mardi 2 juillet 2019

Les réalisateurs : Abbas Kamel (1911-1985)

عباس كامل

Abbas Kamel est le frère des réalisateurs Ahmed Galal et Hussein Fawzi. Il réalise son premier film en 1946, Qui Trop Embrasse, une comédie avec Beshara Wakim et Ismaïl Yassin. 
Pendant plus de trente ans, il écrit ou réalise des dizaines de films, dont beaucoup sont restés dans la mémoire collective. On lui doit des comédies légères, parfois brillantes, parfois moins. On retrouve souvent dans celles–ci une tonalité et une atmosphère qui ne sont pas sans rappeler celles des œuvres de Capra ou de Lubitsch. 
Abbas Kamel est certainement l’un des réalisateurs les plus hollywoodiens de l’âge d’or du cinéma égyptien.


Six films d'Abbas Kamel ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


La Fille du Patron (Bint al mou’allim, 1947) 
avec Hassan Fayek, Mohamed Kamel El Masry, Adb El Fatah El Kosary, Nelly Mazlom, Hagar Hamdy, Soad Mekawi, Mahmoud Shoukoko, Ismaël Yassin, Mary Moneib
Scénario et dialogues : Abbas Kamel
Musique et chansons : Mahmoud Al Sharif, Ali Farrag, Abdul Aziz Mahmoud, Fathi Qoura, Hassan Tawfiq
Production : Les Films Régence
appréciation : 5/5 


Le patron d’un café, Hanafi, a deux filles, Biliah et Aziza. Toutes les deux ont un amoureux. Pour la première, c’est Hamouda, le serveur du café de son père ; pour la seconde, c’est Hassouna, le domestique qui s’occupe du linge de la maison. Les parents ne veulent pas entendre parler de mariage car ils soupçonnent les deux hommes de n’être intéressés que par l’argent de la famille. 
Hanafi s’est lié d’amitié avec Laziz, un joueur de oud. Ce dernier lui propose de l’accompagner dans un cabaret où se produit Latania, une danseuse qu’il connaît. Après le numéro de l’artiste, Laziz conduit son ami dans la loge de celle-ci. La jeune femme entreprend de séduire le cafetier. L’homme est aussitôt conquis. Elle parvient même à se faire offrir la grosse bague qu’il porte au doigt. Une fois la « bonne poire » partie, deux complices rejoignent dans la loge la danseuse et le joueur de oud. Pour faire main basse sur la fortune du commerçant, ils échafaudent un plan : ils vont prétendre réaliser un film dont Latania sera la vedette et ils demanderont à Hanafi de financer leur projet.



La Fille du Maire (Bint Al Oumdah, 1949)
avec Kamal El Shennawi (Docteur Adel), Hagar Hamdy (Aziza, la femme d’Adel), Houda Shams El Din (la danseuse Lola), Mohamed Kamel (l’assistant du docteur Adel), Lola Abdo (Saadia), Yacoub Tanuse (le photographe), Alya Fawzy (la servante), Aziza Badr (la mère d’Aziza), Adel Abbas (le petit chanteur), Dorya Ahmed (la chanteuse), Mohsen Hassanein (un patient du docteur Adel), Abdel Ghany El Sayed (le paysan chanteur), Abdel Hamid Zaki (le père d’Aziza et l’oncle du docteur Adel)
Scénario : Abbas Kamel
Musique : Abdel Azim Abdel Haq, Mahmoud El Sherif, Abbas Kamel
appréciation : 4/5


Le jeune docteur Adel est marié à sa cousine Aziza. Celle-ci, bien que diplômée, a renoncé à toute ambition pour se consacrer entièrement à son foyer. Pour elle, seul compte le bien-être de son mari. Elle refuse que leur servante s’occupe des repas et elle passe chaque jour de longues heures dans sa cuisine pour concocter les plats qui lui feront plaisir. Dans son absolu dévouement, elle a renoncé à toute coquetterie : elle laisse aux autres le parfum, le maquillage car elle veut rester naturelle. C’est ainsi, pense-t-elle, qu’elle continuera à être aimée. Pour ses consultations, Adel s’est installé dans un grand appartement d’un immeuble de la rue Soleiman. Un soir, alors qu’il s’apprête à rentrer chez lui, une jeune femme très séduisante fait irruption dans le cabinet. Elle vient de faire une chute et craint s’être fait une fracture à la jambe. Le docteur Adel l’examine aussitôt : rien de grave, juste une égratignure au niveau du genou. Cette nouvelle patiente habite dans un appartement au-dessus du cabinet médical. Elle est danseuse et s’inquiète beaucoup de savoir si elle pourra danser dès ce soir. Le docteur Adel la rassure. La sonnerie du téléphone retentit. C’est Aziza qui s’étonne du retard de son mari. Ce dernier lui explique qu’il a été retenu par un jeune homme qui a la jambe cassée. L’épouse est rassurée. Avant de rentrer chez lui, le docteur Adel conduit la danseuse à son cabaret. Elle lui révèle qu’elle s’appelle Lola et exige qu’il lui donne son numéro de téléphone afin de pouvoir le joindre en cas de complication. Quand il rentre chez lui, le docteur Adel est toujours troublé par sa rencontre. A peine a -t-il terminé de manger que le téléphone sonne. Au bout du fil, c’est Lola qui veut qu’il la retrouve dans son cabaret. Adel ne se fait pas prier. Il dit à sa femme qu’il doit retourner au chevet du jeune homme à la jambe cassée et fonce en direction du cabaret de Lola. Il rejoint la danseuse dans sa loge après le spectacle et fait la connaissance de ses consœurs. Ce que ne sait pas Adel, c’est que Lola a décidé de le séduire uniquement pour s’amuser et qu’elle ne ressent rien pour lui. Ils passent tous les deux la nuit dans le cabinet médical et Adel ne retourne chez lui qu’à l’aurore.


 
Bonnes Nouvelles (khabar abyad, 1951)
avec Leila Fawzi (Leila), Karem Mahmoud (Mohsen), Adel Abbas (Hassan, le petit frère de Mohsen), Soad Mekawy (Bilia, la servante de Leila), Aziz Othman (l’hypnotiseur), Hagar Hamdy (l’assistante de l’hypnotiseur), Ferdoos Mohamed (la mère de Mohsen et d’Hassan), Abd El Fatah El Kosary (le père de Mohsen et d’Hassan), Fouad Shafik (le père de Leila), Mohamed Kamal El Masry (Shabana, le chauffeur), Mohamed El Tabei (le créancier du père de Leila), El Sayed Bedeir (le fils du créancier)
Scénario : Abbas Kamel
Musique et chansons : Mounir Mourad, Mahmoud Sharif, Karem Mahmoud, Mohamed El Bakkar, Fathi Koura, Mohamed Abdel Moteleb


Comédie musicale. Mohsen gagne sa vie en vendant journaux et magazines. Dans cette tâche, il est aidé par son jeune frère, Hassan. Un jour, une revue organise une grande loterie dont le premier prix est une Cadillac d’une valeur de 1500 livres. En ville, c’est l’effervescence. Tout le monde veut gagner la limousine. Notamment, Leila, la fille d’un commerçant dont les affaires ne sont plus très florissantes. En fait, c’est Mohsen et son frère qui remportent le gros lot : un client pour payer le magazine à moitié prix leur avait laissé la couverture sur laquelle figurait le numéro gagnant. Malheureusement, Mohsen ne sait pas conduire et la voiture stationnant sur la voie publique lui vaut une série d’amendes. Il publie une petite annonce demandant l’aide d’un chauffeur pour déplacer sa Cadillac. C’est Leila qui y répond…


Madame Fayrouz (Firouz Hanem, 1951)
avec Taheya Carioca (Aziza, la maîtresse d’Adel Bey), Hassan Fayek (Adel Bey), Fayrouz (Fayrouz), Stephan Rosti (Younes, le secrétaire d’Adel Bey), Ferdoos Mohamed (la mère d’Aziza), Adel Abbas (Hussein, le frère d’Aziza), Abdel Moneim Ismail (Zachariah), Abdel Fatah El Kosary (le plombier), Mohamed El Bakkar (le fiancé de Sadia), Mahmoud Reda (le coiffeur), Lola Abdou (Sadia, la sœur d’Aziza), Hassan Attalah (le chauffeur de taxi)
Scénario : Abbas Kamel
Musique : Fathy Qoura, Mohamed El Bakkar, Ali Farraj


Comédie musicale. Fayrouz a neuf ans, elle est orpheline et elle a hérité de la fortune de son père. Adel Bey est son tuteur et c’est lui qui s’occupe de ses affaires. En fait, cet homme est un escroc qui avec l’aide de son secrétaire falsifie les comptes afin de capter l’héritage de sa pupille. Il a besoin de beaucoup d’argent notamment pour satisfaire une maîtresse très exigeante. Mais malgré son jeune âge, Fayrouz ne va pas se laisser faire et quand Adel Bey, pour dissimuler ses propres turpitudes, accuse de vol un petit garçon pauvre avec qui elle avait sympathisé, la fillette va elle-même au commissariat pour obtenir la libération de son ami….


