روتانا كلاسيك
Quels films peut-on voir sur la chaîne Rotana Classic ? Les horaires donnés sont ceux de l'après-midi ou de la soirée (heure de Paris). La plupart des films sont ensuite rediffusés le lendemain matin.
Rotana Classic a remplacé Rotana Zaman en 2012. Cette chaine fait partie du groupe Rotana basé en Arabie Saoudite et spécialisé dans le divertissement (télévision et musique). Celui-ci a été créé par le prince Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud, membre de la dynastie Al Saoud et petit-fils du fondateur de l'Arabie Saoudite. Comme son nom l’indique, Rotana Classic diffuse essentiellement les grands classiques du cinéma égyptien. Disponible en France.
Dimanche 27 avril à 20h30
Ismaël Yassin dans la Police de Fateen Abdel Wahab (Ismaïl Yassin fel Police, 1956)
avec Ismail Yassin (Zaki), Hussein Qandil (un officier de police), Ellen Deatto (la voisine de Zaki), Zahrat Al Oula (Sania), Zinat Sedki (la mère de Gamala), Roshdy Abaza (Roshdy, le fiancé de Gamala), Sherifa Mahear (Gamala), Reyad El Kasabgy (un agent de police), Mohamed Shawki (un soldat), Hassan Hamed (un voleur), Mohsen Hassanein (un agent de police), Ali Rushdy (le père de Sania), Noura (la danseuse), Ali Abd El Al (le pharmacien), Salah Abdel Hamid (le chanteur)
Scénario : Fateen Abdel Wahab, El Sayed Bedeir, Mahmoud Sobhy
Musique : Fouad El Zahery
Production : Abbas Helmy
Zaki est un policier débutant, plein de bonne volonté mais très maladroit. Une nuit alors qu’il patrouille, il tombe sur deux malfrats en train de dévaliser l’appartement de madame Shamma. Il arrête l’un des voleurs mais son complice parvient à s’échapper. De retour au commissariat, Zaki conduit son homme en cellule puis accompagne au bureau de l’officier enquêteur un autre individu. Il ne sait pas que ce dernier qu’il prend pour un malfrat travaille en fait pour la police. Il est justement chargé d’infiltrer le gang auquel appartient le voleur que Zaki a arrêté. Epuisé par cette nuit bien remplie, notre policier débutant rentre chez lui. Dans son immeuble, il retrouve la jeune femme dont il est amoureux. L’entrevue tourne à la dispute : la demoiselle lui reproche ses horaires de travail et elle ne lui cache pas qu’elle est très attirée par un autre garçon qui habite l’immeuble. Zaki est évidemment très déçu. Sur le plan professionnel, la situation va aussi se dégrader : une nuit, il arrête l’homme rencontré au commissariat alors que celui-ci a pris en filature le chef du gang qui terrorise la ville. Par son intervention, Zaki fait échouer toute l’opération…
Notre avis : Fateen Abdel Wahab et Ismaël Yassin vont tourner entre 1955 et 1959, six films à la gloire de l’armée et de la police. Le premier, c’est en 1955, « Ismaël Yassin à l’armée ». Le deuxième, c’est celui-ci, « Ismaël Yassin dans la police ». Il débute par un texte dans lequel les producteurs remercient le ministère de l’intérieur de son aide et déclarent que leur principal objectif a été de changer l’image des policiers en montrant qu’ils sont des citoyens ordinaires, des êtres humains avec leurs soucis et leurs joies. Effectivement, ce qui est tout à fait étonnant dans ce film, c’est qu’on n’assiste pas à une « héroïsation » des forces de l’ordre. Bien au contraire, le personnage principal incarné par Ismaël Yassin est un policier au bas de l’échelle d’une incompétence absolue (même si le dénouement lui donnera l’occasion de se racheter). De sorte que la comédie ne cède jamais devant les exigences de la propagande et que l’on peut encore apprécier ce film de commande. Une autre singularité d’ « Ismaël Yassin dans la Police », c’est son rythme débonnaire. Pas d’actions d’éclat, pas de courses poursuites, pas de bagarres mais on nous montre des policiers paisibles, au travail et surtout dans leur vie quotidienne. Et c’est ainsi que l’œuvre de propagande annoncée devient une chronique attachante sur des hommes et des femmes d’un quartier populaire de la capitale.
