lundi 5 mars 2018

Les réalisateurs : Hassan Al Imam (1919-1988)

حسن الإمام

Hassan Al Imam est un autodidacte. Suite au décès de son père, il a dû très jeune trouver un travail. Maîtrisant l’anglais et le français, il devient traducteur. Ses premiers pas au cinéma, il les fait comme assistant et il réalise son premier film en 1945. D’emblée, il s’impose comme le maître du mélodrame. Pour ses scénarios, il puise régulièrement son inspiration dans la littérature populaire française du XIXs. Ses films battront tous des records d’entrées même si la critique fait à chaque fois la fine bouche. 
Au début des années soixante, il opère un tournant dans sa carrière. Il se lance dans l’adaptation de plusieurs romans de Naguib Mafhouz. Le public est toujours au rendez-vous alors que la critique hurle à la trahison. On lui doit notamment l’adaptation de la Trilogie du Caire : Bayn al-Qasrayn (trad. française Impasse des deux palais, 1987), Qasr al-Chawq (trad. française Le Palais du désir, 1987) et Al-Sukkariyya (trad. française Le Jardin du passé, 1989) 
Au début des années soixante-dix, nouveau tournant : Hassan Al Imam s’intéresse à la comédie musicale. En 1972, il réalise Méfie toi de Zouzou, qui devient l’un des plus gros succès commerciaux du cinéma égyptien de tous les temps.


Vingt films de Hassan Al Imam ont été mentionnés dans ce blog :


Les Deux Orphelines (Al Yatimatayn, 1948)
avec Negma Ibrahim (Fidda), Fakher Fakher (le vendeur de journaux), Faten Hamama (Naïmat), Zaky Ibrahim (le grand-père de Naïmat), Thoraya Helmy (Sania), Nabil El Alfy (Adel), Abdel Aziz Al Ahmed (Morsi), Reyad El Kasabgy (le propriétaire du moulin), Naïma Al Soghayar (la chanteuse), Mohsen Hassanein (un ami d’Abbas), Gamalat Zayed (la mère de Sania), Mohamed Alwan (Abbas), Zouzou Mohamed (la femme d’Abbas), Safa El Gamil (Shalabi), Latifa Amine (la mère de Shalabi), Fahmy Amman (le père de Shalabi)
Scénario : Hassan Al Imama et Henry Barakat
Dialogues : Abou Al Sayed Al Ebiary
Musique : Izzat El Gahely, Ibrahim Fawzy, Naïma Al Soghayar


Mélodrame, adaptation du roman Les Deux Orphelines (1877) des deux auteurs français Adolphe d'Ennery et Eugène Cormon.
Un nourrisson a été déposé à l’entrée de la mosquée. Ses cris ont attiré les croyants venus faire leurs prières. L’un d’eux pris de pitié décide d’amener l’enfant chez lui. L’homme charitable s’appelle Morsi. Il a déjà une fille du nom de Sania. La petite orpheline qu’on appelle Naïma est élevée avec elle. Les deux enfants grandissent comme deux sœurs, toujours gaies, toujours complices. Mais Morsi meurt. Alors Naïmat et Sania doivent travailler pour survivre. Elles vendent des foulards dans les rues. Un jour, Naïmat éprouve des douleurs oculaires. On consulte un médecin. Son diagnostic tombe : la jeune fille va perdre la vue. Peu après, les chemins des deux « sœurs » se séparent…


La Colère des Parents ( ghadab el waldeen, 1952)
avec Shadia (Nahemat), Mohsen Sarhan (Wahid), Amina Rizk (la mère de Wahid), Hussein Riad (Imam Mohamed, le père de Wahid), Samia Tawfik (Kawthar, la maîtresse de Wahid), Zouzou Hamdi El Hakim (la tante de Nahemat), Chukry Sarhan (Mahmoud), Ahmed Allam (le directeur d’Imam Mohamed), Fakher Fakher (le jeune homme riche), Mohamed El Dib (l’amant de la tante de Nahemat), Thuraya Fakhry (Oum Mahmoud), Abdel Moneim Ismail (le patron du café), Nadia El Shennawy (Nahemat, petite fille), Awatef Youssef (une danseuse)
Scénario : Hassan Al Imam et Hassan Abdel Wahab
Dialogues : Mohamed Mostafa Samy
Musique : Mahmoud Al Sharif, Fathy Qora, Ibrahim Haggag
appréciation : 2/5


Mélodrame. Imam Mohamed est un homme vertueux et travailleur qui a tout sacrifié à la réussite de son fils unique. Lui et sa femme ont hypothéqué leur maison afin de financer ses études dans une école de commerce et un fois que le jeune homme a obtenu son diplôme, Imam lui a trouvé une place dans la société qui l'emploie. 
Mais le fils ne manifeste aucune gratitude à l’égard de ses parents. Il a toujours souffert d’appartenir à une famille modeste face à ses condisciples plus aisés. A son père et à sa mère, il réclame sans cesse davantage afin de mener une existence conforme à ses désirs. Et ses exigences se font encore plus pressantes depuis qu’il a pris pour maîtresse une danseuse. Contre l’avis de son père, il l’épouse. Erreur fatale : elle le conduira au crime… 
En 1976, Hassan El Imam réalisera un remake de ce film avec Farid Shawki dans le rôle du père et Samir Sabri dans celui du fils.



