ﺇﺧﺮاﺝ : محمد سلمان
Mohamed Salman a réalisé Le Professeur Ayoub en 1975.
Distribution : Mohamed Awad (Monsieur Ayoub), Safia El Emary (Mona, la fille de Tawfiq Bey), Farid Shawki (Tawfiq Bey), Mona Ibrahim (Lola, la maîtresse de Tawfiq Bey), Hassan Mostafa (le directeur de l’école de musique), Shawki Matta (Saïd, le journaliste), Feryal Karim (la mère du professeur Ayoub), Jacquline (Jacqueline), Amal Ofish (Alyah), Walid Tawfiq (Walid), Mohamed Salman (le réalisateur)
Scénario : Abdel Haye Adib
Dialogues : Bahgat Qamar
Musique : Walid Tawfiq (et des emprunts au disque « Switched-On Bach » du compositeur de musique électronique, Walter Carlos, devenu Wendy Carlos)
Résumé
Monsieur Ayoub est professeur dans une école de musique pour jeunes filles. Il est amoureux de son élève Mona bien qu’il soit souvent la victime des farces qu’elle invente avec ses camarades. Le père de la jeune fille est Tawfiq Bey, un riche homme d’affaires qui entretient une liaison avec Lola, une actrice à la plastique parfaite. Un journaliste, ami d'Ayoub, a réussi à s’introduire dans la maison où l’homme d’affaires et Lola se retrouvent. Il a filmé l’actrice totalement nue entrant dans son bain. La jeune femme s’apercevant de sa présence se met à hurler. Les gardes du corps de Tawfiq Bey tentent de l’intercepter mais le paparazzi parvient à leur échapper. Se sachant traqué, celui-ci confie la pellicule au professeur Ayoub. A partir de là, la précieuse bobine va tomber entre les mains de différents personnages et être projetée devant des publics nullement préparés à un tel spectacle. Le professeur Ayoub finit par la récupérer et la remet, non sans mal, à Lola. Cette dernière est aussitôt séduite par la personnalité de notre héros. Elle se jette sur lui. Le pauvre enseignant a bien tenté de résister mais les arguments avancés par la jeune actrice étaient de ceux qu’on ne réfute pas. Ils couchent ensemble. Tawfiq Bey est informé de l'infidélité de sa maîtresse. C'est la rupture. Lola clame publiquement son amour pour le professeur Ayoub, ce qui met ce dernier dans une situation très délicate. Enfin, dans l'ultime scène du film, on assiste à un retournement bien dans l’esprit de la comédie arabe des années soixante-dix : le gentil Monsieur Ayoub rejoint sa bien-aimée Mona, déjà vêtue de sa robe de mariée, alors que trente secondes plus tôt il étreignait encore le corps à demi-nue de Lola qui, rappelons-le, était la maîtresse de son futur beau-père. Un happy end, donc, qui ne s’embarrasse ni de la morale, ni de la vraisemblance!
Critique
C’est une production libanaise et dans les années soixante-dix, ce n’est vraiment pas un label de qualité. A cette époque, des acteurs ou des réalisateurs égyptiens faisaient régulièrement le voyage au Pays du Cèdre pour y tourner de petits films médiocres contre monnaie sonnante et trébuchante. Il s’agissait de profiter du climat moral beaucoup plus tolérant qu’en Egypte pour tourner des scènes coquines, voire érotiques, seules raison d’être de ces productions bâclées.
Pour Monsieur Ayoub, le produit d’appel est l’actrice Mona Ibrahim qui joue entièrement nue ou très dénudée dans quelques scènes du film. Pas de fausses espérances : le spectateur ne voit pas grand-chose de la dame (On lui laisse deviner qu’elle est nue mais ça s’arrête là !) et aujourd’hui ces images « osées » passeraient sans problème dans une comédie tout public. Il n’empêche qu’à l’époque cela a suffi pour que le film soit considéré comme pornographique et donc interdit de diffusion en Egypte.
Monsieur Ayoub est dans l’esprit très proche de la comédie érotique italienne, en beaucoup moins audacieux. L’action se passe pour l’essentiel dans un lycée de jeunes filles, comme dans le fameux « A nous les lycéennes » de Michele Massimo Tarrantini réalisé la même année, et l’intrigue repose sur l’un des poncifs les plus éculés du modèle italien : un simple d’esprit au physique ingrat finit par se retrouver dans le lit d’une pin-up lascive et entreprenante.
Monsieur Ayoub est un navet d’une laideur et d’une bêtise constantes. Mohamed Awab y déploie toute l’absence de talent dont il est capable.
Appréciation : 1/5
*
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin
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