Quels films peut-on voir sur la chaîne Rotana Classic ? Les horaires donnés sont ceux de l'après-midi ou de la soirée (heure de Paris). La plupart des films sont ensuite rediffusés le lendemain matin.
Rotana Classic a remplacé Rotana Zaman en 2012. Cette chaine fait partie du groupe Rotana basé en Arabie Saoudite et spécialisé dans le divertissement (télévision et musique). Celui-ci a été créé par le prince Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud, membre de la dynastie Al Saoud et petit-fils du fondateur de l'Arabie Saoudite. Comme son nom l’indique, Rotana Classic diffuse essentiellement les grands classiques du cinéma égyptien. Disponible en France.
Fils et Tueurs d’Atef El Tayyeb (Abnaa' wa Qatala, 1987)
avec Mahmoud Abdel Aziz (Chikhoun), Nabila Ebeid (Dalal), Magdi Wahbah (colonel Ghanem), Raga Hussein (Enam), Ahmed Bedeir (Khalil), Nadia Ezzat (Samia), Sherif Mounir (Ouniss), Ahmed Salama (Zuhair), Hassan Al Dib (le propriétaire du bar), Ahmed Kamali (Omar), Nagwa Sultan (Danseuse), Mohamed Mostafa (l’étudiant révolutionnaire), Sayed Allam (officier de police), Nahed Roshdy (Soha)
Scénario : Ismail Waly Eddin, Mostafa Moharam
Musique : Mohamed Helal
Production : Shada FilmsL’action commence en 1956, au moment de la nationalisation du canal de Suez. Chikhoun est serveur dans un bar mais il a d’autres ambitions : il voudrait racheter l’établissement à son patron. Malheureusement, il n’a pas la somme nécessaire. C’est alors que le destin va lui donner un coup de pouce. Une nuit alors qu’il rentre chez lui après sa journée de travail, il tombe sur Dalal, une danseuse qui fréquente le bar. Elle est en très mauvaise posture : deux hommes sont en train de l’agresser. Chikhoun intervient aussitôt et parvient à les mettre en fuite. Pour le remercier, Dalal invite son sauveur à prendre un verre dans son appartement. Ils passent la nuit ensemble. Peu après, ils se marient mais Chikhoun est toujours hanté par son rêve. Sans aucun scrupule, il vole les bijoux de sa femme et les revend. Il peut enfin acquérir le bar. Dalal est folle de rage et ce vol est le début de la mésentente qui ne va que croître entre les deux époux. Malgré cela, ils ont deux jumeaux et c’est la sœur de Chikhoun qui va s’installer chez eux pour les aider. La pauvre femme a tout perdu depuis que son mari est en prison mais elle peut compter sur le soutien de son frère. Et quand l’homme s’échappe de prison, Chikhoun n’hésite pas une seconde : il cache son beau-frère dans son établissement. Pour Dalal, c’est l’occasion rêvée de se venger. Elle dénonce son mari à la police…
Notre avis : une chronique familiale qui s'inscrit dans l'histoire de la nation égyptienne de la seconde moitié du XXe siècle. Un récit âpre, sans concession et sans pathos qui dénonce le rôle majeur de la violence dans l’Egypte contemporaine. L'un des plus grands rôles de Mahmoud Abdel Aziz.