La Coupe de la Souffrance (Kas Al Adhab, 1952)
avec Faten Hamama (Naemat, la nièce de Riad), Samiha Tawfiq (Insaf), Mohsen Sarhan (Mahmoud), Mahmoud El Meleigy (Riad), Ensherah El Alfy (Khadija, la femme de Riad), Farag El Nahas (Massoud, le frère de Riad), Malak El Gamal (Karima, la femme du frère de Riad), Farid Shawqy (Farag, un employé de l’orphelinat), Ali Roushdy (Ratib Bey), Aziza Helmy (la femme de Ratib Bey), El Sayed Bedeir (le propriétaire de l’auberge), Mohamed El Genedy (le serveur), Naima Wasfi (la directrice de l’orphelinat), Abdel Hamid Zaki (le directeur de l’orphelinat), Fouad El Mohandes (un ouvrier), Anwar Zaky (le contremaître), Agamy Abdel Rahman (un ouvrier), Abdel Ghani El Nagdi (un jardinier), Kittie (Eleni Yeni), Mimi Aziz (Madame Marica), George Yordanis (le mari de madame Marica), Nadia El Shennawy (Naemat, petite fille), Awatef Moustafa (Insaf petite), Sophie Dimitri (la grand-mère grecque), Abdel Moneim Ismail (le propriétaire), Hassan Al Imam (le comptable de l’atelier), Ragaa Youssef (une danseuse), Awatef Youssef (une danseuse)‏, Hermine (une danseuse), Ellen Ditto (une danseuse)
Scénario : Hassan Al Imam, El Sayed Bedeir, Abdul Rahman Sherif, Ibrahim El Minyawy
Musique et chansons : Fathy Koura, Mohammed Ali Ahmed, Mahmoud El Sherif, Ahmed Sabra, Ali Farrag, Mohamed El Shatby, Ibrahim Haggag, Fouad El Zahiry
Production : Gabriel Talhami


Riad est aux abois. Il a dilapidé sa fortune dans les casinos et il lui faut trouver de l’argent au plus vite. Il va voir son frère à qui il avait vendu ses parts de l’usine familiale mais celui-ci refuse de l’aider. Khadija, la femme de Riad, reproche à son mari sa conduite qui les a plongés dans la misère. Comment vont-ils nourrir leur petite fille ? La situation est d’autant plus préoccupante que la jeune mère de famille est atteinte d’une grave maladie cardiaque et que ses jours sont comptés. Quand Khadija comprend que son cœur va bientôt lâcher, elle confie leur enfant à un orphelinat. Ainsi, elle peut mourir en paix. Riad, de son côté, retourne voir son frère pour le supplier de lui donner de l’argent mais celui-ci reste intraitable. Aveuglé par la haine, Riad l’abat à coups de revolver. Pour ce meurtre, il ne sera jamais inquiété car il a réussi à faire porter tous les soupçons sur sa belle-sœur. Cette dernière est condamnée à quinze ans de prison. Riad hérite de son frère et devient le tuteur de sa nièce. Les années passent. Riad est débarrassé des deux personnes qui pouvaient devenir des obstacles sur sa route : sa belle-sœur est morte en détention et il a placé sa nièce dans un orphelinat. Malgré cela, le criminel accumule les dettes et doit se résoudre à vendre aux enchères l’usine…


La Boulangère (Baiat al khoubiz, 1953)
avec Amina Rizq (Khadija/Halima), Shadia (Nehmat, la fille de Khadija), Magda Al Sabahi (Nelly Abdul Hakim, la fille de Raïs Abdul Hakim), Zaki Rostom (Raïs Abdul Hakim/Gharib Abu Shamah), Omar El Hariri (Sami, le fils de Khadija), Soliman Naguib (Shafiq, le peintre, neveu de l’imam), Chukry Sarhan (l’ingénieur Medhat, le fils du directeur assassiné), Mahmoud Shoukoko (le livreur de pain), Hussein Riad (Massoud, le complice d’Abdul Hakim), Thoraya Helmy (une amie de Nehmat), Ibrahim Hechmat (le directeur de l’usine), Tousoun Motamad (faux témoin)
Scénario : El Sayed Bedeir et Hassan Al Imam
Musique et chansons : Berlanty, Abdel Halim Hafez, Fathy Qoura, Mahmoud Al Sharif, Hussein Guenid


La Boulangère est l’adaptation du roman de l’écrivain français Xavier de Montépin, La Porteuse de Pain (1884). 
Mélodrame. Après la mort de son mari, Khadija reste seule avec son jeune fils. Elle a confié sa fille à un parent. Elle habite un appartement dans l’enceinte de l’usine où travaillait le défunt. Raïs Abdul Hakimn, le contremaître, tourne autour de la jolie veuve mais celle-ci a toujours repoussé ses avances. Désespéré, il lui écrit une lettre dans laquelle il lui redit son amour et lui annonce qu’il provoquera un incendie dans l’enceinte de l’usine et s’emparera d‘une invention qui le rendra immensément riche. Après l’avoir lue, Khadija jette la lettre mais elle ne voit pas que son fils l’a récupérée et qu’il l’a cachée dans son petit cheval de bois. Le contremaître met son plan à exécution : à la nuit tombée, il se rend dans le bureau du directeur de l’usine, vide le coffre-fort et met le feu dans la pièce. En quittant le bureau, il tombe sur le directeur qu’il étrangle. Il se rend ensuite chez Khadija pour la supplier de fuir avec lui. Elle refuse. De dépit, Raïs Abdul Hakim fait croire à tous les ouvriers que c’est la veuve qui a provoqué l’incendie à l’usine. Khadija a trouvé refuge chez l’imam de la mosquée mais elle est arrêtée peu après et comparaît en justice. Le tribunal la condamne aux travaux forcés. Elle perd la raison et elle est internée dans un hôpital psychiatrique. Les années passent, elle recouvre la raison et apprend que l’imam à qui elle avait confié son fils est mort et qu’on n’a plus aucune trace de ses deux enfants. Après l’hôpital, elle retrouve la prison mais elle s’évade. Elle se rend au Caire…

Notre avis : un superbe mélodrame. Hassan Al Imam adorait la littérature française et il goûtait tout particulièrement les romans-feuilletons du XIXe siècle avec leur foisonnement de péripéties dramatiques et de coups de théâtre parfois bien improbables . En 1948, il avait déjà adapté avec succès « les Deux Orphelines » d'Ennery et d’Eugène Cormon. Cette fois-ci, il s’attaque avec le même bonheur à « la Porteuse de Pain ». Hassan Al Imam et son scénariste sont parvenus à conserver de manière très fidèle les multiples fils de l’intrigue du roman français, tout en les transplantant dans l’Egypte de leur époque. Le film dure plus de deux heures mais on ne voit pas le temps passer : chaque séquence comporte son lot de révélations qui tient en haleine le spectateur. L’interprétation est remarquable et Zaki Rostom en criminel hanté par son passé nous offre l’une de ses plus belles prestations.


La Chair (El Gassad, 1955)
avec Hind Rostom, Kamal El Shennawy, Hussein Riad, Serag Mounir, Aliya Fawzy, Thuraya Fakhry, Hussein Ismail, Mohamed Shawky
Scénario et dialogues : El Sayed Bedeir


Comme le titre et surtout l’affiche (visible sur de très nombreux sites) ne le suggèrent peut-être pas, ce film est un mélodrame de facture on ne peut plus classique. C’est l’histoire d’un pauvre homme, maltraité par son patron et méprisé par sa femme, qui se bat pour sauver sa fille de la déchéance dans laquelle elle est tombée à cause d’une mère cupide et ambitieuse. Il connaîtra la solitude, l’humiliation, la misère et même la prison. .. 


L’Antre des Plaisirs  (Wakr el malzat, 1957)
avec Zouzou Nabil (la directrice de la maison close),Sabah (Naïma/Dalal), Hussein Riad (Hassanein), Chukry Sarhan (Hussein), Wedad Hamdy (Dalah), Abdel Moneim Ismail (un client de la maison close), Mohsen Hassanein (le voleur), Mohamed Sobeih (le violeur), Hamed Morsi (le chanteur), Layla Yousry (une danseuse), Riri (une danseuse), Kitty (une danseuse)
Scénario : Mohamed Mostafa Sami
Musique : Mahmoud Al Sherif
Production : Aflam Misr Algadida


Après avoir échappé à une tentative de viol, Naïma trouve refuge dans la luxueuse propriété de Madame Haneim. Cette dernière fait tout pour réconforter la jeune femme qui se retrouve totalement démunie, ne pouvant compter sur personne. Ce que ne sait pas Naïma, c’est que cette dame qui a toutes les apparences de la grande bourgeoise vertueuse est en fait la directrice d’une maison close où se rendent des homme fortunés afin de boire de l’alcool, jouer aux jeux d’argent et passer du bon temps avec les « pensionnaires » de l’établissement. Madame Haneim voit toute de suite en Naïma une nouvelle recrue. Elle la confie à Hassanein, son homme de confiance, qui va se charger de son « éducation ». Enfin, vient le moment de sa présentation à l’ « Antre des Plaisirs ». Désormais Naïma s’appelle Dalal. Elle fait sensation auprès des clients de l’établissement mais la familiarité dont ils font preuve à son égard l’exaspère et elle n’hésite à jouer des poings contre les plus entreprenants, au grand dam de la patronne qui observe la scène de son bureau…

Notre avis : Avec ce film, Hassan A Imam offre à Sabah l’un de ses rôles les plus marquants, celui d’une jeune femme exploitée par ses « bienfaiteurs » mais qui résiste bravement à tous ceux qui veulent l’avilir. « L’Antre des Plaisirs » est à la fois un drame sans fioriture et une comédie musicale enlevée. Les scènes dans la maison close avec ses filles affriolantes et ses clients salaces sont le prétexte à numéros chantés et dansés qui transportent par leur énergie et leur organisation. Toutes les chansons de Sabah sont mises en scène avec une inventivité sans cesse renouvelée. (Rappelons au passage que quinze ans plus tard, Hassan Al Imam révolutionnera la comédie musicale avec « Méfie-toi de Zouzou »). Wedad Hamdy, compagne d’infortune de Sabah dans ce film, échappe pour une fois à ses éternels rôles de servantes pour endosser avec un plaisir manifeste celui d’une entraîneuse folâtre et gouailleuse.


Lawahiz (Lawahiz, 1957)
avec Shadia (Lawahiz Mahmoud), Kamal El Shennawi (Salah Mahmoud), Zouzou Nabil (Bahia, la mère de Lawahiz), Mahmoud El Meleigy (Mahmoud, le père de Salah et de Lawahiz), Mahmoud Ismail (Azab, le mari Bahia), Kariman (Soad Mahmoud), Fakher Fakher (Hanafi, l’oncle de Lawahiz), Aziza Helmy (Fatima, la mère de Salah), Shafik Nour El Din (le père de Fatima et l’oncle de Mahmoud), Salwa Sami (une employée du cabaret), Abdel Moneim Ibrahim (Fouad Mahmoud)
Scénario : Mohamed Mostafa Sami
Production : Film Al Mansourah


Lawahiz est une jeune chanteuse qui est devenue célèbre dans le cabaret où elle se produit chaque soir. L’établissement appartient à ses parents qui sont tous les deux en prison. Son père, le gangster Azab, a chargé Hanafi de la surveiller. Un soir, un policier se présente à l’entrée du cabaret. Lawahiz doit se rendre au chevet de sa mère qui agonise. La chanteuse n’a aucune affection pour la vieille femme qui l’a exploitée depuis son enfance et elle ne lui manifeste aucune compassion. Sa mère lui révèle qu’Azab n’est pas son vrai père mais elle meurt avant de dire le nom de l’homme à qui sa fille doit la vie. De retour au cabaret, Lawahiz se dispute violemment avec Hanafi. Heureusement, elle peut compter sur le soutien de Salah, un jeune officier de police. Après son service, Salah retrouve ses parents, sa sœur Soad et son frère Fouad. Il raconte à son père l’histoire de Lawahiz. En entendant ce récit, le père semble de plus en plus bouleversé. Il finit par avouer à son fils que Lawahiz est sa fille…