Le Mari de ma Femme d’Abbas Kamel (A'ris Mirati, 1959)
avec Ismail Yassin (Somha), Lola Sedky (Lola), Abdel Salam El Nabolsi (Fawzy, le couturier), Zinat Sedki (Howida, la sœur de Fawzy), Fayza Ahmed (la chanteuse du cabaret), Hermine (la danseuse), Tawfik El Deken (Nabil, le candidat éconduit et rancunier), Fouad El-Mohandes (Mahmoud, le voisin de Somha et Lola), Khayria Ahmed (la femme de Mahmoud), Soheir El Baroni (la femme de chambre d’Howida), Gamalat Zayed (Oum Kamal, la voyante), Mohamed Abu El Sa'ud (un candidat obèse)
Scénario : Abbas Kamel, Ismail El-Habrouk
Musique : Ibrahim Haggag, Fouad Helmy, Mohamed Abdel Wahab
Le générique nous informe que les toilettes portées par Lola Sedky sont de la maison Sabrina.
Production : Lola Sedky


Somha et Lola forment un couple heureux mais Somha a perdu son travail et ne fait pas grand-chose pour en retrouver un. Lola découvre une petite annonce postée par le directeur d’une maison de couture qui recherche un secrétaire. La femme exige que son mari postule à cet emploi. Quand Somba arrive dans la maison de couture, il découvre qu’ils sont plusieurs candidats pour ce poste de secrétaire et que c’est Howida, la sœur du couturier, qui se charge de la sélection. Somba devine qu’une seule condition est requise : il faut être impérativement célibataire. Il décide donc de cacher sa situation familiale et c’est ainsi qu’il devient l’assistant du couturier Fawzi. Il comprend assez vite pourquoi le célibat était une condition indispensable à l’embauche : la sœur de Fawzi, plus âgée que ce dernier, n’est toujours pas mariée. L’intention secrète du frère et de la sœur, c’est de faire du nouveau secrétaire le mari depuis si longtemps espéré. Evidemment, la situation devient très embarrassante pour Somha qui doit sans cesse affronter les avances de la vieille fille. Un jour, Lola se présente sur le lieu de travail de son mari. Paniqué, Somba lui demande de surtout ne pas révéler qu’elle est sa femme. Arrive Howida, dont le comportement très affectueux à l’égard de son mari déconcerte Lola. Cette dernière décide de se venger en réservant une surprise à son mari : lors du défilé organisé par Fawzi, Somba découvre que le mannequin vedette qui ouvre la présentation de la collection n’est autre que Lola, sa propre épouse. A l’issu de la manifestation, le couturier montre tout l’intérêt qu’il porte à sa nouvelle recrue. Somha a bien du mal à maîtriser sa colère contre celle qui se fait passer pour sa sœur. Fawzi n’a plus qu’un seul désir : épouser Lola. Ce mariage, évidemment ne pourra avoir lieu qu’après celui de sa sœur et de son secrétaire…

Notre avis : une comédie échevelée dans laquelle se succèdent les scènes les plus extravagantes, au mépris de la logique et de la vraisemblance mais pour la plus grande joie des spectateurs. Lola Sedky, qui est aussi la productrice du film, s’est octroyée le premier rôle féminin et on ne peut que lui donner raison : elle nous ravit en épouse qui se métamorphose en redoutable séductrice et flirte outrageusement avec son patron pour rendre fou de jalousie son mari. Elle nous gratifie même d’une danse complétement folle dans le plus pur style latino-américain. Zinat Sedky quant à elle est désopilante (comme toujours !) en femme passionnément amoureuse du pauvre Ismaïl Yassin. A voir aussi pour le plaisir d'entendre Abdel Salam El Nabolsi parler en français !


Je suis le docteur (Ana el Doctor, 1968)
avec Farid Shawqy, Nelly, Mohamed Reda, Tawfik El Deken, Adel Imam, Hassan Mostafa, George Sedhom, Nawal El Saghira, Omar El Gizawy, Angel Aram, Khadiga Mahmoud, Mohamed Al Ezaby, Nadia Seif El Nasr, Hamdy Salem, Abdel Ghani El Nagdi
Scénario : Abbas Kamel
Adaptation de Knock, la pièce du dramaturge français Jules Romains (1923)


Ibrahim est un simple infirmier qui travaille comme assistant du docteur Sami. Il rêve de devenir médecin et dans son quartier il se fait appeler docteur. Un jour il découvre dans le journal que dans un village, on recherche un remplaçant au médecin en place. Ibrahim décide de partir immédiatement pour ce village afin de prendre la succession du praticien sur le départ. Il est accompagné d’un autre employé du docteur Sami et de Nadia, une serveuse qui est secrètement amoureuse de lui. Après un long périple en car, les trois amis arrivent enfin au village. Ils sont accueillis par le médecin et son épouse. Cette dernière est impatiente de quitter cette contrée. En effet, la situation n’est guère brillante : les habitants jouissent d’une bonne santé inaltérable et ils ne font guère appel au médecin. Ibrahim va changer tout cela. Il parvient à convaincre le plus grand nombre que leur bonne santé est une illusion et qu’ils sont des malades qui s’ignorent. Son cabinet ne désemplit pas et il fait rapidement fortune…

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