mercredi 18 septembre 2019

Les réalisateurs : Youssef Maalouf (1914-1972)

يوسف معلوف


Youssef Maalouf a beaucoup travaillé comme assistant d’Henry Barakat si bien qu’on retrouve son nom au générique de films considérés aujourd’hui comme de grands classiques. Il réalise son premier long-métrage en 1951 et il ne cessera de tourner jusqu’à sa mort qui survient en 1972. On lui doit vingt-deux films dont une adaptation du Médecin malgré lui de Molière réalisée en 1953.


Sept films de Youssef Maalouf ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog : 


Egaux dans le Malheur (Fi alhawa sawa,1951)
avec Kamal El Shennawi (Thabit), Shadia (Lawahez), Ismail Yassin (Jamil), Victoria Hobeika (la propriétaire de la maison), Ali Kamal (le vieil acrobate blessé), Zouzou Nabil (la tante de Lawahez), Fakher Fakher (Nafah), Abdel Salam El Nabolsi (l’hypnotiseur), Reyad El Kasabgy (Hamzawi), Mohsen Hassanein (le directeur du cirque), Salah Mansour (le directeur de l’hôtel), Kittie (la danseuse), Abdelbadie El Arabi (le procureur), Ahmad Mukhtar (le patron de Thabit et de Jamil), Abdel Halim Elqala'awy (le policier)
Musique : Fathy Qoura, Ahmed Sedky, Izzat El Gahely, Mahmoud El Sherif, Abdel Fattah
Scénario : Henry Barakat, Badie' Khairy
Production : Assia Dagher


Thabit et Jamil sont deux amis sans le sou. Alors qu’ils rôdent autour d’un cirque cherchant des occasions de se faire quelque argent, le funambule de la troupe qui était en train de répéter son numéro fait une chute et se blesse sérieusement. Le directeur du cirque est très embêté, il ne sait comment remplacer son artiste alors que la représentation doit bientôt commencer. Thabit qui a tout vu et tout entendu propose à l’homme d’engager son ami Jamil. Il lui certifie que celui-ci est tout à fait capable de remplacer le funambule blessé. Le directeur du cirque trop heureux d’une telle aubaine paie immédiatement Thabit. Evidemment, la prestation de Jamil est catastrophique et le directeur est fou furieux d’avoir été ainsi trompé. Le numéro à peine terminé, il se lance avec ses hommes à la poursuite des deux amis qui ont fui à toutes jambes. Jamil se cache dans une caisse remplie de bouteilles de whisky. Mal lui en a pris. Des ouvriers sont venus : ils ont scellé le couvercle avec des clous puis ont chargé la caisse dans un camion qui doit se rendre à Alexandrie. Thabit a décidé de prendre le train afin d’arriver avant le camion à son lieu de destination pour libérer son ami. Dans le couloir du train, il croise une jeune fille très séduisante. Elle a l’air désespérée et semble comme dans un état second. Elle se dirige vers la porte vitrée de la voiture qui donne sur la voie. Elle hésite quelques instants puis ouvre la porte et s’apprête à se jeter dans le vide. Thabit la retient in extremis. La jeune femme se confie à son sauveur : elle s’appelle Lawahez et voyage avec sa tante et l’homme qu’elle doit épouser. Cet homme, elle ne l’aime pas mais c’est sa tante qui l’a choisi pour elle et il lui est impossible de s’opposer à une telle décision. Pour ne pas éveiller les soupçons de ses compagnons de voyage, elle doit maintenant regagner son compartiment. Thabit est résolu à retrouver la jeune fille, une fois à Alexandrie. Il sait qu’elle chante dans un grand hôtel de la ville. Avec Jamil qu’il a libéré sans difficulté, il se rend dans l’établissement où doit se produire Lawahez…

Notre avis : au début des années cinquante, Shadia, Ismaïl Yassin et Kamal Al Shennawi vont tourner pas moins de sept films ensemble. Celui-ci est le tout premier de la série et c’est une réussite à tous points de vue. Le scénario, qui a été écrit par le grand réalisateur Henry Barakat, enchaîne les péripéties à un rythme effréné. Les chansons et les danses, toutes excellentes, s’insèrent naturellement dans le mouvement général du récit. Quant au jeu des acteurs, il frappe par sa vigueur et son alacrité (Abdel Salam El Nabolsi est irrésistible en hypnotiseur exalté). « Egaux dans le malheur » n’est pas aussi célèbre que d’autres comédies musicales de la même époque et on ne peut que le regretter.


L’amour n’a pas de remède (al-hawa maloush dawa, 1952)
avec Shadia (Samara), Kamal Al Shennawi (Latif), Ismail Yassin (Khafif), Thoraya Helmy (Shahala), Fakher Fakher (Bahjat Bey), Reyad El Kasabgy (un des hommes de Bahjat Bey), Aida Kamel (Layla), Abdel Ghany Kamar (le président du conseil d’administration), Lotfi El Hakim (le président de la société des Tramways)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary et Youssef Issa
Auteurs et compositeurs des chansons : Abdel Aziz Salam, Ahmed Sedqi, Saleh Jawdat, Sedqi Al-Hawa, Fathi Qawra, Mahmoud Al-Sharif, Izzat Al Jahili
Production : Henry Barakat


Comédie chantée. Latif et Khafif sont deux amis qui travaillent dans la même entreprise. Un jour, ils sont chargés de représenter leur société lors de l’inauguration d’une nouvelle ligne de tramway. Malheureusement durant cette mission , Khafif assomme un officiel d’un violent coup de maillet. Le directeur licencie les deux compères sur-le-champ. Latif et Khafif décident de jouer aux courses tout le montant de leurs indemnités. Ils commencent d’abord par perdre mais lors de la dernière course ils gagnent enfin alors qu’ils pensaient avoir à nouveau joué de malchance. En fait, cette bonne fortune, ils la doivent à une jeune femme avec qui Latif s’est disputé à propos d’une prétendue erreur concernant l’attribution des tickets par l’employé de la société hippique.
Les deux amis retrouvent l’inconnue dans un cabaret où ils sont allés dîner. Elle est la chanteuse de l’établissement et elle s’appelle Samara. Latif la rejoint dans sa loge. Une conversation s’engage et le jeune homme fait tout pour dissiper l’animosité que la jeune femme semble encore éprouver à son égard. Apparaît le directeur du cabaret qui met aussitôt Latif à la porte. Cet homme, cruel et malhonnête, est amoureux de Samara et il souhaite l’épouser : il ne souffre la présence d’aucun rival…

Notre avis : Youssef Maalouf tourne une nouvelle fois avec le trio vedette qu’il avait réuni l’année précédente dans « Egaux dans le Malheur », à savoir la jeune Shadia accompagnée de ses deux compères Ismaël Yassin et Kamal El Shennawi. La recette est à peu près la même : des chansons, des gags et de l’action. Le film ne manque ni de punch ni de fantaisie et la première partie, l’inauguration de la ligne du tramway, nous rappelle la verve satirique de certaines comédies françaises ou américaines des années trente. Cela dit, certains gags ont beaucoup vieilli (Je pense à la scène dans laquelle les deux garçons se sont grimés en noirs et jettent des peaux de banane sur la piste de danse pour faire tomber les danseurs). Cette comédie est certes distrayante mais elle n’a pas la qualité de « Egaux dans le Malheur ». Une raison possible à cela : le scénario cette fois-ci n’est pas signé Henry Barakat qui se contente pour ce second opus d’être le producteur.


Tu es Ma Vie (Hayati Inta, 1952)
avec Shadia (Ilham), Kamal Al Shennawi (Samir), Abdel Rahim El Zarakany (Hafez Bey, le beau-père d’Ilham), Chukry Sarhan (Rushdy), Mona (Ragah, la secrétaire), Kitty (la danseuse), Aziza Helmy (la mère d’Ilham), Ali Abdel Al (Barakat Bey, l’ami du père de Samir), Lotfi El Hakim (l’employé du beau-père d’Ilham), Rashad Hamed (un complice de Rushdy) 
Scénario et dialogues : Youssef Issa
Musique : Abdel Aziz Salam et Ahmed Sedky (+ l’Adagio d’Albinoni) 
Production : Henry Barakat et les films du Lotus (Assia Dagher)


Samir est un jeune étudiant sérieux. Il a obtenu son diplôme d’ingénieur. Il a toujours refusé d’épouser Ilham, sa bien-aimée, tant qu’il n’avait pas de situation solide. Celle-ci s’arrange pour qu’il travaille dans la grande propriété de sa mère. Le domaine est géré par son beau-père, Hafez avec l’aide de Rachid, le cousin d’Ilham. Ce dernier est un garçon très ambitieux qui rêve de s’approprier toutes les terres de sa tante. Il ne s’embarrasse d’aucun scrupule : il fait chanter le beau-père d’Ilham grâce aux lettres qu’il a récupérées et qui prouvent que ce dernier a eu une liaison avec sa secrétaire….

Notre avis : un drame splendide et captivant avec une pléiade de grands acteurs dont le couple star du moment, Shadia et Kamal El Shennawi. En 1952, Shadia a vingt ans et elle est déjà une immense vedette. Cette année-là, elle joue dans treize fims dont quatre avec Kamal El Shennawi (On a prétendu qu’à cette époque, les deux acteurs entretenaient une relation amoureuse sans que ni l’un ni l’autre n’ait jamais confirmé l’information.). Mais la révélation de ce film, c’est l’actrice Mona qui incarne la secrétaire d’Hafez Bey, le personnage pivot de l’intrigue. Mona est la fille de la légendaire Assia Dagher, actrice et productrice à qui le cinéma égyptien doit tant. Sa très brève carrière commencée en 1944 prendra fin dix ans plus tard, en 1954. Dans ce film, elle se révèle une très grande actrice capable d’incarner toutes les ambiguïtés de son personnage. Le duo qu’elle forme avec le machiavélique Chukry Sarhan constitue l’un des sommets de « Tu es Ma Vie ».


Les Aventures d'Ismaël Yassin (Mughammarat Ismail Yassine, 1954)
avec Ismail Yassin (Khafif), Kamal Al Shennawi (Latif), Ahmed Abaza (Monsieur Bahloul), Shadia (la journaliste Moustiqa), Hana Adel (la danseuse Loulou), Abdel Ghany Kamar (Monsieur Nour), Anwar Zaki (Chahine), Fakher Fakher (le chef du gang), Reyad El Kasabgi (Mimoun, un membre du gang), Abdel Moneim Ismaïl (Barqouq, un membre du gang), Marina Papaelia (Zaza)
Scénario : Youssef Issa


Film de gangsters. Khafif et Latif sont deux journalistes de l’agence « Les Dernières Nouvelles ». Ils reviennent d’une mission difficile dans la jungle mais le directeur de leur agence ne leur laisse pas le temps de souffler. Ils doivent enquêter sur un gang spécialisé dans la contrebande de l’or et ils doivent remettre au plus vite leur article car une agence rivale elle aussi est sur le coup. Khalif et Latif rencontrent un certain Chahine, un ancien membre du gang qui accepte de les aider contre de l’argent. Chahine réclame aussi les clefs de leur appartement pour pouvoir s’y cacher. Les deux journalistes acceptent toutes ses conditions. Ensemble, ils conviennent d’un premier rendez-vous. Ils doivent se retrouver le soir même au cabaret «Bilayla ». Khalif et Latif sont bien au rendez-vous mais leur informateur ne s’y présente pas. Dépités, les deux amis rentrent chez eux et une surprise les y attend : Loulou, la danseuse du cabaret est allongée sur leur canapé…

C’est la seule participation de Marina Papaelia (photo) à un film égyptien. Elle avait été élue Première Dauphine de Miss Egypte en 1953 et avait représenté l’Egypte au concours de Miss Monde la même année. Elle avait fini à la troisième place.


