dimanche 4 janvier 2015

Le Fils de Satan (Ibn Al-Chaytan, 1969)

ابن الشيطان
إخراج : حسام الدي مصطفى


Le Fils de Satan a été réalisé par Houssam Al-Din Mustafa en 1969.
Distribution : Farid Shawki (Morsi), Mahmoud El-Meleigy (Maître Atriss), Tawfik El Deken (le fou), Nagla Fathy (Saidia), Ibrahim Khan (Ibrahim, l’étudiant), Naemet Mokhtar (la danseuse), Ahmed Abu Abya (le cafetier), Kamal El Zeiny (le procureur), Ahmed Morsi (le caporal Amin), Hussein Ismaïl (Darwich), Abbas El Daly (le vieil homme assassiné), Qadria Kamel (la mère de Saidia), Mohamed Refaat (le supérieur de Morsi) 
Scénario et dialogues : Adly El Mowalid


Farid Shawki

Mahmoud El Meleigy et Farid Shawki

Nagla Fathy et Ibrahim Khan

Nagla Fathy

Farid Shawki et Ibrahim Khan

Tawfik El Deken

Farid Shawki et Naemet Mokhtar


Résumé

Le Fils de Satan est un criminel qui terrifie tout un village. Il apparaît toujours masqué et revêtu d’une combinaison noire. Ses victimes sont les hommes qui se remarient après avoir abandonné leurs enfants et leur première femme. Il veut ainsi se venger de son propre père qui s’était remarié. Les meurtres se multiplient. L’enquête est confiée au sergent Morsi. Au départ il soupçonne le fou du village qui proclame être le Fils de Satan. Mais aucune preuve ne permet de l’inculper. Atris, un commerçant qui possède le café de la commune refuse d’y organiser des mariages de peur que le tueur en série s’en prenne à lui. Ibrahim, le frère de Morsi, vient passer des vacances au village. Il est kidnappé par le criminel. Il est libéré peu après par Saidia, une jeune fille qui, avec sa mère, réside chez le vieux fou. L’étudiant et sa sauveuse tombent amoureux l’un de l’autre mais la vie de Saidia est désormais en danger : le Fils de Satan est à ses trousses. Celui-ci tue le vieux fou à son domicile. Lors de la lutte entre les deux hommes une torche est tombée sur de la paille et la maison disparaît dans les flammes alors que la jeune femme y est toujours cachée. La police arrive à temps pour la sauver. Le Fils de Satan parvient à s’introduire dans l’hôpital où est soignée Saidia mais le sergent Morsi veille. Il prend en chasse le criminel. Après une longue course poursuite dans la campagne et un corps à corps sanglant, le policier parvient à tuer son redoutable adversaire. On découvre que le Fils de Satan n’était autre qu’Atris, le commerçant. 


Critique
  
De prime abord, on se dit qu’on est devant un film d’action comme les aime Hossan El Din Mostafa. Une intrigue simple (un brave officier de police traque un criminel qui fait régner la terreur dans un petit village) et un suspens censé maintenir l’attention (Mais qui se cache derrière le masque de l’assassin ?). Le réalisateur accumule les scènes violentes ou dramatiques : meurtres, bagarres, enlèvements, poursuites, incendies etc. Le tout est filmé dans un noir et blanc très contrasté, ce qui souligne le caractère cauchemardesque de la situation. On est agréablement surpris par la toute première scène dans laquelle on voit un futur marié d’âge très mûr qui, accompagné de ses proches, se rend à la gare pour accueillir sa jeune fiancée. Celle-ci semble heureuse comme la biche entourée par les chiens. Et tout ce petit monde prend la direction de la mairie dans une atmosphère funèbre tandis que le fou du village, poursuivi par des employés du chemin de fer, saute comme un vieux singe sur les toits des wagons. On n’est pas non plus insensible à l’évocation pittoresque d’une petite commune et de ses habitants. On découvre ces derniers dans les menues activités de la vie quotidienne, ce qui fait aussi du Fils de Satan une jolie chronique villageoise.
Bref, on pense avoir affaire à un bon film de série B mais soudain, on se dit que tout cela nous rappelle quelque chose. Évidemment, c’est le Monstre Al Whash de Salah Abou Seif sur un scénario de Naguib Mahfouz. Ce film de 1954 raconte comment un criminel terrorisa toute une province en multipliant les exactions et les crimes. A travers cette intrigue policière, Salah Abou Seif et son scénariste dénonçaient la corruption généralisée qui permet aux êtres avides de sang, de pouvoir et d’argent de prospérer dans l’impunité la plus totale. Du Monstre, Hassan Al Din Mostafa reprend tout : les personnages, les situations, les lieux, et même les comédiens ( dans les deux films, le rôle du méchant est tenu par Mahmoud El-Meleigy). Ce qu’il n’a pas retenu, c’est la dimension politique de l’œuvre de 1954.
La fresque de Salah Abou Seif et de Naguib Mahfouz est devenue un petit film d’action.

A noter qu' Houssam Al Din Mustafa et son scénariste avaient déjà utilisé cette intrigue pour Abou Al Layl, un film de 1960. 

Appréciation : 2/5
**
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin

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