ﺇﺧﺮاﺝ : عبدالمنعم شكري
Abdel Moneim Shoukry a réalisé Bonjour, ma chère épouse ! en 1969.
Distribution : Salah Zulficar (Hassan), Nelly (Samia), Taheya Carioca (la mère de Samia), Nabil El Hegrassy (Hanafi), Fathia Shahin (la directrice de l’école), Fahmy Amman (Oncle Rajab), Kawthar El Assal (Karima, une employée de la société), Hussein Ismaïl (le directeur du bureau de placement), Layla Yousry (une baby-sitter), Hassan Hussein (le portier), Wasila Hussein (une collègue de Samia), Seif Allah Mokhtar (le passager dans le bus), Zeinat Olwy (la danseuse)
Scénario : Sami Amin
Musique : Ahmed Abou Zeid
Production : les films Samaha
Salah Zulficar et Nelly |
Fathia Shahin |
Kawthar El Assal |
Nelly et Salah Zulficar |
Nabil El Hegrassy |
Taheya Carioca |
Hussein Ismaïl |
Salah Zulficar et Fahmy Ammam |
Résumé
Hassan occupe un poste de direction dans une entreprise. C’est un homme très rigoureux qui ne supporte pas que ses subordonnés arrivent en retard au bureau. Samia, sa femme, est institutrice. Tous les deux forment un couple heureux et ils ont hâte après une longue journée de travail de se retrouver dans leur petit appartement pour une soirée en amoureux. Leur bonheur n’est troublé que par les visites de la mère de Samia. Celle-ci n’a jamais vraiment accepté ce mariage car elle souhaitait que sa fille épouse un cousin. Elle ne rate pas une occasion pour manifester son hostilité à l’égard de son gendre. Tout se complique quand arrive l’enfant. Samia a le plus grand mal à concilier ses impératifs professionnels avec ses devoirs maternels. Dans un premier temps, elle est obligée de faire appel à sa mère qui s’installe chez eux avec son neveu. Le soir, tous les deux jouent au backgammon tandis que Samia et Hassan tentent de dormir. Et ce qui irrite le plus le mari dans cette nouvelle situation, c’est qu’ils ont dû mettre entre parenthèses leur vie de couple. Heureusement, la cohabitation ne dure pas. Après un intermède pendant lequel Hassan prend un congé pour s’occuper de son fils, Samia trouve enfin une baby-sitter mais celle-ci se comporte en véritable souillon et met à sac l’appartement. Les jeunes parents préfèrent s’en débarrasser au plus vite. Une seconde baby-sitter fait son apparition mais elle a un gros défaut aux yeux de Samia : elle est très jolie et elle porte des tenues qui ne cachent rien de ses charmes. Pour l’épouse, c’est insupportable : elle est renvoyée. Hassan pense avoir trouvé la solution. Il embauche un vieux domestique mais celui-ci est si faible et si fatigué qu’il est incapable de faire quoi que ce soit. D’autres servantes vont se succéder mais à chaque fois c’est un même constat d’échec. Hassan et Samia finissent par en convenir tous les deux : pour que leur couple retrouve un équilibre et que leur vie de famille soit enfin heureuse, il faut que Samia cesse de travailler dans son école. Elle démissionne mais ouvre une crèche avec l’aide de sa mère et de son cousin. Elle pourra ainsi concilier travail et vie de famille.
Critique
Dans Bonjour, ma chère épouse, le téléspectateur français retrouvera un peu le ton de la série les Saintes Chéries que diffusa l’O.R.T.F à partir de 1965 et qui évoquait sur le ton de la comédie légère la vie quotidienne d'Ève et Pierre Lagarde, un couple de Français moyens.
Abdel Moneim Shoukry nous offre ici un film divertissant bien mené avec, dans les rôles principaux, Salah Zulficar et Nelly qui jouent avec énergie les jeunes parents débordés. Leur complicité est réelle et le couple qu’ils forment est tout à fait crédible bien que Nelly sorte à peine de l’adolescence, elle a tout juste vingt ans lors du tournage du film et que son partenaire en ait quarante-trois ! 23 ans les séparent mais si cette différence d’âge n’apparaît pas à l’écran, on le doit sans doute à leurs talents respectifs . Il est vrai que malgré son jeune âge, Nelly n’est plus une débutante en 1969 : elle tourne son premier film en 1953, à l’âge de quatre ans ! Dans les seconds rôles, on louera la prestation de Taheya Carioca qui est toujours épatante en belle-mère maussade et cynique.
Bien sûr, il y a des gags convenus notamment dans la séquence où l’on voit le jeune père s’occuper seul de son enfant : une série de maladresses trop prévisibles pour être vraiment drôles. Mais reconnaissons à cette comédie le mérite de poser la question du travail féminin et de la répartition des tâches au sein du couple et sur ce sujet le scénariste fait preuve d’une certaine audace pour l’époque, puisque le héros ne rechigne pas à s’occuper du ménage et du bébé et même consent à s’absenter de son travail pour que son épouse puisse exercer le sien.
Ce n’est pas la première fois que Salah Zulficar incarne le mâle égyptien qui voit ses habitudes bouleversées par la situation professionnelle de son épouse. En 1966, dans Ma Femme, directrice générale de Fateen Abdel Wahab, il joue un cadre qui ne sait comment gérer le fait que sa femme soit devenue la dirigeante de son entreprise.
Alors Bonjour, ma chère épouse, une comédie féministe ? Dans un sens oui, et justement le film vaut surtout pour ses nombreux portraits de femmes, des portraits d’égyptiennes ordinaires (les collègues de Samia, la secrétaire d’Hassan, les employées de maison etc.) mêlant avec une certaine finesse, humour et empathie.
Remarque cinéphilique : au début du film, le héros rentre chez lui après une journée de travail. Il traverse la ville et en chemin il achète une énorme pastèque. Cette situation a semble-t-il inspiré Mohamed Khan puisqu’il la reprend à son compte pour son célèbre court-métrage La Pastèque (1972).
Appréciation : 3/5
***
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin
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