mercredi 31 janvier 2018

Les réalisateurs : Fateen Abdel Wahab (1913-1972)

فطين عبد الوهاب

Fateen Abdel Wahab fait des études pour devenir militaire mais la passion pour le cinéma est la plus forte. Il commence à travailler aux studios Misr au début des années quarante. Il tourne son premier film en 1948. Il devient très vite le spécialiste de la comédie populaire. Avec Ismaël Yassin, il réalise dans les années cinquante une série de films qui battront tous les records d’affluence. Sa filmographie est certes d’un intérêt inégal mais on n’y trouvera aucune de ces réalisations bâclées ou déshonorantes qu’ont commis un jour ou l’autre bien de ses confrères. Sans pouvoir rivaliser avec des cinéastes comme Salah Abou Seif ou Henry Barakat, Fateen Abdel Wahab occupe néanmoins une place importante dans l’histoire du septième art du monde arabe. Sa conception de la comédie est celle d’un artiste moderne combattant tous les conservatismes et défendant toutes les aspirations à la liberté. Fateen Abdel Wahab prouvait à chaque film qu'il n'était pas nécessaire d'être con et réac pour être populaire. 


Trente deux films de Fateen Abdel Wahab ont fait l'objet d'une présentation  dans ce blog :



Nadia (1949)
avec Aziza Amir (Nadia), Mahmoud Zulficar (Medhat), Soliman Naguib (Shawkat, le professeur d’ingénierie), Shadia (Soraya), Shokry Sarhan (Mounir), Zeinab Sedky (la directrice de l’école), Salah Nazmi (Fakry), Mahmoud Shoukoko (le gardien de l’école), Abdel Mona'em Saoudi (le médecin), Shafik Nour El Din (l’interprète israélien)
Scénario : Youssef Gohar
Production : Aziza Amir


Mélodrame patriotique et comédie sentimentale. Depuis la mort de leurs parents, c’est Nadia qui s’occupe de son frère, Mounir et de sa petite sœur Thuraya. Elle a toujours refusé de se marier et gagne sa vie comme enseignante. Elle est fière de son frère qui est devenu pilote dans l’armée. En 1948, éclate la guerre de Palestine. Mounir est envoyé au combat. Un soir, un pilote en uniforme se présente à son domicile. Elle croit reconnaître son frère mais en fait c’est l’un de ses camarades, Medhat qui vient lui annoncer une terrible nouvelle : Mounir est mort. Folle de désespoir, Nadia sort de la maison et disparaît dans la nuit. Elle se dirige vers la voie ferrée avec une seule idée en tête : mourir à son tour. Heureusement, Medhat l’a suivie et quand il voit Nadia debout entre les rails tandis qu’un train arrive à grande vitesse, il se jette sur elle et la sauve. Il la reconduit chez elle et tente de lui redonner espoir. Ses paroles la réconfortent ; elle décide de s’engager elle aussi. Elle part en Palestine comme infirmière en confiant l’éducation de Thuraya à son collègue le professeur Shawkat. Ce n’est pas une tâche de tout repos pour le vieil enseignant car Thuraya est une jeune fille insouciante qui n’en fait qu’à sa tête. Pendant ce temps-là, sur le front, Nadia retrouve Medhat et elle ne peut cacher les tendres sentiments qu’elle éprouve pour lui…

Notre avis : l’un des premiers films sur la guerre israélo-arabe qui a pris fin en janvier 49. Le tournage de « Nadia » s’est donc déroulé alors que le conflit était en cours. On peut s’étonner que la première réalisation de celui qui deviendra le roi de la comédie populaire soit un drame ancré dans l’actualité tragique de son époque mais en fait l’artiste qui est à l’origine de ce projet, c’est Aziza Amir, la productrice et la vedette du film. Aziza Amir occupa un rôle essentiel dans l’essor du cinéma égyptien. On lui doit notamment en 1927 la création du premier long-métrage égyptien, « Layla » qu’elle produisit et dans lequel elle joua. « Nadia » est son avant-dernier film comme actrice (elle meurt en 1952 à l’âge de 51 ans). Femme engagée, Aziza Amir ne pouvait rester insensible au drame palestinien. En 1948, elle avait déjà écrit et produit « La Fille de Palestine » que son mari Mahmoud Zulficar avait réalisé. Mais il serait erroné de considérer « Nadia » comme une simple œuvre de propagande : le récit, riche en péripéties, mêle avec une certaine habileté le politique et le personnel, la guerre et l’amour. On regrettera néanmoins le caractère trop théâtral du jeu d’Aziza Amir qui semble en permanence au bord de l’évanouissement. Le contraste avec le jeu très naturel de la jeune Shadia qui joue la petite sœur est saisissant !


Ismaïl Yassin dans la maison des fantômes  (Ismail Yassin fi bayt al-ashbah, 1951)
avec Ismaïl Yassin (Morsi Cœur de Lion, neveu du défunt), Kamal El Shennawi (Sharif, le fils de Mounira Hanem), Thoraya Helmy (Aziza, la fille de Hassan), Mimi Chakib (Mounira Hanem, la nièce du défunt), Gracia Kassin (Gamila Hanem, la cousine du défunt), Serag Mounir (Mourad Effendi), Abdel Fatah El Kosary (Hassan, le fils de Gamila Hanem), Ahmed El Beh (Jassar, le serviteur muet), Reyad El Kasabgy (un complice du notaire véreux), Mohsen Hassanein (un complice du notaire véreux), Zaki Mohamed Hassan (le gardien de zoo)
Scénario : Ali El-Zorkani et Fateen Abdel Wahab
Musique : Ibrahim Haggag
Production : les films Gabriel Telhami


Comédie. Le Pacha Farid Omar Saltah vient de mourir. Mourad Effendi, son notaire, a convoqué tous ses héritiers dans son manoir planté au milieu des montagnes pour leur faire la lecture du testament. Ils apprennent qu’ils hériteront de la fortune du défunt à une seule condition : ils doivent passer un mois ensemble dans cette maison afin d’apprendre à se connaître. La plupart des héritiers ne sont guère enchantés car l’endroit est sinistre mais ils acceptent de se plier aux dernières volontés de leur parent richissime. Très vite, des phénomènes étranges se produisent dans la maison. La terreur submerge les résidents quand ils constatent qu’un gorille mangeur d’hommes rôde dans les parages et tente de pénétrer à l’intérieur du manoir. On charge le cousin Morsi, chasseur professionnel, de l’éliminer mais celui-ci ne se montre pas plus courageux que les autres. Pendant ce temps-là, une idylle s’ébauche entre Sherif et Aziza, les deux plus jeunes membres de la famille…  


Le Règne de Karakush (Hukum Karakush, 1953)
avec Nour El Hoda, Zaki Rostom, Omar El Hariri, Zouzou Chakib, Mimi Chakib, Serag Mounir, Stephan Rosti, Mohamed El Dib, Riad El Kasabgy, Eskandar Menassa, les danseuses Liz et Linn
Scénario : Mahmoud El Sabbaa et Badie' Khairy
Musique : Mohamed Abdel Wahab, Fouad El Zahry, Zakaria Ahmed, Riad El Sonbati, Youssef Saleh, Sharifa Fathy, Badie' Khairy
Production : Serag Mounir


Drame historique. Le Sultan Karakush tombe amoureux d'une fille du peuple. Pour l'épouser, il nomme son père ministre. Celui-ci utilise sa nouvelle situation pour soutenir la résistance contre la tyrannie du Sultan tandis que sa fille s'éprend d'un rebelle qui prépare une insurrection.


La Vérité (Kalimat alhaqi, 1953)
avec Serag Mounir (Amin), Shadia (Samira, la fille d’Amin), Omar El-Hariri (Hassan, le neveu d’Amin), Ismail Yassin (Fayek, neveu d’Amin), Mimi Shakib (Aziza, la femme d’Amin), Serag Mounir (Amin), Thuraya Fakhry (la nièce d’Amin), Shafik Nour El Din (Abdul Hamid Al Sharbatly, le président de l’association qui lutte contre les bars et les cabarets), Thoraya Helmy (Souad, la maîtresse d’Amin), Aziza Helmy (Salwa Hanem), Soleiman El Gendy (le fils de Salwa)
Scénario : Ali El-Zorkani, Fateen Abdel Wahab 
Musique : Georges Bizet (Carmen)
Production : Mostafa Hassan


Amin est un homme d’une cinquantaine d’années, il est marié et il a une fille prénommée Samira. Il dirige une société spécialisée dans les placements financiers, il est aussi le trésorier d’une association qui lutte contre la fréquentation des bars et des cabarets. Mais derrière cette façade honorable Amin se livre à des agissements que la morale réprouve et que la loi interdit. Il entretient une liaison adultère avec la danseuse d’un cabaret et pour pouvoir combler tous les désirs de la jeune femme, il n’hésite pas à escroquer ses clients. Deux de ses neveux travaillent avec lui dans sa société sans être au courant de ses manipulations frauduleuses. L’un d’eux, Hassan, est l’amoureux de sa fille et Amin a promis de les marier. Malheureusement, les difficultés s’accumulent pour le chef d’entreprise indélicat. Il est au bord de la faillite. Pour son salut, il ne voit qu’une solution : qu’Hassan épouse sa nièce Qamar, une fille laide et simplette vivant sous son toit. Son père lui a légué une fortune, à condition qu’elle se marie…


