mardi 16 septembre 2025

A la télé : les films du jour (Rotana Classic du 16 au 18 septembre)

روتانا كلاسيك

Quels films peut-on voir sur la chaîne Rotana Classic ? Les horaires donnés sont ceux de l'après-midi ou de la soirée (heure de Paris). La plupart des films sont ensuite rediffusés le lendemain matin.
Rotana Classic a remplacé Rotana Zaman en 2012. Cette chaine fait partie du groupe Rotana basé en Arabie Saoudite et spécialisé dans le divertissement (télévision et musique). Celui-ci a été créé par le prince Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud, membre de la dynastie Al Saoud et petit-fils du fondateur de l'Arabie Saoudite. Comme son nom l’indique, Rotana Classic diffuse essentiellement les grands classiques du cinéma égyptien. Disponible en France.


Jeudi 18 septembre à 15h

Ali Baba et les quarante voleurs de Togo Mizrahi ( Ali Baba wel Arba'in Haramy, 1942)
avec Ali Al Kassar (Ali Baba), Layla Fawzi (Princesse Morgana), Mohamed Abdel Moteleb (Hassan, le fils d’Ali Baba), Ismael Yassin (Belout), Abdel Meguid Choukry (Barakat), Zakeya Ibrahim (femme d’Ali Baba), Reyad El Kasabgy (Hafez Shaalan, le chef du gang), Zaki Ibrahim (Prince Nasser), Abdel Halim Khattab (Prince Nazir), Hassan Baroudi (le frère d’Ali Baba), Rafia Al Shaal (la belle-sœur d’Ali Baba)
Scénario : Togo Mizrahi
Musique : Izzat El Gahely et Riad El Sonbati
Production : Bahna Films


L'adaptation cinématographique du célèbre conte tiré des Mille et Une Nuits.
A l’origine, Ali Baba et les quarante voleurs n’appartient pas au corpus des contes des Mille et une Nuits mais il y a été incorporé par Antoine Galland dans sa traduction française.
Togo Mizrahi prend beaucoup de liberté avec le conte original. Il a inventé la rivalité entre les princes Nasser et Nazir, il a transformé le personnage de Morgiane, une esclave au service du frère d’Ali Baba en une princesse enlevée par les quarante voleurs.

La capitale du royaume du prince Nasser est mise à sac par des bandits qui tuent, pillent, détruisent tout ce qui se trouve sur leur passage. Le prince Nasser connaît bien cette fameuse bande des quarante voleurs : quinze ans auparavant, ils s’étaient emparés de sa fille, la Princesse Morgana et on ne l’avait jamais revue. Cette fois-ci, le monarque est bien décidé à mettre hors d’état de nuire ces brigands et il promet une forte récompense à quiconque sera en mesure de donner des informations sur eux. Ce qu’il ne sait pas , c’est que celui qui a commandité l’enlèvement de sa fille, c’est son propre cousin, le prince Nazir qui rêve de lui ravir le trône. En faisant disparaître la princesse, il devient le seul héritier de la couronne. Morgana a été élevée par un membre du gang et sa femme, deux braves gens qu’elle a toujours considérée comme ses parents.
Parmi les sujets du Prince Nasser, il y a Ali Baba, un pauvre bûcheron qui mène une existence misérable avec sa femme, son fils Hassan et son fidèle employé Belout. Ce jour-là, le bûcheron et son commis sont revenus du marché sans un sou : ils se sont fait escroquer par un filou qui leur a pris des bûches sans rien payer. Pour aider son père, Hassan se rend seul dans la forêt afin d’y couper du bois. C’est là qu’il rencontre Morgana. Le coup de foudre est immédiat mais la jeune femme disparaît aussi vite qu’elle était apparue. Pendant ce temps-là, la femme d’Ali baba a demandé à son mari de se rendre chez son frère, le richissime Qassim pour obtenir quelques sous. Le vieux grigous est intraitable : il ne donnera rien. Mais le soir même, sa belle maison est incendiée par les quarante voleurs. Qassim et sa femme sont contraints de demander secours auprès d’Ali Baba qui les accueille chaleureusement dans sa pauvre mansarde…

Notre avis : cette adaptation du conte d’ « Ali Baba et les Quarante Voleurs » est la première réalisée en langue arabe. Elle séduit le spectateur par sa fraîcheur et une certaine forme de naïveté. Mizrahi a mis l’accent sur l’aspect farcesque du récit, il nous restitue ainsi tout l’univers des contes et fabliaux de la littérature populaire du temps des Abbassides. Mais la poésie est aussi présente, notamment lorsque le fils d’Ali Baba et la princesse Morgana se retrouvent la nuit dans la forêt : instants magiques magnifiés par le chant de Mohamed Abdel Moteleb. C’est le quatrième film que tourne Ismaïl Yassin. A trente ans passés, il a conservé la silhouette frêle d’un adolescent. Au fil des années, il va s’épaissir (son jeu aussi !) et sa carrière prendre son envol jusqu’à faire de lui le roi de la comédie qui régnera sans partage durant près de deux décennies.


Mercredi 17 septembre à 19h30

La Fin du Chemin de Kamal Attiya (Nihâyat al tariq, 1960)
avec Hoda Soltan (Sharbat), Rushdy Abaza (Hussein), Tawkik El Deken (Fathi), Wedad Hamdy (l’amie de Sharbat), Abbas Fares (Haj Abdo, le père de Fathi), Omar el Hariri (Fouad), Thuraya Fakhry (la mère de Sharbat), Adawy Gheith (le directeur de l’usine), Fawzia Mohamed (la danseuse), Hassan El Baroudi (le secrétaire du père de Fathi)
Scénario : Kamal El Hefnawi
Musique : Mohamed El Mogy et des emprunts divers. (La musique du générique est un enregistrement de Pérez Prado, le roi du Mambo et on entend dans quelques scènes, des extraits de la B.O.de Sueurs Froides d’Alfred Hitchcock, une B.O. composée par Bernard Herrmann.)
Musique de danse : Attia Sharara
Chansons : Mohamed Al Mogi
appréciation : 4/5


Drame. Sharbat, une jeune femme d’origine modeste vit seule avec sa mère dans un petit appartement. Elle est tombée amoureuse d’Hussein, un jeune ouvrier qui réside dans le même immeuble que le sien. Elle multiplie les occasions de rencontres et parvient à s’introduire dans le logement de son bien aimé. Celui-ci cède aux avances réitérées de Sharbat. Ils se marient. Au début, l’entente entre les deux jeunes mariés est totale. Fathi, un jeune étudiant riche, tourne autour de la jeune femme. Il n’hésite pas à venir la voir chez elle quand Hussein est à l’usine mais Sharbat reste insensible à ses propositions. Avec son mari, elle est heureuse, d’autant plus que celui-ci a repris des études à l’université : il veut devenir avocat...

Notre avis : un excellent film dans lequel le réalisateur raconte l’ascension chaotique puis la chute vertigineuse d’une jeune femme prête à tout pour échapper à la pauvreté. Hoda Soltan campe avec un naturel confondant une enjôleuse diabolique qui détruit tous les hommes de son entourage. Avec ce rôle, elle confirme son titre de la femme fatale la plus maléfique du cinéma arabe. Ses partenaires Rushdy Abaza et Tawfiq El Deken sont tout aussi épatants, l’un et l’autre dans deux registres radicalement différents. Dans ce film, le réalisateur a su magistralement concilier le drame social à l’égyptienne et l’esthétique du film noir américain.


Mardi 16 septembre à 15h

Nuits Chaudes d’Hassan Ramzy (Al-Layaly Al-dafe'a, 1961)
avec Sabah (la chanteuse Layla), Imad Hamdy (Dr Ahmed Badr Eddine), Zahrat Al Oula (Soad, la sœur d’Ahmed), Kamal El Shennawi (Dr Omar), Negma Ibrahim (la mère d’Ahmed), Raga Hussein (Darya, l’amie de Layla), Poussy (Hoda, la fille de Layla), Ali Rushdy (Rafaat), Thuraya Fakhry (la servante)
Musique : Farid Al Atrache (On entend aussi une version instrumentale de la chanson "Histoire d’un Amour" popularisée par Dalida.)
Scénario : Hassan Ramzy, Nairouz Abdel Malak
Production : Gerges Fawzi et Hassan Ramzy


Le Dr Ahmed Badr Eddine est un chirurgien et un professeur d’université, très célèbre pour ses travaux de recherche qui ont permis des avancées majeures en matière médicale. Il vit avec sa mère et sa sœur Soad dans l’immense demeure familiale. Pour ses multiples tâches, il est assisté par le docteur Omar dont le père fut autrefois l’intendant de ses parents. Omar et Soad sont tombés amoureux l’un de l’autre mais ils ont convenu de se marier quand la jeune femme aura terminé ses études. Un événement va bouleverser leur projet : le fils d’un pacha demande Soad en mariage et son frère Ahmed est enchanté de cette proposition. Soad parvient à prévenir Omar : il faut qu’il fasse sa demande au plus vite. Malheureusement l’entretien entre Ahmed et son assistant se passe très mal. Le premier rappelle au second qu’ils n’appartiennent pas à la même classe sociale et qu’il est donc hors de question qu’il épouse sa sœur. Et pour que les choses soient bien claires, il lui interdit désormais de se présenter à son domicile. Soad est atterrée. Puisqu’elle ne peut épouser celui qu’elle aime, elle refuse toute idée de mariage et restera célibataire. Peu après, le docteur Ahmed assiste à un concert organisé par l’université pour récolter des fonds afin d’aider les étudiants les plus pauvres. Pour cette soirée, les organisateurs ont fait appel à la grande chanteuse Layla. Le professeur de médecine tombe immédiatement sous le charme de l’artiste. Mais, à la fin du concert, le rideau est à peine tombé que Layla est terrassé par une douleur insupportable. Ahmed est conduit à son chevet. Il faut immédiatement la transporter à l’hôpital pour qu’il puisse l’opérer. Après l’intervention qui est un succès, Ahmed fera de fréquentes visites à sa patiente et Ils finissent par tomber amoureux l’un de l’autre. Mais Layla ne tarde pas à comprendre que le médecin fait tout pour que leur liaison reste secrète…

Notre avis : « Nuits Chaudes » (Quel drôle de titre !) est un drame prenant qui dénonce le caractère mortifère des valeurs traditionnelles et la grande hypocrisie de certains de leurs zélateurs. Imad Hamdi a rarement incarné un personnage aussi odieux : un médecin réputé qui sauve des vies mais qui dans la sphère privée se montre inflexible avec tout le monde, n’hésitant pas à détruire le bonheur de sa sœur, de sa femme et de sa fille pour préserver la réputation du nom qu’il porte. Imad Hamdi joue à merveille les différentes facettes de son personnage : le médecin admiré, l’amoureux transi, le despote domestique. Et on observe, médusé, les agissements misérables de ce monstre d’égoïsme, incapable de la moindre empathie envers ses proches. En revanche, le dénouement détonne par son happy end invraisemblable. On a du mal à croire que ce médecin d’une rigidité absolue sur tout ce qui touche la famille devienne brusquement le plus gentil des hommes.
Sabah se révèle excellente dans son rôle d’épouse se pliant tant bien que mal aux exigences de son « mari » jusqu’à ce qu’elle se révolte et affronte son bourreau. Elle chante deux chansons dans ce film : la première qu’elle interprète entourée de danseurs constitue l’une des séquences les plus marquantes de ces « Nuits Chaudes ».


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