de Moi », Issa Karama a su acclimater son modèle à l’esprit égyptien avec des effets comiques plus appuyés mais très efficaces et des chorégraphies exécutées par des danseuses particulièrement affriolantes. La réalisation est moins soignée que dans l’original mais son caractère un peu foutraque donne au film une tonalité nettement plus délirante.


Ismaël Yassin au musée de cire (Ismaïl Yassin fil madhaf el shami, 1956)
avec Ismail Yassin, Abdel Fatah Al Kasri, Berlanty Abdel Hamid, Abdel Ghani Kamar, Kitty, Fouad Gafaar, Ali Rushdy, Ali Abdel Al, Mohamed Tawfik, Sana Gamil, Abdel Aziz Khalil, Lola Sedky, Soad Ahmed, Mohamed Al Dib
Scénario et dialogues : Gamal Hamdy et Issa Karama


Comédie fantastico-policière. Le professeur Ali a créé un musée de cire qui attire chaque jour de très nombreux visiteurs. L'établissement est dirigé par un administrateur entouré de toute une équipe. Il y a notamment Farid qui crée les mannequins avec l’aide de son assistante Riri. Farid est fiancé à Samia, la fille du professeur Ali. Une nuit, le sculpteur découvre qu’un gang utilise ses créations pour y dissimuler des bijoux volés. Il a réussi à prendre en photo l’un des criminels en train d’opérer dans le musée. Il prévient le directeur du musée sans savoir que celui-ci est l’un des chefs du gang…


Ismaël Yassin chez les fous (Ismaïl Yassin fi mostashfa el maganen, 1958)
avec Ismaël Yassin (Hassouna), Hind Rostom (Tema), Zinat Sedki (la mère de Tema), Abd El Fatah El Kosary (le père de Tema), Reyad El Kasabgy (chef de service à l’hôpital psychiatrique), Hassan Atla (un fou), Fouad Ratab (un fou), Farhat Omar (le docteur Shadid), Abdel Moneim Ibrahim (un fou), Abdel Moneim Ismaïl (le marchand de légumes), Hussein Ismaïl (le boucher), Hussein Asar (Zaki Al-Qahwaji), Mohsen Hassanein, Kitty (la danseuse), Helen (la folle qui fait un strip-tease), Salha Kasin, Abdel Hamid Zaki (le propriétaire de la pâtisserie), Ezzedin Islam (le directeur de l’hôpital), Abdel Ghany Kamar (l’astrologue)
Scénario : Abbas Kamel, Abdel Fattah El Sayed
Musique : Attya Sharara
appréciation : 3/5


Comédie. Tout le monde dans le quartier veut épouser Tema. Son père a emprunté de l’argent aux uns et aux autres en leur promettant à chaque fois de leur donner la main de sa fille. Tema est amoureuses de Hassouna, le pâtissier. Malheureusement, un chef de service à l’hôpital psychiatrique s’engage à éponger toutes les dettes du père si celui-ci consent à faire de lui son gendre. Les deux hommes font affaire mais il faut se débarrasser d’Hassouna. Ils décident de le faire passer pour fou et de l’interner à l’hôpital psychiatrique.

Notre avis : c’est une comédie typique des années cinquante qui mêle le burlesque et le glamour avec un seul objectif, plaire au plus grand nombre. Mais l’intérêt majeur de ce divertissement tout public réside sans aucun doute dans sa critique virulente de la famille traditionnelle et de la condition faite aux femmes. On voit un père, cynique et sans scrupule, promettre sa fille à qui voudra bien rembourser ses dettes et on voit aussi d’honnêtes artisans ou commerçants proposer « généreusement » leur aide au papa contre les faveurs de la belle Tema, incarnée avec brio par l’affriolante (et dans ce film, le mot est faible !) Hind Rostom.
Cela étant dit, « Ismaïl Yassin chez les fous » comporte quelques faiblesses. Une grande partie de l’intrigue se déroule au sein d’un hôpital psychiatrique et cela nous vaut des scènes interminables avec des « fous » se livrant à des pitreries puériles et répétitives.


