samedi 1 août 2020

Les réalisateurs : El-Sayed Ziada (1913-1978)

السيد زيادة

El Sayed Ziada fut scénariste et réalisateur. Sa première passion, c’est l’écriture. Il publie plusieurs recueils de poèmes et travaille dans la presse écrite. Il commence sa carrière cinématographique en devenant l’assistant et le scénariste d’Ibrahim Lama pour son film Qays et Layla en 1939. 
Il passe à la réalisation en 1946 avec La Danseuse du Temple et tournera près de trente films jusqu’au milieu des années soixante-dix.


Cinq films d'El Sayed Ziada ont fait l'objet d'une présentation dans ce blog :


Les Aventures de Khadra (Moughamarat Khadrah, 1950) 
avec Dorrya Ahmed (Khadra), Kamal El Shennawi (Kamel), Mimi Shakib (Alham), Ismael Yassin (le frère de Khadra), Anwar Hassouna (Hassouna), Yacoub Tanious (Mimi), Mahmoud Lotfi (le père), Zaki Aharami, Nelly Mazlom (la danseuse)
Scénario : El Sayed Ziada et Mohamed Fathi Mahdi
Musique : Hassan Abou Zayed, Youssef Saleh, El Sayed Qasim, Mohamed Hassan, Hamdi Taher
appréciation : 2/5


Ajj Abdallah, le père de Khadra et de Farès s’apprête à mourir. Il laisse une fortune à ses deux enfants mais il est inquiet car il est persuadé que ceux-ci ne sauront pas la gérer convenablement. Farès est un benêt et Khadra est une femme. Il contacte donc des cousins du Caire et leur demande de s’installer au village pour conseiller ses deux héritiers dans leurs premières démarches. Les cousins acceptent immédiatement la mission. Ajj Abdallah peut mourir, l’âme en paix. Ce qu’il ne sait pas, c’est que ses interlocuteurs étaient en fait de parfaits étrangers qui avaient usurpé l’identité des vrais cousins. Et quand les trois escrocs débarquent chez Khadra et Farès c’est pour s’emparer de l’héritage. Celui-ci est constitué de plusieurs jarres remplies de pièces d’or. En femme avisée, Khadra les avaient mises en lieu sûr avant l’arrivée des « cousins ». Ces derniers proposent au frère et à la sœur de séjourner quelque temps au Caire en leur compagnie. Ils dirigent un cabaret et ne peuvent s’absenter trop longtemps. Les deux orphelins acceptent et quittent le village avec les jarres.



Je vous en prie, éclairez-moi (Dellouni Ya Nas, 1954)
avec Dorya Ahmed, Chukry Sarhan, Olwiya Gamil, Mahmoud El Meleigy, Abdel Salam Al Nabulsi, Kitty, Mahmoud Shoukoko, Zinat Sedki, Omar El Gizawy, Hussein Issa, Hind Rostom, Abd El Nabi Mohamed, Tawfik El Deken, Ahmed Abdel Fattah
Scénario : Al Sayed Ziada
Musique : Ibrahim Hussein, Mahmoud Shoukoko, Mohamed Fawzy, Attiah Sharara, Al Sayed Zyada


Nahed est la fille d’une femme très riche, célèbre pour sa rudesse et sa sévérité. Elle est amoureuse de Hassan mais sa mère refuse toute idée de mariage. Un jour, cette dernière surprend Nahed en compagnie d’Hassan dans une cabane au milieu des champs. Pour échapper au courroux maternel, Nahed fuit à travers la campagne et fait une chute. Elle perd connaissance. Quand elle recouvre ses esprits, elle n’a plus aucun souvenir de sa vie présente ou passée. Elle est seule et ne sait plus où aller. Dans son errance, elle fait la rencontre d’un inconnu qui joue de la flûte au bord de l’eau. Cet homme se propose de l’aider : il l’emmène avec lui au Caire où il s’occupe d’un cabaret. C’est lui qui va la mettre en contact avec le Docteur Ezzat, un mystérieux hypnotiseur…


Chacun selon son rang (El naas makamat, 1954)
avec Dorya Ahmed (Hoda, la nièce d’Hamed Al Fliqi), Shukry Sarhan (Gamal, le fils de Riad), Olwya Gamil (la femme d’Hamed Al Fliqi), Hassan Fayek (Riad Pacha), Mahmoud El Meleigy (Hamed Al Fliqi), Samiha Tawfiq (Nana, la fille d’Hamed Al Fliqi), Hussein Issa (Khalifa Othman), Hind Rostom (Zadeh, la fille de Riad), Zeinat Elwy (la danseuse), Tawfik El Deken (l’inspecteur), Mohsen Hassanein (Abdo Othman)
Scénario : Al Sayed Ziada
Production : Al Sayed Ziada


Riad Pacha est un homme très riche qui vit dans une grande villa avec son fils Kamal, officier de police et sa fille Zadeh. Chez lui, il se comporte comme un chef de famille autoritaire et conservateur. En revanche, à l’extérieur, il présente un tout autre visage. Il fréquente assidûment une maison de jeu tenue par toute une famille peu fréquentable : le père, la mère et la fille. Riad Pacha y passe ses soirées à boire de l’alcool et à jouer aux cartes, entouré de jeunes femmes peu farouches. Mais celle qui l’intéresse vraiment, c’est la nièce de ses hôtes, la jeune Hoda. Elle est orpheline et son oncle est son tuteur. La maison où lui et sa femme reçoivent leurs invités lui appartient. Son oncle et sa tante aimeraient qu’Hoda se montre plus complaisante à l’égard d’un client si prestigieux qui souhaiterait l’épouser mais elle ne veut rien savoir. De son côté, Nana, la cousine d’Hoda, a fait la connaissance de Kamal, le fils de Riad Pacha. L’ayant surpris avec une grosse liasse de billets de banque, elle est persuadée qu’il est très riche. Elle entreprend de le séduire et elle le présente à ses parents. La rencontre a lieu dans le salon de la maison de jeu. La sonnette de l’entrée retentit. C’est Riad Pacha qui arrive à son tour…


La Gitane (Al-Ghagrya, 1960)
avec Hoda Soltan (Salma), Chukry Sarhan (Fathy), Karima (Maha), Hussein Riad (l’avocat Hosni Shaban), Fatheia Shahin (Hafida, la femme de l’avocat Hosni Shaban), Mahmoud El Meleigy (le gitan Abou Douma), Qadrya Kamal (la femme d‘Abou Douma), Fifi Sayed (Atrysia), Wedad Hamdy (Wedad), Hassan Hamed (le gitan amoureux de Salma), El Sayed Ziada (le bossu), Abdel Salam El Nabolsi (Rouqi), Mahmoud Shoukoko (Abbas), Nagwa Fouad (danseuse)
Scénario : El Sayed Ziada
Musique : Atya Sharara
Production : Aflam Misr Algadida


Hosni Shaban et sa femme Hafida mènent une existence aisée mais il leur manque quelque chose pour être complètement heureux : un enfant. Ils ont adopté Fathy le neveu d’Hosni et, malgré ses fausses couches à répétitions, Hafida n’a pas perdu espoir d’en avoir un à elle. Miracle : cette fois-ci, sa grossesse va à son terme et elle met au monde une petite fille. Dans la maison, c’est l’allégresse. Mais ce bonheur est de courte durée : l’enfant est enlevé dans la nuit et les infortunés parents découvrent au matin un berceau vide. Ils ne savent pas que la ravisseuse est une gitane qui travaille pour eux. Elle a remis le nourrisson à Abou Douma, son mari, qui s’est spécialisé dans le rapt d’enfant. Le même soir, une femme confie aux deux gitans une petite orpheline du même âge que le premier bébé. Abou Douma décide d’en garder une et de revendre l’autre. Peu après, le criminel apprend qu’Hosni et sa femme promettent une très forte récompense à quiconque leur permettrait de retrouver leur enfant. Grâce à un savant déguisement, Il le leur restitue sans éveiller leurs soupçons. Problème : Abou Douma a confondu les deux nourrissons et a remis la petite orpheline à Hosni et à Hafida. Les années passent…


Pardonne-moi mes péchés (aghfir li khatiyati, 1962)
avec Samira Ahmed (Leila), Kamal Al Shennawi (Hussein), Zouzou Madi (la mère d’Hussein), Hassan Hamed (Mountassir, l’ami d’Hussein), Roweda Adnan (Ahlam, la cousine d’Hussein), Fayza Fouad (la fiancée d’Hussein), Ahmed Ghanem (Mazloum, le mari d’Ahlam), Nahed Samir (Oum Khalil), Amal Yousri (Noussah, la maîtresse de Mountassir), Mohamed Shawky (Sharaf), Saïd Khalil (le père de Leila)
Scénario : Aziz Armani et El Sayed Ziada
Musique : Abdul Magid Al-Sharif


Drame. Hussein était resté un célibataire endurci vivant dans une villa cossue avec sa mère jusqu’à ce qu’il rencontre Leila, une jeune ouvrière. Le coup de foudre est immédiat. A partir de là, Hussein change totalement : il renonce à ses soirées arrosées avec ses amis pour se consacrer à son amour tout neuf. Il est bien décidé à épouser celle qu’il considère comme la femme de sa vie. Un jour, il décide de l’attendre à la sortie de son travail. A peine a-t-elle franchi les grilles de l’usine qu’un homme lui prend le bras et la conduit dans une voiture au volant de laquelle se trouve une second individu. La voiture disparaît. Hussein est ébranlé par ce qu’il vient de voir. Il décide de se rendre chez les parents de Leila pour obtenir des explications. Dans l’appartement familial, il est accueilli par le père qui est ivre mais la jeune femme est absente. En sortant de l’immeuble, Hussein tombe sur l’homme qui attendait Leila à la sortie de son travail. Celui-ci prétend être un cousin. Mais Hussein ne va pas tarder à découvrir la vérité : ce soi-disant cousin est en réalité un proxénète et Leila est l’une des filles qu’il prostitue. Parmi les clients de la jeune femme, il y a Mountassir, l’un des meilleurs amis d’Hussein…

Notre avis : un drame qui aborde avec une franchise rare le problème de la prostitution. Il montre sans détours comment se met en place tout un système dont les premières victimes sont les jeunes filles d’origine modeste. C’est aussi un sévère réquisitoire contre tous ceux qui en sont les bénéficiaires : les proxénètes, les parents qui voient dans l’activité de leurs filles un complément de revenus très appréciable, les jeunes bourgeois qui utilisent ces filles pour agrémenter leurs soirées avant de faire un beau mariage. Samira Ahmed est prodigieusement émouvante et vraie dans le rôle de la jeune prostituée.

Le film a été censuré à sa sortie. Il n’a pu être présenté au public qu’une fois son titre changé. A l’origine, il s’intitulait « Prends-moi avec ma honte ».


2 commentaires:

  1. Bonjour, savez-vous si Ziada EL Sayed a eu uns descendance? Eric Pierrot

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    1. Bonjour, je ne sais pas si El Sayed Ziada a eu des enfants. Je sais seulement qu'il fut marié brièvement à la mère de l'actrice Soheir Ramzy (qui n'est pas sa fille).

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