قطار الليل
إخراج : عز الدين ذو الفقار
Ezzel Din Zulficar a réalisé Train de Nuit en 1953.
C'est le premier film que tourne Samia Gamal après sa rupture avec Farid Al Atrache (La dernière comédie musicale qui réunit le couple est Ne le Dis à Personne "Ma takulshi la hada" d’Henry Barakat en 1952)
Distribution : Imad Hamdy (Adel), Samia Gamal (Samia), Stephan Rosti (Aboul Azz), Serag Mounir (Malaty), Soleiman Naguib (l’inspecteur de police), Aly Abd El Al (le directeur du cabaret), Abdel Moneim Ismail (membre du gang d’Aboul Azz), Reyad El Kasabgy (membre du gang d’Aboul Azz), Mohamed Reda (conducteur de train), Fakher Fakher (le second de l’inspecteur), Hussein Issa (membre du gang d’Aboul Azz), Salah Nazmi (membre du gang d’Aboul Azz), Zaki Ibrahim (le père de Samia), Tawfiq Ismaïl (directeur de la gare de Tanta)
Scénario : Stephan Rosti, Ezzel Dine Zulficar, Zaki Saleh
Musique : Ibrahim Haggag
Production : Abdel Hamid Zaki
Samia Gamal et Imad Hamdi |
Imad Hamdi |
Samia Gamal |
Samia Gamal |
Reyad El Kasabgy |
Zaki Ibrahim |
Samia Gamal |
Imad Hamdi et Stephan Rosti |
Samia Gamal |
Résumé
Samia aime Adel mais celui-ci disparaît brusquement. Elle croit qu’il l’a abandonnée. Au même moment, son père est plongé dans des difficultés financières inextricables. Pour le sauver, Samia épouse Aboul Azz, un redoutable gangster qui l’oblige à danser dans son club. Mais Adel se manifeste à nouveau. Samia et lui se donnent rendez-vous dans un restaurant. On apprend que l’homme n’avait pas fui mais qu’ il avait été blessé dans un accident de la route et qu’ il est resté hospitalisé plus de deux mois. Leurs retrouvailles sont brèves car Samia doit retourner au club pour son numéro de danse. Malgré le danger, Adel se présente dans l’établissement. Il retrouve sa bien-aimée dans sa loge. Aboul Azz, caché (fort mal !) dans la penderie, se jette sur Adel et l’assomme. Il s’empare de l’argent que sa victime avait réuni pour venir en aide à Samia et à son père. Une fois le gangster parti, Adel recouvre ses esprits. Les deux amoureux peuvent se confier l’un à l’autre. Samia doit rejoindre ses danseuses sur scène. Dans la salle se trouve Malaty, un ami de son mari. Il est envoûté par la sensualité de Samia. Cette dernière décide d’en tirer parti. En effet, Malaty possède un bateau de pêche et c’est grâce à lui qu’Aboul Azz doit quitter l’Egypte avec de l’argent volé. Elle feint d’être tombée sous le charme de l’homme. Il la conduit sur son bateau où les rejoint le mari. Les deux hommes se battent. Aboul Azz blesse Samia et tue le marin. La femme est parvenue à quitter le navire sur une barque. A terre, elle retrouve Adel. Malheureusement Aboul Azz et ses complices sont à leur poursuite. Le dernier acte se déroule dans un train où on retrouve le couple, la police et les gangsters. Ces derniers ont pris le contrôle du train et la catastrophe est imminente car ils ont dévié sa direction : il fonce tout droit vers un autre train qui roule en sens inverse à toute allure. Mais le commissaire parvient enfin à abattre Aboul Azz et le convoi peut être stoppé, à quelques centimètres du second qui s’était déjà arrêté.
Critique
Dans ce film, Samia Gamal montre qu’elle n’est pas seulement une danseuse exceptionnelle mais aussi une comédienne dramatique de grand talent.
Train de Nuit est un mélodrame au scénario un peu confus : chaque personnage est placé au cœur d’une intrigue si bien que le spectateur est invité à suivre plusieurs fils narratifs qui s’enchevêtrent avec plus ou moins de bonheur. Les auteurs usent du flash-back avec une certaine maladresse et traitent la vraisemblance avec une belle désinvolture.(réapparition miraculeuse de certains personnages)
Mais, au-delà des faiblesses du scénario, ce qui frappe c’est la sombre beauté de l’œuvre.
Train de Nuit évoque parfois le réalisme poétique du cinéma français des années trente. Je songe notamment à la scène dans la cabine du bateau où se retrouvent Samia Gamal, Stephan Rosti et Seraj Munir pour une confrontation sanglante. De même, le réalisateur et son scénariste dotent la mer et le train d’une puissance mythologique qui semblent régir le destin des personnages. On pense à Carné, on pense à Renoir.
Les grands cinéastes égyptiens sont souvent des portraitistes exceptionnels. Ezzel Dine Zulficar le prouve ici avec ces gros plans très travaillés sur le visage douloureux de Imad Hamdi ou sur la face gargantuesque de Seraj Munir,
Enfin, ce film comporte des numéros dansants d’une grande beauté. Une réussite donc.
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