Entrevue Confidentielle de Mohamed Abdel Aziz (El Galsa Sereya, 1986)
avec Mahmoud Yassin (Abdel Kader), Yousra (Zahira, la femme d’Abdel Kader), Karim Yousri (le fils d’Abdel Kader), Samir Sabri (Lotfa, l’ami d’Abdel Kader), Shahir (Ihsan, la mère de l’enfant), Soheir Taha Hussein (la femme de Lotfa), Farouk Youssef (le cousin d’Ihsan), Adel Borahm (Salah), Medhat Morsi (un avocat), Rashwan Mostafa (un avocat), Nahim Issa (l’oncle d’Ihsan)
Scénario et dialogues : Nabil Asmat
Musique : Ammar El Sherei
Production : Mahmoud YassinDrame. Abdel Kader est un riche homme d’affaires. Il vit dans une demeure luxueuse avec sa femme, Zahira, et son fils de neuf ans. Un soir, alors qu’il rentre chez lui en voiture, il est arrêté par une femme enceinte qui lui demande de la conduire à l’hôpital car elle est sur le point d’accoucher. Quelques jours plus tard, Abdel Kader découvre que le nouveau-né a été enregistré sous son nom par l’administration de l’hôpital et que la mère affirme qu’il est le père du bébé. La jeune femme s’appelle Ihsan et le véritable père de son enfant est son cousin avec qui elle entretenait une relation amoureuse cachée de tous. Quand il avait su qu’elle était enceinte, son cousin lui avait aussitôt proposé le mariage mais il était subitement mort peu après. Pour ne pas affronter la colère des siens, elle avait quitté Tanta où elle et sa famille avaient toujours vécu. Elle voulait accoucher dans la plus grande discrétion. Voilà pourquoi elle a prétendu que le père de son enfant était Abdel Kader. Ce dernier comprend qu’il se retrouve dans une fâcheuse situation et il va tout entreprendre pour s’en sortir sans en parler à sa femme…
Notre avis : une fausse déclaration de paternité peut en cacher une autre ! Un scénario bien ficelé et un Mahmoud Yassin plus tourmenté que jamais.
Mercredi 13 décembre à 14h
Ismaël Yassin rencontre Raya et Sakina d'Hamada Abdel Wahab (1955, Ismaïl Yassin yuqabil Raya wa sakina)
avec Ismaël Yassin (Felfel), Thoraya Helmy (Nounou, la fiancée de Felfel), Negma Ibrahim (Raya), Zouzou Hamdi El Hakim (Sakina), Abd El Fatah El Qosary (le voleur), Reyad El Kasabgy (Assab Allah, le mari de Raya), Said Khalil (Abdel Al, le mari de Sakina), Nazim Shaarawy (le borgne), Nemat Mokhtar (la danseuse Sonia Agamia), Thuraya Fakhry (la mère de Nounou), Ahmed El Gezeiry (l’ivrogne), Abdel Halim El Qalawy (un fou), Mohamed Shawky (un fou), Metawea Oweis (l’officier), Agamy Abdel Rahman (le bandit), Tousoun Motamad (le soldat)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Fouad El Zahiry, Ali Ismail, Farid Ghosn, Izzat El Gahely, Abd El Hafiz El Tetawy
Production : Al Hilal Films
Les deux sœurs criminelles, Raya et Sakina, font régner la terreur dans les rues d’Alexandrie. Elles et leur gang enlèvent des femmes pour leur voler leurs bijoux. Une fois chez elles, elles empoisonnent leurs victimes et les enterrent dans leur jardin. La police constate ces nombreuses disparitions mais n’a jamais été capable d’en démasquer les responsables. Raya et Sakina peuvent ainsi continuer leur petit business très lucratif, en toute impunité.
Un jour, l’un de leurs complices se présente dans un cabaret où travaille la danseuse Sonia. Il est venu chercher cette dernière car elle doit se produire chez les deux sœurs lors d’une soirée réunissant quelques amis. Méfiante, la patronne du cabaret demande à Felfel, l’un de ses artistes, de suivre l’homme et la danseuse. Felfel parvient à s’introduire dans la maison de Raya et Sakina. Il surprend deux individus en train de préparer une boisson empoisonnée qu’ils destinent à la danseuse. Felfel quitte la maison sans être repéré et il se rend aussitôt au commissariat. L’officier de police qui le reçoit à bien du mal à croire ce qu’il raconte d’autant plus que Felfel empeste l’alcool. Le policier décide néanmoins de se rendre avec des agents au domicile des deux sœurs. Malheureusement, ces dernières ont fait disparaître toute trace de la présence de Sonia et Felfel passe pour un menteur qui a joué un mauvais tour aux représentants de la force publique. Raya et Sakina s’en sont bien sorties cette fois-ci mais désormais elles considèrent Felfel comme un témoin gênant. Elles ordonnent à leurs complices de l’éliminer…
Notre avis : une excellente comédie musicale avec des numéros chantés et dansés tout à fait réjouissants. Cette parodie du film de Salah Abou Seif parvient à restituer fidèlement l’atmosphère de l’original tout en lui conférant une tonalité comique : du beau travail ! Dans la distribution, on retrouve une partie de l’équipe qui jouait dans le « Raya et Sakina » de 1953 dont Negma Ibrahim et Zouzou Hamdi El Hakim dans le rôle des deux criminelles, ce qui rend très bluffante la similitude entre les deux films. Le pastiche et la parodie sont des exercices de style qui peuvent soit déprécier une œuvre en la caricaturant (plutôt la parodie) soit célébrer celle-ci en l’imitant très fidèlement (plutôt le pastiche). Il est clair que le film d’Hamada Abdel Wahab se range dans la seconde catégorie. Mais, répétons-le, « Ismaël Yassin rencontre Raya et Sakina » est avant tout une comédie musicale particulièrement plaisante. Et plus qu'Ismaël Yassin, la véritable vedette de ce film, c'est Thoraya Helmy qui joue, chante et danse avec l'abattage des plus célèbres meneuses de revue.