 
La Pension des Surprises (Luakanidat almufajat, 1959)
avec Ismaël Yassin (Katakawa), Hind Rostom (Nabila), Abdel Moneim Ibrahim (Zaghloul), Soheir El Bably (Fella, la fille de Qandil), Mohamed Tawfiq (Mishmish), Reyad El Kasabgy (Zarif), Fahmy Aman (Qandil, l’amant de Nabila), Layla Hamdy (Rafia Hanem, la femme de Qandil), Abdel Ghani El Nagdi (un villageois), Hassan Atla (Hassan), Salha Kasin (la vieille femme), Mohsen Hassanein (Mohsen), Ibrahim Hechmat (le directeur de la pension), Ezz Eddin Islam (l’avocat Ahmed Rashad), Tousoun Motamad (un complice de Zarif, Hassan et Mohsen)
Scénario : Issa Karama
Dialogues : Abdel Fattah El Sayed
Musique : Hussein Guenid, Tita Saleh
Production : Mostafa Hassan


Katakawa et Zaghloul ont ouvert une agence de détectives privés. La danseuse Nabila accompagnée de l’un de ses soupirants se présente dans leurs bureaux. Elle a perdu son chien Kiki et souhaite que les deux amis se chargent de retrouver sa trace. Afin de les aider dans leur enquête, la danseuse leur remet une photo de l’animal. Pour s’éviter des efforts inutiles, Zaghloul et Katakawa décident de se procurer un chien de même race et de lui ajouter avec de la peinture des taches afin qu’il ressemble exactement au Kiki perdu. Ensuite, Katakawa se rend avec le chien dans l’hôtel où travaille Nabila. Cette dernière est en grande conversation avec son patron. Quand elle voit arriver le détective avec son Kiki, elle explose de joie. Katakawa s’apprête à repartir avec son argent quand le directeur de l’établissement le retient pour lui proposer une mission : démasquer les malfaiteurs qui régulièrement dépouillent ses clients. Un peu plus tard, Katakawa se présente à la réception de l’hôtel avec Zaghoul. Il est déguisé en hindou, et son camarade en femme indienne. Ainsi accoutrés, ils commencent leur nouvelle enquête…

Notre avis : dans ce film, on retrouve dans les premiers rôles Hind Rostom et Ismaël Yassin comme dans la précédente réalisation d’Issa Karama « Ismaël Yassin chez les fous ». On doit à ce cinéaste un grand nombre de comédies grand public et on ne peut lui contester un certain savoir-faire dans ce genre même s’il n’a pas le talent de son contemporain Fateen Abdel Wahab. « La Pension des Surprises » repose sur des ficelles éprouvées de la comédie et, contrairement à ce que pourrait laisser entendre son titre, on reste constamment en terrain connu : Issa Karama n’aime pas déconcerter son public et son film ressemble à un collage d’idées puisées dans d’autres productions à succès. Quelques exemples : l’idée de l’hôtel avec ses voleurs et ses détectives est empruntée à « Attention à votre portefeuille » de Mahmoud Ismaïl (Eweaa al Mahfaza, 1949) ; celle de la danseuse qui a perdu son petit chien et qu’on remplace par un autre identique est tirée de « C'est Toi que j'aime » d’Ahmed Badrakhan (Ahebbak Inta, 1949) ; celle de l’homme qui se travestit et doit affronter les avances d’individus trop entreprenants, vient bien sûr de « Mademoiselle Hanafi » de Fateen Abdel Wahab (Anissa Hanafi, 1954). Malgré cela, on peut tout de même voir cette « Pension des Surprises » pour Hind Rostom qui entre deux grands films vient illuminer cette petite comédie de toute sa sensualité explosive.


Lune de miel et de fiel (Shahr Asal Basal, 1960)
avec Ismail Yassin, Mary Moneib, Kariman, Abdel Aziz Hamdy, Ahmed Farahat, Nagwa Fouad, Salha Kassin, George Yordanis, Abdel Moneim Ismail, Mohsen Hassanein, Abdelhamid Zaki, Monir El Fangary, Abdel Ghani El Nagdi, Abdel Hamid Badawy
Scénario : Abdel Fattah El Sayed, Issa Karama
Production : Mina Films


Comédie. Ismaïl habite dans un quartier populaire de Tanta et il est amoureux de sa voisine, Samia. Cette jeune fille vit avec sa mère, Sherbat Hanim, dans un appartement qui est situé juste en face du sien. Ismaïl peut ainsi aisément communiquer avec l’élue de son cœur en lui envoyant messages enflammés et petits cadeaux. Mais un jour, c’est la mère de Samia qui intercepte le bouquet de fleurs qu’il destinait à sa fille. Désormais, la dame est convaincue que le jeune homme est amoureux d’elle. Et quand celui-ci se présente à son domicile pour faire sa demande en mariage officielle, il a bien du mal à lui faire comprendre que c’est Samia qu’il veut épouser. Sherbat Hanim est terriblement déçue mais elle est bien obligée d’accepter cette union. Après la cérémonie, Ismaïl et sa jeune épouse partent au Caire pour leur lune de miel. Malheureusement, la mère de Samia les a suivis et elle se présente avec tous ses bagages à la porte de leur chambre d’hôtel. Comble d’avanie, l’établissement est complet et elle devra dormir avec eux. Avec l’aide d’un résident de l’hôtel, Ismaïl va tenter de se débarrasser de cette belle-mère décidément bien encombrante…


Les Maris et l’Eté (Al'azwaj walsayf, 1961)
avec Anwar Al-Baba (la belle-mère de Gamil), Mohamed Awad (un détenu), Mohamed Shawky (le fou), Nagwa Salem (la nouvelle servante d’Awatef), Hassan Fayek (le chef des gardiens), Nagwa Fouad (Awatef la danseuse), Tawfik El Deken (Nabil Mustafa, le mari d’Awatef), Kamal El Shennawy (Gamil Mansour), Samira Ahmed (Latifa, la femme de Gamil), Saleh Al-Eskandarani (gardien de prison), Raafat Fahim (gardien de prison), Ahmad Abu Abya (l’enquêteur), Abdel Moneim Ibrahim (un musicien de l’orchestre)
Scénario : Hussein Abdel Nabi et Abdel Fattah El Sayed


Gamil est musicien et il joue dans l’orchestre d’une boîte de nuit. Il y a plusieurs années alors qu’il était déjà marié avec Latifa, il avait eu une liaison avec Awatef une danseuse de l’établissement, mariée elle aussi. Elle était ensuite partie et n’avait plus donné signe de vie. Depuis, Gamil menait une vie paisible avec sa femme et son fils. Mais Awatef est revenue travailler dans la boite et depuis le musicien essaie tant bien que mal de résister à l’idée de redevenir son amant. L’été arrive. Latifa, la femme de Gamil, et leur fils partent à Alexandrie le temps des vacances. L’épouse a chargé sa mère de surveiller son mari durant son absence. La vieille dame ne tarde pas à lui faire une visite et quand il la reconduit chez elle, il s’aperçoit que l’appartement en face de celui de sa belle-mère est occupé par Awatef. Pour Gamil, la tentation est trop forte : après avoir laissé sa belle-mère chez elle, il sonne à la porte d’Awatef. C’est elle-même qui lui ouvre. Bien qu’un peu décontenancée par cette apparition, elle le laisse entrer. La danseuse est mariée à un peintre, Nabil Mostafa. Ce dernier est parti pour un mois à Damas. Du moins, c’est ce qu’il a prétendu à sa femme, mais en fait il a été condamné à de la prison pour avoir provoqué un accident de la route. A peine assis dans le canapé du salon, Gamil tente d’embrasser Awatef qui se débat. A cet instant apparaît la servante qui vient juste d’être engagée. Elle croit que Gamil est son maître Nabil, revenu de voyage. A partir de là, les péripéties s’enchaînent et c’est ainsi que Gamil va se retrouver dans la même prison que Nabil, le mari d’Awatef…


Mari à Louer (Zoug Lel Igar, 1961)
avec Ismaïl Yassin (Mourad/Felfel), Zahrat Al Oula (Samia, la femme de Mourad), Hassan Fayek (Hassan, le secrétaire de Mourad), Nagwa Fouad (Nagwa), Kamal Hussein (Mohsen), Wedad Hamdy (la bonne, amoureuse de Felfel), Mimi Chakib (la mère de Samia), Farahat Omar (le psychiatre), Fathya Shahin (Soussou), Abbas Rahmy (le représentant de la banque), Mohamed Shawky (Abdo), Shams El Baroudi (Soheir), Saleh Al Eskandarani (Mansour)
Scénario : Abdel Aziz Ahmed, Issa Karama
Musique : Ahmed Fouad Hassan
Production : Ahmed Darwich et Ali Kamal


Mourad possède une concession minière qui connaît de graves problèmes financiers. Son secrétaire, Hassan, est tous les jours confronté à la mauvaise humeur des clients et aux revendications des ouvriers. Pendant ce temps-là Mourad passe toutes ses soirées au cabaret négligeant sa femme qui reste seule à leur domicile. Face aux implorations incessantes d’Hassan, Mourad finit par réagir. Il décide de se rendre au Liban pour emprunter de l’argent à son oncle. Mais son secrétaire lui explique qu’il ne peut pas quitter l’entreprise en ce moment. En effet, Mourad doit très prochainement rencontrer le représentant de la banque. Le chef d’entreprise n’en a cure et s’envole pour le Liban. Hassan est exaspéré mais il trouve par miracle une solution. Il rencontre dans la rue un pauvre joueur de bonneteau qui est le sosie parfait de son patron. Il l’engage pour remplacer Mourad le temps de son absence…


Une Histoire de Minuit ( Hikayat nasi allayl, 1964)
avec Stephan Rosty (Shaker Mounir), Imad Hamdy (Mahmoud Sami l’enquêteur), Rawheya Khaled (Dawlat Hanem, la sœur de Shaker), Tawfiq El Deqen (Gharib, le serviteur), Zizi El Badrawi (Mona, la fille de Shaker), Youssef Shabaan (Kamal, l’amoureux de Mona), Samir Sabri (Taher, le neveu de Shaker), Ihsan Sharif (Samiha Hanem, la femme de Shaker), Nagwa Fouad (Ibtisem, la secrétaire), Mamdouh Sadiq (Sami Mounir, frère de Shadek), Ahmed Morsi (l’inspecteur adjoint)
Scénario : Issa Karama
Dialogues : Abdel Fattah El Sayed
Production : Sayed Sarhan
Stephan Rosty meurt à la fin du tournage. Il avait 73 ans.


Le film s’ouvre avec la scène du crime : Shaker Mounir est à son bureau au milieu de la nuit. Il consulte des documents quand soudain un inconnu s’ introduit dans la pièce et l’étrangle. L’assassin s’enfuit après avoir fouillé dans le coffre-fort de sa victime.
Retour en arrière, quelque temps avant ce drame. On apprend que Shaker Mounir est un homme fortuné qui se consacre à la littérature. Il vit dans une villa cossue avec Samiha, sa femme qui est souffrante et qui ne se déplace qu’en fauteuil roulant, ainsi qu’avec sa fille Mona et sa sœur, qui, à plus de cinquante ans, est restée célibataire. Avec sa femme et sa sœur, les relations sont tendues : la première lui reproche de la délaisser et la seconde de garder pour lui tout l’argent de leur héritage. Ce jour-là, Shaker reçoit une jeune femme qui est venue en réponse à la petite annonce qu’il a fait paraître dans les journaux pour trouver une secrétaire. L’inconnue s’appelle Ibtisem et elle est tout à fait au goût du maître de maison. Comme il se doit, son épouse est plus réservée. Ibtisem fait la connaissance de Mona, la fille de Shaker. Les deux jeunes femmes sympathisent aussitôt et elles se rendent ensemble au club de tennis que fréquente Mona. Elles y retrouvent Taher, le cousin de cette dernière avec qui elle est quasiment fiancée. Mais un nouveau membre vient d’arriver au club. Il est très séduisant et Mona est troublée par le regard qu’il lui lance. Pendant ce temps-là, Shaker reçoit son frère, le père de Taher. Celui-ci déjà très endetté, est encore venu demander de l’argent. Shaker accepte de lui en prêter. Il lui fait signer une reconnaissance de dette qu’il range aussitôt dans le coffre-fort.

Notre avis : un film policier réalisé par un cinéaste surtout connu pour ses comédies grand public. On sent une certaine maladresse dans la narration : pour chaque suspect, les auteurs multiplient de manière appuyée les indices de culpabilité ce qui aux yeux du spectateur, même moyennement malin, l’innocente aussitôt. Une mention spéciale à Tawfiq El Deken qui pendant tout le film arbore le rictus inquiétant du psychopathe (Evidemment, c’e n’est pas lui le coupable !). Bref, on est plus proche du Cluedo que d’Agatha Christie !


La Dernière des Folies (Akhar Genan,1965)
avec Ahmed Ramzy (Monem), Mohamed Awad (Fathi, le frère de Monem), Zizi El Badraoui (Nabila), Imad Hamdi (Docteur Hamdi), Abdel Monem Madbouly (le père de Nabila), Thuraya Fakhry (tante Sherbat), Amal Zayed (tante Khaira),George Sedhom (Ezzat, le frère de Monem), El Deif Ahmed (El Deif, un fou), Samir Ghanem (Samir, un fou), Zakaria Mowafy (l’officier de police)
Scénario : Hussein Abdel Nabi, Abdel Moneim Madbouly
Inspiré d’Arsenic et Vieilles Dentelles (1941) du dramaturge américain Joseph Kesselring qui en 1944 fera l’objet d’une première adaptation au cinéma réalisée par Frank Capra
Musique : Michel Youssef
Production : les films Karama


Après un long séjour passé à l’étranger pour ses études, Moneim est de retour en Egypte. Pendant ces années, il s’est lié avec sa condisciple Nabila qui elle aussi a terminé ses études. Ils ont fait le voyage ensemble et ils se séparent à l’aéroport du Caire. Moneim promet à sa fiancée de venir la voir à Alexandrie pour faire auprès de son père sa demande officielle. Il sera accompagné de ses deux tantes et de son frère Fathi. Moneim retrouve ses deux vieilles parentes qui fêtent son retour avec allégresse. Malheureusement, il découvre que son frère Fathi a sombré dans une démence profonde : il se prend tantôt pour Hitler, tantôt pour Napoléon ou bien encore pour Ramsès II. Moneim est d’autant plus bouleversé par cette nouvelle que son autre frère, Ezzat, est toujours interné en hôpital psychiatrique. Ce qu’il craint le plus au monde, c’est lui aussi un jour de devenir fou. Il se rend chez un médecin qui le rassure. L’entrevue avec le père de Nabila se passe au mieux. Moneim avait pris soin de ne venir accompagné que d’une seule de ses tantes. Mais peu après, Nabila et son père se présentent au domicile des deux tantes alors que Moneim est à son travail. Les deux visiteurs font la connaissance de Fathi en pleine crise de démence…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire