سعد عرفه
Saad Arafa commence à travailler dans le cinéma à la fin des années cinquante.
Il est d’abord scénariste puis il devient l’assistant d’ Atef Salem . Il
réalise enfin son premier film en 1960. Comme metteur en scène, il fera en tout
une vingtaine de longs-métrages. Le dernier date de 1990.
Six films de Saad Arafa ont été mentionnés dans ce blog :
Rencontre au crépuscule (Liqa fil ghouroub, 1960)
avec Mariam Fakhr Eddine (Amal), Rushdy Abaza (Sharif), Adli Kasseb (Izzat), Ahmed Sabry (le fils d’Amal)
Scénario : Saad Arafa
Musique et Chansons : André Ryder, Baligh Hamdi, Mamoun Al Shennawi
Production : Films Al Shams
Drame sentimental. Nous sommes en été, à Alexandrie. Amal séjourne dans la station balnéaire avec son fils Mahmoud et son mari Izzat. Elle a tout pour être heureuse : ils vivent dans une villa luxueuse, son mari lui offre tout ce qu’elle désire et son fils est un garçonnet adorable qui la vénère. Pourtant elle n’est pas heureuse car sexuellement insatisfaite et sentimentalement meurtrie. Malgré toutes les qualités d’Izzat, elle ne l’aime pas. Son cœur appartient toujours à Sharif. C’était son premier amour. Ils devaient se marier mais Sharif avait dû s’installer à l’étranger un certain temps pour ses études. Ils s’étaient promis de rester en contact et de s’écrire très régulièrement. Malheureusement, les parents d’Amal avaient intercepté toutes les lettres de Sharif et la jeune femme avait cru que son amoureux l’avait oubliée. C’est ainsi que, sous la pression de ses parents, elle avait accepté d’épouser Izzat, un homme riche plus âgé qu’elle.
Mais un jour, à la plage, elle tombe nez à nez avec Sharif. Celui-ci n’a jamais cessé de l’aimer. Ils se revoient régulièrement et deviennent amants. Mahmoud finit par les surprendre. Le garçon est bouleversé…
C’est le premier film que Saad Arafa tourne en tant que réalisateur et on ne peut pas dire que pour cette entrée dans la carrière, il ait fait preuve d’originalité ou d’audace. Le scénario dont il est aussi l’auteur brode sur des thèmes bien connus et l’intrigue repose sur une idée exploitée dans d’autres films de la même époque : des amoureux sont contraints de se séparer car le garçon doit poursuivre ses études à l’étranger ; pendant son absence, la fille se marie avec un homme riche et affectueux bien qu’elle reste éprise de son premier amour ; évidemment ce dernier reparaît et le drame peut commencer. Rien donc de bien nouveau. Le charme du film réside dans ses images d’Alexandrie à l’aube des années soixante et dans la beauté et l’élégance de Mariam Fakhr Eddine. « Rencontre au Crépuscule » nous offre de très jolies scènes à la plage ou à la fête foraine mais aussi des séquences plus ridicules comme celle où le héros, seul chez lui, relit avec émotion les lettres de sa bien-aimée devant un immense portrait de celle-ci (on peut s’amuser de voir Rushdy Abaza, le Dom Juan du cinéma égyptien incarner, une fois n’est pas coutume, un amoureux romantique* !) ou bien encore quand le héros sauve de la noyade l’héroïne alors qu’elle se baigne dans une mer d’huile.
*A la fin de sa vie, Mariam Fakhr Eddine racontait que Rushdy Abaza était fou amoureux d’elle et qu’il lui faisait une cour assidue. Elle avait toujours repoussé ses avances ce qui le mettait hors de lui.
avec Ahmed Mazhar (Sharif), Nadia Lutfi (Amal), Mariam Fakhr Eddine (Ilham), Salah Mansour (Madbouli), Fattoh Nashaty (le médecin), Mokhtar El Sayed (l’assistant réalisateur), Saïd Khalil (le réalisateur), Ahmed Loxer (Hamdy)
Scénario : Saad Arafa
Musique : André Ryder
Production : les films Al Shamsappréciation : 2/5
Drame. Sharif est un acteur célèbre. Il file le parfait amour avec Ilham, une jeune actrice qui grâce à lui est devenue une vedette. Dans sa vie, il y a une autre jeune femme : Amal. Elle est orpheline et il l’a prise sous sa protection. Après ses études, elle est revenue vivre auprès de lui. Elle l’aime secrètement mais Sharif ne lui manifeste qu’une affection paternelle. Le bonheur de Sharif et d’Ilham serait complet si cette dernière n’était pas sans cesse importunée par Madbuli, un technicien du studio dans lequel ils tournent un nouveau film. L’homme est bossu, boiteux et sans doute simple d’esprit. Une nuit, il s’introduit dans la chambre d’Ilham et tente de la violer. Heureusement, Sharif, alerté par les cris, fait irruption dans la pièce et chasse l’agresseur.