Samedi 26 avril à 20h30
La Lanterne Magique de Fateen Abdel Wahab (Al Fanous Al Serhi, 1960)
avec Ismaël Yassin (Moustafa), Abdel Salam Al Nabulsi (Morsi, le directeur du magasin), Sherifa Mahear (Mimi, la femme de Morsi), Cariman (Nahed, la secrétaire), Ikram Ezzo (la petite fille), Mahmoud Farag (le génie), Khayria Ahmed (la femme de chambre), Nazim Sharawi (le président du conseil d’administration), Omar Afifi (le père de Nahed), Mohamed Reda (le psychiatre), Badr Nofal (le client qui souhaite acheter un pyjama), Nemat Mokhtar (danseuse), Zeinat Olwi (danseuse), George Yordanis (le serveur), Mimi Gamal (invitée à la fête donnée par Morsi)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : on peut entendre dans le film, Bob Azzam et son orchestre interpréter leur tube international « Chérie Je t’aime Ya Mustafa ». C’est l’adaptation d’une chanson traditionnelle égyptienne dont plusieurs compositeurs se sont disputés la paternité.
Production : la Compagnie du Cinéma Arabe
appréciation : 3/5
Comédie fantastique. Moustafa travaille comme homme d’entretien dans un grand magasin. Il est amoureux de l’une des employées qui s’est toujours montrée gentille à son égard. Malheureusement, le directeur du magasin, homme autoritaire et irascible, ne cesse de le persécuter. Un soir, Moustafa rapporte chez lui une lanterne. En sort un génie qui lui promet de réaliser tous ses rêves. D’abord incrédule, Moustafa finit par tenter l’expérience. Il commande un repas pantagruélique qui lui est aussitôt servi. Le génie n’a pas menti. Pour le petit employé, c’est la belle vie qui commence. Les soirs suivants, il sort dans des boîtes de nuit où il s’enivre et distribue des liasses de billets à tous ceux qu’ils rencontrent. Il finit par demander à prendre la place de son directeur. Evidemment, il l’obtient aussitôt. Mais l’ex-directeur n’est pas homme à se laisser faire sans réagir et Moustafa est trop bavard. Lors d’une soirée, ce dernier explique comment son destin a subitement changé grâce à une lanterne magique. Le directeur déchu s’introduit dans l’appartement du nouveau. Il dérobe la lanterne et le lendemain, il retrouve son fauteuil de direction. Mais le génie ne laissera pas tomber Moustafa…
Notre avis : cette comédie réunit à nouveau l’équipe à qui l’on doit tant de succès dans les années cinquante : le réalisateur Fateen Abdel Wahab, le scénariste Abou Al Seoud Al Ebiary ainsi que les deux acteurs comiques Ismaël Yassin et Abdel Salam Al Nabulsi. Pour ces deux derniers, c’est quasiment la fin de leur fructueuse (dans tous les sens du terme !) collaboration. Par la suite, ils n’auront l’occasion de jouer ensemble que deux fois, en 1962 et en 1967 tandis que leurs carrières respectives déclinent inexorablement. Abdel Salam Al Nabulsi meurt en 1968 et Ismaël Yassin en 1972. Cette « Lanterne Magique » apparaît un peu comme leur chant du cygne. Ce n’est pas d’une folle originalité et le scénariste s’est inspiré de manière évidente de nombreuses œuvres antérieures. Il n’empêche que ce film se laisse voir sans déplaisir et on rit de bon cœur (on peut aussi se contenter de sourire) au spectacle des déconvenues qui ne cesse de tomber sur la tête de ce petit patron tyrannique (Abdel Salam Al Nabulsi) mené par le bout du nez par son épouse aux formes sculpturales et au caractère bien trempé (Sherifa Mahear). Les deux acteurs vedettes du film rivalisent d’énergie et de fantaisie. Bien sûr, ils ont tendance à abuser des tics et des grimaces qui ont fait leur popularité mais ils jouent avec une telle sincérité et on sent un tel désir de séduire leur public qu’on ne peut leur en vouloir et qu’on doit par-dessus tout reconnaître leur immense talent. Grâce à sa prestation comme génie de la lanterne magique, Mahmoud Farag, le Monsieur Muscle du cinéma égyptien, deviendra lui aussi une vedette à part entière.
Vendredi 25 avril à 20h30
Soir de fête d’Helmy Rafla (Laylat al id, 1949)
avec Ismaël Yassin (Sosso), Shadia (Yasmina), Mahmoud Shoukoko (Shosho), Abdel Hamid Zaki (le propriétaire du théâtre), Farid Shawki (Sharif), Stephan Rosti (Nazih), Hussein Issa (Nadim), Lola Sedky (Lola, la sœur de Nazih, Sharif et Nadim), Nour El-Demirdash (Salah Ezzat, la victime des quatre escrocs), Elias Moaadab (Al-Khawaja Fares), Abd El Fatah El Qosary (Hamouda, propriétaire de la Rose Blanche), Zinat Sedky (la femme d’Hamouda), Hassan Fayek (le père de Salah), Gomaa Edriss (le gardien du théâtre), Monir El Fangary (l’employé du théâtre)
Une histoire d’Anwar Wagdi
Scénario et dialogues : Abou Al Saoud Al Ibiary
Musique : Mahmoud Al Sherif, Mohamed El Bakkar
Production : Anwar Wagdi
Comédie. Yasmina et ses deux frères chantent et dansent dans un théâtre. Un soir, le directeur de l’établissement importune plus que de coutume la jeune femme et ses deux frères finissent par intervenir. Ils rossent sans ménagement l’homme indélicat. Ce dernier les met aussitôt à la porte. Les trois artistes n’ont plus qu’à chercher un autre lieu où se produire. C’est alors qu’ils découvrent une annonce publiée dans le journal par le Casino de la Rose Blanche. Le célèbre cabaret recherche des chanteurs. Yasmina se rend à l’adresse indiquée. Malheureusement, elle s’est trompée et elle s’est introduite dans un appartement privé. A peine a-t-elle compris son erreur qu’un groupe de trois hommes et une femme fait son entrée. Yasmina a juste le temps de se cacher. A travers leur conversation, elle devine que ce sont des escrocs qui attendent l’une de leur victime : ils ont bien l’intention de la plumer au jeu. La proie arrive enfin. C’est un jeune homme qui semble doux et honnête. Il est reçu par la femme qui l’accueille seule. Ils se connaissent et ont manifestement de tendres sentiments l’un pour l’autre. Soudain les trois hommes font irruption dans la pièce. Ce sont les frères de la jeune femme et ils feignent l’indignation devant le spectacle de leur sœur dans les bras d’un inconnu. Ils exigent une promesse de mariage pour laver l’honneur de la famille. Le jeune homme accepte aussitôt. Les trois frères convient alors l’amoureux de leur sœur à une partie de poker. Yasmina s’est dissimulée sous la table de jeu et elle s’aperçoit que les trois escrocs trichent afin de dépouiller leur victime. Elle décide d’intervenir…
Notre avis : une comédie musicale enjouée par le spécialiste du genre. Tout le monde chante et danse sur un rythme échevelé et avec une énergie inépuisable. Shadia, Ismaël Yasin et Mahmoud Shoukoko forment un trio en parfaite harmonie. Saluons la performance de Shadia : elle n’a alors que dix-huit ans et elle joue à jeu égal avec ses deux partenaires qui en ont vingt de plus. Elias Moadab est désopilant en fantaisiste levantin (on retrouvera son allure et ses expressions plus tard chez l’acteur et chanteur turc Dario Moreno.). Comme nous avons eu maintes fois l’occasion de l’écrire, 1949 fut une année faste pour la comédie musicale égyptienne. « Soir de Fête » en est un bel exemple même si ce film n’atteint pas l’éclat de « Mademoiselle Diablesse » d’Henry Barakat ou de « La Fille du Maire » d’Abbas Kamel sortis la même année.
Jeudi 24 avril à 15h
Ismaël Yassin chez les fous d'Issa Karama (Ismaïl Yassin fi mostashfa el maganen, 1958)
avec Ismaël Yassin (Hassouna), Hind Rostom (Tema), Zinat Sedki (la mère de Tema), Abd El Fatah El Kosary (le père de Tema), Reyad El Kasabgy (chef de service à l’hôpital psychiatrique), Hassan Atla (un fou), Fouad Ratab (un fou), Farhat Omar (le docteur Shadid), Abdel Moneim Ibrahim (un fou), Abdel Moneim Ismaïl (le marchand de légumes), Hussein Ismaïl (le boucher), Hussein Asar (Zaki Al-Qahwaji), Mohsen Hassanein, Kitty (la danseuse), Helen (la folle qui fait un strip-tease), Salha Kasin, Abdel Hamid Zaki (le propriétaire de la pâtisserie), Ezzedin Islam (le directeur de l’hôpital), Abdel Ghany Kamar (l’astrologue)
Scénario : Abbas Kamel, Abdel Fattah El SayedMusique : Attya Sharara
appréciation : 3/5
Comédie. Tout le monde dans le quartier veut épouser Tema. Son père a emprunté de l’argent aux uns et aux autres en leur promettant à chaque fois de leur donner la main de sa fille. Tema est amoureuses de Hassouna, le pâtissier. Malheureusement, un chef de service à l’hôpital psychiatrique s’engage à éponger toutes les dettes du père si celui-ci consent à faire de lui son gendre. Les deux hommes font affaire mais il faut se débarrasser d’Hassouna. Ils décident de le faire passer pour fou et de l’interner à l’hôpital psychiatrique.
Notre avis : c’est une comédie typique des années cinquante qui mêle le burlesque et le glamour avec un seul objectif, plaire au plus grand nombre. Mais l’intérêt majeur de ce divertissement tout public réside sans aucun doute dans sa critique virulente de la famille traditionnelle et de la condition faite aux femmes. On voit un père, cynique et sans scrupule, promettre sa fille à qui voudra bien rembourser ses dettes et on voit aussi d’honnêtes artisans ou commerçants proposer « généreusement » leur aide au papa contre les faveurs de la belle Tema, incarnée avec brio par l’affriolante (et dans ce film, le mot est faible !) Hind Rostom.
Cela étant dit, « Ismaïl Yassin chez les fous » comporte quelques faiblesses. Une grande partie de l’intrigue se déroule au sein d’un hôpital psychiatrique et cela nous vaut des scènes interminables avec des « fous » se livrant à des pitreries puériles et répétitives.
Mercredi 23 avril à 15h
Une Ville se déchaîne d'Helmy Rafla (Thawrat el madina,1955)
avec Sabah (Fatima), Mohamed Fawzi (Ahmed), Hussein Riad (le père de Fatima), Qadria Kamel (la tante de Fatima), Ahmed Allam (Haj Saber, le propriétaire de l’usine), Doha Amir (Fatima enfant), Wedad Hamdy (la servante), Suleiman al-Guindy (le petit garçon Al Wadi Galal), Abdel Moneim Ismail (le père de Al Wadi), Ragaa Youssef (la danseuse), Horeya Hassan (la chanteuse)
Scénario : Nairuz Abdel Malek
Musique : Mamoun Al Shinnawi, Fathy Qoura, Riad El Sonbati, Mohamed Fawzi, Ali Farraj
Production : les films du Lotus (Assia Dagher)
Mélodrame musical. La mère de Fatima est morte en lui donnant naissance. Sa tante et sa grand-mère avaient perdu la vie dans les mêmes circonstances. Depuis ce drame, Salim, son père, est convaincu que toutes les femmes de la famille sont condamnées à subir le même sort. Il a décidé que Fatima ne se marierait jamais et qu’elle n’aurait jamais d’enfant. Dès son plus jeune âge, il lui a interdit de fréquenter les garçons et lui a imposé une éducation d’une grande sévérité. Un jour, ils partent tous les deux pour une courte escapade au Caire. A leur retour, ils découvrent que leur maison et l’atelier de verrerie du père ont été totalement détruits par un incendie. Ils n’ont plus rien. Heureusement, le riche propriétaire d’une usine de verrerie propose à Salim une place comme contremaître dans son établissement et il lui offre même un logement dans son domaine. Le père de Fatima accepte le travail mais refuse le logement : il sait que l’industriel a un fils de l’âge de sa fille. Les années passent. Fatima est devenue une jeune femme et Ahmed, le fils du propriétaire de l’usine qui avait séjourné à l’étranger pour ses études, est de retour…
Notre avis : Helmy Rafla abandonne provisoirement la comédie, genre dans lequel il excelle, pour s’aventurer sur les terres plus arides du mélodrame. Disons-le clairement : ce n’est pas son meilleur film. Le scénario repose sur une idée saugrenue. Une terrible malédiction pèse sur toutes les femmes d’une même famille : elles meurent en donnant naissance à leur premier enfant. Le père de Fatima n’a donc qu’une obsession, protéger sa fille de l’amour qui lui serait fatal. On se doute qu’il va s’opposer à tous les prétendants qui osent approcher sa fille mais on devine aussi que l’amour finira tout de même par triompher. Une trame prévisible donc mais un entrelacement de thèmes qui se prêterait fort bien à une interprétation psychanalytique (la mort et l’amour) ou théologique (le destin et le libre arbitre).
