vendredi 7 février 2020

Les réalisateurs : Helmy Rafla (1909-1978)

حلمي رفلة


Helmy Rafla est né en 1909. Il commence par étudier le maquillage. En 1936, le ministère de l’éducation l’envoie étudier une année en Grande-Bretagne et en France. A son retour, il travaille pour la Compagnie Nationale de Théâtre puis pour le cinéma comme maquilleur. Très vite, il devient l’assistant de grands réalisateurs. Il réalise son premier film en 1947. C’est l’Esprit en Vacances, une production de Mohamed Fawzi, avec pour la première fois à l’écran, la toute jeune Shadia. Dans les années qui suivent, il s’impose comme un maître de la comédie musicale. Avec ses deux compères, les scénaristes et dialoguistes Abou Al-Seoud Al-Ebiary and Badie Khairy, il enchaîne les succès. 
Helmy Rafla fit jouer les plus grands chanteurs de son temps : Mohamed Fawzi (14 films), Shadia (12 films), mais aussi Abdel Halim Hafez, Naget Al Saghira sans oublier Farid Al Atrache et Sabah. 
En plus de la comédie musicale, il s’intéresse aussi à la comédie pure. D’ailleurs, il dispute à Fateen Abdel Wahab le titre de roi de la farce et du burlesque en tournant 22 films avec Ismaël Yassin. 
Mais, il ne néglige pas pour autant le drame sentimental (Hoda, 1949) et dans les années soixante-dix, on le voit se lancer avec une certaine réussite dans le drame social (Un Heureux Mariage, 1974), un genre qui semblait pourtant bien loin de ses inclinations. Précisons tout de même que sa production des années soixante-dix est bien loin de valoir celle des décennies précédentes et qu'elle compte quelques navets de haute volée. 
Helmy Rafla est considéré comme l’un des plus grands cinéastes de son temps. En trente ans, il a réalisé 71 films et bon nombre sont restés dans la mémoire collective. La contribution d'Helmy Rafla à l'édification de l'âge d'or du cinéma égyptien fut considérable. 

Seize films d'Helmy Rafla ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog.

Soir de fête (Laylat al id, 1949)
avec Ismaël Yassin (Sosso), Shadia (Yasmina), Mahmoud Shoukoko (Shosho), Abdel Hamid Zaki (le propriétaire du théâtre), Farid Shawki (Sharif), Stephan Rosti (Nazih), Hussein Issa (Nadim), Lola Sedky (Lola, la sœur de Nazih, Sharif et Nadim), Nour El-Demirdash (Salah Ezzat, la victime des quatre escrocs), Abd El Fatah El Qosary (Hamouda, propriétaire de la Rose Blanche), Elias Moaadab (Al-Khawaja Fares), Zinat Sedky (la femme d’Hamouda), Hassan Fayek (le père de Salah), Gomaa Edriss (le gardien du théâtre), Monir El Fangary (l’employé du théâtre)
Une histoire d’Anwar Wagdi
Scénario et dialogues : Abou Al Saoud Al Ibiary
Musique : Mahmoud Al Sherif, Mohamed El Bakkar
Production : Anwar Wagdi


Comédie. Yasmina et ses deux frères chantent et dansent dans un théâtre. Un soir, le directeur de l’établissement importune plus que de coutume la jeune femme et ses deux frères finissent par intervenir. Ils rossent sans ménagement l’homme indélicat. Ce dernier les met aussitôt à la porte. Les trois artistes n’ont plus qu’à chercher un autre lieu où se produire. C’est alors qu’ils découvrent une annonce publiée dans le journal par le Casino de la Rose Blanche. Le célèbre cabaret recherche des chanteurs. Yasmina se rend à l’adresse indiquée. Malheureusement, elle s’est trompée et elle s’est introduite dans un appartement privé. A peine a-t-elle compris son erreur qu’un groupe de trois hommes et une femme fait son entrée. Yasmina a juste le temps de se cacher. A travers leur conversation, elle devine que ce sont des escrocs qui attendent l’une de leur victime : ils ont bien l’intention de la plumer au jeu. La proie arrive enfin. C’est un jeune homme qui semble doux et honnête. Il est reçu par la femme qui l’accueille seule. Ils se connaissent et ont manifestement de tendres sentiments l’un pour l’autre. Soudain les trois hommes font irruption dans la pièce. Ce sont les frères de la jeune femme et ils feignent l’indignation devant le spectacle de leur sœur dans les bras d’un inconnu. Ils exigent une promesse de mariage pour laver l’honneur de la famille. Le jeune homme accepte aussitôt. Les trois frères convient alors l’amoureux de leur sœur à une partie de poker. Yasmina s’est dissimulée sous la table de jeu et elle s’aperçoit que les trois escrocs trichent afin de dépouiller leur victime. Elle décide d’intervenir…

Notre avis : une comédie musicale enjouée par le spécialiste du genre. Tout le monde chante et danse sur un rythme échevelé et avec une énergie inépuisable. Shadia, Ismaël Yasin et Mahmoud Shoukoko forment un trio en parfaite harmonie. Saluons la performance de Shadia : elle n’a alors que dix-huit ans et elle joue à jeu égal avec ses deux partenaires qui en ont vingt de plus. Elias Moadab est désopilant en fantaisiste levantin (on retrouvera son allure et ses expressions plus tard chez l’acteur et chanteur turc Dario Moreno.)


Le Millionnaire (El Millionaire, 1950)
avec Ismaël Yassin (Assim El Isterliny/Gamiz), Zinat Sedki (la sœur d’Assim El Isterliny), Soad Mekawy (Soukra, la cuisinière), Stephan Rosti (Zaki), Farid Shawki (Farid), Hussein Issa (Hussein), Wedad Hamdy (Sonia), Serag Mounir (Antar Bin Shaddad, le frère de Sonia), Ryad El Kasabgy (l’infirmier-chef de l’hôpital psychiatrique), Camilia (Rouh Al Fouad Hanem), Nour El Demerdash (le frère de Rouh Al Fouad Hanem), Victoria Hobeika (la tante d’Assim El Isterliny), Abdel Moneim Ismail (le chauffeur d’Assim El Isterliny), Ahmed Darwich (le docteur Darwich), Salah Mansour (un fou), Mahmoud Lotfi (un fou), Eskandar Mansy (un fou), Mohamed Tawfiq (un fou), Abdel Hamid Zaki (le directeur du théâtre)
Scénario : Anwar Wagdi, Abou Al Seoud Al Ibiary, Mamoun Al Shinnawi
Musique : Izzat El Gahely et Mohamed El Bakar
appréciation : 4/5


Assim El Isterliny est un millionnaire despotique et jaloux. Ses gardes ont capturé un homme qu’ils avaient surpris en compagnie de sa femme Rouh Al Fouad Hanem. Fou de rage, Assim le tue de plusieurs coups de pistolet (On apprendra plus tard que le pistolet était chargé à blanc et que l’homme est en réalité le frère de sa femme). Ses gardes lui conseillent de se cacher le temps que les choses s’apaisent. Il se rend dans un cabaret où se produit un artiste du nom de Gamiz. L’ombrageux millionnaire se rend compte que l’individu est son parfait sosie. Il a une idée : il propose à Gamiz de prendre sa place quelque temps. Le pauvre chanteur accepte, séduit par la perspective de vivre dans le luxe et l’oisiveté.



La Mère Célibataire (al-anisa mama, 1950)
avec Mohamed Kamal Al Masri (Monsieur Okasha), Ismaël Yassin (Nabih, l’assistant de Monir), Sabah (Nimra), Mohamed Fawzy (Monir Yousri), Soliman Naguib (le père de Monir), Hagar Hamdy (Farawila, la fiancée de Monir), Zinat Sedki (Khoukha, la femme de Monsieur Okasha), Gracia Kassin (la directrice du refuge), Mohamed Sobeih (le serveur), Monir El Fangary (le vendeur de chocolat)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Mohamed Fawzy


Comédie musicale. Nimra rêve d’être chanteuse mais en attendant que la chance veuille bien lui faire signe, elle est vendeuse dans un magasin de disques à Alexandrie. Un jour, elle lit dans le journal une annonce publiée par Monir Yousri, un musicien célèbre qu’elle admire. Il prépare une nouvelle comédie musicale et recherche des chanteuses. Nimra décide de monter au Caire pour se présenter aux auditions. Elles sont dirigées par l’assistant de Monir tandis que celui-ci écoute les prestations depuis le bureau de son père, grâce à un haut-parleur relié au micro devant lequel défilent les candidates. La voix de Nimra impressionne le chanteur et Yousri Pacha, son père, mais un malentendu conduit l’assistant à la renvoyer du théâtre. Heureusement, Nimra ne s’avoue pas vaincue. Sa voix n’a pas convaincue son idole, pense-t-elle, alors c’est par l’amour qu’elle l’atteindra. Elle retrouve les deux hommes dans un cabaret. Ils s’installent à la même table. Yousri Pacha est aussitôt séduit par sa personnalité mais Monir les a rapidement laissés en tête à tête pour rejoindre à une autre table sa fiancée. Décidément, la partie ne va pas être facile…

Notre avis : au début des années cinquante, Helmy Rafla est le roi incontesté de la comédie musicale. Comme tous les films qu’il réalise à cette époque, « La Mère Célibataire » est une réussite totale. Sabah et Mohamed Fawzy forment un duo incroyable, aussi talentueux dans le jeu que dans le chant. Le rythme est effréné, les portes claquent, les répliquent fusent, les corps se croisent, s’étreignent ou s’affrontent. L’une des scènes les plus mémorables du film est celle où Nimra (Sabah) et la fiancée de Monir (Hagar Hamdy) se battent avec une sauvagerie réjouissante tandis que leurs partenaires masculins (Mohamed Fawzy et Ismaël Yassin) tentent vainement de s’interposer. Les très nombreux numéros chantés et dansés affichent la même invention et la même fantaisie : « La Mère Célibataire* » est aussi une déclaration d'amour au music-hall.

*Le titre est un peu curieux : il fait référence uniquement à la dernière partie de l’intrigue et il semble annoncer un drame social, bien loin de l’atmosphère enjouée qui règne de bout en bout dans cette comédie musicale.


Ma belle-mère est une bombe atomique ( hamati kombola zorria, 1951) 
avec Taheya Carioca (Batta), Ismail Yassin (Zaher), Abd El Fatah El Kosary (Maître Hassouna), Aziza Helmy (Soheir Hanim, la voisine), Wedad Hamdy (la servante), Mohamed El Genedy (Madbouly le chanteur), Shadia (Halawa, la belle-fille de Maître Hassouna), Gamal Fares (Kris, l’amoureux de Halawa), Abdel Moneim Ismail (l’agent de police), Nabawya Mostafa (danseuse), Mary Moneib (la mère de Batta)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Mahmoud Al Sharif, Fathy Qoura et Ahmed Sedky


Comédie musicale. Zaher est marié à la danseuse Batta. Il serait le plus heureux des hommes si sa belle-mère ne s’était pas installée dans leur foyer. Celle-ci se comporte en tyran domestique et la vie à la maison devient un enfer. La vieille femme a aussi un projet : elle veut que sa fille divorce de Zaher qu’elle considère comme un raté pour épouser un riche marchand de sa connaissance. Un jour, elle rencontre chez le coiffeur une ancienne voisine de Zaher. Cette dernière lui fait des confidences et lui apprend qu’elle a été mariée il y a très longtemps avec Zaher : l’homme qu’elle aimait avait déjà divorcé trois fois et elle devait impérativement se marier puis divorcer au moins une fois pour être autorisée à convoler avec l’élu de son cœur. Zaher avait accepté d’être ce premier époux de « convenance ». Evidemment, ils avaient divorcé le lendemain. Cette histoire enflamme l’imagination de la belle-mère : elle fait croire à son gendre qu’il a eu de cette première union, une fille et que celle-ci s’apprête à faire son apparition. Zaher est abasourdi…

Notre avis : la quintessence de la comédie musicale égyptienne de l'âge d'or. Une occasion supplémentaire de constater à quel point ce cinéma donnait la part belle aux femmes et cantonnait les hommes aux rôles de faire-valoir. Un hymne à la beauté et au talent de Taheya Carioca.


Viens saluer (Taala salim, 1951)
avec Farid Al Atrache (Meshmesh), Samia Gamal (Sokara, la danseuse, fille du propriétaire du cabaret), Ismaël Yassin (Samsam, le collègue et ami de Meshmesh), Abd El Fatah El Kosary (le propriétaire du cabaret), Farid Shawki (Sharif, le fiancé de Sokara), Abdel Salam Al Nabulsi (l’avocat), Mohamed El Bakkar (Karawan Hiran), Zinat Sedki (la chanteuse amoureuse de Meshmesh), Wedad Hamdy (Battah), Saïd Abou Bakr (le serveur du restaurant), Mimi Chakib (cliente du café), Serag Mounir (client du café)
Scénario et dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary 
Musique : Farid Al Atrache


Comédie musicale. Meshmesh est un chanteur pauvre qui travaille comme serveur dans un cabaret. Il est amoureux de Sokara, la danseuse vedette de l’établissement qui est aussi la fille du directeur. Meshmesh a peu d’espoir d’épouser l’élue de son cœur d’autant plus qu’elle est déjà fiancée à un jeune homme très riche. Il sait pourtant que la jeune femme n’est pas insensible à son charme. Il tente alors d’éveiller sa jalousie en feignant d’être amoureux d’une autre femme mais en vain. Meshmesh s’apprête à sombrer dans le désespoir quand le destin lui devient subitement favorable : il hérite de la fortune d’un vieil oncle qui résidait en Afrique du Sud. Malheureusement, son patron entreprend de lui subtiliser une partie de son héritage avec la complicité de l’avocat chargé du dossier : alors que Meshmesh est ivre mort, les deux hommes lui font signer un contrat aux clauses abusives…


Un Bienfaiteur (Fa'el Kheir , 1953)
avec Mohamed Fawzy (Khaïry), Sabah (Soheir), Ismail Yassin (Afkar/Hamido), Zomoroda (Elham Anim), Abdel Ghany Kamar (Anis Effendi, le gérant de la société d’Elham), Menassa Fahmy (le père de Soheir), Zaki Ibrahim (le chirurgien), Abdel Aziz Ahmed (le père de Khaïry), Ferdoos Mohamed (la mère de Khaïry), Zeinat Elwy (la danseuse), Abdel Moneim Basiony (le directeur du théâtre), Anwar Zaky (un ami d’Elham), Aziza Badr (la mère de Sonia), Kawthar Shafik (une des amies d’Elham), Fawzya Ibrahim (Sonia), Alya Fawzy (la servante)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique et chansons : Mohamed Fawzy, Abdel Aziz Salam, Fathy Qoura, Saleh Gawdat, Mustafa Abdel Rahman


Comédie musicale. Khaïry vit avec ses parents dans un quartier populaire de la ville. Il est réparateur de vélos et il travaille dans un petit atelier avec un ouvrier du nom d’Hamido. Toutes les maisons du secteur appartiennent à une riche jeune femme, Elham Anim, qui a confié la gestion de ses affaires à un homme impitoyable. Khaïry, lui, a le cœur sur la main et il n’hésite pas à venir en aide aux gens du quartier tant et si bien qu’il lui arrive d’avoir les plus grandes difficultés à payer son loyer. Un soir, il trouve sur la route un bébé abandonné. Dans ses langes, il y a une lettre écrite par la mère de l’enfant : elle annonce qu’elle s’est suicidée. Son mari est mort et son père a refusé de la reprendre, elle et son enfant, car elle s’était mariée sans son consentement. Khaïry décide de se rendre chez le grand-père avec le bébé. Le jeune homme est impressionné par le luxe de la demeure. Il fait la connaissance de Soheir, la sœur de la suicidée avec qui il sympathise immédiatement. Puis arrive le maître des lieux. Celui-ci reste intraitable et il le chasse, lui et l’enfant, tandis que Soheir est terrassée par le chagrin. Khaïry et ses parents décident donc de s’occuper du nourrisson. Peu après, Soheir frappe à la porte de leur appartement. Elle veut contribuer à l’entretien et à l’éducation de l’enfant contre la volonté de son père. Elle est accueillie à bras ouverts mais on refuse son argent. Un peu plus tard, Khaïry chante dans un mariage. Depuis la rue, Elham Anim, l’héritière fortunée qui possède toutes les maisons du quartier, entend la voix de notre héros. Elle est immédiatement sous le charme. Elle parvient à entrer en contact avec le jeune homme qui, grâce à son soutien, va connaître la gloire et la fortune. Bien évidemment, Khaïry n’a pas pour autant oublié Soheir…


Fils à Louer (Ibn Lil Igar, 1953)
avec Mohamed Fawzi, Leila Fawzi, Taheya Carioca, Mary Moneib, Hassan Fayek, Aziz Othman, Farid Shawqy, Zouzou Chakib, Wedad Hamdy, Abdel Hamid Zaki, Lotfi El-Hakim, Monir El Fangary, Mohsen Hassanein, Abdel Hamid Badawy, Abbas Rahmy
Scénario : Badie' Khairy et Helmy Rafla
Musique : Mohamed Fawzy, Mamoun Al Shinnawi, Anwar Manasye


Comédie. Nagati Pasha a perdu la trace de son fils Mounir depuis plus de vingt ans. Un hypnotiseur et son assistante qui présentent un numéro de voyance dans un spectacle de cabaret lui font croire qu’il réside au Maroc. Nagati Pasha demande aux deux artistes de se rendre là-bas, de trouver son fils et de le ramener en Egypte. Pour empocher la récompense promise, l’homme et la femme ont une idée : ils proposent à Zaatar, un des chanteurs du cabaret, de se faire passer pour Mounir. Celui-ci accepte…


