إخراج : نيازى مصطفى
Niazi Mostafa a réalisé Monsieur Omar en 1941.
Distribution : Zouzou Chakib (Lola, la sœur d’Omar), Naguib Al Rihani (Gaber/Omar), Mohamed Kamal El Masry (Gamil Bey, l’oncle d’Omar), Abd El Fatah El Kosary (Abdul Majid Sattour, le complice de Berlanta), Mimi Chakib (Berlanta), Stefan Rosti (l’avocat), Serag Mounir (le cousin d’Omar), Eglal Zaki (la chanteuse), Ali Kamal (l’employé indélicat), Mary Moneib (la tante d’Omar), Victoria Hobeika (la mère d’Omar), Abdel Aziz Khalil (le directeur de la pension), Abdel Aziz El Gahely (le vieux serviteur), Ali Abd El Al (le commerçant), Ahmed Shoukry (l’astrologue indien), Abdel Aziz Al Ahmed (Kawara, le voleur de rue), Eskandar Menassa (le traducteur de l’astrologue)
Scénario : Naguib Al Rihani et de Badie Khairy d’après la pièce du premier Si j’étais beau (1938). Musique : Mohamed Hassan Al Shugai, Riad Al Sonbati, Badyah Sadek, Ibrahim Hussein, Mohamed El-Kahlawy
Mohamed Kamal El Masry |
Naguib Al Rihani et Naguib Al Rihani |
Mary Monuib |
Abd El Fatah El Kosary |
Abdel Aziz Ah Ahmed et Naguib Al Rihani |
Mimi Chakib |
Naguib Al Rihani |
Abd El Fatah El Kosary et Naguib Al Rihani |
Résumé
Gaber est un modeste employé travaillant dans l’exploitation agricole du très puissant Omar Al Alfy. Un jour il découvre dans les comptes du domaine de nombreuses irrégularités. Il en informe la direction. On le licencie aussitôt. Gaber décide de monter au Caire pour trouver du travail. Dans le train il se retrouve en compagnie d’une jeune femme très séduisante et d’un homme à la mine patibulaire. Ce dernier est un chef de gang du nom d’Abdel Majid Satour. Il est recherché par la police et pour échapper à l’arrestation en gare du Caire, il glisse un collier de très grande valeur dans la poche de Gaber. La jeune femme a surpris la manœuvre du voleur. En descendant du train, Abdel Majid Satour est intercepté par la police. La jeune femme en profite pour entraîner chez elle Gaber afin de récupérer le collier. Elle parvient à faire croire au pauvre employé qu’elle est la propriétaire de ce bijou et qu’elle pourrait très bien le dénoncer pour ce vol. Gaber la supplie de n’en rien faire. Cette femme qui se prénomme Berlanta est à la fois amusée et intriguée par sa « victime ». Elle est amusée par sa naïveté mais aussi intriguée par sa ressemblance frappante avec le milliardaire Omar Al Alfy dont elle prétend être l’épouse mais qui vit depuis plus de vingt en Inde. Elle est bien décidée à exploiter cette similitude. En attendant, Gaber se retrouve à la rue, ne sachant où dormir, et c’est la malchance qui le poursuit impitoyablement : il tombe entre les griffes d’un voleur qui le dépouille de tout ce qu’il possède, puis il se retrouve nez à nez avec Abdel Majid Satour. Ce dernier est très heureux de cette rencontre : il a cherché Gaber dans tous les hôtels de la ville afin de récupérer son collier. Quand Satour comprend que Gaber ne l’a plus, il décide de le séquestrer dans son repaire. Il va même le forcer à devenir un voleur comme lui. Un jour, Gaber voit par la fenêtre Berlanta monter dans une voiture. Avec Satour, il décide de la suivre. C’est ainsi qu’ils se retrouvent devant le palais de la famille d’Omar Al Alfy. Les domestiques qui les reçoivent sont convaincus d’être en présence de leur maître de retour après une si longue absence…
Les femmes du clan fêtent le retour de l’enfant prodigue. En revanche, le vieil oncle du richissime entrepreneur ne se laisse pas abuser. Il est vrai que ce retour n’arrange pas ses affaires. Il rêve de voir son fils épouser la sœur d’Omar afin de mettre la main sur toute la fortune du « disparu ». Il finit par surprendre une discussion entre Gaber et son « épouse » qui lève tous ses doutes. Les choses pourraient mal tourner pour Gaber mais il réduit l’oncle au silence en le menaçant de révéler toutes ses malversations et autres opérations douteuses. C’est alors qu’apparaît le véritable Omar. Après une série de quiproquos, le happy end est de rigueur : les voleurs sont arrêtés et Gaber épouse la sœur de son ex-employeur.
Critique
Naguib Al Rihani est considéré comme le père de la comédie égyptienne. Il crée sa compagnie théâtrale en 1910 et commence sa carrière cinématographique en 1931 comme réalisateur et acteur avec un film qu’il co-réalise avec Stephan Rosti Sahib Al Saada .
Si Omar est la deuxième collaboration entre Naguib Al Rihani et Niazi Mostafa. La première était Salama fi Khair (Salama va bien, 1937) qui figure dans la liste des cent meilleurs films de l’histoire du cinéma égyptien. La réputation de Salam fi Khair a rejeté dans l’ombre Si Omar et c’est injuste.
Si Omar se compose de deux parties très différentes l’une de l’autre. Dans la première heure du film, on assiste à l’arrivée de Gaber au Caire après son renvoi. Il tombe sous la coupe du terrible Abd Al Majid Satour et progressivement devient son complice. Niazi Mostafa a fait ses études cinématographiques en Allemagne et l’influence de certains cinéastes européens est évidente dans la manière d’évoquer le petit peuple, honnête ou pas, de la capitale égyptienne. Les scènes se déroulant dans le repaire d’Abd Al Majir Satour rappellent aussi bien le réalisme poétique français que l’expressionnisme allemand.
La seconde partie se passe dans un lieu unique : Gaber et son mentor s’installent dans l’hôtel particulier de la famille de Si Omar. Nous retrouvons l’atmosphère des comédies conventionnelles se déroulant dans un milieu aisé avec domestiques, jeunes femmes élégantes et messieurs en smoking. Le tout est un peu théâtral. Bien que plus faible que la première, c’est toujours cette seconde partie que l’on présente dans les synopsis et résumés du film, comme si tout ce qui précédait n’était qu’une longue entrée en matière.
Concernant cette différence étonnante entre les deux moitiés du film, le site Elcinema, souvent bien informé, propose une explication : Niaizi Mostafa n’aurait réalisé que la première partie car les vicissitudes de l’époque (nous sommes en 41) l’auraient contraint à céder son poste à Naguib Al Rihani qui termina Si Omar. Naguib Al Rihani est un comédien exceptionnel et il le montre encore dans ce film. C’est en revanche un réalisateur de second rang qui n’a pas le talent et/ou le savoir-faire de Niazi Mostafa.
Si Omar se compose de deux parties très différentes l’une de l’autre. Dans la première heure du film, on assiste à l’arrivée de Gaber au Caire après son renvoi. Il tombe sous la coupe du terrible Abd Al Majid Satour et progressivement devient son complice. Niazi Mostafa a fait ses études cinématographiques en Allemagne et l’influence de certains cinéastes européens est évidente dans la manière d’évoquer le petit peuple, honnête ou pas, de la capitale égyptienne. Les scènes se déroulant dans le repaire d’Abd Al Majir Satour rappellent aussi bien le réalisme poétique français que l’expressionnisme allemand.
La seconde partie se passe dans un lieu unique : Gaber et son mentor s’installent dans l’hôtel particulier de la famille de Si Omar. Nous retrouvons l’atmosphère des comédies conventionnelles se déroulant dans un milieu aisé avec domestiques, jeunes femmes élégantes et messieurs en smoking. Le tout est un peu théâtral. Bien que plus faible que la première, c’est toujours cette seconde partie que l’on présente dans les synopsis et résumés du film, comme si tout ce qui précédait n’était qu’une longue entrée en matière.
Concernant cette différence étonnante entre les deux moitiés du film, le site Elcinema, souvent bien informé, propose une explication : Niaizi Mostafa n’aurait réalisé que la première partie car les vicissitudes de l’époque (nous sommes en 41) l’auraient contraint à céder son poste à Naguib Al Rihani qui termina Si Omar. Naguib Al Rihani est un comédien exceptionnel et il le montre encore dans ce film. C’est en revanche un réalisateur de second rang qui n’a pas le talent et/ou le savoir-faire de Niazi Mostafa.
Appréciation : 3/5
***
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin
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