Jamais je ne pleurerai (Ln 'abkaa abdaan,1957)
avec Faten Hamama (Hoda, la fille du Pacha), Imad Hamd (Ahmed Mustafa, l’ingénieur agronome), Zaki Rostom (Abdoul Majid Pacha), Sanaa Jamil (Samiha, la nièce du Pacha), Rushdy Abaza (Ezzat, le neveu du Pacha), Negma Ibrahim (Asmah), Fouad Fahim (le frère du Pacha), Mary Ezz El Din (la belle-sœur du Pacha), Shafik Nour El Din (Cheikh Morsi), Wedad Hamdy (la servante Aziza), Nemat Mokhtar (la danseuse), Samira Ahmed (la fille de Morsi), Kawthar Ramzi (la fille de Morsi), Fakher Fakher (Abou Auf), Awatef Ramadan (la femme d’Abou Auf), Abdel Moneim Ibrahim (le secrétaire), Hala Fakher (une petite fille)
Scénario : Mohamed Mustafa Sami
Musique : Sayed Mustafa
Production : Hassan Ramzy


Abdoul Majid Pacha est un personnage très puissant qui veut sans cesse accroître l’immense domaine qu’il possède à la campagne. Il a récemment acquis un terrain revendiqué par une famille de paysans. Ceux-ci lui demandent de le leur restituer mais Abdoul Majid Pacha refuse catégoriquement. Tous les paysans alentour prennent fait et cause pour la pauvre famille mais le seigneur reste intransigeant. La situation se tend et la police finit par intervenir de manière brutale. La famille lésée ne s’avoue pas vaincue. Depuis la mort du chef de famille, c’est sa mère qui dirige le clan et elle a promis de se venger quoi qu’il en coûte. Avec ses hommes, elle fait régner la terreur sur le domaine de son ennemi : elle fait détruire les récoltes et les bâtiments. Tous ceux qui travaillaient pour le Pacha finissent par fuir mais celui-ci parvient à tout reconstruire et le domaine retrouve sa prospérité d’antan.
Abdoul Majid vit au Caire avec sa fille, Hoda. Il est aussi affectueux avec elle qu’il est brutal avec ses employés. Un jour Hoda décide de conduire la voiture paternelle alors qu’elle n’a pas encore obtenu son permis. Evidemment, elle finit par perdre le contrôle de son véhicule et percute une autre voiture qui arrivait en sens inverse. Le conducteur de celle-ci est Ahmed Mustafa, un ingénieur agronome. Bien qu’il ait été blessé, l’homme refuse de porter plainte. De retour chez elle, Hoda est rongée par le remords. Le lendemain, elle tente de recontacter sa « victime ». Elle apprend que l’ingénieur a été admis à l’hôpital. La jeune femme s’y rend avec son père. Une fois rétabli, Ahmed retrouve fréquemment Hoda chez elle ou lors de sorties. Tout naturellement, leur amitié se change en amour passionné. Cette situation déplait très fortement à Ezzat, le neveu du Pacha, qui rêvait d’épouser sa cousine pour profiter de la fortune de son oncle. Ezzat et sa sœur Samiha mettent à exécution un plan diabolique pour séparer Hoda et Ahmed…

Notre avis : en 1957, Faten Hamama et Imad Hamdi jouent les amoureux depuis presque une décennie malgré leur différence d’âge de vingt-deux ans. Le premier film qui les a réunis, c’est la « Dame de la Maison » réalisé par Ahmed Kamel Morsi en 1948. Faten Hamama avait alors à peine dix-huit ans. En règle générale, Imad Hamdi joue un ingénieur (parfois un médecin) d’origine modeste et Faten Hamama une jeune fille de bonne famille. Les proches de la demoiselle s’opposent à leur union mais l’amour finit toujours par triompher. Tous ces éléments se retrouvent dans « Jamais je ne pleurerai ». Pour autant, il ne faudrait pas réduire ce film à un catalogue de lieux communs. C’est une saga familial construite comme un roman-feuilleton (Hassan Al Imam fut un grand lecteur des romans-feuilletons français du XIXe siècle) et le réalisateur y déploie toute sa maîtrise de l’action dramatique. Faten Hamama campe avec conviction une jeune femme qui renonce à son existence oisive pour travailler comme une paysanne afin de sauver le domaine familial (Bien sûr on pense à Vivien Leigh dans « Autant en emporte le Vent ».) et Negma Ibrahim impressionne dans le rôle de la vieille femme assoiffée de vengeance et enlaidie par une haine implacable. « Jamais Je ne pleurerai » se présente comme une vaste fresque dont le souffle romanesque nous emporte.


Le Cœur des Vierges (Qoloob El Azara, 1958)
avec Hussein Riad (Oncle Metwali), Shadia (Nehmat, la fille de l’oncle Metwali), Ahmed Allam (le Pacha), Kamal El Shennawi (Hussein, le fils aîné du Pacha), Kariman (Wafaa, la fille du Pacha), Ahmed Abaza (un paysan), Berlanti Abdel Hamid (Nadia, la maîtresse d’Hussein), Roshdy Abaza (Ahmed Sultan), Mohsen Hassanein (Abou Ibrahim), Ibrahim Fawzy (Al Haj Mahmoud), Nagwa Fouad (la danseuse), Amina Rizq (Mabrouka, la tante de Nehmat), Mohamed Reda (le procureur), Nazim Shaarawy (l’enquêteur)
Scénario : Mohhamed Mostafa Othman et Hassan Al Imam
Musique du générique : Piotr Ilitch Tchaïkovski, Le Lac des cygnes


Al Pacha est un propriétaire terrien qui vit à Mansourah avec sa fille, Wafaa. Celle-ci est amoureuse d’Ahmed Sultan mais leur mariage semble impossible : le garçon est le fils du principal rival politique du Pacha. Wafaa a un frère, Hussein, qui vit au Caire. Il mène une existence dissolue : il a une liaison avec une danseuse et il passe ses soirées au cabaret à boire de l’alcool. Il a pratiquement rompu avec sa famille et ne retourne jamais à Mansourah. Wafaa se rend régulièrement au moulin d’oncle Metwali où elle retrouve la fille de celui-ci, Nehmat qui est secrètement amoureuse de son frère aîné, Hussein . Le vieux meunier est malade des yeux et Al Pacha lui conseille de se rendre au Caire pour consulter un spécialiste. Il en profitera pour rendre visite à Hussein. Grâce à son intervention, le père et le fils finissent par se réconcilier. Hussein revient au domaine pour en prendre la direction puisqu’il a une formation d’ingénieur agronome. Nehmat et lui ne tardent pas à tomber amoureux l’un de l’autre mais la maîtresse que le jeune homme a laissée au Caire n’a pas l’intention de s’effacer. Il accepte de la voir une dernière fois pour lui signifier la fin de leur histoire. La danseuse tente de le séduire à nouveau mais en vain. Désespérée, elle avale des cachets et meurt sous les yeux d’Hussein…

Notre avis : un drame mené de main de maître par un spécialiste du genre. Une esthétique soignée au service d’un récit mêlant des univers très contrastés. Des scènes d’anthologie comme celle où Hussein et Nehmat font l’amour pour la première fois (un mélodrame n’est pas forcément puritain !) ou bien celle qui réunit pour la dernière fois Hussein et Nadia, son ancienne maîtresse. Les deux actrices principales sont formidables : Shadia, bien sûr mais surtout Berlanti Abdel Hamid, impressionnante en femme fatale qui harcèle le héros même après sa mort.


Sublime Amour (Houb Hatta al Ibadah, 1959)
avec Zizi Al Badraoui, Salah Zulficar, Ferdoos Mohamed, Taheya Carioca, Hussein Riad, Zouzou Nabil, Wedad Hamdy, Kamal Anwar, Mounir Al Fangary, Mohamed Soleiman, Abdel Moneim Ismaïl
Scénario : Youssef Issa et Hassan Al Imam
Musique : Fouad El Zahry
 appréciation : 3/5


Hussein travaille comme ingénieur dans une usine de textile à Alexandrie. Il aime une jeune fille prénommée Nehmat. Il est très apprécié par ses collègues et ses ouvriers pour son activité syndicale. Mais il a un rival : Ahmed Fahmy qui souhaiterait prendre sa place, et dans le syndicat et dans le cœur de Nehmat. Ahmed ne cesse de poursuivre la jeune femme mais celle-ci reste sourde à ses avances. De son côté, Hussein prie son père Abdul Hamid de demander pour lui la main de sa bien aimée à sa mère Latifa Hanim. Le père ne veut pas en entendre parler et il ordonne à son fils d’oublier cet amour. Le vieil homme se rend chez Latifa et tente de la convaincre de refuser le mariage. Il la menace même de révéler certains secrets. Abdul Hamid a gagné : le mariage ne se fera pas. Hussein est blessé par l’attitude de son père et il s’installe au Caire. Pour tromper sa solitude, il fréquente les champs de courses. C’est lors d’une de ces sorties qu’il fait la connaissance d’Aïcha, une grande danseuse d’âge mûr. Entre eux, l’entente est immédiate et ils tombent amoureux l’un de l’autre, malgré la différence d’âge.



Epouse de la Rue (Zawga min Elsharea, 1960)
avec Hoda Soltan (Dalal), Imad Hamdi (Moustafa), Kamal El Shennawi (Docteur Hussein), Ferdoos Mohamed (la mère de Moustafa), Nadia Al-Gendy (Fatma), Abdel Alim Khattab (le cousin de Moustafa), Waza (la fille de Dalal)
Scénario : Mohamed Othman et Hassan Al Imam
Musique : Mahmoud El Sherif, Mohamed Al Mogi, Ahmed Fouad Hassan, Fouad El-Zahiry, Fathy Qoura
Production : Aflam Wadi Al Nil


Mélodrame. Cela fait trois ans que le Docteur Hussein vit avec sa maîtresse la danseuse Dalal. Quand cette dernière lui demande de l’épouser, il refuse car il ne conçoit pas une union avec une femme qui n’appartient pas à son milieu. Il décide de rompre. Dalal découvre peu après qu’elle est enceinte. Elle tente de recontacter Hussein mais celui-ci a disparu : il est parti à l’étranger pour une mission. Les années passent. Dalal a continué à travailler comme danseuse et elle a confié l’éducation de sa petite fille à un pensionnat. Elle fait la connaissance de Moustafa, un homme d’âge mûr très riche. Ils s’apprécient et lui tombe très vite amoureux. Il finit par lui demander de devenir sa femme. Elle lui révèle qu’elle a déjà un enfant mais il accepte la situation sans difficulté. Ils se rendent dans le village natal de Moustafa pour rencontrer sa mère. Cette dernière n’accepte pas cette union. D’autant moins qu’elle voulait que son fils épouse Fatima, une jeune cousine qui espérait depuis longtemps ce mariage. Dalal comprend très vite qu’elle n’est pas la bienvenue dans cette maison…


Ma vie en est le prix  (Hayati Hiyya al Taman, 1961)
avec Hoda Soltan (Soad), Ahmed Mazhar (docteur Hussein), Hussein Riad (Gaber), Tewfik El Deken (l’assistant de Gaber), Zouzou Nabil (Latifa), Nagwa Fouad (la danseuse Sonia), Nahed Samir (la mère du docteur Hussein), Ragaa Hussein (une amie de Soad), Ali Rushdi (l’avocat de Soad), Saleh Sarhan (l’architecte), Layla Fahmy (la servante)
Scénario : Hassan Al Imam et Mohamed Othman
Musique : Fouad El Zahry, Ahmed Fouad Hassan, Ali Ismaïl, Atya Sharara
Production : films Ibrahim Wali


Gaber est un quinquagénaire immensément riche. Il tombe amoureux de Soad, la femme du Docteur Hussein. Celui-ci l’avait soigné alors qu’il avait eu un malaise sur la plage et ils sont devenus amis. L’homme d’affaires comprend qu’il lui sera difficile de séduire Soad mais il ne désespère pas d’y arriver un jour. Pour écarter le mari, il décide de financer la construction d’une clinique dont le docteur Hussein prendrait la direction. Le médecin et sa femme sont aux anges. Les mois passent. La construction de l’établissement va bon train. Soad donne naissance à un petit garçon. Hussein doit s’absenter quelque temps pour une mission scientifique à l’étranger. Gaber en profite pour se rapprocher de Soad mais celle-ci repousse toutes ses avances. Elle finit même par se mettre en colère et lui signifie en termes peu diplomatiques qu’elle ne quittera jamais son mari pour lui. Le vieil homme est terrassé par le désespoir. Il doit s’aliter : son cœur est à deux doigts de lâcher. Très affaibli et sentant sa fin prochaine, il décide de se venger de la plus cruelle des façons. Dans son testament, il désigne comme héritier, le fils de Soad et de Hussein, prétendant que l’enfant est en fait le fruit de la relation adultère qu’il entretenait avec la femme du médecin. A sa mort, ses dernières volontés sont rendues publiques. Hussein décide de divorcer…

Notre avis : le grand acteur Hussein Riad fut trop souvent cantonné dans des rôles de vieux papas larmoyants si bien qu’on a plaisir à le retrouver ici jouant un être sans scrupule qui poursuit par-delà la mort sa vengeance contre une femme qui s’est refusée à lui. De même, Hoda Soltan incarne avec brio un personnage qui est à l’opposé de ses emplois habituels de garces et de femmes adultères. Deux excellents acteurs pour un drame prenant.


Le Passage des Miracles (zoqaq el madaq, 1963)
avec Shadia (Hamida), Salah Kabil (Abbas), Hassan Youssef (le fil de Maître Karsha, frère de lait d’Hamida), Youssef Chabane (Farag), Samia Gamal (Shukria), Hussein Riad (le professeur d’anglais), Aqeila Rateb (Adilah, l’amie chez qui vit Hamida), Abdel Moneim Ibrahim (Sangar, un employé de Maître Karsha), Abdel Wareth Asr (Hadj Kamal), Mohamed Reda (Maître Karsha, le propriétaire du café), Thoraya Helmy (Hassaniah, trafiquante de drogue), Adli Kasseb (Salim Alwan, l’homme le plus riche du passage), Hassan El Baroudy (un commerçant), Mahmoud Shoukoko (le chanteur), Tawfik El Deken (Maître Zeita), Victoria Cohen (la voisine)
Scénario et dialogues : Saad Eddin Wahba
D'après le roman éponyme de Naguib Mahfouz paru en 1947. Cette œuvre traduite en français en 1970 évoque le quotidien d’une ruelle du quartier Khan Al Khalili pendant la seconde guerre mondiale.
Musique et chansons : Hussein El Sayed, Mohamed Al Mogi, Fathy Qoura, Ali Ismaïl
Production : Naguib Ramsès


L’histoire se déroule pendant la seconde guerre mondiale alors que l’Egypte est toujours occupée par les Britanniques. Hamida est une jeune ouvrière qui vit avec Adila, une amie de sa mère décédée. Elle rêve de quitter son quartier pour accéder à une vie meilleure. Abbas le coiffeur souhaiterait l’épouser mais il est trop pauvre. Alors pour accroître ses revenus et obtenir la main de la jeune fille, il se résigne à travailler dans un camp militaire britannique. Malheureusement, Abbas n’est pas le seul homme à convoiter Hamida. Salim Alwan, l’homme le plus riche du quartier lui aussi est séduit par la jeune femme. Il finit même par la demander en mariage bien qu’il ait déjà une première épouse. Adila et Hamida sont aux anges. Malheureusement, le bonheur des deux femmes est de courte durée : le riche commerçant est terrassé par un malaise. Un autre homme tourne autour d’Hamida : Farag, un séducteur aux intentions louches. Il lui fait miroiter une existence luxueuse et insouciante. Un jour, Hamida disparaît…

Notre avis : le roi du mélodrame se lance dans l'adaptation de l'un des chefs d'oeuvre de Naguib Mahfouz. On pouvait craindre le pire mais il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître toutes les qualités de ce film. Hassan Al Imam est un très grand directeur d'acteurs et il permet à ses deux actrices principales, Shadia et Samia Gamal, de déployer toute l'étendue de leur immense talent. Les admirateurs de la première nous pardonneront d'avoir un faible pour la seconde, bouleversante en vieille maîtresse bafouée.


Femme en marge d’Hassan Al Imam (Emraa alal hamish,1964)
avec Hind Rostom, Hassan Youssef, Mohamed Awad, Zouzou Nabil, Zizi El Badraoui, Sohair El Barouni, Hala Fakher, Hussein Ismael, Karima El Sherif, Abdel Hamid Badawy, Awatef Ramadan, Fifi Youssef, Mohsen Hassanein, Ikram Ezzo, Mustafa El-Sharif, Abdel Moneim Basiony, Badr Nofal
Scénario : Mohamed Mostafa Samy et Hassan El Imam
Musique : Mahmoud Al Sherif, Fathy Qoura, Ali Ismaïl


Siham Fawzy est une actrice qui a tout pour être heureuse. Elle est célèbre et elle file le parfait amour avec son mari, Ihsan dont la famille est très riche. Depuis qu’elle est enceinte, elle est au comble de la félicité. Malheureusement, le beau-père n’a jamais vu d’un très bon œil la relation entre son fils et cette saltimbanque. Il exige qu’Ihsan divorce au plus vite. Dans un premier temps, celui-ci refuse mais progressivement il se range à l’avis de son père. Quand Siham rentre de la maternité, elle découvre que son mari l’a répudiée et qu’il a épousé une jeune femme plus conforme aux conceptions du père. Folle de rage, elle retrouve Ihsan dans le train qui le conduit à Alexandrie avec sa nouvelle épouse. Elle l’abat d’un coup de pistolet. Elle est condamnée à vingt ans de prison. Son fils est confié à un couple sans enfant. Les années passent et elle est enfin libérée. Elle retrouve la trace de son fils et se fait embaucher comme bonne dans sa famille adoptive…

Notre avis : un mélodrame conventionnel dans lequel Hind Rostom s’essaie au contre-emploi : elle joue la vieille maman qui se sacrifie pour son seul amour, son fils. Malheureusement, elle n’est guère convaincante à trop forcer le trait et à sans cesse grimacer pour exprimer l’intensité de ses émotions. Son personnage en devient presque antipathique. On lui préférera Zizi El Badraoui qui dans ce drame se montre beaucoup plus subtile.


Je ne suis pas imprudente (Lestu mostahtirah,1971)
Hassan Youssef, Nabila Ebeid, Zizi Al Badraoui, Samir Sabri, Salah Nazmi, Hassan Aladdin, Salwa Saïd, Amal Ofaysh, Saber Abou Laban, Youssef Fakhry, Ali Diab, Fifi Abdo
Scénario : Mohamed Mostafa Samy
Musique : Helmi Bakr, Zaki Nassif, Sanaa El Barony


Ibrahim Al Mawardi vit au Liban dans un château. Il est en conflit avec son frère Mahmoud qui lui est resté en Egypte. Ibrahim a une liaison avec une jeune femme mais il a refusé de l’épouser, celle-ci l’a menacé de faire un scandale et il l’a tuée. Pour échapper à la justice, il a accusé son serviteur d’avoir commis le crime et grâce à de faux témoignages, l’homme a été lourdement condamné. Sa femme Salma a décidé de se venger mais Ibrahim meurt subitement. Elle transfère sa haine sur la fille du défunt, Souad, qui habite le château de son père depuis son divorce. Ahmed, le cousin de Souad arrive d’Egypte avec son avocat pour régler les problèmes de succession. Il est conquis par le charme et la douceur de sa cousine et il l’épouse. Il décide de rester au Liban pour gérer la fortune de sa femme. Salma entreprend aussitôt de séduire le nouveau marié qui ne résiste pas longtemps à ses appas… 


Emtethal  (1972)
avec Magda El Khatib (Emtethal Fawzy), Nour El Sherif (le metteur en scène Nagy), Naima El Saghir (la mère d’Emtethal), Mohamed Shawky (le beau-père d’Emtethal), Samir Sabri (Mohsen Bey), Nagwa Fouad (Madame Badia), Amira (Narguis), Laila Gamal (Zouzou), Adel Adham (Fouad El Shamy), Wafiq Fahmi (Ahmed Al Ghadar), Katkota (Mandy), Nabila El Sayed (Arnaba), Tousoun Mohtamad (le tueur)
Scénario : Mamdouh Al Leithy
Musique et chansons : Fouad El Zahiry, Izzat El Gahely, Ahmed Sabra, Sayed Darwish, Naguib El Silahdar
Production : Ramses Naguib


Biographie de la danseuse Emtethal Fawzi qui meurt assassinée en 1936.
Emtethal vit à Alexandrie avec sa mère et son beau-père. Ce dernier est un individu sans scrupule, il veut forcer sa belle-fille à se prostituer. Emtethal refuse et s’enfuit de chez elle. Elle croise la route d’un groupe d’anglais qui abuse d’elle. La jeune femme, abattue, retourne chez ses parents et accepte de travailler pour son beau-père mais celui-ci garde tout l’argent qu’elle gagne. Révoltée, Emtethal quitte définitivement sa famille et s’installe au Caire. Pour gagner sa vie, elle devient danseuse et c’est ainsi qu’elle fait la connaissance de Mohsen Bey, un fils de pacha. Grâce à lui, elle rejoint la troupe de Badia. Elle partage un appartement avec d’autres danseuses qui deviennent ses amies. Toutes ces filles sont victimes de Fouad El Shamy, un gangster qui les rackette régulièrement. Emtethal refuse de se soumettre aux exigences du malfrat. Déstabilisé par cette danseuse qui ose le défier, Fouad El Shamy tente de la séduire…
 

Méfie-toi de Zouzou (Khally ballak men ZouZou, 1972)
avec Soad Hosny, Taheya Carioca, Hussein Fahmy, Shahinaz Taha, Nabila El Sayed, Samir Ghanem, Shafik Galal, Mohye Ismaïl, Mona Qattan, Wahid Seif, Abbas Fares, Zouzou Chakib, Azza Sherif
Scénario : Salah Gahin et Hassan Al Imam
Musique : Fouad El Zahry, Kamal Al Tawil, Shaban Abu Saad, Ibrahim Ragab, Sayed Mekawi
appréciation : 4/5



Comédie musicale. Zouzou est une jeune fille qui mène une double vie. Le jour, elle est une étudiante brillante, très populaire parmi ses condisciples. Le soir, elle danse et chante dans la troupe de sa mère pour des soirées privées. A l’université, Zouzou a toujours dissimulé cette activité considérée comme déshonorante. Elle a du talent , elle éprouve un grand plaisir à à participer à toutes ces représentations en compagnie des autres danseuses et chanteurs de sa mère. Néanmoins, elle sait que si les professeurs et les autres étudiants apprenaient sa véritable condition, ce serait un terrible scandale qui la conduirait immanquablement au ban de la société. C’en serait fini de ses études universitaires. 
Un jour, un nouveau professeur de théâtre fait son apparition à l’université. Il est beau, il est jeune et il a un charisme magnétique. Il s’appelle Saïd. Entre lui et Zouzou, c’est le coup de foudre. Le jeune professeur rompt avec Nazek, sa fiancée tandis que Zouzou est bien décidée à abandonner la danse.



Amour et Orgueil (Hob wa Kibria, 1972)
avec Nagla Fathy (Zizi), Mahmoud Yassin (Hussein), Hussein Fahmy (Adel), Samir Sabri (Ahmed), Madiha Kamel (Kousar), Madiha Salem (Fatima) Imad Hamdi (le père de Zizi)
Scénario : Mohamed Mostafa Samy et Youssef Issa
Musique : Sanaa El Barony, Helmy Bakr, Sami Sabri, Salah Gahin, Fouad El Zahry
appréciation : 2/5


Imad Hamdi joue le rôle d’un vieux chef d’entreprise qui a une fille Zizi. Celle-ci attend avec impatience le retour de son fiancé qui a fait un long séjour à l’étranger. Ils doivent bientôt se marier. Malheureusement, la situation économique s’est assombrie et l’entreprise du père de Zizi connaît de sérieuses difficultés. Adel, le fiancé, préfère s’éloigner de celle qui n’est plus un si bon parti. Il épouse Kousar, la fille d’un homme d’affaires fortuné. Blessée, Zizi se marie avec Hussein, le jeune chef d’entreprise qui est venu aider son père à redresser les comptes de son affaire. Le soir même de ses noces, elle avoue à son mari qu’elle aime toujours Adel. D’un commun accord, les deux jeunes gens resteront ensemble un certain temps puis divorceront. 
Amour et Orgueil est un remake de Pitié pour mes Larmes de Henry Barakat (1954) avec Faten Hamama.



La Taverne de l’Ivresse (Al-Sukariya, 1973)
avec Abdel-Moneim Ibrahim (Yassin), Yahia Shaheen (Ahmed Abdel Gawad), Hoda Soltan (Khadija), Nour Al-Sherif (Kamal Abdel Gawad), Maha Sabry (Znoub), Zahret Al Oulaa (Aïcha), Mohamed el Arabi (Radwa Yassin), Mervat Amine (Abdul Amid Shaddad) , Nagwa Fouad (danseuse)


Troisième et dernier volet de la trilogie de Naguib Mahfouz (Le Jardin du Passé publié en 1957) , dans laquelle le patriarche Ahmed Abdel Gawad, grand-père de quatre garçons, voit se dérouler avant sa mort, leur destinée. Dans “Cinéma arabe : topographie d’une image éclatée” (Ed L’Harmattan, 1996), le critique Khemaïs Khayati écrit : « Malheureusement, l’œuvre majeure de [Naguib Mahfouz] (la Trilogie) a échu à l’un des plus grands tâcherons, Hassan Al-Imam. Il en fit des œuvrettes sans profondeur où le drame de la famille Abdel-Gawad est réduit à un penchant sexuel et un donjuanisme de pacotille. » Sévère !


Amira mon Amour (Amira Houbi Ana, 1975)
avec Soad Hosny (Amira Salem), Hussein Fahmy (Adel Naguib), Soheir Al Babli (la femme d’Adel), Imad Hamdi (le directeur de l’administration et beau-père d’Adel), Karima Mokhtar (la mère d’Amira), Samir Ghanem (Taher Hamouda, un collègue d’Amira), Hassan Mostafa (le supérieur hiérarchique d’Amira), Hesham El Ashry (le frère d’Amira), Nabil Badr (Fathi), Mahmoud Shoukoko (Oncle Saqr), Helmy Hilaly (l’inspecteur de police)
Scénario : Hassan Al Imam, Mamdouh El Leithy, Salah Gahin
Adaptation d'un passage du roman de Naguib Mahfouz, Miroirs (1972). Ce roman est constitué de courts chapitres indépendants, chacun évoquant la vie d’un personnage que le narrateur a rencontré à un moment ou à un autre de son existence. Le chapitre qui est à la base du scénario de ce film est intitulé « Abda Souleimane » (en français, éditions Babel, trad. de Najet Belhatem) 
Musique : Fouad El Zahry, Mohamed Al Mogi, Sayed Darwich


Comédie musicale. Depuis la mort de son père, Amira doit subvenir aux besoins de sa mère ainsi qu’à ceux de ses frères et sœurs. Elle a trouvé un emploi dans une grande administration, au département traduction. Elle a peu de travail car le service compte un trop grand nombre d’employés mais sa gaieté, son charme et son dynamisme ont transformé agréablement l’atmosphère du bureau. Même son chef n’est pas insensible à son charme. Elle fait la connaissance d’Adel Naguib, l’un des cadres supérieurs de l’établissement. Le jeune homme a épousé Amina, la fille du directeur mais lui et sa femme ne s’entendent pas. En fait, Adel ne s’est marié que par ambition professionnelle et il n’éprouve aucun sentiment pour son épouse. Au fil des rencontres, Adel et Amira tombent amoureux l’un de l’autre. Ils se marient en secret…

Notre avis : trois ans après « Méfie-toi de Zouzou », Hassan Al Imam réunit à nouveau Souad Hosny et Hussein Fahmy dans une comédie musicale mais cette fois-ci, le résultat est beaucoup moins convaincant. La mièvrerie imprègne tous les composants de ce second opus : les chansons ressemblent souvent à des comptines enfantines, les danses avec leur chorégraphie sommaire réunissent des « danseurs » dont le seul point commun est un amateurisme appliqué, l’intrigue sentimentale accumule les scènes de déclarations enamourées avec sourires timides et regards extatiques, et pour finir les robes de couleurs acidulées que porte Soad Hosny semblent empruntées à la garde-robes d’une poupée autrichienne. Inutile de préciser qu’il ne reste pas grand-chose de l’univers de Naguib Mahfouz dans cette romance sirupeuse.

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