Les Jolies Belles-Mères ( Al Hamawat Al Fatenat, 1953)
avec Kamal el-Shennawi (Samir), Cariman (Nabila), Ismaïl Yassin (Baghat), Mary Moneib (la mère de Samir), Mimi Chakib (la mère de Nabila), Abdel Azim Kamel (le médecin), Abdel Salam El Nabulsi (Hanemm, le masseur), Wedad Hamdy (la nourrice), Zoheir Sabri (Gamal, le fils du directeur), Ibrahim Hichmat (le directeur), Abbas Rahmy (le juge), Abdel Moneim Saoudi (le mathoun)
Scénario et dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Fathy Qoura, Ahmed Sabra, Hassan Abou Zayed, Fouad El Zahry


Comédie. Samir est un jeune homme d’une vingtaine d’années qui jouit d’une bonne situation. Il épouse enfin Nabila, la jeune fille qu’il aime depuis des années. Behjat, son meilleur ami, le met en garde contre les inconvénients du mariage mais Samir passe outre. Le voyage de noces des deux tourtereaux est un enchantement et comble de bonheur, quelque temps après leur retour, ils apprennent que Nabila est enceinte. Malheureusement, par leur comportement jaloux et tyrannique, les deux futures grands-mères font vivre un véritable enfer au jeune couple…

Notre avis : après « Ma Belle-Mère est une Bombe Atomique », voici ‘Les Jolies Belles-Mères ». Cette nouvelle variation sur ce thème inépuisable de la belle-mère intrusive et despotique n’a pas le charme de la première. Le scénario se réduit à quelques idées pas très originales et pendant la majeure partie du film on assiste aux interminables disputes des deux grands-mères. Plus embêtant encore : Mary Moneib et Mimi Chakib ne jouent pas très bien et leur jeu devient même pénible dans le dénouement. A noter que c’est le premier film de Cariman. Elle a dix-sept ans et elle fait franchement moins, ce qui est un peu gênant pour incarner une jeune épouse qui vient d’être mère.


La Femme est Tout (El Maraa Kol Shayi, 1953)
avec Leila Fawzi (Safia), Mohsen Sarhan (Fakry, le frère de Safia), Farid Shawqy (Labib), Mary Moneib (la mère de Labib et de Qamar), Aziz Othman (le père de Labib et de Qamar), Taheya Carioca (Qamar, la sœur de Labib), Menassa Fahmy, Hussein Riad (l’avocat Soleiman, le père de Fakry), Zinab Sedqy (la mère de Fakry), Abdel Moneim Basiony (un client du bar), Abdel Ghani El Nagdi (un ouvrier),
Scénario : Farid Shawqy, El Sayed Beidir, Helmy Rafla
Musique : Ahmed Sabra, Ali Farrag, Fathy Koura, Saleh Gawdat


Labib est un jeune homme qui mène une vie d’artiste comme son père et sa sœur Qamar. Tous les trois travaillent dans le même cabaret. Labib et son père sont musiciens et Qamar est danseuse. Le père dépense tout son salaire dans l’alcool et c’est surtout Qamar qui fait vivre toute la maison grâce à l’argent et aux cadeaux que lui donnent de généreux clients. Un jour, Labib se rend à la banque pour déposer un chèque et il découvre que le caissier est Fakry, l’un de ses amis d’enfance. Fakry appartient à une famille très riche. Son père est un avocat célèbre et il a une sœur, Safia. Labib invite son ami à prendre un verre dans le cabaret où il travaille. Fakry va ce soir-là faire deux découvertes qui vont bouleverser sa vie : il va boire du champagne et tomber amoureux de Qamar, la sœur de Labib. Au fil des rencontres, il est de plus en plus épris et il finit par demander sa main. De son côté, Labib souhaite conquérir Safia, la sœur de Fakry. Pour la séduire, il se fait passer pour un riche entrepreneur issu d’une famille honorable. Fakry se garde bien de dénoncer le mensonge de Labib et Safia accepte de devenir la femme du musicien…


Abou Al Dahab (1954)
avec Hoda Soltan (Ihsan), Farid Shawki (Abou Al Dahab), Mahmoud El Meleigy (Sabya Al Atara), Qout El Qoloub (Amina), Ahmed Mokhtar (le père d’Ihsan), Mohsen Hassanein (Bunduq), Mohamed Sobeih (un second de Sabya Al Atara), Zaki Mohamed Hassan (Hassan Baraï)
Scénario : Zoheir Bakir
Dialogues : Abdullah Ahmed Abdullah et El Sayed Bedeir
Musique : Mahmoud Al Sharif, Ibrahim Hussein, Izzat El Gahely, Mohamed Abdel Wahab