Un Amour Inoubliable (Hub La Ansah, 1963)
avec Nadia Lotfi (Amal Rifat), Imad Hamdy (Sharif, le professeur des Beaux-Arts), Galal Issa (Hussein/Adel), Karima El Sherif (Samira, le modèle), Abdelsalam Mohamed (Hosny), Abdel Khaleq Saleh (Rifat Pacha, le père d’Amal), Abdel Moniem Saudy (le médecin)
Scénario : Amin Youssef Ghorab et Saad Arafa
Musique : 3e mouvement de la Symphonie n°3 de Johannes Brahms, Let's Twist Again de Chubby Checker
Production : Saad Arafa
Drame. Amal est la fille du Pacha Rifat, un propriétaire terrien très puissant. Depuis qu’elle est enfant, elle est amoureuse d’Hussein, un garçon des environs, et maintenant qu’ils sont devenus des jeunes gens, ils souhaitent se marier. Malheureusement le père d’Amal ne veut pas entendre parler de cette union. Face à l’insistance de sa fille, il décide de se débarrasser définitivement du jeune homme. Il engage un tueur et Hussein est abattu alors qu’il avait rendez-vous avec Amal dans la campagne. La jeune fille qui a assisté au meurtre tombe gravement malade, profondément traumatisée. Elle passe plusieurs années dans une clinique et n’en sort qu’à la mort de son père. Elle réside seule dans le domaine familial avec pour seuls compagnons les souvenirs de son grand amour. Elle finit par s’installer au Caire où elle a fait l’acquisition d’une splendide villa conçue et aménagée par le Docteur Sharif, professeur aux Beaux-Arts. Celui-ci va devenir son confident et grâce à lui, elle va retrouver goût à la vie. Un jour alors qu’elle s’est rendue à une exposition de peinture, elle tombe sur un tableau représentant Hussein. Elle a aussitôt cherché à rencontrer l’artiste et elle se retrouve devant le sosie parfait de son bien-aimé assassiné. Elle apprend qu’il s’appelle Adel et qu’il est le frère cadet d’Hussein. De son côté, elle se garde bien de révéler ce qui les rapproche. Elle achète des tableaux au jeune peintre et finit même par se rendre dans son atelier…
Notre avis : un drame bon chic bon genre mêlant peinture, et psychanalyse, ingrédients que l’on retrouve régulièrement dans des films à prétention intellectuelle. On peut aussi y ajouter le thème du double qui parcourt toute l’histoire du cinéma égyptien. Bref rien de nouveau mais l’intérêt du film est ailleurs. « Un Amour Inoubliable » illustre de manière éclatante la fascination qu’a exercé sur de nombreux réalisateurs des années soixante l’actrice Nadia Lotfi. Sa beauté et son élégance ont été à la fois sources d’inspiration mais aussi :injonctions impérieuses de se conformer à un modèle défini une fois pour toutes. C’est ainsi qu’on la retrouve de film en film revêtue de sa petite robe noire à la Jacky Kennedy, avec sa chevelure blonde coiffée en chignon, ses grands yeux tristes (Nadia Lotfy sourit rarement) et son allure gracile de jeune fille de bonne famille. Saad Arafa ne se lasse pas de filmer le visage de sa vedette en gros plan et il est vrai que ces portraits sont magnifiques. Mais on a trop souvent le sentiment que les autres personnages (très peu nombreux d’ailleurs) ne l’intéressent pas vraiment et qu’il ne les utilise que comme faire-valoir de sa jeune actrice, si belle et si douée.