Mademoiselle Hanafi (Anissa Hanafi, 1954)
avec Ismail Yassin (Hanafi), Magda (Nawam), Soliman Naguib (Hassouna Bey), Zinat Sedki (la belle-mère d’Hanafi), Abd El Fatah El Kosary (le père d’Hanafi), Omar El-Hariri (Hassan), Reyad El Kasabgy (Al Wady, le boucher), Wedad Hamdy (Zakia, l’ex-femme d’Al Wady), Gamalat Zayed (Oum Al Saïd), Abdel Ghani El Nagdi (le policier), Mohamed Shawky (le marié), Shafik Galal (le chanteur), Nemat Mokhtar (une danseuse), les deux danseuses Liz et Lynn, Thurya Salem (une danseuse), Hassan Abou Zeid (le mathoun)
Scénario : Galil El Bendary
Musique : Ibrahim Haggag, Mohamed El Kahlawy, Kamal Ahmed Ali
Production : Galil El Bendary


Hanafi est un jeune garçon très conservateur. Il vit avec son père, un patron boucher, sa belle-mère et la fille de celle-ci, Nawam. Hanafi exerce sur ces deux femmes une autorité sans faille, leur interdisant de sortir et même de regarder par les fenêtres. Nawam aime un jeune homme qui réside sur le toit de leur immeuble. Il s’appelle Hassan et est étudiant à l’école vétérinaire. Le père d'Hanafi l'a chargé de s'occuper des nombreux pigeons voyageurs qu'il possède. Nawam rejoint souvent Hassan sur la terrasse et ils n’imaginent pas l’avenir l’un sans l’autre. Malheureusement, selon les volontés de son beau-père et de sa mère, Nawam doit épouser Hanafi. Ce dernier ne souhaite pas non plus ce mariage mais lui aussi est obligé de se plier à la décision paternelle. Le jour des noces, le jeune marié est pris de violents maux de ventre. Il est hospitalisé et subit une intervention chirurgicale. Le médecin qui l’a opéré a commis une erreur : il l’a transformé en femme. Hanafi est devenu Fifi…

Notre avis : un monument de la comédie égyptienne. Avec ce film, Ismaïl Yassin devient le roi du rire dans le monde arabe et il le restera pendant de longues années. Le tour de force de Faten Abdel Wahab consiste à aborder dans une comédie familiale une réflexion sur le genre qui impressionne par sa modernité et son audace. Progressiste dans l’âme, le réalisateur nous offre une satire sans concession des défenseurs de la tradition et de la vertu. « Mademoiselle Hanafi » connut un triomphe bien mérité à sa sortie et depuis les chaines de télévision continuent à le diffuser très régulièrement. En revanche, qu’il ne soit même pas mentionné dans bon nombre d’Histoires du cinéma égyptien rédigées par des « spécialistes » nous semble profondément injuste.


Ismaël Yassin à l'armée (Ismaïl Yassine fil geish, 1955)
avec Reyad El Kasabgy (Attiya), Ismaël Yassin (Termis), Samira Ahmed (Samira), Abdel Salam Al Nabulsi (Zizou), Gamalat Zayed (la mère de Samira), Soad Ahmed (la mère de Termis), Abdel Ghany Al Nagdi (Okal), Hassan Atla (Hussein), Mahmoud Lotfi (le père de Zizou)
Scénario : Fateen Abdel Wahab
Dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Fouad El Zahry, Fathy Qoura, Mounir Mourad
Production : Al Hilal Films
appréciation : 3/5


Un groupe d’hommes résidant dans le même quartier sont convoqués par le ministère de la défense pour une session d’entraînement militaire. Parmi eux, nous trouvons Okal, un vendeur ambulant, Zizou, le coiffeur, Zaki qui était chargé de distribuer les convocations sans savoir que lui aussi était le destinataire de l’une d’entre elles et enfin, Hussein, le mari d’Oum Abdo. Celle-ci est la mère de Samira, la jeune fille dont est amoureux Zaki. Malheureusement, il a un rival : l’officier Attiya qui est justement chargé de la formation des nouveaux appelés...

Notre avis : le premier des six films que Fateen Abdel Wahab et Ismaël Yassin vont tourner entre 1955 et 1959 à la gloire de l’armée et de la police. Malgré son aspect « officiel », ce premier volet de la série n’a rien du navet édifiant et cocardier. Le réalisateur parvient à défendre les droits de la comédie et du rire Toutes les épreuves auxquelles doivent se soumettre Zaki et ses deux compagnons sont autant de prétextes à gags, parfois un peu convenus mais toujours réalisés avec le plus grand soin. Et comme dans toute comédie militaire qui se respecte, on a un sergent à la mine patibulaire -incarné par l’excellent Reyad El Kasabgy- dont on défie l’autoritarisme borné et que l’on tourne en ridicule. L'esprit est parfois très proche de celui des « Gaietés de l’Escadron » du dramaturge français Georges Courteline, en moins féroce évidemment. Mais au-delà de son caractère divertissant, l’intérêt principal du film réside dans son aspect documentaire. La vie quotidienne des militaires est évoquée avec un souci constant de vérité. En fait, le véritable héros « d’Ismaël Yassin à l’Armée », c’est le simple soldat, engagé ou appelé. Dans toutes les scènes du film, le réalisateur prend bien soin de mêler ses acteurs professionnels aux vrais troupiers qui se préparent au combat.


Ismaël Yassin dans la Police (Ismaïl Yassin fel Police, 1956)
avec Ismail Yassin (Zaki), Hussein Qandil (un officier de police), Ellen Deatto (la voisine de Zaki), Zahrat Al Oula (Sania), Zinat Sedki (la mère de Gamala), Roshdy Abaza (Roshdy, le fiancé de Gamala), Sherifa Mahear (Gamala), Reyad El Kasabgy (un agent de police), Mohamed Shawki (un soldat), Hassan Hamed (un voleur), Mohsen Hassanein (un agent de police), Ali Rushdy (le père de Sania), Noura (la danseuse), Ali Abd El Al (le pharmacien), Salah Abdel Hamid (le chanteur)
Scénario : Fateen Abdel Wahab, El Sayed Bedeir, Mahmoud Sobhy
Musique : Fouad El Zahery
Production : Abbas Helmy


Zaki est un policier débutant, plein de bonne volonté mais très maladroit. Une nuit alors qu’il patrouille, il tombe sur deux malfrats en train de dévaliser l’appartement de madame Shamma. Il arrête l’un des voleurs mais son complice parvient à s’échapper. De retour au commissariat, Zaki conduit son homme en cellule puis accompagne au bureau de l’officier enquêteur un autre individu. Il ne sait pas que ce dernier qu’il prend pour un malfrat travaille en fait pour la police. Il est justement chargé d’infiltrer le gang auquel appartient le voleur que Zaki a arrêté. Epuisé par cette nuit bien remplie, notre policier débutant rentre chez lui. Dans son immeuble, il retrouve la jeune femme dont il est amoureux. L’entrevue tourne à la dispute : la demoiselle lui reproche ses horaires de travail et elle ne lui cache pas qu’elle est très attirée par un autre garçon qui habite l’immeuble. Zaki est évidemment très déçu. Sur le plan professionnel, la situation va aussi se dégrader : une nuit, il arrête l’homme rencontré au commissariat alors que celui-ci a pris en filature le chef du gang qui terrorise la ville. Par son intervention, Zaki fait échouer toute l’opération… 

Notre avis : Fateen Abdel Wahab et Ismaël Yassin vont tourner entre 1955 et 1959, six films à la gloire de l’armée et de la police. Le premier, c’est en 1955, « Ismaël Yassin à l’armée ». Le deuxième, c’est celui-ci, « Ismaël Yassin dans la police ». Il débute par un texte dans lequel les producteurs remercient le ministère de l’intérieur de son aide et déclarent que leur principal objectif a été de changer l’image des policiers en montrant qu’ils sont des citoyens ordinaires, des êtres humains avec leurs soucis et leurs joies. Effectivement, ce qui est tout à fait étonnant dans ce film, c’est qu’on n’assiste pas à une « héroïsation » des forces de l’ordre. Bien au contraire, le personnage principal incarné par Ismaël Yassin est un policier au bas de l’échelle d’une incompétence absolue (même si le dénouement lui donnera l’occasion de se racheter). De sorte que la comédie ne cède jamais devant les exigences de la propagande et que l’on peut encore apprécier ce film de commande. Une autre singularité d’ « Ismaël Yassin dans la Police », c’est son rythme débonnaire. Pas d’actions d’éclat, pas de courses poursuites, pas de bagarres mais on nous montre des policiers paisibles, au travail et surtout dans leur vie quotidienne. Et c’est ainsi que l’œuvre de propagande annoncée devient une chronique attachante sur des hommes et des femmes d’un quartier populaire de la capitale.


Des Femmes dans Ma Vie (Nissa fi hayati, 1957)
avec Yehia Chahine (Ahmed Awad) , Mounira Sunbul (Nahid), Zubaida Tharwat (Sana) , Hind Rostom (Fathia) , Magda (son propre rôle), Rushdy Abaza (Mourad), Ferdoos Mohamed (mère de Fathia), Serag Mounir (le père de Nahid)
Scénario : Hussein Helmy El Mohandes
Production : Yehia Chahine
appréciation : 3/5


Ahmed est un menuisier qui dirige une entreprise florissante. Dans son atelier, il emploie plusieurs dizaines d’ouvriers. Il est fiancé à Fathia, une jeune fille qui vit avec sa mère dans le même quartier que le sien. La mère est enchantée de cette union. Il n’en est rien pour Fathia qui méprise Ahmed. Un jour, ce dernier retrouve par hasard un ancien ami de lycée prénommé Mourad. Il dirige une école de danse et invite son camarade à la visiter. Ahmed fait la connaissance de Mouna, l’une des élèves de Mourad. Avec elle, le professeur de danse envisage d’ouvrir une boîte de nuit. Il propose à Ahmed de participer au projet.



Le Fils de Hamido (Ibn Hamidu, 1957)
avec Ismaïl Yassin (Ibn Hamido), Hind Rostom (Aziza), Ahmed Ramzy (Hassan), Abd El Fatah El Quossary (Hanafi, le père d’Aziza et Hamida), Zinat Sedki (Hamida), Tawfik El Deken (El Baz Effendi, négociant en bateaux et trafiquant de drogue), Nelly Mazlom (Latania, complice des trafiquants de drogue), Helen Diatto (Maryse, partenaire de Latania), Soad Ahmed (Tafida, la mère d’Aziza et Hamida), Reyad El Kasabgy (l’agent de police), Nemat Mokhtar (la danseuse du cabaret), Rashad Hamed (le chef de la police locale), Hassan Atla (un soldat), Abdel Ghani El Nagdi (un soldat)
Scénario et dialogues : Abbas Kamel
Musique : Atyah Sharara


Comédie. Ibn Hamido et Hassan sont deux policiers en mission à Suez pour démanteler un important trafic de drogue. Ils se font passer pour de simples pêcheurs et c’est sur la plage, qu’ils font la rencontre de deux sœurs, Aziza et Hamida. Elles reviennent de la pêche avec un panier rempli de poissons. Alors que les deux jeunes femmes se baignent, Ibn Hamido et Hassan s’approchent du panier et s’emparent de deux poissons. Aziza et Hamida s’en aperçoivent. Une dispute éclate. Il faut l’intervention du père des deux sœurs pour que tout s’arrange. Le vieil homme comprend tout le parti qu’il peut tirer de ces deux garçons. Il leur loue une chambre dans sa maison et leur vend une barque portant le nom prémonitoire de « Normandy 2 ». L’embarcation coulera le jour même de son baptême et de sa mise à l’eau. Nonobstant, l’amour naît très vite entre Hassan et Aziza ainsi qu’entre Ibn Hamido et Hamida. On parlerait déjà mariage sans Al Baz Effendi, un notable véreux qui souhaite depuis longtemps épouser Aziza. Pour se débarrasser des deux jeunes gens, Al Baz Effendi a une idée : il les dénonce à la police comme étant de dangereux trafiquants de drogue. Ibn Hamido et Hassan sont arrêtés alors qu’ils prennent un verre au cabaret de la ville. Au commissariat, ils découvrent que lors du numéro de danse, on leur avait remis une serviette de table dans laquelle quelqu’un avait placé une barrette de haschich. La preuve est irréfutable : ils passent la nuit en prison. Mais le lendemain, ils déclinent leur véritable identité au directeur de la police et ils sont aussitôt libérés…

Notre avis : l'une des comédies les plus célèbres de l'âge d'or. Un classique du cinéma populaire archi rediffusé mais toujours revu avec le même bonheur. On ne se lasse pas des aventures de ces deux policiers d’opérette qui s’installent dans une famille de pêcheurs particulièrement pittoresque. Hind Rostom et Zinat Sedky jouent les deux sœurs et elles forment un duo effervescent. La première est au comble de son insolente beauté et la seconde au sommet de sa « vis comica ».


Ismaël Yassin dans la Marine (Ismaïl Yassin fil ustul, 1957)
avec Ismaël Yassin (Ragab), Zahra Al Oula (Nadia), Ahmed Ramzy (Mounir), Mahmoud El Meleigy (Abbas Al Zafer), Zinat Sedki (la mère de Nadia), Abdel Wareth Asr (le père de Nadia), Zeinat Olwi (la danseuse), Abdel Moneim Ibrahim (Abdul Bar), Reyad El Kasabgy (le sergent instructeur à bord du navire), Malak El Gamal (l’entremetteuse), Layla Karim (la petite amie de Mounir), Layla Hamdy (épouse d’Abbas Al Zafer), Mary Bay Bay (épouse d’Abbas Al Zafer) 
Scénario : Hassan Tawfik et El Sayed Bedir 
Musique : Mounir Mourad 
Production : Films Memphis/Ramsès Naguib
appréciation : 3/5


Comédie navale. Ragab est un gentil garçon dont le seul défaut est la peur de la mer. Il aime sa cousine Nadia qui est infirmière à l’Hôpital de la marine. Hanfi, le père de Nadia, accepterait que sa fille épouse son neveu, en revanche la mère souhaite que sa fille épouse Maître Abbas Al Zafer, un homme d’âge mûr riche et puissant. Nadia exhorte son amoureux à surmonter sa peur de la mer et l’incite à s’engager dans la marine pour impressionner sa mère. Ragab se rend au centre de recrutement de la Marine. Là, il rencontre deux autres engagés, Abdul Bar et Mounir, avec qui il sympathise tout de suite. Après la visite médicale, les trois jeunes gens commencent leur formation.



Le Grand Frère (Al akh al kabir, 1958)
avec Hind Rostom (Rouhya, la maîtresse d’Awad), Farid Shawki (Awad), Ahmed Ramzy (Ahmed, le jeune frère d’Awad), Farida Fahmy (Dawlat, la cousine d’Awad et d’Ahmed), Ferdoos Mohamed (la mère d’Awad et d’Ahmed), Said Abu Bakr (Handalab), Mohamed Tawfiq (le toxicomane), Reyad El Kasabgy (Gagal), Mahmoud El Sabbaa (Buhgal), Mahmoud Azmy (l’officier de police), Salah Abdel Hamid (le chanteur), Zeinat Olwi (une danseuse), Fifi Salama (une danseuse), El-Toukhy Tawfiq (Sibou), Abbas Rahmy (le chef du service antidrogue), Mohamed Reda (Farghaly)
Scénario : Ali El-Zorkani
Musique : Salah Abdel Hamid, Hasseb Ghoubashy, Mohamed Hassan Al Shugai
Production : les films Mohamed Afifi
appréciation : 3/5


Awad (Farid Shawki) mène une double vie. En apparence, c’est un homme exemplaire qui travaille dur pour faire vivre sa petite famille. Grâce à lui, les siens mènent une existence heureuse, paisible et l’unique bonheur d’Awad, c’est de retrouver chaque jour ceux qu’il aime : sa mère (Ferdoos Mohammed), sa fiancée (Farida Fahmi) et son jeune frère, étudiant en droit (Ahmed Ramzi). 
En réalité, Awad est le chef d’un gang spécialisé dans le trafic de drogue. Il passe toutes ses nuits dans les bars afin de superviser ses activités criminelles. Il a une maîtresse (Hind Rostom), une danseuse à qui il a promis le mariage. Quand celle-ci le somme d’honorer sa promesse, il accepte puis refuse. Elle comprend alors qu’il est déjà engagé et qu’il n’a jamais eu l’intention de l’épouser (Faire entrer dans la famille une danseuse ? Impensable !). Elle décide de se venger...


Notre avis : Fateen Abdel Wahab s’éloigne rarement des rivages ensoleillés de la comédie. « Le Grand Frère » constitue l’une de ses très rares incursions dans le drame et on pourrait se demander s’il ne s’est pas quelque peu fourvoyé. On est un peu gêné par le caractère édifiant de son dénouement et son réquisitoire contre les méfaits de la drogue nous semble un peu convenu.
Néanmoins, le film n’est pas sans qualités. Fateen Abdel Wahab est un grand directeur d’acteurs et il le prouve encore une fois ici, aussi bien avec les rôles principaux qu’avec les secondaires. Le scénario a été écrit par Ali El-Zorkani, l’un des plus grands scénaristes du cinéma égyptien (sa filmographie est impressionnante !) et c’est sans doute en partie grâce à lui que ce « Grand Frère » ne verse pas dans le manichéisme moralisateur. Dans ce film, le Mal est personnifié par Hind Rostom qui n’a jamais été aussi belle. Difficile de résister !


Au Voleur ! ('Imsk haramy, 1958)
avec Ismaël Yassin (Oussama), Amal Farid (Nagwa), Mahmoud El Meleigy (Sharif, le voleur), Hassan Fayek (le père de Nagwa), Zouzou Hamdi El Hakim (Aziza), Reyad El Kasabgy (le policier), Nemat Mokhtar (la danseuse), Abdel Azim Kamel (l’officier de police), Fayza Ahmed (la chanteuse), Gamal Eldamaty (le directeur du cabaret)
Scénario : Kamel El Telmessani
Dialogues : Abbas Kamel
Musique : Mohamed Abdel Wahab
Production : Mohamed Abdel Wahab et Henry Barakat


Oussama est un jeune homme superstitieux qui manifeste en toute occasion un pessimisme inébranlable. Et le jour de ses fiançailles, il est convaincu que la catastrophe est imminente. D’ailleurs, il y a des signes qui ne trompent pas : il a vu un chat noir et il a brisé une vitre. Pour ne rien arranger, nous sommes le treizième jour du mois. Mais il est temps pour lui de se rendre chez ses futurs beaux-parents car il est déjà très en retard. Malheureusement, sur la route, l’une des roues de sa voiture crève. Alors qu’il entreprend de changer la roue, il entend des voix crier au voleur. Il se retourne et voit un individu poursuivi par un couple. Il parvient à l’intercepter. C’est un voleur qui avait réussi à s’emparer du sac de la femme. Celle-ci récupère son bien et le coupe laisse Oussama avec leur voleur. Un policier apparaît peu après mais le malfaiteur parvient à s’enfuir. L’agent et Oussama courent à sa poursuite. C’est ainsi qu’ils se retrouvent dans une maison abandonnée. A cause de l’obscurité, Oussama assomme d’un coup de bâton le policier qu’il avait pris pour le voleur. Ce dernier reparaît et fait croire à Oussama qu’il a tué le représentant de la force publique. Désormais, le destin d’Oussama est entre les mains du malfrat…


Ismaïl Yassin dans l'aviation de Fateen Abdel Wahab (Ismaïl Yassine fil tayyaran, 1959)
avec Ismaïl Yassin (Ismaïl/Hussein), Amal Farid (Nawal), Nagwa Fouad (Soheir, la danseuse), Youssef Chahine (le réalisateur), Abdel Moneim Ibrahim (Abdel Moneim, un mécanicien chargé de l’entretien des avions au sol), Reyad El Kasabgy (Al-Shawish Attia, un collègue de Hussein), Gamalat Zayed (la femme d’Al Shawish Attia), Mahmoud El Meleigy (son propre rôle), Zaharat Al Oula (son propre rôle), El Sayed Bedeir (son propre rôle), Mohamed Shawky (son propre rôle)
Scénario et dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary


Comédie. Ismaël et Hussein sont frères jumeaux et vivent ensemble. Ismaël travaille dans le cinéma comme doublure. C’est un métier difficile. En ce moment, il travaille pour Youssef Chahine qui lui fait tourner à plusieurs reprises une scène dans laquelle il doit tomber du haut d’un escalier. Heureusement, Soheir, une danseuse qui a aussi été embauchée pour le film, s’est prise de sympathie pour lui et ils passent beaucoup de temps ensemble. Ismaël aimerait bien la demander en mariage mais elle lui a avoué qu’elle rêve d’épouser un pilote d’avion. Justement, Hussein, le frère d’Ismaël, travaille dans l’armée de l’air comme mécanicien. Il est fiancé à Nawal, une jeune fille d’Alexandrie. Il a demandé à son administration une semaine de congé pour se rendre dans la station balnéaire afin de s’y marier avec l’élue de son cœur. Ismaël profite de l’absence de son frère pour revêtir son uniforme et se présente ainsi accoutré devant Soheir. Il dit être le frère d’Ismaël et prétend être pilote d’avion. La jeune femme est aussitôt conquise et accepte de l’épouser…

Notre avis : après « Ismaïl Yassin à l’armée » (1955), « Ismaïl Yassin dans la police » (1956), « Ismaïl Yassin dans la marine » (1957), « Ismaïl Yassin dans la police militaire » (1958), voici « Ismaïl Yassin dans l’aviation » ! A chaque fois l’objectif est double : divertir le public tout en faisant vibrer sa corde patriotique. Grâce au savoir-faire du réalisateur et de son scénariste, ce cinquième volet est à la hauteur de ses prédécesseurs, avec une tonalité un peu moins martiale cependant : la crise du canal de Suez s’éloigne et la guerre des six jours est encore loin.. « Ismaïl Yassin dans l’aviation » se présente comme une bonne comédie familiale avec en prime la participation exceptionnelle de Youssef Chahine dans son propre rôle (On raconte que lors du tournage, il se serait disputé avec la vedette du film, Ismaïl Yassin, pour une histoire de cigarette.)


La Lanterne Magique (Al Fanous Al Serhi, 1960)
avec Ismaël Yassin (Moustafa), Abdel Salam Al Nabulsi (Morsi, le directeur du magasin), Sherifa Mahear (Mimi, la femme de Morsi), Cariman (Nahed, la secrétaire), Ikram Ezzo (la petite fille), Mahmoud Farag (le génie), Khayria Ahmed (la femme de chambre), Nazim Sharawi (le président du conseil d’administration), Omar Afifi (le père de Nahed), Mohamed Reda (le psychiatre), Badr Nofal (le client qui souhaite acheter un pyjama), Nemat Mokhtar (danseuse), Zeinat Olwi (danseuse), George Yordanis (le serveur), Mimi Gamal (invitée à la fête donnée par Morsi)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : on peut entendre dans le film, Bob Azzam et son orchestre interpréter leur tube international « Chérie Je t’aime Ya Mustafa ». C’est l’adaptation d’une chanson traditionnelle égyptienne dont plusieurs compositeurs se sont disputés la paternité.
Production : la Compagnie du Cinéma Arabe
appréciation : 3/5

Comédie fantastique. Moustafa travaille comme homme d’entretien dans un grand magasin. Il est amoureux de l’une des employées qui s’est toujours montrée gentille à son égard. Malheureusement, le directeur du magasin, homme autoritaire et irascible, ne cesse de le persécuter. Un soir, Moustafa rapporte chez lui une lanterne. En sort un génie qui lui promet de réaliser tous ses rêves. D’abord incrédule, Moustafa finit par tenter l’expérience. Il commande un repas pantagruélique qui lui est aussitôt servi. Le génie n’a pas menti. Pour le petit employé, c’est la belle vie qui commence. Les soirs suivants, il sort dans des boîtes de nuit où il s’enivre et distribue des liasses de billets à tous ceux qu’ils rencontrent. Il finit par demander à prendre la place de son directeur. Evidemment, il l’obtient aussitôt. Mais l’ex-directeur n’est pas homme à se laisser faire sans réagir et Moustafa est trop bavard. Lors d’une soirée, ce dernier explique comment son destin a subitement changé grâce à une lanterne magique. Le directeur déchu s’introduit dans l’appartement du nouveau. Il dérobe la lanterne et le lendemain, il retrouve son fauteuil de direction. Mais le génie ne laissera pas tomber Moustafa…

Notre avis : cette comédie réunit à nouveau l’équipe à qui l’on doit tant de succès dans les années cinquante : le réalisateur Fateen Abdel Wahab, le scénariste Abou Al Seoud Al Ebiary ainsi que les deux acteurs comiques Ismaël Yassin et Abdel Salam Al Nabulsi. Pour ces deux derniers, c’est quasiment la fin de leur fructueuse (dans tous les sens du terme !) collaboration. Par la suite, ils n’auront l’occasion de jouer ensemble que deux fois, en 1962 et en 1967 tandis que leurs carrières respectives déclinent inexorablement. Abdel Salam Al Nabulsi meurt en 1968 et Ismaël Yassin en 1972. Cette « Lanterne Magique » apparaît un peu comme leur chant du cygne. Ce n’est pas d’une folle originalité et le scénariste s’est inspiré de manière évidente de nombreuses œuvres antérieures. Il n’empêche que ce film se laisse voir sans déplaisir et on rit de bon cœur (on peut aussi se contenter de sourire) au spectacle des déconvenues qui ne cesse de tomber sur la tête de ce petit patron tyrannique (Abdel Salam Al Nabulsi) mené par le bout du nez par son épouse aux formes sculpturales et au caractère bien trempé (Sherifa Mahear). Les deux acteurs vedettes du film rivalisent d’énergie et de fantaisie. Bien sûr, ils ont tendance à abuser des tics et des grimaces qui ont fait leur popularité mais ils jouent avec une telle sincérité et on sent un tel désir de séduire leur public qu’on ne peut leur en vouloir et qu’on doit par-dessus tout reconnaître leur immense talent. Grâce à sa prestation comme génie de la lanterne magique, Mahmoud Farag, le Monsieur Muscle du cinéma égyptien, deviendra lui aussi une vedette à part entière.