Thriller. Hassan Baraï est à la tête d’un important trafic de drogue qu’il dissimule derrière la vitrine honorable d’une entreprise de vente de fournitures médicales. Sa maîtresse Amina a donné naissance à un garçon. Pourtant, il refuse de l’épouser et de reconnaître l’enfant. Furieuse, la jeune femme se rend chez lui pour le tuer. Mais elle est devancée par Sabya Al Atara qui s’était introduit dans l’appartement. Il a supprimé Hassan pour prendre la direction du trafic de drogue. Sous la contrainte, il fait signer à Amina une reconnaissance écrite stipulant que c’est elle seule qui a tué son amant. Désormais, elle devra exécuter tous les ordres de Sabya sous peine d’être livrée à la police. Le malfrat pense qu’il va pouvoir conquérir sans difficulté la tête de l’organisation criminelle mais les autres membres du gang ne l’entendent pas de cette oreille. Ils lui préfèrent Abu Al Dahab. La rivalité entre les deux hommes va être sans merci, d’autant plus qu’ils se disputeront aussi le cœur de la chanteuse Ihsan…

Notre avis : un thriller très conventionnel réalisé par l’un des maîtres de la comédie. Nous avons déjà pu le vérifier : Helmy Rafla déçoit quand il quitte son genre de prédilection. L’intrigue d’ « Abou Al Dahab » repose sur la rivalité entre deux malfrats incarnés par les inévitables Farid Shawki et Mahmoud El Meleigy. Malgré leur immense talent, ils ne nous surprennent guère ici et ils nous donnent même l’impression de jouer en « pilotage automatique ». Dans la seconde partie, le scénario recourt à un procédé trop souvent utilisé pour pouvoir nous séduire : un même acteur, en l’occurrence Farid Shawki, joue deux personnages que tout oppose mais qui physiquement se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Le rôle de l’héroïne revient à Hoda Soltan : la mièvrerie de son personnage ne convient guère à celle qui incarna avec brio tant de femmes fatales. Les quelques chansonnettes qu’elle interprète n’ajoute pas grand-chose à ce petit film sans grand intérêt.


Aie confiance en Dieu (Khalak ma Allah, 1954)
avec Mohamed El-Kahlawy (Ahmed), Ismail Yassin (Shaladimo), Kitty (la danseuse), Abdel Wares Asr (le propriétaire de l’usine et le père de Fathya), Zaki Ibrahim (le père d’Ahmed), Zomoroda (Anwar), Mahmoud El Meleigy (Hanafi, le gérant de l’usine), Zinat Sedki (la fiancée de Shaladimo), Mimi Chakib (la belle-mère d’Ahmed), Nour El Demerdash (Mamdouh, le demi-frère d’Ahmed), Abdel Wahab Al-Mesiri (l’avocat), Gamalat Zayed (Oum Klou), Nadia Riad (Fathya), Mohamed Kamel (le serviteur)
Scénario : Abdel Aziz Salam, Kassem Wagdy, Hassan Abdel Wahhab
Musique et chansons : Mohamed El Kahlawi, Bayram El Tunsi, Hiram Ghamarawy, Abdel Fattah Shalaby
Production : les Films du Caire


Comédie musicale. Ahmed a grandi au sein d’une famille très riche. Il est entouré de son demi-frère Mamdouh, de sa belle-mère et de son vieux père, Abou Ahmed. Ce dernier est très malade et il ne quitte plus son lit. Un soir, Ahmed gifle Mamdouh qui est rentré ivre à la maison. Celui-ci va se plaindre à sa mère qui est restée dans la chambre du père. Du salon, Ahmed entend la conversation. La femme prend la défense de Mamdouh et pour contrer les objections de son mari, elle lui rappelle qu’Ahmed n’est pas un enfant légitime mais un bâtard (ce qui s’avérera faux). Révulsé par cette découverte, Ahmed quitte le domicile paternel. Grâce à Shaladimo qu’il a rencontré dans le train, il trouve un logement et un emploi dans une usine de textile. Entretemps son père meurt. Sa belle-mère et son demi-frère vont tenter de lui voler son héritage…


Une Ville se déchaîne (Thawrat el madina,1955) 
avec Sabah (Fatima), Mohamed Fawzi (Ahmed), Hussein Riad (le père de Fatima), Qadria Kamel (la tante de Fatima), Ahmed Allam (Haj Saber, le propriétaire de l’usine), Doha Amir (Fatima enfant), Wedad Hamdy (la servante), Suleiman al-Guindy (le petit garçon Al Wadi Galal), Abdel Moneim Ismail (le père de Al Wadi), Ragaa Youssef (la danseuse), Horeya Hassan (la chanteuse)
Scénario : Nairuz Abdel Malek 
Musique : Mamoun Al Shinnawi, Fathy Qoura, Riad El Sonbati, Mohamed Fawzi, Ali Farraj
Production : les films du Lotus (Assia Dagher)


