إخراج :أحمد كامل مرسى
Ahmed Kamel Morsi a réalisé Justice du Ciel en 1948.
Distribution : Abdel Aziz Ahmed, Saïd Khalil, Shadia, Ferdous Hassan, Aziza Helmy, Hussein Riad, Mahmoud el Meleigy, Abdel Meguid Choukry, Kamal El Shennawi
Scénario : Ahmed Kamel Morsi et Ahmed Shokry
Musique : Abdel Aziz Salam
Abdel Aziz Ahmed |
Saïd Khalil |
Shadia |
Ferdous Hassan |
Aziza Helmy |
Hussein Riad |
Mahmoud El Meleigy |
Abdel Meguid Choukry |
Résumé
Mahmoud, un employé dévoué et honnête, a la malchance de retrouver mort dans son bureau le directeur de la compagnie. Ce dernier a été probablement assassiné par Youssef, un autre employé qui avait accumulé des dettes de jeu. Quand la police arrive sur les lieux, elle ne trouve que Mahmoud, hébété devant le corps de son patron. Il est donc le premier suspect. En l’absence de toute autre piste, l’instruction conclut à sa culpabilité. A l’issu du procès, il est condamné à 15 ans de travaux forcés. Avant de quitter le tribunal, le condamné embrasse une dernière fois sa femme, la suppliant de ne jamais tenter de le voir durant sa détention.
Pour nourrir ses deux enfants, la femme de Mahmoud doit travailler. Elle commence comme couturière mais le salaire ne suffit pas à couvrir toutes les dépenses de la petite famille. Une cliente lui conseille de jouer au casino. Elle s’y rend en compagnie de sa nouvelle amie. L’argent qui circule lui tourne la tête : elle vole une liasse de billets. Elle est arrêtée par le directeur de l’établissement qui lui propose un marché : soit il porte plainte et elle ira en prison, soit elle travaille pour lui comme entraîneuse. La femme n’a pas le choix. Elle est désormais une employée du casino chargée d'inciter les clients à boire et à jouer. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que tout cela était un coup monté et que la cliente était la complice du directeur malhonnête.
Les années passent. Mahmoud recouvre enfin la liberté. Il se rend à son ancien domicile. Le concierge lui apprend que sa femme n’y réside plus depuis des années. Il erre dans les rues ne sachant où aller. Dans un café il fait la connaissance d’un jeune homme qui s’est pris de sympathie pour lui. Constatant l’état de faiblesse du vieillard, le garçon téléphone à sa sœur qui est infirmière à l’hôpital. Mahmoud est hospitalisé. Grâce aux soins qu’on lui prodigue, l’ancien employé est vite sur pied. Il est désormais un ami du frère et de la sœur. Cette dernière fête son anniversaire prochainement. Mahmoud est invité. La petite fête se déroule dans la maison du patron du casino. Le vieil homme y retrouve sa femme et comprend que le frère et la sœur sont ses deux enfants. Soudain, c’est le drame, on a tiré sur le patron du casino qui meurt sur le coup. Le meurtrier est Youssef -l'ancien collègue de Mahmoud criblé de dettes mais aussi le père du médecin dont est amoureuse la fille de Mahmoud !- qui avoue enfin être l'auteur du crime pour lequel son infortuné confrère a été condamné.
Critique
Le cliché absolu ! Sur une trame conventionnelle, le père de famille modèle condamné aux travaux forcés pour un crime qu’il n’a pas commis, les auteurs enchaînent les scènes pathétiques parmi les plus stéréotypées de toute l’histoire du cinéma. Bien sûr, le mélodrame exige le recours à des procédés qui laissent souvent peu de marge à l’inventivité et à la personnalité du créateur. Mais une telle absence d’originalité, c’est tout de même très rare et cela mérite d’être salué !
Pendant tout le film, on assiste donc aux malheurs qui accablent toute la petite famille et nous sommes invités à compatir devant tant de souffrances endurées et tant de dignité dans l’épreuve. Mais quand on sollicite de manière aussi maladroite et aussi appuyée la sensibilité du spectateur, cela finit par faire naître en lui un ricanement nerveux, signe de son exaspération croissante. Une exaspération que suscite avant tout la passivité du héros. Il ne réagit jamais mais se laisse porter par les courants qui en l’occurrence lui sont contraires. D’ailleurs, Hussein Riad ne s’y est pas trompé : de scène en scène, il arbore le même masque du vieil homme brisé par le destin, un peu comme un musicien qui jouerait la même petite mélodie cafardeuse durant tout un concert.
Et comme il n’y a pas d’action permettant la progression de l’intrigue, les auteurs ont mis en place une série de coïncidences aussi invraisemblables les unes que les autres. Qu’on en juge : après sa sortie de prison, Mahmoud, le héros, a un malaise dans la rue, il est secouru par un jeune homme : c’est son fils ! Celui-ci téléphone à l’hôpital où travaille sa sœur comme infirmière, ce qui signifie que le vieil homme sera soigné par sa fille ! Sa fille est amoureuse d’un jeune médecin. Et là l’incroyable se produit sous nos yeux : ce docteur est le fils de l’ancien collègue de Mahmoud et on apprendra dans la dernière scène que ce monsieur est le véritable auteur du meurtre pour lequel notre héros a été condamné ! Et afin que le happy end soit complet, cet ancien collègue ne se contente pas d’avouer son crime, il tue l’affreux personnage qui exploitait la femme de Mahmoud. Morale de l’histoire : à qui sait attendre, tout est bien qui finit bien.
Le film s’appelle La Justice du Ciel. Le ciel a sans doute le pouvoir d’arracher toute une famille des griffes du malheur mais il semblerait qu’il ait plus de difficulté à sauver un scénario du ridicule !
Appréciation : 2/5
Le film s’appelle La Justice du Ciel. Le ciel a sans doute le pouvoir d’arracher toute une famille des griffes du malheur mais il semblerait qu’il ait plus de difficulté à sauver un scénario du ridicule !
Appréciation : 2/5
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Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin
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