Mardi 12 décembre à 22h
La ruelle du Bergwan d’Hussein Kamal (Harat Borgwan, 1989)
avec Nabila Obeid (Zinat), Hanem Mohamed (la mère de Zinat), Ahmed Abdelaziz (Hassan), Youssef Shabaan (le contremaître), Hamdy Gheith (Saïd Al Prince, le propriétaire de la blanchisserie), Noha El Amrousy (Amal),Olfat Sukar (la mère d’Amal), Ali Omar (le père d’Amal), Adawy Gheith (Cheikh Ashour), Fouad Khalil (Ramadan), Aziza Rached (Fatima), Sana Soliman (Fawzia), Badria Abdel Gawad (Sadia), Salah Awad (le mari de la mère de Zinat), Laila Abdel Hakim (Lola), Abdel Salaam El Dahshan (Fathy), Omran Bahr (le portier)
Scénario et dialogues : Mostafa Moharam
D’après une histoire d’Ismail Waly Eddin
Musique : Ammar El ShereiDrame. Zinat est une jeune femme qui vit dans un appartement délabré avec la famille de Ramadan, son mari. Elle ne supporte plus sa belle-sœur et sa belle-mère et elle souhaite déménager. Son mari lui dit qu’il a trouvé un petit appartement mais qu’il n’a pas l’argent nécessaire pour le louer. Zinat propose de vendre ses bijoux. Ramadan refuse mais la jeune femme veut absolument quitter l’appartement familial : elle se sépare de ses bijoux contre une belle somme d’argent qu’elle remet aussitôt à son mari. Mais ce dernier va dépenser le pactole pour s’installer avec la mère de son fils. Zinat surprend le couple alors qu’il est au lit et elle entre dans une fureur noire. La séparation est inévitable, ils divorcent. Elle se retrouve seule, sans travail, sans domicile. Sa mère qui vit misérablement ne peut l’aider. Elle finit par trouver un emploi dans une grande blanchisserie appartenant à Maître Saïd Al Prince. Son père y travaillait autrefois et le propriétaire ému par sa détresse, lui trouve même un logement L’atelier est dirigé par Medhat qui a pour habitude d’abuser de ses employées. Il est très vite attiré par sa nouvelle employée. Celle-ci, peu sensible au charme de son supérieur, repousse fermement ses avances incessantes…
Notre avis : un film entièrement dédié à la star Nabila Obeid qui apparaît pratiquement dans toutes les scènes. En 1989, elle a quarante-quatre ans, près de trente ans de carrière et elle tient à montrer à tous qu'il faut toujours compter avec elle. Elle y réussit parfaitement dans ce drame social qui peut sembler un peu convenu.