Coiffeur pour Dames (Hallak El Sayedat, 1960)
avec Ismail Yassin (Termos), Abdel Salam El Nabolsi (Zizou), Karima (Ahlam), Zinat Sedki (Ashgan, la femme très riche), Stephan Rosti (Rachid, le mari d’Ashgan), Layla Karim (Hoda, l’amie d’Ashgan), Imthethal Zaki (danseuse), Layla Yousry (danseuse), Abdel Ghani El Nagdi (Oukal), Khayria Ahmed (Amina), Mahmoud Lotfi (le père de Zizou), Gamal Zayed (la fiancé d’Oukal et la servante d’Ashgan)
Scénario : Abdel Salam El Nabolsi et Abou Al Seoud Al Ebiary
Production : les films Abdel Salam El Nabolsi


Comédie. Zizou, Termos et Oukal viennent de terminer leur service militaire. Ils reprennent la vie civile. Zizou travaille dans le salon de coiffure de son père et Oukal a repris son métier de vendeur ambulant. Termos reste sans emploi. Pour lui venir en aide, Zizou a l’idée de créer une nouvelle division dans son salon et c’est son ami qui en aura la responsabilité : il s’occupera des animaux. Un jour, une femme très riche contacte Zizou et Termos sur les conseils de sa servante qui est aussi la fiancée d’Oukal. Elle souhaite faire coiffer son petit chien de compagnie. Quand les deux amis pénètrent dans le palais de la dame, ils sont impressionnés par le luxe du lieu. Mais ils comprennent très vite qu’ils sont tombés en pleine crise conjugale. Le mari souhaite épouser une très une jeune femme et la dame enrage de devoir s’effacer devant celle qu’elle considère comme une petite intrigante. Zizou lui propose de changer sa coiffure afin que son mari la trouve à nouveau désirable et oublie les autres femmes. Mais c’est un échec. La dame alors a une idée : elle invite à une soirée Zizou et le fait passer pour un richissime propriétaire de puits de pétrole. Et cette fois-ci, ça marche : la maîtresse de son mari se jette dans les bras du faux millionnaire…

Notre avis : Abdel Salam El Nabolsi est l’un des plus grands seconds rôles comiques du cinéma égyptien. Dans ce film qu’il a produit et dont il a écrit le scénario, il s’est offert le rôle principal, une première pour lui à l’âge de soixante et un ans. Malheureusement, ce « Coiffeur pour Dames » n’est guère convaincant et à sa sortie il fut boudé par le public. Abdel Salam El Nabolsi le scénariste multiplie les scènes où Abdel Salam El Nabolsi l’acteur se lance dans d’interminables tirades tantôt comiques tantôt pathétiques, oubliant que la comédie c’est d’abord et avant tout une question de rythme. Il y a quelque chose de touchant dans le fait de voir ce grand acteur en fin de carrière vouloir nous prouver qu’il est un vrai comédien et il y a dans son jeu une fébrilité dont on se demande si elle n’est pas celle de l’acteur plutôt que celle du personnage. Sa partenaire est Karima, Miss Egypte 1955, qui a trente-cinq ans de moins que lui : là encore, Abdel Salam El Nabolsi s’est fait plaisir en imaginant cette histoire d’amour entre eux deux, même si pour cela il a dû malmener la vraisemblance !


Une Rumeur d'Amour (Ishayat hub, 1960)
avec Omar Sharif (Hussein), Soad Hosny (Samia), Youssef Wahby (Abdel Kader), Abdel Moneim Ibrahim (Mahrous, un neveu d’Abdel Kader), Ehsan Sherif (la femme d’Abdel Kader), Wedad Hamdy (la femme de chambre), Hussein Ismaïl (le cuisinier), Gamal Ramsis (le cousin « rocker »), Zeinat Olwy (la danseuse), Hind Rostom, Ragaa Al Gedawy (Zizi), Oumnia (Lola)
Scénario et dialogues : Mohamed Abou Youssef, Ali El Zorkany
D’après la pièce de John Emerson et Anita Loos, The Whole Town Talking. Aux Etats-Unis, cette pièce avait fait l’objet d’une première adaptation cinématographique en 1926.
Musique : Ahmed Fouad Hassan  


Abdel Kader est un riche entrepreneur de Port-Saïd. Il considère son neveu Hussein comme son héritier. Il l’a nommé directeur-adjoint de sa société et le jeune homme réside avec lui dans sa grande maison bourgeoise. Abdel Kader a une fille, Samia, qui termine ses études au Caire. Il aimerait bien qu’elle épouse Hussein. Si ce dernier n’est pas insensible au charme de la jeune fille, en revanche Samia n’est guère intéressée par ce cousin trop sérieux et à l’apparence guère engageante. Elle lui préfère un autre cousin qui ne travaille pas mais qui sait chanter et danser. L'oncle, exaspéré par cette situation, va aider Hussein a conquérir le coeur de sa fille. Il est convaincu que Samia tombera amoureuse de son cousin maladroit si on parvient à la rendre jalouse. Il répand la rumeur que Hussein a une liaison avec l'actrice Hind Rostom...

Notre avis : l’un des meilleurs films de Fateen Abdel Wahab, le génie de la comédie égyptienne. Un casting réunissant les acteurs les plus talentueux de toutes générations (de Youssef Wahbi à Soad Hosny) ; une mise en scène éblouissante : la séquence d’ouverture est déjà un petit chef d’œuvre. A voir aussi pour Omar Sharif irrésistible en amoureux empoté. Et en prime, il y a Soad Hosny qui nous gratifie d’une leçon de chacha mémorable. Alors ne boudons pas notre plaisir.


Les Filles et l'Eté, troisième volet (Albanat wal Saif, 1960)
avec Abdel Halim Hafez (Mohammed), Soad Hosny (Samiha, sa soeur) , Zizi Al Badraoui (Nahid), Ahmed Yehia (le frère de Nahid), Aziza Helmy (la mère de Nahid), Zeinab Zedky (la mère de Mohammed), Youssef Fakr Al Din (Hisham), Soheir El Bably
appréciation : 4/5


Romance. Mohammed aime sa jolie voisine Nahid mais sa timidité maladive l’empêche de lui avouer ses sentiments. Sa sœur Samiha lui prodigue conseils et encouragements. Grâce à elle, une rencontre entre les deux familles a enfin lieu. On évoque des fiançailles. Mais arrivent les vacances d’été. La famille de Nahid les passera à Alexandrie. Mohammed, sa sœur et sa mère s’y rendront aussi mais un peu plus tard. Sur la plage Nahid retrouve ses camarades. Elles prennent des bains de soleil, bavardent et repèrent les garçons « intéressants ». Hisham, un jeune homme très séduisant est le préféré de la petite bande. Même Nahid n’est pas insensible à son charme. Les regards appuyés du garçon lui font comprendre qu’elle lui plaît aussi. Ils se parlent et conviennent d’un rendez-vous. La jeune fille est conquise.



Méfie-toi de Hawa (Ah min Hawwa, 1962)
avec Rushdy Abaza (docteur Hassan), Madiha Salem (Nadia, la sœur d’Amira), Abdel Moneim Ibrahim (Limaï), Aziza Helmy, Awatif Tikla (Fatia, la servante), Hussein Riad (le grand-père d’Amira), Loubna Abdel Aziz (Amira), Hussein Ismaïl (l’assistant du docteur Hassan), Nahed Sabri (danseuse)
Scénario et dialogues : Mohamed Abou Youssef
Musique : Ali Ismaïl
Production : Ramses Naguib

Une adaptation moderne de la Mégère Apprivoisée de William Shakespeare. Docteur Hassan Shukri est un vétérinaire qui doit s’installer chez un riche propriétaire terrien pour soigner les animaux du domaine. Sur la route, il porte secours à une jeune femme dont la grosse voiture est tombée en panne. La conductrice se montre agressive, traitant le docteur Hassan comme un domestique. Celui-ci découvre peu après que cette charmante personne est Amira, la petite-fille de son employeur. Le vétérinaire fait aussi la connaissance de Nadia, la jeune sœur du dragon qui, contrairement à Amira, est une fille douce et agréable. Nadia a un petit ami mais son grand-père refuse qu’elle se marie tant qu’Amira n’a pas trouvé un époux. Malheureusement, le mauvais caractère d’Amira décourage tous les prétendants qui se présentent. Le docteur Hassan promet au grand-père de l’aider à dresser sa petite-fille. Il la traite tout de suite sans ménagement ce qui déconcerte Amira habituée à plus d’égards. L’attitude cavalière du vétérinaire finit même par l’exaspérer, à tel point qu’un soir elle accuse le docteur Hassan de l’avoir agressée et d’avoir tenté de la violer. Son grand-père sait que c’est faux. Avec le vétérinaire, il monte alors une petite comédie pour donner à la menteuse une bonne leçon : afin de laver l’honneur de la famille, Amira doit épouser son agresseur !

Notre avis : dans cette adaptation très libre de « la Mégère Apprivoisé »e de William Shakespeare, Fateen Abdel Wahab évite tous les pièges qu’un tel sujet pouvait comporter et se garde de toute misogynie grossière. Il nous conte avec élégance et ironie toutes les épreuves que s’imposent les deux héros et parvient à capter notre attention jusqu’à l’inévitable « happy end ». C’est une comédie à l’italienne dont la réussite repose en grande partie sur le talent de ses deux vedettes. Rushdy Abaza est toujours juste, sans rien d’affecté ni de forcé dans son jeu. Quant à Loubna Abdel Aziz, on se dit qu’elle avait bien du talent et que c’est vraiment dommage que sa carrière fût si courte. Fateen Abdel Wahab réunira à nouveau les deux acteurs l’année suivante dans « La Mariée du Nil ».
Dans ce film, la voiture de Rushdy Abaza est une 2 cv Citroën. Pour un homme qui était habitué dans la vie comme à l’écran aux grosses limousines américaines, l’expérience a dû sembler bien exotique !


L'épouse n°13 (al-Zaawgah raqam talata'ch, 1962)
avec Rushdy Abaza (Mourad), Shadia (Aïda), Abdel Moneim Ibrahim (Ibrahim, l’ami de Mourad), Shwikar (Karima, l’ancienne fiancée de Mourad), Hassan Fayek (le père d’Aïda), Shihab Nassim (Kamal), Zeinat Olwi (Nani), Wedad Hamdy, Zeinab Sedky (la mère de Mourad), Mahmoud Lotfi (Abdel Ghafour), Helen (Sonia), Ahmed Amer (le directeur de l’hôtel)
Scénario et dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary et Ali El-Zorkani
Inspiré des Mille et Une Nuits (la relation entre les deux personnages principaux est calquée sur celle unissant le sultan Shahryar et Shéhérazade)
Musique : Fouad El Zahry
Production : Gamal El Leithy Films
appréciation : 3/5


Comédie. Mourad est un homme d’affaires qui dirige une usine de textile. C’est aussi un véritable Dom Juan. A Alexandrie, il rencontre Aïda, fille d’un ancien ministre. Il entreprend de la séduire mais celle-ci résiste à ses assauts répétés. Il décide alors de s’attirer les bonnes grâces du père : il l’aide à régler de petites dettes, l’invite au restaurant et lui demande la main de sa fille. Mourad a bien l’intention de divorcer aussitôt qu’il aura obtenu les faveurs de la belle. Aïda ne pouvant lutter contre la coalition formée par son père et son amoureux, finit par accepter le mariage. A peine mariée, elle a la visite de Karima, une ancienne épouse de Mourad qui lui apprend qu’elle est la treizième jeune femme à convoler avec celui-ci.


Notre avis : L’un des films les plus célèbres de Fateen Abdel Wahab, une comédie féministe menée tambour battant par Shadia et son compère Rushdy Abaza. Ce dernier qui a bâti toute sa carrière comme l’archétype du mâle égyptien accomplit ici une performance d’autodérision particulièrement savoureuse. « L’Epouse n°13 » représenta l’Egypte au Festival de Berlin de 1962 où il fut ovationné. Rushdy Abaza rata de peu le prix d’interprétation masculine qui revint à James Stewart (La concurrence était rude !)


La Mariée du Nil (A'roos El Nil, 1963)
avec Loubna Abdel Aziz (Hamis, la mariée du Nil), Rushdy Abaza (le géologue Sami Fouad), Shweikar (Didi, la fiancée de Sami), Abdel Moneim Ibrahim (Fathy, le collègue de Sami), Fouad Shafik (Docteur Hassan, inspecteur des Antiquités), Abdel Khalek Salah (le président de la société pétrolière), Esmat Mahmoud (Layla, l’assistante du docteur Hassan), Hussein Ismaïl (Rashwan, le chef de chantier), Farhat Omar (Docteur Chedid)
Scénario : Kamel Youssef et Saad Eddin Wahba
Sur une idée de Loubna Abdel Aziz 
Musique : Ali Ismaïl, Abdul Hamid Abdul Rahman, Ahmed Shafek Abou Auf 
Production : Ramsès Naguib 


Comédie. Sami est un géologue qui s’installe pour quelque temps à Louxor afin de superviser le forage d’un puits de pétrole en plein milieu d’un site archéologique. Dès sa première journée de travail, il doit affronter le Docteur Hassan, inspecteur des Antiquités ainsi que son assistante. Les deux personnages tentent de dissuader Sami d’entamer son œuvre de destruction et le menacent d’en informer le ministère. Le lendemain, un autre souci attend le géologue : les ouvriers refusent de continuer à creuser ; ils craignent d’abîmer les tombes qui sont dans le sous-sol et d’être ensuite frappés par la malédiction du Pharaon. Et dernier désagrément : une femme du temps des Pharaons apparaît au milieu des ruines. Seul, Sami peut la voir. Cette séduisante personne est venue du monde des morts pour empêcher tout forage sur le prestigieux domaine construit par ses ancêtres. Elle entreprend de rendre la vie impossible au géologue…

Notre avis : on trouvera bien des analogies entre cette mariée du Nil et la comédie musicale d’Henry Barakat « Mademoiselle Diablesse » qui date de 1949. Dans ces deux films, un fantôme féminin ayant vécu à une époque très reculée s’amuse à perturber l’existence d’un homme d’aujourd’hui. Si « Mademoiselle Diablesse » est un chef d’œuvre, il n’en est pas de même pour le film de Fateen Abdel Wahab qui reste néanmoins un agréable divertissement avec un message estimable : l’Egypte ne doit pas sacrifier son patrimoine exceptionnel au nom d’impératifs économiques et industriels. Les cinéphiles apprécieront dans la scène du mariage, la référence évidente au film d’Henry Barakat qui lui-même s’inspirait de la comédie américaine de René Clair « J’ai épousé une sorcière » datant de 1942. Dans les trois films, l’héroïne use de pouvoirs surnaturels pour perturber la cérémonie qui doit unir celui qu’elle aime avec une rivale.


La Famille de Zizi (Aelit Zizi, 1963)
avec Soad Hosny (Sana), Fouad El-Mohandes (Sabawi), Ekram Ezo (Zizi), Aqeila Rateb (la mère), Ahmed Ramzy (Sami), Layla Sheir (Layla, la fille de l’homme d’affaires), Mohamed Sultan (le réalisateur célèbre), Adly Kasseb (l’homme d’affaires), Salwa Saïd (Fawzia), Omar Afifi (Shabrawi)
Scénario : El Sayed Bedir et Lucien Lambert
Musique : Youssef Shouki
Production : Abbas Helmy


Chronique familiale. Zizi est une petite fille de cinq ans, vive et débrouillarde. Elle nous présente sa famille. Sa mère s’occupe seule du foyer et des enfants depuis la mort du père. Ce dernier lui a légué une pension qui permet de faire vivre toute la petite tribu. Sabawi est le frère aîné. Il est ingénieur et il a transformé sa chambre en atelier où il peut réaliser un tas d’expériences. Il vient d’inventer une machine qui transforme le coton en vêtement. Le deuxième fils est Sami, un étudiant en commerce qui délaisse les études pour les bagarres et les filles. Il tombe amoureux de leur voisine Layla et pour lui plaire, il s’initie au yoga. Et enfin, il y a Sana, la grande sœur qui rêve de devenir une actrice célèbre. Elle rencontre un réalisateur dont on devine très vite les mauvaises intentions…

Notre avis : un jour, on s'apercevra que Fateen Abdel Wahab fut l'un des chroniqueurs les plus fins de son époque et qu'à ce titre il doit figurer dans la liste des plus grand réalisateurs du cinéma égyptien. Pour preuve, cette comédie pétillante qui nous conte, avec ironie mais aussi avec empathie, les tribulations de tous les membres d'une famille de la "middle class" aisée. La petite fille est jouée par Ekram Ezo. Celle-ci manifeste une aisance et un naturel peu communs et le succès du film lui doit beaucoup. Grâce à sa prestation, elle va devenir une star du jour au lendemain. Malgré cela, elle mettra un terme à sa carrière trois ans plus tard. Elle avait dix ans !


Moi, lui et elle (Ana w hoa w hya, 1964)
avec Fouad El-Mohandes (Hamdi), Shwikar (Nadia), Tawfik El Deken (Abdel Tawab), Soheir Zaky (la femme d’Abdel Tawab), El Deif Ahmed (Bayoumi, le domestique d’Hamdi), Adel Imam (l’adjoint d’Hamdi), Mohamed Faraj (Mimo, l’homme de main d’Abdel Tawab), Ahmed Khamis (Salah), Nabila El Sayed (Zinab), Eskandar Menassa (le voisin), Ahmed Amer (le directeur de l’hôtel)
D’après une pièce d’ Abdel Moneim Madbouly
Dialogue : Samir Khafagi et Abdel Moneim Madbouly
Scénario : Abdel-Hay Adib
Musique : Michel Youssef


Hamdi est un avocat qui multiplie les conquêtes féminines. Son comportement connu de tous est jugé par beaucoup de ses confrères comme un objet de scandale nuisant gravement à l’image de la profession. L’ordre des avocats finit même par se réunir et condamne Hamdi à une suspension professionnelle d’un mois. Salah, l’associé, d’Hamdi est furieux. Il le menace de mettre fin à leur partenariat s’il ne change pas son attitude. Pour montrer sa bonne volonté, Hamdi décide de passer son mois de vacances forcées dans un hôtel de l’oasis du Fayoum, au bord du lac Moéris. Il passe ses journées à chasser le canard et il constate avec satisfaction qu’il parvient à vivre sans les femmes. Le nouvel an arrive. Le propriétaire de l’hôtel a décidé d’organiser une fête dans son établissement. Le spectacle de toutes ces jeunes femmes en robes de soirée fait craindre à Hamdi de perdre toutes ses bonnes résolutions. Il a décidé de quitter l’hôtel le soir même et de retourner au Caire. Las ! Des averses très violentes se sont abattues sur la région, rendant impraticables toues les voies de communication. Hamdi passera donc la nuit dans sa chambre. Mais le réceptionniste de l’hôtel lui demande une faveur : étant donné cette météo exécrable, de nombreux invités ne peuvent retourner chez eux et ce serait très gentil de sa part d’accueillir dans sa chambre quelques-unes des jeunes femmes présentes. Hamdi refuse catégoriquement et rejoint ses appartements. En ouvrant la porte, il constate qu’une jeune femme s’est déjà installée chez lui…


Les Confessions d’un Mari (Iterafat zoj, 1964)
avec Fouad El-Mohandes, Shwikar, Hind Rostom, Mary Moneib, Nadia El Noqrashy, Abdel khalek Saleh , Ahmed Ramzy, Youssef Wahby, Tita Saleh, Hassan Atla
Scénario : Youssef Issa, Ali El Zorkani
Musique : Michel Youssef


Wahid est un homme heureux : c’est un compositeur à succès, marié à Latifa, une charmante jeune femme. Il vit dans une grande maison située dans un quartier résidentiel de la capitale. Une nuit, pourtant, il fait un drôle de rêve. Il rêve qu’il se rend chez sa voisine Bossa, une célèbre chanteuse pour qui il écrit. Ils s’embrassent et c’est à cet instant qu’apparaît son épouse, armée d’un revolver. Elle tire sur lui et Wahid s’effondre. Fin du rêve : il se réveille aussitôt, soulagé d’être encore en vie. 
Peu après, Wahid et sa femme partent en voyage au Liban pour fêter l’anniversaire de leur mariage. Dans l’avion, survient une anomalie. Les stewards révèlent aux passagers qu’un des moteurs de l’appareil est en panne. Wahid croit que leur dernière heure est arrivée. Voulant libérer sa conscience, il avoue à sa femme qu’il a en rêve embrassé leur voisine. Latifa reste sans voix. C’est alors qu’on annonce que l’avion retourne au Caire et que tout a été fait pour leur assurer un atterrissage sans aucune complication. De retour chez eux, Latifa laisse éclater sa colère. Elle est bien décidée à faire payer à son mari ce baiser fantasmatique !

 
Le Directeur Technique (El Mudir el Fani, 1965)
avec Laila Taher (Zianat), Farid Shawki (Hamouda), Hassan Fayek (le directeur de l’école), Abdel-Moneim Ibrahim (Mahran), Sherifa Mahear (Laila), Adel Adham (Shawka), Adel Imam (l’agent d’entretien)
appréciation : 2/5

Hamouda enseigne dans une petite école. Il est amoureux de Zianat, la fille du directeur, enseignante elle aussi. Après la plainte d’un parent, Hamouda doit abandonner son poste. Il donne des cours particuliers au garçon d’un couple aisé et annonce son renvoi à la mère de famille. Elle lui propose aussitôt de travailler dans leur société et même d’en prendre la direction. L’ex enseignant accepte mais il va vite comprendre qu’on l’a sollicité pour camoufler des irrégularités comptables.



Pomme d'Adam (Touffahat adam,1966)
avec Hind Rostom, Yehia Chahine, Hassan Youssef, Salah Mansour, Naima Wasfy, Nahed Sabri, Mohamed Al Ezaby, Malak Elgamal
Scénario : Fathi Zaki, Ismaël Al Qadi, Seif El Din Shawkat
Musique : Mohamed Al Mogi, Ali Farag et Andre Ryder
Production : Abdul Aziz Fahmi
appréciation : 2/5


Galila et sa sœur Nakawa travaillent dans le cabaret de leur beau-père. Tandis que Nakawa danse, Galila sert les clients. Son beau-père l’oblige à les voler et il n’hésite pas à battre la jeune femme quand le butin n’est pas à la hauteur de ses attentes. Un soir, elle se révolte et s’enfuit du cabaret. Elle atteint un petit village et s’endort dans un parc. Sans le savoir, elle est dans la propriété d’un notable de la commune, Youssef Bey. Celui-ci décide de la prendre à son service. Tous les hommes de la maison tombent sous son charme : Youssef Bey, bien sûr, mais aussi le régisseur et son propre fils, Hassan, qui est étudiant en école de vétérinaire.

L'Honneur de ma Femme (Karamet Zawgaty, 1967)
avec Adel Imam, George Sedhom, Sherifa Mahear, Shadia, Mahmoud Rashad, Salah Zulficar, Camilia, Ragaa El Geddawy, Thoraya Helmy
Scénario et dialogues : Mohamed Abou Youssef et Mohamed Mostafa Samy
Adaptation d'un roman d'Ihsan Abdul Quddus
Musique : Fouad El Zahiri
Production : Ramsès Naguib
appréciation : 3/5


Mahmoud est un riche avocat qui multiplie les conquêtes amoureuses mais qui se refuse à envisager le mariage. Ses proies, il les déniche dans le club privé qu’il fréquente. C’est là qu’il retrouve Layla, une artiste peintre qui a toujours résisté à ses avances. Pourtant, elle n’est pas insensible au charme du jeune avocat mais elle refuse de nouer toute relation en dehors des liens du mariage. Mahmoud est obligé de s’avouer qu’il est vraiment tombé amoureux de Layla et finit par lui demander sa main. La jeune femme met une dernière condition à leur union : si elle apprenait qu’il l’avait trompée, il devrait accepter qu’elle agisse de la même manière. Mahmoud, sûr de son amour, y consent. Au début tout se passe au mieux pour les deux jeunes mariés. Mais un jour, une cliente au physique avantageux se présente au cabinet de l’avocat. Elle reviendra plusieurs fois et n’aura de cesse de provoquer Mahmoud. Ce dernier tente de résister puis cède.

Le Fantôme de ma femme de Fateen Abdel Wahab (Ifrit meraty, 1968)
avec Shadia, Salah Zulficar, Imad Hamdy, Adel Imam, Hassan Hussein, Amal Zayed, Hassan Mostafa, Hala Fakher, Hussein Ismaïl, Abbas Rahmy, Sana Maher, Nabila El Sayed, Ibrahim Safaan
D’après une histoire de Lucien Lambert
Scénario et dialogues : Ali El-Zorkani
Musique : Mounir Mourad, Michel Youssef, Hussein El Sayed


Comédie. Le bonheur conjugal d’un jeune couple est mis à rude épreuve à cause d’une étrange maladie qu’a contractée la femme. A chaque fois qu’elle va au cinéma voir un film, elle rentre chez elle convaincue d’être l’incarnation de l’un des personnages dont elle vient de suivre les aventures. Les médecins ont averti le mari qu’il ne doit en aucun cas s’opposer au comportement délirant de sa compagne. Au contraire, il lui faut collaborer en jouant les rôles que dans ses divagations elle lui aura attribués. Tout se gâte quand elle se prend pour Irma la douce (célèbre personnage de prostituée) alors qu’elle et son mari reçoivent des invités… 

Notre avis : dans cette comédie enlevée, Fateen Abdel Wahab s'intéresse à un cas très curieux de bovarysme moderne. Avec dans le rôle principal une Shadia déchainée.


Sept Jours au Paradis (Sabaa Ayam fil Janna, 1968)
avec Nagat El Saghera (Karouan), Hassan Youssef (Hussein Mahmoud), Amin Elheneidy (oncle Amin), Adel Imam (Shukry, le journaliste), Salama Elias (le rédacteur en chef), Youssef Fakhr El Din (Youssef), Shahinaz Taha (Mervat), Nadia Seif El Nasr (Effat Qamar Dar), Tawfiq El Deken (le frère d’Effat Qamar Dar), Abdul Moneim Saudy (le mazoun)
Scénario et dialogues : Ali El-Zorkani
Musique : Mohamed Abdel Wahab, Fouad El Zahry, Saïd Mekawi, Mansour Rahbani, Asi Rahbani
Production : Ramses Naguib


Comédie musicale. Pour vivre, Karouan et son oncle Amin vendent du jasmin sur la plage à Alexandrie. Afin d’attirer les clients, la jeune femme chante et Amin l’accompagne à l’accordéon. Un jour, un journaliste assiste à leur petit numéro et cela lui donne l’idée d’un nouveau reportage. Il propose au duo de vivre pendant sept jours l’existence des riches et lui relatera dans son journal cette expérience inédite. Karouan et Amin acceptent. Le journaliste conduit ses deux nouveaux amis au Caire et les installent dans un hôtel luxueux. L’oncle doit se faire passer pour un millionnaire de retour du Brésil avec sa fille Houda. Un article paraît dans le journal pour annoncer l’arrivée en Egypte de ces deux éminents personnages. Flairant la bonne affaire, des escrocs et des séducteurs investissent aussitôt l’hôtel. Heureusement, le journaliste veille sur ses deux protégés…

Notre avis : une comédie musicale qui est aussi une vraie comédie avec un scénario bien ficelé. Les deux rôles principaux sont tenus par Amin El Heneidy et Nagat El Saghira. Le jeu du premier manque toujours autant de sobriété mais celui beaucoup plus réservé de sa partenaire permet à leur duo de fonctionner parfaitement.
La célèbre chanteuse Nagat El Saghira, demi-soeur de Soad Hosni, n'a joué que dans onze films et celui-ci est l'un des derniers. On est frappé par son naturel et son aisance au milieu d'acteurs chevronnés qui accumulent les tournages. Les chansons qu'elle interprète sont parmi les plus belles de son répertoire. Surtout, ne pas manquer la séquence en couleur d'un kitsch indépassable !


Une demi-heure de mariage  (Noss Saha Jawaz, 1969)
avec Rushdy Abaza (Docteur Hosny), Shadia (L'infirmière Fatima), Adel Imam (Sameh),Magda El-Khatib (Daliah), Hassan Mostafa (Saïd), Samir Sabri (Hamdi),Youssef Shabaan (dans son propre rôle), Nagla Fathy (dans son propre rôle), Abdel-Moneim Ibrahim (dans son propre rôle), Nahied Yousri (une patiente du docteur Hosny), Magie (l'amie italienne), Aleya Abdel Moneim (la soeur de Fatima) 
Scénario et dialogues : Ahmed Ragab
Adaptation d'une pièce de théâtre française, Fleur de Cactus, écrite par Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy
Musique : Fouad El Zahry
appréciation : 3/5


Comédie. Le docteur Hosni est un dentiste célèbre pour sa vie amoureuse très agitée. Pour échapper au mariage, il prétend à toutes ses conquêtes qu’il est déjà marié et qu’il a des enfants. Fatma, son assistante, gère toutes ses affaires, aussi bien professionnelles que privées. Elle est secrètement amoureuse de son patron et les nombreuses aventures de celui-ci l’exaspèrent.
Un soir qu’il doit sortir avec Dalhia, sa maîtresse du moment, il reçoit à son cabinet la visite d’une amie italienne. Il décommande aussitôt son précédent engagement afin de passer la nuit avec elle. Pour faire avaler la pilule à Dalhia, il joint à son mot d’excuse, un gigantesque bouquet de fleurs. La jeune femme n’est pas dupe et ce désistement de dernière minute la rend folle de désespoir. Elle tente de se suicider par le gaz. Heureusement, elle est sauvée in extremis par un jeune voisin qui travaille comme doublure dans le cinéma. Le lendemain, le docteur Hosni à qui Dalhia avait envoyé un télégramme pour le prévenir de son geste fait irruption chez elle. Il tente de la réconforter et lui propose le mariage. Elle refuse puisqu’il est déjà marié. Hosni prétend alors qu’ils sont en instance de divorce car sa femme est amoureuse de son cousin. Pour avoir la certitude qu’il dit vrai, Dalhia veut rencontrer son épouse. Le docteur Hosni a une idée lumineuse : il demande à Fatma son assistante de se faire passer pour sa future ex-femme…


Notre avis :une comédie légère et pétillante signée Fateen Abdel Wahab, le réalisateur attitré d’Ismaïl Yassin dans les années cinquante. Pour ce film, il a invité un grand nombre de vedettes de l’époque. Ce casting prestigieux est au service d’un produit conçu selon les standards du cinéma commercial des années soixante. Fateen Abdel Wahab est un cinéaste de grand talent et il en fait la démonstration dans cette comédie : un rythme trépidant, des situations rocambolesques et des personnages qui allient fantaisie et glamour. A maintes reprises, on pense au Billy Wilder de « La Garçonnière » ou de « Embrasse-moi, Idiot ». Peut-être pourrait-on trouver à certains gags, à certaines répliques ou au jeu de certains acteurs un caractère « too much » mais l’énergie qui se dégage de l’ensemble emporte tout.
Il y a quelques années nous avions posté sur ce blog une critique d’ « Une demi-heure de mariage » dans laquelle nous jugions sévèrement la prestation de Shadia. En revoyant le film, nous trouvons notre appréciation d’alors d’une grande injustice. Shadia fut une très grande actrice dans le drame comme dans la comédie et dans ce film, elle est tout aussi convaincante que ses partenaires de jeu, Rushdy Abaza et Magda El-Khatib.


Le Fiancé de Maman (Khatib Mama, 1970)
avec Madiha Yousri, Nabila Ebeid, Ahmed Mazhar, Hassan Fayek, Abdel Moneim Ibrahim, Zeinat Olwi
appréciation : 2/5


Machira est une jeune fille sans histoire qui vit avec sa mère et son grand-père dans une grande maison bourgeoise. Elle rêve de devenir hôtesse de l’air. Un jour son amie Mona lui rend visite. Elle est désespérée. Elle lui montre la lettre qu’elle vient de recevoir. Elle a été écrite par son fiancé. Celui-ci lui annonce qu’il l’abandonne. Mona est déshonorée et ne sait plus quoi faire. Elle quitte Machira en lui laissant la maudite lettre. Machira la glisse dans son sac. Peu après, la jeune fille se rend à Marsa Matrouh pour quelques jours de vacances. Alors qu’elle est sur la plage, la lettre de son amie qu’elle avait sortie de son sac s’envole et tombe entre les mains de deux amis Talat et Fahrat. Tous les deux sont persuadés que la destinatrice de la lettre est Machira et qu’elle projette sans doute d’attenter à ses jours. Pour la protéger, Talat et Fahrat la suivent et entrent en relation avec elle.



La Troupe Joyeuse (Ferket Al Marah, 1970)
avec Achraf Abdel Ghafour (Adel), Mohamed Roushdy (l’officier de police), Chams El Baroudi (Mina), Nagwa Fouad (Nagwa), Tawfik El Deken (Selim), Samir Ghanem (Samir), George Sedhom (George), Ahmed El Deif (El Deif)
Scénario : Abdel Fattah El Sayed et Adly El Mowalid
Musique : Baligh Hamdy
appréciation : 2/5


Comédie policière. Quatre amis pêchent sur la plage. L‘un d’entre eux ramène sur le rivage une valise qui s’était accrochée à son hameçon. Les garçons ne se sont pas aperçus qu’ils ne sont pas seuls sur cette plage : en embuscade, il y a un gang qui veut récupérer la valise car elle contient de la drogue mais il y a aussi la police qui veut arrêter en flagrant délit les gangsters. Quand ces derniers passent à l’action pour récupérer le précieux bagage, les policiers sous la direction de l’officier Roshdy interviennent. L’affrontement est bref et violent. Les malfrats parviennent à fuir après avoir éliminé Mokhtar l’un des leurs qui venait d’être appréhendé. Les représentants de la loi arrêtent les quatre pêcheurs...



Ma Vie  (Hayati, 1970)
avec Hassan Youssef (Ahmed), Naglaa Fathy (Mona, la voisine d’Ahmed), Nagwa Fouad (Nahed, la femme de Fahmy), Imad Hamdi (Fahmy), Mohamed Tawfiq (Abbas, le père d’Ahmed), Amal Zayed (la mère d’Ahmed), Ahmed Khamis (Hassan, le père de Mona), Aleya Abdel Moneim (la mère de Mona), Abdel Ghani El Nagdi (le vendeur de lait), Ashraf Al Selehdar (un étudiant), Hana Al Bailey (Nagwa), Muhi Eddin Shawqi (le petit frère de Mona), Ahmed Morsi (un passager de l’autobus), Mohamed Shawki (le chauffeur du taxi)
Scénario : Farouk Sabri
Musique : Fouad El Zahiry


Ahmed est fils unique. Depuis son plus jeune âge, il est couvé par ses parents qui surveillent le moindre de ses faits et gestes. Il est maintenant étudiant mais il reste aux yeux de son père un petit garçon qu’il faut régenter en toutes choses. Ce n’est pas Ahmed qui a choisi la filière dans laquelle il étudie mais son père. Ce dernier est obsédé par la réussite de son fils et il craint par-dessus tout les mauvaises fréquentations. Il contraint Ahmed à une solitude de plus en plus pesante. Le jeune homme envie la liberté dont jouissent ses condisciples et entre les quatre murs de sa chambre, il rêve à une autre vie. L’arrivée de nouveaux voisins va tout changer. Dans cette famille, il y a Mona, une jeune fille qui est étudiante comme lui. Ils finissent par se parler et ils sympathisent immédiatement. Mais un jour, le père d’Ahmed les surprend alors qu’ils reviennent ensemble de l’université. Il entre dans une fureur noire et interdit à son fils de fréquenter la jeune étudiante. Il va jusqu’à contacter le père de Mona pour lui demander d’interdire à sa fille d’approcher Ahmed.
Le père de ce dernier est tellement bouleversé par cette situation qu’il en parle à Fahmy Bey, le patron de son entreprise qui est aussi un ami de longue date. Pour faire plaisir à son subordonné, l’homme accepte de rencontrer Ahmed et de lui parler. Mais le jour où le garçon se rend chez lui, Fahmy Bey est absent. Ahmed est reçu par sa jeune épouse qui adopte immédiatement une attitude équivoque avec son jeune visiteur…





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire