Pour commémorer le 100 ème anniversaire de
l’écrivain-journaliste-scénariste égyptien Ihsan Abdel Quddus (1919-1990), le
festival El Gouna consacre toute une exposition à sa vie et à son œuvre.
Ihsan Abdel Quddus reste un parfait inconnu en
occident ; aucune de ses œuvres n’a été traduite en anglais ou en
français. Et pourtant c’est une personnalité de premier plan de la littérature
arabe. On lui doit plus de six cents romans et nouvelles ; il est l’auteur
arabe le plus adapté au cinéma (47 romans ont fait l’objet d’une adaptation),
avant le grand Naguib Mahfouz. Ce dernier a d’ailleurs lui-même adapté certains
des romans d’Ihsan Abdel Quddus.
Parmi les films tirés de ses œuvres, on trouve à la
fois de grands classiques du cinéma égyptien (Je ne Dors pas de Salah Abou Seif) mais aussi des productions
médiocres vite réalisées vite oubliées (Une Forêt de Jambes de Houssam Al Din Mustafa).
Ses histoires mettent souvent en scène des femmes qui
luttent contre une société sclérosée et revendiquent leur liberté. Ce qui explique qu’il soit l’un des auteurs
préférés des actrices à la recherche de rôles forts. La plupart de ses
personnages appartiennent aux classes moyennes des grandes villes. Contrairement à Naguib Mahfouz, il
s’intéresse peu aux classes populaires.
Un paradoxe : c’est parce
qu’Ihsan Abdel Quddus a voulu se faire l’écho des difficultés des femmes
modernes dans la société de son temps qu’aujourd’hui, il semble totalement
dépassé. Son œuvre est indissolublement liée aux années 70 et 80 et depuis, l’intégrisme
et la crise économique ont quelque peu bouleversé
la donne.
Ihsan Abdel Quddus est le fils de la journaliste Fatima Al Yussuf, la
fondatrice de la revue Rose al Yussuf dont il deviendra un temps le rédacteur
en chef.
Un écrivain irakien, Ali Shakir, a écrit un article très intéressant
sur les raisons du peu d’intérêt qu’a suscité l’œuvre d’Ihsan Abdel Quddus en Occident, The silencing of Ihsan Abdel Quddus
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