محمد بيومي
Le festival du cinéma méditerranéen d'Alexandrie a rendu hommage au pionnier du cinéma égyptien, Mohamed Bayoumi (1894-1963) en projetant deux de ses oeuvres lors de la soirée d'ouverture.
Le court-métrage de 1923, Barsoum cherche un emploi (Barsoum Yabhath A’an Wazifa)
avec Beshara Wakim, Adel Hamid, Victoria Cohen, Abdel Hamid Zaki, Ferdoos Hassan
Scénario : Mohamed Bayoumi
Production : Mohamed Bayoumi
Barsoum cherche un emploi est considéré comme le premier film entièrement produit et réalisé par un Egyptien.
Le chrétien Barsoum (joué par le musulman Adel Hamid) et le musulman Cheikh Metwallli (joué par le chrétien Beshara Wakim) sont deux amis au chômage. Ils souffrent terriblement de la faim et quand l’un d’entre eux découvre dans le journal une offre d’emploi publiée par une banque, ils se précipitent tous les deux à l’agence pour obtenir le poste. Ils sont accueillis par le directeur qui les prend pour de riches hommes d’affaires…
Le fils de Mohamed Bayoumi meurt pendant le tournage, plongeant le cinéaste dans une profonde dépression.Le moyen-métrage de 1933, Le fiancé numéro 13 (El-Khatib Nemra 13)
avec Mohamed Bayoumi, Dawlat Abiad, Dawlat Bayoumi (la fille de Mohamed Bayoumi) et des étudiants de l'Institut du film d'Alexandrie.
Scénario : Mohamed Bayoumi
Production : Mohamed Bayoumi
Scénario : Mohamed Bayoumi
Production : Mohamed Bayoumi
Zaatar (Helmy Farag) souffre de la pauvreté car il est au chômage. Désespérant de trouver un emploi, il a accroché sur sa porte d’entrée un panneau avec l’inscription « Un homme à louer ». Pendant ce temps-là, Zazou (Dawlat Bayoumi), son jeune colocataire, erre dans les rues de la ville à la recherche d’un peu de nourriture. Un enfant lui donne une pièce et un commerçant, quelques fruits. Il rentre chez lui, heureux de sa récolte du jour. Il entreprend de manger ses fruits en face de Zaatar qui, n’y tenant plus, lui vole une orange. Zazou est bien décidé à se venger : il prépare un mauvais tour contre son colocataire…
Mohamed Bayoumi est né à Tanta, le 3 janvier 1894. Dès son plus jeune âge, il se sent une âme d’artiste. Il sera à la fois réalisateur, peintre, poète et photographe.
Nationaliste fervent, Mohamed Bayoumi intègre l’école militaire mais son esprit rebelle déplaît en haut lieu et il est renvoyé de l’armée en 1918. Après la révolution de 1919, il fonde à Alexandrie une troupe de théâtre avec son ami, le comédien Beshara Wakim. Peu après il voyage en Europe. Il sillonne l’Italie, puis l’Autriche où il rencontre celle qui deviendra sa femme. Il rentre en Egypte avec sa jeune épouse puis repart aussitôt en Europe. Cette fois-ci, Mohamed Bayoumi séjourne à Berlin pour se former à toutes les techniques cinématographiques.
Il retourne en Egypte en 1923 et fonde le premier studio de cinéma entièrement égyptien, le Studio Amon Films. Il tourne des documentaires et des courts-métrages de fiction. En 1925, il rencontre le banquier Talaat Harb et lui souffle l’idée des studios Misr. Mohamed Bayoumi va superviser l’équipement de ces nouveaux studios. Avec Talaat Harb, il va sillonner l’Europe à la recherche du matériel le plus moderne. Malheureusement, le banquier ne reconnaîtra jamais le rôle essentiel joué par Mohamed Bayoumi dans la création des studios Misr et prétendra toujours en être le seul inventeur. D’autres échecs et désillusions vont suivre et dépité, le cinéaste finit par s’installer à Alexandrie où il fonde « Bayoumi Photos Films » . Puis subitement, il abandonne tout pour suivre comme assistant un prestidigitateur qui fait une tournée en Europe de l’Est.
Quand il revient en Egypte en 1932, il s’installe à nouveau à Alexandrie où il fonde l’Institut égyptien du cinéma pour y former les cinéastes de demain. Son école a un très grand succès mais il devra la fermer à la suite de problèmes financiers. Il tourne un dernier film en 1934, Une Nuit dans la Vie, avant de mettre un terme à sa carrière de réalisateur.
Pendant la seconde guerre mondiale, il s’engage dans l’armée pour défendre son pays. En 1946, il écrit Soldat Inconnu, un roman qui dénonce la corruption des officiers de l’époque.
A la fin de sa vie, il se consacre exclusivement à la peinture. Il meurt le 15 juillet 1963, ruiné et oublié.
La filmographie de Mohamed Bayoumi comporte de très nombreux reportages sur les plus grands événements de l’Egypte du XXe siècle. Il a aussi tourné quatre courts-métrages de fiction et un moyen-métrage. Sa filmographie peut sembler mince mais sa passion et son énergie ont joué un grand rôle dans la naissance et le développement d’une industrie cinématographique totalement égyptienne.
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