La Confession (Al Egihteraf, 1965)
avec Yehia Chahine, Faten Hamama, Salah Mansour, Madiha Yousri, Galal Eissa, Ahmed Louxer
Scénario : Youssef Gohar
Musique : Andre Ryder et Ahmed Shafek Abou Auf
Production : Helmy Rafla
avec Yehia Chahine, Faten Hamama, Salah Mansour, Madiha Yousri, Galal Eissa, Ahmed Louxer
Scénario : Youssef Gohar
Musique : Andre Ryder et Ahmed Shafek Abou Auf
Production : Helmy Rafla
appréciation : 4/5
Nous sommes sur une île dont on exploite les carrières de pierre. Ahmed et Nawal sont deux enfants qui ne se quittent jamais. Le garçon vit avec son grand frère, Ibrahim. Nawal vit avec ses parents. Ibrahim et Abbas, le père de la petite fille, sont tous les deux mineurs. Les deux enfants vivent dans l’insouciance mais le malheur guette. Premier drame : depuis un certain temps, les parents de Nawal ne s’entendent plus. Aziza, sa mère, ne cache plus le désir qu’elle éprouve pour d’autres hommes. Un jour elle disparaît. Second drame : Ibrahim doit quitter l’île. Ahmed et Nawal ne se verront plus. Les années passent. Un beau jour Ibrahim et son petit frère qui est devenu un jeune homme font leur retour sur l’île. Ils retrouvent Nawal et son père. La petite fille est devenue une jeune femme séduisante. La complicité qui unissait les deux enfants se transforme en amour. C’est sans compter le père dont l’humeur s’est assombrie...
Le Voyage de la Vie (Rihlat al oumr, 1974)
avec Chams Al Baroudi, Ahmed Mazhar, Mariam Fakhr Eddine, Ali Kamal, Ahmed Louxir, Samia Roshdi, Salama Elias, Naima Wasfi
Musique : Gamal Salamah
appréciation : 4/5
Parfois, l’amour passe avant le pain (Alhabu qabl alkhubz ahyana, 1977)
Production : Saad Arafa
Salwa (Chams Al Baroudi) est une jeune femme qui vit au Caire avec sa tante. Elle fréquente un garçon de son âge, Essam. Ils ont projeté de passer quelques jours à Sidi Abdel Rahman (station balnéaire à l’ouest d’Alexandrie). Salwa s’y rend sans son compagnon qui doit la rejoindre plus tard. Elle lui réserve une chambre à côté de la sienne. Mahmoud (Ahmed Mazhar), un directeur de banque d’âge mûr arrive à l’hôtel. C’est un habitué et il occupe toujours la même chambre, celle qu’a réservée Salwa pour Essam. Le responsable de l’établissement demande à la jeune femme de la céder à l’homme d’affaires jusqu’à l’arrivée de son ami. Elle accepte. Salwa et Mahmoud se retrouvent à cohabiter dans un hôtel désert. Pour tromper son ennui, la jeune femme entreprend de séduire son voisin Celui-ci est mariée à Madiha (Mariam Fakhr Eddine) mais il ya bien longtemps qu’entre eux la passion s’est envolée. Il cède donc facilement aux avances de Salwa. Loin de tout, ils vont vivre une relation torride. Quand Essam arrive à son tour…
Parfois, l’amour passe avant le pain (Alhabu qabl alkhubz ahyana, 1977)
avec Mervat Amin (Noura), Galal Issa (le mari de Noura), Hussein Fahmy (docteur Mounir Fathy), Roshdy Abaza (Ezzat, l’écrivain), Said Saleh (Suleiman), Nagwa Fouad (Mervat, la femme d’Adel), Eman (Suzie, la collègue de Noura), Mohsena Tawfik (Layla, la sœur de Noura), Mohamed El Sabaa (le mari de Layla), Sabri Abdel Aziz (Adel, le mari de Mervat), Salama Elias (le père de Noura), Aleya Abdel Moneim (la mère de Noura)
Scénario : Salma Shalash, Ahmad Saleh
Musique : Gamal Salamah, Hani Mehanna, Baleegh HamdyProduction : Saad Arafa
Noura est une jeune femme qui travaille pour la compagnie aérienne nationale. Elle a toujours souhaité vivre libre et indépendante, et a toujours refusé d’endosser les habits de la femme soumise malgré les pressions familiales. Pour satisfaire son père, elle finit quand même par se marier avec un homme qu’elle n’aime pas. Leur union ne dure pas et Nora retrouve très vite sa liberté. Ses parents meurent. Elle vit seule et n’a de compte à rendre à personne. Elle se lie d’amitié avec Suzie une collègue d’origine étrangère qui mène une existence sans entraves et qui se moque des convenances. Elle fait aussi la connaissance de Mervat et d’Adel. Ce dernier organise des fêtes fastueuses où il invite des hommes d’affaires avec qui il souhaite s’associer. Mervat, sa femme, a l’habitude de danser pour leurs invités. Noura se rend régulièrement à ces fêtes. Un soir, elle y rencontre le docteur Mounir Fathy qui revient d’un long séjour à l’étranger. Ils tombent amoureux l’un de l’autre mais l’homme n’apprécie guère la morale très libre de Noura. Il est très attaché aux valeurs traditionnelles…
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