Monsieur Bahbouh (Bahbouh Efendi, 1954)
avec Ismail Yassin (Monsieur Bahbouh), Zahrat Al Oula (Namat), Mohamed El Dib (Hosni), Fouad Shafik (le médecin), Reyad El Kasabgy (Eways Al Ajali), Gawaher (la danseuse), Rafeaa El Shal (Hosnia), Samia Roshdi (Oum Samir), Abd El Nabi Mohamed (le serveur), Mary Ezz El Din (Ratiba), Edmond Tuema (le pharmacien), Abdel Ghani El Nagdi (Mahrous le barbier), Mahasen Morsi (la danseuse acrobatique), Saïd Khalil (vendeur de lait), Abdel Moneim Basioni (le pompiste)
Scénario : William Basily
Production : les films du Soleil


Monsieur Babouh et son partenaire Eways Al Ajali sont des marchands de bestiaux installés dans un petit village. Ils décident de prendre quelques jours de vacances pour se rendre au Caire. Depuis longtemps, ils rêvent de rencontrer des jeunes et jolies jeunes femmes comme ils en voient dans les magazines. Les voilà partis dans une vieille voiture branlante, direction la capitale. Ils arrivent à la nuit tombée et leur première visite est pour un cabaret qu’on leur a conseillé. Ils s’installent à une table et assistent au spectacle donné par les danseuses de l’établissement. Ils sont ravis. A côté d’eux, il y a une femme seule assise à une table. Elle semble mal à l’aise. Elle est rejointe par une danseuse qui peu après invite Monsieur Babouh et Eways à partager un verre avec elles. La première jeune femme s’appelle Namat. Elle est veuve et élève seule son fils. Elle a des problèmes d’argent et elle ne peut plus payer son loyer. La danseuse est sa voisine et c’est elle qui lui a trouvé ce travail d’entraîneuse. Monsieur Babouh et Eways sont ses premiers clients…

Notre avis : une comédie très courte dont l’histoire se déroule en vingt-quatre heures. La majeure partie du film a pour cadre la boîte de nuit où les deux héros sont venus se distraire et nous assistons avec eux aux différents numéros présentés par l’établissement. Malheureusement, ceux-ci n’ont vraiment rien d’exceptionnel (la prestation de la « danseuse acrobatique » nous a laissé perplexe). Le ressort comique de « Monsieur Bahbouh » repose sur l’opposition entre le monde rural et celui de la ville. Le pauvre paysan qui découvre la capitale et ses plaisirs est une grande source d’inspiration pour certains réalisateurs des années quarante et cinquante en manque d’imagination. Ce film de Youssef Maalouf s’inscrit dans cette « tradition », sans originalité aucune.


Rêves de jeunes filles (Ahlam Al-Banat, 1959)
ave Berlanti Abdelhamid (Doria), Shokry Sarhan (Ahmed), Abdelsalam El Nabolsi (Mounir), Zizi El Badrawi (Hoda), Mary Moneib (Nargiss) , Mary Ezz El Din, Nadia Ezzat, Mahmoud Lotfi (Ragab), Abdel Halim Elqala'awy, Abdel Moneim Basiony, Hassan Tawfik, Nahed Samir, Maha Sabry (Nahed), Hussein Riad (Sami, le propriétaire du magasin), Roshdy Abaza (Kamal), Omar El-Hariri (Mamdouh), Hassan Fayek (Fayek), Imthethal Zaki
Scénario : Abdel Aziz Salam
Musique : Baligh Hamdy, Farid Ghosn, Izzat El Gahely, Youssef Saleh, Mounir Mourad
Production : Nahas Films


Doria, Hoda et Nahed sont trois filles qui travaillent comme vendeuses dans un grand magasin. Elles partagent un appartement dans un quartier populaire de la capitale. Chacune a un rêve : Hoda souhaiterait connaître le grand amour et rencontrer un jeune homme pauvre comme elle. Nahed veut devenir chanteuse. Doria, quant à elle, rêve d’épouser un homme fortuné. Mounir, le directeur du magasin, est amoureux d’elle mais Doria le repousse : il n’est pas assez riche. 
Ahmed est le fils de Sami, le propriétaire du magasin. Après des études à l’étranger, il souhaite faire un stage chez son père pour parfaire sa formation. Sami le confie à son directeur sans lui dire que c’est son fils. Mounir l’engage comme coursier. Ahmed prendra son poste le lendemain matin. Doria et ses deux amies sortent du magasin en même temps que le jeune homme. Prenant celui-ci pour un riche client, Doria feint de se fouler la cheville pour qu’il les reconduise toutes les trois chez elles dans sa puissante automobile. Mais quand le lendemain, elle s’aperçoit qu’il n’est qu’un simple employé du magasin, elle se détourne de lui et c’est la douce Hoda qui tombe amoureuse du jeune homme.
Les trois filles quittent leur quartier populaire pour s’installer à Garden City, un quartier très chic du Caire. Elles ont trouvé des chambres à louer dans la maison de Nargiss, une ancienne chanteuse. La vieille dame est aussitôt conquise par ses nouvelles locataires. Elle veut aider Nahed à devenir chanteuse et elle l’envoie chez M. Fayek, un directeur de théâtre...


La Plus Chère à Mon Coeur (Aazz Al habayib, 1961)
avec Amina Rizq (Amina, la femme d’Ibrahim), Zaki Rostom (Ibrahim Effendi), Sherifa Mahear (la fiancée puis la femme d’Abdullah), Chukry Sarhan (Makhtar, le fils cadet), Soad Hosny (Kawthar, la petite amie de Makhtar), Samia Roshdi (la mère de Kawthar), Thuraya Fakhry (la servante), Hassan El Baroudi (le propriétaire du café), Nour El Demerdash (Abdullah, le fils ), Soheir Al Baroni (Soad, la fille), Mary Ezz El Din (la belle-mère d’Abdullah), Abdel Moneim Basiony (un employé), Eskandar Menassa (le mari de Soad)
D'après une histoire d'Henry Barakat
Scénario : Ibrahim Aboud et Youssef Issa
Production : les films Barakat


Ibrahim Effendi est un simple employé qui toute sa vie a travaillé pour que sa petite famille soit heureuse. Avec sa femme, il a eu trois enfants, deux garçons et une fille. Les années passent. Abdullah et Soad, les deux aînés, sont maintenant en âge de se marier. Mais Abdullah doit attendre que sa sœur ait trouvé un mari avant de pouvoir à son tour convoler avec la femme qu’il aime. Malheureusement, Soad ne parvient pas à attirer les prétendants : elle a un physique ingrat et la pauvreté de son père ne permet pas de compenser ce petit défaut par des atouts sonnants et trébuchants. La jeune fille ne supporte plus cette situation et sombre dans une grave dépression. Pour la guérir, il faut beaucoup d’argent et Ibrahim Effendi n’a pas d’économies. C’est à ce moment-là que le propriétaire d’un café lui fait une proposition. Pour arrondir ses fins de mois, ce commerçant s’est lancé dans le trafic de stupéfiants et il propose au petit employé de garder chez lui des sacs remplis de drogue contre un dédommagement qui mettra fin à tous ses soucis d’argent. Ibrahim Effendi accepte. A partir de là, tout change dans la famille : non seulement, Soad est soignée mais on finit par lui trouver un mari ; Abdullah de son côté peut enfin épouser sa bien-aimée. Comble de bonheur, le plus jeune de leurs enfants obtient son diplôme d’ingénieur. Ibrahim Effendi décide qu’il n’a plus besoin de continuer à travailler pour le trafiquant. Il veut mettre un terme à leur collaboration. Mais c’est trop tard : la police surgit dans la maison pour une perquisition. Afin de sauver l’honneur de son père, le plus jeune des fils s’accuse d’être le propriétaire des sacs de drogue. Il est condamné à 5 ans de prison. Ibrahim Effendi meurt peu après…

Notre avis : un film de 1960 reprenant tous les ingrédients du mélodrame des années quarante, avec deux acteurs talentueux qui ont très souvent incarné les parents assaillis par le malheur, Amina Rizk et Zaki Rostom. La seule originalité de cette histoire consiste dans l’inversion des responsabilités : c’est le père qui devient trafiquant de drogue et c’est le fils qui acceptera d’être condamné à sa place. Comme souvent dans ce type de récit, les personnages les plus intéressants sont les moins vertueux. Ici, c’est un couple : Abdullah, le fils aîné veule et égoïste, remarquablement interprété par Nour El Demerdash et son épouse, une insupportable mégère, jouée avec le même brio par la volcanique Sherifa Mahear.

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