La Volonté de Kamal Selim (Al Azima, 1939)
avec Abdel-Aziz Khalil (Attar, le boucher du quartier), Fatima Rouchdi (Fatima), Hussein Kamal (le père de Fatima), Anwar Wagdi (Adly, l’ami de Mohamed), Mary Moneib (la mère de Fatima), Zaki Rostom (Nazih Pacha, le père d’Adly), Hussein Sedki (Mohamed), Omar Wasfi (Monsieur Hanafi, le père de Mohamed), Abbas Fares (le directeur de la société qui emploie Mohamed), Thuraya Fakhry (la mère de Mohamed), Mokhtar Othman (le directeur des pompes funèbres), Abdel Salam Nabulsi (Shawkat, l’ami d’Adly)
Scénario et dialogues : Kamal Selim et Badie Khayrie
Musique : Abdel Hamid Abdel Rhaman, Amal Hussein, Saleh Gawdat, Riad El Sonbati
Production : les studios Misr
figure dans la liste des 15 meilleurs films égyptiens de tous les temps
Classique. Mohamed et Fatima s’aiment et ils se sont promis l’un à l’autre. Mais cette idylle est menacée par le boucher Attar qui veut obtenir lui aussi la main de la jeune fille et qui a la préférence des parents. Mohamed est sans le sou mais il vient d’obtenir son diplôme d’économie. Il a déjà un projet professionnel et il se rend chez Nazih Pacha, le père de son ami Adly pour le lui soumettre. Mohamed souhaite créer une société d’import export et l’homme d’affaires se montre très intéressé. Mohamed et son fils Adly co-dirigeront l’entreprise. Mohamed apportera ses compétences et Adly, le capital. Le jeune économiste est enchanté de cet arrangement et il se met au travail aussitôt. Le temps presse. Son père le coiffeur croule sous les dettes et un huissier s’est déjà présenté pour organiser la saisie de la petite échoppe paternelle. Son dossier bouclé, Mohamed se rend chez Adly pour lui demander de débloquer les fonds nécessaires au lancement de leur société. Malheureusement, il est très mal reçu. Adly est en compagnie de ses amis qui se moquent de ce fils d’artisan pauvre. Et le fils de Nazih Pacha finit par lui avouer qu’il a dépensé une grande partie du capital au cabaret. De retour chez lui, Mohamed informe son père qu’il a échoué et qu’il ne pourra l’aider à rembourser ses dettes…
Notre avis : admirable. Le premier film réaliste du cinéma égyptien. Kamal Selim y déploie une maîtrise de l'image et du rythme que peu de ses contemporains ou même de ses successeurs ont été capables d'égaler. Le chef d'oeuvre d'un très grand cinéaste mort beaucoup trop jeune.
Adieu mon amour d’Omar Gomai (Wadaan Ya Gharami, 1951)
avec Faten Hamama (Fikrya), Imad Hamdy (Rashad), Abbas Fares, Zeinab Sedky (la mère de Rashad), Farid Shawki (Soleiman Effendi, le représentant de la compagnie d’assurance et le deuxième mari de la mère de Rashad), Thuraya Fakhry (la mère de Fikrya), Omar El-Hariri (Shawkat, le beau-frère de Fikrya), Sanaa Samih (une voisine, amie de Rashad), Zaki Ibrahim (Mansour Effendi, le père de Rashad), Aziza Helmy (la confidente), Mahmoud Reda (l’oncle de Fikrya), Shafik Nour El Din (Cheikh Al Hara Tawfiq), Abbas Fares (le vieil officier qui épouse Fikrya), Kitty (la danseuse qui danse sur In The Mood, le standard du musicien américain, Glenn Miller), Lola Abdo (la femme de ménage)
Scénario : Omar Gomai
Musique : Mahmoud Al Sharif et Fathy Qoura
Production : les studios MisrDrame. Rashad et Fikrya sont deux jeunes voisins qui sont tombés amoureux l’un de l’autre (Faten Hamama et Imad Hamdy qui jouent ces deux jeunes gens ont quand même vingt-deux ans de différence : lors du tournage, l’actrice a tout juste vingt ans mais l’acteur en a quarante-deux !). Ils projettent de se marier mais Rashad est appelé sous les drapeaux. Pour qu’il puisse rester près de celle qu’il aime et poursuivre ses études, il lui faut obtenir un report de son service militaire. Malheureusement son père meurt et sa mère devient la maîtresse d’un escroc qui dilapide tout l’argent de la famille. Rashad tente de protéger sa mère, mais son compagnon parvient à faire échouer la demande de sursis et le jeune homme doit rejoindre son régiment. Plus question de mariage entre Rashad et Fikrya. Les années passent. La jeune femme a fini par accepter d’épouser un vieil officier qu’elle n’aime pas. Elle vit dans l’opulence mais elle n’est pas heureuse. Un jour, elle aperçoit au volant de la voiture de son mari un nouveau chauffeur : c’est Rashad…
Notre avis : un très beau drame avec de grands acteurs parfaitement dirigés. Un noir et blanc et un cadrage qui subliment les corps et les visages. L'oeuvre d'un esthète.
Les Hommes et les Djinns de Mohamed Radi (Alans wa al gins, 1985)
avec Adel Imam (Galal Sultan), Yousra (Docteur Fatima Ismaïl), Ezzat Al Alaily (docteur Oussama), Amina Rizq (la mère de Fatima Ismaïl), El Sayed Radi (Idriss), Nahed Gabr (Nadia, la sœur de Fatima), Hussien El Sherbiny (Hussein), Samira Mohsen (la mère de Galal Sultan), Mamdouh Wafi (Mohamed, le beau-frère de Fatima), Magdy Emam (Galal Khalifa), Nadia Shams El Dine (la belle-mère de Nadia)
Scénario : Mohamed Othman
Musique : Shaban Abou El Sayed
Production : Mohamed Radi
Le film s’ouvre avec une citation coranique, le verset 56 de la sourate « Ad-Daryiat » : « Et je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils m’adorent. »
Le docteur Fatima Ismaïl est dans l’avion qui la ramène en Egypte après un long séjour aux Etats-Unis où elle a passé son doctorat. Lors du voyage, elle s’aperçoit qu’un homme l’observe avec insistance. A leur arrivée au Caire, il lui adresse la parole. Il s’appelle Galal Sultan et il travaille dans le tourisme. Il affirme qu’ils se sont déjà rencontrés. A l’aéroport, Fatima est attendue par ses parents, sa sœur et son mari ainsi que par son oncle Hussein. Chose étrange : aucun d’eux n’a remarqué qu’elle était accompagnée par un homme. Une fois chez ses parents, elle se rend compte qu’elle a avec elle la mallette que portait son mystérieux interlocuteur. Elle se promet de le retrouver afin de la lui remettre. Dans sa chambre, elle découvre au fond d’un tiroir un vieil album de photo. Il rassemble des clichés d’elle et de son fiancé Galal. Leur relation s’était terminée tragiquement. Ils s’étaient disputés à propos de sa carrière professionnelle juste avant qu’il ne meure dans un accident de voiture en essayant de poursuivre le taxi dans lequel elle avait pris place. Depuis, elle est rongée par le sentiment de culpabilité. Le lendemain, elle se rend dans le centre de recherche qui doit l’employer. Elle y retrouve le docteur Othman, son ancien professeur, qui lui avoue son amour et la demande en mariage. Fatima est déconcertée par cette démarche et elle souhaite attendre avant de se prononcer. Elle a commencé à travailler depuis quelque temps quand elle a la visite de Galal Sultan. L’entretien est cordial mais son visiteur reste toujours aussi mystérieux. Il prétend venir chercher sa mallette qui contient des documents importants concernant sa mère. Fatima lui dit qu’elle est chez ses parents mais qu’elle pourra la lui restituer le lendemain. Le soir, alors que la jeune scientifique a décidé avec sa sœur d’ouvrir la fameuse mallette, les deux jeunes femmes constatent que celle-ci a disparu…
Notre avis : Difficile de faire moins angoissant que ce film d'"horreur". Des effets spéciaux au rabais et une interprétation mollassonne. Adel Imam à contre-emploi et à contresens.
Jusqu’à la Fin de la Vie d’Ashraf Fahmy (Hataa akhar aloumr, 1975)
avec Nagwa Ibrahim (Mona), Mahmoud Abdel Aziz (Ahmed), Omar Khorsheid (Mohi Ibrahim, l’ami musicien d’Ahmed), Hayat Kandel (Bahia), Moshira Ismail (Moshira), Omar Nagy (Mahmoud), Imad Hamdy (le père de Mona), Sayed Saleh (le patron du club équestre), Medhat Fahmy (Medhat), Fathia Shahin (la mère de Mona), Mourad Suleiman (un médecin), Mahmoud Dewidar (le directeur de l’hôpital), Younes Shalaby (une employé du club), Mokhtar El Sayed (le médecin traitant)
Scénario : Youssef El Sebai, Rafik El Saban, Ashraf Fahmy, Ramses Naguib, Mohamed Mostafa
Musique : Omar Khorsheid
Production : Ramsès NaguibL’action débute en 1973, peu avant la guerre du Kippour. Mona est la fille d’un général à la retraite de l’armée de l’air. Ahmed est un jeune pilote d’avion de chasse qui fut l’ élève de celui-ci. Il est amoureux de Mona et le vieux militaire serait ravi qu’il devienne son gendre. Malheureusement, sa fille est secrètement amoureuse de Mahmoud, un champion équestre qui fréquente le même club qu’elle. Bien qu’il soit en permanence entouré d’une cour d’admiratrices, elle était convaincue qu’il allait se déclarer mais il lui annonce qu’il part travailler en Allemagne et qu’il ne reviendra pas de sitôt. Mona accepte donc d’épouser Ahmed. Les premiers temps de leur union sont idylliques mais le jeune pilote reçoit l’ordre de partir pour le front. Mona se retrouve seule et pour se divertir elle se rend régulièrement dans son club équestre. Elle y rencontre Mahmoud qui est revenu en Egypte, ne supportant plus de vivre à l’étranger. Le jeune homme tente de la reconquérir mais elle le rabroue sèchement. Malheureusement, la scène a eu un témoin : une jeune femme qui s'est empressée de dire à Ahmed revenu du front que Mona et Mahmoud se fréquentaient à nouveau...
Notre avis : un film à la gloire des héros de la guerre d'octobre avec de nombreuses séquences constituées d'images tournées par l'Armée elle-même. Avec la très belle et trop rare Nagwa Ibrahim dans le rôle de l'épouse qui renonce à sa vie de femme pour rester auprès de son mari revenu de la guerre paraplégique et impuissant. Du cinéma vertueux et patriotique.
Jeudi 7 décembre à 22h
Al Batiniyah d’Houssam Al Din Mustafa (1980)
avec Nadia El Gendy (Warda), Farid Shawki (Al Akkaad), Mahmoud Yassine (Borai, le bras droit d’Al Akkaad), Farouk El Feshawi (Fathy, le fils d’Al Akkaad), Ahmed Zaki (Sefrot, le policier infiltré), Amr Sahem (le fils de Fathy et de Warda), Abd-El Hamid Al-Monir (Madbouli), Imad Hamdi (le roi de la drogue), Salwa Mahmoud (la femme de Borai), Medhat Ghaly (l’officier de police)
D’après un roman d’Ismail Waly El Din
Scénario : Mostafa Moharam et Sherif Al Menbawi
Musique : Gamal Salamah et Nagib Al Selhdar
Warda est propriétaire d’un café dans le quartier Al Batiniyah, haut lieu du trafic de drogue. Elle entretient une relation amoureuse avec Fathy et elle est enceinte. Malheureusement le père du jeune homme, Al Akkaad, est l’un des trafiquants les plus puissants du quartier et il ne veut pas de Warda comme belle-fille. Fathy doit se soumettre à la volonté paternelle. Alors qu’il épouse la fille d’un autre grand seigneur du marché de la drogue, Warda donne naissance à leur enfant. Le bébé est aussitôt kidnappé par le gang d’Al Akkaad. Ce dernier fera croire à la jeune mère qu’il est mort. En réalité, il l’a confié à l’un de ses hommes pour qu’il soit élevé par la femme de celui-ci…
Notre avis : un thriller qui connut un succès considérable lors de sa sortie et qui fit de son actrice principale une star. Pour les inconditionnels de Nadia El Gendy et de son jeu sans nuance.
Dérive sur le Nil d'Hussein Kamal (Thartharah fawq al-Nil - 1971)
avec Adel Adham (Ali Al Saïd), Mervat Amine (Sana), Magda El-Khatib (Samara), Imad Hamdi (Anis Zaki), Ahmed Ramzy (Ragab Al Qadi), Soheir Ramzy (Layla Zidane), Ahmed Tawfiq (Mustafa Rashid), Naemet Mokhtar (Sania Kamal), Salah Nazmy (Khaled Azouz), Ahmed El Gezeiry (le domestique), Aïda El Shahir (chanteuse), Mahmoud Kamal (Abou Sarih)
Adaptation d’un roman de Naguib Mahfouz publié en 1966 (traduction française en 1989)
Scénario : Mamdouh El Leithy
Musique : Ali Ismaïl
Production : Gamal El Leithy
appréciation : 5/5
Nous sommes en 1967, pendant la guerre des Six Jours.
Anis Zaki est un vieux fonctionnaire qui travaille au Ministère de la Santé. Il ne supporte plus la société dans laquelle il vit. L’autoritarisme des uns, l’hypocrisie des autres, tout lui fait horreur. Il arpente les rues du Caire en ruminant à voix haute. Beaucoup le prennent pour un fou. C’est un vieux misanthrope solitaire et malheureux qui ne trouve l’apaisement que dans la consommation régulière de hachich.
Un jour par hasard, il rencontre Ragab El-Qadi, un ancien voisin qui est devenu acteur de cinéma. Celui-ci l’invite dans son « Royaume » : c’est une péniche où avec des amis, ils se retrouvent le soir pour fumer le narguilé...
Notre avis : une radiographie implacable de l'âme égyptienne au lendemain de la défaite de 67. Parmi toutes les adaptations des romans de Naguib Mahfouz, sans doute la plus réussie, au point que l'on peut se demander si par certains côtés le film ne dépasse pas le texte original.
Mardi 5 décembre à 16h
Une Lettre d’une Femme Inconnue de Salah Abou Seif (Resalah min emraa maghoula, 1962)
avec Farid Al Atrache (Ahmed), Lobna Abdel Aziz (Amal), Amina Rizk (la tante d’Amal), Mary Moneib (la mère d’Amal), Abdel Moneim Ibrahim (Menem, l’ami d’Ahmed), Layla Karim (Nifin), Fakher Fakher (Ibrahim, le serviteur d’Ahmed), Ezzat Al Alali (le médecin), Abdel Ghani El Nagdi (le gardien), Yacoub Mikhaïl (le beau-père d’Amal), Ahmed Shawki (le directeur de la compagnie d'assurance)
Scénario : Fathi Zaki et El Sayed Bedeir
Musique : Farid Al Atrache et André Ryder
Production : Ramsès Naguib et Salah Zulficar
D’après la nouvelle de l’écrivain autrichien Stefan Zweig publiée en 1922, Lettre d’une inconnue.
Cette nouvelle a fait l’objet d’une première adaptation réalisée en 1948 par Max Ophuls avec Joan Fontaine et Louis Jourdan.
Ahmed Sameh est un chanteur célèbre. C’est le jour de son anniversaire. Tous ses amis l’attendent chez lui pour fêter l’événement. Les heures passent et Ahmed n’est toujours pas arrivé. Lassés, les convives décident de rentrer chez eux. C’est après leur départ qu’Ahmed rentre enfin. Son moral est au plus bas. Son domestique lui remet une grande enveloppe qu’on a déposée plus tôt dans la journée. Elle contient une longue lettre. L’auteur en est une femme qu’il ne connaît pas. Elle s’appelle Amal et elle lui raconte son histoire. Elle habitait en face de chez lui et l’aimait à la folie. Ils passeront une nuit ensemble puis Ahmed la quittera pour d’autres aventures. Il ne saura jamais qu’après cette brève liaison, Amal donnera naissance à un petit garçon…
Notre avis : une adaptation très libre et un peu sirupeuse du texte de Stefan Zweig avec un happy end qui en efface la dimension tragique. Mais pour les fans de Farid Al Atrache, est-ce vraiment un problème ?