Mélodrame musical. La mère de Fatima est morte en lui donnant naissance. Sa tante et sa grand-mère avaient perdu la vie dans les mêmes circonstances. Depuis ce drame, Salim, son père, est convaincu que toutes les femmes de la famille sont condamnées à subir le même sort. Il a décidé que Fatima ne se marierait jamais et qu’elle n’aurait jamais d’enfant. Dès son plus jeune âge, il lui a interdit de fréquenter les garçons et lui a imposé une éducation d’une grande sévérité. Un jour, ils partent tous les deux pour une courte escapade au Caire. A leur retour, ils découvrent que leur maison et l’atelier de verrerie du père ont été totalement détruits par un incendie. Ils n’ont plus rien. Heureusement, le riche propriétaire d’une usine de verrerie propose à Salim une place comme contremaître dans son établissement et il lui offre même un logement dans son domaine. Le père de Fatima accepte le travail mais refuse le logement : il sait que l’industriel a un fils de l’âge de sa fille. Les années passent. Fatima est devenue une jeune femme et Ahmed, le fils du propriétaire de l’usine qui avait séjourné à l’étranger pour ses études, est de retour… 

Notre avis : Helmy Rafla abandonne provisoirement la comédie, genre dans lequel il excelle, pour s’aventurer sur les terres plus arides du mélodrame. Disons-le clairement : ce n’est pas son meilleur film. Le scénario repose sur une idée saugrenue. Une terrible malédiction pèse sur toutes les femmes d’une même famille : elles meurent en donnant naissance à leur premier enfant. Le père de Fatima n’a donc qu’une obsession, protéger sa fille de l’amour qui lui serait fatal. On se doute qu’il va s’opposer à tous les prétendants qui osent approcher sa fille mais on devine aussi que l’amour finira tout de même par triompher. Une trame prévisible donc mais un entrelacement de thèmes qui se prêterait fort bien à une interprétation psychanalytique (la mort et l’amour) ou théologique (le destin et le libre arbitre).


L’inspecteur général (Al-mufattish al-amm, 1956) 
avec Taheya Carioca (Shakhala, la belle-mère de Latafa), Ismail Yassin (Saber), Mahmoud El-Meliguy (Jaber, l’escroc), Abdel Moneim Basiony (le serveur du restaurant), Abdel Moneim Ismaïl (le propriétaire de l’hôtel), Abdel-Wares Asr (le maire), Wedad Hamdy (Fatima, la femme de chambre de Shakhala), Reyad El Kasabgy (le tueur à la solde du maire), Mawahib (Latafa, la fille du maire), Abdel Hamed Badawi (l’employé de la poste), Lotfi El Hakim (le directeur de l’école)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ibiary, Helmy Rafla
Adaptation de la pièce de théâtre Le Revizor de Nicolas Gogol (1836)


Comédie. Le maire d’un village s’est enrichi en volant ses administrés et en détournant à son profit personnel les subventions envoyées par l’état. Un jour, il apprend que le gouvernement a décidé d’envoyer un inspecteur général pour enquêter sur d’éventuels détournements de fonds. Il croit que Saber, un pauvre bougre manipulé par un escroc, est en fait ce fameux inspecteur général. Il l’invite dans sa propriété pour tenter de le corrompre…


La Veuve Joyeuse (El armala el tarub, 1956)
avec Leila Fawzi (Samira, la fille d’Abdel Aal), Kamal Al Shennawi (Magdy), Abdel Salam Al Nabulsi (Asim Bey Kayamakli), Zinat Sedki (la femme de chambre de Samira), Hassan Fayek (Abdel Aal, le père de Samira), Adly Kasseb (Mahdi Effendi), Mohamed Gamal (Hechmat), Zeinat Olwi (danseuse), Kitty (danseuse), Victoria Hobeika (la mère d’Hechmat)
Scénario : Aboul Seoud Al Ibiary, Helmy Rafla, Mustafa El Sayed, Fathy Qoura
Musique : Mohamed Gamal et Mahmoud El Sherif
appréciation : 5/5


Abdel Aal aime l’argent et la bonne chère. Il a forcé sa fille Samira à épouser Rostom Bey Kayamakli, un riche turc de quarante ans son aîné. Samira s’est installée dans le pays de son mari et a mené une vie luxueuse mais sans amour.
Au bout de cinq ans de vie commune, son mari meurt. Toute la famille est réunie pour entendre les dernières volontés du défunt : sa veuve jouira de sa fortune tant qu’elle restera seule. Si elle se remariait, l’héritage reviendrait à sa famille. Au cas où elle mourrait, en étant restée célibataire, c’est son père qui récupérerait l’argent de Rostom. Asim Bey Kayamakli, le frère du défunt, est prêt à tout pour que cette fortune reste dans leur famille. Il a trouvé la solution : il va épouser Samira. Quand cette dernière lui signifie son refus d’un tel « arrangement », il menace de la tuer. Elle est obligée d’accepter. Mais profitant de l’absence de son beau-frère, elle fuit en compagnie de Lawahiz, sa servante et rentre en Egypte.



Rendez-vous avec le bien-aimé (Mawid maa el habib, 1971)
avec Farid Shawki, Youssef Wahby, Naglaa Fathy, Zouzou Chakib, Sohair El Barouni, Hassan Mostafa, Zouzou Chakib, Hussein Ismael, Mohamed Shawky, Mokhtar El Sayed, Helmy Halim, Esther Shattah, Khadiga Mahmoud, Hassan Taha, Mamdouh Zayed, Sayed Ghoneim, Ali Oraby
Scénario : Farouk Sabry
Musique : Michel Youssef
appréciation : 2/5


Ahmed est le père d’un petit garçon qu’il élève seul depuis la mort de sa femme. Jamais il n’a pensé à se remarier et il vit dans le souvenir de la défunte. Un jour, dans l’entrée de l’immeuble où se trouve la société pour laquelle il travaille, il a une altercation avec une jeune femme. Il la retrouve dans le bureau de son patron : c’est sa fille. Elle est venue voir son père pour parler de son futur mariage. Quelque temps plus tard, Ahmed part en vacances avec son fils à Alexandrie. Heureux hasard ! La fille de son patron séjourne au même endroit. Près de la plage, elle fait la rencontre du jeune garçon. Ils sympathisent immédiatement. C’est ainsi que la jeune femme finit par passer toutes ses journées avec le père et l’enfant. Elle comprend qu’elle est tombée amoureuse d’Ahmed. Elle est très embarrassée car elle est fiancée et elle sait que son père acceptera difficilement une rupture.



La Voix de l’Amour (Sawt el hobb, 1973)
avec Warda (l’infirmière Mona), Hassan Youssef (Dr Mohsen Abdel Shakour), Imad Hamdi (Abdel Shakour Al-Zankalouni, le père de Mohsen), Mohamed El Araby (Sami, le frère de Mohsen), Ashraf Abdel Ghafour (Amin), Hassan Mostafa (Isma Bura Al-Hamsh, le père de Mervat), Said Saleh (le domestique du père de Mohsen), Aziza Rached (Zahra, la servante du père de Mohsen), Rajaa Sadiq (Mervat, la fiancée de Mohsen), Hussein Asar (le père d’Amin), Afaf Wagdy (la collègue de Mona), Hayat Kandil (Salwa, la sœur de Mohsen), Helmy Rafla (l’un des clients de l’hôtel)
Chorégraphie : Hassan Afifi
Musique : Omar Khorsheid, Baligh Hamdy, Mohamed El Mougy, Mounir Mourad, Ahmed Fouad Hassan
Paroles des chansons : Mohamed Hamza, Sayed Morsi, Mamoun Al Shinnawi, Magdy Naguib
Scénario : Adli Al Mawlid
Production : Gomhouria Films
Remake du film "Plus Belle que la Lune" (Qamar arbatachar, 1950) de Niazi Mustafa avec Camilia


Mohsen, un jeune médecin, est tombé amoureux de Mona, une infirmière travaillant avec lui. Elle l’accompagne en Grèce où il se rend pour participer à un séminaire. Ce séjour est un enchantement pour les deux amoureux et ils projettent de se marier rapidement. Malheureusement, le père du docteur Mohsen a été informé de l’escapade « sentimental » de son fils. Il lui envoie aussitôt un télégramme lui ordonnant de cesser toute relation avec cette infirmière et de revenir au plus vite en Egypte. Le père de Mohsen a bien des soucis. Non seulement sa santé se dégrade mais il croule sous les dettes. Pour retrouver une situation plus confortable, il a promis à un homme très riche de sa connaissance que son fils épouserait la fille de celui-ci. Mais Mona ne veut pas renoncer à Mohsen. Elle a une idée : elle entre au service du vieil homme malade comme infirmière particulière…

Notre avis : pour ce remake, on a ôté tout ce qu’il y avait d’enjoué et de licencieux dans l’œuvre originale afin d’en proposer une version plus convenable, plus conventionnelle et donc sans grand intérêt. Il est vrai que l’intrigue n’est ici qu’un écrin pour les chansons de Warda dont le talent de chanteuse surpasse de très loin celui d’actrice.

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