samedi 25 octobre 2014

Nous, les étudiants (Ihna Al-Talamdha, 1959)

إحنا التلامذة
إخراج :عاطف سالم


Nous, les Etudiants a été réalisé par Atef Salem en 1959.
Distribution :Chukry Sarhan, Youssef Fakhr El Din, Omar Sharif, Tahani Rashed, Taheya Carioca, Nagwa Fouad, Mimi Chakib, Amal Farid, Ferdoos Mohamed, Zizi Al Badraoui, Mahmoud El Meleigy
Scénario : Naguib Mahfouz, Mohamed Abou Youssef, Kamel Youssef, Tawfik Saleh
Musique : Ahmed Fouad Hassan
Production : Helmy Rafla

Chukry Sarhan

Youssef Fakhr El Din

Tahani Rashed et Omar Sharif

Taheya Carioca et Omar Sharif

Amal Farid

Ferdoos Mohamed et Omar Sharif

Mimi Chakib

Omar Sharif et Amal Farid

Mahmoud El Meleigy et Chukry Sarhan

Résumé

Adel, Hassanin et Samir sont trois jeunes étudiants qui forment une petite bande soudée. Chacun est confronté à un problème qui empoisonne son existence.
Adel (Omar Sharif) est amoureux de sa voisine (Amal Farid). Sa sœur et sa mère le soutiennent mais son père refuse toute idée de mariage. Un jour, le père de la jeune fille surprend les deux tourtereaux en train de s’embrasser dans l’escalier de l’immeuble. Scandale ! Il va aussitôt frapper à la porte de l’appartement de la famille d’Adel pour demander réparation au chef de famille. Ce dernier chasse son fils en lui ordonnant de ne plus jamais reparaître devant lui. La jeune fille est mariée à un autre prétendant.
Hassanin (Chukry Sarhan) reçoit la visite de son oncle (Mahmoud El Meleigy) venu de son village natal en Haute-Egypte. Sa mission : rappeler à son neveu qu’il doit retrouver les assassins de son père et venger l’honneur de la famille. Hassanin refuse et pour échapper au sentiment de culpabilité qui le ronge, il se noie dans l’alcool.
Samir (Youssef Fakhr El Din) souffre de la séparation de ses parents. Sa mère (Mimi Chakib) et son beau-père le laissent souvent seul dans leur grand appartement. Le garçon a pour seule compagnie la jeune servante (Zizi Al Badraoui) qu’il force à dîner à la même table que lui. Un soir, alors qu’elle lui apporte une tasse de thé dans sa chambre, il l’entraîne sur son lit et abuse d’elle. Malheureusement, l’adolescente tombe enceinte. Il faut trouver de l’argent pour payer un avortement. Malgré l’aide de ses deux amis, Samir ne parvient pas à réunir la somme nécessaire. Une nuit, alors qu’ils errent dans les rues du Caire, ils échouent dans un bar. Il est désert. Hassanin agresse le propriétaire avec une barre de fer et s’empare du contenu de la caisse. Ils s’enfuient laissant leur victime étendue sur le sol, inconsciente. Ils apprendront par les journaux que l’homme n’a pas survécu aux violents coups qui lui ont été portés.
Tout est prêt pour l’avortement. Il aura lieu dans l’appartement de leur amie (Taheya Carioca), la danseuse d’âge mur qui s’est toujours comportée avec les trois étudiants comme une mère ou comme une maîtresse, selon les circonstances. L’avorteuse arrive et s’enferme dans une chambre avec la jeune servante. L’opération se passe mal. L’adolescente meurt. La danseuse veut appeler la police. Les trois garçons tentent de l’en empêcher. Les cris des uns et des autres attirent les voisins qui pénètrent dans l’appartement. Les trois étudiants tentent de fuir mais c’est maintenant une foule qui se masse dans la cage d’escalier. La police intervient. Les trois étudiants et leur complice, la danseuse, seront condamnés à quinze ans de prison.

Critique 

Un mélodrame de facture traditionnelle mais qui évoque sans fard le problème de la frustration sexuelle chez les jeunes gens à l’aube des années 60.
La révolution de 52 a nourri beaucoup d’espoir mais très vite le désenchantement s’est substitué à l’euphorie. Mahfouz fit partie de ces déçus du nassérisme comme en témoigne son roman Les Fils de la Médina (Awalâd hâratinâ) paru aussi en 1959.
Dans Nous, les étudiants, Mahfouz fait le portrait d’une génération perdue, une génération qui se retrouve face à un mur, celui des traditions et des conventions, une génération qui désespère car tout lui demeure interdit. Pour ces jeunes, il n’y a plus d’issue puisque la révolution a déjà été faite. On est donc loin de ces étudiants qui dix ans auparavant rejoignaient les rangs de la résistance pour lutter contre l’occupant britannique. Cette jeunesse révolutionnaire est dépeinte en 1961 par Henry Barakat dans Un Homme chez Nous et dans cette œuvre nous retrouvons Omar Sharif qui cette fois-ci incarne un militant nationaliste qui a assassiné le premier ministre. Dans Nous, les étudiants, le personnage joué par l’acteur est un jeune homme désespéré condamné, comme ses camarades, à l’impuissance et au malheur. Times have changed ! *
L’interprétation est excellente et la toute jeune Zizi El Badraoui (15 ans !) se révèle déjà comme une grande actrice dans ce rôle de la servante séduite par le fils de ses patrons. 
A noter l’apparition très brève de Nagwa Fouad pour un numéro de hula hoop qui attise les désirs de l’un des trois étudiants.

* Depuis 1919, le mouvement estudiantin est au cœur de tous les bouleversements politiques de l’Egypte. Quand Nasser arrive au pouvoir, il n’aura de cesse d’étouffer ce foyer de contestation par l’intimidation, la prison et même la torture. 
Appréciation : 4/5
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