Mardi 22 avril à 15h
La Maison des Escrocs de Hassan Helmy (beit el nattash, 1952)
avec Shadia (Malabesa), Ismail Yassin (Sukar, le cousin de Malabesa), Mohammad Kamal El Masry (Ghandour), Zinat Sedki (Madame Nafusa, la mère de Malabesa), Abd El Fatah El Kosary (Monsieur Saadoun), Zouzou Mohamed (la danseuse Souad), Abdel Salam Al Nabulsi (Mahboub Ghandour), Elias Moadab (Limoun), Othman Abaza (Khalil), Abbas Al Balidi (le chanteur), Mohsen Hassanein (Nadal)
Scénario : Nagdy Hafez, Ali Kamel Fahmy, Mohamed Metwally
Musique : Izzat El Gahely, Mohamed Elshref, Abbas Al Blaidi, Ahmed Sabra
Paroles des chansons : Fathy Koura
Ghandour est un escroc qui a tenté de duper Madame Nafusa dans l’achat d’une maison. Avant qu’elle ne s’aperçoive qu’elle a signé un faux contrat, il lui propose le mariage. Mais Madame Nafusa refuse d’envisager une nouvelle union tant que sa fille Malabesa est célibataire. Qu’à cela ne tienne, Ghandour a un fils, Mahboub, qui fera un excellent époux pour la jeune femme. Ce Mahboub est le portrait craché de son père, menteur et malhonnête comme lui. C’est alors que reparaît Sukar, le cousin de Malabesa. Le jeune homme vivait au Soudan où il a fait fortune comme commerçant. Très vite, les deux cousins vont se plaire mais Ghandour ne s’avoue pas vaincu : son fils épousera Malabesa…
Notre avis : l’avant dernier film d’Hassan Helmy dont la carrière cinématographique s’étendra sur à peine dix ans. Le film réunit des grands noms de la comédie de l’époque comme Ismaïl Yassin, Abdel Salam El Nabolsi ou bien Zinat Sedky. Shadia y tient le rôle principal féminin. Elle n’a que vingt et un ans et c’est déjà une star que tous les producteurs et cinéastes s’arrachent. En 1952, année de la sortie de « La Maison des Escrocs », elle est à l’affiche de douze autres films ! Malgré sa distribution « haut de gamme » , cette comédie ne décolle jamais. La mise ne scène est balourde, aucun sens de l’action, aucune invention, aucun gag. C’est étrange de vouloir réaliser une comédie quand on est manifestement si peu doué pour le comique. Les premières scènes sont particulièrement laborieuses. On va d’entretien en entretien entre personnages qui, assis autour d’une table, enchaînent les répliques avec la régularité et l’expressivité d’un métronome. Sans doute est-ce dû à une situation de départ inutilement complexe que le réalisateur a toutes les peines du monde à rendre intelligible. Bref, on s’ennuie et les acteurs aussi.