Les Apparences de Kamal Selim (El Mazaher, 1945)
avec Ragaa Abdo (Hanyah Moubarak), Abdel Aziz Khalil (Monsieur Madbouli), Thuraya Fakhry (la tante d’Hanyah), Yehia Chahine (Mahmoud Al Banawi), Ismail Yassin (Samak), Fouad Shafik (Radwan, l’oncle d’Hanyah), Olwiya Gamil (Mounira, la femme de l’oncle), Stephan Rosty (Nabil Bey), Mimi Chakib (Sharifa, la maîtresse de Nabil Bey), Ali Tabangat (l’arbitre du match de boxe), Mohamed El Deeb (le maître d’hôtel), Ferdoos Mohamed (une servante de Radwan et de Mounira), Amina Sherif (l’une des filles de Mounira), Nagwa Salem (l’une des filles de Mounira), Mohamed Ragheb (le fils de Mounira)
Scénario : Kamel Selim
Musique : Vassili Papa Doiolos
Générique : extrait de l’ouverture des Noces de Figaro de Mozart
Hanyah est une jeune femme qui vit avec sa tante très malade dans un vieux quartier populaire du Caire. Elle fait la connaissance de Mahmoud, un ouvrier qui travaille dans sa rue. Ils sortent régulièrement ensemble et projettent de se marier. La tante d’Hanyah est au plus mal. Avant de mourir, elle révèle à sa nièce qu’elle a un oncle du nom de Radwan et elle lui fait promettre d’aller le voir. Ce parent immensément riche habite dans un grand villa dans le quartier huppé de Zamalek. Si Radwan accueille chaleureusement sa nièce il n’en est pas de même pour sa femme Mounira qui ne goûte guère cette visite. Ce que ne sait pas encore Hanyah, c’est que Radwan était l’associé de son père et qu’elle est donc l’héritière de la moitié des usines que possède son oncle. Mais Mounira a forcé son mari à le cacher afin qu’elle et ses enfants soient les seuls héritiers de l’empire familial…
Notre avis : le dernier film de Kamal Selim qui mourra à l'âge de trente-deux ans, deux mois après sa sortie. Un joli conte opposant la vertu des gens simples à la cupidité des possédants avec un happy end qui réconcilie tout le monde. La très talentueuse Ragaa Abdo joue et chante avec un naturel peu commun pour l'époque.
La Maison n°13 de Kamal El Sheikh (Al-Manzel Raqam 13, 1952)
Faten Hamama (Nadia, la fiancée de Sharif Kamal), Imad Hamdy (Sharif Kamal), Lola Sedky (Sonia Chahine, la maîtresse du docteur Assim Ibrahim), Mahmoud El Meleigy (le docteur Assim Ibrahim), Tawfik Ismail (Saber Amin), Serag Mounir (l’enquêteur), Ferdoos Mohamed (la mère de Sharif Kamal), Wedad Hamdy (la femme de chambre de Nadia), Zaki Ibrahim (le père de Nadia), Fawzia Mostafa (l’infirmière), Alia Ali (la danseuse), Omar Al Gizawi (le serviteur de la victime)
Une histoire de Kamel Attya et de Kamal El Sheikh
Scénario et dialogues : Ali El Zorkani
Production : les Studios MisrThriller. Un homme arrive en voiture près d’une villa isolée. Il se gare devant le portail et sort de son véhicule. Il gravit les marches qui mène jusqu’à la porte d’entrée. Il sort une clé de sa poche et l’introduit dans la serrure. La porte s’ouvre, il entre. L’individu se retrouve face à un autre homme qui lit son journal. Il l’abat de plusieurs coups de revolver. On retrouve dans son lit le meurtrier qui vient de se réveiller. Il s’appelle Sharif Kamal et il vit avec sa mère dans un grand appartement. On comprend que la scène du meurtre était un rêve. Mais Sharif reste troublé par ce rêve étrange dont les moindres détails lui sont restés en mémoire. Son malaise grandit encore quand il constate qu’il a une blessure à la main et que dans sa poche, il y a une clé qui ne lui appartient pas. Il se précipite à la clinique du docteur Assim Ibrahim, un psychiatre qui le soigne pour troubles nerveux. Il ne sait pas que c’est ce dernier qui par hypnose lui a ordonné de commettre ce crime car en effet, il a bien tué cet inconnu, ce n’était pas un rêve.
Notre avis : un thriller hitchcockien réalisé par un grand styliste. Une oeuvre envoûtante servie par des acteurs exceptionnels.
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