dimanche 9 octobre 2016

Leila, Fille de la Plage (Laila bent el shateaa, 1959)


ليلى بنت الشاطئ 
إخراج :حسين فوزي


Hussein Fawzi a réalisé Leila, Fille de la Plage en 1959.

Distribution : Leila Fawzi, Abbas Fares, Mohamed Fawzi, Fayza Ahmed, Anwar Mohamed, Wedad Hamdy, Kamal Hussein, Thuraya Fakhry, Abdel Moneim Ismaïl, Anwar Mohamed, Ahmed Bali, Hafez Amin, Helen 
Scénario : Hussein Fawzi
Dialogues : Al Sayed Ziada
Musique : Mohamed Al Mogi et Mohamed Fawzi



Leila Fawzi

















Fayza Ahmed et Mohamed Fawzi

















Mohamed Fawzi et Abbas Fares

















Leila Fawzi et Wedad Hamdy

















Kamal Hussein


















Résumé

Mohsin Ahmed travaille comme pêcheur sur un bateau appartenant au vieux Aweys. Il est amoureux de la fille de son patron tandis que son meilleur ami Karmouti fréquente Narguis, la femme de chambre de celle-ci. Le soir, Mohsin chante dans un café du village. Son talent a fait de lui une personnalité très populaire.
Un jour apparaît dans cette petite communauté de pêcheurs, le jeune Attia, fils de Maître Abu Saïd, un ancien collègue du vieux Aweys. Ce dernier l’accueille chaleureusement. Attia est arrivé avec des projets bien précis : prendre la direction des affaires d’Aweys et épouser Leila. Ce qu’il n’a pas dit à l’ami de son père, c’est qu’il travaille pour un gang dirigé par Maître Hassouna. Son intention est d’utiliser le bateau pour convoyer de la drogue.
Entretemps, Mohsin a fait une rencontre qui va changer sa vie. Karmouti a invité Ilham, une célèbre chanteuse et son impresario (joué par le réalisateur du film, Hussein Fawzi) à venir écouter son ami dans le café où il se produit tous les soirs. Les deux étrangers sont impressionnés par les dons de Mohsin. Ils lui proposent de les suivre au Caire. Le jeune homme refuse car il ne veut pas s’éloigner de celle qu’il aime. Mais quand le vieux Aweys lui signifie avec des mots blessants que jamais il n’acceptera de lui donner la main de sa fille, il décide de rejoindre ses nouveaux amis. Il fait part à Leila de sa décision. Celle-ci a une violente discussion avec son père. Le vieil homme fait un malaise. Leila décide de ne plus le contrarier. Mohsin quitte le village en compagnie de son ami Karmouti. Grâce à Ilham, Mohsin devient vite une vedette. Sa protectrice lui manifeste une affection de plus en plus grande mais il parvient à maintenir leurs relations sur le plan amical. Au village, Leila passe ses journées à lui écrire des lettres qui restent sans réponses : Karmouti les intercepte de peur que Mohsin décide d’abandonner sa carrière. N’y pouvant plus, Leila se rend au Caire avec Nargis. Elle rencontre Ilham qui lui annonce qu’elle et Mohsin sont fiancés. La jeune femme rentre au village, totalement désespérée. Elle accepte d’épouser Attia. A peine la cérémonie a-t-elle commencé que la police fait irruption dans la salle de mariage. Le vieux Aweys est arrêté, soupçonné d’être à la tête du trafic de drogue sur lequel les policiers enquêtaient depuis quelque temps. Attia disparaît. Informé de la situation, Moshen se rend au village et parvient à faire libérer Aweys. Karmouti apprend où se cachent Attia et son gang. Moshin et lui les retrouvent. Entre le chanteur et le bandit une lutte s’engage tandis que Karmouti prévient la police. Moshin et Leila sont à nouveau réunis.


Critique

C’est une comédie musicale bien conventionnelle que cette Leila, Fille de la Plage. Pour composer son histoire, le scénariste a puisé dans le gros catalogue des clichés à la disposition des auteurs fatigués. Il en a sélectionnés quelques-uns et les a mis bout à bout, ce qui nous donne ce gentil navet. On a donc la fille qui veut épouser celui qu’elle aime, un jeune chanteur à la voix d’or mais à la bourse bien plate, et un papa qui ne veut pas. La fille aime bien son papa qui est de santé très fragile. La moindre contrariété provoque aussitôt un malaise. Leila est une gentille fille, elle obéit donc. Le chanteur pauvre s'éloigne mais heureusement il reviendra au village couvert de gloire pour corriger le méchant garçon qui avait abusé de la crédulité du papa. On a aussi l’opposition traditionnelle entre le village de pêcheurs et la grande ville. Devenu citadin, le héros est à deux doigts de succomber au charme de la célèbre chanteuse qui allie élégance et sophistication mais il saura résister et retrouver sa robuste villageoise qui l’a toujours attendu.
Ce joli conte est prétexte à entendre les roucoulades de Mohamed Fawzi qui est un grand chanteur et un compositeur estimé mais un acteur limité. D’ailleurs, l’ambiance rappelle certaines comédies chantées réalisées en France dans les années cinquante, notamment celles avec Luis Mariano. Nous sommes dans l’univers acidulé de l’opérette avec ses bons sentiments et ses artifices.
Le choix de Leila Fawzi pour jouer le rôle principal est un peu étonnant. On la découvre ici à contre emploi. Considérée comme l’une des plus belles actrices égyptiennes, elle est rarement employée pour jouer les femmes du peuple mais plutôt les princesses et les aristocrates. On se souvient notamment de son interprétation de la princesse de Krak de Moab, épouse de Renaud de Châtillon, dans le Saladin de Youssef Chahine (1963).
Plus étonnant encore, son personnage est celui d’une toute jeune fille alors qu’en 1959, l’actrice a tout de même trente-six ans et on peut trouver un peu cocasse cette scène où sur son petit lit de vierge candide, elle écrit une lettre d’amour à son chéri parti chercher la gloire et la fortune au Caire.
Mais après tout Mohamed Fawzi qui joue le jeune chanteur a quarante-un ans au moment du tournage. Alors au diable le réalisme et la vraisemblance !

R : Le réalisateur, l’acteur et l’actrice principaux de ce film portent le même nom Fawzi mais, à ma connaissance, ils n’ont aucun lien de parenté.

Appréciation :2/5
**

Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin


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