Lundi 21 avril à 23h
Wakalet Al Balah de Houssam Al Din Mustafa (1982)
avec Nadia El Gendy (Naïma), Mahmoud Yassin (Abdallah), Mahmoud Abdel Aziz (Abdoun), Wahid Seif (Maître Riad Al-Dabash), Sayed Zayan (Maître Haloumi Al Gach), Somaya El Alfy (Mervat), Ahmed Loxer (Amgad Bey), Mohamed El Shewihy (le sorcier), Hafez Amin (Cheikh Makhlouf), Medhat Ghaly (le médecin)
Scénario : Mostafa Moharam
D’après une nouvelle de Naguib Mahfouz (tirée du recueil L’Amour au Pied des Pyramides)
Musique : Gamal Salamah
Production : Les Films Mohamed Mokhtar
Naïma est une commerçante fortunée qui domine le grand marché de Wekalet Al Balah. C’est une femme dure en affaires et elle est prête à tout pour se débarrasser d’un concurrent. Malgré sa réussite professionnelle, elle n’est pas heureuse : la solitude lui pèse. Elle jette son dévolu sur Abdallah, un jeune homme pauvre qu’elle a récemment embauché. Un jour, elle l’avait surpris à demi-nu en train de faire sa toilette et cela avait éveillé des désirs qu’elle maintenait depuis des années enfouis au fond d’elle. Elle use de tous ses charmes pour séduire Abdallah et finit par l’épouser. Le jeune homme change brutalement de condition sociale : il prend la direction des affaires de son épouse. Mais, progressivement, il découvre la vraie personnalité de cette dernière : c’est une femme sans coeur et sans scrupules. Il décide de la quitter et se remarie avec Mervat, la fille d’Amgad, un homme très puissant qui est un familier de Naïma…
Notre avis : dans les années 80, Nadia El Gendy est l’une des actrices les plus populaires d’Egypte et tous ses films battent des records au box office arabe. On va voir le dernier Nadia El Gendy comme en France on va voir le dernier Belmondo. Entre 1980 et 1985, l’actrice va tourner quatre films avec Houssam Al Din Mustafa. Et à chaque fois, le scénario suit le même canevas : grâce à son ambition et à sa ténacité, une femme parvient à s’imposer dans le monde des affaires (licites ou non) et à dominer les hommes qui travaillent pour elle. Dans cet opus, on retrouve aussi une intrigue et des personnages assez proches de ceux de « La Sangsue » tourné en 1956 par Salah Abou Seif avec Taheya Carioca dans le rôle principal. Les deux films évoquent de manière très explicite le désir sexuel d’une femme mûre pour un jeune homme qu’elle parvient à assujettir. L’intérêt de ce drame d’Houssam Al Din Mustafa réside essentiellement dans la seconde partie qui nous conte la chute de l’héroïne. Nadia El Gendy y adopte un jeu plus nuancé, plus vrai qu’à l’ordinaire.
Samedi 19 avril à 17h
La Vierge et les cheveux blancs d'Hussein Kamal (Al A'zraa wal Shaar Al Abyad, 1983)
avec Nabila Obeid (Dawlat), Mahmoud Abdel Aziz (Medhat), Mohamed Al Ramly (l’homme d’affaires), Sherihan (Buthaina, la fille adoptive de Dawlat et de Mehdat), Hayat Salah El Din (Buthaina, petite fille), Mariam Fakhr Eddine (la mère de Dawlat), Mamdouh Abdel Alim (Adel), Mahmoud El Qala'awy (Muhy, le mari d’Afaf), Afaf Rashad (Afaf, l’amie de Dawlat), Mervat Kazem (la mère de Buthania), Afaf Wagdi (la mère d’Adel), Hamdy Youssef (le médecin), Hanem Mohamed (Aziza), Medhat Ghaly (Othman), Ibrahim Kadri (le portier)
d'après un roman d'Ihsan Abdul Quddus
Scénario : Kawthar Heikal
La musique est de Tarek Sharara mais on peut aussi entendre à plusieurs reprises celle composée par Philippe Sarde pour Les Choses de la Vie de Claude Sautet.
Le premier mariage de Dawlat a été un échec en raison de la stérilité de son mari. Ne pouvant concevoir une vie sans enfant, elle avait demandé et obtenu le divorce. Elle a trouvé refuge chez sa mère et elle comble le vide de ses journées en s’adonnant à l’équitation, son sport favori. Un jour sa mère lui demande de s’occuper d’un immeuble qu’elle possède. C’est ainsi que Dawlat fait la connaissance de Medhat, un jeune homme pauvre qui vit sur le toit de l’immeuble. Il est désespéré car il vient de perdre sa mère. Bien qu’il occupe de manière illégale l’appartement, Dawlat a pitié de lui et décide de l’aider. La bourgeoise et son locataire sympathisent puis très vite l’amitié se transforme en amour. Malgré la différence sociale, ils se marient et grâce à Dawlat, Medhat devient un homme d’affaires avisé. Mais le destin frappe à nouveau la jeune femme : une opération chirurgicale la rend stérile. Le couple décide alors d’adopter une petite fille. Les années passent. La petite fille devient une ravissante adolescente. La situation se complique quand elle tombe amoureuse de son père adoptif.
Notre avis : Hussein Kamal fut l’un des chroniqueurs les plus lucides de son époque. Il ne s’est jamais laissé entraver par les convenances ou les interdits et n’hésita jamais à aborder les sujets les plus délicats. Dans ce film, il se montre particulièrement audacieux. Dans la première partie, il aborde le problème de la stérilité féminine considérée en Egypte comme l’un des pires malheurs que puissent vivre une femme, et dans la seconde partie, il évoque l’amour que ressent une jeune adolescente pour son père adoptif. A chaque fois, Hussein Kamal traite son sujet avec une franchise totale mais sans jamais se départir de ce tact et de cette élégance que l’on retrouve dans d’autres de ses réalisations. La direction d’acteurs, rigoureuse et précise, parvient à créer des scènes qui frappent par leur authenticité et leur tension dramatique. Nabila Obeid réussit à traduire tous les tourments intérieurs de son personnage de femme mûre à la fois fragile et sensuelle. Sherihan qui joue l’adolescente impressionne par son naturel et sa maîtrise de l’art dramatique. Il y a quelques années, Nabila Obeid a déclaré sur son compte Instagram que son rôle dans « La Vierge et les Cheveux Blancs » fut l’un des plus difficiles de toute sa carrière. On ajoutera que ce fut avant tout l’un de ses plus beaux rôles dans l’un de ses meilleurs films.
Vendredi 18 avril à 19h30
Un Bienfaiteur d’Helmy Rafla (Fa'el Kheir , 1953)
avec Mohamed Fawzy (Khaïry), Sabah (Soheir), Ismail Yassin (Afkar/Hamido), Zomoroda (Elham Anim), Abdel Ghany Kamar (Anis Effendi, le gérant de la société d’Elham), Menassa Fahmy (le père de Soheir), Zaki Ibrahim (le chirurgien) , Abdel Aziz Ahmed (le père de Khaïry), Ferdoos Mohamed (la mère de Khaïry), Zeinat Elwy (la danseuse), Abdel Moneim Basiony (le directeur du théâtre), Anwar Zaky (un ami d’Elham), Aziza Badr (la mère de Sonia), Kawthar Shafik (une des amies d’Elham), Fawzya Ibrahim (Sonia), Alya Fawzy (la servante)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique et chansons : Mohamed Fawzy, Abdel Aziz Salam, Fathy Qoura, Saleh Gawdat, Mustafa Abdel Rahman
Production : Mohamed Fawzy
Comédie musicale. Khaïry vit avec ses parents dans un quartier populaire de la ville. Il est réparateur de vélos et il travaille dans un petit atelier avec un ouvrier du nom d’Hamido. Toutes les maisons du secteur appartiennent à une riche jeune femme, Elham Anim, qui a confié la gestion de ses affaires à un homme impitoyable. Khaïry, lui, a le cœur sur la main et il n’hésite pas à venir en aide aux gens du quartier tant et si bien qu’il lui arrive d’avoir les plus grandes difficultés à payer son loyer. Un soir, il trouve sur la route un bébé abandonné. Dans ses langes, il y a une lettre écrite par la mère de l’enfant : elle annonce qu’elle s’est suicidée. Son mari est mort et son père a refusé de la reprendre, elle et son enfant, car elle s’était mariée sans son consentement. Khaïry décide de se rendre chez le grand-père avec le bébé. Le jeune homme est impressionné par le luxe de la demeure. Il fait la connaissance de Soheir, la sœur de la suicidée avec qui il sympathise immédiatement. Puis arrive le maître des lieux. Celui-ci reste intraitable et il le chasse, lui et l’enfant, tandis que Soheir est terrassée par le chagrin. Khaïry et ses parents décident donc de s’occuper du nourrisson. Peu après, Soheir frappe à la porte de leur appartement. Elle veut contribuer à l’entretien et à l’éducation de l’enfant contre la volonté de son père. Elle est accueillie à bras ouverts mais on refuse son argent. Un peu plus tard, Khaïry chante dans un mariage. Depuis la rue, Elham Anim, l’héritière fortunée qui possède toutes les maisons du quartier, entend la voix de notre héros. Elle est immédiatement sous le charme. Elle parvient à entrer en contact avec le jeune homme qui, grâce à son soutien, va connaître la gloire et la fortune. Bien évidemment, Khaïry n’a pas pour autant oublié Soheir…
Notre avis : c’est la troisième fois qu’Helmy Rafla réunit Mohamed Fawzy et Sabah dans une comédie musicale. On notera que les trois films sont produits par Mohamed Fawzy et il ne faut donc pas s’étonner si les personnages qu’il incarne sont toujours parés de toutes les vertus. A chaque fois, on retrouve l’acteur-chanteur en garçon doux, sensible et spirituel. Séducteur malgré lui, il suscite l’amour de plusieurs femmes même si lui n’en aime vraiment qu’une (Il est formidable !). Dans « Un Bienfaiteur », le héros est aussi d’une générosité et d’une compassion sans borne. Il accepte sans hésiter d’élever un nourrisson que sa famille très aisée a rejeté (Chapeau !). Malgré cet aspect un peu ridicule de l’intrigue, le film n’est pas sans qualités. Helmy Rafla parvient à mêler habilement tous les genres : nous passons sans à coups du drame social à la farce en passant par le drame sentimental et la satire. La tonalité comique repose pour l’essentiel sur Ismaël Yassin qui joue deux personnages, un frère et sa sœur : une idée amusante qui tourne un peu court. Nous avons tout particulièrement apprécié le jeu de Zomoroda parfaite en grande bourgeoise possessive et cynique. Evidemment, comme toujours avec Mohamed Fawzy, dont le talent est strictement proportionnel à l’ego, les numéros chantés et dansés sont un régal pour l’ouïe et la vue !
