mercredi 18 octobre 2023

Les réalisateurs : Sayed Issa (1935-1990)

سيد عيسى

Sayed Issa est un cinéaste égyptien. Il fait ses études en Union Soviétique ce qui le conduira à doubler un certain nombre de films de ce pays en langue arabe. Il réalise quatre films dans les années soixante et en tournera un dernier à la fin des années soixante-dix.


Un seul film de Sayed Issa a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Le Géant (El Marid, 1964)
avec Hussein El Sherbini (Awad), Farid Shawki (Awad, quinze ans après), Adly Kasseb (le Pacha), Tawfik El Deken (Khalil, le bras droit du Pacha), Abbas Al Daly (le gardien du palais), Shwikar (Nawara, la fille du gardien), Fathia Shahin (la femme du Pacha), Shahinaz Taha (Soad, la fille du pacha), Ehsan Sherif (la mère d’Awad), Muhamed Nabeh (le patron du café), Abdel Salam Mohamed (le garçon de café), Ali Al Moawen (un des hommes du Pacha), Ali Orabi (un paysan), Mokhtar El Sayed (l’officier de police), Mohamed Rushdy (le chanteur)
Scénario : Adly El Moled, Mohamed Kamel Abdel Salam
Musique : Suleiman Gamil
Production : Gomhouria Films


L’action se passe dans la campagne avant la révolution de 1952. Le Pacha est le seigneur de la région. Pour agrandir son domaine, il use des méthodes les plus cruelles afin de racheter les terres des paysans au prix le plus bas. Un jour, un de ses employés écrase un paysan avec son tracteur. Tous les compagnons de la victime se lancent à la poursuite du meurtrier. Ce dernier se réfugie dans la propriété de son patron. Les paysans se rassemblent devant les grilles du domaine en hurlant des slogans contre le tyran et ses hommes. Ils jettent des torches enflammées dans la cour et des bâtiments s’embrasent. Les employés du domaine répliquent en tirant dans la foule. . Après cette révolte, le Pacha fait appel à la police pour que les responsables de l’incendie soient châtiés mais quand les membres de la force publique vont de maison en maison pour procéder aux arrestations, ils ne trouvent aucun homme dans le village. Le Pacha a alors une idée : il fait arrêter toutes les femmes et annonce qu’elles ne seront libérées que lorsque les hommes accepteront de se rendre. Ceux-ci n’ont plus le choix : ils reparaissent et doivent subir la violence du Pacha et de ses sbires. Entretemps le jeune Awad arrive dans le village pour voir ses parents, il tombe sur des rues et des maisons entièrement vides. Il se précipite chez le Pacha et parvient à entrer dans le palais. C’est ainsi qu’il apprend que sa mère a été libérée mais que son père est mort. L’arrivée de Khalil, le bras droit du Pacha, met un terme au face à face entre Awad et le tyran. Le jeune homme est expulsé. Aussitôt le Pacha se retourne contre le vieux gardien de la propriété qui n’a pas su empêcher l’intrusion d’un étranger chez lui. Il ordonne qu’il soit fouetté avec toute la sévérité qu’il mérite. Le vieillard en meurt. Le Pacha accuse alors Awad d’être le seul responsable de cette mort. Au moyen de faux témoignages, le jeune homme est inculpé et condamné à 15 ans de prison. Les années passent. Un jour, un étranger arrive dans le village. Il est borgne et porte un bandeau noir sur l’œil droit…

Notre avis : une petite série B qui se prendrait pour un grand film. Le réalisateur connaît très bien le cinéma soviétique et il reprend bon nombre de procédés cher à Sergueï Eisenstein tels que les gros plans en contreplongée. Il lui emprunte aussi le discours révolutionnaire faisant de manière explicite un parallèle entre le 23 juillet 1952 et le 25 octobre 1917. Du coup Farid Shawki prend l’allure d’un héros bolchévique sauf quand il revêt son costume de justicier, cagoule et cape noires : dans ces moments-là, il se contente d’être ridicule.

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