Mercredi 16 avril à 23h
La Chanson de la Fidélité d'Ibrahim Emara (Lahn el Wafaa, 1955)
avec Abdel Halim Hafez (Galal), Hussein Riad (Allam), Shadia (Siham), Wedad Hamdy (une chanteuse), Zouzou Nabil (Abla Zouzou), Abdel Wareth Asr (un musicien), Hassan El Baroudy (Ali Baba Allah), Zaki Ibrahim (l’oncle d’Allam), Mary Ezz El Din (une chanteuse), Nabil Al Zakzouky (Galal enfant), Hassan Hamed (le directeur de la troupe), Ragaa Youssef (une danseuse), Ellen Diatto (une danseuse), Mohamed Shawki (le cafetier)
Scénario et dialogues : Mohamed Mostafa Samy
Musique et chansons : Riad El Sonbati, Mohamed Al Ahmed, Mounir Mourad, Mahmoud Al Sharif, Mohamed Al Mogi, Kamal Al Tawil
Production : Ibrahim Emara
Comédie musicale. Allam est un musicien d’âge mûr qui vit à Alexandrie. Il est seul depuis que sa femme l’a quitté. Son vieil oncle Khalil lui confie Galal, son jeune fils, avant de mourir. Allam se consacre entièrement à l’éducation de l’enfant. Il n’oublie pas pour autant sa carrière artistique. Il décide de s’installer au Caire. Après quelques expériences malheureuses, il finit par être reconnu et il prend la direction d’un grand orchestre. Les années ont passé. Galal est devenu un jeune homme. Il a fait des études de droit mais il est passionné par le chant. Il rejoint l’orchestre de son père adoptif. C’est ainsi qu’il fait la connaissance de Siham, une jeune chanteuse. Les deux jeunes gens tombent amoureux l’un de l’autre. Le problème, c’est qu’Allam, lui aussi, s’est épris de Siham et rêve de l’épouser…
Notre avis : premier film et premier succès d’Abdel Halim Hafez. Le film comporte six chansons interprétées par le Rossignol Brun (surnom du jeune chanteur) seul ou en duo avec Shadia et c’est à chaque fois le même ravissement. Parmi les compositeurs, on compte les meilleurs de l'époque comme Mohamed Al Mogi et Kamal Al Tawil qui travailleront régulièrement pour Abdel Halim Hafez. Ce qui frappe à chaue fois, c'est comment les chansons s'insèrent le plus naturellement du monde dans l'intrigue du film. Sans doute est-ce dû à l'immense talent d'Abdel Halim Hafez : il joue comme il chante, avec la même aisance et le même naturel. Chaque chanson est comme une confidence susurrée à l'oreille des spectateurs. Cette comédie musicale est aussi un bel hommage à tous les musiciens et chanteurs égyptiens, qu'ils se produisent dans de petits cabarets ou bien dans les théâtres les plus prestigieux. Elle montre les grandeurs mais aussi les servitudes de ces existences entièrement dédiées à la musique. Hussein Riad est prodigieux dans le rôle d’Allam, cet artiste vieillissant et tourmenté qui se montre tour à tour d’une infinie générosité et d’un implacable égoïsme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire